Tous les jours, la passion du cyclisme

 

En déclin, le cyclisme sur route?

Voilà bien plusieurs mois que je m’interroge: le vélo de route serait-il en déclin?

Aujourd’hui, j’en ai acquis la certitude!

Comprenez-moi bien: je pense que le cyclisme est en expansion, une expansion soutenue. Le moteur de cette expansion n’est toutefois plus le cyclisme sur route comme c’était encore le cas il y a quelques années seulement. C’est aujourd’hui le VTT, le gravel bike, le cyclo-cross et le fat bike. Du vélo à toutes les sauces!

Je le vois tous les jours au sein même de mon équipe cycliste: les membres ne se contentent plus du seul vélo sur route. Ils roulent sur des chemins de gravelle, roulent en « fat » l’hiver, et plusieurs – dont moi – roulent désormais dans les trails, sur des VTT. Sans parler du cyclo-cross, dont la saison bat actuellement son plein au Québec.

Derrière cette tendance, plusieurs éléments selon moi. L’un d’eux est inquiétant, et rejoint les tristes événements vécus au Québec la semaine dernière: la sécurité routière.

Pour moi, il est évident que la hausse rapide du nombre de cyclistes sur route au Québec depuis une quinzaine d’années a exacerbé la tension entre cyclistes et automobilistes. Si beaucoup de ces derniers se sont ajustés et ont appris à respecter courtoisement les cyclistes, une fraction significative des automobilistes demeurent frustrés de notre présence sur les routes, et le font bien mal savoir.

Du coup, je vois autour de moi de plus en plus de cyclistes délaissant les routes tendues pour se réfugier dans les bois, dans les parcs, dans les trails, là où il est impossible de croiser une voiture. La paix, la sainte paix!

Le constat semble être le même en France. Je lisais récemment sur la création du mouvement « Mon vélo est une vie » dans l’Hexagone, mouvement créé au lendemain d’une tragédie comme celle de Clément Ouimet la semaine dernière au Québec. D’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, même problématique…

Hélas! on peut penser que d’autres accidents surviendront, les autorités réagissant – selon moi – trop lentement vis à vis des aménagements et de l’éducation à faire auprès de tous – cyclistes sur route comme automobilistes – pour améliorer les choses.

D’autres éléments interviennent assurément dans cette diversification de la pratique cycliste. Les vélos, très certainement, qui sont de plus en plus ludiques, faciles à piloter, confortables et efficaces. Je pense aux VTT « full suspension », ou encore aux freins à disque, voire aux pneumatiques dont les progrès sont évidents. La technologie démocratise la pratique, toutes les pratiques en fait, et c’est très bien.

Je pense également à l’explosion des événements, partout: circuit provincial de cyclo-cross, courses de « fat » l’hiver dont cette traversée du Lac Saint-Jean, multiplication des événements de type « gravel » comme les 100 à B7 le week-end dernier en Estrie, voire la création originale du « Quebec Singletract Experience« , une épreuve de VTT d’une semaine alliant belles rides à une foule d’autres expériences intéressantes, un peu façon Haute Route mais en mieux (selon moi!). Sans compter l’explosion des offres de pratique de VTT, partout, dans toutes les régions, les industries touristiques étant avides d’attirer une clientèle sportive, souvent assez à l’aise financièrement, et qui cherche à vivre des « expériences totales », incluant les à-côtés de la pratique.

Bref, pour moi, la tendance est claire et ne s’arrêtera pas de si tôt: le vélo de route se maintiendra certes, mais sa pratique diminuera au profit des autres pratiques cyclistes. Mon vélociste me le confirmait récemment: dans le haut de gamme, ses ventes de VTT dépassent largement celles des vélos de route cette saison!

Remarquez, c’est très bien pour le VTT, le cyclo-cross, le gravel bike et le fat bike! Découvrant moi-même actuellement les joies – et les chutes! – associées au VTT, je me réjouis de cette diversification de la pratique cycliste… même si j’ai une petite inquiétude persistante pour l’avenir du cyclisme sur route, ma discipline de prédilection.

