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Mois : avril 2015 Page 1 of 2

Alaphilippe: il sprinte en plus!

Décidément, je suis vraiment impressionné par le jeune coureur français de 22 ans Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step).

Après d’excellents résultats sur les Ardennaises, dans des parcours accidentés comme la Flèche Wallonne, voilà qu’il termine hier 2e d’un… sprint lors de la 2e étape du Tour de Romandie, derrière Albasini (pas un manche en la matière).

Le vidéo nous montre qu’Alaphilippe a commis quelques petites erreurs de placement dans les tous derniers hectomètres et qu’il a donc dû lancer son sprint de plus loin. N’eut été de cela, il aurait peut-être gagné l’étape!

Alaphilippe, c’est 1m73 pour 60 kilos. Pas vraiment le profil sprinter.

En cherchant un peu, je suis tombé sur cet article ou Bernard Bourreau nous parle un peu d’Alaphilippe pour qui, selon lui, on ne connait pas ses limites. Il a fait des pas de géants depuis les rangs junior.

Pas dans une équipe française

Plusieurs d’entre vous ont souligné le fait que le jeune coureur français n’évolue pas au sein d’une équipe française suite à mon article de lundi dernier.

Bon point.

Il est vrai qu’on peut trouver des exemples, dans le passé, de coureurs français qui marchaient du feu de Dieu alors à l’étranger, on sait aujourd’hui pourquoi. Il y a aussi des exemples, même récents, de coureurs étrangers au sein d’équipes françaises qui ne marchaient pas du tout, et qui se mettent à re-marcher du feu de Dieu dès qu’ils repartent ailleurs…

Ceci étant, je préfère me garder une petite gêne sur ce sujet.

D’une part, d’autres coureurs marchent bien au sein d’équipes françaises: Pinot, Rolland, Bardet, Peraud, et j’en passe.

J’ai ensuite répertorié 10 coureurs français évoluant au plus haut niveau au sein d’équipes étrangères:

Alaphilippe (Etixx)

Barguil (Giant-Alpecin)

Bouet (Etixx)

S. Chavanel (IAM)

Chevrier (IAM)

Coppel (IAM)

Gadret (Movistar)

Gallopin (Lotto-Soudal)

Moinard (BMC)

Pineau (IAM)

Tous n’ont pas non plus des résultats mirobolants.

Bref, je me demande si on n’a pas devant nous un cas bien particulier d’un coureur qui, junior et amateur, disposait d’une énorme marge de progression qui se réalise actuellement. Certains coureurs sont passés chez les pros à leur plein potentiel (je pense par exemple à Lagutin, impressionnant chez les U23 puis moins dominant chez les pros), d’autres y arrivent encore « brut ».

Chose certaine, il sera très intéressant de suivre la progression d’Alaphilippe au cours des prochains mois et années, notamment lors de son premier grand tour.

Du retour de Geneviève Jeanson

Je suis certain que l’annonce publiée jeudi 23 avril dernier sur Véloptimum n’a pas manqué d’attirer votre attention: Geneviève Jeanson joint l’équipe 808 Crit Team.

On y écrivait, je cite: « C’est avec une immense fierté que nous accueillons dans notre 808 Crit Team la plus grande championne cycliste que le Québec ait connu. »

Pardon?

J’estime qu’il faut une sacré dose de culot et d’arrogance pour écrire de pareilles inepties.

Comment en effet ignorer sciemment que les « victoires » de Geneviève Jeanson ont été acquises grâce au dopage sanguin?

Outre donc un évident manque de jugement couplé d’une ignorance grave de l’histoire du cyclisme féminin au Québec et d’un manque de respect pour des athlètes comme Carole Vanier, Geneviève Brunet ou Lyne Bessette bien évidemment, j’estime que les personnes derrière cette annonce ont manipulé à peu près tout le monde, Geneviève Jeanson y compris, dans un seul but: se payer un coup de pub facile.

