Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juillet 2020

Au taquet

T’es au taquet.

Ca roule vraiment fort. Tu t’accroches à la roue de devant. L’abri, surtout rester dans l’abri, ta seule planche de salut à ce moment-ci. Tu la perds, tu sais que tu passes par la fenêtre.

Toute ton énergie mentale ne s’emploie plus qu’à une seule chose: tenir jusqu’au prochain panneau jaune, là-bas au loin. Ca te suffit, et tu ne veux pas penser à la suite. Juste ce panneau jaune, c’est le seul objectif que tu peux avoir à ce moment. Tu ne penses même plus à tes enfants, juste survivre jusqu’à ce putain de panneau.

T’es au taquet.

Tout fait mal: les jambes assurément, mais aussi tout ton corps, une fatigue lancinante, générale. Et  ce tronçon de route est long, tu sais que ca va faire mal longtemps. Pas l’affaire d’un 30sec ou 2min, non, beaucoup plus long que ca. Mais tu ne lâcheras rien. Les bosses, les faux-plats ascendants ou descendants, plus rien ne t’importe: tu t’accroches, point.

Même pas capable de prendre ton bidon pour boire, ca va trop vite. Tu te tourmentes: faudrait pourtant boire un coup, à cette allure les cartouches se grillent vite. Mais le choix est vite fait entre prendre le bidon et perdre la roue, ou garder la roue sans le bidon…

T’es au taquet.

Arrive le panneau jaune. Plus vite que tu penses! Done, check. Tu te surprends alors d’en redemander: allez, jusqu’à l’autre panneau là-bas, au loin. Fuck le bidon. Tu ne lâcheras rien. Même allure, même souffrance. Tu es capable de le prendre. Les jambes tournent. Le moteur fonctionne. Fait chaud, mais tu n’en as cure: get the job done.

À un moment, généralement aux deux-tiers du tronçon, l’overdrive embarque. Tu te jases: je vais le finir ce tronçon. Je suis capable. Je ne lâcherai rien. Pas enduré tout ca pour m’écrouler maintenant… Alors tu remets une dent. Et tu serres les autres.

T’es au taquet, mais tu adores ça.

Et tu termines avec le plus incroyable des sentiments en sport: putain, je pensais jamais être capable de rouler aussi vite, aussi longtemps. Tu te surprends des chiffres, les watts stratosphériques pour toi. Tu es Eddy Merckx, l’espace d’un instant. Et ca fait du bien.

Jusqu’à ce que ton KOM sur Strava soit explosé par un(e) autre… Pas grave, t’iras le rechercher, quitte à mourir une nouvelle fois sur ton vélo.

T’as l’habitude maintenant. Et c’est pour ca que tu progresses encore.

Les pros à l’entrainement…

Et oui, c’est bien Bjarne Riis que l’on voit entrainer les coureurs NTT du côté de Lucca!

L’offensive BMC

La marque suisse de vélo BMC a récemment dévoilé son nouveau TeamMachine SLR-01, fleuron de la gamme. Un vélo très intégré, au look épuré, dans l’ère du temps: à ce vélo originalement destiné à la grimpe, on lui greffe en 2021 un petit caractère « aéro » bien à la mode.

Fait intéressant, le cadre est livré avec ses propres porte-bidons, intégrés pour maximiser l’écoulement de l’air.

Le produit semble très réussi. Surtout que BMC s’est soucié des détails: le vélo viendrait avec les fameuses roues DT Swiss PRC1100 Dicut Mon Chasseral. Du très beau matos de pointe.

BMC semble vouloir monter en régime l’an prochain pour défendre voire augmenter ses parts de marché face à la concurrence féroce des géants de l’industrie que sont Trek, Specialized, Cannondale et Giant.