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31 Commentaires

  1. mica

    Il serait dommage de voir disparaître le cyclisme sur route, ce mix parfait de sport aérodynamique et de sport de dénivellation, sorte de « duatlhon naturel ».
    Il est vrai que le déclin peut venir de l’ insécurité que les cyclistes doivent affronter et aussi et surtout des difficultés d’ organisation.
    Un probléme majeur est aussi l’ « exemple » que nous donne le cyclisme pro incitant peu les jeunes à venir vers ce sport.
    Cet exemple truffé de tricheries et d’ artifices de tous ordres n’ est pas incitatif. (dopage médical, dopage technologique, dopage aérodynamique….)
    Les coureurs n’ étant pas toujours les seuls responsables de certains de ces états de faits!
    La mondialisation du vélo , dont on nous rebat les oreilles semble marquer le pas.
    Au niveau loisirs, ce sport n’ interesse guère que les tranches d’ âges avancées, ou anciens sportifs perclus de douleurs ou blessures et venant vers un sport assis, infiniment moins traumatisant.
    A propos de sport assis, on pourrait évoquer un cyclisme « couché »…non, je ne plaisante pas,car,des vélos « couchés-carennés » permettent des performances étonnantes (prés de 93 Km dans l’ heure), n’ y aurait il pas là une voie d’ avenir, un peu exotique, mais certainement spectaculaire?
    Plus classique, la piste n’ a certainement pas dit son dernier mot et doit rester une discipline majeure, en revenant sur les épreuves en peloton trop nombreuses, lotteries dangereuses et sans intéret.
    Que le vélo se tourne vers des disciplines « nature » me semble normal, Vtt (ce n’ est pas tellement nouveau…), trail cycliste..pourquoi pas, mais là il y a un retard incommensurable pris sur la course à pied, et il faudrait des parcours « adaptés » et se pose aussi le probléme des incidents techniques (crevaisons, bris de frein ou de matériel, …)
    Je ne crois pas trop au « fat bike », tout au moins en europe, Québec peut étre?
    Bon, il doit exister d’ autres pistes à explorer.
    Mais espérons que notre bon vieux cyclisme sur route perdurera, tant en loisir qu’ en compét., par sa variété, il est unique, mais il doit vaincre ses démons.
    A propos, j’ avais un peu interpellé sur le final de Paris Tours, je n’ ai eu droit qu’ à une volée de pouces baissés, alors, ai je mal vu, est ce la berlue de ma part, ou bien serait il possible que je finisse par trop croire ce que je répéte souvent?
    la vidéo (dans You tube par exemple) me semble infiniment parlante pour ce qui est des abris!
    Quelques avis, un dialogue, une opinion m’ auraient interéssé , mais rien…encore une fois des pouces vers le bas.

  2. mica

    Toutes ces disciplines « alternatives » n’ exonéreraient pas, hélas, des mêmes risques de pratiques « déviantes », sauf le dopage aéro car si l’ on avance à 15 à l’ heure, l’ aspiration ne joue pratiquement plus.
    Mais rouler à 15 Km/ H est ce encore du vélo? Vélo vient de vélocité, donc rapidité ….adn de notre sport!

  3. Tchmil

    C’est un sujet très intéressant en tout cas.

    Il est clair qu’il y a une diversification des activités de loisirs et sportives dans nos sociétés. Chacun peut aller faire son marché selon ses goûts ou la mode.

    Les pratiques natures ont le vent dans le dos, répondant à l’insécurité sur les routes mais pas seulement : un parallèle est à faire entre la course à pied et le cyclisme qui suivent la même tendance à sortir dans les bois et champs. Quelques études sociologiques sont en cours pour expliquer la motivation à se tourner vers ces nouvelles activités. Et les fédérations d’athlétisme et de cyclisme essaient de répondre à cela : par ex., hier, j’ai appris que la fédération d’athlétisme a demandé à ce qu’un trail soit organisé en marge des championnats de France de cross-country l’an prochain.
    Mais les organisations privées ont bien senti le coup (comme avec les cyclosportives) et ont déjà un temps d’avance.

    Bref, autant de questions intéressantes pour nos « passions ordinaires » comme le dit un célèbre anthropologue.

    D’ailleurs (;) au statiscticien) il serait intéressant de voir les courbes d’évolution de la pratique cycliste depuis 10 ans auprès de la Fédération française de cyclisme, Cyclisme Canada ou la FQSC pour confirmer ou contredire nos impressions.
    Pour mon mémoire de M2 sur le cyclisme et ses organisations par exemple le nombre de licenciés en Bretagne-Pays de Loire se maintenait à un niveau élevé (mais ce sont des régions dynamiques en cyclisme, autant en organisations qu’en pratiquants). Il faudrait généraliser et voir si cela a évolué depuis le début des années 2010.

