Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 118 of 352

Cancellara… façon Boonen!

Au terme d’une course usante nerveusement, voire dangereuse, Fabian Cancellara s’est imposé hier d’une façon inhabituelle pour lui, c’est à dire… au sprint, un peu comme Boonen l’a souvent fait sur ces Flandriennes. Il a ainsi dominé ses trois adversaires, Van Avermaet, Vanmarcke et Vandenbergh qui complète dans cet ordre les 4 premières positions.

Sprint par ailleurs très intelligent de Cancellara, puisque amorcé de loin: il sait qu’une fois sa vitesse maxi atteinte, il peut la maintenir plus longtemps que les autres. Cancellara ne l’a donc pas joué sur l’explosivité, mais sur l’endurance. Bien vu!

Cancellara rejoint donc Boonen et quatre autres coureurs dans l’Histoire du Ronde, avec 3 victoires chacun.

Cancellara rejoint aussi Boonen d’une autre façon, c’est à dire au chapitre du coureur en activité le plus titré dans les Grandes Classiques, avec sept victoires.

Boonen a un Paris Roubaix de plus que Cancellara, mais ce dernier s’est déjà imposé sur Milan SanRemo. Voilà qui met la table au niveau des enjeux dimanche prochain sur la Reine des Classiques!

La course

Ce fut d’abord un festival de chutes! Des chutes partout, tout le temps. À un certain moment, on ne comptait plus celles qui ont touché Stijn Devolder, qui mérite assurément la palme du plus malchanceux hier. Une de ces chutes a été provoquée par un îlot directionnel et a envoyé Johan Van Summeren ainsi qu’une dame de 65 ans à l’hosto. Le pronostic vital étant engagé pour la dame, cet accident est venu assombrir la course.

Et dire que le milieu pro défend le maintien des oreillettes en avançant en premier lieu l’argument de la sécurité!!! N’importe quoi…

Pourquoi tant de chutes? Plusieurs raisons selon moi: une météo clémente et donc une course moins sélective, laissant un gros peloton dans les 100 derniers kilomètres, des îlots directionnels sans cesse plus nombreux en Europe, des spectateurs qui prennent trop des risques (outre l’incident VanSummeren, Popovitch a également heurté un spectateur) et aussi l’homogénéité de la condition physique des coureurs, qui rend la sélection difficile.

Anyway, outre les chutes, la course a été une sélection par l’arrière d’abord, le vent en particulier durcissant la course. Puis, dans les 30 derniers kms, ce fut une sélection par l’avant pour départager les favoris.

C’est Van Avermaet qui a lancé les vraies hostilités à environ 33 kms de l’arrivée, amenant avec lui Vandenbergh qui couvrait ainsi pour l’équipe Omega Pharma-Quick Step. Cette dernière a donc bien manoeuvré toute la course, mais manque de résultats au final, Boonen et Terpstra étant trop justes pour finir le travail.

Van Avermaet était possiblement le plus costaud hier, creusant à lui seul rapidement un écart d’une trentaine de secondes sur le paquet de favoris. Quel beau coureur!

Puis, au même endroit que l’an dernier, soit la dernière ascension du Vieux Quaremont, Cancellara a mis en route solide. Seul Vanmarcke résistait. Exit donc Sagan, qui était laissé sur place, ce qui n’a pas manqué d’en surprendre plusieurs. On attend encore les explications de sa part sur ce qui s’est passé…

Cancellara a ensuite fait l’essentiel du travail pour revenir sur Van Avermaet et Vandenbergh devant. Ici, gros carton rouge à Vanmarcke qui, hier, n’a cherché qu’une seule chose: courir contre Cancellara. Lamentable si vous voulez mon avis. Vanmarcke assumait pourtant le leadership de la Belkin… Il voulait quoi de plus, Vanmarcke, dans le final? Pourquoi ne roulait-il pas davantage pour aider Cancellara à revenir?

Anway, jonction faite c’est encore Cancellara et Van Avermaet qui ont fait le gros du travail jusqu’aux trois kilomètres, moment où Vandenbergh a placé une mine prévisible. Si Van Avermaet est bien resté calé sur Vandenbergh, ce satané Vanmarcke a encore essayé de baiser Cancellara dans la poursuite… indigne!

Et à partir de la flamme rouge, Cancellara a parfaitement maitrisé le jeu, probablement aidé par l’expérience de la course.

Les enseignements

Il y en a plusieurs.

Un, Cancellara a lui-même avoué qu’il était un peu juste et qu’il ne pouvait pas faire la différence dans la dernière ascension du Paterberg. Il sera donc peut-être meilleur encore dans une semaine sur Paris-Roubaix!

Deux, Van Avermaet a prouvé à toute l’équipe BMC qu’il peut assumer le rôle de leader. Deuxième du Ronde, c’est le meilleur résultat chez BMC depuis un bon moment… Il était selon moi le plus costaud hier. Et de façon générale l’équipe BMC a bien joué hier, avec un excellent Taylor Phinney devant pendant un bon moment.

Trois, Sagan s’est encore écroulé d’un coup. Chez lui, et ça devient une habitude, c’est tout ou rien. Il court encore après une victoire sur une grande classique! Chez lui, on commence à parler d’un moral parfois défaillant…

Quatre, la guigne puis le moral de Devolder. Il est évident, à la façon dont le type s’est battu hier pour revenir après plusieurs chutes ou incidents, que Devolder a le couteau entre les dents. Attention à lui sur Paris-Roubaix, il voudra se reprendre et Cancellara pourrait vouloir partager si c’est au sein de son équipe… Espérons seulement que le coude de Devolder, salement amoché hier, sera rétabli pour dimanche prochain.

