Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juillet 2010 Page 1 of 2

CLM des Jeux du Québec

Le cyclisme professionnel européen n’est pas tout ; la relève, c’est important aussi ! Petit tour au clm des Jeux du Québec qui se disputait hier à deux pas de chez moi.

Le site de départ-arrivée était le même que pour le récent Chrono de Gatineau, épreuve UCI.

Des figures connues du cyclisme québécois étaient présentes au départ.

Cette concurrente s’élance pour huit kilomètres à fond. La plupart des participants n’avaient pas de matos spécifique, hormis des prolongateurs pour adopter la position de recherche de vitesse. Pas de roues pleines, mais quelques casques profilés tout de même.

L’erreur la plus fréquente ? Le mauvais choix de trajectoire : certains(es) passaient à l’extérieur des virages au lieu de couper à l’intérieur et ainsi adopter la distance la plus courte possible. Certains auront donc pédalé quelques mètres de plus que leurs adversaires !

Les Espoirs de Laval étaient évidemment représentés et on voyait que ses membres profitaient déjà de bons conseils tant au niveau de la position qu’au niveau de la technique.

Jeux du Québec ou Jeux de l’Ontario ?

Le clm est un exercice solitaire, souffrant et exigeant. 

Ce concurrent se livrait visiblement à fond.

Magnifique Parc de la Gatineau.

Très bonne position, bonne technique pour ce concurrent qui était visiblement une coche au dessus des autres.

"Baisse la tête, tu auras l’air d’un coureur…"

Ca fait mal.

Go Sherbrooke Go !

La Flamme Rouge, enfin, dernier kilomètre.

Enfin, la surprise du jour, celle de voir un cadet passer devant moi avec… le maillot de mon équipe, une équipe pourtant en principe réservée aux coureurs maîtres ! C’est Alexis Lepage, un jeune qui monte bien dans l’Outaouais, ayant été nommé révélation 2010 en… ski de fond. Aussi triathlète, Alexis touche donc à de nombreuses disciplines sportives et c’est très bien, la spécialisation pouvant venir plus tard. Il terminera ce clm à la 7e place, 18 petites secondes derrière le vainqueur, Elliot Doyle, qui a bouclé les huit kilomètres en un peu plus de 11 minutes. Tous les résultats sont ici. Petit reportage sur la course sur route plus tard aujourd’hui.

Jeux du Québec à Gatineau: épreuves de cyclisme

Gatineau accueille, jusqu’au 6 août prochain, la 45e Finale des Jeux du Québec. La manifestation est importante, plusieurs milliers de personnes – dont évidemment de nombreux athlètes en herbe – étant attendues dans la région. 

Des épreuves de cyclisme – clm, route et critérium – sont évidemment au programme pour deux catégories, les minimes et les cadets. Ces épreuves se déroulent aujourd’hui vendredi, demain samedi et dimanche sur le boul. des Allumetières, entre le rond point St-Joseph et la rue Vanier, direction Aylmer.

Aujourd’hui vendredi, les épreuves de clm sont de mise ce matin. Samedi matin, c’est la route et dimanche après-midi, le critérium. 

J’invite évidemment la communauté cycliste de Gatineau à aller faire un petit tour afin de mieux connaître et d’encourager les futurs champions de cyclisme des années 2010 et 2020. Qui sait, un futur vainqueur du Tour se cache peut-être parmi eux !

L’horaire précis des compétitions de cyclisme est ici.

Gestion très lacunaire chez Cervelo

On apprend aujourd’hui que l’équipe Cervelo – et donc le Québécois Dominique Rollin – ne participera pas aux deux épreuves ProTour disputées au Québec début septembre. Raison annoncée: budget serré. Si les équipes ne disposant pas d’un label ProTour doivent assumer une partie des frais de participation aux épreuves du calendrier, l’organisateur offrait pourtant la prise en charge de tous les frais, sauf ceux liés au transport. D’autres équipes Continentale Pro, comme Cofidis, Bouygues ou encore BMC n’ont rien trouvé à redire du traitement de l’organisateur.

La déception pour Dominique Rollin doit être immense: voir partir sans lui deux courses ProTour ici au Québec doit être difficile. Rollin aurait couru à domicile, devant sa famille, ses fans, sur ses parcours d’entrainement…

Du coup, on a envie d’émettre un gros carton rouge aux dirigeants de la formation Cervelo. On comprend en effet très mal leurs décisions depuis quelques semaines.

La première erreur fut de ne pas faire de la défense du maillot vert de Thor Hushovd une priorité sur le dernier Tour de France. Il était évident que Sastre, blessé en juin, ne serait pas dans le coup cette année. Pourquoi alors l’entourer et priver Hushovd de bons rouleurs comme Rollin pour lui amener les sprints ? 

