Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : octobre 2021

J’aime Milan-Turin!

C’est la plus vieille course cycliste du monde: première édition en 1876!

10h09min de selle pour parcourir 150 bornes à l’époque. Le vainqueur s’appelait Paolo Magretti. Comique, ce coureur est aujourd’hui mieux connu pour ses travaux scientifiques dans le domaine de l’entomologie!

Traditionnellement courue au printemps, une semaine avant Milan San-Remo, le premier « Monument » de la saison, Milan-Turin se dispute à l’automne depuis 1987.

Avec le Tour du Piémont et le Tour de Lombardie, cette course fait partie du « Trittico di Autunno« , le triptyque de l’automne en Italie.

Le parcours a changé au fil des ans. Souvent disputée dans le vélodrome « Fausto Coppi » de Milan niché sur le Corso Casale, l’arrivée est aujourd’hui située au terme de l’ascension de la Superga, cette basilique sur les hauteurs de Turin, au terme d’une double ascension de cette rampe d’un peu plus de cinq kilomètres.

Torino, la ville de la compagnie Fiat!

Milan Turin est organisée par RCS, l’équivalent italien d’A.S.O. en France et propriétaire du Giro, des Strade Bianche, du Tour de Lombardie, de Tirreno-Adriatico et de Milan San-Remo.

Pour la petite histoire, Eddy Merckx n’a jamais remporté Milan-Turin, terminant 4e de sa seule participation, en 1973. On dit du Cannibale qu’il a tout gagné, mais pas la plus vieille course cycliste du monde en tout cas!

Par contre, le Canadien Mike Woods, présent au départ aujourd’hui, a lui gagné Milan Turin en 2019. Il avait également terminé 2e en 2016, preuve que cette classique lui réussit plutôt bien en raison de ses qualités de puncheur.

Le parcours

190 bornes, les 165 premiers presque tout plat pour ensuite attaquer deux ascensions de Superga sur les hauteurs de Turin. Ca se joue toujours là, entre puncheurs capables de générer beaucoup, beaucoup de watts sur quelques minutes.

Les favoris

Du très beau monde au départ, en mode « répétition générale » avant le Tour de Lombardie samedi, beaucoup plus difficile.

La Deceuninck débarque avec Alaphilippe, qui fait sa rentrée après les Mondiaux il y a deux semaines, ainsi qu’Almeida et Masnada.

Primoz Roglic, récent vainqueur du Giro dell’ Emilia, se pose aussi en grand favori de l’épreuve, et il est bien entouré chez Jumbo-Visma avec Sepp Kuss et George Bennett entre autre.

Mike Woods chez Israel Start-Up Nation a un bon coup à jouer. Il a prouvé sur le Tour de Grande-Bretagne qu’il est capable de suivre Alaf dans ses accélérations. Récent 3e du Giro Dell’ Emilia, il est fort et reposé en ce moment.

Tadej Pogacar voudra aussi répondre présent et faire des efforts afin de peaufiner sa condition en vue de samedi prochain. Il peut compter autour de lui sur les Hirschi, Ulissi, Polanc et Majka, une très forte équipe UAE Team Emirates capable de répondre à la WolfPack Deceuninck.

Sinon, on a d’autres coureurs intéressants à surveiller.

Vlasov et surtout Lutsenko chez Astana.

Les Français Guillaume Martin et surtout, Thibault Pinot qui est motivé en cette fin de saison. Pinot devrait être dans le coup demain dans la dernière ascension de Superga en vue de l’arrivée.

Chez Ineos, on a du beau monde aussi, notamment Geoghegan vu devant il y a deux jours en Italie, mais aussi Sivakov et Adam Yates.

Enfin, n’oublions pas Bauke Mollema et Vicenzo Nibali, très motivés en cette fin de saison. Nibali vient de gagner avec émotion son Tour de Sicile, preuve d’une bonne condition physique.

Et ce diable d’AleJet Valverde qui est de retour aux affaires après sa lourde chute lors de la 7e étape de la Vuelta. Incroyable ce type!!!

Petit Tour de l’actualité

1 – Remco Evenepoel

Le jeune prodige belge a gagné hier la Coppa Bernocchi, après 40 bornes solo dans le final et sous la flotte.

Il y a des signes qui ne trompent pas.

Evenepoel est en très grande forme et il sera un client toute la semaine en Italie.

Il sera le favori #1 sur le Tour de Lombardie samedi prochain.