Cinq, la couardise de Vanmarcke. À un moment donné, quant tu es leader d’une équipe, que tu es devant pour la gagne dans une grande classique et dans une échappée en petit comité, que la situation est claire, tu te dois de rouler avec tes adversaires. Hier, les relais de Vanmarcke ont été inconstants et timides dans le final. C’est pas compliqué à mes yeux, il ne méritait pas de gagner.

Six, l’échec des Omega Pharma-Quick Step. En position de force jusqu’à 40 bornes de l’arrivée, l’édifice collectif s’est effondré par la suite. Boonen était trop juste dans les 30 derniers kms, Terpstra a réagi trop tard, et l’encadrement a tardé selon moi à donner le feu vert à Vandenbergh de collaborer devant.

Sept, les Lotto inexistants. C’est la cata pour l’équipe belge qui courait à domicile, rappelons-le. Le premier Lotto est le français Tony Gallopin, 23e! Pas de quoi être fier. C’est vrai cependant que l’équipe a manqué de chance, avec notamment la grave chute de Jurgen Roelandts qui devrait être out pour Paris-Roubaix la semaine prochaine.

Huit, Filippo Pozzato. J’attendais franchement mieux de ce coureur pétri de classe, au final « seulement » 17e. Idem de Paolini, duquel j’attendais mieux.

Neuf, la FDJ. Le premier coureur de l’équipe française qui mise une partie de sa saison sur les Flandriennes est Yoann Offredo, 21e. Ca ne doit pas plaire à Marc Madiot ça!

Le Tour du Tour des Flandres

Petit tour de l’actualité autour du Tour des Flandres disputé ce dimanche.

1 – 98e édition du Ronde van Vlaanderen. La première édition a eu lieu en… 1913, juste avant la Première guerre mondiale, à une époque ou même mon grand-père n’était pas né! Cette première édition comportait… 324 kilomètres, excusez-un-peu.

2 – Trois. C’est le maximum de Ronde remporté par un seul coureur. Ils sont cinq avec ce palmarès: Achiel Buysse, Éric Leman, Fiorenzo Magni, Johan Musseuw et Tom Boonen. Ce dernier pourrait donc entrer dans l’Histoire du cyclisme dimanche en devenant le premier coureur à s’imposer à quatre reprises sur cette épreuve mythique.

3 – Parcours. 260 kms à parcourir pour Messieurs les coureurs, entre Bruges et Audenarde. 17 monts à escalader en route, tous concentrés entre le km 109 et le km 246 (les derniers 15 kms sont donc exempts de difficultés majeures). Les mythiques bosses du Oude Kwaremont (2,2 kms, pente maxi 11,4%) et du Paterberg (360m, pente moyenne de 13%, maxi 20%) sont chacune à escalader deux fois. Pour découvrir un autre mont, le Koppenberg, c’est ici. Et le Kemmelberg est ici.

4 – Pour l’Histoire. Trois coureurs peuvent entrer dans l’Histoire dimanche. Outre Tom Boonen qui deviendrait le recordman de victoires avec 4, Fabian Cancellara pourrait rejoindre les cinq autres coureurs qui ont déjà levé les bras à trois reprises sur le Ronde. Et Peter Sagan, avec une première victoire sur une grande Classique, pourrait devenir, à 24 ans, un des plus jeunes vainqueurs de la Classique depuis les 25 dernières années.

5 – Les autres favoris. Souvent en cyclisme, la présence d’archi-favoris permet à leurs équipiers d’avoir du succès, ces archi-favoris voulant se placer dans une position de force en « envoyant » leurs mercenaires devant. Et derrière, la course est alors souvent bloquée par une course d’attente improductive.

Ainsi, d’autres coureurs au sein des équipes Trek Factory Racing, Omega Pharma-Quick Step et Cannondale pourraient tirer leur épingle du jeu dimanche. On pense bien sûr en premier lieu à Stijn Devolder, équipier de Cancellara et double-vainqueur du Ronde. Il est en grande forme et pourrait bien aller au bout s’il se lance dans une échappée condamnant derrière Cancellara à une course d’attente. Devolder connait très bien le parcours et sait ce qu’il faut faire pour gagner.

Idem évidemment pour Niki Terpstra chez Omega Pharma-Quick Step, voire pour Oscar Gatto chez Cannondale.

D’autres coureurs voudront jouer les trouble-fêtes: je pense en particulier à Luca Paolini, un attaquant qui aime foutre le bordel dans une course, à Sep Vanmarcke, lui aussi coureur volontaire, à Greg Van Avermaet qui a désormais l’expérience sur cette course, voire à Geraint Thomas chez Sky qui peut aussi compter sur Boasson Hagen. Tous ont des responsabilités à assumer.

6 – La météo. Pas de pluie, un simple couvert nuageux, et des températures confortables d’environ 17 degrés attendent les coureurs. Le vent ne devrait pas non plus être un grand facteur. La météo ne sera donc pas sélective dimanche, bon pour une course plus « open ».

7 –  Dopage mécanique. J’ai toujours affirmé que je trouvais crédible l’hypothèse que Cancellara avait usé de dopage mécanique sur le Ronde 2010 alors qu’il avait déposé comme une vieille chaussette Tom Boonen dans le Muur et ce, après un changement de vélo peu justifié quelques kilomètres plus tôt. Le même scénario s’était répété une semaine après, sur Paris-Roubaix, alors qu’il avait aussi changé de vélo puis décollé tout le monde au train, bien assis sur sa selle.