Manipulation en effet parce que si l’annonce fait référence aux performances de Geneviève Jeanson sur la route, l’équipe 808 Team Crit évolue dans une autre discipline, presque un autre sport: le « fixie », ou « vélo pignon fixe ». Cette « discipline » n’est actuellement reconnue par aucune fédération internationale à ma connaissance, encore moins par l’UCI, Cyclisme Canada ou la FQSC.

Manipulation en effet car on omet de préciser le rôle de Mme Jeanson au sein de l’équipe; faut-il rappeler que Mme Jeanson est toujours sous le coup d’une suspension de toute compétition sanctionnée et ce, jusqu’au 20 septembre 2017 prochain?

Manipulation enfin parce que les auteurs du communiqué savaient pertinemment qu’une annonce laissant sous-entendre un retour de Geneviève Jeanson à la compétition cycliste attirerait forcément l’attention, et susciterait des réactions (lisez ici celle de John Symon dans PedalMag). Qui en effet ne connait pas son histoire, popularisée davantage encore grâce au film La petite reine?

Sur le dos de Mme Jeanson

Bref, je trouve vraiment cette annonce déplacée et regrettable, même pour Mme Jeanson elle-même qui, il est raisonnable de le croire, ne souhaite probablement pas susciter de nouvelles controverses, ayant déjà largement donné en la matière.

Comprenez-moi bien: le but de cet article n’est nullement de dénoncer un éventuel retour de Mme Jeanson comme athlète dans le sport (car mon opinion et celle de Cyclisme Canada est claire quant aux autres rôles que peuvent ou non occuper des coureurs convaincus de dopage durant leur carrière). Je dénonce plutôt l’annonce fallacieuse diffusée la semaine dernière, une annonce également arrogante voire insultante pour le milieu cycliste et qui ne sert les intérêts de personne selon moi.

Pourquoi ne pas avoir joué la carte de la discrétion?

Je termine en affirmant que si la situation d’un retour de Mme Jeanson à des compétitions sanctionnées devait se présenter en 2018 et après, je souhaite de tout coeur que ce retour se passe dans la discrétion, la sérénité et surtout, surtout, le respect mutuel. Ce serait, à mes yeux, la meilleure formule pour tout le monde.

Julian Alaphilippe, nouvelle sensation du cyclisme français

C’est arrivé au sprint hier sur Liège-Bastogne-Liège, un sprint avec une dizaine de coureurs rien de moins, après pourtant plus de 250 bornes de bosses à gogo.

Et Alejandro Valverde n’a eu aucun mal apparent à régler tout ce joli monde, confiant de sa sur-puissance dans les derniers mètres de la course. Il était allé chercher Daniel Moreno aux 400m juste avant. Valverde l’a bien joué, il se savait un des plus rapides du groupe au sprint et n’avait donc pas à faire la différence plus tôt dans la course. C’est plutôt ses adversaires qui ont manqué d’initiative selon moi.

Chose certaine, nul besoin de regarder les 253 kms de la course, les 10 derniers suffisent largement à comprendre ce qui s’y est passé.

Vous aurez compris que je n’ai pas eu grand plaisir à regarder la course. Le fait du jour est selon moi à placer du côté de la performance offerte par le jeune coureur français Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step) qui termine 2e de la course, à 22 ans!

Il faut remonter en… 1998 et Laurent Jalabert pour retrouver un coureur français sur le podium de Liège-Bastogne-Liège, c’est dire la performance d’Alaphilippe hier. Son entrevue d’après course est ici. Et le site Vélo101 a également réalisé une entrevue avec le coureur peu de temps après l’arrivée de La Doyenne.

Encore plus remarquable, Alaphilippe conclut là une semaine exceptionnelle compte tenu de son âge, avec une 7e place sur l’Amstel et une autre 2e place sur la Flèche Wallonne mercredi dernier.

À 22 ans!

