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Un Rouleur sur la Marmotte… récit de la course

Après des petites vacances qui se sont prolongées de 48h de façon innattendue, nous reprenons le service normal non sans ne pas trop savoir ou donner de la tête tellement l’actualité est riche et vos comentaires nombreux ces jours derniers. Commencons d’abord par le récit de notre coéquipier et ami *Martin Boulay* qui a récemment terminé la Marmotte, non sans aller au bout de lui-même. Un authentique exploit que La Flamme Rouge salue ici tout en prenant rendez-vous avec la Marmotte 2007. Objectif 7h30! On reprendra par ailleurs le reste de l’actualité demain. *Ma Marmotte par Martin Boulay* *5:00* Réveil apres une nuit mouvementée. Problemes gastro-intestinaux et peut être aussi le stress sont venus perturber mon sommeil. Dame Nature est avec nous aujourd’hui : une belle jounée sans nuage avec une température de 22 degrés est annoncée. Léger vent du nord, mais rien de bien méchant. Du coup, le moral est quand même bon. *5:28* Départ de Vaujany, direction l’Alpe d’Huez pour y reconduire mon épouse qui y passera la journée à m’attendre. *6:40* Descente à vélo de l’Alpe d’Huez vers Bourg d’Oisans. *6:50* Arrivée à la ligne de départ. Dejà plusieurs cyclistes sont présents au départ. J’estime donc que je suis très loin derrière les premiers arrivés ce matin. Sur la ligne, je me sens bien, je suis prêt. Mon seul objectif pour une première participation est de terminer la course. *7:30* Je franchi finalement la ligne de départ après le départ officiel qui fut donné à 7h15 précises. Départ tranquille, je me trouve rapidement des roues pour m’abriter du vent jusqu’à la première montée au barrage du Verney. Je débute peu de temps après l’ascension de mon premier col, le col de la Croix de Fer/Glandon. Je me sens bien, monte à mon rythme et rattrape du coup plusieurs cyclistes. L’envie d’accélérer la cadence se fait bien présente mais mais je m’efforce de garder le même rythme afin de conserver mon énergie pour plus tard. La journée sera longue! *9:40* Arrivée au sommet du col du Glandon. La montée a été raisonnablement facile, sans grandes difficultés pour moi mais quand même assez longue. J’en profite pour me ravitailler une première fois. Je m’apprête à repartir pour descendre le col mais je suis forcé d’attendre en ligne car des gendarmes contrôlent le flot de la descente afin d’assurer la sécurité des coureurs. Probablement une mesure en prise avec les quelques accidents – dont certains mortels – qui ont eu lieu ces dernières éditions. Après quelques virages en descente, me voilà de nouveau arrrêté avec tout le peloton car quatre cyclistes sont sortis de la route dans un lacet. Dans leur chute, ils semblent avoir entrainé avec eux une bénévole qui donnait la direction aux coureurs. Incident important qui me rappelle que la prudence est de mise en tout temps. Dix minutes d’attente pour finalement pouvoir reprendre ma descente. *Environ 10:30* J’appercois l’écriteau indiquant le sommet du galibier à 32 kilomètres. D’après un calcul mental rapide, je mettrai près de trois heures pour atteindre le sommet du Galibier! Pendant l’ascension, mon estomac dejà éprouvé durant la nuit n’accepte plus l’ingestion de gels énergétiques. Je réalise à ce point de la course qu’il pourrait m’être difficile d’atteindre le sommet du Galibier. Premiers instants de doute. Je n’ai qu’un sandwich dans le maillot et encore plusieurs kilomètres à parcourir… J’arrive à Valloire ou je m’arrête quelques instants le temps de déguster ce premier et dernier sandwich. Je poursuis rapidement ma route, objectif le sommet du Galibier. Les écriteaux indiquant le nombre de kilomètres jusqu’au sommet commencent franchement à me tomber sur les nerfs, voire à me décourager. Mon corps montre certains signes évidents de fatigue, notamment une douleur aux pieds à force de tirer sur les pédales. *à peu près 13:50* J’arrive finalement au sommet du Galibier en 1358e position sur près de 6500 concurrents. Les trois derniers kilomètres ayant été passablemeent éprouvants, je me sens épuisé déjà mais très heureux d’avoir franchi ces deux grands cols. Je me gave de sandwichs au jambon (celui de Valloire n’était donc pas mon dernier de l’épreuve!) offerts au point de ravitaillement en espérant que mon estomac tienne le coup… Car l’épreuve n’est par terminée… On m’avait avisé (notamment La Flamme Rouge) que les descentes ne seraient pas de tout repos et c’est à ce moment que j’ai pu le confirmer. Douleurs au cou, tricepts, dos et au ventre ont rendu la descente du Galibier difficile. J’ai malgré tout bon moral et je suis encore confiant et determiné à completer la Marmotte. Ca doit être les sandwichs en haut du col! *Vers 15h* J’atteins le pied de l’Alpe d’Huez sans incident. Je débute l’ascension qui m’amènera à l’arrivée et jusqu’à mon épouse. Je sais que l’Alpe d’Huez fait 13 kms mais jusqu’à ce moment, je n’avais pas réalisé la grande distance entre chaque virage. Ou alors, serait-ce la fatigue qui altère mon jugement ? Peut-être que c’est plutôt que je me traine vraiment! Plusieurs choses commencent alors à défiler dans ma tête, notamment la question de savoir si j’ai dépensé trop d’énergie dans le premier col du jour? Puis d’autres, plus fondamentales: vraiment, qu’est ce qui m’a poussé à me lancer dans une telle cyclo ? Chose certaine, je suis déterminé à compléter ma course coûte que coûte. L’abandon ne sera jamais une option. La douleur devient de plus en plus grande, à la limite du supportable. Je décide finalement de m’arrêter au 16e virage, question de souffler quelques instants. J’ai mal partout et voilà que je réalise que ma ceinture Polar est à présent trop grande!!! Probablement le signe que je suis déshydraté de façon importante et très amaigri. Je reprend ma route et devrai m’arrêter de cette façon à quatre nouvelles reprises. Un peu plus haut, ma seule motivation à ce point devient mon épouse qui m’attend à l’arrivée et qui dépend de moi pour retourner à Vaujany! Je monte à présent à pas de tortue et me fais constamment reprendre et dépasser par d’autres concurrents, souvent beaucoup plus agés que moi. Rien pour aider le moral! Par contre, certains autres marchent à coté de leur vélo et d’autres encore sont carrément étendus au sol, dans un état qui semble être assez avancé. Ca semble être pour tout le monde pareil: très dur. Rien ne va plus pour moi non plus, mais je poursuis quand même avec l’énergie du désespoir. Le corps humain a des ressources insoupsonnées. Je franchis finalement la ligne d’arrivée dans un temps de 9:28 minutes. Le vainqueur, l’Italien Emanuele Negrini (déjà vainqueur de la Marmotte dans le passé), a mis… 5h50 minutes pour franchir la même distance! Pour moi, l’Alpe d’Huez a réellement été interminable mais j’ai réussi. Le sentiment de bien être auquel j’ai fait référence dans mon premier article, et bien c’est de la foutaise! Je suis bien trop exténué pour être heureux mais encore assez lucide pour dire à mon épouse que je ne referai jamais plus une chose pareille… Je compte sur elle pour me le rappeler l’an prochain. *Épilogue* Après une bonne nuit de sommeil, je suis excessivement fier d’avoir atteint mon but et je me sens prévilegié de faire partie des 71% des concurrents qui ont complété, ce jour-là, la Marmotte. Finalement, qu’est ce qui m’a poussé à faire cette épreuve extrème ? Une grande attirance pour la légende du vélo, notament ces trois cols mythiques ? L’envie de me mesurer aux légendes de ce sport qui ont tous vaincu ces cols ? Ou alors l’envie de dépasser mes propres limites ? Ou peut-être alors une certaine dose de masochisme ? Quoi qu’il en soit, La Marmotte aura requis chez moi l’habileté de surmonter la douleur, une détermination à toute épreuve, une bonne dose d’humilité et surtout une grande passion du vélo. Parce qu’au delà de la satisfaction personnelle de terminer la course, au delà du sentiment d’avoir tout donné, j’ai maintenant le sentiment que c’est vraiment la passion de ce sport qui m’a porté tout le long.

