Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : octobre 2008 Page 2 of 3

Forcenés

Quelques récents échanges entre des lecteurs de ce site m’ont rappelé que j’avais promis une critique du magnifique livre de Philippe Bordas et intitulé Forcenés (publié aux éditions Fayard en 2008).

Philippe Bordas fut chroniqueur cycliste pour le journal L’Équipe de 1984 à 1989. Photographe dès ses premières heures, il a remporté plusieurs prix de photos pour différents albums et s’est fait connaître notamment parce qu’il est le photographe de MC Solaar, le populaire rappeur français.  Avec Forcenés, il signe son premier roman et c’est probablement tout naturellement qu’il a choisi comme sujet le cyclisme, ce sport qu’il connaît forcément assez bien.

Forcenés est d’abord et avant tout un roman. Ceux qui espèrent y trouver une biographie fidèle des forçats de la route ou des flahutes seront décus: Bordas livre plutôt un "testament amoureux" du cyclisme, mais pas n’importe quel cyclisme: celui d’avant les années 1960, le seul vraiment digne, selon Bordas, de passion voire de vénération.

Le livre est organisé en une quarantaine de petits chapitres, certains portant sur des légendes du cyclisme (Anquetil, Roger De Vlaeminck, Coppi ou encore Le Grand Fusil par exemple), d’autres portant sur une foule de sujets dont le but est visiblement de traiter de tout ce qui entourait le Grand Cyclisme, celui d’autrefois, question de donner aux lecteurs une idée de l’ambiance du cyclisme à l’époque.

On peut lire, par exemple, un chapitre intitulé "Bruits" et qui nous permet de mieux saisir ce que pouvait être l’ambiance des courses d’autrefois, ambiance ici perçue par les bruits, bruits d’un peloton la nuit, bruits des routes de montagne, bruits des chutes, bruits des dérailleurs, bruits de la crevaison, bruits de la foule, bruits du vent dans les oreilles. Chaque bruit est mis en scène avec une prose souvent élégante, intelligente et poétique. Un autre chapitre, intitulé "Trompe-la-mort" m’a beaucoup plu, donnant une idée du genre d’hommes que le cyclisme naguère pouvait attirer…

Bref, le livre de Bordas est un poème d’amour au cyclisme d’autrefois. Lorsqu’il traite du cyclisme d’aujourd’hui, ce sera souvent pour le critiquer assez sévèrement, estimant parfois avec raison qu’on a vidé le cyclisme de sa substance, de ce qui faisait la légende du vélo. Je suis personnellement assez d’accord avec lui, les oreillettes par exemple ayant tué l’art de la course, cet art qui a fait la légende de certains cyclistes d’autrefois qui savaient trouver "au feeling" le bon moment pour attaquer. Marco Pantani aura probablement été, selon moi, le dernier des Mohicans à ce chapitre, refusant un cyclisme calculateur et n’hésitant pas à annoncer la couleur et à partir de loin question de jouer à "quitte ou double".

Il y a toutefois un "mais" au livre de Bordas: le style. J’avertis tout le monde: ce livre n’est pas facile à lire, loin s’en faut. Ayant étudié la littérature classique à un niveau avancé, j’ai parfois eu du mal à comprendre le sens de la prose de Bordas tant le style est hermétique voire verbeux. Ca agace d’ailleurs: on a parfois l’impression que Bordas a voulu étaler une certaine érudition dans son ouvrage, multipliant les tournures de phrases complexes, les allusions fermées, les mots peu usuels voire inconnus de la langue française.

Plus encore, on a eu l’impression par moment que Bordas a voulu s’inscrire en digne successeur d’Antoine Blondin, l’as des as de la prose cycliste. Malgré une érudition absolument titanesque, Blondin employait le juste mot, sans fioriture, sans excès, permettant à tous de le comprendre. Bordas, lui, verse dans l’excès et, du coup, s’éloigne d’une grande partie de ses lecteurs qui, à force, se lassent. Exemple tiré du chapitre sur Freddy Maertens: "De bourg en bourg, n’espérant pas viande mais soupe et la forte brassée de l’estaminet. Une maigre horde se faisant refuge d’un clocher ; louant appentis, s’y faisant chaumière ; louant lopin, y grattant festin. Une dispersion de chômeurs basculés journaliers et pousse-wagons, entre les épluchures de vie. Ils couvrent la Belgique de leurs patois désajustés, chacun sa chance, nourris de viscères de poissons, se croisent six mois plus loin, un doigt sur la casquette, chacun sa route ; échouent où c’est plus chaud, s’endorment où c’est moins froid."

Malgré cette écriture un peu lourde, Bordas présente un ouvrage magnifique, texturé et poétique. On lui doit des expressions qui resteront probablement. La plus belle est celle-ci: le cyclisme est le lieu infernal du maximalisme.

Je ne connais tout simplement pas plus belle définition du cyclisme.

Voici une autre critique intéressante de ce livre, écrite par quelqu’un n’étant pas un amateur de cyclisme.

Les brèves

Après quelques jours de perturbations, La Flamme Rouge reprend ce soir le service normal en couvrant l’actualité cycliste des derniers jours.

1 – MEA CULPA. Certains lecteurs ont eu raison de dénoncer le manque de couverture sur LFR de Paris-Tours, remporté de brillante façon le week-end dernier par le Belge Philippe Gilbert de l’équipe La Française des Jeux, celle dirigée par Marc Madiot, un homme que j’aime définitivement beaucoup.

