Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mars 2019

GlobalDRO, le site indispensable

Je ne comprends pas pourquoi nos fédérations cyclistes n’y ont pas pensé, n’en ont pas parlé.

C’est par l’intermédiaire d’un petit vidéo diffusé par Triathlon Québec que j’ai découvert ce site d’une grande utilité pour nous, sportifs amateurs.

GlobalDRO, c’est un site qui nous permet de vérifier si un médicament figure sur la liste des produits interdits pour le sport que l’on pratique.

C’est pas compliqué, t’a un putain de rhume qui te pourrit la vie depuis une semaine. Tu veux prendre du Advil ou du Benylin pour te soigner mais comme moi bien sûr, tu ne veux pas risquer quoi que ce soit quant à un contrôle antidopage hors compétition.  Même si à notre niveau, on a plus de chance de gagner à la lotto 6/49 que d’être visé par un tel contrôle…

Ben c’est pas compliqué mon chum, GlobalDRO.

Avec ce site, plus d’excuses!

C’est très bien fait, simple d’utilisation, clair et très pratique. Tu entres ton statut (athlète, entraineur, etc.), ton sport (le cyclisme et le ski de fond y figurent, pas de souci!) et le nom du médoc, et c’est parti mon kiki. Le site te dit si c’est utilisable en compétition, et hors compétition. On y donne quelques détails supplémentaires également.

À mettre dans vos bookmarks sans hésiter!

Sans titre. Sans mot.

Milan SanRemo: Alaphilippe en patron

C’est un Milan SanRemo au scénario classique auquel on a assisté samedi dernier, mais qui nous a offert un beau final. Sept coureurs se sont extirpés de la masse au sommet du Poggio, une belle échappée royale avec Alaphilippe, Kwiatkowski, Valverde, Naesen, Sagan, Van Aert et Trentin.

Bien malin qui pouvait alors dire qui allait gagner… et je trouvais personnellement Sagan bien facile. Et quoi dire de ce vieux briscard de Valverde, toujours là à la fête!

Les deux dernières heures de course sont ici, ca vaut la peine.

Au terme de la descente du Poggio, trois hommes ont même pu rentrer, très certainement menés par ce diable de Nibali dans la descente. Mohoric et Simon Clarke avaient flairé la bonne affaire du jour! (remarquez, Bonifacio n’a pas fait une descente dégueu de la Cipressa, sur le vidéo ça commence à 1:39:40, vraiment de belles images d’un bon descendeur… maman, je descends comme ça moi aussi le col de la Croix Fry, hein Plasthmatic?!!)

Je sais pas vous, mais j’ai trouvé Alaphilippe impérial de lucidité, de maîtrise et de sang-froid dans les deux derniers kilomètres. Ce n’est jamais facile à gérer, ces foutus deux derniers kilomètres sur Milan San Remo: tu ne veux pas que ça rentre derrière, tu veux pas lancer de trop loin, tu veux gérer le jeu du chat et de la souris, bref, c’est compliqué lorsque tu es ainsi en petit comité.

Mais pas pour Alaphilippe samedi: en gros, il a sauté sur tout ce qui bougeait, Mohoric en faisant notamment les frais. Bref, une véritable attitude de vrai patron selon moi, façon Bernard Hinault: « je vais vous montrer comment ça se gagne, une course cycliste« . Clair, net et précis. Rien à ajouter.

Chose certaine, Alaphilippe était assurément sûr de lui, de ses jambes pour le sprint final. Il avait pourtant la pression, celle notamment de son équipe qui avait fait le boulot au pied du Poggio pour préparer sa cacahuète qui n’a pas manqué de survenir sur le haut de la bosse.

Alaphilippe est aujourd’hui numéro un mondial, et on se demande désormais où il s’arrêtera tant tout lui semble facile depuis ce maillot à pois ramené à Paris en juillet dernier. Il a simplement loupé ses Mondiaux, mais ca arrive sur le parcours d’un champion. Il est en tout cas de prendre une sacré dimension, et se pose désormais comme meilleur coureur français devant Pinot et Bardet. La suite sera très certainement les Ardennaises, où il retrouvera un certain… Mike Woods dans le Mur de Huy.