Avez-vous vu l’équipe Cervelo en juillet sur les routes de France ? À part Hushovd dans certains sprints, moi pas. Mais où étaient donc les Florencio, Gustov, Klier, Lloyd ou encore Konovalovas ? Ce dernier a terminé 4e du dernier clm me direz-vous ? La belle affaire, il était alors 133e du général et est donc parti dans les premiers de l’étape, à un moment ou le vent soufflait encore légèrement. Et sur cette étape, le vent a été déterminant dans le résultat final, pour preuve le faible classement des meilleurs comme Contador ou encore Menchov. 

Ils étaient où, les Cervelo, sur les Champs Élysées alors que Hushovd n’était qu’à 10 petits points de Petacchi et du maillot vert final ? Moi, je ne les ai pas vu, sauf Lancaster dans le dernier kilomètre.

Bref, l’équipe Cervelo est passé à travers son Tour de France, alors qu’un maillot vert était selon moi à portée. Lamentable à ce niveau de compétition. Je signale au passage qu’on compte pas moins de quatre coureurs Cervelo parmi les… 12 derniers du classement général du Tour…

Et maintenant, deuxième grosse bourde, pas d’équipe Cervelo (une équipe dont le sponsor principal est de Toronto !!!) aux deux seules épreuves ProTour au Canada !!! On croît rêver. Belle façon de dire merci à tous les Canadiens qui roulent fièrement sur des vélos Cervelo…

Gestion désastreuse. Mauvaises décisions vous dis-je.

La suite ? Rollin annonce qu’il est en discussion avec Cervelo quant au renouvellement de son contrat. Personnellement, je lui souhaite de changer d’air, même si l’important est évidemment qu’il demeure sur le circuit professionnel européen et qu’il continue d’avoir accès aux plus grandes courses professionnelles en Europe.

Mon souhait ? C’est que Rollin rejoigne l’équipe Garmin durant l’intersaison. L’adéquation serait excellente me semble-t-il. D’une part, Rollin rejoindrait trois autres Canadiens, soit Hesjedal, Meier et Tuft. D’autre part, l’équipe est américaine, donc la mentalité y prévalant serait plus proche de celle de Rollin, son intégration pouvant ainsi être d’autant plus facile et rapide. Enfin, Garmin possède un excellent sprinter en Tyler Farrar, mais peu de coureurs costauds pouvant lui amener les sprints. Rollin pourrait amener cette dimension tout en renforçant leur équipe de Classiques, notamment pour épauler Maaskant dans le final des courses. Rollin a prouvé avoir cette caisse.

Wait and see, mais quoi qu’il en soit, la gestion de l’équipe Cervelo est désolante voire incompréhensible.

Contador quitte Astana

Grosse nouvelle ce matin dans le monde du cyclisme: le récent vainqueur du Tour, l’Espagnol Alberto Contador, également no1 mondial, quittera l’équipe kazakh Astana à la fin de la saison. Il n’a cependant pas précisé sa destination et dit être actuellement occupé à "évaluer les propositions".

Ca ouvre donc la porte aux spéculations. Le choix de Contador est d’autant plus important que sans ce choix, il "bloque" un peu tout le marché des transferts dans le cyclisme professionnel européen.

Alors, où ira Alberto ?

Pour moi, deux pistes sont probables.

La première, c’est la piste espagnole du côté de l’infrastructure de la Caisse d’Épargne. Le manager, Unzue, n’est pas encore parvenu à trouver un repreneur au sponsor français qui quitte le cyclisme à la fin de l’année. Mais avec Contador dans la balance, la recherche d’un gros repreneur va être soudainement plus facile. Contador pourrait ainsi bénéficier d’une structure d’équipe bien rodée, avec beaucoup d’expérience. Il y compte également de nombreux amis. Enfin, le problème Valverde est écarté, du moins pour quelques mois encore !

L’autre piste sérieuse, c’est le projet Bjarne Riis, lui aussi en quête d’un sponsor pouvant se joindre à Sungard en 2011. Avec Contador dans la balance, Riis aurait lui aussi plus de facilité à trouver ce 2e sponsor. Chez Riis, Contador y trouverait aussi une équipe bien rodée, efficace et pouvant lui apporter un soutien dans des domaines du cyclisme qu’il maîtrise mal, notamment les Classiques du Nord, le clm par équipe ou encore la course dans les bordures.

D’autres équipes ne manqueront probablement pas de solliciter le champion espagnol, à la condition qu’elles soient riches. Je pense en particulier à Garmin qui ne veut pas faire de la figuration et qui demeure à la recherche d’un grand leader, ayant perdu Wiggins l’an dernier et VanDe Velde marquant ses limites.  

De toute façon, je crois qu’on sera vite fixé !

