On ne pouvait pas rester plus longtemps sans écrire un petit commentaire sur les récents événements dans la guerre que se livre l’UCI et ASO, tant la situation nous apparaît condamnable.

On ira pas par quatre chemins: la conduite de l’UCI nous apparaît tout simplement inqualifiable. Cette organisation vient de prendre à parti les gens pour qui elle existe en menaçant les coureurs, les équipes ainsi que les fédérations sportives – rien que ca – de lourdes sanctions si elles acceptaient de participer à Paris-Nice, qui débutera dimanche prochain. Par sanctions, on entend l’exclusion des équipes, des coureurs voire des fédérations tout entières de certaines épreuves encore sous le label UCI, comme les Championnats du monde par exemple.

L’UCI a donc récemment haussé le ton dans sa guerre avec ASO qui, rappelons-le, a décidé de faire sans l’UCI sur les épreuves qu’elle organise, lassée de devoir admettre, en raison du ProTour qui garantit l’accès aux épreuves sur le seul critère du paiement, à l’UCI et à fort prix, d’une licence. Selon ASO et selon nous, cela va au détriment des valeurs d’éthique indispensables actuellement dans le cyclisme. La peur de l’exclusion pure et simple des épreuves est un puissant levier de lutte contre le dopage, la récente exclusion d’Astana et la réaction des équipes, qui craignent désormais plus que tout le moindre scandale de dopage, en étant les preuves. Dans ce contexte, l’admission directe de n’importe quelle équipe sur le seul critère qu’elle a payé à l’UCI une forte somme pour adhérer au ProTour, est anti-sportif et prouve que l’UCI n’a d’autre intérêt dans le cyclisme que ses aspects commerciaux.

De toute évidence, l’UCI et Pat McQuaid sont aux abois. Au lieu d’ouvrir le dialogue et de constater que la survie même de l’UCI dépend de leur ouverture à satisfaire les organisateurs des trois grands tours et à revoir – ou abandonner – le ProTour, ils ont choisi de durcir le ton, d’imposer leur vision commerciale du cyclisme et d’employer les menaces pour parvenir à leurs fins. C’est déplorable et témoigne d’une analyse erronée de la situation. En effet, quelle équipe voudra se priver des plus grandes épreuves du calendrier que sont Paris-Nice, Paris-Roubaix, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Giro, le Tour de France et la Vuelta? À quelle autre conclusion que de confirmer leur participation à Paris-Nice pouvait en venir l’Association Internationale Des Groupes Cyclistes Professionnels (AIGCP) récemment ? Encore une fois, ce sont les coureurs, les équipes et l’UCI qui ont besoin du Tour de France, pas l’inverse.

On pourrait ajouter que les menaces de l’UCI sont vaines: quelle valeur aura un Championnat du monde si les coureurs français, italiens, espagnols, belges, autrichiens et luxembourgeois ne sont pas au départ? Dans ce bras de fer, on souhaite ardemment qu’ASO maintienne le cap qui, sans ouverture de l’UCI, ne peut qu’affaiblir cette organisation corrompue, jusqu’à sa disparition pure et simple, ce qui nous apparaît souhaitable. L’influence encore omniprésente d’Hein Verbruggen, un homme qui aura fait un tort immense non seulement au cyclisme mais aussi au mouvement olympique en général puisqu’il siège au CIO, est une des raison derrière le refus de l’UCI d’ouvrir le dialogue. McQuaid a récemment déclaré: "If we stand by and do nothing, we may as well close the doors of the office in Aigle". Nous n’attendons plus que ca, M. McQuaid, et le plus tôt sera le mieux pour le cyclisme.

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