À ne pas manquer, ce court article et surtout le lien sur un récent vidéo d’environ 15 minutes produit par Sporza et très éloquent quant à la réalité du dopage mécanique. Le vidéo montre notamment un Johan Musseuw décollant un coureur amateur dans le Oude Kwaremont une première fois, puis l’amateur le laissant sur place la deuxième fois, alors équipé d’un vélo mécanique.

8 – La plus belle. Une enquête révèle que les coureurs pro ont désigné le Ronde van Vlaanderen comme la plus belle Classique du calendrier. On est bien d’accord avec eux!

9 – On s’ennuie… du Muur de Geraardsbergen, ou Mur de Grammont. Le traditionnel et mythique juge de paix du Ronde van Vlaanderen ne figure encore pas au parcours cette année. Tant que la course se termine à Oudenarde et non à Meerbeke, il semble qu’on ne pourra pas ré-intégrer cette bosse au Ronde. Dommage, vraiment dommage.

10 – Les Canadiens au départ: Svein Tuft chez Orica-GreenEdge, Antoine Duchesne chez Europcar ainsi que Hugo Houle chez AG2R-La Mondiale.

11 – En marge du Ronde, la France vient de retirer la Légion d’honneur à Lance Armstrong qui poursuit donc sa descente aux enfers. Je continue de déplorer qu’il soit le seul à morfler, mais c’est ce qu’il semble lui même souhaiter!

GP OBC: dernière victime de la CCN

La nouvelle a l’effet d’une onde de choc dans la région d’Ottawa-Gatineau, voire au sein de la communauté cycliste de l’Est Ontarien et du Québec: après 15 ans d’existence, le Grand Prix du Ottawa Bicycle Club, qui se déroulait chaque juillet sur le circuit du Parc de la Gatineau, ne sera pas organisé en 2014.

Le communiqué officiel émis par le Ottawa Bicycle Club est disponible ici.

C’est donc l’une des plus belles et des plus sécuritaires courses du calendrier de cyclisme sur route de la FQSC qui disparait ainsi.

Lamentable Commission de la capitale nationale (CCN)

La raison officielle? Le risque d’accident avec les cyclistes récréatifs usagers du Parc de la Gatineau le samedi matin était apparemment devenu trop important.

La raison officieuse? Très certainement le refus de la Commission de la capitale nationale de procéder à la fermeture complète – y compris pour les cyclistes récréatifs – du circuit emprunté par la course le samedi matin en question, entre 7h et midi. Fermer la boucle du Parc présente évidemment un défi que l’organisation d’OBC ne peut relever seul. Mais la CCN a accès à des moyens autrement plus importants pour rejoindre le public, le sensibiliser et limiter les risques. Ce qu’elle n’a visiblement pas voulu faire. Et seulement trois accès doivent être bloqués pour sécuriser le parcours: l’embranchement après Pink, l’entrée sud et l’entrée nord de la « Boucle Nord ». Pas compliqué!!!

J’aurais presque préféré qu’on nous dise que c’était en raison de la hausse des risques de collision avec les chevreuils et les ours du Parc, en raison d’une hausse du cheptel: c’eut été plus crédible!!!

Je déplore évidemment haut et fort cette situation, car le Grand Prix OBC était assurément une superbe course au calendrier de la FQSC. Elle permettait à de nombreuses catégories de coureurs de disputer une course relevée et difficile, et proposait également une catégorie « débutant » originale permettant à plusieurs cyclistes d’essayer la compétition pour une première fois. Sans oublier que la qualité du revêtement et l’absence de zone habitable permettaient d’en faire une course particulièrement sécuritaire, de très loin la plus sécuritaire de toutes.

Plus encore, je me permet ici de dénoncer rien de moins que la « guerre » que livre depuis des années la Commission de la capitale nationale contre les cyclistes de performance, de même que leur gestion douteuse du Parc de la Gatineau.

Ainsi, il y a environ une dizaine d’année, la CCN a autorisé, en plein coeur du Parc de la Gatineau, la construction d’une route d’accès au domaine Mackenzie King. Un accès « historique » existait pourtant pour les voitures, via les chemins Kingsmere et Swamp, ne manquant pas de soulever des interrogations sur la nécessité de créer une telle voie d’accès détruisant de nombreux écosystèmes, tout en accroissant très significativement le trafic automobile dans le parc.

Apparemment, le lobby des résidents des chemins Kingsmere et Swamp l’aurait emporté…

Aujourd’hui, la CCN déplore régulièrement les incidents liés à la cohabitation des automobilistes et cyclistes (dont le nombre est chaque année croissant…) usagers du Parc de la Gatineau, tout en évitant bien sûr de mentionner qu’outre le développement du cyclisme (une bonne chose en soit pour de nombreuses raisons, notamment écologiques et de santé de la population), la création d’une telle voie d’accès au domaine Mackenzie King est directement lié à cette augmentation des incidents.