Au coeur d’une controverse en Belgique quant aux récents Mondiaux, il est très certainement revanchard et veut prouver par ses résultats son point essentiel: il estime qu’il était le plus fort des Mondiaux, et que l’équipe de Belgique aurait dû être à son service, pas à celui de Wout Van Aert.

2 – La semaine italienne

Semaine chargée en Italie, avec aujourd’hui les Tre Valli Varesine, une course gagnée par le Québécois David Veilleux il y a quelques années rappelons-le.

Mercredi, Milan-Turin avec le champion du monde Alaf, ainsi que Mike Woods, Primoz Roglic, Tadej Pogacar, pour ne nommer que ceux-là.

Jeudi, le Gran Piemonte.

Et samedi, le Tour de Lombardie, 5e et dernier grand monument de la saison. Du beau monde au départ.

Les Deceuninck seront très difficiles à battre sur les prochaines épreuves italiennes, ils pourront compter, outre un Evenepoel en grande condition, sur le champion du monde Alaphilippe, sur Joao Almeida, sur Drys Devenyns, ainsi que sur Fausto Masnada, 3e hier de la Coppa Bernocchi et un homme toujours en forme et motivé en fin de saison.

3 – Thibault Pinot

Le grand retour!

Il a terminé 5e de la Coppa Bernocchi, de quoi signer son retour aux affaires du cyclisme professionnel et lui laisser croire en ses chances pour un beau Tour de Lombardie samedi prochain.

On est content de revoir ce coureur de talent être de retour au premier plan.

4 – Les gants à Roubaix

Je vous parlais de l’importance de porter des gants en course, surtout sur des épreuves comme Paris-Roubaix où les risques de chute sont importants et les surfaces particulièrement dangereuses pour les mains.

Sans le savoir, certains commentateurs de la télé anglaise en ont parlé dimanche.

Et la guidoline de Lizzie Deignan ne laissait aucun doute sur cet enjeu après la course des femmes samedi.

5 – Deceuninck et les crevaisons

Ca me surprend: silence radio sur les raisons derrière les multiples crevaisons des coureurs de la Deceuninck-Quick Step dimanche.

Lampearts, trois crevaisons.

Asgreen, au moins une crevaison.

D’autres coureurs de la formation ont aussi crevé.

Cette formation utilise des pneus avec chambres à air latex.

C’est vous qui voyez, mais j’ai ma petite idée sur les raisons de toutes ces crevaisons. Et chez Deceuninck, motus et bouche cousue, on ne veut pas nuire aux sponsors.

Et fait intéressant, les deux vainqueurs de Paris-Roubaix (hommes et femmes) roulaient sur des tubeless ce week-end. Colbrelli avait chaussé des tubeless de 30mm de section et Deignan était en mono-plateau de 52 dents, avec une cassette 12 vitesses derriere.

Des choix logiques selon moi, compte tenu de la nature du tracé de Paris-Roubaix.

6 – Les visages de Paris-Roubaix

C’est ici, toujours intéressant de voir à quel point les coureurs ont souffert dimanche dernier.

7 – Paris-Roubaix avec Israel Start-Up Nation

C’est ici, beau petit vidéo avec notamment Guillaume Boivin. On sent toute sa déception à l’arrivée, lui qui avait des jambes exceptionnelles dans le final.

8 – Record d’audience

France Télévision a signé un nouveau record d’audience dimanche dernier avec Paris-Roubaix: 2,8 millions de téléspectateurs!

L’effet Jaja, ou l’effet Marion?!

Chose certaine, la popularité du cyclisme se confirme, et pourtant au même moment le nombre de coureurs licenciés continue de diminuer.

Dans le monde d’aujourd’hui, nous ne sommes plus à un paradoxe près…

9 – Record de l’heure féminin

Comment passer sous silence que le record de l’heure chez les femmes vient d’être battu le 30 septembre dernier par Joscelin Lowden, avec 48,405 kms parcourus.

48,4 km/h de moyenne! Ouf!

Lowden s’est préparée de nombreux mois pour cette tentative et estimait à l’arrivée avoir géré sa course de façon conservatrice, suggérant qu’elle pourrait rouler plus vite encore dans l’avenir.

Les 49 km/h sont peut-être atteignables sous peu par les femmes, voire de briser la marque mythique des 50 km/h!

Le record masculin est détenu depuis 2019 par Victor Campenaerts avec 55,089 km dans l’heure.

Colbrelli, Boivin: au bout de l’enfer, leur paradis!

Quel dimanche de cyclisme!

Et ca n’a pas loupé: ce Paris-Roubaix restera gravé dans bien des mémoires, en particulier celles des amateurs de cyclisme au Québec.

