Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 180 of 352

Lance Armstrong: vraies raisons d’un faux come-back

Lance Armstrong a annoncé sa retraite en tant que cycliste professionnel lors d’une interview accordée depuis Austin à The Associated Press plus tôt cette semaine.

Ca y est, je pense qu’on ne reverra plus Lance Armstrong dans un peloton professionnel avec un dossard dans le dos.

L’annonce de sa retraite est l’occasion de s’interroger et de dresser un bilan des deux dernières années où l’Américain avait fait un come-back très médiatisé.

On peut d’abord revenir sur les raisons évoquées, à l’époque, par Armstrong pour justifier son retour dans le peloton. Raison officielle du come-back, largement médiatisée: "raise the awarness of the fight against cancer". Faire réaliser au public l’importance de la lutte contre le cancer. Et l’existence, bien sûr, de LiveStrong, sa fondation dont la mission est justement de lutter contre cette terrible maladie.

J’avais déjà émis des doutes quant à cette raison qu’un retour au cyclisme de compétition semblait peu servir à mes yeux. Lance Armstrong aurait pu, en effet, multiplier les apparitions publiques et s’activer auprès de la classe politique à Washington pour parvenir à faire passer son message de lutte contre le cancer plutôt que de choisir de revenir dans un peloton cycliste.

Je pensais, et je pense toujours, qu’Armstrong est revenu au cyclisme tout simplement parce qu’il s’emmerdait dans sa retraite. Loin d’être aussi noble qu’il le disait, la raison de son come-back était donc toute personnelle. Peu convaincu par la victoire, en 2008, de Carlos Sastre sur le Tour de France, son retour a été motivé par son envie de faire un nouveau come-back (que voulez-vous, on en prend l’habitude…) et venir remporter un… 8e Tour de France. 

Je pense qu’on peut considérer cette analyse assez juste aujourd’hui puisqu’Armstrong lui-même a affirmé, dans l’interview avec The Associated Press, qu’il était persuadé de pouvoir remporter, en 2009, son 8e Tour. 

Lance Armstrong a cependant sous-estimé considérablement les forces en présence, notamment Andy Schleck et surtout, Alberto Contador qui a évolué, durant la saison 2009, à ses côtés. Si la prétention d’Armstrong n’était pas surprenante lorsqu’on considère son arrogance envers ses adversaires lors de sa première carrière, la surprise est plutôt venue de son directeur sportif, Johan Bruyneel, qui a laissé l’Américain croire qu’il pourrait reprendre sa place de no1 : Bruyneel ne connaissait-il pas bien Contador ? La guerre fut terrible durant le Tour de France mais l’Espagnol a effectivement démontré plus de qualités physiques et morales, résistant à la pression psychologique de l’Américain en début de Tour puis le détruisant physiquement sur les pentes de Verbier. 

Lance Armstrong avait également annoncé, lors de son retour, que ce dernier ne pouvait se faire que dans un contexte ou son éthique de travail et son respect des règles (à l’égard du dopage) serait d’une transparence absolue. Largement médiatisée là encore fut la nouvelle qu’il allait rendre tous ses paramètres sanguins publics via un programme de suivi biologique indépendant dirigé par… Don Catlin. Le programme est évidemment tombé à l’eau avant même qu’il ne puisse débuter et les gens ayant la mémoire courte, l’image d’Armstrong n’en a jamais souffert. 

Alors, cette retraite d’Armstrong est-elle la bonne ? Je pense que cette fois-ci, oui, Armstrong ne reviendra plus. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il a réalisé que son come-back a été plus négatif que positif pour son image. D’une part, il n’a pas remporté de 8e Tour malgré deux tentatives et ne s’est donc pas fait plaisir personnellement. D’autre part, parce que si les dons de sa fondation ont légèrement augmenté ses deux dernières années, on est loin de l’impact qu’il imaginait. Enfin, parce qu’il a sous-estimé la puissance avec laquelle ses détracteurs reviendraient le hanter. Il y a eu les déclarations de Floyd Landis à son endroit. Il y a eu la pression constante des médias qui ne ratèrent aucune occasion de poser des questions sur les soupçons de dopage. Il y a eu, dans de nombreuses conférences de presse, des questions embarrassantes, notamment venant de Greg LeMond et de Paul Kimmage. Il y a enfin surtout eu cette enquête fédérale de Jeff Novitzky, celui qui a eu la tête de Marion Jones dans le scandale Balco, qui est toujours en cours et qu’Armstrong prend très au sérieux malgré ses déclarations contraires, ayant engagé de nombreux avocats spécialisés dans la défense de l’indéfendable. 

Bref, je pense donc que le retour d’Armstrong est un échec pour lui et que cette nouvelle retraite est la bonne puisqu’il aspire probablement à retrouver un peu de paix autour de lui. Si la lutte contre le cancer avait été le réel enjeu de son come-back en 2008, je pense qu’il en aurait été question dans l’interview qu’il vient de donner cette semaine pour annoncer sa retraite. 

Je suis de ceux qui pensent que la carrière cycliste de Lance Armstrong a été édifiée sur un vaste mensonge, celui du dopage. Et curieusement, j’ai l’impression que tout chez lui est faux, sauf l’annonce cette semaine de sa retraite définitive des pelotons.

De la médiocrité…

Médiocrité : caractère de ce qui est médiocre, c’est à dire qui relève d’une insuffisance de l’esprit, du mérite.

C’est le seul mot qui me vient aujourd’hui pour qualifier les principaux acteurs du sport cycliste. 