Lettre ouverte à David Maltais

David Maltais, c’est ce jeune coureur senior 1-2 du Québec qui, il y a quelques mois, s’est mis à l’écriture et a ouvert un petit carnet ouèbe désormais intitulé "Sur deux roues" pour couvrir outre ses aventures personnelles les courses élite du Québec.

J’ai personnellement accueilli cette initiative avec enthousiasme et suis rapidement devenu un lecteur des chroniques de David, que je n’ai par ailleurs jamais rencontré. Les sites d’information cycliste foisonnent en effet ici comme ailleurs ; on retrouve cependant peu de sites engagés qui osent commenter l’actualité en faisant fi de la rectitude politique et de la langue de bois souvent utilisée dans "le milieu". En ce sens, j’estime que le blog de David apporte un vent de fraicheur dans la communauté cycliste québécoise tout en comportant des points communs avec La Flamme Rouge.

J’avais cependant remarqué une écriture moins prolifique ces dernières semaines. Le compte d’un calendrier de compétition chargé pensais-je. Or, on apprend aujourd’hui que David a récemment connu l’envers de la médaille lorsqu’on ose se livrer en pâture aux lecteurs de la toile. J’ose lui écrire – publiquement et modestement – ce petit message en guise de soutien.

David, les frustrations que tu as récemment vécues sont certes désagréables, mais inévitables selon moi lorsqu’on tient un carnet ouèbe. Pas possible de plaire à tout le monde ! J’ai connu – et connaîtrait très certainement encore dans l’avenir – ce genre de choses. Des commentaires déplacés voire des insultes. Des méchancetés de gens qui ne réfléchissent pas avant d’écrire, voire de personnes qui n’osent parfois pas écrire leur nom au bas d’un commentaire. 

Je comprends que tout cela t’affecte. Cela m’affecte aussi lorsque ca m’arrive sur La Flamme Rouge. On ne tient pas des carnets ouèbe pour se faire "blaster" publiquement !

Je t’invite cependant à prendre du recul. Avec le temps, tu constateras probablement que certains lecteurs ne savent s’exprimer autrement qu’avec une certaine dose d’agressivité qui peut être liée à différentes choses. Dans certains cas, leurs commentaires peuvent être justes, mais mal dit. Il faut faire attention à cela pour ne pas condamner trop vite. D’autres irréductibles sont, eux, condamnables !

Je t’invite également à toujours garder à l’esprit que si tout le monde a droit à son opinion, ce n’est pas toutes les opinions qui se valent ! Certains, en publiant leurs opinions, étalent leur manque de jugement à la face du monde. À la longue, ils se discréditeront. Ce petit jeu se joue à deux: dans ce contexte, je pense qu’il est important de toujours émettre des opinions défendables, teintées de jugement et bien documentées. L’accusation gratuite ne peut t’exposer qu’à davantage de commentaires négatifs. Jusqu’ici, tes textes étaient plutôt bien à ce niveau selon moi. 

Enfin, je t’invite à garder en tête les raisons fondamentales pour lesquelles tu as ouvert ton blog. Dans les moments de doute, elles pourront t’aider à y voir clair, à garder un certain cap. Un des pièges selon moi est de tenir un blog pour la gloire personnelle. À part Contador en cyclisme, peu de gens peuvent soutenir la gloire ! On trouve toujours plus fort que soi, dans tout. Rester modeste, ne pas se prendre pour un autre est très important. Rester passionné mais articulé, user de jugement avant d’écrire, rester bien documenté aussi ainsi que garder en tête les raisons fondamentales de notre écriture sont les garanties non pas du succès – je ne cours personnellement pas après cela et de toute façon, comment mesurer le succès ??? – mais bien de toujours avoir du plaisir à tenir un carnet ouèbe comme les nôtres.

Bonne chance, bon courage pour la suite.

Le matos du Tour

On teste souvent du nouveau matos sur le Tour de France. Petit tour du jardin de ce qui a retenu mon attention ces trois dernières semaines.

1 – Skinsuit Garmin. Il fallait être attentif, mais c’est visible: les skinsuit de l’équipe Garmin comportaient, sur ce Tour de France, un certain carénage qui, apparemment, serait en mesure de faire gagner aux coureurs environ 20 watts. Le carénage est particulièrement visible derrière les aisselles des coureurs, un carénage qui limiterait les turbulences.  

2 – Campagnolo lancera, en 2011, la gamme Revolution 11, un upgrade pour tous les groupes actuels. En gros, on a allégé un peu le groupe complet, le faisant passer sous la barre des 1900 grammes. Poids allégé donc, mais probablement prix gonflé d’autant…

3 – Le nouveau casque Specialized Prevail. La réponse au nouveau Giro Lightweight ?