Selon le site Matos Vélo, BMC équipera l’an prochain l’équipe française WorldTour AG2R – La Mondiale qui roule actuellement sur des vélos Eddy Merckx. L’équipe pourrait voir partir Romain Bardet sous d’autres cieux (SunWeb?) et pourrait accueillir en échange Greg VanAvermaet, dont son équipe polonaise CCC est en grande difficulté financière suite à la crise de la Covid-19. Si cela se confirmait, il est possible que le focus d’AG2R – La Mondiale serait davantage les classiques l’an prochain, fort d’un Olivier Naasen dans ses rangs.

Chose certaine, la guerre commerciale est actuellement féroce au plus haut niveau. Trek a dévoilé il y a peu de temps son nouveau fer de lance, l’Emonda 2021. Specialized serait sur le point de dévoiler un nouveau Tarmac auquel on aurait donné une touche aéro là encore. Il sera intéressant de surveiller les coureurs de Deceuninck-Quick Step et de Bora-Hansgrohe dans les prochaines semaines, les coureurs utiliseront probablement les nouveaux vélos 2021.

Et tous ces vélos sont évidemment avec freins à disque ; ça sera désormais difficile d’éviter un transfert vers cette technologie dans les prochaines années pour ceux qui, comme moi, roulent toujours avec des freins à étrier.

On trouve assez facilement les vélos BMC au Québec. Vélo Cartel situé à Québec annonçait récemment qu’ils auront ces vélos en 2021, et on devrait donc en voir régulièrement sur nos routes.

Le prix? Si vous demandez, c’est que c’est trop cher pour vous!

Pas de GP de Québec et Montréal en septembre

La nouvelle est arrivée ce matin de l’organisation des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal: ces épreuves WorldTour n’auront pas lieu en septembre prochain.

Une décision responsable et qui ne surprendra pas beaucoup tant les défis apparaissaient colossaux  afin de faire traverser l’Atlantique au peloton pro ainsi que tout son personnel encadrant. La quarantaine, en particulier, n’était pas une option viable. La logistique des épreuves en sol québécois, notamment la gestion du public, apparaissait également difficile.

Le Critérium national est également annulé cette année.

Maudite Covid-19!

Les deux épreuves seront toutefois de retour au calendrier UCI en 2021.

Le calendrier de courses professionnelles de l’UCI sera donc essentiellement européen au cours des prochaines semaines. Il faudra voir comment cela va se passer: il n’est pas exclu que même en Europe, des courses soient annulées, selon les foyers d’éclosion de nouveaux cas de Covid-19. Déjà, certaines équipes comme Androni ou Gazprom ont annulé leur participation initialement prévue à des épreuves prochaines comme le Sibiu Tour en Roumanie.

Livigno, paradis de l’entrainement!

Livigno, située dans la région de la Valtellina en Italie (province de Sondrio, Lombardie), est décidément devenue une ville incontournable pour les amateurs de sports d’endurance.

On sait depuis un moment que Livigno attire de très nombreux fondeurs qui y viennent préparer leur saison de course et ce, dès la mi-octobre. Même l’équipe norvégienne de Klaebo et Johaug y sont débarqués en octobre 2019, y trouvant un lieu d’entrainement de qualité et qui présente l’énorme avantage de l’altitude.

Livigno est en effet situé à environ 1800m d’altitude, parfait pour faire quelques globules toujours très utiles!

Le plus titré des fondeurs canadiens, le Québécois Alex Harvey, s’y est entrainé tous les ans dès qu’il est passé junior sur l’équipe canadienne. C’est également souvent à cet endroit qu’il se ressourçait entre les courses durant la saison.

On y pratique également, en été, le roller-ski, un sport qui gagne rapidement en popularité. Les norvégiennes y ont séjourné pour cela durant l’été 2019, le reportage photo est ici. Ouf!

Plus récemment, Elia Viviani, le sprinter désormais chez Cofidis, s’y est entrainé pendant un mois, question de profiter des bienfaits de l’altitude certes, mais aussi des cols tout près comme le Stelvio ou le Gavia, parfaits pour faire de la force. Il y a notamment préparé le prochain Milan SanRemo.

