La nouvelle est tombée vendredi dernier: Johan Bruyneel et Lance Armstrong n’ont pas réussi à convaincre un sponsor de reprendre l’équipe Discovery. Du coup, "l’équipe américaine cessera ses activités à la fin de l’année":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-943658@51-932152,0.html. Terminé bonsoir. Tous sont d’accord: il est évident que les histoires de dopage des dernières années n’ont pas aidé la recherche d’un repreneur. Les premiers dégâts se font donc sentir; d’autres sont à venir. Les coureurs de l’équipe sont d’ors et déjà libres de signer ailleurs, une chose que George Hincapie aurait déjà fait avec l’équipe allemande T-Mobile, qui elle continue. Le sponsor a toutefois été très clair: à la moindre nouvelle affaire de dopage, c’est terminé aussi. Si on ne se fait aucun souci pour l’avenir des Alberto Contador, Levi Leipheimer, Janez Brajkovic, Tom Danielson, Stijn Devolder, Vladimir Goussev et Yaroslav Popovych, il sera intéressant de suivre la destination des autres coureurs de l’équipe. Pourront-ils se retrouver un employeur? Que veut dire par ailleurs la disparition de l’équipe Discovery pour le cyclisme nord-américain? Pour répondre à cette question, il faut se rappeler que les racines de l’équipe Discovery "remontent au milieu des années 1980 avec la création de l’équipe 7-Eleven":http://www.velonews.com/news/fea/9452.0.html dont le premier grand leader fut Andy Hampsten. Lance Armstrong est ensuite arrivé au début des années 1990, passant pro après les JO de Barcelone, soit peu de temps après que Motorola ait repris l’équipe. Après deux années en demi-teinte (1997 et 1998), l’US Postal, du nom du repreneur de Motorola, a ensuite connu 6 années fastes avec Armstrong qui gagna également le Tour une fois, en 2005, pour le nouveau sponsor Discovery. Avec l’arrêt de Discovery, ce n’est donc pas qu’une équipe qui disparaît mais plutôt une dynastie. Une dynastie dont l’un des pionniers était notamment Jim Ochowicz, un des grands argentiers du cyclisme aux États-Unis. La disparition de cette dynastie veut aussi dire moins de débouchés pour les coureurs américains qui auront ainsi moins d’opportunité de courir au sein d’une équipe dont un des ports d’attache est l’Europe. Pour le développement du cyclisme nord-américain, c’est un coup dur. Car à faire des critériums autour du clocher d’une ville, ca n’aide pas à développer des coureurs capables d’accélérer le rythme dans le Bosberg, après 255 kms de course dans le Tour des Flandres… Enfin, il est très clair que la disparition de cette équipe aura un impact important au niveau médiatique. Les Américains s’intéressent à un sport autre que le football, le baseball, le golf et le basketball quant un des leurs y performe bien. Il n’y a actuellement aucun successeur à Lance Armstrong et Greg LeMond qui ont porté le cyclisme américain depuis deux décennies. La disparition de Discovery veut aussi dire qu’on parlera moins de cyclisme dans la presse et à la télé. Déjà, cette année, la couverture télé du Tour était réduite. Il est à prévoir qu’elle disparaisse d’ici peu et que le cyclisme perde de sa visibilité en Amérique du Nord, le Canada étant indirectement affecté. L’équipe américaine Slipstream-Chipotle, dirigée par l’ancien pro Jonathan Vaughters et ayant mis sur pied un important système de lutte contre le dopage, est désormais l’équipe américaine avec le plus d’ambition sur la scène européenne. Cette équipe a notamment recruté pour l’an prochain les coureurs David Millar, David Zabriskie et Magnus Backsted, témoignant de sa volonté de franchir l’Atlantique. Elle n’est pour l’instant sans licence ProTour cependant et les récentes interviews avec Vaughters laissaient suggérer qu’il n’en était pas question pour 2008, l’équipe ne disposant pas encore de la masse critique de coureurs pouvant couvrir toutes les courses ProTour et les trois grands tours. Il est également à prévoir que le renforcement important de l’équipe Slipstream-Chipotle et ses nouveaux objectifs européens rendront la vie plus difficile au Canadien François Parisien pour maintenir sa place au sein de l’effectif.

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