Gilbert a su jouer la carte d’équipe dans un premier temps, se portant en tête du peloton pour protéger l’échappée de son équipier Mikael Delage devant. Puis c’est à la faveur d’un contre de Pozzato que Gilbert a accompagné qu’il s’est retrouvé devant. Pozzato voyant que le sprinteur espagnol et fameux finisseur Freire était avec lui, il a coupé son effort, un geste réaliste et correct chez les professionnels: on amène pas un tel sprinter à la ligne! Gilbert a poursuivi son effort, estimant probablement qu’il avait des réserves pour revenir, ce qu’il fit rapidement.

Dès la jonction et se sentant bien, Gilbert a demandé à Delage de rouler comme en contre-la-montre, lui permettant de refaire ses forces. Il n’a eu aucun mal à s’imposer sur Jan Kuyckx et Sébastien Turgot, ce dernier se payant une sacré belle place pour bien finir sa saison 2008. 

Bref, un beau final de la part de Gilbert et surtout, une excellente maîtrise de la situation, prouvant que ce Gilbert sait courir intelligemment selon moi!

2 – Il faut bien revenir au dopage puisque le sujet continue de défrayer la chronique cycliste. Deux bonnes nouvelles récentes suite à celle, moins bonne pour le cyclisme, du contrôle positif de Kohl. La première, c’est que l’UCI a annoncé le doublement des sanctions en cas de contrôle positif: de 2 ans actuellement, la peine pour une première offense passera le 1er janvier 2009 à 4 ans de suspension. Voilà une excellente mesure que je salue et qui, espérons-le, fera réfléchir un peu plus les cyclistes professionnels avant de passer à l’acte…

Je tiens également à rappeler que 4 ans de suspension est la peine actuellement en cours au Canada et ce, depuis un moment déjà.

La deuxième bonne nouvelle, c’est la franchise de Kohl, une franchise qui tranche avec celle, moins glorieuse, des dopés précédents, Basso et Millar étant peut-être deux exceptions également. Kohl a en effet avoué aujourd’hui s’être dopé, expliquant avoir agi seul et lors d’une période d’intense pression pour obtenir des résultats. Personnellement, je dis bravo même si je ne l’excuse pas pour s’être dopé. En avouant de la sorte, Kohl contribue à l’avancement de la lutte contre le dopage, nous permet de mieux comprendre les filières en place et se donne une légitimité s’il souhaitait revenir au cyclisme une fois sa peine purgée.

Je souligne enfin au passage la condamnation à un an de suspension de l’ex-championne du monde de cyclisme féminin, Marta Bastianelli, pour dopage à la flenfluramine. Le TAS a considéré des circonstances atténuantes, l’athlète clamant avoir été floué par son pharmacien dans sa quête d’un produit amaigrissant.

3 – Tour de France 2009. Le parcours sera bientôt dévoilé, soit d’ici 2 petites semaines. Déjà, les rumeurs vont bon train. Je vous propose un bref résumé de ce qu’on sait déjà.

Le Tour 2009 partira de Monaco qui accueille donc le Grand Départ. Après deux étapes dans le secteur, soit les samedi 4 et dimanche 5 juillet, le Tour mettra vraissemblablement le cap vers l’Ouest et la région d’Andorre où il pourrait passer vers le mardi 7 ou mercredi 8 juillet.

On annonce ensuite une possible incursion plus profondément en Espagne, jusque Barcelone. On remonterait alors vers les Pyrénées qui seraient alors franchies avant les Alpes et ce, vers la fin de la première semaine.

Un premier clm individuel après les Pyrénées n’est donc pas à exclure. Ce clm pourrait avoir lieu quelque part vers Limoges ou en Normandie, ces deux régions n’ayant pas été visitées en 2008.

Un transfert en avion pourrait avoir lieu pour amener les coureurs de la facade Ouest à la facade Est du pays. Le Nord, la Lorraine voire l’Alsace pourraient être traversées par le Tour 2009, ces régions ayant été écartées du Tour 2008. On redescendrait alors dans les Alpes pour la fin du Tour et on annonce que l’épreuve pourrait se jouer sur les pentes du Ventoux le samedi 25 juillet prochain, soit à la veille de l’arrivée à Paris. Si tel est le cas, ce sera un Tour de France atypique qu’on verra en 2009 !

Au tour de Kohl…

La valse continue et c’était prévu: voici que Bernhard Kohl, 3e du dernier Tour de France et meilleur grimpeur, est positif à la CERA. Son nom s’ajoute donc à ceux de Stefan Schumacher, Leonardo Piepoli et Riccardo Ricco, tous piqués à la CERA sur le dernier Tour.

Si Kohl est confirmé positif avec l’échantillon B, la 3e marche du podium du Tour reviendrait alors à Denis Menchov et le maillot à pois à Carlos Sastre… pour l’instant !

Kohl avait surpris sur cette épreuve, passant un pallier important puisque personne ne l’attendait à ce niveau. Il avait surtout surpris lors du dernier clm la veille de l’arrivée à Paris, terminant 14 secondes devant Cadel Evans, un spécialiste.

Quant on vous dit que le dernier contre-la-montre d’un grand tour est toujours très révélateur des "facultés de récupération"…

Kohl était également le compagnon de chambre de Schumacher durant la Grande Boucle. On imagine maintenant leurs confidences sur un oreiller…

Pour l’équipe allemande Gerolsteiner et son patron Hans-Michael Holczer, c’est la grosse catastrophe, catastrophe néanmoins amortie puisque l’équipe arrêtait de toute façon ses activités dans le cyclisme à la fin de l’année. Pour l’équipe belge Silence-Lotto qui devait l’engager avec un lucratif contrat en 2009, c’est aussi la catastrophe. Kohl sera évidemment licencié sur-le-champ cette semaine si l’échantillon B est également positif.

