Résilience: capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.
Ce terme est à la mode depuis une vingtaine d’années et l’a certainement été depuis un an avec la pandémie.
En cyclisme, ce mot va bien à Primoz Roglic, qui n’a pas été épargné par les déconfitures au cours des 12 derniers mois.
Et encore ce dimanche dans la 8e étape de Paris-Nice où, solide leader au départ, il n’était même plus dans le top-10 à l’arrivée un peu plus de deux heures plus tard, et après un petit 93 bornes d’une étape qui s’annonçait pourtant simple pour la formation Jumbo-Visma.
Sitôt la ligne franchie, Roglic est allé féliciter le vainqueur, Maximilian Schachmann. Beau geste sportif alors qu’il était encore « à chaud ». Quelques minutes plus tard, dans son entrevue d’après course, on sentait toute la résilience de Roglic:
J’ai tout donné, mais voilà… Le monde ne va pas s’arrêter. Je n’en veux pas à Maximilian (Schachmann), c’est une course de vélo, on n’est pas là pour se faire des politesses. C’est le sport. Je reviendrai.
Primoz roglic
L’an passé sur le Tour, ce fut pareil: il était allé rapidement féliciter Tadej Pogacar à la Planche des Belles Filles, et était souriant le lendemain au départ de la dernière étape.
Deux semaines plus tard, il remportait Liège-Bastogne-Liège puis la Vuelta.
Il s’était également relevé d’une lourde chute quelques semaines avant le Tour, sur le Dauphiné.
Une étape folle que je comprends mal
Cette 8e étape de Paris-Nice aura été folle de bout en bout. Pourtant, 93 petits kilomètres à parcourir seulement sur un parcours certes casse-pattes.
La deuxième chute de Roglic à 25 kms de l’arrivée a été l’événement déclencheur d’une course très chaotique par la suite.
Va pour l’attitude devant des Bora-Hansgrohe et d’Astana, qui avaient Schachmann et Vlasov pour le général. C’est la course. C’est plutôt derrière que je n’ai pas compris.
Il est évident que la Jumbo-Visma n’a pas été assez rapide à s’organiser une fois Roglic derrière suite à sa 2e chute. Il avait notamment des coéquipiers devant qui ont tardé à se relever pour l’attendre.
Bennett, Oomen et Kruijswijk étaient-ils usés de l’étape de la veille? Pas impossible, car ils avaient travaillé dans le final. Il faut savoir tirer les leçons: la victoire de Roglic sur la 7e étape n’était peut-être pas nécessaire si c’est le général qu’on visait… surtout qu’on avait déjà deux victoires d’étape dans l’escarcelle à ce moment.
Surtout, je n’ai pas compris pourquoi la FDJ, Campenaerts ou encore Van Poppel et Bouhanni ont aidé Roglic dans le final de la dernière étape? Van Poppel ou Bouhanni croyaient-ils vraiment pouvoir remporter l’étape au sprint? Pourquoi relayer Roglic alors?
La FDJ voulait-elle ramener Demare? Dans quel but?
Bref, l’histoire se répète chez Jumbo-Visma: archi-forte, l’équipe continue de pêcher par manque de sens tactique selon moi… ou par excès de confiance!
Deux chutes, vraiment?
Je me pose aussi la question: deux chutes pour Roglic, vraiment? Ça fait beaucoup. Il n’a peut-être été que malchanceux. D’autres raisons possibles? Sa deuxième chute, en particulier, semble être survenue au bas d’une descente. L’équipe Jumbo-Visma utilise cette saison des roues Shimano, montées sur pneumatiques Vittoria. Et des freins à disque.