  4. alano39

    A mon sens le risque du cyclisme est la dispersion. trop d’épreuves risquent de lasser et de nuire à la médiatisation de ce sport.
    Pour ma part j’ai pu visionner cette semaine toutes les semi classiques italiennes, Binche Tournai Binche, Paris Tours. Soit en direct soit en différé.
    C’est presque trop et je vais au devant de conflits conjugaux.
    Blague à part, l’internationalisation a accouché d’un calendrier pléthorique et une multiplication des couvertures tv.
    Personnellement je suis comblé mais à terme ça risque de saturer le public.
    Le cyclisme a plutôt bien appréhendé l’internationalisation mais elle reste à contrôler et à hiérarchiser.
    Il est urgent de réguler les motos car elles sont trop nombreuses et donc trouver des moyens de filmer moins intrusifs. Le drone aide beaucoup mais il ne peut être la seule réponse. Il y a aussi les caméras sur les coureurs qui doivent être développées. Sur les montées ce serait intéressant et idem pour les descentes.
    Je tiens à saluer la présence des français en cette fin de saison et franchement je suis ravi de voir Pinot à ce niveau. La descente de Alaphilippe a été quelque peu éclipsée par celle de Nibali mais lui aussi a fait un sacré numéro.
    Le meilleur a gagné et Nibali a perçu les fruits d’une belle préparation mise à contribution de son expérience et de ses qualités intrinsèques. Il a fait la sélection dans les montées et consolidé sa domination dans les descentes. La victoire d’un attaquant complet au sommet de son art.
    Rien à redire c’est du bel ouvrage avec en plus une élégance qui nous fait oublier le spectacle que nous inflige Froome avec son buste raide, son regard rivé sur son ordinateur et ses coudes écartés comme un minime.
    Du cyclisme champagne avec des coureurs qui ont osé attaquer et se rendre coup pour coup.
    Idem sur Paris Tours avec le travail des Quick Step qui ne peut qu’emporter le respect. Quelle maîtrise de l’art de la course chez cette équipe. Des artistes dans leur domaine avec cette petite dose d’improvisation qui fait que l’absence de Gaviria est passée inaperçue. Quand je les vois courir j’ai l’impression d’assister à un véritable cours sur le cyclisme.

  5. mica

    Alano 39: oui, trop d’ événement tue l’ événement.
    3 grands tours (de 3 semaines chacun) + 5 « monuments » + des courses à étapes de plus ou moins 1 semaine, plus pléthore de « semi classiques »c’ est trop et cela dilue l’ intéret.
    Je partage ta vision d’ un trés beau Tour de Lombardie, par contre sur Paris Tours, il y aurait beaucoup a redire et ne pas trop s’ enthousiasmer sur la victoire des Quik Steep….
    Pour les drones, pourquoi pas, mais je ne connais pas bien cette technologie…
    Les caméras motos peuvent trés bien filmer de 3/4 arriére.
    L’ ardoisier (e), peut étre pas indispensable à notre époque…

  6. Yann

    La sécurité sur la route est probablement l’une des raisons du déclin du sport cycliste sur route, mais pas forcément la seule. Ce sport a déjà mauvaise réputation, par ses errements passés et encore actuels (on connait bien ici). Et puis, il ne faut pas se le cacher, le cyclisme n’est plus un sport de classes populaires, mais de cadres supérieurs, rapport aux prix des cadres (désolé pour le jeu de mots). Seuls les vieux passionnés (avec les moyens) et les dynasties (coucou les Rumsas) résistent, mais sinon, pas de quoi apporter une relève massive et pérenne.

    La sécurité par rapport aux voitures est cependant un vrai problème et pas seulement pour les cyclistes (sportifs) du dimanche. Les villes sont congestionnées et deviennent irrespirables et ce sont les personnes les plus fragiles ou à mobilité réduite (enfants (*), personnes âgées, handicapés, poussettes…) qui en souffrent le plus.
    Pour en revenir au vélo, il n’y a pas que la pratique sportive ou de loisir, il y a celle du moyen de transport. Si les villes étaient concues autour du vélo et des transports en commun, en permettant une interaction entre les deux (vraies voies cyclables, parking à vélo près des gares, transport possible en bus/tram/train), on ferait des progrès. Le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne (en partie) sont là pour montrer que c’est possible. Là-bas, c’est certe plat, mais la météo est souvent mauvaise, donc cette dernière excuse ne tient pas (« il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais vêtements »). En Suède aussi, on peut se déplacer en vélo toute l’année.