Ce qui me choque surtout cette fois encore, c’est l’âge de Kohl, 26 ans et appartenant donc au "renouveau du cyclisme". Renouveau du cyclisme vous dites ? Nouvelle génération avec des mentalités différentes à l’égard du dopage vous dites ? Les récentes affaires de Schumacher, Frank Schleck, Tom Boonen et maintenant Bernhard Kohl nous suggèrent au contraire que rien, rien du tout, n’a changé dans le cyclisme. Pour "percer" au plus haut niveau, aucun choix possible: c’est le dopage sanguin massif qui est la seule façon possible. Ou alors vous vivotez avec des contrats annuels qui émargent à peine du SMIC…

Je suis dégouté… surtout que le procès Musseuw, directeur sportif Lefevere rappelons-le, a recommencé aujourd’hui en Belgique. L’homme essaie de s’en sortir… espérons qu’il sera condamné rapidement. Musseuw est devant la justice pour possession d’Aranesp, d’EPO et de Dexomethasone, rien que ca.

Le clou dans tout ca ? Les avocats de Musseuw plaident, comme défense, la thèse de la "force irrésistible", estimant que les moeurs dans le peloton ne pouvaient que pousser les coureurs à se doper…

Il est pas beau, notre sport cycliste ?

L’exemple des pros

Plusieurs lecteurs ont répondu à notre appel en laissant des commentaires sur notre dernier texte, celui portant sur les méthodes d’entrainement.

Un consensus semble se dégager : pas besoin de faire des sorties de 8h pour se préparer à des courses de 8h.

J’ai des doutes très sérieux. Beaucoup de ceux qui prêchent l’approche du Nouveau Monde en entrainement n’ont jamais cherché à bien performer sur des courses de 8h et plus. En d’autres termes: savons-nous vraiment de quoi on parle ici ?

Pour moi, l’exemple des pros demeure la référence. Quant Dominique Rollin, un coureur avec une PAM monstrueuse, affirme ne plus avoir de jus après 200 bornes d’un Championnat du monde parce qu’il ne s’entraine jamais sur des telles distances, j’écoute. Comment en effet prétendre être capable de passer la vitesse supérieure après 240 bornes dans une course pro si vous ne l’avez jamais fait à l’entrainement ? Je suis à peu près sûr que Rollin a une PAM supérieure à celle d’Alessandro Ballan, pourtant c’est Ballan qui a gagné, pas Rollin. Outre le dopage toujours possible, Ballan avait du jus dans le final, pas Rollin…

Comment les pros s’y prennent ? La grande majorité d’entre eux commencent par une sortie seul de plusieurs heures, sortie qu’ils termineront derrière derny pendant une ou deux heures, question de simuler le final d’une course.

Si des sorties de 2h suffisent à se préparer à des courses de 5, 6 voire 8h, comment se fait-il que la marche soit si haute entre les coureurs pros et amateurs voire entre les coureurs européens et nord-américains ?

Bref, je continue de m’interroger très sérieusement et continue de penser que c’est l’ex-coureur cycliste Michele Bartoli qui a raison: pour être un bon cycliste, il faut faire du vélo, point final.

Quoi qu’il en soit, je vais approfondir le sujet et essayer de dégoter quelques interviews avec entraineurs professionnels afin de trancher la question.

Entrainement: les entraineurs du Nouveau Monde ont-ils raison?

La Flamme Rouge marque une pause dans sa couverture des scandales de dopage pour parler un peu d’entrainement, un souhait exprimé par de nombreux lecteurs dans notre récent sondage "5e anniversaire".

J’ai récemment eu une bonne discussion avec un entraineur professionnel sur le point de superviser tout mon entrainement en préparation de la saison 2009. Celui-ci me confirmait qu’il était bel et bien de l’école du Nouveau Monde, école qu’on pourrait opposer à celle dite "Classique" et qui est encore très répandue en Europe.

L’école du Nouveau Monde

Pour les tenants de l’approche du Nouveau Monde, tout est une question de PAM – cette fameuse Puissance Aérobie Maximale. La clef du succès en cyclisme serait d’avoir une PAM la plus élevée possible et d’être capable de mobiliser un pourcentage élevé de cette PAM pendant une période de temps la plus longue possible.

Ainsi, un cycliste A disposant d’une PAM – puissance critique maintenue sur 7 minutes – plus élevée que le cycliste B sera nécessairement plus performant. Il faut ajouter à cela que la capacité du cycliste A de maintenir un pourcentage élevé de cette PAM pendant des périodes de temps plus longues – 15, 20, 30 et 60 minutes par exemple – sera critique pour ses performances également.

Selon cette approche du Nouveau Monde, tout l’entrainement d’un coureur doit être axé sur le développement de la PAM. La méthode privilégiée est alors l’entrainement par intervalles. Les entrainements sont alors plus courts, généralement entre 1h et 2h maxi, et plus intenses. On fera des séances d’intervalles sur des périodes de 30 secondes, 1, 2, 5, 10 et 15 minutes le plus souvent. Les entrainements longs, en endurance de base, sont négligés sous l’hypothèse qu’en travaillant la PAM, on travaille aussi tout le reste, dont l’endurance.