Alberto Contador a été acquitté, blanchi. Notamment pour "vices de procédure". C’est que l’UCI aurait apparemment "omis" d’envoyer une copie à Alberto Contador d’une lettre adressée à la Fédé espagnole responsable du dossier, il y a quelques semaines. Ce faisant, on aurait ainsi compromis les chances de M. Contador d’obtenir un procès "juste et équitable"…

Une fois de plus, les autorités du sport voient leur crédibilité à lutter contre le dopage ridiculisée. Rappelons que Pellizotti a lui aussi été acquitté de variations anormales au passeport biologique il y a quelques mois. M. Pellizotti envisage maintenant de poursuivre l’UCI.

Le récent jugement Contador prouve que le système ne fonctionne pas. Il prouve que trop d’acteurs sont impliqués: l’AMA, l’UCI, les Fédés nationales. Il prouve que les procédures sont trop complexes, trop lourdes : l’acquittement pour "vice de procédure" a de beaux jours devant lui ! Il prouve enfin que l’UCI est constamment en conflit d’intérêt entre sa mission de promouvoir et développer le cyclisme – donc préserver son image publique – et de lutte contre le dopage, qui porte forcément atteinte à l’image du cyclisme. Pourquoi diable la lutte contre le dopage dans le cyclisme n’est-elle pas confiée à une autorité indépendante comme l’AMA ? Pourquoi diable cette instance n’aurait-elle pas tout pouvoir pour sanctionner les individus ?

Alberto Contador a été acquitté par la Fédé espagnole. Soit. Mais si on arrêtait de nous prendre pour des cons, aucune équipe n’accepterait de le reprendre dans son effectif. La sanction devrait venir de là. "Tolérance zéro face au dopage", nous disent la plupart des directeurs sportifs, comme pour s’acheter une crédibilité. Si tel est le cas, Contador a suffisamment de casseroles derrière lui pour que personne ne lui fasse confiance. Mais Bjarne Riis, lui-même authentique chaudière et qui affirme pourtant qu’il n’hésitera pas à congédier un coureur pris pour dopage au sein de son équipe, est heureux d’accueillir Contador pour une belle saison 2011.

Tout cela est profondément désespérant. Je pense notamment à l’équipe canadienne SpiderTech qui débarque actuellement en Europe pour y faire sa place. Je leur dis sincèrement bonne chance les gars, vous allez en avoir besoin. Et si vous ne cédez pas à la tentation, je vous souhaite de développer dès maintenant des façons d’évacuer votre frustration.

En terminant ce post, petit tableaux des coureurs qui, depuis 1995, sont montés sur le podium du Giro, du Tour ou de la Vuelta. 68 coureurs différents en tout. De ce nombre, 12 seulement n’ont jamais été soupçonnés de dopage… pour l’instant. Cela donne une image assez saisissante du cyclisme depuis 15 ans.