Plus récemment, la CCN posait un autre geste contre les cyclistes de performance en installant, en une seule nuit, de très nombreux dos d’âne sur l’ovale routier de 2 km du centre Asticou. La CCN n’était pourtant pas sans savoir que cet ovale était utilisé depuis de nombreuses années, surtout les soirs après 18h, par plusieurs clubs cyclistes et de triathlon comme zone d’entrainement. Cette décision a évidemment condamné l’usage de cet ovale pourtant parfait pour les cyclistes voulant s’entrainer dans un environnement plus contrôlé et sécuritaire que sur les routes. Raison officielle? Lutter contre les courses d’automobile la nuit! Devant la pléthore d’autres solutions possibles, on doutera bien évidemment de la raison évoquée par la CCN pour condamner ainsi le centre Asticou à la pratique cycliste.

Enfin, plus récemment encore, la CCN a été au coeur d’un vaste scandale entourant la fermeture d’un tronçon de 500 mètres de route, la rue Gamelin, pourtant largement utilisé comme voie d’accès au Parc de la Gatineau et au sud de Hull. Raison évoquée par la CCN? Je vous le donne en mille: la préservation des écosystèmes! On parle ici d’un tronçon de route de 500m sur lequel circulait des automobiles depuis des années, en plein coeur de la ville de Hull. Plus encore, ce tronçon permettait d’accélérer le service ambulancier entre certains quartiers en plein essor et l’hôpital de Hull! Anyway, il est drôle de constater que la préservation des écosystèmes n’a pas été une préoccupation lorsqu’est venu le temps d’autoriser la création d’une voie d’accès au domaine Mackenzie King, un domaine pourtant situé en plein coeur du Parc, à des kilomètres de toute zone habitée, et donc au coeur de l’habitat de nombreuses espèces végétales et animales…

Bref, je suis convaincu que la CCN a pris de nombreuses décisions plus que regrettables au cours des dernières années avec pour principale victime les cyclistes de performance de la région.

Dans le cas de la course dans le Parc de la Gatineau, en quoi la fermeture de la boucle du Parc pendant environ 7 heures un samedi matin de l’année est-il un problème? On ne parle pas ici des fermetures de route en plein coeur d’une ville comme le nécessite 10 fois dans l’été les Mardis cyclistes de Lachine! En quoi cela sert-il l’intérêt commun, surtout considérant que le Parc est réservé aux cyclistes tous les dimanches matin de l’été?

Quoi qu’il en soit, je salue haut et fort l’engagement du Ottawa Bicycle Club toutes ces années pour nous produire tout simplement ce qui était la meilleure et la plus sécuritaire des courses cyclistes du calendrier annuel de la FQSC. Bravo, et surtout merci.

Ca ne me donne pas le goût de me lancer dans l’organisation d’un Grand Prix La Flamme Rouge dans ma région!

Pour se mettre dans l’ambiance du Ronde…

Le Tour de l’actualité

À moins d’une semaine du Ronde van Vlaanderen, un petit tour de l’actualité.

1 – Comme vous, je ne connaissais pas Silvan Dillier (BMC) avant le final de Gent-Wevelgem dimanche. Dillier est un jeune coureur suisse (23 ans), au beau palmarès sur piste et dans les chronos en Suisse. Vainqueur d’une étape au Tour d’Alberta l’an dernier, cette victoire a convaincu les dirigeants de BMC de lui donner sa chance au plus haut niveau. Le flair a payé, car pour mener grand train pendant plus de 15 bornes avec Devolder et Amador, fallait avoir de la caisse. Un nom à retenir pour les prochaines courses!

2 – Comme l’a écrit en commentaire Alain39, il faut souligner le beau début de saison des coureurs français qui sont souvent bien placés. Demare a terminé 2e de Gent-Wevelgem dimanche, alors qu’au même moment, Bardet (4e) et Barguil (9e) terminaient dans les 10 premiers du Tour de Catalogne remporté par Joaquim Rodriguez. Thibault Pinot y confirmait aussi une belle montée en puissance, terminant 13e du général. Bouhani a déjà gagné cette saison, et Voeckler repointait le bout de son nez dans la dernière étape du Tour de Catalogne aussi.

Bref, la jeune génération française est intéressante et décomplexée, et ça fait plaisir à voir! Y’a que du côté de Cofidis où ça roule moins fort depuis un moment déjà…

3 – Tour de Catalogne justement. Derrière le vainqueur Rodriguez, que du beau monde: Contador (2e), Van Garderen (3e), Bardet (4e), Quintana (5e) et Froome (6e). Les organisateurs sont probablement contents, ils ont livré une belle course en 2014, avec de belles étapes propices à la bagarre.

À ne pas rater non plus, un certain Rider Hesjedal qui pointe son nez en 15e place du général…

4 – D’après ce que je comprends, Stijn Devolder a rallongé dimanche après Gent-Wevelgem, s’installant derrière le derny conduit par son père pour accumuler quelques kilomètres de plus, au rythme de course. Aie!!!

5 – Je tiens à remercier tout particulièrement un lecteur, Vincent, pour son commentaire laissé hier suite à mon petit texte sur Devolder justement. C’est le genre de commentaire qui récompense directement mon travail sur La Flamme Rouge, à partager presque tous les jours ma passion du cyclisme avec vous.

Je te rassure Vincent, je ne manquerai rien des derniers 100 bornes du Ronde dimanche prochain, vibrant avec mes amis belges pour chaque coureur qui enverra du lourd dans les monts pavés. Bonne chance samedi sur le Ronde cyclo, un sacré programme, mais je vois que tu maitrise assez bien, donc on y va confiant! Et je partage tout à fait ton avis: les courses seraient très différentes sans ces oreillettes de merde qui « robotisent » les coureurs et vouent à l’échec les tentatives d’échappées légitimes.