    J’avais lu il y a une dizaine d’année qu’en France que la distance moyenne domicile-travail était d’environ 4 km. Ca n’a pas du énormément évoluer depuis. Donc, en
    réalité, moins pour la grande majorité des personnes. On atteint parfois le ridicule avec un déplacement en voiture pour acheter sa baguette de pain à moins de 500m. Pourtant n’importe qui, en bonne santé, est capable de faire 4-5 km en vélo sans difficulté. Avec les vélo à assistance électrique, c’est même encore plus facile. Et en zone urbaine, on n’est pas forcément moins rapide qu’en voiture. Mais les gens prennent leur voiture sans réflechir, par automatisme. Les mentalités doivent évoluer.

    À mon avis, il s’agit d’un problème plus général qu’un problème de cyclisme sur route et il faudrait une véritable volonté pour mettre le vélo au centre des politiques de transport et d’urbanisme, que les gens soient incités à faire du vélo, que l’usage de la voiture soit limité dans les zones urbaines. L’acceptation des cyclistes sur la route n’en sera que plus grande et avec moins de voitures, le danger moindre.

    Bon, comme l’être humain passe son temps à se plaindre,
    le coursier ne se plaindra plus du danger des voitures, mais de celui des retraités en vélos électriques(**) qui envahissent les routes et, surtout, qui les doublent …

    Et ne pas oublier que si c’est le cycliste qui paie le plus lourd tribut en cas d’accident, certains cyclistes le cherchent bien aussi (feux grillés, rond-points à contresens…). À eux aussi d’améliorer leur comportement.

    (*) En Allemagne, la plus forte probabilité pour un enfant d’avoir un accident sur le chemin de l’école est … dans la voiture de ses parents.

    (**) Pas forcément un danger non négligeable, pour ceux qui débutent au moins. Ils passent de 10-15 km/h en croisière avec un vélo classique à 25-30 km/h sans avoir l’habitude de rouler si vite et sans les reflexes correspondants.

  7. Simon Julien

    Très bon sujet Laurent. Mon opinion est qu’il faut saluer cette diversification qui nous permet de mieux adapter la pratique de notre sport à notre climat. Je serai toujours un « roadie » mais je suis bien content de sortir le CX (depuis 5 ans) tôt au printemps et le VTT (depuis seulement 2 ans) à l’automne. Pour l’hiver, le FB m’ai laissé bien perplexe pas encore convaincu qu’il passera le stade d’une mode même si sa montée est exponentielle. Pour moi, y’a pas de doute, l’hiver sera toujours le ski de fond.

  8. missbecaneenfolie

    La complémentarité ou dirais-je alternance du vélo de route et VTT ou vélo de montagne ((enduro a remplacé la descente) est semblable à celle en hiver de ski alpin et ski de fond. Après quelques années, la mode (lié à relancer les ventes et $$) ou simplement, un peu d’ennui, fait que les pratiquants changent de  »sport ». Par le passé, les alternatives étaient limitées. Désormais, il y a plusieurs types de pratiques cyclistes comme tu le mentionnes qui ont décloisonné le cercle restreint. Au Québec, il y a eu le boom du patin à roues alignées. Bientôt, après le BMX, on ajoutera le cyclisme en salle et le cycle-ball! En hiver, raquette très tendance récemment comme en mode mineure, télémark ils ont remplacés par le ski hors piste.
    Ainsi, le cycle de hausse des ventes plafonne pour mieux rebondir quoique faudrait voir si les statistiques détaillent les nuances. Les données sur la compétition ne sont qu’une image de la pratique du vélo de route.
    Donc, phénomène cyclique, don’t worry Be happy!
    Tous esclaves pour dépenser?

  9. RoueLibre

    Il ne faut pas oublier le BMX Race…
    Personnellement pour avoir pratiquer le vélo de route en compétition dans des conditions de sécurités parfois vraiment limites à mon goût (circuit fermé beaucoup trop rare) et bien je dois dire que je me sens presque rassurer de savoir mon fils de 10 ans évoluer sur la piste de BMX plus tôt que sur la route au milieu de la circulation et ce malgré les risques que peu comporter cette discipline.
    Le vélo est avant tout une affaire de liberté. Quand notre liberté est réduite on cherche à s’évader sur d’autre chemin.
    A quand des courses de vélo de route au format Enduro comportant des spéciales chronométrés (monté, descente, sprint…). Oui mais la dimension tactique/équipe sera réduite à néant… Un grand sponsor va dynamiser tout ça… Vous m’excuserez c’est un peu en vrac.

  10. Stef

    Je seconde pour le BMX race. Plaisir assuré, et le risque de chute est proportionnel au niveau d’engagement, un peu comme l’escalade, alors il faut simplement être raisonnable. Mais avec un équipement de protection adéquat, on y trouve son compte.