  Coureur Podium Relation avec dopage
1 Armstrong, Lance 1er, Tour 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 ; 3e Tour 2009 Client de Michele Ferrari. Positif corticoides Tour 1999. Dossier "L’Équipe" 2005 ; LA Confidential ; LA Officiel ; enquête Jeff Novitzky ; allégations de Floyd Landis
2 Arroyo Duran, David 2e, Giro 2010  
3 Basso, Ivan 1er, Giro 2006, 2010 ; 2e Tour 2005 ; 3e Tour 2004 Suspendu en 2007 pour implication Affaire Puerto
4 Beloki, Joseba 2e Tour 2002 ; 3e Tour 2000, 2001 ; 3e Vuelta 2002 Présumément impliqué dans Affaire Puerto
5 Berzin, Evgueni 2e Giro 1995 Membre de la Gewiss. Client de Michele Ferrari. Positif EPO Giro 2000
6 Bruseghin, Mario 3e Giro 2008  
7 Bruyneel, Johan 3e Vuelta 1995 Carrière chez Once avec Manolo Sainz don’t l’équipe Liberty Seguros a été au coeur de l’Affaire Puerto
8 Casagrande, Filippo 2e Giro 2000 Positif 1998 Testosterone
9 Casero, Angel 1er Vuelta 2001 ; 2e Vuelta 2000 Positif nandrolone 1996. Présumément impliqué dans Affaire Puerto
10 Caucchiolli, Pietro 3e Giro 2002 Soupçonné dans la rafle de San Remo en 2001. Suspendu en 2010 pour variations anormales du passeport biologique.
11 Contador, Alberto 1er Tour 2007, 2009 ; 1er Giro 2008 ; 1er Vuelta 2008 Présumément impliqué dans l’Affaire Puerto. Positif clenbuterol en 2010
12 Cunego, Damiano 1er Giro 2004 Soupçonné dans la rafle de San Remo en 2001. Éclaboussé dans l’affaire de dopage en Italie impliquant aussi Alessandro Petacchi et Alessandro Ballan
13 DiLuca, Danilo 1er Giro 2007; 2e Giro 2009 Impliqué dans Oil for Drugs. Positif CERA Giro 2009
14 Dufaux, Laurent 2e Vuelta 1996 ; 3e Vuelta 1997 Aveux de dopage, Affaire Festina 2008
15 Escartin, Fernando 2e Vuelta 1997, 1998 ; 3e Tour 1999  
16 Evans, Cadel 2e Tour 2007, 2008 ; 3e Vuelta 2009  
17 Garzelli, Stefano 1er Giro 2000 ; 2e Giro 2003 Positif à la probénicide en 2002
18 Gonzales de Galdeano, Igor 2e Vuelta 1999 Positif salbutanol en 2002
19 Gonzales, Aitor 1er Vuelta 2002 Positif EPO 2003 ; double contrôle positif methyltestosterone, Vuelta 2005
20 Gotti, Ivan 1er Giro 1997, 1999 Taux d’hématocrite supérieur à 50% en 1998
21 Guerini, Giusseppe 3e Giro 1997, 1998  
22 Guttierez, Jose Enrique 2e Giro 2006 Impliqué dans Affaire Puerto
23 Hamilton, Tyler 2e Giro 2002 Impliqué dans l’Affaire Puerto. Suspendu pour transfusions sanguines, JO et Vuelta 2004. Positif 2009 à la DHEA
24 Heras, Roberto 1er Vuelta 2000, 2003, 2004 ; 2e Vuelta 2002 ; 3e Vuelta 1999 Impliqué dans l’Affaire Puerto. Positif, EPO Vuelta 2005
25 Honchar, Serguei 2e Giro 2004 Suspendu de son équipe en 2007 pour variations anormales de ses paramètres sanguins sur LBL et le Tour de Romandie
26 Indurain, Miguel 1er Tour 1995 Client présumé de Michele Ferrari
27 Jalabert, Laurent 1er Vuelta 1995 Carrière chez Once avec Manolo Sainz don’t l’équipe Liberty Seguros a été au coeur de l’Affaire Puerto
28 Jimenez, Jose Maria 3e Vuelta 1998  
29 Julich, Bobby 3e Tour 1998  
30 Kashechkin, Andrei 3e Vuelta 1996 Positif transfusions sanguines, août 2007
31 Kloden, Andreas 2e Tour 2004, 2006 Présumément impliqué dans le scandale autrichien de dopage, 2009
32 Kohl, Bernard 3e Tour 2008 Impliqué dans le scandale autrichien de dopage, 2009. Positif MisCERA, Tour 2008
33 Landis, Floyd 1er Tour 2006 Client de Michele Ferrari. Positif testosterone Tour 2006
34 Leipheimer, Levi 2e Vuelta 2008 ; 3e Tour 2007 Client de Michele Ferrari.
35 Mancebo, Francisco 3e Vuelta 2004, 2005 Impliqué dans Affaire Puerto
36 Mazzoleni, Eddy 3e Giro 2007 Client de Michele Ferrari. Impliqué dans l’Affaire Oil for Drugs
37 Menchov, Denis 1er Giro 2009 ; 1er Vuelta 2005, 2007 ; 2e Tour 2010  
38 Mosquera, Ezequiel 2e Vuelta 2010 Positif à un produit de dopage sanguin (hydroxyethyl starch) Vuelta 2010.
39 Nibali, Vicenzo 1er Vuelta 2010  
40 Nozal, Isidro 2e Vuelta 2003 Présumément impliqué dans l’Affaire Puerto. Positif à la CERA Tour du Portugal 2009
41 Olano, Abraham 1er Vuelta 1998 ; 2e Vuelta 1995 Client de Michele Ferrari. Positif en 1994.
42 Osa, Unai 3e Giro 2001 Impliqué dans Affaire Puerto
43 Pantani, Marco 1er Tour 1998 ; 1er Giro 1998 ; 3e Tour 1997 Taux d’hématocrite supérieur à 50%, Giro 1999. En relation avec le Dr. Fuentes avant l’Affaire Puerto.
44 Pellizotti, Franco 3e Giro 2009 Suspendu en mai 2010 pour variations anormales au passeport biologique
45 Pereiro, Oscar 1er Tour 2006 Selon Floyd Landis, aurait confessé l’usage de transfusions lors du Tour 2006.
46 Perez, Santiago 2e Vuelta 2004 Impliqué dans l’Affaire Puerto. Suspendu pour transfusions sanguines, Vuelta 2004
47 Popovytch, Vladimir 3e Giro 2003 Soupçonné dans la rafle de San Remo en 2001.
48 Rasmussen, Michael Tour 2007 Suspendu de son équipe sur le Tour 2007 pour mensonge sur son emploi du temps avant le Tour
49 Ricco, Riccardo 2e Giro 2008 Positif MisCERA, Tour 2008
50 Riis, Bjarne 1er Tour 1996 ; 3e Tour 1995 Aveux de dopage à l’EPO lors de sa carrière.
51 Rominger, Tony 1er Giro 1995 ; 3e Vuelta 1996 Client de Michele Ferrari.
52 Rujano, Jose 3e Giro 2005 Positif en 2003
53 Rumsas, Raimondas 3e Tour 2002 La voiture de sa femme trouvée bourrée de produits dopants à la fin du Tour 2002 – condamné à 4 mois de prison. Positif EPO Giro 2003
54 Sanchez, Samuel 2e Vuelta 2009 ; 3e Tour 2010 ; 3e Vuelta 2007  
55 Sastre, Carlos 1er Tour 2008 ; 3e Tour 2006 ; 2e Vuelta 2005, 2007 ; 3e Vuelta 2008  
56 Savoldelli, Paolo 1er Giro 2002, 2005 ; 2e Giro 1999 Client de Michele Ferrari.
57 Schleck, Andy 2e Giro 2007 ; 2e Tour 2009 ; 1er Tour 2010 ? Son frère Franck présumément impliqué dans l’Affaire Puerto
58 Sevilla, Oscar 2e Vuelta 2001 Suspendu pour implication dans Affaire Puerto. Positif à un produit de dopage sanguin (hydroxyethyl starch) en 2010.
59 Simoni, Gilberto 1er Giro 2001, 2003 ; 2e Giro 2005 ; 3e Giro 1999, 2000, 2004, 2006 Positif en 2002 à la cocaine
60 Tonkov, Pavel 1er Giro 1996 ; 2e Giro 1997, 1998 Client de Michele Ferrari. Taux d’hématocrite supérieur à 50% en 1999.
61 Ugrumov, Piotr 3e Giro 1995 Client de Michele Ferrari. Membre équipe Gewiss.
62 Ullrich, Jan 1er Tour 1997 ; 1er Vuelta 1999 ; 2e Tour 1996, 1998, 2000, 2001, 2003 ; 3e Tour 2005 Impliqué dans Affaire Puerto
63 Valverde, Alejandro 1er Vuelta 2009 ; 2e Vuelta 2006 ; 3e Vuelta 2003 Suspendu pour son implication dans l’Affaire Puerto
64 Velits, Peter 3e Vuelta 2010  
65 Vinokourov, Alexandre 1er Vuelta 2006; 3e Tour 2003 Client de Michele Ferrari. Positif transfusions sanguines, Tour 2007
66 Virenque, Richard 2e Tour 1997 ; 3e Tour 1996 Aveux de dopage, Affaire Festina 2008
67 Zaina, Enrico 2e Giro 1996 Client de Michele Ferrari.
68 Zulle, Alex 1er Vuelta 1996 , 1997 ; 2e Tour 1995, 1999 A avoué avoir utilisé de l’EPO durant sa carrière cycliste