L’école dite Classique

Les tenants de l’approche Classique misent davantage sur le foncier comme base de l’entrainement. Selon les tenants de cette méthode traditionnelle, il faut surtout apprendre à l’organisme humain d’être efficace dans sa consommation d’énergie. Et ca, ca s’apprend en passant beaucoup de temps dans des zones d’endurance, inférieures à 80% de la réserve cardiaque. Plus un coureur saura retarder l’utilisation de ses réserves de glycogène, plus il sera performant en fin de course, ses réserves étant intactes.

Selon les tenants de cette méthode, l’entrainement par intervalles est beaucoup plus limité et arrive seulement après avoir passé beaucoup de temps à développer l’endurance, le foncier. La PAM n’est pas l’indice privilégié à développer. On astreindra plutôt le cycliste à des entrainements longs, mais à un rythme modéré.

Chez les pros

De façon générale, on pourrait dire que l’école Classique est encore très utilisée par les coureurs professionnels européens. À l’inverse, les coureurs pros nord-américain – dont Canadiens – semblent être très nombreux à privilégier l’entrainement selon l’école du Nouveau Monde. Le cas des Australiens est intéressant: entrainés d’abord avec l’approche du Nouveau Monde, ceux qui ont perçé en Europe semblent avoir mixé les deux approches.

Les lacunes de l’école du Nouveau Monde

Une récente interview du coureur québécois Dominique Rollin m’a interpellé. Dans cette interview, Rollin affirmait que lors de la course sur route des récents Mondiaux, il avait calé vers le 200e kms, manquant nettement d’endurance pour compléter l’épreuve et pour bien y figurer. Rollin insistait sur le fait que les courses professionnelles européennes sont nettement plus longues que celles qu’on retrouve en Amérique du Nord et que les coureurs nord-américains avaient donc du mal sur ces épreuves.

Ce constat est évident: depuis toujours, les coureurs nord-américains éprouvent de grandes difficultés à s’adapter à la longueur des courses européennes. Ceux qui l’ont fait – l’équipe américaine 7-Eleven d’abord, puis Motorola, puis US Postal, puis Discovery, puis Garmin-Chipotle ainsi que d’autres coureurs comme Hampsten, LeMond, Barry, Hesjedal, Bauer, etc. – ont tous été vivre et s’entrainer en Europe, modifiant considérablement leur entrainement. Combien de fois Greg LeMond s’est-il trouvé isolé dans le final d’un Championnat du Monde, ses compatriotes ne pouvant encaisser la distance de l’épreuve ?

Les récentes performances de l’équipe canadienne au Tour de l’Avenir laissent également croire que nos coureurs élite manquent de "distance" lorsqu’ils débarquent sur la scène européenne. Ce n’est pas la même chose que d’embrayer après 5h de course et 200 bornes qu’après 60 kms…

Bref, je m’interroge sur les techniques d’entrainement utilisées pour préparer les futurs coureurs pro Canadiens à la scène européenne. Peut-on réellement croire qu’en leur faisant faire des entrainements courts et intenses, axés sur le développement de leur PAM, on parviendra à en faire des coureurs performants après 5h de course et 200 bornes ? L’expérience récente de Rollin est éloquente, sa PAM étant monstrueuse, étant même surnommé "The Horse" par ses équipiers pour sa puissance maxi sur une minute, équivalente à un cheval-vapeur !

Je pose la question car sur le point d’entamer ma préparation pour la Marmotte 2009, une épreuve de 8h et 175 bornes, je me pose des questions… Dois-je privilégier les méthodes de l’école du Nouveau Monde et m’astreindre à des séances d’intervalles courts mais intenses façon Guy Thibault ou plutôt continuer de privilégier mon approche, celle Classique, ou je me tape de longues sorties de 180 voire 200 bornes en zone d’endurance haute ?

Le débat est lancé!

Enfin! on s’attaque aux auto-transfusions

Ca va devenir intéressant, c’est moi qui vous le dit.

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) annonce ce matin qu’elle a des "indices sérieux" de cas d’auto-transfusions sanguines sur le dernier Tour de France et surtout, qu’elle disposera très bientôt d’un moyen fiable pour prouver qu’il y a bel et bien eu auto-transfusion pour ces cas. Des noms devraient tomber bientôt. On parle toujours d’une trentaine de coureurs suspects. Ca fait du monde.

Il faudra décerner à l’AFLD un prix nobel. Elle peut désormais non seulement détecter la présence de la fameuse CERA, mais pourra aussi très bientôt détecter les auto-transfusions. Ne manque plus qu’un test pour les hormones de croissance et on sera sérieusement outillé dans la lutte contre le dopage.

Même si on ne doute pas que vous avez toujours une longueur d’avance, l’étau se resserre, Messieurs les coureurs pros!

Rappelons que les auto-transfusions sanguines, ou transfusions autologues, sont très répandues dans le peloton puisque jusqu’ici indétectables. La technique est simple: vous faites une cure d’EPO et d’hormones de croissance tranquillement chez vous, durant l’hiver, une période où les risques de contrôles anti-dopage sont moins élevés que lors des compétitions. Vous vous prélevez alors 4 ou 5 poches de 250 ml de sang, que vous congelez à -120 degrés. Pour compenser rapidement cette prise importante de sang, vous continuez une petite semaine votre cure d’EPO, question de remplacer rapidement les globules rouges perdus et ne pas avoir de baisse de régime afin d’attaquer la saison en bonne condition. Plus tard dans la saison, disons à la veille d’attaquer quelques grosses étapes de montagne ou un clm important sur un grand tour, vous vous ré-injectez deux poches de 250 ml de votre propre sang "traité" (comme c’est votre sang, c’est ni vu, ni connu… du moins jusqu’à aujourd’hui). On estime que vous améliorerez votre apport en oxygène de… 20%, soit largement assez pour "faire la différence" par rapport aux autres coureurs qui, s’ils ne prennent rien, commencent eux à fatiguer…

Rappelons aussi que Hamilton, Vinokourov et Kashechkin ont été les premiers piqués aux transfusions homologues, c’est à dire faites avec un donneur compatible. C’est différent.