On annonçait le renouveau du cyclisme français avec les Thibault Pinot, Romain Bardet, Pierre Rolland et Tony Gallopin. Il faut assurément ajouter à cette liste le nom de Julian Alaphilippe, qui démontre un sacré potentiel à 22 ans à peine. On ne termine pas 2e de Liège-Bastogne-Liège sans avoir des qualités exceptionnelles.

Alaphilippe vient du cyclo-cross et est passé pro en 2014, soit l’an dernier. Fait intéressant, il terminait 2e de la Coupe des Nations de Ville de Saguenay au Québec en 2012. Que de chemin parcouru en 3 ans à peine pour terminer hier 2e de la Doyenne…

Liège: les favoris

101e édition de Liège-Bastogne-Liège – La Doyenne – demain dimanche dans les Ardennes belges.

On présente souvent cette course comme la plus difficile de la saison.

On annonce un temps pluvieux demain, ce qui pourrait durcir les muscles, et donc la course.

Voici les favoris.

1 – Alejandro Valverde. Le champion espagnol était insolent de facilité dans le Mur de Huy mercredi dernier. Son équipe Movistar est entièrement à son service.

2 – Julian Alaphilippe. Le coureur français chez Etixx-Quick Step a très bien fait sur la Flèche Wallonne et son équipe le protégera dimanche, où il trouvera un parcours à la mesure de ses qualités de grimpeur.

3 – Michal Kwiatlowski. Le champion du monde est en forme, pour preuve sa victoire à l’Amstel, et il est un bon sprinter lorsque ca arrive en petit comité au terme d’une course sélective. Avec Alaphilippe et lui, les Etixx-Quick Step ont de beaux atouts à faire valoir.

4 – Vicenzo Nibali. Le requin de Messine a montré des signes de forme dans le final de l’Amstel et de la Flèche. Sur un parcours accidenté à sa mesure, il pourrait surprendre car c’est un attaquant.

5 – Joaquim Rodriguez. Il a souvent été vu aux avant-postes sur cette Classique qu’il connait bien. En forme, il a le punch nécessaire pour s’extirper du groupe dans la dernière bosse quelques mètres avant l’arrivée.

6 – Tony Gallopin. Il est motivé et en forme, et évolue au sein d’une belle équipe Lotto-Soudal qui a plusieurs cartes dans son jeu dimanche. Il devrait être dans le final.

7 – Tim Wellens. L’équipier de Gallopin chez Lotto-Soudal a lui aussi une belle condition en ce moment et l’équipe belge est motivée pour en gagner une « à domicile ». Je suis sûr qu’ils feront une course de mouvement demain.

8 – Tejay Van Garderen. Chez BMC, je vois moins Philippe Gilbert, victime d’une chute mercredi sur la Flèche Wallonne, que Tejay Van Garderen qui est en forme et très bien adapté pour cette course.

9 – Simon Yates. Un autre à ne pas exclure vu le parcours accidenté et ses qualités de grimpeur. Son équipier Simon Clarke et lui pourraient brouiller les cartes dans le final.

10 – Luis Henao. En forme en ce moment, c’est probablement la meilleure carte des Sky demain.

Quelques outsiders:

Romain Bardet et Domenico Pozzovivo, Warren Barguil et Tom Dumoulin, Wilco Kelderman, Enrico Gasparotto, Jakob Fuglsang, Pierre Rolland, Rui Costa, Daniel Martin et Roman Kreuziger. Tous ces coureurs ont une bonne condition en ce moment et peuvent créer la surprise demain.


[Teaser] Liège Bastogne Liège 2015 – La Doyenne… par tourdefrance

La Classique des Appalaches, une nouvelle course au Québec

Unique – épique – mythique.

Trois mots qui résument bien La Classique des Appalaches, cette nouvelle course et granfondo lancés aujourd’hui et qui se dérouleront les 19 et 20 septembre prochain.

Unique par son concept de course cycliste sanctionnée mariant bitume et routes de terre battue, comme le Tour de Battenkill aux États-Unis que j’ai récemment fait. Le parcours proposé au cœur de la région Centre-du-Québec, à Victoriaville plus précisément, propose 135 kms pour l’élite et le GranFondo, et 106 kms pour les autres catégories. Et des paysages uniques également, magnifiques.