Un match Alaphilippe-Woods à cet endroit, avec comme arbitre le champion du monde Valverde, avouez que ça aurait de la gueule!!!

D’autres impressions

Ce Milan SanRemo m’a laissé admiratif de d’autres coureurs, en premier lieu Wout Van Aert. Il était dans le final! Le cyclo-cross man n’a pas mis longtemps à bien s’adapter aux distances des courses sur route, Milan San Remo étant la plus longue des Classiques. J’ai déjà hâte de le voir sur le Ronde ou sur Paris-Roubaix, je peux déjà vous dire que ca va faire mal…

By the way, y’a un certain Mathieu Van Der Poel qui a gagné ce week-end le GP de Denain, quelques jours après s’être pris une belle gamelle dans le final d’une semi-classique belge. Un match Van Aert-Van Der Poel dans le final du Ronde après avoir connu leurs batailles en cyclo-cross, on y arrive peut-être!

Matej Mohoric m’a aussi impressionné avec ses deux attaques dans les deux derniers kilomètres. 24 ans seulement je vous le rappelle, il a la classe sur un vélo celui-là.

Les stats Strava du Poggio, pour les amateurs, c’est ici. Presque 38 de moyenne à 417 watts pour Valverde, tout de même…

La (dernière) revanche d’Alex Harvey

Milan SanRemo attendra 24h de plus, je ne peux pas passer sous silence les émotions vécues ce week-end grâce au fondeur québécois Alex Harvey qui concluait sa carrière chez lui, lors de la finale de la Coupe du Monde de ski de fond sur les Plaines d’Abraham à Québec.

C’est qu’outre le cyclisme, j’aime aussi – et de plus en plus – le ski de fond, un sport qui demande un engagement physique et mental total, un sport difficile, ingrat parfois, technique et complet.

Harvey s’est arraché samedi pour aller chercher une 2e place au 15km classique, littéralement porté par la foule. Les émotions étaient vives à l’arrivée, et il était difficile de contenir les miennes en le voyant ainsi! Dimanche, dans un contexte différent, il a aussi décroché la 2 place du 15km style libre, sa toute dernière course en carrière, après plus de 10 ans sur le circuit de la Coupe du Monde.

J’ai rarement autant vibré! Ces dernières années, même le cyclisme ne m’a pas apporté autant d’émotions.

Payez-vous les images des deux courses (samedi, dimanche), électrisant.

Surtout, je pense que la 2e place acquise hier en style libre a eu un doux parfum de revanche pour Alex, voire pour tout le clan Harvey (surtout son père Pierre) puisqu’il coiffe sur la ligne un russe, Bolshunov. Au départ, Alex lui a tapé dans le dos, sans doute pour lui dire « bonne course »; le russe est resté de marbre, comme si rien de s’était passé, ignorant jusqu’à la présence d’Harvey. Typiquement russe: antipathique.

L’ambiance n’est probablement pas au beau fixe entre Harvey et le clan russe, dont nombre de leurs fondeurs ont connu des résultats stupéfiants cette saison (Bolshunov, Ustiugov, Chervotkin, Larkov, Melnichenko, Spitsov). En effet, Harvey n’a jamais hésité à dénoncer le dopage (dont on connait aujourd’hui l’ampleur en Russie…), ainsi que sa frustration d’avoir vu deux russes le devancer lors de l’épreuve de 50 km des derniers Jeux Olympiques. Z’auraient même pas dû être là, les Russes…

Harvey et Klaebo ont laissé le bourrin russe Bolshunov courir comme un con hier, c’est à dire dans l’fond dès le départ, pour n’avoir aucun mal à le devancer dans les tous derniers mètres. Bulshanov a répété cette façon de courir « sans finesse aucune » ad nauseam cette saison, parfois avec de bons résultats étant donné sa force, mais souvent avec comme résultat de se faire moucher dans le final, surtout par les Norvégiens qui doivent être morts de rire de voir le bourrin russe répéter à chaque course la même erreur. Une fois Klaebo rattrapé hier, c’était Harvey qui avait le plus d’intérêt à ce que ca ne revienne pas derrière. Pas Klaebo, pas Bolshunov non plus!