Ca s’est joué à la pédale, le travail d’équipe étant réduit à peu de chose hier dans ces conditions climatiques.

Et quelle course incroyable de Guillaume Boivin!

Il nous aura tenu en haleine longtemps!

C’est pas compliqué: il pouvait gagner hier, aucun doute là-dessus. Très impressionnant, il répondait du tac au tac à chacune des accélérations du pourtant très remuant Mathieu Van Der Poel – je répète, Mathieu Van Der Poel! – dans le final.

Saleté de chute dans le secteur de Camphin-en-Pévèle, à 19 km de l’arrivée.

Sans cette chute, aucune raison de croire que Guillaume n’aurait pas pu rester avec son petit groupe Colbrelli-MVDP-Vermeersch qui a repris Moscon dans le secteur suivant du Carrefour de l’Arbre, et qui a joué la gagne sur le vélodrome.

Quoi qu’il en soit, c’est physiquement l’état de grâce pour Guillaume en ce moment. Des jambes de feu. Mais le principal est probablement ailleurs, dans la tête: avec une telle perf, le déclic s’opère. Avant, tu pensais faire partie des meilleurs; aujourd’hui, tu l’as fait. La confiance de Guillaume sera durablement renforcée et ca, ca fait une grosse différence.

Et pour nous, un réel plaisir et une fierté aussi de voir le maillot de champion canadien devant sur Paris-Roubaix, de quoi nous laisser de belles images dans la tête cet hiver!

L’Enfer du Nord sourit aux néophytes

Édition exceptionnelle hier, car les trois coureurs sur le podium en étaient tous à leur… premier Paris-Roubaix!!

Colbrelli a fait une course très juste, portant ses efforts aux bons moments, et s’économisant lorsqu’il le fallait, notamment dans les dix derniers kilomètres. Avec des jambes exceptionnelles en ce moment on le savait, il était le favori pour remporter ce sprint sur la piste de Roubaix, et il a su concrétiser.

Outre Guillaume Boivin, la révélation de l’épreuve c’est assurément le jeune Florian Vermeersch, 22 ans, déjà 3e du chrono U23 des récents Mondiaux (ne pas confondre avec Gianni Vermeersch chez Alpecin-Fenix).

Lui aussi en était à sa première participation, et il a passé la journée devant! Il a également été très impressionnant dans le sprint, Colbrelli ne le remontant que dans les 25 derniers mètres. Vermeersch s’offre au passage Mathieu Van Der Poel sur la ligne, excusez-du-peu.

Ce dernier se « contente » de la 3e place et sa déception était palpable tout juste après l’arrivée. Je suis d’avis que MVDP en a trop fait dans les 15 derniers kilomètres, et qu’il a mal négocié son sprint une fois sur la piste de Roubaix: il fallait laisser Colbrelli devant! Tu ne veux jamais amener un bon sprinter dans ta roue sur une piste.

Chapeau quand même à MVDP hier, grand animateur de la course qu’il a lancée loin de l’arrivée, dans la traversée d’Arenberg. Fort, très fort. MVDP s’accordera désormais une pause, tout comme Wout Van Aert d’ailleurs, avant de reprendre les courses de cyclo-cross en décembre prochain.

Mention très bien également à Gianni Moscon hier, très fort dans le final avant de chuter sur les pavés, je pense en raison d’une pression trop forte des pneumatiques sur le nouveau vélo pris en rechange suite à sa crevaison. Et oui, il faut aussi penser à ca!

Mention très bien aussi au Français Christophe Laporte, excellent 6e chez Cofidis.

Deceuninck, l’échec

Le fait peut-être le plus marquant hier a été la déconfiture presque complète de l’équipe belge Deceuninck, pourtant en surnombre jusqu’à l’entrée de la Trouée d’Arenberg.

Dans leur cas, la course s’est déroulée en deux temps: parfaite jusque Arenberg, l’hécatombe après. Exit les Asgreen, Stybar, Declercq, Sénéchal, tous à la trappe.

Seul Yves Lampaerts a pu sauver les meubles, terminant finalement 5e après s’être bien battu pour revenir de pépins mécaniques.

Pour la Deceuninck qui court habituellement sur des pneus, des enjeux à ce niveau hier? Chose certaine, les pneus dotés de chambres à air à l’intérieur sont plus sujets à des « chocs pincement » lorsqu’on les roule à basse pression, ce qui était nécessaire hier sur de tels pavés gras.