Les coureurs pro lorgnant du côté de Livigno pour des stages d’entrainement sont de plus en plus nombreux. Livigno est en passe de devenir l’équivalent italien de Gérone, en Espagne. Mais bien sûr, en plus petit, avec l’altitude en plus.

Plus encore, Livigno s’inscrit comme un paradis unique en Europe pour la pratique du vélo de montagne, et attire de plus en plus d’athlètes de ce sport. La Canadienne Emily Batty y séjourne régulièrement pour préparer ses courses.

À ne pas manquer, ce magnifique – je pèse mes mots – reportage sur la pratique du vélo de montagne à Livigno. Vraiment bien fait!

Bref, Livigno, c’est à mettre sur votre bucket list des prochaines années! Les choses se passent.

Les Canadiens à l’honneur sur le Tour de France virtuel

C’était organisé au profit d’organismes caritatifs, le Tour de France virtuel.

Six étapes, trois week-end, sur la plate-forme Swift.

Et les coureurs canadiens s’y sont distingués!

Pier-André Côté, 2e de la 1ere étape.

Matteo Dal-Cin, vainqueur de la 3e étape.

Et Mike Woods, vainqueur de la 5e étape, l’étape-reine de ce programme, se terminant au « sommet virtuel » du Mont Ventoux.

Pour ce dernier, c’est un jalon majeur dans sa reconstruction suite à son accident en début d’année où il s’est fracturé la jambe. Woods vient de prouver à tout le monde – ses patrons en premier lieu! – qu’il est en forme, et donc sélectionnable pour le prochain Tour de France. Son programme de reprise inclut les Strade Bianche, Milan SanRemo et Il Lombardia. Je pense qu’on pourrait ensuite le voir sur le Dauphiné Libéré qui sera LA course de préparation au Tour cette année.

En tout cas, y’a pas à dire, les coureurs canadiens ont les watts sur home-trainer, sur des durées qui n’excèdent pas l’heure d’effort.

Dans le « vrai » cyclisme, les choses sont toutefois différentes. Plus compliquées. Il faut savoir générer des watts, mais après 6h de course. On s’ennuie de Montréal-Québec, une course élite au Québec qui couvrait plus de 240 bornes…

Mais pour l’heure, il faut se réjouir: les coureurs canadiens ont bien faits, ils ont montré que le cyclisme canadien existe et qu’il présente un beau potentiel. Les directeurs sportifs européens feraient bien de regarder un peu plus de ce côté-ci de l’Atlantique, il y a actuellement de nombreuses pépites qui ne demandent qu’à ce qu’on leur donne une chance au plus haut niveau.

James Piccoli a été désigné leader d’Israel-StartUp Nation sur le prochain Tour de Pologne, une autre occasion pour le cyclisme canadien de briller. On suivra ca de près!

La pépite Julien Gagné

Vous vous rappelez de Frank Vandenbroucke? Ce coureur belge longiligne, perclus de classe, on dit encore de lui aujourd’hui que c’est le seul coureur à avoir monté La Redoute sur la plaque lors de Liège-Bastogne-Liège, c’était en 1999. Les images sont ici.

Mercredi dernier, ben j’ai roulé avec Frank Vandenbroucke.

Ou plutôt sa version québécoise: Julien Gagné.

C’était à l’occasion d’une sortie comme je les aime: 185 bornes depuis Sherbrooke, rejoindre l’observatoire du Mont Mégantic, remonter au Mt St-Joseph juste après (tant qu’à y être…) puis retour. Juste Julien et moi.

Deux Sherbrookois en cavale!

Mais revenons à Julien. 25 ans. Ex-coureur chez Garneau, puis chez Silber, ca vous situe le bonhomme.