Un vrai champion

Je ne me rappelle pas d’avoir admiré autant un sportif qu’Alex Harvey. Pas même un cycliste pro au cours des 30 dernières années.

Pour ses résultats bien sûr: après tout, Alex Harvey est le meilleur fondeur que le Canada a connu. Il y a d’abord eu Alex, le fils de Pierre. Aujourd’hui, il y a Pierre, le père d’Alex…

Pour son intégrité ensuite, dans un contexte qui n’a pas été facile ces deux dernières décennies: Alex Harvey fait partie des rares athlètes dans les sports d’endurance dont je suis sûr à 100% qu’il ne s’est jamais dopé.

Pour son humilité, sa modestie, sa politesse et son jugement également, des qualités qui lui viennent assurément d’un milieu familial et professionnel sain, attentif et structurant. Des valeurs à la bonne place, comme on dit!

Pour preuve, je n’avais jamais encore vu un athlète de son envergure terminer une conférence de presse en remerciant les médias de l’avoir si bien soutenu au fil de sa carrière, lui permettant notamment d’obtenir des sponsors. Pour avoir assisté à plusieurs conférences de presse avec Peter Sagan, je peux vous dire qu’on est loin de ça, ce dernier méprisant les journalistes.

Les témoignages de respect que lui ont porté ses adversaires durant le week-end dernier en disaient également long sur le gentleman qu’il peut être en course, et hors des courses. Klaebo, les autres Norvégiens, Pellegrino, beaucoup ont eu des gestes ou des mots touchants pour le champion québécois.

Enfin, sa fin de carrière ce week-end n’était que plus belle parce qu’il a eu le mérite de rester authentique durant sa carrière lorsque face à l’adversité. Loin de ces messages aseptisés contrôlés par les faiseurs d’image que nous servent la plupart des stars du sport, Alex n’a jamais hésité à parler franc et à nous confier ses hauts et ses bas, par exemple en janvier dernier où il a abandonné le Tour de ski pour rentrer à Québec, une première dans sa carrière à ce stade de la saison.

Parfois en effet, tout le monde a « besoin d’un break ».

Ainsi, Alex a su se tenir loin de l’image du champion construit, distant voire inaccessible, et je suis convaincu que c’est ce qui a conduit à sa popularité énorme au Québec et dans le monde du ski de fond en Europe.

Bref, je suis plus que jamais convaincu que les plus grands champions viennent des sports les plus difficiles, tout simplement parce que ces sports te gardent les deux pieds sur terre. Tu y prends souvent des sacrées claques, et donc tu ne perds jamais de vue l’humilité, la modestie et le respect de tes adversaires.

À l’heure où tout le monde parle de l’héritage d’Alex Harvey, pour moi c’est simple: il a redéfini ce que doit être un vrai champion. Parce qu’au delà de nous inspirer à être meilleur sur des skis et dans le sport, Alex Harvey nous inspire également à être meilleur dans la vie.

Salut, champion!

Mes favoris pour Milan SanRemo

On y est, le premier Monument de la saison cycliste 2019, Milan SanRemo. Toujours spectaculaire, toujours surprenante, toujours dramatique, Milan SanRemo est une course bien imprévisible.

Cette 110e édition devrait se disputer sous un temps clément, le soleil et des températures dans les 16 degrés, parfait pour Messieurs les coureurs qui affrontent tout de même 290 kilomètres. La course devrait être peu sélective.