Quant à l’autre grand favori Wout Van Aert, une course à l’image de celle de ses Mondiaux: il a subi. Manifestement, Wout semble fatigué en cette fin de saison, comme s’il n’avait jamais récupéré de son Tour de France époustouflant en troisième semaine. Il a également été esseulé bien rapidement, même s’il avait deux hommes dans l’échappée devant: ca ne lui aura finalement servi à rien.

À noter que Hugo Houle n’a pas terminé et que Ben Perry est arrivé hors délai, fixés hier à 29min.

Paris-Roubaix femmes

Là encore, une course intéressante, bien qu’elle ait été pliée assez rapidement, Lizzie Deignan y allant d’un sacré numéro en solitaire.

82 kms seule devant!

Le rapproché de Marianne Vos dans le final aura été vain, elle est partie trop tard en poursuite. L’Italienne Borghini a complété le succès pour l’équipe Trek-Segafredo, avec une 3e place.

La Canadienne Alison Jackson termine 24e à un peu plus de six minutes.

J’ai été surpris par Deignan samedi: la seule à avoir disputé Paris-Roubaix sans… gants! Je n’ai vu aucun homme, et aucune autre femme oser ce pari.

Sans gants, une chute peut être catastrophique pour les paumes de main, un endroit compliqué à guérir et très handicapant pour la suite de la course, si jamais vous pouvez repartir.

Mike Woods 3e

Week-end faste pour le cyclisme canadien puisque Mike Woods a terminé 3e samedi du Giro Dell Emilia, remporté par Primoz Roglic devant Joao Almeida.

À la 5e place, un certain Remco Evenepoel.

Mike Woods prouve hors de tout doute qu’il est en excellente condition, et ca va nous faire une semaine très intéressante, avec Milan-Turin mercredi suivi du Tour de Lombardie samedi prochain, sur un parcours redessiné. Woods sera l’un des favoris de ces deux épreuves, mais la concurrence sera vive.

Pas tout à fait finie, cette saison!

Paris-Roubaix: ca sera très ouvert et… dantesque!

Ne manquez pas ca ce week-end: Paris-Roubaix!

La Reine des Classiques. L’Enfer du Nord. Le vélo à son meilleur, dans son côté « tragédie grecque ».

En effet, tout peut arriver sur cette course: même en tête à quelques hectomètres de l’arrivée, tu n’as jamais course gagnée. Crevaisons, pépins mécaniques, chutes, défaillances, l’histoire de cette course est jonchée de drames et donc d’exploits aussi.

118e édition de Paris-Roubaix ce dimanche chez les hommes, 1ere édition chez les femmes samedi.

Ca s’annonce dantesque sur les deux épreuves, avec de la pluie et du vent, beaucoup de vent, mais orienté favorablement par rapport à la progression des coureurs. Toujours ça de gagné!

La pluie, ca entretient un pavé glissant. Dimanche, il faudra voir l’impact sur les secteurs pavés qu’aura eu la course des femmes la veille, avec pas mal de véhicules de course y circulant.

30 secteurs pavés à affronter chez les hommes, 17 chez les femmes, pour un total de 258 kilomètres dans le premier cas, 116 dans le second.

Les secteurs névralgiques sont toujours les mêmes: la trouée d’Arenberg au km 163, moment où la course se lance vraiment pour les favoris. Orchies, Mont-en-Pévèle, Templeuve, le Carrefour de l’Arbre où la course s’est jouée si souvent, à 25 kms de l’arrivée.

Le sprint sur le vélodrome n’est jamais simple non plus, surtout pour ceux qui n’ont jamais fait de piste. Et un sprint après 258 bornes et 30 secteurs pavés, ca réserve souvent des surprises!

Bref, l’intérêt de Paris-Roubaix, au-delà de son côté spectaculaire, c’est qu’il s’agit d’une course où la sélection se fait autant par l’avant que par l’arrière. Toujours très imprévisible!

Les favoris

Ils sont très, très nombreux cette année à pouvoir rêver s’imposer à Roubaix.

En premier lieu, Wout Van Aert bien sûr, qui aura à coeur de prendre sa revanche après son échec aux Mondiaux. Il a la Jumbo-Visma à son seul service, et il a aussi la pression.

En deuxième lieu, Mathieu Van Der Poel, son éternel rival, qui découvre Paris-Roubaix pour la première fois. Gageons que ces deux-là se marqueront une nouvelle fois à la culotte. Mathieu a affirmé hier croire en ses chances de victoire, il est là pour faire la course et je suis convaincu qu’il n’aura pas peur de lancer les hostilités de loin. Sa formation Alpecin-Fenix est également à son service.