Un gros, gros moteur. J’ai rarement vu ça, en fait une seule fois jusqu’ici (je tairai son nom, mais les connaisseurs savent qui il est!): un type qui roule à 45km/h sans forcer. Pendant des heures! Sur le retour, 120 bornes dans les jambes, on s’est fait La Patrie-Cookshire tous les deux à plus de 40 de moyenne, malgré les bosses. Je vais être honnête : surtout grâce à Julien!

Il m’a confié les chiffres, mais j’avais déjà tout compris dès les premiers instants à le voir sur son vélo: 85 de VO2max. Quand tu sais que Lance Armstrong était à 84, tu te dis que tu es en présence d’un surdoué.

Opéré de l’artère iliaque en début d’année, cet ennui a plombé ses dernières années – et ses résultats en course – car le problème n’a pas été facile à identifier. Aujourd’hui de retour sur ses deux jambes, je peux vous dire que ça envoie!

Une moto.

L’autre drame de Julien, c’est le néant intersidéral du cyclisme sur route élite au Québec, au Canada et aux États-Unis en ce moment. Que reste-t-il? Rien! Pas la moindre équipe élite au Québec. Ni au Canada. Aux États-Unis, on les compte sur les doigts d’une seule main. En fait, une chance que l’équipe Rally est toujours là… nos meilleurs Canadiens y évoluent presque tous, les Ryan Anderson, Rob Britton, Pier-André Côté, Matteo Dal-Cin, Adam de Vos et Nickolas Zukowski. Adam Roberge est  « isolé » chez Elevate KHS.

Plus de courses non plus: exit le Tour de Californie, exit Philly, exit tant d’autres courses élite.

Je l’ai souvent écrit sur ce site ces derniers mois et Adam Roberge me le confirmait en novembre dernier, les Hugo Houle, Antoine Duchesne, Mike Woods, James Piccoli voire Guillaume Boivin sont les vedettes qui cachent un grand désert derrière. La relève est actuellement sacrifiée, et les lendemains seront difficiles pour le cyclisme sur route au Québec et au Canada. Plusieurs de nos ex- et meilleurs coureurs pro actuellement ont bénéficié de structures semi-professionnelles pour percer, notamment l’équipe Spider-Tech ou encore Garneau il y a quelques années.

Aujourd’hui, rien. Cyclisme Canada investit dans la piste, et les événements de type cyclosportifs ou gravel ont la cote. La route demeure présente certes, mais nombre de pratiquants se tournent vers les sentiers en forêt, loin de la difficile cohabitation vélos-autos.

Pour Julien comme pour d’autres coureurs de la relève ici au Québec, c’est un drame énorme. Vous faites quoi?

Alors Julien roule! 13 000 kms dans les jambes depuis le 1er mars dernier. Des sorties solo de 330 bornes à plus de 37 de moyenne, excusez-du-peu. Une forme olympienne. Et le souhait de se trouver rapidement une équipe de DN1 en France ou en Belgique pour la saison prochaine, question de prouver qu’avec ses deux jambes en bon état de marche, il peut se distinguer au plus haut niveau.

Je n’en ai pas le moindre doute. Et je sais de quoi je parle.

La reprise des courses: on y est presque!

Encore quelques jours et on y sera: la reprise des courses cyclistes professionnelles. À moins que le virus de la Covid-19 ne reprenne de plus belle avec une 2e vague si crainte, car potentiellement plus importante que la première… Des inquiétudes existent actuellement, notamment du côté des États-Unis, mais aucune course n’y est prévue.