Dans ce contexte, ça se jouera très probablement dans les derniers Capos, surtout le Poggio à quelques kilomètres de l’arrivée. Un Poggio qu’il faut savoir non seulement grimper, mais aussi descendre…

D’ordinaire réservée, dans le cyclisme moderne, aux sprinters, les deux dernières éditions de cette course se sont conclues sur un scénario différent: Nibali a niqué tout le monde dans le haut du Poggio en 2018, pour résister solo jusqu’à l’arrivée merci à ses talents de descendeur, et Kwiatkowski avait aussi anticipé le sprint en 2017 au sein d’une échappée de trois coureurs avec Sagan et Alaphilippe.

Mes favoris

Julian Alaphilippe est selon moi le favori samedi, de part ses qualités de puncheur et de descendeur. Il peut surgir dans le haut du Poggio façon Nibali l’an dernier et résister dans la descente, tout comme il peut surgir dans la descente voire sur le plat en jouant le coup du kilomètre. Seul bémol à ses possibilités, si son sprinter Viviani était encore présent au kilomètre, Alaphilippe pourrait avoir à se mettre à son service.

Je vois également Groenewegen si ça arrive au sprint. C’est probablement le meilleur sprinter du peloton en ce moment. Viviani sera son plus féroce adversaire, avec Colbrelli, Gaviria et Demare également. Voilà pour les sprinters capables de s’imposer samedi.

Kwiatlowski sera évidemment à surveiller, il a déjà gagné cette classique.

Sagan? Je n’y crois pas trop, mais avec la classe qu’il a, tout est possible. Sa seule chance selon moi est une arrivée au sprint avec aucune équipe capable de contrôler le dernier kilomètre.

Attention à Philippe Gilbert également, en vue ces derniers temps. Cette course le motive et il a l’expérience pour lui.

Attention aussi à Greg Van Avermaet, qui est capable d’un joli coup dans le Poggio voire dans les deux derniers kilomètres.

Alessandro Valverde sera au départ, toujours un coureur intéressant à suivre. Idem pour Gianni Moscon. Nacer Bouhanni sera également de la course, jusqu’où ira-t-il?!

À priori, pas de Canadiens au départ cette année.

Bon Milan SanRemo! Pour suivre la course sur Internet, je vous réfère à Cyclingfans ou Steephill, souvent les meilleurs tuyaux.

Alex Harvey: j’arrête au bon moment

Toujours intéressant de lire les entrevues avec le champion de ski de fond Alex Harvey, ce dernier n’ayant jamais de langue de bois. Chaque fois, Alex nous permet de mieux comprendre la vie d’un athlète de haut niveau, qui est souvent loin de ce qu’on peut imaginer.

Et bien sûr, retour sur quelques déceptions, dont les derniers JO, ainsi que le dopage dans le sport.

À ne pas manquer!

Et plus que quelques jours avant sa retraite sportive…

Que du Astana!

Outre les Deceuninck, on ne voit qu’une équipe gagner en ce moment, les Astana. C’est impressionnant, et le dernier week-end leur a encore apporté leur lot de victoires.

Astana en est désormais à 19 succès depuis le début de la saison, contre 17 pour Deceuninck. Astana, c’est l’équipe de l’heure.

Je ne me rappelle pas d’avoir vu une équipe pro à pareille fête en début de saison comme les Astana cette saison.

Hier, l’équipe s’est même payée un doublé: victoire de Jakob Fuglsang sur la 5e étape de Tirreno-Adriatico, après avoir terminé 2e des Strade Bianche le week-end dernier, et victoire de Ion Izaguirre dans la dernière étape de Paris-Nice, solo. Fuglsang a remporté plus tôt cette année le Tour d’Andalousie.

Pas mal!

La veille, Alexey Lutsenko avait lui aussi remporté une étape (la 4e) de Tirreno, après avoir remporté le Tour d’Oman plus tôt cette année, et terminé 4e du Het et 7e des Strade.

N’oublions pas Magnus Cort Nielsen, un peu sorti de nulle part cette semaine, qui a remporté la 4e étape de Paris-Nice.

Un autre Izaguirre, Gorka, remportait le Tour de la Provence il y a quelques semaines. Angel Lopez a quant à lui remporté le Tour de Colombie, et Luis Leon Sanchez, en vue sur ce Paris-Nice, a gagné le Tour de Murcie cette saison.

