On y est, le premier grand tour de la saison 2019, le Giro.
Ca débute demain par un prologue du côté de Bologne, un prologue pas tout à fait conventionnel d’ailleurs, 8km avec une belle ascension dans les deux derniers kilomètres. Sur ce genre de parcours, deux solutions pour la gagne: ou bien c’est un rouleur qui passe bien les bosses comme Tom Dumoulin, ou bien c’est un homme en forme comme Primoz Roglic. Victor Campanaerts? Je n’y crois pas.
Comment regarder le Giro depuis le Canada?
Pas simple cette année, la chaine télé RDS ne retransmettant pas la course. Il faudra se tourner vers des sites payants comme Fubo.tv ou Flobikes. Sinon, il faudra se fier à des sites qui proposent des livestream comme Steephill, Cyclingfans ou Tiz.Cycling.Live qui marchait bien sur la récente période des Classiques d’avril.
Les Canadiens
Un seul en course, Guillaume Boivin pour Israel Academy. Boivin est en bonne condition cette année, et je pense qu’il aura la confiance de son équipe. Plusieurs étapes au final compliqué pourraient lui convenir je pense, alors il faut y croire. Let’s go Guillaume!!!!
Education First a annoncé il y a quelques jours que Mike Woods ne serait finalement pas au départ, alors qu’on l’annonçait sur la course en décembre et janvier dernier. Changement de stratégie? Assurément oui. On veut probablement avoir Woods sur le prochain Tour de France aux côtés de Rigoberto Uran, question de ne pas se louper. Deux leaders sur une telle course valent mieux qu’un seul.
Le parcours de ce Giro
Pour moi, un parcours difficile, montagneux, avec notamment trois chronos (le prologue à Bologne, le deuxième vers San Marino lors de la 9e étape et le dernier le jour de l’arrivée à Vérone lors de la 21e étape) compliqués, chaque fois présentant de la pente. Ce genre de chrono est toujours difficile à négocier, tu dois garder du jus pour la bosse tout en ne perdant pas de temps sur les portions plus roulantes.
L’étape-reine? La 16e assurément entre Lovere et Ponte di Legno, 226 kilomètres excusez-un-peu, par delà les cols de la Presolana, du Gavia et du Mortirolo. La grande lessive! et on abordera le redoutable Mortirolo au km 186 de l’étape, putain, ca va faire très, très mal. Spectacle garanti, vous ne voulez pas manquer ca, sous aucun prétexte. Le Mortirolo les amis, pour l’avoir refait l’an dernier lors de la cyclo Gavia&Mortirolo, ce n’est pas une partie de plaisir…
Sinon, il y a quelques autres belles étapes à surveiller.
La 6e étape d’abord, avec une ascension dans le final vers San Giovanni Rotondo. Le style d’arrivée piégeuse, que les leaders qui jouent le général appréhendent, surtout après quelques étapes passées sur de gros braquets.
La 13e étape bien sûr, avec son arrivée en altitude à Ceresole Reale, au terme d’une ascension d’au moins 20 bornes et une longue approche en faux plat.
La 14e étape entre Saint-Vincent et Courmayeur sera également très excitante, seulement 131 kms mais pas un mètre de plat, 4 cols à franchir dont le premier après seulement… 13 kms de course! De quoi lancer les hostilités très tôt, et donner envie aux coureurs qui n’ont qu’une distance modeste à parcourir durant l’étape.
Les 17e et 19e étape présentent également une arrivée en altitude, la première à Anterselva, l’autre à San Martino. Chaque fois des étapes pas très longues, mais avec un final difficile à négocier.
La dernière grande étape sera la 20e, 193 kms entre Feltre et le fameux Croce d’Aune, zéro plat, un passage à plus de 2400m d’altitude sur le Manghen, de quoi décanter la course sur des organismes déjà bien fatigués. Si le maillot rose n’est pas encore bien accroché, ce sera passionnant.
Bref, un bien beau Giro qui devrait commencer assez peinard pour les grands leaders avec quelques étapes de « mise en jambes » dévolues aux sprinters en première semaine, avant d’attaquer les choses sérieuses avec le deuxième chrono. À partir de là, faudra répondre présent quasiment tous les jours.
Les favoris
Pour moi, deux noms: Primoz Roglic et Tom Dumoulin.
Primoz Roglic parce que c’est l’homme en forme et que ses capacités semblent monstrueuses. Le Tour de Romandie est là pour nous montrer que l’homme n’entend pas lésiner.
Tom Dumoulin, parce que ce parcours lui convient bien, surtout les chronos où il pourrait faire la différence. Roglic demeure toutefois un sacré client. Pour battre Roglic, c’est en 3e semaine que Dumoulin devra être bon.
Derrière, quelques autres coureurs peuvent rêver de s’imposer: Vicenzo Nibali, qui présente l’expérience des grands tours difficiles, Simon Yates, ainsi que deux espagnols, Mikel Landa et Miguel Angel Lopez. Ces deux derniers ne présentent toutefois pas de vraies garanties sur leur état actuel de forme.
À part ces six coureurs, oubliez ca pour le général!
Personnellement, je mise Dumoulin.