Le calendrier, très concentré, permettra de faire un bon rattrapage pour les fans! Voyez un peu les grandes dates à retenir:

23 juillet: Sibiu Tour de Roumanie

28 juillet: Tour de Burgos

1 aout: Strade Bianche / Route d’Occitanie

5 août: Milan Turin / Tour de Pologne

8 août: Milan SanRemo

12 août: Critérium du Dauphiné Libéré

15 août: Il Lombardia

18 août: Giro dell’Emilia

19-21 août: Championnats nationaux

25 août: Bretagne Classic

24-28 août: Championnats d’Europe

29 août: le Tour de France

7 septembre: Tirreno-Adriatico

11 septembre: GP de Québec

13 septembre: GP de Montréal

20-27 septembre: Championnats du monde

30 septembre: Flèche Wallonne

3 octobre: le Tour d’Italie

4 octobre: Liège-Bastogne-Liège

10 octobre: Amstel Gold Race

11 octobre: Gent-Wevelgem / Paris-Tours

16 octobre: GP de Wallonie

17 octobre: Coppa Sabatini

18 octobre: Tour des Flandres

20 octobre: le Tour d’Espagne

25 octobre: Paris-Roubaix

Avec un tel calendrier et en l’absence de courses depuis des mois, bien malin qui pourra dire quels sont les coureurs qui seront à surveiller de près sur chaque événement. Les courses cette saison risquent fort d’être plus ouvertes que jamais, ce qui devrait donner lieu à du beau spectacle. À noter que le Tour d’Espagne se terminera le… 8 novembre prochain, ce qui raccourcira l’intersaison pour certains coureurs.

Les GP de Québec et Montréal

Auront lieu, ou pas? Côté logistique, il y a tout de même beaucoup de monde à déplacer d’Europe… et probablement une décision finale à prendre plusieurs semaines avant les événements (donc bientôt). Et quels regroupements autorisés pour voir les courses sur le bas-côté de la route? Le port du masque obligatoire pour tous les spectateurs?

Dans le contexte actuel, je ne suis pas très optimiste, mais je croise les doigts pour que ça fonctionne!

Moi et mon vélo

« It’s a tool that gives you pleasure.  And that’s why cycling still grabs me on. It is such a good feeling. And it’s dynamic, and social… it’s a magical sport. »

La passion, cet état affectif intense et irraisonné qui domine quelqu’un.

La vie n’épargne personne. Avec les années qui s’enchainent, bien malgré toi, tu le réalises davantage.

Parfois, t’as rien vu venir.

Même aux heures sombres, tu as toujours regardé ton vélo. Pourquoi, tu ne le sais pas. Il a toujours été là, invitant. Irrésistible même. Remonter dessus. Allez, juste un effort.

Premiers tours de roues. Pénibles. Puis la magie s’opère, toujours. La liberté retrouvée, tu prends de la vitesse et du coup laisse tes soucis derrière, tu avances de nouveau. Pas loin, pas vite peut-être, mais tu avances. L’effort physique si propice à faire le plein d’acide lactique crée le vide en toi… ta tête est ailleurs, concentrée sur ce bitume qui défile sous ta roue. Éviter une crevasse. Changer de braquet.

Ta tête est ailleurs durant… et tu t’étonnes, aussi après. Le moment perdure. Vidé de ta sortie, des rideaux devant les yeux, tu y vois pourtant plus clair. Changer de braquet. Changer de vie.

La vraie passion du vélo, c’est de réaliser que tant qu’il est là, tant que tu veux l’enfourcher, tu n’es jamais vraiment tout seul, tu peux tout affronter parce que ce vélo te permet une chose, soit de toujours revenir à l’essentiel: produire un sens et du bonheur dans ta vie.

Et c’est tout ce qu’il te faut en ce moment.

À mes amis du peloton FQSC, Dieu que vous me manquez!

La mode Everesting

Décidément, la Covid-19 a toute sorte d’effets insoupçonnés, dont celui d’avoir augmenté considérablement la mode de « l’Everesting ».

L’Everesting: faire 8 848m de dénivelé en une seule sortie, en répétant une ascension locale le nombre de fois requis.

Il existe même un site web dédié à l’Everesting, et qui vous garantit la gloire de faire partie du « Hall of Fame » de ce genre d’exploit.

Plusieurs coureurs pro s’y sont frottés. Alberto Contador vient de battre le record pour couvrir ces 8848m de dénivelé, 7h27. Il appartenait à un autre pro, Lachlan Morton de chez Education First, là encore établi récemment (7h32).