Épique par la difficulté du parcours : le parcours de 135 kms totalise environ 2 700m de dénivelé et celui de 106 kms près de 2 000m, rien de moins ! En comparaison, Battenkill c’est moins de 1 500m de dénivelé… Et l’arrivée de toutes les courses de la Classique des Appalaches sera jugée en haut du Mont Arthabaska, au terme d’une ascension d’environ 2,5 kms à presque 7% de moyenne. De quoi la sentir passer celle-là !

Mythique par les bourses proposées, 25 000$ au total, de quoi attirer de nombreux coureurs ainsi que les meilleurs d’entre eux dès la première année.

Et déjà, un ambassadeur de choix pour l’épreuve, Hugo Houle.

Y’a pas à dire, les organisateurs de cette nouvelle course cycliste au Québec ont bien fait les choses, et ont surtout pensé à tout. Pour preuve, dépêchez-vous de visiter le site Internet de l’épreuve, très bien fait et très complet. Tout y est, des parcours détaillés aux détails des aires de départ et arrivée, en passant par l’hébergement disponible et, bien sûr, les inscriptions.

Justement parlant inscriptions, il convient de souligner les tarifs d’inscription tout à fait raisonnables annoncés : 33$ pour une telle épreuve, c’est remarquable.

Les organisateurs ont également veillé à engager la population locale autour de l’événement, le premier dans le genre pour Victoriaville et sa région depuis des décennies. Ainsi, les participants de cet événement seront conviés à un week-end de festivités où produits du terroir et saveurs locales seront mis à l’honneur, question de mieux découvrir ce que la région a de mieux à offrir.

Je suis assez emballé par le projet pour tout vous dire : à une époque où on est davantage habitué à voir des courses cyclistes disparaître du calendrier (GP OBC par exemple), il convient de saluer haut et fort l’initiative des personnes derrière la mise sur pied d’une telle épreuve qui vient compléter un programme de fin de saison de plus en plus emballant au Québec, avec le Défi Vélo Mag (26 et 27 septembre prochain) et les 100 à B7, organisé notamment par Lyne Bessette, un peu plus tard en octobre.

De quoi attirer également nos amis cyclistes européens pour un séjour cycliste exceptionnel de trois semaines, au cœur des couleurs de l’automne, si uniques au Québec. Après une saison bien remplie de cyclosportives dans les massifs montagneux, quoi de mieux que de « changer le mal de place » par un séjour cycliste au Québec sur des épreuves différentes, mais tout aussi intéressantes et singulières? Et attention, le vainqueur repartira également avec son poids en sirop d’érable, de quoi vous constituer une petite réserve pour le retour en Europe!

J’ai déjà mis l’épreuve à mon calendrier cette saison, fort de mon expérience amusante au récent Tour de Battenkill. Oserez-vous ?

Astana: je ne comprends pas

Ou plutôt si: je comprends que c’est probablement pour d’uniques raisons légales que la licence WorldTour de l’équipe kazakh Astana a été maintenue hier par l’UCI.

Parce que du côté sportif, je ne vois aucune justification. Pas moins de 5 contrôles positifs en quelques semaines fin 2014. Un manager général multi-récidiviste en la matière lorsqu’il était coureur. Des performances régulièrement surprenantes, et des coureurs transfuges de d’autres équipes qui se remettent miraculeusement à marcher du feu de Dieu dès leur arrivée dans l’équipe. Des maladies subites de coureurs la veille des course, qui sonnent comme des retraits en panique devant des paramètres biologiques anormaux. Et des coureurs comme Nibali qui, se trainant quelques semaines avant, redeviennent des avions de chasse sans compétition mais au terme de stages de « préparation » loin des regards indiscrets.