    Papa et fiston (7 ans) peuvent se cotoyer en toute quiétude, même prendre les départs côte à côte. Au début, il faut être humble quant à ses aspirations; ne comptez pas faire les X games après un été, mais comme tout est à apprendre (même a 47 ans!), les possibilités sont illimitées. Et c’est fou ce que l’on peut se surprendre et progresser avec les heures passées en piste. En bonus, la camaraderie et l’ambiance familiale d’un Club, qui comme me l’a souvent fait remarquer ma conjointe, fait défaut dans le cyclisme de route, versant de plus en plus dans l’élitisme et la surconsommation. Personnellement, le dopage institutionnalisé a également contribué à la perte d’intérêt, bien que je continue à faire tant bien que mal une sortie par semaine (ou deux…) pour garder les jambes.

    Vous pouvez commencer en BMX avec un budget de moins de 1000 dollards, équipé des pieds à la tête moyennant que vous chassiez les aubaines et pouviez vous trouver une bonne monture usagée hors saison.

    Seul problème évidemment, la proximité d’une piste aménagée (vélodromes ou patinoires; même combat). Mais au Québec, les « pump tracks » sont en plein essort à proximité des grands centres urbains.

  11. Le Bourrin Ardéchois

    Il y avait, surtout, dans la pratique du vélo sur la route, le bonheur du voyage. 4 heures, une bonne centaine de bornes, déjà de quoi s’offrir une bonne visite le nez au vent, aller voir derrière la montagne, et celle d’après… C’était bien.
    Question sécurité, elle est où la ministre française pom pom girl qui s’est, on peut le dire maintenant, bien foutu de la gueule des cyclistes morts et gravement blessés et leurs entourages? Nos politiques sont juste au niveau des veaux de français qui se gargarisent de JO à Paris artificiels et corrompus.

  12. mica

    B.A. : Il est vrai qu’ une sortie de 40, 60 ou 100Kms(pour ceux qui le peuvent) sur route pas trop fréquentée reste un vrai plaisir, avec côtes selon possibilités.
    Pour la ministre, elle ne va pas résoudre tous les problémes en 3 mois, ni en 5 ans d’ ailleurs, ni en 10.
    Nous sommes condamnés à bien choisir nos itinéraires, et à « serrer les fesses », ou habiter un quasi désert…

  13. Edgar Allan Poe

    CQFD Bourrin Ardéchois, et je rajouterai un sacrément sentiment de liberté à enfourcher son vélo dès le plus jeune âge comme dit Rouelibre, et partir à la découverte du monde, même si ce n’est effectivement que derrière la montagne !
    Mais je parle d’un temps révolu : qui laisserait partir seul ou avec des amis de son âge, son enfant de 10 ans, faire 40 ou 50 kms sur les routes autour de chez soi aujourd’hui ?
    Voilà la réponse de Laura Flessel, ministre française des sports, – sur Twitter, en 140 caractères (!!!)- , à l’alerte des cyclistes concernant leur sécurité sur la route :
    « Je veux dire aux amoureux du cyclisme combien je suis sensible aux difficultés exprimées via leur pétition. C’est une alerte nécessaire » (1/2)
    « Je prends ce problème à bras le corps & je leur formulerai bientôt des propositions pour que le cyclisme reste un plaisir, pas un danger » (2/2)
    4 mois plus tard, rien n’a bougé, aucune nouvelle, aucune commission mise en place, aucune mesure retenue ni mise en oeuvre…mais les cyclistes continuent de mourir presque quotidiennement sur la route : 65 morts dans l’hexagone entre avril et juin 2017.
    La pratique se diversifie : c’est intéressant. Mais il y a des conséquences pas forcément positives :
    – les prix des matériels flambe, le cyclisme est devenu « un sport de dentistes et de chirurgiens « (les mêmes qui jouaient au tennis et au golf il y a 20 ans) : un enfant dont les parents gagnent le SMIC ne fera pas de vélo en compétition, que ce soit de la route ou du VTT. Merci le marketing …
    – n’avons nous pas à faire à des phénomènes de mode, comme la ruée vers le VTT dans les années 90, celle du jogging puis du Trail depuis quelques années. Qu’en restera-t-il dans 10 ans ?
    Enfin, réjouissons nous de l’engouement actuel…pas flagrant en France, en dehors de la mode des vélos électriques.
    @Yann : tu évoques les rd-points à contresens ? Il faut être complètement kamikaze pour se lancer dans ce genre de manoeuvre. Je n’ai jamais vu cela personnellement.