Les perles des derniers jours

Découragé par le seul constat qui se dégage des scandales de dopage des jours – les coureurs et directeurs sportifs nous prennent vraiment, nous les amateurs de cyclisme, pour des cons – je verse ce soir dans l’humour puisque les événements des derniers jours ont conduit à quelques déclarations particulièrement risibles. À vous de juger!

La meilleure nous vient de Patrick Lefevere, manager depuis des décennies d’une équipe cycliste professionnelle de premier plan et futur employeur en 2009 de Schumacher: "we did our (Quick Step) own intense testing on Schumacher and didn’t find anything." Ce type méprise tout le monde. Qui l’arrêtera ?

Pat McQuaid, président de l’UCI: "La sauvegarde des intérêts des coureurs qui n’ont rien à se reprocher, qui constituent la grande majorité du peloton, impose la fermeté et la mise en oeuvre de tous les moyens. La rigueur s’impose à tous." La grande majorité du peloton ? Vraiment ? Je trouve la liste des dopés sacrément longue depuis 10 ans…

Pat McQuaid encore: "la convergence entre les résultats obtenus par l’AFLD et les informations récoltées dans le cadre du passeport biologique confirme la fiabilité de cet outil, introduit cette année et bientôt pleinement opérationnel." Fiabilité du passeport biologique ? Schumacher n’en avait pas, c’est bien ca ?

Pat McQuaid toujours (c’est un fuoriclass des déclarations loufoques): "We are weeding out the bad apples, make no mistake about it. No one can say the UCI and cycling authorities are not doing their utmost to find cheats and get them out of the sport." Ca fait juste 10 ans, M. McQuaid, qu’on connaît l’ampleur du dopage sanguin et que les coureurs Français ne gagnent plus une course professionnelle de premier plan…

Hans-Michael Holczer, manager de la Gerolsteiner, l’équipe de Schumacher: "he cheated the whole team, especially me, and I will sue him until the last cent I have in my pocket." Mauvaise nouvelle pour Schumacher…

Hans-Michael Holczer encore: "Schumacher was tested nine times for the biological passport." Ca vous donne une idée de l’efficacité du passeport biologique défendu par Pat McQuaid… Fiable vous dites ?

Franck Vandenbroucke, à propos de son 19e come-back (le vrai spécialiste des come-back, c’est pas Armstrong, c’est lui!): "I will live as a priest." Comme un moine Franck, comme un moine. Parce que vivre comme un prêtre, ca pourrait laisser penser à autre chose… et n’as-tu pas eu assez de problèmes avec la justice comme ca ?

Alexandre Vinokourov, à propos de son affaire de dopage sur le Tour 2007: "Cette histoire (du Tour 2007) était bizarre." Bizarre ? La seule chose bizarre dans l’affaire, c’est que tu ne te sois pas fait prendre sur la Vuelta 2006 ou ta domination fut outrageuse.

Lance Armstrong, à propos de ses sept victoires sur le Tour: "Nous avons gagné de manière propre et honnête. Où est l’embarras là-dedans ?" Et moi je suis Benoît XVI.

Je salive déjà à l’idée du contenu des déclarations de Bjarne Riis si jamais un de ses coureurs CSC est pris positif à la CERA, surtout à propos de son "meilleur programme anti-dopage de l’histoire du cyclisme"…

Dopage: l’AFLD ouvre le bal comme prévu…

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et son excellent directeur, Pierre Bordry, en charge des contrôles sur le dernier Tour de France en raison du conflit qui opposait alors l’UCI et ASO, avaient annoncé la couleur la semaine dernière: des tests de dépistage de la CERA, cette EPO retard, allaient débuter sur les échantillons sanguins prélevés lors du dernier Tour de France. Plus encore, on allait cibler ces contrôles sur les coureurs – environ une trentaine, ce qui est loin d’être négligeable – qui présentaient des anomalies sanguines.

Rappelons que jusqu’ici, les tests pour la CERA avaient porté sur les échantillons urinaires, et non sanguins. C’est ainsi qu’on a déjà chopé Ricco.

Et bien, on n’est pas déçu de ces nouvelles analyses. Les premiers résultats – rappelons que d’autres suivront probablement cette semaine – sont à la fois inquiétants et prometteurs: Piepoli et surtout l’Allemand Schumacher, vainqueur des deux clm du Tour 2008, sont aujourd’hui tombés, tous deux positifs à cette fameuse CERA.

Prometteurs parce que cela veut dire qu’on a enfin un test fiable pour la CERA qu’on sait très répandue dans le peloton depuis au moins 2 ans, sinon plus. Prometteurs parce que si trente coureurs présentent des profils sanguins suspects, ces tests devraient permettre d’en confondre quelques uns de plus.

Inquiétants parce qu’au delà de créer un tort considérable une fois de plus au sport qu’est le cyclisme, ces nouveaux cas positifs montrent qu’au fond, rien n’a changé: les coureurs continuent à se doper autant qu’avant, espérant toujours avoir une longueur d’avance sur les méthodes de détection. Le fond du problème est là: comme la prévention a ses limites, les instances doivent rattraper leur retard afin d’être eux aussi à jour dans les produits dopants et la façon de les détecter. 