6 – Gent-Wevelgem. Pour un aperçu de l’ambiance sur le côté de la route sur les grandes Classiques belges d’avril, ce sympathique petit vidéo de l’ami Jean-Michel Guidez qui a assisté pour nous à Gent-Wevelgem dimanche dernier. On pourra constater que les merguez sont toujours bien présentes, et que le cyclisme attire tout le monde, du passionné aux familles qui se déplacent avec les plus jeunes.

Et pour ceux qui voudraient une explication aux étranges bruits fatigants voire insupportables qu’émet la voiture ouvreuse, c’est ici. Je me demande encore comment le chauffeur de la voiture n’est pas fou…

7 – Infirmerie. Exit Stannard et Greipel pour les prochaines Classiques, victimes tous deux de blessures sur chute. Dommage.

8 – Du vent, de la pluie possibles pour dimanche prochain sur le Ronde. Les coureurs peuvent être inquiets, la course sera probablement durcie par les éléments. Aie.

9 – Nous sommes deux François Parisien à tenir une position très ferme à l’endroit du dopage dans le cyclisme. Bravo!

Revoilà Devolder!

À une semaine du Ronde, j’ai beaucoup aimé hier la prestation de Stijn Devolder dans le final de Gent-Wevelgem.

Payez-vous les images: dans les 5 derniers kilomètres, c’était le plus fort des 3 coureurs en échappée, j’en suis convaincu. Devolder a une classe, un style unique sur le vélo, qui frise selon moi la perfection. Quel beau coureur!

Rappelons que Devolder a déjà gagné deux fois le Tour des Flandres (2008 et 2009), a été trois fois champion de Belgique sur route (2007, 2010 et 2013) et deux fois du chrono (2008 et 2010). C’est une sacré pointure, aujourd’hui équipier de Cancellara chez Trek Factory Racing et anciennement équipier de… Tom Boonen chez Quick Step.

Reste à savoir comment le duo de choc Cancellara-Devolder s’entendront sur le Ronde dimanche prochain, Cancellara ayant axé toute sa saison jusqu’ici sur cet objectif ainsi que sur Paris-Roubaix. Avec Devolder, il a désormais un adversaire de plus dans sa propre équipe. Et je vous rappelle que Devolder est belge, pas Cancellara!

Pour le reste, c’est John Degenkolb qui a gagné au sprint Gent-Wevelgem hier, résistant au retour d’un excellent Arnaud Demare qui aurait probablement gagné si la ligne avait été 30 mètres plus loin. Degenkolb a été bien assisté de son équipe dans le dernier kilomètre, et il aura aussi eu de la chance, notamment de voir Greipel out sur chute dans les derniers hectomètres. Boonen a également fait un bon sprint (5e) mais a été enfermé à un certain moment.

Bref, à une semaine du Ronde, LA grande messe du cyclisme, ma classique préférée, je pense qu’on aura droit à une course très excitante car de nombreux coureurs sont en forme: Cancellara, Boonen et Sagan certes, mais aussi Devolder, Vanmarcke, Van Avermaet, Paolini, Stannard et Thomas.

Reste plus qu’à voir la météo annoncée pour dimanche prochain!

Le point sur les capteurs de puissance

Comme plusieurs d’entre vous, je m’intéresse particulièrement aux nouveaux capteurs de puissance offerts actuellement sur le marché, n’ayant jamais consenti à l’effort financier pour me procurer un capteur SRM, certes fiable et éprouvé depuis le début des années 1990, mais très cher.

Avec l’arrivée des Polar Keo Power, Power2Max, Vector, Quarq et Stages ces dernières années, la concurrence est désormais forte et les prix devraient donc être à la baisse, pour le plus grand plaisir des pratiquants que nous sommes.

Sauf que.

Sauf qu’avant d’acheter, il faut évidemment considérer la précision de ces appareils. Car en matière de puissance, une erreur de 10% pour être très importante: pousser 350 ou 385 watts, ce n’est pas du tout pareil!

Or, une récente analyse proposée par le magazine allemand Tour Magazine et rapportée par le site internet Matos Vélo laisse entendre que la marge d’erreur des capteurs de puissance installés dans les pédales serait très importante, de l’ordre de 9% parfois, 10% même pour les Garmin Vector. C’est énorme!

Les capteurs de puissance intégrés au niveau de l’étoile du pédalier – le principe utilisé par Power2Max ou Quarq par exemple –  seraient beaucoup plus précis. L’étude annonce environ 2% d’erreur seulement pour le Power2Max comparé à la référence SRM.

Bref, avant de vous précipiter, je crois que ça vaut la peine de bien étudier le produit pour vérifier sa marge d’erreur. Remarquez que si vous ne voulez pas vous comparer aux petits copains mais seulement à vous-même, une sur- ou sous-estimation de la puissance absolue importe peu: l’intérêt est alors d’utiliser toujours le même appareil et de mesurer le progrès d’une séance à l’autre.

Par ailleurs, SRM et le pédalier FSA viennent d’annoncer la mise en marché d’un pédalier au sein duquel il sera facile de remplacer les piles du capteur de puissance. Bonnes environ 4000 heures, l’usager pourra ainsi remplacer lui-même les piles une fois épuisées, en démontant la manivelle de gauche. Pratique.

Et on attend toujours le SRM PowerControl 8 avec technologies Wifi, GPS et ANT+…

Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Catalogne. C’est aujourd’hui le premier grand duel de la saison entre Alberto Contador, récent vainqueur convaincant de Tirreno-Adriatico, et Chris Froome, on espère remis de douleurs au dos, avec comme arbitre Nairo Quintana qu’il ne faut pas oublier. L’étape est en effet accidentée et se termine à La Molina au terme d’une ascension d’une douzaine de kilomètres, suffisante en tout cas pour faire un bon écrémage.