  14. nikko

    Rond-points à contre-sens ? J’ai déjà vu ça, à plusieurs reprises lors de différentes randos cyclo(touristes) du dimanche quand la sortie se trouvait à gauche.

    Sinon, le débat lancé par Laurent est intéressant. Le cyclisme sur route est-il en train de mourir ? Il s’agit donc du sport cycliste, sinon il aurait écrit vélo de route (la pratique du vélo).

    Un jour j’ai écrit dans un commentaire sur LFR que le cyclisme allait mourir, victime de ses travers actuels, le dopage, la fraude technologique, les oreillettes, les courses insipides et formatées.

    Après, on constate que le nombre de courses amateurs, les courses de villages, a considérablement réduit, le nombre de coureurs aussi, et je me demande comment on peut obtenir une élite mondiale digne de ce nom quand la base est si étriquée. Rappelons-nous les décennies précédentes où l’on trouvait des courses partout, des courses cadets de 40 coureurs, alors qu’au niveau départemental actuel ils sont deux ou trois…

    La pratique du vélo. Dans les grandes villes elle se développe, grâce notamment aux services de type vélib à Paris. Paradoxalement, hors des villes j’ai l’impression qu’elle diminue au rythme du vieillissement de la population des cyclotouristes.

    La faute, il faut le dire, à la dangerosité de la circulation routière. Elle a augmenté en nombre de véhicules, en vitesse des véhicules, et les automobilistes rechignent à lâcher la pédale. Ça plus les téléphones au volant, c’est souvent la cause des accidents.

    Comme vous je suis dans l’attente de ce que notre ministre nous proposera.

  15. Edgar Allan Poe

    Oui, Nikko. Je trouve aussi qu’en France, la FFC a une orientation affirmée, notamment au niveau des moyens financiers, sur la pratique de haut niveau, alors qu’elle néglige considérablement les jeunes, la pratique amateur et ne met rien en place pour favoriser les organisations locales comme celles dont tu évoques la multitude il y a encore une vingtaine d’années.
    Autour de chez moi, les clubs se comptent sur les doigts de la main, et les pratiquants toutes disciplines et catégories confondues aussi. La communauté de communes rurales dans laquelle je vis, et qui compte 45.000 habitants, n’a pas de club cycliste FFC, FSGT ou Ufolep. Il n’y a qu’un club cyclo-touriste.

  16. mica

    Nikko et EAP: vous avez parfaitement raison sur les points que vous évoquez.
    Je pense que le probléme est que le cyclisme n’ interesse absolument plus les jeunes, pas plus dans la pratique, qu’ en tant que « spectacle sportif ».
    Il faut dire que le spectacle est souvent affligeant et entaché entre autre de la trilogie des dopages (physio, techno, et aéro).
    Comme je le disais dans un post précédent, on se demande comment la France peut actuellement dégager une élite somme toute trés performante et pleine d’ avenir.
    On peut remarquer aussi que le cyclisme se perpétue beaucoup à travers une tradition familiale, cela peut étre un probléme car le « réservoir » peut se tarir .
    On ne compte plus les fils, petits fils, neveux d’ anciens coureurs dont certains prestigieux!
    Vous évoquez plus ou moins les decennies passées quand le cyclisme était plus vivant, on pourrait se souvenir du milieu du siécle dernier (années 50 ou 60), ou chaque fête de village avait sa course cycliste, avec typiquement 60 ou 80 coureurs au départ (en ttes catégories), malgrés les facilité de transport, on est trés trés loin de tout ça.
    Que peut faire la ministre pour améliorer la pratique, pas grand chose; elle nous promettra quelques Kms de pistes cyclables, totalement inadaptées à l’ entrainement ou même à la pratique sportive du vèlo, la compét., on ne peut l’ envisager là dessus. (on a un peu les mêmes problémes en roller, encore accentués p

  17. mica

    petit beug , erreur de touches:
    oui, vis a vis des pistes cyclables on a aussi plein de problémes en roller, accentués par la présence de gravillons, trous, branches, brindilles, revétement soulevé par des racines….vélos qui avancent à 12 Km a l’ heure, piétons indisciplinés et sourds(ceci quand en roller on peut potentiellement rouler à 35 Km à l’ heure).
    Bon, il n’ y a pas que le vélo qui a des problémes.
    Petite anecdote: il existe dans le sud ouest de la france une belle piste cyclable ouverte aux rollers, assez large, trés bon revétement….Hélas, il existe sur une vingtaine de Km des ponts qui enjambent des ruisseaux, trés bien, rien à dire…sauf que ces ponts sont réaliséés en lamelles de bois disjointes(esthétiques certes) si bien que les roues des roller ne peuvent les franchir sans encombre, il faut donc s’ arréter pour les franchir, en s’ acrochant à la rambarde… les roues de vélo ne subissent pas de probléme à ce niveau.
    C’ était aussi pour parler d’ autre chose….