Présentation du Tour d’Oman

La mondialisation du cyclisme, c’est ca: la deuxième édition du Tour d’Oman débute aujourd’hui. Organisé par ASO (vous avez bien lu), le Tour d’Oman propose une mise en jambes pour cyclistes européens en mal d’une météo clémente, mise en jambes de 848 kms répartis en 6 étapes.

Si la plupart de ces étapes se termineront au sprint, la 4e étape présente l’intérêt de se terminer en altitude, au sommet de Jabal al Akhdhar, 1235m tout de même. Ca devrait suffire pour créer de petits écarts et pour déterminer le vainqueur final qui aura toutefois à encaisser un contre-la-montre de 18.5 kms le lendemain. Autrement dit, le Tour d’Oman présente deux étapes qui pourront permettre à un costaud de faire la différence. Ca nous changera du Qatar où les enseignements sont difficiles, les hommes forts ayant du mal à se mettre en évidence sur de telles étapes.

Vainqueur l’an dernier, Fabian Cancellara est de nouveau au départ cette année. Que voulez-vous, tant qu’à être dans le coin (au Qatar), autant rester quelques jours de plus et participer à cette autre épreuve de préparation. Deuxième l’an dernier, Boasson Hagen est également de la partie cette fois-ci, tout comme le champion du monde Thor Hushovd, le jeune Taylor Phinney en reprise suite à une blessure au genou voire les principaux protagonistes sur le récent Tour du Qatar, c’est à dire les Tom Boonen, Mark Cavendish, Heinrich Haussler, Fillipo Pozzatto, Daniele Bennati, Stuart O’Grady ou encore Juan Antonio Flecha. 

On annonce également d’autres pointures du peloton : Alexandr Vinokourov, Joaquim Rodriguez ou encore Robert Gesink. Tous ces coureurs sont en reprise avec la compétition et devraient donc être un peu juste pour la victoire finale.

Pour la gagne, je mise personnellement Heinrich Haussler.

Rappelons par ailleurs qu’Oman est un petit pays de la péninsule arabique, bordé au nord par les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite à l’Ouest et le Yémen au Sud-Ouest. D’un peu plus de 3 millions d’habitants, ce sultanat est dirigé depuis 1970 par le sultan Qabus bin Said al Said et une importante base militaire américaine y est installée. Son économie repose essentiellement sur l’exploitation du pétrole et sa capitale est la ville de Mascate. 

Enfin, une annonce concernant le pool de cyclisme 2011 sera par ailleurs publiée plus tard cette semaine sur ce site.

Le tour de l’actualité

1 – Victoire de David Moncoutié hier au sommet du Mont Faron dans la dernière étape du Tour Méditerranéen. Cette victoire, sa troisième en carrière à cet endroit, a également été suffisante pour lui permettre de s’imposer au général, une poignée de secondes sur Jean-Christophe Peraud. 

On retiendra également de ce Tour Med la perf de Romain Feuillu qui s’est imposé lors des 2e, 3e et 4e étape, excusez un peu! Avec la victoire de Voeckler sur la 1ere étape, c’est donc un Tour Med tout français cette année!

2 – Mark Renshaw s’est imposé au Tour du Qatar, après une chaude lutte avec Heinrich Haussler de chez Garmin. On y aura vu un Tom Boonen assez affuté, beaucoup plus en tout cas que Fabian Cancellara qui a loupé le coche sur plusieurs étapes. Mais il reste encore deux mois avant le Ronde et Paris-Roubaix !

3 – L’équipe Geox-TMC a été présentée la semaine dernière. Rappelons que cette équipe n’a pas été retenue pour le prochain Tour de France, malgré la présence de Denis Menchov, 3e du Tour 2010, et de Carlos Sastre, vainqueur en 2008. Il faut dire que l’équipe Geox est une suite de l’équipe Saunier-Duval prise dans le scandale de dopage Ricco-Piepoli lors du Tour 2008 et de l’équipe Footon-Servetto l’an dernier, qui n’a rien fait de bon sur le Tour. Du coup, l’équipe Geox, au maillot d’un goût douteux, vise de bonnes perfs sur le Giro et la Vuelta.