Pour établir son record, Contador a gravi 78 fois une petite bosse près de Ségovie en Espagne, solo, à l’abri des regards. C’est souvent le cas: les tentatives se font grâce à des initiatives personnelles, loin du public. En gravissant à de très nombreuses reprises une cote, ce qui permet de bien contrôler le dénivelé, et de faciliter la logistique, notamment du côté des ravitaillements.

Rappelons que le Canadien James Piccoli a récemment gravi 100 fois la cote Camilien Houde à Montréal, pour un total d’un peu plus de 12 500m de dénivelé, soit 322 kilomètres et 15h de selle. C’est fou!

Chez les femmes, la talentueuse et sympathique Emma Pooley détient le record de l’Everesting, établi en 8h53 en Suisse récemment. Là encore, faut le faire!

Au Canada, le record pour l’Everesting appartient au jeune champion canadien junior du chrono, Jacob Rubuliak, en 9h33. Le record a été établi sur Knox Mountain près de Kelowna en Colombie-Britannique.

Up to the challenge?! Je peux imaginer pas mal de cyclistes québécois qui pourraient avoir une réelle chance de s’illustrer dans ce genre de défi. Ce ne sont pas les cotes qui manquent au Québec!

Rafraichissant!!!!! Mais aussi vrai!

Le petit video du week-end… génial, le gus! Bisous à Marion!

Quel Tour pour Chris Froome?

Ca n’a surpris personne tant les rumeurs étaient persistantes depuis plusieurs semaines déjà: Chris Froome, 35 ans, rejoindra en 2021 la formation Israel Start-Up Nation, formation qui compte en son sein trois Canadiens: Guillaume Boivin, Alexander Cataford et James Piccoli.

Chris Froome fera donc encore partie d’Ineos en août prochain, alors que le Tour de France s’élancera de Nice.

Cela pose LA question: quel Tour pour Chris Froome?

Sera-t-il même au départ pour Ineos? Vu l’annonce de son départ, on pourrait en douter! Si Richard Carapaz a déjà été désigné leader sur le Giro, on pourrait être tenté d’y aligner aussi Froome, question d’avoir un leader de rechange…

Je pense toutefois que Froome sera au départ du Tour pour Ineos, qui s’y présentera avec pas moins de trois leaders: Bernal, Thomas et Froome. Les enjeux sont tellement énormes aujourd’hui qu’Ineos verra assurément dans la présence de ces trois coureurs une garantie que le Tour ne peut pas lui échapper, même en cas d’imprévus comme des chutes, fréquentes en première semaine. On aura des leaders de rechange, et si les trois sont pleinement opérationnels, on sait que Bernal est probablement aujourd’hui le plus fort des trois, garantissant une « hiérarchie naturelle » entre eux.

Froome poursuit par ailleurs une cinquième victoire sur le Tour, ce qui lui permettrait d’entrer dans le sélect « Club des cinq » avec Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain. Cette perspective le motive très certainement, et il sera revanchard afin de prouver au monde entier qu’à 35 ans et après un an d’arrêt suite à sa chute sur le Dauphiné 2019, il n’est pas encore fini. J’ai toutefois de sérieux doutes face à la concurrence!

Vers un podium entièrement Ineos en septembre prochain à Paris? Pas impossible!

Israel Start-Up Nation en hausse

Mine de rien, l’équipe israélienne qui a connu des débuts modestes en 2015 présente désormais une formation de premier plan en WorldTour, avec l’arrivée de Froome pour 2021 bien sûr, mais aussi déjà dans les rangs des coureurs comme Dan Martin, Alex Dowsett, André Greipel, Ben Hermans, Daniel Navarro, Nils Politt ou encore Davide Cimolai.

Espérons que l’équipe pourra conserver son intérêt pour les coureurs canadiens, les débouchés pour ces derniers étant rares actuellement au plus haut niveau.