Ouf!

Même Hugo Houle, le Québécois de l’équipe, a été plutôt vu à son avantage sur ce Paris-Nice, frappant même à la porte du top-10 jusqu’à la dernière étape.

Y’a pas à dire, les coureurs de l’équipe ont vraiment la bonne patte ces temps-ci. Tiendront-ils ce régime encore longtemps? Personnellement j’en doute, on arrive sur les grandes Classiques et l’équipe ne présente pas une force de frappe importante sur les courses d’un jour, comme d’autres équipes peuvent l’avoir. On n’a cependant pas encore trop vu les Fraile et Cataldo devant.

Bernal gagne Paris-Nice

Si la victoire n’a pas échappé au Sky, c’est finalement le jeune Colombien de… 22 ans Egan Bernal qui s’est imposé au général de Paris-Nice, résistant le mieux aux deux dernières étapes accidentées. La longue montée du Turini a eu raison de Kwiatlowski samedi.

Je suis d’avis que l’adversaire le plus dangereux de Bernal aura été son compatriote Quintana chez Movistar. Ce dernier a probablement manqué d’équipiers hier sur la dernière étape pour tenter quelque chose contre les Sky, bien représentés dans le final. Quintana termine 2e à 39sec, de quoi nourrir quelques regrets, mais un résultat qui laisse peut-être présager une meilleure saison du Colombien.

Pour Bernal, fait intéressant, plusieurs grands champions cyclistes vainqueurs du Tour ont eux aussi remporté leur premier Paris-Nice, souvent surnommée le « petit » Tour de France. Un bon présage pour Bernal? Il a la classe, ca c’est évident en tout cas.

Petit tour de l’actualité avant un week-end qui s’annonce intéressant

1 – Paris-Nice. On voit plus clair pour le général après le chrono d’hier que Simon Yates a remporté, au même moment où son frère Adam prenait la tête de Tirreno-Adriatico. La bonne opération du jour a été réalisée par l’équipe Sky, qui occupe désormais les deux premières places du général avec Kwiatlowski et Bernal. Ils seront difficiles à déloger ce week-end sur les étapes accidentées, même si rien n’est encore gagné bien sûr.

Leurs adversaires les plus sérieux seront assurément les Astana pour Sanchez (3e du général), les Movistar pour Quintana (6e à 1min) et les AG2R pour Bardet, qui a perdu beaucoup de temps selon moi sur le chrono hier. Bardet pointe maintenant à la 10e place du général avec un retard de 1min21 sur le maillot jaune, un gros écart pour Paris-Nice qui se gagne souvent, dans le cyclisme moderne, par une poignée de secondes. De quoi s’inquiéter également pour les chronos du prochain Tour de France?

Et comment battre les Sky? Il faudra selon moi bien manoeuvré samedi lors de l’arrivée en altitude, en jouant l’attentisme et l’opportunisme dans la dernière ascension si Kwiatlowski ou Bernal montrent des signes de faiblesse. Et dimanche, partir de loin!

2 – Hugo Houle. Le coureur québécois a réalisé un chrono correct hier pour préserver sa 11e place au général, une performance qui lui voudra d’attirer l’attention ca c’est certain, notamment en prévision du Tour de France l’été prochain. S’il devra assurément travailler pour son leader au cours des prochaines étapes, espérons qu’il pourra accompagner le plus loin possible pour s’assurer d’une belle place au général. Un top-10 n’est pas impossible!

3 – Mike Woods. Le coureur canadien a signé un contrat de « plusieurs années » avec l’équipe Education First, une excellente nouvelle pour le cyclisme canadien qui s’assure ainsi d’une figure de proue au niveau World Tour, susceptible d’attiser l’intérêt du public canadien. Je suis personnellement certain que Woods en claquera une belle cette saison!