On continue manifestement de nous prendre pour des cons. Ou alors il faut vraiment que j’aille m’entrainer à Ténérife en janvier prochain, je vais me mettre à gagner des courses sénior 1-2 au Québec en 2016!!

On essaie toutefois de nous rassurer: l’équipe Astana devra se plier à un suivi serré de l’Institut des Sports de l’Université de Lausanne.

Mouais. Voire que les scientifiques de Lausanne pourront s’assurer que dans la réalité, Astana est au dessus de tout soupçon! Comme leur premier rapport le soulignait, il y a la théorie, puis il y a la pratique du quotidien. Un monde de différence. Surtout qu’il a été démontré que l’équipe Astana ne fait pas suffisamment de suivi avec ses coureurs issus de multiples nationalités différentes, donc vivant partout en Europe.

Je n’ai une confiance aveugle dans aucune équipe cycliste professionnelle, pas même les équipes françaises. Mais j’estime qu’il y a des raisons de croire qu’Astana est pire que les autres, ne serait-ce que pour des raisons culturelles au niveau des pratiques et de la « culture de la gagne » souvent différente plus à l’Est de l’Europe, un héritage du passé. J’estime que les 5 contrôles positifs étaient largement suffisants pour montrer que cette équipe n’est pas digne d’un certain niveau de confiance, surtout dans le contexte actuel du cyclisme qui a derrière lui 20 années noires en matière de dopage.

Le lustre de Brian Cookson vient malheureusement de prendre un sérieux coup, et son mandat tout entier restera taché selon moi de cet échec à imposer sa vision des choses.

D’intéressantes nouvelles liées au cyclisme canadien et québécois

Plusieurs développements intéressants liés au cyclisme canadien et québécois sont survenus au cours des derniers jours:

1 – Cyclisme Canada a lancé le programme « Embarquez Canada » visant à promouvoir toutes les disciplines liées au cyclisme, de la route au BMX en passant par le vélo de montagne, la piste, le cyclo-cross sans oublier le paracyclisme. Le site Internet est très bien fait et met en valeur quelques athlètes sélectionnés qui nous parlent de leur passion pour le vélo, par exemple Emily Batty.

Un tel programme ne pourra pas nuire au développement du cyclisme canadien, bien au contraire, et espérons que Cyclisme Canada en assurera la promotion via divers événements au cours des prochains mois. Un volet « sensibilisation au partage de la route » eut été intéressant également dans ce projet.

2 – Cyclisme Canada a également annoncé hier le lieu où se dérouleront les Championnats canadiens sur route élite en 2016 et 2017 et il s’agit… d’Ottawa-Gatineau! Ce choix vise également à souligner le 150e anniversaire de la Confédération canadienne, anniversaire qui surviendra en 2017, et pour lequel de nombreuses manifestations populaires seront organisées partout au pays, et particulièrement dans la région de la capitale nationale.

À noter cependant qu’un appel d’offre est actuellement en cours pour les Championnats canadiens des coureurs Maîtres en 2016 et que le lieu n’est donc pas encore connu. Il serait toutefois cohérent, selon moi, de choisir le même lieu que les épreuves élite…

3 – Cyclisme Canada a enfin annoncé un peu plus tôt ce mois-ci une nouvelle politique en matière de lutte contre le dopage et faisant suite à la Consultation nationale tenue en 2014.

Dans cette politique, on annonce que Cyclisme Canada « n’engagera pas, n’emploiera pas, n’accordera pas de sous-contrats ou n’acceptera pas de services bénévoles de la part de personnes qui ont été passibles d’une sanction relative à une violation des règles antidopage qui a entraîné une période de non-admissibilité de douze (12) mois ou plus. » Je dis bravo.

Ces athlètes piqués pour dopage ne pourront pas non plus être subventionnés pour des projets de l’équipe nationale et Cyclisme Canada demandera une compensation financière pour les frais encourus lors des audiences ainsi que sous forme d’amendes qui seront intégralement réinvesties dans le programme « Roulez gagnants au naturel ».

Voilà des mesures qui vont assurément dans la bonne direction!