4 – Affaire Contador. La Fédé espagnole n’a toujours pas officialisé son verdict ! Et on annonce maintenant qu’elle pourrait revenir sur le verdict présumé, soit un an de suspension, les quantités de clenbuterol retrouvé chez Contador n’étant pas suffisantes pour lui octroyer un quelconque avantage sportif. 

Il faut évidemment regretter plusieurs choses: d’une part la confusion totale, d’autre part les fondements d’un éventuel blanchiment. Le clenbuterol a probablement été utilisé par Contador entre le Dauphiné et le Tour afin de lui permettre de s’affuter, puis s’est retrouvé possiblement dans son organisme après une transfusion lors de la dernière journée de repos du Tour, transfusions encore courantes dans le peloton comme le récent cas Ricco nous permet de le soupçonner.

Mon avis ? Le cyclisme est dans un tel marasme qu’il ne faut pas hésiter à adopter une ligne dure envers tout ce qui touche le dopage. Du clenbuterol dans l’organisme de Contador ? Le clenbuterol n’a rien à y faire. Dans le doute, il faut le suspendre, comme on suspendait les coureurs présentant un taux d’hématocrite supérieur à 50%. Tolérance zéro. Sinon, c’est trop facile !

5 – Jusqu’où ira Tejay Van Garderen cette saison ? C’est, en tout cas, une question intéressante.

6 – Interview avec Daniel Mangeas, la voix du Tour, qui a toujours quelque chose d’intéressant à raconter.

Sans commentaire…

Le con

Ca vous paraîtra un peu cru comme titre, mais c’est le seul qui me vient en tête à la lecture des raisons présumées de l’hospitalisation récente du cycliste italien Riccardo Ricco.

Rappelons la nouvelle de dimanche dernier, quelque peu surprenante par ailleurs: Ricco a été admis d’urgence dans un hôpital italien, en état critique. Apparemment, des problèmes rénaux graves. Les médecins ont émis un pronostic "réservé", laissant bien entendre la gravité de son état.

Évidemment, une telle nouvelle surprend. Ricco est un jeune cycliste pro, normalement en très bonne condition physique. On se demande comment son état a pu se dégrader aussi vite pour compromettre son pronostic vital.

Son père évoquait l’éventuelle présence de calculs rénaux, non détectés jusqu’ici.

Mais on apprend aujourd’hui sur CyclingNews que Ricco aurait en fait informé ses médecins à son admission qu’il s’agirait d’un problème avec… une transfusion sanguine réalisée dimanche dernier. La nouvelle a d’abord filtré via la Gazzetta Dello Sport.

Ricco se serait donc improvisé médecin et se serait lui-même injecté du sang prélevé… 25 jours auparavant et gardé dans son frigo. Apparemment, il y aurait eu un problème avec la conservation du sang. Il se serait gravement empoisonné en se ré-injectant ce sang dimanche dernier.

La police a ouvert une enquête à l’endroit de Ricco pour approfondir la question.

Si tout cela est confirmé, la situation dépasse l’entendement. Rappelons que Ricco vient de revenir d’une suspension de deux ans pour dopage après s’être fait prendre positif à la CERA lors du Tour 2008.

Si, de par mes valeurs humaines, je souhaite à M. Ricco de retrouver rapidement la santé, je n’ai aucune pitié pour lui concernant les suites de sa carrière de cycliste professionnel si jamais l’hypothèse d’une transfusion sanguine était confirmée dans les prochains jours.

Et cela prouve une nouvelle fois hors de tout doute raisonnable que les cyclistes professionnels n’ont aucune crainte des contrôles anti-dopage ou du passeport biologique qui demeurent facilement déjouables.

Team SpiderTech : le débarquement canadien en Europe

Présentation, il y a quelques jours, de l’équipe SpiderTech, la seule équipe canadienne à évoluer en continentale pro sur la scène européenne.

Rappelons que le niveau "continental pro" est celui situé juste en dessous du niveau WorldTour et que des équipes comme La Française des Jeux, EuropCar, Cofidis, Geox, Saur-Sojasun ou encore Acqua&Sapone évoluent aussi dans cette catégorie. Dans ce contexte, SpiderTech est sélectionnable pour les grandes épreuves, par exemple le Tour des Flandres. Ensuite, ca se jouera à la discrétion des organisateurs. 

Présentation sommaire de l’équipe

Attention aux Canadiens ! Cette équipe débarque en Europe sans complexe, et avec trois grands atouts selon moi. 

Le premier, c’est évidemment… Steve Bauer, son manager général. Meilleur coureur canadien à ce jour, Bauer a l’expérience des grandes équipes et des grandes courses en Europe. N’a-t-il pas fait partie de la désormais mythique équipe La Vie Claire en 1986 ? N’a-t-il pas porté plusieurs jours durant le maillot jaune sur le Tour, tout en y terminant 4e du général (en 1988) ? Pour moi, Bauer est la meilleure garantie que cette équipe SpiderTech peut réussir en Europe. 