L’étape de jeudi sera encore plus intéressante avec une nouvelle arrivée en altitude à plus de 2000m! À ce moment, ce sera pas moins de 20 bornes d’ascension avant de franchir la ligne d’arrivée à Vallter. Spectacle garanti.

Je mise personnellement sur un Contador impressionnant en ce moment. Les deux prochaines étapes seront en tout cas riches en enseignement sur la condition physique de plusieurs, incluant Ryder Hesjedal, Joaquim Rodriguez, Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Carlos Betancur, Tejay Van Garderen, Ivan Basso, Thibault Pinot et Chris Horner.

Pour l’instant, les deux premières étapes, assez plates, ont été remportées par le même coureur, Luca Mezgec chez Giant-Shimano. Ca ne durera pas…

2 – À travers les Flandres. L’épreuve par étapes en Belgique s’élance aujourd’hui. L’occasion pour plusieurs de peaufiner la condition en vue des grandes Classiques d’avril. Y’a du beau monde au départ, notamment le remuant Valverde, Devolder, Boonen, Kristoff récent vainqueur de La Primavera, Chavanel ou encore Stannard.

3 – Réforme du cyclisme. On en sait un peu plus avec cet article sur la réforme annoncée du cyclisme professionnel sur route prévue entre 2015 et 2020. Création de deux catégorie en « première division » World Tour, nouveau classement international des coureurs, système de passage inter-division axé sur les résultats, ça ressemble un peu à ce qu’on retrouve ailleurs, notamment dans le foot. Pour le mieux? Attendez un peu que je décante tout ça avant de vous donner mon opinion!

4 – Sur le bord de la route à Milan SanRemo. Toujours des reportages intéressants de Pez Cycling!

5 – Maigre le peloton? Ce court article sur le sujet est intéressant. Chose certaine, Tom Boonen défraie la chronique ces derniers jours avec apparemment une maigreur record ces jours-ci, certains parlant d’une masse graisseuse d’un maximum de 5%! Il est fin prêt pour le Tour des Flandres… s’il ne tombe pas malade d’ici là!

6 – Jeux Olympiques d’hiver. Le président de l’UCI Brian Cookson estime qu’il n’est pas farfelu de proposer que le cyclisme sur piste et le cyclocross soit intégrés aux Jeux olympiques d’hiver. Pour tout vous dire, je trouve l’idée très intéressante et surtout, totalement justifiable, surtout dans le cas du cyclocross. Pourquoi pas? Je doute toutefois que ça se réalise concernant le cyclisme sur piste!

7 – Bientôt une nouvelle méthode de détection de l’EPO exogène chez les athlètes? Ca pourrait s’en venir rapidement, et cela pourrait être une nouvelle arme significative et très efficace dans la lutte contre le dopage.

8 – Le printemps bientôt? C’est ce que laisse croire la météo pour la semaine prochaine. Quoi qu’il en soit, c’est la première fois en plus de 25 ans ou je n’accumule aucun kilomètre sur la route au mois de mars. Le home-trainer a encore sévi hier soir!

Milan SanRemo: plus assez sélective!

Sous la flamme rouge dimanche, nous étions probablement nombreux à attendre la victoire quasi-certaine de Mark Cavendish.

Et puis non. C’est Alexander Kristoff, le Norvégien (non, il n’est pas russe…) chez Katusha qui s’est imposé au sprint.

Ceci étant, je suis d’avis que la victoire de Kristoff, c’est surtout celle de son équipier Luca Paolini qui a tout simplement été parfait pour lui préparer le terrain, tant dans le Poggio que dans les derniers hectomètres.

Cancellara termine 2e (pour Spartacus, il s’agit du 4e podium d’affilée sur Milan SanRemo, il était déjà 2e en 2011, 2e en 2012, 3e en 2013!), Swift surprenant 3e. Cavendish est 5e, Sagan 10e, Gilbert 13e Van Avermaet 25e. Le Québécois Hugo Houle est le dernier classé, en 114e position, à 18 minutes du vainqueur.

L’histoire de la course fut la météo difficile, pluie, vent et froid étant au rendez-vous. Apparemment, un bon petit vent de face soufflait dans le Poggio, rendant quasi-impossible de s’échapper. Peu de coureurs se sont d’ailleurs essayés, l’attaque la plus sérieuse venant peut-être de Philippe Gilbert, rapidement contrôlé cependant.

Le final a été surtout animé par Vicenzo Nibali, qui a le mérite d’avoir assuré le spectacle. J’apprécie, car derrière c’était plutôt course d’attente décevante pour plusieurs. Mais à quoi ont pensé les BMC dans le final nom de Dieu? Avec Gilbert et Van Avermaet, il fallait que l’un d’eux accompagne Nibali!

Quoi qu’il en soit, Milan SanRemo a encore réussi à un sprinter, comme ce fut souvent le cas au cours des dernières années.

Moins sélective

Tout indique que la sélection sur Milan SanRemo ne se fait plus. Malgré la météo, ils étaient encore nombreux dans le premier groupe à l’approche du Poggio. Pourquoi la sélection n’opère plus?