4 – Le nouveau Cervelo R5. Bof…

5 – BMC Impec. Laid. Peu convaincant. 

6 – Méchante potence !!!

7 – Des vélos réussis.

8 – Les godasses du Tour.

9 – De nombreuses équipes ont utilisé les cables Gore Ride On cette année. J’hésite à faire le saut mais on dit beaucoup de bien de ce système.

10 – Nouvelle jante Mavic R-Sys 2011

Petit bilan d’un petit Tour

Ca y est, le Tour est terminé. Petit bilan d’un Tour de France qui ne passera pas à l’histoire comme un grand cru.

Le jaune. La victoire de Contador s’est faite à l’économie. Assurément, Contador n’était pas en grande condition, juste en montagne et juste dans le clm. Il a subi toute la course, mais a su gérer au mieux. Pour la petite histoire, il s’impose avec… 39 secondes de priorité sur Andy Schleck, soit très exactement ce qu’il lui a pris sur l’étape où Schleck a été victime d’un saut de chaine… Contador signe certes sa troisième victoire, mais de loin la plus difficile.

Le vert. Il revient finalement à Petacchi, qui s’est bien battu pour selon moi.

Les pois. Pas un grand millésime de ce côté là puisque c’est le coureur peu connu Antony Charteau (Bouygues-BBox) qui s’impose comme meilleur grimpeur. Ce coureur français n’a à peu rien gagné de probant jusqu’ici, en sept ans de professionnalisme. Curieux qu’un Andy Schleck ne se soit pas donné cet objectif.

Le carton rouge. À Andy Schleck selon moi. Laurent Fignon l’a maintes fois affirmé, je suis d’accord: Andy Schleck n’est pas très intelligent en course. Il a probablement perdu le Tour dans l’étape de Morzine où il aurait pu mettre K.O. Contador s’il avait attaqué plus tôt. Contador était cuit dans l’ascension finale et Schleck avait selon moi les moyens de mettre son adversaire direct à plus de deux minutes.

L’autre carton rouge. À l’équipe Cervelo et ses dirigeants pour une mauvaise sélection de l’objectif et une mauvaise sélection des coureurs du Tour. Sans surprise, Sastre est passé totalement à côté de son Tour de France. L’équipe Cervelo aurait pu sauver son Tour par une victoire dans la course au maillot vert, ce que Hushovd est passé bien près de réaliser. L’étape d’aujourd’hui sur les Champs Élysées l’aura montré sans équivoque, il lui manquait cependant des équipiers capables d’amener le sprint dans les cinq derniers kms. Et pour cela, Dominique Rollin aurait été très utile. Avec la présence du Québécois sur le Tour, Hushovd aurait peut-être terminé en vert à Paris… et l’équipe Cervelo aurait réussi son Tour.

La belle surprise. Ryder Hesjedal, sans aucun doute. Le Canadien de Victoria (Colombie-Britannique) termine 7e du général, excusez-un-peu. Protégé depuis l’abandon de son leader VanDe Velde, Hesjedal a su répondre présent et sauver le Tour pour les Garmin. Il faut remonter aux années Bauer pour retrouver un Canadien dans les 10 premiers du Tour de France. Une très grande performance donc, même si une victoire d’étape aurait eu plus de retentissement ici au Canada.

Cocorico. Les Français ont fait un très beau Tour de France, avec pas moins de six victoires d’étape, du jamais vu depuis… 10 ans. Chavanel, Casar, Fedrigo et Voeckler ont répondu aux attentes placées en eux. La surprise vient de Christophe Riblon d’Ag2R-La Mondiale, 29 ans et qui a signé une belle victoire d’étape en montagne à Ax 3 Domaines. Par contre, au niveau du classement général, c’est pas la fête puisque le premier Français classé, John Gadret, lui-aussi d’Ag2R-La Mondiale, termine à la 19e place.

Le Tour de trop. Celui d’Armstrong, évidemment. Le champion américain a raté sa sortie. Comme Coppi, Anquetil, Thévenet, Merckx ou encore Indurain avant lui. Il quitte le Tour par la très petite porte, avec des affaires judiciaires sur les bras en plus.

L’attendu. Pas de scandale de dopage cette année sur le Tour. Pat McQuaid, président de l’UCI, l’avait annoncé avant même que l’épreuve débute.

Le come-back. Celui de Mark Cavendish, cramé au début du Tour et qui a signé son grand retour au premier plan, empochant au passage pas moins de 5 victoires d’étape. Du coup, il se positionne comme un des favoris des prochains mondiaux en Australie, qu’on annonce favorable aux sprinters. Il devrait passer par la Vuelta pour se préparer.