  18. Yann

    @ Edgar Allan Poe:
    Au sujet des ronds-points à contresens, je l’ai observé dans les mêmes circonstances que celles mentionnées par nikko. Un fois, ca aurait pu finir très mal.

  19. toutouille

    Pour quiconque a déjà roulé sur les pistes cyclables de la hollande à travers tout le pays, puis a expérimenté les « pistes » de france, en agglo, ou même celles autour du lac d’annecy, on a bien un siècle de retard

  20. Edgar Allan Poe

    Je confirme Toutouille. Il va prochainement être créée une extension de la via Fluvia, reliant le Rhône à l’Auvergne. Aucune concertation sur un avis public n’est organisée. Aucun des utilisateurs potentiels liés aux milieux cyclistes n’est appelé à s’exprimer, et il y a fort à craindre que cette piste devienne la propriété des promeneurs du dimanche avec chien en liberté, et pseudo randonneurs avec bâtons de marche, ou enfants qui s’essaient aux rollers quand ils n’y jouent pas au ballon dessus.
    Il a aussi été créé près de chez moi, une piste cyclable très grossièrement gravillonnée, avec des passages au dénivelé très dangereux, qui était une ancienne « single track » de VTT, un chemin humide par endroit, qu’il a fallu élargir, et « assainir ». Au final, aucun routier ne va jamais dessus car gravillonnée et trop risquée, mais aucun VTTiste non plus car un VTTiste limite en général les portions bitumées dans sa pratique. Une gabegie publique, quand on sait qu’il a en plus fallu créer un tunnel sous une route départementale pour permettre le passage de la piste !
    Mais là encore, aucun cycliste usager potentiel n’a jamais été consulté dans le projet.

  21. mica

    EAP: c’ est bien ce que je dis, les pistes « cyclables » ne sont pas faites pour des cyclistes qui voudraient s’ entrainer, et encore moins pour des roller « sérieux » qui peuvent théoriquement atteindre 35 Km / H.
    les pistes sont « encombrées » par des promeneurs, des poussettes, des chasseurs(?), des chiens, des joggeurs etc ..etc..
    Aucune concertation lors de la conception (voir les ponts à revétement bois à claire voie infranchissables à allure normale pour les roller.

  22. nikko

    Et combien de fois sur une piste à sens unique (l’autre sens étant de l’autre côté de la route) se trouve-t-on face à un autre cycliste qui n’a rien compris ? Pistes le plus souvent non entretenues, où l’on trouve du gravier, des tessons de bouteilles, où le revêtement est lézardé et décollé du sol par les racines des arbres. Sûr que ça ne fait pas envie.
    Personnellement, le dimanche matin (pas en semaine, pas fou) je roule sur la route plutôt que sur la piste, et il y a toujours plusieurs automobilistes pour te rappeler avec force coups de klaxons et de signes de la main que je devrais me trouver sur la piste… Pour info, cette piste est indiquée par un panneau carré, ce qui signifie que c’est une voie conseillée, non obligatoire (contrairement au panneau rond) 😉

  23. Edgar Allan Poe

    On partage la même expérience des pistes cyclables, Nikko !
    L’entretien est bien souvent déplorable, à croire que les élus n’ont pas intégré le fait qu’il y aurait un coup d’entretien non négligeable une fois la piste construite. Sur la Via Rhona qui va des sources du Rhône dans le canton du Valais en Suisse jusqu’à la méditerranée, les racines d’acacias affleurent et la piste est rapiécée à beaucoup d’endroits. L’investissement pour les travaux de construction a certainement été insuffisant quand les fonds n’ont pas été employés à d’autres fins : ma ville devait être « desservie » par une voie cyclable périphérique de la Via Rhona, mais le maire s’est servi du budget provenant de l’Europe, pour construire un rond point – dangereux pour les cyclistes d’ailleurs – devant une école privée, au principe que la ville est trop vallonnée et qu’il faut être fou pour y faire du vélo !
    Dernière chose : la pratique du VTT est aussi périlleuse durant les 4 mois d’ouverture de la chasse, et notamment le dimanche en forêt…
    Pas simple !

  24. Yann

    Oups… Vu les derniers commentaires, j’ai finalement la chance de vivre dans une région où les aménagements pour cyclistes, quelque soient leur pratique, ne sont pas si mal, même s’il y a encore une bonne marge de progression.