Le modèle d’affaire de Milan SanRemo, ça a toujours été la distance. 299 bornes à encaisser! Sur le Tour des Flandres, le modèle d’affaire c’est les monts pavés. Sur Paris-Roubaix, les secteurs pavés. Sur les Ardennaises, les bosses à gogo qui se répètent à tous les 5 kms. Sur le Tour de Lombardie, encore les bosses, plus longues. Chaque course a son modèle d’affaire, a été imaginée avec une caractéristique permettant une sélection. Permettant aux meilleurs de s’illustrer.

Encore une fois, Milan SanRemo, c’est la distance qui doit jouer ce rôle. N’est ce pas la plus longue des Classiques du calendrier?

Et après 280 kms, le Cipressa et le Poggio doivent permettre de départager les grands coureurs des autres. Le palmarès d’après-guerre de la course montre que ce fut souvent le cas, les grands champions inscrivant souvent leur nom au palmarès de cette course unique (Merckx à 7 reprises!). Bien sûr, il y a des exceptions, soit des coureurs plus moyens ayant parfois gagné au terme d’une course d’audace et d’une belle résistance au retour des favoris derrière. Le cyclisme n’est pas une science exacte.

Mais des sprinters, il y en avait peu qui gagnaient jusqu’au milieu des années 1990.

Aujourd’hui, c’est devenu la norme. Treize des vingt derniers vainqueurs peuvent être placés dans la catégorie des sprinters. Et parmi les 7 autres, la plupart se sont imposés au sprint, comme Gerrans il y a deux ans!

Pourquoi ce changement?

Je suis d’avis que c’est parce que la condition physique du peloton est devenue très homogène depuis 15 ou 20 ans. Du coup, la distance ne suffit plus pour départager les grands coureurs des autres. Du coup, les sprinters sont moins isolés dans le final, disposent d’équipiers pour faire rouler, et sont eux-mêmes plus souvent présents! Hier, Greipel est même revenu au pied de la descente du Poggio!

Ajoutez à cela les oreillettes pour contrôler les audacieux qui partent tôt, et vous avez le résultat d’une course promise aux sprinters. Gabrielle Colombo n’aurait jamais gagné Milan SanRemo en 1996 si les oreillettes avaient été répandues dans le peloton.

Bref, la distance qui devait provoquer la sélection ne la provoque plus aujourd’hui. Le modèle d’affaire de Milan SanRemo est à revoir si on veut préserver l’intérêt de cette grande Classique selon moi, et y conserver un palmarès de prestige faisant sa renommée.

En ce sens, je suis parfaitement d’accord avec la volonté des organisateurs de vouloir ajouter des difficultés l’an prochain dans le final, notamment la Manie ainsi que la Pompeiana. Cancellara a raison de déclarer que le parcours n’est pas assez dur, à la nuance que j’aurais dit « n’est plus assez dur » pour le cyclisme moderne.

La classique des sprinters n’est-elle pas Paris-Tours plutôt que Milan SanRemo?!

4e Défi Gatineau Tremblant

L’offre d’événements cyclistes augmente au Québec, pour le plus grand plaisir des pratiquants que nous sommes.

Ainsi, pas moins de trois « cyclosportives » sont offertes durant le week-end du 31 mai-1er juin prochain. Il y en aura donc pour tous les goûts, et tous les secteurs du Québec!

Outre le sympathique GranFondo Mont Tremblant et le Défi cyclosportif de Charlevoix, les pratiquants de l’Ouest du Québec et de l’Ontario pourront également choisir de participer à un autre événement, un peu différent car d’une durée de deux jours celui-là: le Défi Gatineau Tremblant.

Organisé à l’initiative des Rouleurs des casinos, l’événement a pour but de financer leur participation au Grand Défi Pierre Lavoie, un projet social qu’on ne présente plus et qui fait notamment bouger tout le Québec, tout particulièrement la jeunesse.

Les fonds amassés lors du Défi ont également permis, ces dernières années, de parrainer une école primaire de la région de Gatineau. Ainsi, l’an dernier, c’est l’école de mes enfants qui avait été sélectionnée et l’argent remis a permis d’acquérir des équipements sportifs utiles aux cours d’éducation physique.

L’ambassadeur depuis deux ans de ce Défi Gatineau Tremblant est Martin Desbiens, un grand athlète et grand ami qui s’implique donc pour lui aussi promouvoir la santé, faire bouger la jeunesse et contribuer à sa façon à faire de la région de l’Outaouais un monde meilleur. Et Martin sait de quoi il parle, ayant dû affronter une chirurgie cardiaque majeure et imprévisible il y a 18 mois, alors âgé d’à peine un peu plus de 40 ans. Aujourd’hui totalement remis (mais il nous a fait peur!), son positivisme et son sens de l’action est une inspiration pour plusieurs.

Au menu donc, 165 kms aller le samedi, 165 kms retour le dimanche. Sympathique, les participants passeront par Thurso le samedi, mais emprunteront un parcours un peu différent le dimanche, via la belle petite ville de Montebello, question de changer le mal de place et de découvrir de nouveaux paysages. La sécurité des participants sera assurée par des policiers de la Sûreté du Québec et des véhicules d’assistance seront également présents pour le dépannage.

Deux options d’hébergement à Mont Tremblant sont offerts aux participants, pour un maximum de flexibilité.

Les inscriptions en ligne sont ouvertes sur la page ici.

C’est donc une épreuve rudement bien organisée, permettant de pratiquer le sport cycliste dans d’excellentes conditions, en toute convivialité et simplicité. Comme écrirait le Guide Michelin, vaut le détour!