L’anonyme. Denis Menchov. Troisième du Tour comme en 2008, qui se souviendra de sa performance dans une semaine? Jamais à l’attaque, c’est le coureur-fantôme par excellence. Le voir courir est aussi excitant que de monter un meuble Ikea.

Les déceptions. Je sais pas vous mais ces coureurs m’ont personnellement déçu: Wiggins, Sastre, Leipheimer, Farrar, Le Mevel, Di Grégorio, Hincapie, Gerdemann, Rolland et Freire. Côté équipe, c’est la cata pour les équipes Cofidis, Katusha, Milram et surtout, surtout Footon-Servetto, ridicule du premier au dernier kilomètre. Pour preuve, l’équipe n’a accumulé que 13 500 euros sur l’ensemble du Tour. En comparaison, Astana a empoché plus de 500 000 euros, les 450 000 euros de la victoire au général représentant évidemment une grosse partie de cette somme.

Le coup de coeur. Pour Jens Voigt et ce petit vidéo qui témoigne de son mental unique.  

France 2010: épilogue

De retour à Gatineau au Québec, je trouve le relief soudainement bien plat. Ca tombe bien, je suis moi-même un peu à plat, relevant d’une bonne pharyngite-sinusite et de trois semaines loin du vélo, mais proches des enfants. Un peu à plat aussi de constater que le voyage est terminé, que c’est maintenant retour à la réalité. Épilogue de 5 semaines passées en Europe et de 6 mois de préparation intensive.

La perf. La Marmotte bien sûr. 7h42 de vélo pour moi, je ne pourrai jamais aller beaucoup plus vite compte tenu de mes moyens physiques. Je suis satisfait, ayant connu, à 39 ans, ma meilleure performance en 9 participations. Et qui me donne le 550 rang sur plus de 5200 coureurs classés.

La découverte. Sans aucun doute, la Grand Bo. Superbe parcours, final très difficile (Saxonnex, Romme et Colombière), organisation nickel, ambiance sympa. Si vous avez la chance d’aller découvrir cette cyclo, n’hésitez pas une minute.

Le moment fort. Sans aucun doute là non plus, ma Grand Bo avec Plasthmatic. Le hasard a voulu que nos niveaux soient à peu près similaires ce jour-là. J’y ai découvert un chic type, fin connaisseur du cyclisme et fin pratiquant aussi (c’est un excellent descendeur), voire un ami. Merci Plasthmatic pour cette journée que je n’oublierai pas. Le bonheur, tout simplement.

Le moment à oublier. Assurément, la Morzine-Vallée d’Aups. Le décalage horaire dans les jambes, 5 degrés au départ, la pluie, un vent très fort, la neige au sommet de Joux Verte, une descente frigorifiante et un abandon, le moral dans les chaussettes.

Le moment convivial. Ma soirée avec les Velogessiens à l’Alpe d’Huez, à discuter comme de vieux copains. Cette bande de copains est formidable ! Je rêve de pouvoir un jour me joindre à eux pour une de leurs aventures, que ce soit un Gex-Nice, un Tour du Mont Blanc ou un camp d’entrainement printanier.

La surprise du voyage. 9h06 pour mon copain Martin sur la Marmotte. Pas forcément grimpeur, il découvrait l’épreuve et se lançait donc dans l’inconnu. Il a su bien gérer et surtout, bien terminer dans l’Alpe d’Huez. Bravo mon ami ! Bravo aussi pour ton assiduité à la préparation de l’épreuve, dans les mois qui l’ont précédé.

Dans mon dos. La victoire, sa première je crois, de Dominic Picard sur le GP OBC ici au Québec, la course dans le Parc de la Gatineau. Dominic, mes très sincères félicitations! Ta victoire me fait rudement plaisir et est bien méritée: je sais tout le travail accompli à l’entrainement depuis des années pour arriver à ce niveau. Chapeau bien bas. 

L’avenir. Inconnu total. Ma banque de points "sympathie" avec ma conjointe est assez épuisée en ce moment ! Pour la remettre à niveau cet automne, la peinture de plusieurs pièces de la maison et l’achat de meubles sont au programme ! Mais avec un peu de recul, difficile pour moi de me passer de la montagne très longtemps. C’est mon truc: les cyclos longues, difficiles, enchainant de nombreux cols. Je ne parviens tout simplement pas à me motiver pour une course régionale ou provinciale ici au Québec. Du coup, d’autres projets sont en gestation, peut-être le Marathon des Dolomites en 2011 ou 2012, question d’enfin découvrir les cols mythiques du Giro, que je ne connais pas.

L’eau bout pour Armstrong

L’enquête des fédéraux américains quant à une présumée fraude sportive de Lance Armstrong et Johan Bruyneel progresse bien. Landis a déballé son sac une deuxième fois il y a quelques jours. D’autres témoins, dont Greg LeMond, sont actuellement entendus et vident évidemment leurs sacs. On apprend ce matin que très bientôt, ce sera au tour de Tyler Hamilton de se mettre à table.