Inquiétants parce qu’on ne peut s’empêcher de se poser la question: si l’UCI avait été en charge des contrôles anti-dopage sur le dernier Tour de France, aurions-nous aujourd’hui de telles révélations ?

Inquiétants enfin parce que ces nouveaux cas positifs sont la preuve que plus que jamais, il convient d’être vigilants devant les performances offertes par les coureurs pro. J’attends toujours à ce sujet qu’on m’explique le Giro 2007 d’Andy Schleck ou l’ascension de l’Alpe d’Huez de Carlos Sastre cette année, une ascension plus rapide que lors de son chrono en 2004…  

Quoi qu’il en soit, je ne suis pas surpris des nouveaux cas positifs aujourd’hui. Pour Piepoli, c’était tellement évident que son équipe Saunier Duval l’avait déjà licencié, même sans contrôle positif ! L’annonce du contrôle positif leur donne définitivement raison. Exit Piepoli, et on ne s’ennuiera pas de lui. Ses victoires d’étape au Giro 2007 et 2008 ? On vous laisse le soin de juger…

Pour Schumacher, 27 ans, je ne suis pas surpris non plus. Ce coureur était déjà suspect depuis fort longtemps et je l’avais déjà évoqué sur La Flamme Rouge il y a plusieurs mois. Positif à la cathine en 2005, il avait été exclu des Mondiaux 2007 pour paramètres sanguins irréguliers, ce que j’avais dénoncé. Un contrôle sanguin effectué suite à un accident de la route avait également montré, quelques jours plus tard, des traces d’amphétamines dans son organisme. Junkie vous dites ? Il a aussi le look, en plus ! Menteur ? Ca oui, un sacré menteur si on considère l’aplomb de ses propos à l’automne dernier lors de la dernière tourmente. Remarquez que depuis l’Affaire Jeanson, un sommet dans le domaine du mensonge éhonté, plus rien ne me surprend…

Rappelons que Schumacher avait remporté, un peu à la surprise générale, les deux clm du dernier tour. C’est surtout la veille de l’arrivée, dans le contre-la-montre de Saint Amand Montrond, qu’il avait selon moi le plus impressionné, repoussant Cancellara à plus de 20 secondes, ce dernier n’étant pourtant pas un manche dans ce genre d’exercice et étant logé à la bonne enseigne, celle de l’équipe CSC… Je demeure convaincu que le dernier clm d’un grand tour demeure très révélateur des performances suspectes puisqu’il témoigne de façon éloquente des capacités de "récupération" des coureurs…

On ne s’ennuiera donc pas non plus de Schumacher. Deux ans de suspension pour Ricco, deux ans pour Piepoli, deux ans pour Schumacher, Valverde et Frank Schleck soupçonnés dans Puerto, DiLuca au prise avec la justice italienne… Ca dégage, ca dégage… Tant mieux. Je l’ai toujours dit: un Tour de France avec des équipes continentales voire amateurs serait tout aussi intéressant.

La suite maintenant ?

Si les contrôles effectués par l’AFLD devaient en rester là, ce serait déjà un succès puisque deux coureurs suspects auront été chopés. Mais d’autres coureurs pourraient tomber cette semaine et c’est à souhaiter, malgré le tort que cela peut causer au cyclisme à court terme. C’est un mal nécessaire selon moi car il envoie aux coureurs un signal fort, celui que la lutte contre le dopage s’intensifie et que les scientifiques font des progrès importants quant au dépistage.

Ceci étant, je vous avoue être découragé ce soir, découragé et très fâché contre les coureurs pros d’abord, mais aussi contre les directeurs sportifs qui, de façon incroyable, continuent de jouer les vierges offensées à l’annonce qu’un de leur coureur est positif. C’est évident, ca crève les yeux, tout ce joli monde – sauf rare exception comme Madiot ou Boyer – continue de se foutre de notre gueule… et du cyclisme.

Quels coureurs pourraient tomber cette semaine ? À mon avis, il s’agit de n’importe qui chez CSC et surtout les frères Schleck ou Cancellara, mais aussi Sastre, Evans, Menchov, Kohl, Vande Velde ou encore Sanchez, auteur d’une saison surprenante à plusieurs égards, ainsi que Kirchen, Kreuziger, Popovytch, Bruseghin et Nibali. 

Pourquoi enfin ne pas enfin suggérer à l’UCI d’autoriser l’AFLD d’analyser les échantillons sanguins prélevés lors du Giro et de la Vuelta ? On aurait le coeur net sur Contador et les autres… De plus, ce serait tout un geste d’affirmation de la volonté de l’UCI de vraiment traquer les dopés… 

On attend la suite, et vite ! Crevons l’abcès de cette saison 2008.

Le cyclisme 2009 déjà cadenassé ?

J’aime Christophe Bassons. Il ne parle jamais pour rien dire. Ses propos révèlent une grande intelligence et un type qui a le sens des valeurs, des choses. On est loin de nombre de coureurs cyclistes dont le bagage scolaire est très lacunaire, donc leur capacité d’analyse.