4 – Nacer Bouhanni. Le coureur français de Cofidis a pris deux relais lors du chrono par équipe, puis a été lâché et est rentré hors délai, stoppant net son Tirreno-Adriatico dès la première étape. J’avoue que je ne comprends plus ce sprinter pourtant prometteur il y a quelques années. Que se passe-t-il avec Bouhanni? Visiblement, c’est la tête qui cloche…

5 – Ineos. C’est le probable nouveau sponsor de l’équipe anglaise Sky l’an prochain. Ineos est une multinationale de produits chimiques, déjà présente dans le sport via notamment la voile de compétition. C’est probablement une bonne nouvelle pour le cyclisme anglais, il faudra voir quelles structures chez Sky seront préservées, cette équipe souffrant d’une image en baisse auprès du public. L’occasion d’un gros renouvellement?

6 – Deceuninck. Le succès continue pour cette équipe belge de premier plan, assurément celle qui a gagné le plus depuis le début de la saison avec Astana: hier, Julian Alaphilippe s’est imposé sur la 2e étape de Tirreno-Adriatico. Et Jungels pointe en 5e place du général de Paris-Nice, à moins d’une minute du leader. De quoi donner des idées pour le week-end!

7 – Campagnolo. Ce n’est pas tant une surprise, car c’était attendu: la firme italienne vient de lancer son groupe Super Record EPS (électrique) 12 vitesses. Je continue de déplorer le choix de cassettes, deux seulement, 11-29, 11-32, de quoi grimper aux arbres. Pourquoi ne pas proposer une 11-23 ou 11-25, avec par exemple 11 pignons séparés d’une seule dent pour une cassette 11-23? La progressivité serait excellente, unique, de quoi se démarquer.

Le groupe est disponible avec freins à disque, ou freins à mâchoire (classique).

Le prix est à la hauteur de la réputation de Campagnolo…

Par contre, tous les testeurs de ce nouveau groupe Super Record EPS ont souligné la qualité du produit: chez Campagnolo, celle-ci est en effet toujours irréprochable.

8 – Doug Shapiro. J’adore ces « rétro talk » avec d’ex-coureurs cyclistes pro qui nous permettent souvent un éclairage nouveau d’un cyclisme passé. Shapiro a été au coeur de l’avénement de l’équipe américaine 7-Eleven dans les années 1980, la première équipe américaine à se frotter au cyclisme professionnel en Europe. Avec de beaux succès à la clé, surtout la victoire d’Andy Hampsten sur le Giro en 1988… notamment grâce à la fameuse étape du Gavia sous la neige!

9 – Strade Bianche selon Education First, un beau petit video proposé par Rapha. Question de se faire plaisir et de se motiver en vue de la reprise prochaine on espère du cyclisme sur route au Québec, l’hiver s’éternisant parmi nous cette année. Qu’à cela ne tienne, y’a Alex Harvey qui vient sur les Plaines d’Abraham à Québec dans une semaine, pour sa dernière Coupe du Monde en carrière!

Mais bon, le cyclisme, ca reste le cyclisme… ma passion! Et ces petits vidéos l’entretiennent bien.

Paris-Nice: on entre dans le vif du sujet

Après trois étapes qui favorisaient les sprinters, voilà qu’on entre dans le vif du sujet sur cette édition de Paris-Nice, la course au soleil.

Pas que les étapes précédentes ont été ennuyeuses… et il faut remercier le vent pour avoir contrebalancé les effets indésirables des oreillettes. Certains coureurs ont toutefois payé le gros prix de ces bourrasques, en premier Warren Barguil touché lundi aux cervicales. On lui souhaite de retrouver son niveau à temps pour le Tour de France cet été et ca devrait le faire, les blessures étant somme toute moins graves qu’anticipées. Rigoberto Uran et Fabio Aru ont également déjà abandonné. Pour Aru, qu’est ce qui se passe?!

Aujourd’hui, l’étape est longue (212km) et comporte de nombreuses bosses dans les 60 derniers kilomètres, de quoi donner des occasions aux coureurs pour attaquer. Je vois bien un baroudeur comme Philippe Gilbert s’imposer.

