1 – justice populaire expéditive. Un fidèle lecteur se soucie de la justice populaire expéditive. Nous ne pouvons être davantage d’accord avec lui, le défi actuel dans le monde du cyclisme étant de ne pas tout mélanger. Les histoires de dopage à répétition qu’a connu le cyclisme au cours de la dernière décennie ont rendu le public – et les passionnés encore plus – très critiques et méfiants envers les performances offertes. Il est donc facile, dans ce contexte, de généraliser, de condamner gratuitement.
La Flamme Rouge essaie, depuis des années, de faire la part des choses. Elle continue à essayer de le faire actuellement, notamment en évoquant des réserves sur le cas Contador à la lumière des performances offertes lors du dernier Tour de France, et en refusant d’incriminer Devolder qui ne présente pour l’instant aucune raison tangible d’être soupçonné.
Toute performance dans le cyclisme n’est pas forcément suspecte. C’est du cas par cas et cette approche restera la nôtre pour l’instant. Contador est sur la liste noire oui, Devolder non pour le moment. Chaque cas est traité de façon unique et à la lumière des éléments tangibles s’y rapportant.
2 – La 70e édition de Gand-Wevelgem sera disputé demain, cette course ayant été créée en 1934. Au menu, 209 kilomètres à couvrir entre Deinze et Wevelgem. La principale difficulté est le désormais célèbre mont Kemmel que les coureurs devront escalader à deux reprises, soit au km 148 et au km 172. Le Mont Kemmel comporte une bonne ascension sur pavés, suivi d’une descente abrupte, elle aussi sur pavés et souvent le théâtre de chutes dramatiques, certaines ayant coûté plusieurs mois d’inactivité à des coureurs.
Beau plateau demain pour la course, avec notamment les Hushovd, Nuyens, O’Grady, Devolder, Gilbert, Pozzato, McEwen, Steegmans, Boonen, Flecha, Klier, Séb. Chavanel, Freire, Cancellara, Cavendish, Hincapie, Ballan et Zabel.
Personnellement, on mise sur Tom Boonen, surement revanchard après un Ronde passé à ronger son frein puisque Devolder était devant. Il voudra surement se tester et se rassurer à quelques jours de l’Enfer du Nord.
3 – matos: voici un très intéressant reportage sur les nouveaux Michelin ProRace 3, un pneu qui apparemment serait très résistant aux crevaisons et qui présenterait un grip formidable en descente de cols. Nous tenterons de mettre ce pneu à l’essai en juillet prochain lors de notre participation à la Marmotte. De nouveaux coloris devraient également être disponibles en juin prochain.
4 – une nouvelle qui ne doit pas passer sous silence: Greg LeMond vient d’être lâché par la compagnie Trek qui distribuait, jusqu’à récemment, les vélos de marque LeMond. Raison évoquée: les propos de LeMond sur le dopage, notamment à l’endroit de Lance Armstrong (qui a gagné tous ses Tours de France sur des vélos Trek, rappelons-le) et de Floyd Landis. Selon Trek, les propos de LeMond ne seraient pas compatibles avec les valeurs défendues par l’entreprise. On croit rêver.
Rappelons que LeMond soutient notamment que Lance Armstrong et l’équipe US Postal aurait payé environ 500 000$ à l’UCI pour contourner un contrôle positif, ceci en produisant à posteriori une AUT autorisant le coureur américain à utiliser le produit en question pour raisons médicales. Cette histoire est bien connue, notamment par les livres LA Confidential et LA Official.
À nos yeux, rappelons que Greg LeMond conserve toute sa crédibilité à propos du cyclisme. Sa franchise, notamment sur sa situation familiale, dans le récent numéro de ProCycling en disait long sur l’homme qu’il est.
Quoi qu’il en soit, voilà une nouvelle qui en dit long sur les pressions sous-jacentes au cyclisme. Les enjeux reliés au dopage dépassent de loin les aspects purement éthiques du sport et en rejoint de moins nobles, c’est à dire des aspects purement économiques. L’UCI étant probablement rongée par la corruption, une situation rapportée par de nombreuses sources d’information différentes, il n’est pas impossible que LeMond soit dans le vrai et qu’Armstrong et son équipe n’aient pas hésiter à acheter l’UCI dans le passé. Les visions mondialistes de l’UCI, notamment la pénétration du marché américain et le développement de courses comme le Tour de Georgie et de Californie, étaient probablement à ce prix.