Petit Tour de l’actualité

La Flamme Rouge est quelque peu perturbée ces jours-ci en raison d’une charge de travail importante, de quelques événements imprévus et un entrainement cycliste soutenu!

1 – Paris-Nice. Victoire finale de Carlos Betancur qui nous rappelle à tous que cette génération de coureurs colombiens – Quintana bien sûr, mais aussi Uran et Henao – est exceptionnelle.

On retiendra surtout de ce Paris-Nice la belle tenue des équipes françaises, en premier lieu bien sûr les AG2R-La Mondiale et notamment un Romain Bardet voire un Alexis Vuillermoz efficace aux côtés de Bétancur. Je vous signale au passage que Jean-Christophe Perraud termine 4e du général de Tirreno-Adriatico! Pour l’équipe de Chambéry, y’a de quoi célébrer un excellent début de saison.

J’ai également beaucoup aimé la tenue d’Arthur Vichot sur ce Paris-Nice qui a longtemps tourné autour d’une victoire d’étape pour finalement la décrocher le dernier jour. Il termine également 3e du général. Toujours dans le coup sur ce Paris-Nice, Vichot passe actuellement dans une nouvelle dimension.

Le champion du monde Rui Costa a également très bien fait, terminant 2e du général, ainsi que Tom Slagter qui s’est en quelque sorte révélé sur l’épreuve.

Les déceptions? Peut-être Andy Schleck, qu’on attendait franchement mieux que ça (mais Frank était plutôt bien, vu devant dans la dernière étape qu’il a presque gagné). Qu’à cela ne tienne, Andy nous confirme que ses ambitions sont élevées cette saison et qu’il travaille fort pour revenir à son meilleur niveau. Nibali est également un ton en dessous par rapport à l’an dernier, mais ses grands objectifs – le Tour! – sont également plus tard en saison. J’attendais également plus d’un Rafal Majka chez Saxo Bank qui avait une belle chance d’affirmer son leadership au sein de l’équipe en l’absence des deux ténors Contador et Kreuziger, engagés sur Tirreno.

2 – Tirreno-Adriatico. Victoire finale d’Alberto Contador, rien de moins! Contrairement aux Sky qui semblent mordre quelque peu la poussière ces jours-ci (abandon de Porte, Wiggins moyen bien que 3e du dernier chrono, mal de dos pour Froome, et chute de Thomas sur Paris-Nice…), Contador semble renaître cette saison. Son secret? Il pourrait résider dans son nouvel entraineur, Steven de Jongh, l’an dernier entraineur chez… Sky! Et Contador lui-même nous confirme que le meilleur est encore à venir…

Le podium est complété par Nairo Quintana et Roman Kreuziger, équipier de Contador, tous des protagonistes du Tour l’an dernier. Un très beau podium donc!

Le dernier chrono hier a été intéressant avec outre Moreni le vainqueur, Cancellara 2e, Wiggins 3e et Martin 4e. Presqu’un remake du chrono des JO de Londres! D’autres coureurs bien placés dans ce dernier chrono révélateur, Kwiatkowski (7e), Devolder (9e – tiens le revoilà!), ou encore Demare (12e).

Encore plus intéressant, payez-vous les images du final de la 5e étape de samedi dernier, avec un mur présentant des passages à 30% à escalader. C’est toujours impressionnant de voir des coureurs pro avec 450 watts de puissance zigzaguer dans la pente! Braquet de certains? 34-32!

Les déceptions? BMC encore une fois, avec notamment l’abandon « inexpliqué » de Cadel Evans la veille du dernier jour. Chris Horner a également dû jeter l’éponge en raison d’une tendinite au talon d’Achille.

3 – Daniel Mangeas. Le légendaire speaker du Tour de France, d’une voix unique et aujourd’hui reconnaissable d’entre toute, a annoncé sa retraite au terme du prochain Tour de France, son… 40ieme puisqu’il a débuté sur le Tour 1974 remporté par nul autre qu’Eddy Merckx. Mangeas est devenu une institution grâce à ses dons d’animateur lors des avant-courses, et notamment pour présenter les coureurs qu’il connaissait tous, de même que leur palmarès grâce à une mémoire d’éléphant. Il sera regretté!

4 – Hugo Houle. Le coureur québécois chez AG2R – La Mondiale sera au départ dimanche de Milan SanRemo. Une raison de plus pour suivre la course attentivement! Le line-up d’AG2R n’est cependant pas très fort pour la Primavera, les principaux coureurs en forme en ce moment – Betancur, Bardet, Perraud – n’y étant pas. La météo pourrait jouer des tours aux coureurs dimanche prochain, alors que de la pluie est attendue. Et sous la pluie, la descente du Poggio est toujours beaucoup plus compliquée…

5 – David Veilleux. Des nouvelles ici du sympathique coureur désormais à la retraite – dommage! – qui a notamment décidé de s’impliquer au niveau du Grand Défi Pierre Lavoie. Intéressant de savoir que depuis son départ à la retraite, il a pris davantage de puissance!

Le GP de Lillers 2014

Intéressant petit vidéo de Jean-Michel Guidez (merci à lui!) sur le récent GP de Lillers (173 bornes), un vidéo qui nous fait vivre le cyclisme quotidien en France, celui des « amateurs » et des petites villes, un cyclisme sympathique et qui demeure ô combien important pour la vitalité du sport et pour alimenter le haut niveau. Y’a pas que le WorldTour dans la vie!


TRONET LILLERS par JMGUIDEZ

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