Le deuxième, c’est le recrutement de Svein Tuft durant l’intersaison. C’est un excellent coup de Bauer qui vient de donner une nouvelle envergure à son équipe. Tuft présente en effet l’avantage d’avoir l’expérience récente d’une grande équipe (il vient de passer deux saisons chez Garmin), d’avoir de bons résultats (vainqueur du Tour de Beauce en 2008, 2e des Mondiaux clm cette année-là, 2e du Tour du Danemark l’an dernier de même que 5e de l’ENECO Tour) et d’avoir, à 33 ans, un gros bagage sur la route. Très bon rouleur, Tuft présente enfin l’avantage de pouvoir donner de la visibilité à son équipe en s’imposant sur des prologues, comme il l’a fait sur celui de l’ENECO Tour l’an dernier. Et qui sait une fois le maillot dans l’équipe ?

Le troisième, c’est Guillaume Boivin et sa 3e place dans l’épreuve sur route des Mondiaux U23 l’an dernier. Parce que cette 3e place a prouvé à toute l’équipe que les Canadiens peuvent désormais rivaliser avec les meilleurs coureurs du monde. Ca a aussi prouvé à tout le monde que ca vaut la peine de travailler fort pour placer Guillaume Boivin voire Martin Gilbert aux 200m dans un sprint !

Le leader de l’équipe

Svein Tuft. Pour toutes les raisons énumérées ci-haut.

Les sprinters

Guillaume Boivin (le jeune) et Martin Gilbert (l’expérimenté pistard). Bauer compte sur eux pour assurer des places durant la saison.

Les baroudeurs

Des gars comme François Parisien, le dur au mal Bruno Langlois, l’excellent Kevin Lacombe, Zach Bell ou Ryan Roth. Ils auront probablement comme mission première de se glisser dans des échappées et essayer d’aller au bout. Espérons que l’UCI réussisse à bannir les oreillettes !

Les vétérans

Andrew Randell, Svein Tuft.

Les jeunes

Guillaume Boivin bien sûr, mais aussi Simon Lambert-Lemay (un gros moteur), Hugo Houle et David Boily. Attention à ces deux derniers, on n’a encore rien vu d’eux…

Le programme de course

Intéressant. Des épreuves comme le Tropheo Laigueglia, le Tour de Sardaigne, Cholet Pays de Loire, le GP E3, le Critérium International, le Circuit de la Sarthe, la Flèche Brabançonne, le Tro Bro Leon, le Tour de Californie, le Tour de Beauce bien sûr, le Tour du Danemark et les GP de Québec et Montréal sont au programme. D’autres épreuves pourraient s’ajouter si les organisateurs invitaient l’équipe. C’est peut-être là que l’atout Steve Bauer et ses contacts en Europe pourront être utiles !

Les sponsors

Essentiellement Canadiens. SpiderTech, BlackBerry, Planet Energy et Saputo sont les principaux sponsors de l’équipe. SpiderTech produit des bandelettes permettant d’offrir un certain soutien aux articulations et aux muscles à l’effort voire une aide dans la guérison de certains problèmes souvent liés à l’activité physique.

La gestion

Elle se fait via la société CycleSportManagement de Steve Bauer. Le même principe que la plupart des équipes professionnelles. Cela a l’avantage d’assurer une structure permanente à l’équipe qui devient alors moins vulnérable aux variations dans les sponsors. Les premiers à avoir eu cette idée furent… Cyrille Guimard et Laurent Fignon en 1985 lorsque Renault s’est retiré du cyclisme et que Système U a pris la relève. 

La bonne idée

Bauer Power Line. Un nouveau programme visant à recruter, parmi les jeunes hockeyeurs canadiens, des futurs champions cyclistes. Selon Steve Bauer, il faut chercher à recruter parmi des jeunes qui pratiquent déjà un sport et au Canada, ce sport est souvent le hockey. C’est une excellente idée selon moi. Objectif pour 2012: recruter six jeunes hockeyeurs pour en faire progressivement des cyclistes de haut niveau.

Peut mieux faire

Une véritable équipe canadienne pourrait offrir un site internet bilingue… SpiderTech y a pensé, mais la version française n’est pas encore tout à fait au point. Laissons-leur encore un peu de temps.

Chasing Legends: une critique

Une bonne partie de la communauté cycliste de l’Outaouais s’était donné rendez-vous mercredi soir dernier à la seule présentation du film Chasing Legends qui raconte l’expérience de l’équipe HTC-Columbia sur le Tour de France 2009.

Petite critique, en style télégraphique. 

Les plus

Le rythme. Le film sait retenir notre attention du début à la fin. La musique, poignante par moment, assiste bien les images qui défilent sans temps mort.

Les clins d’oeil au passé. C’est ainsi qu’on fait intervenir à quelques moments bien choisis Eddy Merckx et Pierre Cognan, 97 ans sonnés et 7e du classement général du Tour… 1950. Bien fait.

La description du travail d’équipe. L’importance du travail d’équipe dans le cyclisme professionnel est souvent sous-estimée. Le film a le mérite de bien faire ressortir cet aspect, montrant bien que chaque membre d’une équipe cycliste a un rôle bien précis à jouer et que sans lui, l’équipe ne peut prétendre à atteindre ses objectifs.

Les moins

Quelques clichés. On en retrouve plusieurs durant le film, et ceux-ci viennent souvent de la bouche de Phil Liggett et Paul Sherwen, les principaux narrateurs du film. On en "beurre" parfois épais… notamment sur les risques d’une descente de col. Z’avez déjà essayé de descendre la piste de Kitzbuehel à 145 km/h sur des skis comme le font les meilleurs descendeurs du monde ? Ca donne une autre perspective à nos descentes de cols ou le temps de réaction se compte en secondes plutôt qu’en centièmes de seconde… Ces clichés sont malheureux car le film perd ainsi une part de sa crédibilité.