4 – Vélo Mag. Le magazine québécois a le vent dans les voiles puisque tant son lectorat du magazine papier que sa fréquentation du site Internet est en hausse, alors que de nombreux autres magazines sont plutôt au prise avec des baisses depuis plusieurs années déjà (une tendance de fond liée au développement d’autres médiums notamment sur Internet).

Outre une excellente nouvelle pour Vélo Mag, il s’agit selon moi d’une raison supplémentaire de croire que le bassin de pratiquants du vélo s’élargit constamment au Québec et que nous sommes donc de plus en plus nombreux à rouler sur deux roues sur les routes de la province.

Et plus nous serons nombreux, plus le public en général sera sensibilisé à la cause cycliste, et plus les routes pourraient devenir sécuritaire pour tous. Vive le vélo!

5 – Hugo Houle et son équipe AG2R-La Mondiale 4e du chrono par équipe en ouverture du Tour du Trentin avant-hier, Karol-Ann Canuel 11e de la Flèche Wallonne, les coureurs québécois évoluant au plus haut niveau continue de tourner autour… Ca va venir, ca va venir.

Hugo Houle participera par ailleurs au Giro d’ici deux semaines, de quoi prendre de la caisse pour la suite de sa carrière. Et qui sait, une victoire d’étape?!

6 – Rappel, et davantage à venir sous peu:

Le Tour de l’actualité

1 – Amstel Gold Race. Philippe Gilbert n’a pas gagné, pas suffisamment de watts dans le Cauberg pour faire la différence. Les 1,8 kms situés après ont favorisé un regroupement sur l’avant de la course, et le plus attentiste (et le plus malin?) a remporté la mise, Michal Kwiatkowski le champion du monde.

Je sais pas vous, mais pour moi, le fait du jour est plutôt la belle résistance de Simon Clarke dans le final. Parti en contre avec notamment Nibali et Martin, il a insisté solo par la suite, démontrant une puissance peu commune pour résister si longtemps à un peloton lançé à pleine vapeur à sa poursuite. Chapeau bien bas.

Enfin, le stage d’entrainement de Vicenzo Nibali semble lui avoir fait un bien fou: à la traine au début de la saison, un petit stage d’entrainement de 3 semaines loin des regards et hop! le revoilà à un très bon niveau. Je cours m’entrainer moi-aussi…

2 – Flèche Wallonne. J’adore cette classique, ou plutôt j’adorais cette classique. Aujourd’hui, ca se résume le plus souvent à une simple course de côte ou on pourrait presque gommer les 200 premiers kilomètres pour ne garder que le dernier kilomètre de la course, sur le Mur de Huy (on gagnerait ainsi du temps…). C’est évidemment dommage, et c’est évidemment la faute aux enjeux ainsi qu’aux oreillettes.

Il faudra voir à quel point l’ajout d’une bosse supplémentaire à 4 km de l’arrivée, la côte de Cherave, va changer la donne. Selon Arthur Vichot, la nouvelle côte est susceptible de durcir la course, ce qui est probable en effet. Réponse demain.

Pour les favoris, vous reprenez en gros les favoris de l’Amstel, auxquels vous ajoutez Simon Clarke voire Warren Barguil?

L’intérêt de la course sera aussi de voir où en est Chris Froome, annoncé au départ. Il revient lui aussi d’un stage d’entrainement de 3 semaines…

3 – Tour du Trentin. Victoire surprise dans le chrono par équipe de la modeste formation Bora-Argon18. C’est Gervais Rioux, à la tête de la compagnie de vélo Argon18, qui va être le plus content, et il a raison.

Pour la victoire au général, misez Richie Porte qui est en phase de préparation finale pour son assault sur le Giro d’Italia.

4 – Verbruggen. Quelqu’un pourrait-il servir le bien commun et enfermer ce sinistre individu? Cookson a raison de ne pas porter attention aux propos fallacieux de ce sombre personnage susceptibles de semer le doute et la confusion parmi les esprits sains.