Jusqu’ici, Lance Armstrong nous a servi sa rengaine habituelle : clean. L’image projetée était celle du coureur serein. Propre et serein, l’image parfaite du bon gars.

Vraiment ?

Je pense en fait que Lance Armstrong sent l’eau de plus en plus chaude autour de lui et que cette fois-ci, il sait que c’est sérieux. Je pense que c’est en partie pourquoi il est passé à côté de son Tour de France: il n’est pas tranquille. Vraiment pas tranquille.

Il n’est tellement pas tranquille qu’il vient d’engager (à grands frais bien sûr, mais il a les moyens et n’hésitera pas à essayer de se protéger) un des meilleurs avocats de défense au criminel dans les affaires fédérales. Comment interpréter ce geste sinon qu’il ne contrôle désormais plus la situation et surtout qu’il ne contrôle plus ses anciens "amis" qui ont décidé d’enfin parler ? Hamilton et Landis, qui ont tout perdu, n’ont en effet plus rien à perdre et sont probablement écoeuré de voir un Armstrong populaire et toujours aussi arrogant par rapport au dopage alors qu’eux sont dans la dèche, ruinés et déchus. Après tout, Hamilton et Landis n’ont-ils pas largement contribué aux succès d’Armstrong dans le Tour, roulant pour lui comme équipiers durant des années ? Pourquoi eux et pas lui alors ? 

L’édifice se lézarde par ailleurs: on apprenait récemment que les vélos Discovery étaient revendus chaque année pour financer le programme de dopage de l’équipe l’année suivante, programme qui, comme à la belle époque de Festina, était organisé, institutionnalisé au sein de l’équipe. Armstrong et Bruyneel ont d’abord démenti formellement que les vélos aient été vendus. Or, ces derniers jours, Bruyneel s’est soudainement rappelé qu’en effet, les vélos ont été vendus sur Ebay. Et qu’il n’a aucune idée (ou ne se souvient pas…) d’où est passé l’argent de ces ventes…

Quoi qu’il en soit, espérons que les fédéraux iront au bout de leur enquête, qu’ils écouteront tout ce que les témoins ont à leur dire et continueront d’en appeler d’autres, notamment les médecins qui ont soigné Armstrong lors de son cancer (et qui savent ce qu’il prenait jeune coureur…), Frankie Andreu, Kevin Linvingston et tous les autres. Mentir à des fédéraux aux États-Unis est passible d’une très lourde peine.

Comprendre le Tour

Plusieurs commentaires récemment laissés sur LFR, dont certains d’amis proches, m’ont interpellé. Je réagis indirectement par une chronique générale sur le Tour de France 2010, chronique inspirée d’une lecture assidue du journal L’Équipe et des revues françaises de cyclisme depuis maintenant cinq semaines.

1 – Ma chronique intitulé "Le show Armstrong" laissait entendre que le Tour est arrangé. Je persiste et signe: il l’est. Je nuance: dans une certaine mesure. Bien sûr, personne ne sait qui de Contador ou de Schleck finira en jaune dimanche prochain. Ca, c’est la course qui va décider. Comme c’est la course qui a fait subir un saut de chaine à Andy il y a quelques jours. Pareil pour les échappés du jour: au début de l’étape, ce n’est évidemment pas arrangé. Chaque équipe établit sa stratégie indépendamment des autres.

Ce qui est arrangé, c’est une fois le premier acte terminé. Une fois que l’échappée est devant, les directeurs sportifs derrière commencent à discuter. Une fois qu’untel est devant, ca cause toujours derrière. Regardez le vidéo "Overcoming" pour vous en convaincre lorsqu’on voit Riis et Breukink en grande discussion à propos de Voigt et Rasmussen, des coureurs pourtant loin au général cette année-là. Regardez les images de Schleck et de Contador dans la Madeleine s’entendre pour joindre leur force pour faire le ménage, mettant en sourdine quelques instants leur rivalité pour pouvoir la retrouver sans inquiétude un peu plus tard… 

Le cyclisme professionnel européen est un très petit milieu. 1000 personnes tout au plus qui se cotoient 200 jours par an. Toujours les mêmes. Tout le monde se connaît. Tout le monde partage les mêmes hôtels, à l’année longue. Tout le monde sait tout de ce qui se passe partout, ou à peu de choses près. Coureur, vous avez besoin d’appui pour gagner. Pas pour vous échapper au km 8 de l’étape. Mais pour rester devant après. Pour gagner. Pour montrer le maillot. Pour bénéficier d’un réel bon de sortie. Et les faux pas se paient cash.