Le manque d’information sur la vie quotidienne d’un coureur du Tour. Ainsi, la journée d’un coureur n’est pas bien présentée. À quelle heure se lève-t-il ? En quoi consiste précisément son alimentation ? Ses soins médicaux ? Sa préparation mentale ? Quel rôle pour les médecins, les soigneurs d’équipe, les préparateurs physiques ? Quelles sont ses obligations envers ses sponsors ? En quoi consiste sa récupération après l’étape ? Quel usage des baignoires ? Les services qu’il peut obtenir dans le bus d’équipe ? Quels sont les effets sur l’organisme de trois semaines de course à ce niveau ? Bref, on aurait aimé plus de détails sur la logistique entourant la vie d’un coureur du Tour.

La couverture des clm. Il est beaucoup question, dans le film, des sprints. Il est aussi question, mais un peu moins, de la montagne. Il est peu question des clm (hormis celui par équipe), de l’effort que ces derniers exigent, de la concentration mentale qu’il convient d’y avoir et de la douleur qu’il faut supporter pendant de longs kms. Le dernier clm d’Annecy lors du Tour 2009 aurait été l’occasion d’en dire plus à ce sujet. 

En somme

Un bon film que tous passionnés de cyclisme apprécieront. J’avais aimé, à l’époque, Road to Paris avec l’équipe US Postal pour la description de la vie d’une équipe pro durant les 6 mois précédent le Tour. J’ai moins aimé Hell on Wheels et encore moins Road to Roubaix. Parce qu’on ne s’en lassera pas très vite, Chasing Legends est à classer dans les films qui valent la peine d’être achetés pour l’avoir à la maison, au même titre que d’autres dont The Flying Scotsman ou Overcoming.

Trois grandes performances

Ce n’est pas tous les jours que ca survient : il me fait plaisir de signaler trois grandes performances survenues ces derniers jours.

La première, c’est le record du monde de la poursuite individuelle sur 4000m. Personne n’avait encore roulé plus vite que Chris Boardman dans cette épreuve mythique : 4min11sec114. Boardman avait réalisé ce temps-canon dans la position "superman" développée par un autre grand pistard anglais, Grame O’Bree. Le record tenait depuis… 15 ans.

Le jeune (21 ans !!!) Australien Jack Bobridge, récent champion d’Australie sur route, vient de faire mieux: 4min10sec543. En position classique de clm. Près de 60 km/h de moyenne. Holly shit !

Voilà une confirmation de la caisse de ce bonhomme, grand espoir du cyclisme australien. Mes respects.

La deuxième, c’est l’entrevue qu’a accordé Christophe Bassons en réaction aux récentes déclarations de Floyd Landis. Il faut lire cette entrevue d’un ex-coureur professionnel qui a préféré dire "non" au dopage, d’un coureur doté de moyens physiques exceptionnels mais qui n’a pas pu les exploiter convenablement justement en raison du dopage des autres. Floué, il aurait le droit d’être remonté envers le cyclisme professionnel, envers les années Armstrong, envers l’UCI et envers le système qui l’a ostracisé voire parfois ridiculisé.

Au lieu de ca, Bassons s’efforce de comprendre les raisons motivant les gens à se doper, et pose clairement sa position: il ressent de la frustration seulement si le comportement des autres le prive de vivre sa vie à lui. Ce faisant, il nous explique pourquoi le dopage est et demeurera inacceptable.

Tous ses commentaires témoignent d’une maturité impressionnante. Témoignent également que Bassons ne prend personne pour un con, et qu’il ne prend personne de haut. Loin de revendiquer ce statut de "coureur propre", il se dégage au dessus de la mêlée. Un exemple.

La troisième, c’est le titre de champion du monde de poursuite 30 kms décroché par… le fondeur Alex Harvey chez les moins de 23 ans. Il s’agit du premier titre de champion du monde du Canada dans le ski de fond. L’exploit est exceptionnel, d’ou cette digression exceptionnelle sur La Flamme Rouge pour couvrir non pas du cyclisme, mais bien du ski de fond. J’aime Alex Harvey, j’aime son attitude, j’aime son approche du sport et de la vie, j’aime sa modestie, j’aime sa capacité de prendre chaque chose en son temps, j’aime son ascension régulière, solide, j’aime sa confiance en lui, j’aime enfin son père Pierre pour ce qu’il sait apporter et ne pas apporter à son fils. Réussir dans un sport comme le ski de fond – ou le cyclisme – au Canada témoigne d’une volonté hors du commun. Chapeau bien bas. Une inspiration.

Vêtements cyclistes: what’s in, what’s out in 2011

Les vêtements cyclistes sont en constante évolution. Pourtant, certains d’entre nous, moins attentifs aux détails qui font la différence, sont peu au courant de ces changement en matière de bonneterie qui améliorent notre confort et nos performances. Petit tour d’horizon de ce qui est in et ce qui est out en 2011 concernant les vêtements cyclistes.

What’s out

1 – les maillots relâchés, presque bouffants, avec de grosses coutures pour terminer les manches ou le bas du maillot. Des maillots qui "flottent au vent", en 2011, c’est ringard.

2 – les side panels de couleurs. Les nouvelles équipes pro (Sky, Saxo, Leopard, HTC, etc) n’utilisent plus de side panels de couleurs sur les maillots et les cuissards. On préfère maintenant des maillots plus "homogènes", moins découpés de multiples pièces de couleurs. Un exemple d’un maillot out ? Celui de l’équipe Lotto.