La Deceuninck débarque en force également, avec pas moins de… quatre coureurs qui peuvent aspirer à la victoire! Asgreen, Lampaerts, Sénéchal et surtout, Stybar, auteur d’un grand Mondial la semaine dernière et spécialiste du cyclo-cross comme Wout et Mathieu, ne seront pas là pour faire de la figuration. C’est l’équipe à battre samedi, aucun doute là-dessus.

Derrière, on a une foule d’autres grosses pointures pour la gagne.

Par exemple, Dylan Van Baarle, 2e des Mondiaux il y a une semaine, et dont la formation Ineos présente de bons équipiers pour le néerlandais, comme Michal Kwiatlowski.

Attention, attention à Nils Politt chez Bora-Hansgrohe, deuxième de l’épreuve en 2019 derrière Philippe Gilbert. On l’a vu devant à attaquer à plusieurs reprises sur les récents Mondiaux. Logiquement, il sera dans le coup au Carrefour de l’Arbre dimanche, sauf pépin mécanique ou chute bien sûr.

Michael Valgren est le leader chez EF. Fort lui aussi en ce moment.

Chez Bahrain-Victorious, on misera Colbrelli ou Mohoric, deux coureurs pouvant facilement jouer la gagne dimanche. Colbrelli a l’avantage d’avoir une jolie pointe de vitesse.

Chez Trek-Segafredo, bien sûr Stuyven 4e des Mondiaux, mais aussi le jeune américain Quinn Simmons, qui voue une véritable dévotion à Paris-Roubaix. Forcément, ca joue sur la motivation!

La Groupama-FDJ comptera sur Kung et Demare, qui présente une belle pointe de vitesse si jamais il devait atteindre le vélodrome au sein d’un petit groupe disputant la gagne. Motivée, la Groupama-FDJ, chaque fois qu’elle se pointe sur Paris-Roubaix: Marc Madiot, son manager, ne vit que pour cette course!! (double vainqueur aussi).

On a d’autres coureurs à surveiller: Christophe Laporte chez Cofidis, Giacomo Nizzolo chez Qhubeka, avec son coéquipier Victor Campenaerts, le sympathique carnassier Taco Van Der Hoorn aussi chez Intermarché, pas un manche sur ce genre de parcours, ou encore Matteo Trentin.

Peter Sagan? Je n’y crois toujours pas.

Enfin, comment oublier le Québécois Guillaume Boivin, qui sera leader d’Israel Start-Up Nation dimanche. Auteur d’une remarquable saison 2021, champion canadien en Beauce il y a deux semaines, 17e des Mondiaux, il peut légitimement croire en ses chances dimanche d’un top-5. Il faut y croire!!!

Deux autres coureurs canadiens au départ, pour Astana-PremierTech: Hugo Houle et Ben Perry.

Boyaux, pneus ou tubeless?

Parmi les autres enjeux de la course, le matos.

Paris-Roubaix met à l’épreuve les mécaniques et s’il pleut comme prévu, il sera très intéressant de suivre la fréquence des crevaisons, et la capacité des équipes à les changer efficacement.

Pour des raisons commerciales, le peloton est passé sur freins à disque, toutefois moins faciles à changer rapidement. Mathieu Van Der Poel a perdu le récent Primus GP sur crevaison de la roue avant qui a pris trop de temps à changer, alors qu’avec un frein à mâchoire traditionnel et un déblocage rapide, il aurait pu revenir rapidement dans le groupe de tête.

On va voir ce que ca va donner dimanche!

Et on assiste également à une guerre entre le traditionnel boyau, le pneu (notamment chez Deceuninck) et le tubeless dans le peloton. Laquelle de ces trois options sera la plus fiable dimanche sur les pavés et sous la flotte?

Suspension avant

Ce n’est pas nouveau: on cherche à donner aux coureurs un peu plus de confort en intégrant aux vélos une suspension avant.

Greg Lemond et son équipe Z avaient monté des suspensions avant Rock Shox sur leurs vélos pour Paris-Roubaix au début des années 1990 dans ce but.

Samedi et dimanche, plusieurs coureurs équipés par Specialized utiliseront la suspension Future Shock 2.0 avec 20mm de débattement, une suspension située au dessus du tube de direction, juste en dessous de la potence. Le système peut facilement se barrer en tournant une clé située au sommet de la potence. Très astucieux! et probablement un réel avantage.

Pour les autres, on se repliera sur la tradition: la double guidoline! Une solution qu’adopte par ailleurs Julian Alaphilippe à l’année sur son vélo.

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