Bassons m’a fait réfléchir par une déclaration faite ce week-end: « C’est le retour de l’omerta. Ceux qui disent que l’on a besoin d’une star comme lui (ndlr: Armstrong) se trompent. Ce n’est pas Armstrong qui va ramener les vraies valeurs du cyclisme et du sport en général. S’il revient d’ailleurs, ce n’est sûrement pas pour faire de la figuration. Tout le monde connaît sa malhonnêteté sportive, mais bizarrement peu de voix s’élèvent aujourd’hui pour le rappeler. On dirait que tout ce petit monde se dit que les bons de sortie pour gagner une course vont une nouvelle fois dépendre de l’Américain et que donc il faut mieux la fermer. »

Je ne suis pas loin de penser que c’est Bassons qui a raison, surtout si on considère que l’équipe Astana sera, en 2009, le grand épouvantail du cyclisme avec de très grosses pointures à profusion dans le staff. Dans ce contexte, les bons de sortie, surtout sur les courses à étape, seront effectivement peut-être distribués selon l’humeur de M. Armstrong et dans ce contexte, beaucoup, comme Basso en ce moment, préfèrent probablement la boucler, ne rien dire sur le retour du coureur américain. 

Jalabert s’est en tout cas prononcé contre et il a raison. Ceci étant, il n’est plus dans le peloton, donc il a tout le loisir de dire ce qu’il veut sur l’américain.

Je continue de croire que le retour de Lance Armstrong est une très mauvaise nouvelle pour le cyclisme, à la nuance près qu’il attirera plus d’attention sur le cyclisme. Je ne vois pas ce qu’Armstrong a à gagner dans ce retour, je ne vois pas ses motivations profondes autres que celle qu’il s’emmerde royalement sans le vélo dans sa vie. Je suis d’autant plus convaincu que Vinokourov a déclaré que son amour du vélo est à l’origine même de sa volonté de revenir lui-aussi. Vino l’avoue sans retenue: Armstrong justifie son retour sur sa volonté d’accroitre sa lutte au cancer. S’il était vraiment honnête, il dirait qu’il s’emmerde sans le vélo, point à la ligne.

Réponses à nos lecteurs…

…sur les débats

Les débats vont bon train depuis quelques jours sur La Flamme Rouge. Certains d’entre eux s’éloignent toutefois beaucoup des sujets traités sur ce site. Si je ne suis pas intervenu, c’est que j’estime que ces débats sont un signe du dynamisme qui anime ce site. Je vous demande quand même aujourd’hui de toujours viser à enrichir La Flamme Rouge avec vos commentaires, qu’ils soient une critique, un autre point de vue ou un complément d’information à mes textes.

…sur la création d’un forum

Plusieurs lecteurs m’ont suggéré de créer un forum La Flamme Rouge, forum qui existerait sur une page parallèle à la page principale et qui permettrait à tous de débattre de sujets pas forcément reliés à ceux que je traite sur le site.

J’ai beaucoup réfléchi à cette possibilité et je n’ai pas encore pris de décision finale. Plusieurs éléments me font toutefois peur: d’une part, un bon forum est un forum avec modérateur. L’expérience de ce genre de truc montre que sans modérateur, ca dégénère assez vite du côté des insultes, des calomnies et des attaques personnelles. J’ai toujours voulu que La Flamme Rouge soit un site crédible et d’un bon niveau et j’ai toujours travaillé dans ce sens. Un forum me demanderait davantage de temps pour agir comme modérateur. Si je ne le fais pas, un tel forum pourrait baisser la qualité générale du site. Donc j’hésite…

…sur Legafmm

Un lecteur a fait une entrée remarquée il y a quelques mois sur La Flamme Rouge: legafmm. Ses premiers commentaires étaient en effet assez peu modérés et touchaient souvent l’attaque personnelle gratuite qu’autre chose. J’ai eu à quelques reprises à échanger avec Legafmm afin de mieux lui faire comprendre l’esprit de ce site. Et je dois avouer qu’il s’est bien repris depuis, ses commentaires étant désormais beaucoup plus corrects. J’ajouterais même que j’apprécie souvent ses points de vue, certes régulièrement éloignés des miens, mais qui ont le mérite de me faire beaucoup réfléchir sur mes propres positions. En ce sens, j’estime que Legafmm enrichit ce site et qu’il a sa pertinence.

Certains lecteurs l’ont récemment attaqué plus personnellement. À tous, je vous rappelle que les attaques personnelles n’ont pas de place sur ce site. Je vous encourage à argumenter mes points de vue, à défendre les votres avec d’autres lecteurs, mais toujours à rester au niveau des idées. C’est à ce prix que La Flamme Rouge demeurera un site crédible, intéressant et pertinent sur le cyclisme d’aujourd’hui. 

…sur les commentaires placés en quarantaine

Sur ce point, j’avoue avoir encore beaucoup de mal à comprendre comment fonctionne la plate-forme d’édition, WordPress. J’y travaille, j’y travaille, dans l’espoir d’améliorer les choses sous peu. Ceci étant, je tiens à vous ré-itérer mon engagement: celui de ne jamais censurer vos commentaires, quels qu’ils soient, pourvu qu’ils critiquent les idées, les positions, et non les individus. Je ne tolèrerai pas qu’un lecteur fasse l’objet de l’ire d’un autre lecteur, comme je ne tolèrerai jamais que je sois pris à partie au niveau personnel. Je fermerais ce site sans hésitation aucune si cela devait se produire.

Mais jamais je ne censure un point de vue ou une critique bien formulés quant à un texte publié. Tout le monde a le droit de dire son point de vue sur La Flamme Rouge.