Jeudi, ce sera le chrono de 25 bornes, avec une belle patate après 15 km de course. Même si c’est court, on saura qui peut jouer le général au terme de cette étape que les leaders ne pourront pas louper.

Vendredi, sans grand intérêt mais… ce sont les coureurs qui font la course.

Le week-end sera différent, avec samedi l’arrivée en altitude au col de Turini après 15 kms d’ascension à 7% de moyenne. Là, plus question de se cacher. Je vois une belle lutte par exemple entre Romain Bardet, qui a bien manoeuvré sur les trois premières étapes, et Egan Bernal sur qui mise la Sky. Attention également à son coéquipier Kwiatlowski qui a des ambitions grandissantes sur les courses par étape. Ce Paris-Nice pourrait lui donner l’occasion de convaincre tout le monde que ses ambitions sont justifiées.

Dimanche autour de Nice, une étape comme je les aime: courte (110kms), sans un kilomètre de plat, présentant de superbes paysages notamment du côté de La Turbie, la course se jouera probablement là.

Pour le général, je vois une lutte entre ces coureurs qui ont bien manoeuvré jusqu’ici: Romain Bardet, Egan Bernal, Michal Kwiatkowski, Luis Leon Sanchez, Nairo Quintana et Bob Jungels. Tous les autres m’apparaissent déjà trop loin au général, incluant Soler le vainqueur sortant, à plus de 12 minutes. Et sur les premières étapes, on a senti que Romain Bardet, Egan Bernal et Michal Kwiatlowski semblaient bien décidés à batailler pour la gagne, avec Luis Leon Sanchez, un ancien vainqueur de l’épreuve (2009).

Allez, je mise Bardet! Après tout, le dernier vainqueur français de Paris-Nice est… Laurent Jalabert, en 1997. Il est temps!

Strade Bianche: le bilan

Après une semaine de relâche, La Flamme Rouge reprend le service normal avec un retour sur la Strade Bianche.

Comme d’hab, cette course est l’une des plus belles de la saison: des paysages magnifiques, toujours un grand vainqueur, un public enthousiaste et une organisation au point. J’aime!

On s’est régalé samedi en suivant la course.

Le bilan doit reconnaître que les Deceuninck-Quick Step ont été en contrôle, ayant trois coureurs devant (Alaphilippe, Stybar et Lampaert) dans le final de l’épreuve. C’est vraiment l’équipe dominante cette saison sur le World Tour et la profondeur de leur alignement est impressionnant: dans le final de la première étape de Paris-Nice hier, c’est encore eux qui animaient la course avec Philippe Gilbert et Fabio Jacobsen.

Je me pose même quelques questions en voyant un certain Pieter Serry en 13e place de la course toujours pour Deceuninck, ce coureur de 30 ans n’ayant jamais eu de résultats probants jusqu’ici au niveau professionnel. Vraiment, on a l’impression ces temps-ci que chaque coureur de l’équipe belge devient un champion remarqué par sa simple présence dans l’effectif!

Quoi qu’il en soit, Alaphilippe a montré beaucoup de maitrise et de lucidité dans le final en réagissant toujours avec brio aux attaques d’un excellent Jakob Fuglsang qui évolue au sein d’une équipe Astana elle-aussi bien en vue en ce début de saison. Alaphilippe a bien joué ses cartes, étant très patient malgré le retour d’un impressionnant Van Aert, le champion de cyclo-cross qui fait de cette course une spécialité, ayant aussi terminé 3e l’an dernier. D’ailleurs, les qualités développées en cyclo-cross ne semblent pas nuire sur cette course, Alaphilippe et Stybar ayant eu aussi beaucoup pratiqué la discipline plus tôt dans leur carrière.

Lotto-Soudal piégée

C’est l’autre équipe belge Lotto-Soudal qui s’est montrée constamment piégée samedi, avec pourtant les excellents Tiesj Benoot et Tim Wellens présents devant dans le final. On a l’impression que les deux coureurs n’ont pas pu coordonner efficacement leurs actions. Certainement de quoi nourrir bien des regrets, Wellens en particulier qui semblait avoir les meilleures jambes et qui, selon moi, aurait dû couvrir le contre de Van Aert.