    Une dernière réflexion sur le sujet par rapport à l’actualité: en ce moment, en France, passe une énième loi anti-terroriste liberticide qui n’empêchera pas le prochain barbu de se faire sauter au milieu d’une foule alors que rien n’est fait contre les « terroristes » du volant qui utilisent leur voiture comme une arme et qui sont pourtant bien plus meurtriers.

  25. Edgar Allan Poe

    Une autre pratique « dissidente » a été oubliée par Laurent : il s’agit du « home trainer » pratiqué en salle, avec un animateur pour travailler le cardio par exemple.Très prisé près de chez moi pendant les longs hivers plus forcément froids…mais longs…longs et humides !

  26. nikko

    Sans vouloir exonérer les conducteurs de véhicules motorisés, il est intéressant aussi de relever le relatif incivisme qui existe chez certains cyclistes, et je crains que ça ne calme pas les ardeurs de leurs détracteurs.

    Les feux, les stops, les priorités, les trottoirs ne sont pas toujours respectés, et non contents de se mettre en danger ils font prendre des risques aux autres usagers.

    Je ne dis pas que je n’ai jamais grillé un feu en vélo, c’est même souvent salutaire, mais il y a la manière. Pour certains c’est poussez vous de là que je passe, idem sur les trottoirs.

    Alors, il y a un gros boulot à faire sur les motorisés (qui portent le danger), mais aussi sur nous cyclistes, qui partageons l’espace public avec les engins motorisés et les piétons, quelques piqures de rappels ne seraient pas de trop, d’autant que nombre de cyclistes sont aussi des automobilistes et accessoirement des piétons.

  27. Concernant les risques liés à la sécurité routière, l’on peut aussi évoquer la tendance vers des véhicules motorisés de plus en plus larges, qu’il s’agisse de voitures ou de poids lourds.

  28. Edgar Allan Poe

    Associé aux nombreux rétrécissements volontaires des chaussées pour faire ralentir les autos comme les îlots directionnels, ou autres trottoirs-chicane…
    Bon…il est 17 heures, grand soleil : je mets mon cuissard, ou je table sur l’intégrité corporelle à 100%?

  29. lbi

    Mets ton cuissard. Il est 1000 fois plus dangereux de rester sur son canapé à faire du cholestérol…

  30. Tchmil

    Eric,

    plus larges peut-être mais surtout plus rapides !

    Les véhicules vont de plus en plus vite du fait de leurs conducteurs pressés mais aussi de constructeurs qui poussent vers le plus de cv.
    C’est un tout et c’est la responsabilité des politiques publiques de réguler cela.
    La cohabitation en ville est compliquée, mais en campagne ce n’est pas plus simple.

    Quand je double un cycliste je laisse toujours plus d’espace qu’il ne faut pour montrer aux automobilistes qui me suivent l’attention qu’il faut avoir (et avec clignotant pour doubler et se rabattre, là aussi sans « couper » le cycliste).
    * Et pour les groupes du dimanche matin sur les petites routes de campagne c’est par 2 en serrant le plus possible à droite pour laisser les autos passer. A deux, un coup d’oeil souvent derrière pour se renseigner si un véhicule n’arrive pas, et se rabattre pour laisser passer. Le dernier du groupe ou celui qui est côté route avertissant les autres du potentiel danger.

    En tant que cycliste j’essaie le plus souvent possible de remercier, en saluant de la main ou d’un hochement de tête, l’automobiliste qui m’a dépassé avec prudence. C’est parfois long et un peu mécanique, mais je trouve que c’est un signe de reconnaissance.
    Pour l’automobiliste qui ne respecte pas cette prudence c’est une main levée et quelques grognements (assez minoritaires toutefois).

    loin d’être un exemple, je trouve qui si 1 personne + 1 personne + 1 personne, etc… font ce qu’il faut eh bien ça pourrait faire la différence.

    (petit apparté, mais les cyclistes se saluent de moins en moins en se croisant. C’est pourtant pas difficile de répondre quand on fait un signe de main ou de tête. Signe de notre temps sans doutes…)

  31. Christian

    Les tats des fédérations sportives ne veulent pas dire grand chose sur la pratique du cyclisme. Elles sont significatives juste pour le côté compétitif et celui-ci est en déclin. Sur les coupes Quebec de velo de montagne, il avait envirpn 500 coureurs il y a quelques années. Ça diminue à chaque année et cette année il y a eu au moieux 300 coureurs. Mais si vous allez à Burke ou Vallée Bras du Nord, c’est noir de monde.

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