3 – les "elastics grips" comme bandes anti-remontée des cuissards. 

4 – les imprimés. Exits les tissus travaillés, composés d’imprimés dans le background, un peu comme le maillot de la "Mercatone Uno" en 1997 ou 1998.

5 – le velcro pour "fermer" les gants cyclistes

6 – les soquettes courtes

7 – les couleurs fluos, pétantes

What’ in

1 – la compression ou appelé autrement, le body fit. Des maillots très ajustés au corps, très moulants. Pour la thermorégulation, plus efficace dans ces conditions. Pour le confort aussi. Un exemple de tels maillots : Saxo Bank en 2010. Le vidéo ci-bas vous permettra de mieux comprendre.

2 – les manches serrées, plus longues (presqu’au coude dans certains cas!) et qui se terminent par de larges bandes compression anti-remontée. Confort accru, sensations plus intéressantes. 

3 – le blanc. Surtout pour le maillot. Et accessoirement pour la selle.

4 – le noir. Surtout pour le cuissard. 

5 – les tissus francs ou pleins, exempts d’imprimés ou de motifs quelconque en background. 

6 – les bandes de compression anti-remontée pour les cuissards. Plus confortables et plus jolies au look puisqu’elles permettent une touche de couleur supplémentaire pour "ceinturer" le bas de la cuisse.

7 – les gants élastiques, sans velcro. Là encore, plus confortable, plus lean.

8 – les soquettes hautes, qui mettent en valeur le bas de la jambe. 

Des exemples de ces récents développements sont visibles dans le video ci-bas ainsi que chez Louis Garneau, notamment via son maillot "mondo" Europcar.

Vidéo du GP La Marseillaise

Contador, Cyclismag, etc.

Beaucoup de nouvelles à couvrir en ce début de semaine:

1 – Affaire ContadorLa Fédé espagnole a finalement choisi d’imposer un an de suspension à Contador pour son contrôle positif au clenbuterol. Je suis contre. 

Contre parce que de deux choses l’une: où Contador est coupable de dopage, auquel cas la suspension est de deux ans, ou il est non-coupable, auquel cas il peut recourir dès maintenant. Des suspensions d’un an, ca n’existe pas!

Un tel jugement, loin de trancher, alimente la confusion dans l’esprit de tous. Il fait perdre confiance en la justice et fait croire que la politique l’a emporté dans cette affaire. À vouloir ménager chacun, on frustre tout le monde!

Dans ce contexte, Contador a raison de vouloir porter la décision en appel. Et l’UCI devrait en faire de même de son côté! 

Pour moi, c’est clair: ou bien le dossier est suffisamment étoffé pour le convaincre de dopage, ou bien il ne l’est pas et il faut alors le blanchir… pour cette fois-ci. Rien n’empêche ensuite l’UCI de porter une attention toute particulière à M. Contador, en particulier dans les semaines précédents ses grands rendez-vous. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Contador soulève des soupçons de dopage, ayant fait partie des premiers incriminés dans l’Affaire Puerto en 2006. Son équipe d’alors, Liberty Seguros, avait d’ailleurs été invitée à quitter en bloc le Tour de France…

Reste à savoir si le nom de Contador sera rayé du palmarès du Tour de France 2010, auquel cas Andy Schleck serait désigné vainqueur.

2 – Cyclismag. Le magazine internet a annoncé aujourd’hui qu’il mettait fin à ses activités après… 7 ans de présence parmi nous. C’est un coup dur pour moi et un coup de vieux aussi ! J’aimais Cyclismag parce que ce magazine internet proposait, un peu comme La Flamme Rouge, des textes peut-être plus directs, plus francs, dénudés de "politically correct" puisque le site était par ailleurs parfaitement indépendant. Certains de ces rédacteurs, notamment Pierre Carey, faisaient un travail remarquable. Je félicite et remercie donc toute cette équipe pour des années de bonheur à les lire. Ils seront regrettés.

3 – Cyclo-cross. Le Tchèque Zdenek Stybar est le nouveau champion du monde de cyclo-cross. Il a acquis ce titre aujourd’hui en devançant une pointure de la discipline, le Belge Sven Nys. À noter, le Français Francis Mourey a terminé à une belle 4e place. Deux Canadiens participaient à ces Mondiaux : Craig Richey et le coureur bien connu à Ottawa Derrick St-John. Ils ont tous deux terminé à 5 tours du gagnant, témoignant du niveau dans le cyclo-cross en Europe.  

4 – GP La Marseillaise. Le coureur français Jérémy Roy s’est imposé aujourd’hui dans cette course d’ouverture en France. Ca commence bien pour La Française des Jeux qui, rappelons-le, a l’objectif en 2011 de ré-obtenir une licence World Tour pour 2012. À noter la 7e place de… Riccardo Ricco qui semble donc avoir les dents longues. Johnny Hoogerland et Bjorn Leukemans, également chez Vacansoleil, terminent 19e et 25e. Attention à eux dans deux mois sur les Classiques du Nord de l’Europe. 

Cette course a également été disputée sans les oreillettes ! Et ca s’est terminé par la victoire d’un coureur détaché, en solo…

5 – Première victoire Europcar cette saison mais c’est en… Afrique qu’elle a été acquise. Anthony Charteau, meilleur grimpeur du Tour 2010, s’est en effet imposé au général de la Tropicale Amissa Bongo, épreuve par étapes disputée au Gabon.

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