2 – Le Tour de France est une incroyable machine à transfert. Tous les jours dans L’Équipe, des nouvelles filtrent des prochains transferts à venir. On annonçait récemment les Schleck en partance de SaxoBank et Bjarne Riis pour une équipe luxembourgeoise sous le managing de Kim Andersen, actuel no2 de SaxoBank à ce niveau. Riis n’aurait pas apprécié cette trahison, lui qui est en recherche d’un gros sponsor pour l’an prochain. Du coup, Riis a relancé et aurait fait une offre à… Contador ! Ce dernier est en effet sous contrat long terme avec… Specialized, et la société américaine serait prête à se joindre à Sungard, actuel sponsor no2 de SaxoBank, pour créer Sungard-Specialized en 2011, sous la direction de Bjarne Riis et avec comme leader le champion espagnol.

Les Schleck se sont de leur côté mis à l’abri d’une éventuelle banqueroute du projet luxembourgeois, s’étant engagés à signer chez… RadioShack si le deal ne se concrétisait pas. Leurs sympathies avec Armstrong ne sont pas inconnues par ailleurs.

Menchov quittera pour sa part Rabobank à la fin de l’année. Les dirigeants d’Astana sont par ailleurs toujours sur le coup Contador, mais ne voudraient pas rallonger les… 5 millions d’euros (annuel) promis au champion espagnol. Il y a apparemment des limites !

Plusieurs équipes sont enfin à la recherche d’un repreneur et la plus mauvaise situation semble être celle de la Caisse d’Épargne, dont le budget et les cyclistes sont importants. Unzue ne serait pas parvenu à un deal, la suspension Valverde ayant probablement considérablement nuit à ses recherches. Du coup, les Luis Leon Sanchez et consoeurs seraient déjà en contacts avancés avec de nombreuses autres équipes.

Un petit milieu je vous dis.

3 – Contrairement à il y a quelques années, j’ai trouvé les Français très cyniques par rapport au Tour de France. Les images télé sont trompeuses: on voit certes beaucoup de monde sur les bas-côtés de la route, mais ces gens ne sont souvent pas des Français mais bien des touristes en visite en France ! Je suis personnellement allé voir le Tour dans le col des Aravis il y a 10 jours et autour de moi, un seul couple de Français: les autres étaient italiens, néerlandais, anglais, américains voire espagnols. Pour nombre de Français, le Tour est soit ringard, soit une affaire de triche, soit trop commercial. La bonne nouvelle dans tout ca ? C’est que l’Équipe de France a été lamentable au Mondial de foot cette année et que la réussite des coureurs français du Tour prend donc une autre dimension !

4 – Coureur du Tour, quel est votre objectif ? Sauf 5 ou 6 coureurs qui peuvent réellement jouer le général, le but est de gagner une étape. Une 4e place au général du Tour ne vaut rien. Il faut miser les étapes, toujours les étapes. Tout le monde ici s’entend là-dessus.

5 – Comment expliquer la réussite des coureurs français cette année ? Moins de dopage ? Un parcours plus facile ? Le hasard ? La chance ? 

Pour moi, un peu tout ca.

Moins de dopage alors ? Pour ceux qui jouent le général, je ne me fais guère d’illusion. Ni d’ailleurs pour les 10 premiers. Mais après ? Je pense quand même que les différences de contrôles existant d’un pays à l’autre se sont aplanies au cours des 24 derniers mois, sauf pour l’Espagne qui reste un eldorado du dopage. Que les contrôles plus fréquents ont mis une pression sur les coureurs. S’ils n’ont encore aucun mal à déjouer les contrôles, ils sont plus prudents, ciblent davantage. Ca permet aux coureurs plus propres de jouer, l’espace d’une étape, leur carte de façon plus efficace qu’il y a une paire d’année.

Parcours plus facile ? Vous savez ce que j’en pense.

Hasard, chance ? Oui, forcément. Le marquage à la culotte de Contador et Schleck a laissé du champ aux coureurs moins menaçants pour le général. On a l’impression que depuis 10 jours, les deux favoris se réservent pour l’ascension du Tourmalet demain. Les autres en ont profité et les Français ont eu de la réussite. Tant mieux pour la course.

6 – Demain ? Je serai dans l’avion qui me ramènera au Québec lors de la course. Misez une échappée de loin, la victoire d’un coureur qui grimpe forcément bien mais loin au général, misez des attaques de Schleck dans la dernière ascension mais des réponses de Contador et misez Contador en jaune demain soir, avec peu de changement au général entre ces deux là. L’intérêt de la course se portera aussi sur le maillot à pois et la lutte entre les coureurs français qui occupent… 5 des 6 premières places de ce classement. Là encore, les alliances iront bon train demain dans la caravane des bagnoles !