…sur votre dynamisme

En conclusion, je tiens à remercier tous les lecteurs de La Flamme Rouge. Dans 99,9% du temps, vous êtes tous vraiment formidables et vos commentaires contribuent à enrichir grandement ce petit site. Le sondage a montré que beaucoup de lecteurs ne laissent jamais de commentaires. Cela ne pose évidemment aucun problème mais sachez que vous en avez toujours la possibilité. Pour les habitués comme l’excellent Patrick B, Tiphaine, Roger13, Legafmm, Plasthmatic, Andy Lamarre, Toutouille, Bikelarue, Alain39, Vinnnch, Ricou, thierry lemaire et tous ceux que j’oublie, sachez que j’apprécie lire vos commentaires et que nous partageons tous un point commun: la passion du cyclisme.  

Au tour de Vino!

Décidemment, c’est une plaie: voici qu’Alexandre Vinokourov, ex-dopé, annoncera lui-aussi et dès demain son grand retour dans le peloton professionnel, probablement avec l’équipe Astana qu’il a contribué à mettre sur pied. Avec le come-back annoncé de Basso et d’Armstrong, la saison 2009 va être celle des ex-coureurs essayant de revenir au premier plan.

Bruyneel se retrouverait donc avec Contador, Armstrong et maintenant Vinokourov dans son équipe. Si on considère que Leipheimer et Kloden font aussi partie de l’équipe, ca ne sera pas évident de faire co-habiter paisiblement tout ce joli monde… "Abondance de biens ne nuit pas" dit le fameux proverbe. Dans ce cas-ci, ce serait plutôt abondance de biens nuiera !

Reste plus qu’Hincapie signe chez Astana et le topo sera complet !

Chose certaine, l’équipe Astana sera l’épouvantail en 2009 si les choses se concrétisent de la sorte. Avec Contador, Armstrong, Vinokourov, Leipheimer, Kloden mais aussi Gussev, Horner et Mizourov – entre autre – c’est une véritable dream team du cyclisme qui sera en opération dans le vélo. La scène des grands tours semblent déjà leur appartenir et il est à prévoir des images du train Astana amenant le peloton à grande vitesse sans jamais se fatiguer, à l’image du train US Postal et Discovery il y a peu.

Tout cela est désespérant et prouve encore une fois et au risque de me répéter que ce sont les coureurs qui ont besoin des courses cyclistes, pas l’inverse.

Devrait-on, dans ce contexte, interdire ce genre de retour ? On ne peut selon moi le faire. Chaque coureur doit avoir droit à une deuxième chance après avoir purgé la peine d’un premier contrôle positif. Il doit cependant faire l’objet d’une surveillance accrue au niveau du dopage, peut-être en subissant davantage de contrôles que les autres.

Mais surtout, je pense qu’on devrait interdire de peloton tout coureur positif une fois que sa carrière est terminée. Les Bjarne Riis, Kim Andersen, Patrick Lefevere et autres n’auraient ainsi pas le droit de travailler de près ou de loin avec des coureurs cyclistes en activité. Car un des problèmes du dopage est là: les directeurs sportifs sont souvent d’ex-coureurs qui se sont, eux-aussi, copieusement dopé durant leur carrière. Comment dans ce contexte croire en leur volonté de lutter efficacement contre ce fléau ?

Bref, ce n’est pas tant le retour de Vinokourov ou d’Armstrong qui me dérange, c’est plutôt le fait que Bjarne Riis soit toujours le manager de la CSC. Il est mort de rire: ses aveux de dopage concernant le Tour 1996 sont sans suite et il demeure dans le milieu ! 

Schleck et les contrôles

Un communiqué émanant de l’équipe CSC Saxo-Bank ce matin annonce que Frank Schleck est suspendu temporairement du programme de course de l’équipe, le temps que la Fédération luxembourgeoise de cyclisme fasse la lumière dans toute cette histoire.

Rappelons que Frank Schleck jure ne s’être jamais dopé et avoir commis une erreur en transferant ce montant d’environ 7000 euros au Dr. Fuentes, montant qui aurait servi à couvrir des honoraires pour obtenir des conseils d’entrainement de la part du médecin espagnol.

Comment tout ca va-t-il se conclure ?

Par un non-lieu, tout simplement. Comment voulez-vous que la Fédé luxembourgeoise puisse identifier à quoi précisement a servi l’argent ? Le dossier Puerto vient tout juste d’être clos en Espagne! Je ne vois pas comment on pourra aller plus loin dans cette histoire. En fait, il y a bien quelqu’un, quelque part, qui sait: le Dr. Fuentes lui-même. Mais il ne parlera pas.

Alors, l’Affaire Frank Schleck aura-t-elle été utile ? D’un côté, certains regretteront qu’on aura sali une nouvelle fois le nom d’un coureur cycliste et, par le fait même, le cyclisme en entier et ce, pour aboutir sur aucune accusation au final. Ca a permis de faire vendre du papier pendant une semaine… De l’autre, on pourra se satisfaire d’avoir appris quelque chose puisque Schleck a bel et bien payé le Dr. Fuentes pour un service dont on ne connaît pas la nature. Cela nous alerte quant au besoin de rester vigilant face aux performances du coureur luxembourgeois et, par association, de son frère. J’ajouterais même que c’est toute la CSC qu’il faut garder à l’oeil.

La grande conclusion dans tout ca à mon avis ? Une question: pourquoi diable les contrôles ne permettent pas de piquer davantage de coureurs ? Si Schleck est dedans, comment se fait-il que les contrôles subis depuis 2 ans ne l’aient pas piqué au passage ? Il faut probablement y voir une autre preuve qu’en matière de dopage, les coureurs et leurs médecins ont toujours une bonne longueur d’avance et que des techniques simples pour brouiller les pistes – le coup de la poudre pour machine à laver par exemple – demeurent efficaces.

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