Les limites de CCC

On aura aussi remarqué l’isolement de Greg Van Avermaet dans le final de la Strade Bianche: il était tout seul de son équipe dans les derniers kilomètres. Voilà qui augure mal selon moi pour la campagne prochaine des Classiques, la CCC montrant clairement d’importantes limites dans le domaine: le 2e CCC classé est Michael Schar, à plus de neuf minutes!

Thomas déjà bien?

Il faudra aussi remarquer de cette course la 12e place d’un certain Geraint Thomas, champion du Tour de France 2018, et donc déjà plutôt bien en ce début de saison. La Sky a également été vu active sur la 1ere étape de Paris-Nice, notamment le Polonais Michal Kwiatlowski qui pourrait jouer le général avec son équipier Egan Bernal.

Classiques: ca commence ce week-end!!!

On y est enfin: la saison des Classiques! Yé!

Samedi le Omloop Het Nieuwsblad, dimanche Kuurne-Bruxelles-Kuurne.

La 74e édition du Omloop propose samedi 200 bornes à Messieurs les coureurs, entre Gent et Ninove. Au menu, neuf secteurs pavés et 13 monts, dont le dernier, le Bosberg, à 13 kilomètres de l’arrivée. On annonce un temps assez médiocre, avec de la pluie et surtout, beaucoup de vent. La course sera très certainement difficile dans ces conditions, avec des coups de bordure très probables. Le vainqueur sortant, Michael Valgren (Dimension Data), sera au départ, tout comme les ex-vainqueurs Ian Stannard, Greg VanAvermaet et Sep Vanmarcke.

Côté victoire, plusieurs coureurs seront à surveiller de près. Je pense par exemple à Alexey Lutsenko chez Astana, si facile sur le récent Tour d’Oman. La puissante formation Deceuninck sera à surveiller de près car elle court à domicile, et notamment les Sdenek Stybar, en forme, Philippe Gilbert et Yves Lampaerts. Sep Vanmarcke a récemment été en vue et sera le leader de la formation Education First. Greg VanAvermaet, bien sûr. Plusieurs autres spécialistes des Classiques seront présents, pour un plateau que j’estime remarquable: Tiej Benoot, Jens Keukeleire, Olivier Naasen, Dylan Teuns, Jurgen Roelandts, Wout Van Aert, Jens Debusschere, Ian Stannard, Jesper Stuyven, Lars Boom et Nicky Terpstra.

Deux Canadiens au départ samedi matin à Gent, soit Hugo Houle et Antoine Duchesne.

Ca s’annonce très intéressant!

Kuurne-Bruxelles-Kuurne favorise souvent les sprinters et ca paraît dans le choix de l’alignement des diverses équipes. Au menu de Messieurs les coureurs sur cette 71e édition, 206 kilomètres et 13 monts à passer, le dernier étant situé assez près de l’arrivée. À surveiller de près, les sprinters Matteo Trentin, Sonny Colbrelli, Andre Greipel, Nacer Bouhanni et Arnaud Demare. Les favoris de samedi seront aussi à surveiller dimanche.

Trois Canadiens au départ à Kuurne dimanche matin, soit Hugo Houle, Antoine Duchesne et Guillaume Boivin. Ce dernier a une jolie pointe de vitesse, mais difficile de connaître précisément sa condition actuelle.

Suivre ces courses

Les années passent, toujours aussi difficile de suivre en direct les courses cyclistes européennes depuis l’Amérique du Nord.

Une belle option demeure un abonnement payant sur un site de retransmission live sur Internet, comme Flobikes. Sinon, il faudra voir ce que d’autres sites comme Steephill ou Cyclingfans proposeront. Ca marche parfois bien, parfois c’est la galère aussi.

Si vous avez des tuyaux, n’hésitez pas à les partager sur ce site!