Le Tour réduit à une course de côte

Je n’ai jamais trop caché ne pas aimer le profil du Tour de France actuel.

Ce que je lui reproche ? La dilution. De tout: des étapes de contre-la-montre (pas de clm par équipe, une seule vraie étape dans ce domaine, sur une distance de 52 kms), des étapes de montagne (peut-on appeler une étape de montagne des étapes où la dernière difficulté est située à 30, 40 voire 50 kms de l’arrivée?) et donc de tous les ingrédients qui ont fait du Tour de France la plus prestigieuse course cycliste au monde. 

La preuve ? Le Tour de France aura été réduit, sur un tel parcours, à une course de côte, celle qui surviendra jeudi sur les pentes du Tourmalet. Le reste aura été une longue course d’attente entre les favoris qui se sont étiolés d’eux-mêmes au fil des jours.

Et je pense que Contador aura pour seul objectif jeudi de rester au contact d’Andy Schleck. Il a en effet le dernier clm pour lui. Qui plus est, il est en jaune, lui donnant l’avantage de partir dernier et de pouvoir calquer son effort sur celui de son dauphin. Contador est donc "en business" à ce stade-ci et pourra donc se contenter de suivre. Andy Schleck devra pour sa part attaquer, c’est clair, mais Contador devrait pouvoir le suivre sur une dernière ascension.

Bref, on regrettera une vraie étape des Alpes qui aurait pu lancer la course. On regrettera en montagne des arrivées situées loin, très loin de la dernière difficulté, que ce soit à St-Jean de Maurienne ou aujourd’hui à Pau. On regrettera aussi un clm par équipe, une épreuve qui est au coeur du cyclisme, seul sport individuel qui se court en équipe. On regrettera davantage d’arrivées en altitude sur de vrais grands cols. Bref, on regrettera tout ce que le Giro 2010, passionnant, a lui proposé.

Seul point positif, du moins vu d’ici, en France ? Évidemment, les victoires françaises. Six à ce jour, avec la victoire aujourd’hui de Fédrigo. Les Français sont ravis. Réjouissons-nous avec eux, ca a le mérite de nous changer des 10 dernières années. Ceci étant, il faut y voir la preuve supplémentaire d’un Tour de France dépourvu d’étapes vraiment difficiles, notamment en montagne, la génération actuelle de coureurs français n’étant pas un grand millésime.

Et Lance Armstrong dans tout ca ? Comme prévu, il était devant aujourd’hui. Je n’étais pas surpris. Il a cependant vite compris qu’il n’était pas le plus rapide dans son petit groupe. Il a certes lancé son sprint, mais pour préserver les apparences, c’est tout.

De toute façon, ce n’est pas comme ca qu’il veut quitter le Tour. Il rêve d’une échappée solo en montagne. D’une grande étape devant, seul devant. Je pense qu’il essaiera de nouveau jeudi. Et que s’il se loupe encore, dans le dernier clm samedi. 

Et c’est aussi la dernière chance de Ryder Hesjedal…

Le show Armstrong

Cité comme un des favoris du Tour de France il y a trois semaines, Lance Armstrong a finalement sombré corps et âme dans ce qu’il a annoncé être sa dernière Grande Boucle en carrière.

Certains diront qu’il s’agit là d’une bien triste sortie pour le coureur américain, vainqueur de sept Tours rappelons-le.

Mais Armstrong n’a pas dit son dernier mot.

Je suis convaincu que la discrétion d’Armstrong au cours des dernières étapes est voulue. Orchestrée même.

Je suis convaincu qu’Armstrong nous réserve une journée devant aujourd’hui ou jeudi dans une des deux grandes étapes des Pyrénées.

Je suis convaincu qu’Armstrong a volontairement perdu plus de 40 minutes au général ces derniers jours, question de ne plus être une menace pour Contador ou pour Schleck et donc de bénéficier d’un bon de sortie.

Je suis convaincu qu’Armstrong et surtout Bruyneel se sont employés, ces derniers jours, à d’intenses négociations avec les autres managers d’équipe (sauf les équipes françaises) pour organiser ce dernier coup d’éclat. Et de bénéficier de la clémence voire la bénédiction de tous.

Je suis convaincu que tout le monde (sauf les équipes françaises) a été d’accord avec la proposition. Elle est bonne pour Armstrong, elle est bonne pour RadioShack et donc pour l’avenir du cyclisme américain, elle est bonne pour L’Équipe et les journalistes, elle est bonne pour ASO et le Tour de France, elle est évidemment bonne pour l’image du cyclisme et donc pour toutes les équipes et l’UCI, bref, elle est bonne pour tout le monde.

Le show Armstrong peut commencer. Show organisé bien sûr.

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