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7 Commentaires

  1. wgood

    Bonjour!J’aimerais savoir le braquet que tu as utilisé dans ton périple?

  2. Oui le braquet dans l’Alpes d’Huez, pour ma part durant le final de l’étape du Tour Gap – Alpes d’Huez je trouvais mon 30*25 gros… Je me serais bien accomodé d’un 30*27

  3. Arnaud Vincent

    Moi j’ai adopté un 125 cm3; ça grimpe bien (140 km/h en plaine)

  4. Généralement, le braquet minimal utilisé va avec la condition du coureur. Pour ma part, j’ai fait mes 8 éditions de la Marmotte avec un 39-26 maxi. Ceci étant, j’étais un peu juste dans l’Alpe d’Huez pour tourner les jambes à la Armstrong… (mais j’ai pas le sang assez épais non plus…).

    Un coureur en bonne condition, habitué à de telles distances, pourra selon moi mettre un 39-26. L’an prochain, on planifie refaire la Marmotte avec un compact, 50-36 et 13-26 à l’arrière, ce qui donne un braquet minimal un peu plus petit (mais on est aussi plus vieux!).

  5. 30-35 rotations minutes…

    Pour tenir au minimum 72-75 rotations minutes j’aimerais avoir un 30*27 en fin de parcours.

  6. Louis

    J’aimerais savoir s’il y a un endroit où il est possible de voir les résultats ou bien les temps de la montée de l’alpe d’Huez? Pour ma part j’ai montée l’Alpe d’Huez tôt ce printemps avec 39-27 en moins d’une 1h. En fin d’épreuve ce ne doit pas être la même game par exemple!

  7. Martin Boulay

    J’avais pour cette marmotte une 39 en avant et …21-24-26-29 en arriere. Je ne pensais pas utiliser ma 29 mais lors de la derniere monter je l’ai tres souvent utiliser. Je conseillerais d’avoir un peu plus gros que 26 pour une premiere marmotte.

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