5 – Astana. On devait être fixé début avril sur le maintien ou non de sa licence World Tour, on attend toujours. Les médias rapportent cette semaine une décision imminente. Vivement qu’on soit fixé! Ca serait comique de voir Nibali tout juste de retour à l’avant-scène pour se voir exclut du WorldTour, non sans raison, son choix d’équipe étant malheureusement déplorable. Que voulez-vous, dans la vie, il faut aussi savoir s’entourer…

6 – Calculs de puissance. On peut lire ici un article présentant les calculs de puissance sur Tirreno-Adriatico et Paris-Nice 2015. Jusqu’ici, seul Nairo Quintana semble avoir pu fleurter avec des niveaux de puissance bien élevés: 423 watts (valeur étalon) sur 41 minutes, ouch!

7 – DT Swiss Mont Chasseral 2016, ou de superbes roues alu pour la haute montagne, 1280 grammes et disponibles en tubuless aussi. À ce poids là, pourquoi aller vers du boyau et du carbone?

8 – Polar V650, le test. Il semble que le produit tant attendu soit un peu décevant. Pas d’upload direct vers Strava, pas de cartographie disponible pour le moment, c’est perfectible. On ne se presse pas au portillon pour acheter.

9 – Canyon Ultimate SLX, encore un autre test très positif. Vivement que Canyon offre ses vélos en Amérique du Nord, ca pourrait bien marcher ici aussi.

10 – Cyclisme et fatigue, ou les diverses formes de fatigue associée à la pratique d’un sport. Intéressant.

11 – La psychologie de la victoire, avec pour exemple Luca Paolini. Intéressant également!

Le « Ronde van Battenkill »

Capture d’écran 2015-04-19 à 22.47.13Ca y est, j’ai trouvé notre petit « Ronde van Vlaanderen » dans l’Est du Canada/États-Unis.

Le Tour de Battenkill, ou « America’s Queen of the Classics« .

Un très beau parcours, original, varié et exigeant puisque mariant des portions roulantes de route bitumée à des portions de chemins de terre accidentés, voire parfois carrément de sacrés raidards. J’avais 36-26 et j’en ai eu bien besoin par moment!

Capture d’écran 2015-04-17 à 09.15.14

C’est aussi une course très bien organisée, comme les Américains savent le faire. Site de départ/arrivée au point, un stationnement pour les voitures grand comme 10 terrains de football, des speakers d’ambiance à la « Seinfeld », une sécurité assurée à toutes les intersections, les derniers kilomètres entièrement sécurisés, bref, rien à redire de ce côté-là non plus.

J’y ai donc pris beaucoup de plaisir, même si ce ne fut pas facile.

Que voulez-vous, mes petits 431 kilomètres faits à l’extérieur depuis le début de la saison en six sorties ne me laissaient guère d’espoir sur une telle course de 110 bornes, qui plus est au sein d’un peloton relevé où je retrouvais, avec plaisir, les Osmond Bakker, Bruce Bird, Dominic Chalifoux ou encore Jean-François Blais. Les « serious guys » m’a dit la préposée au retrait des dossards en cherchant mon nom dans la liste!

Ma course

Et comme de fait, mon peloton fut un des plus relevé du samedi, avec un vainqueur, Bruce Bird, qui rentre en 3h01, un excellent temps sur ce genre de parcours.

Chapeau bien bas à Dominic Chalifoux qui a passé la moitié de la course devant, parfois seul, parfois avec Osmond Bakker, et qui trouve les ressources pour aller chercher une 3e place dans le final. Avec JF Blais et lui, nous avons de bien beaux champions canadiens et québécois.

De mon côté, des crampes (plusieurs en ont souffert sur une épreuve aussi musculaire, y compris Dominic) m’ont rattrapé dans l’ascension du « juge de paix » de l’épreuve, Joe Bean Road Climb, kilomètre 85, 200m après le 2e ravito qu’il convient donc de griller si vous voulez aborder la montée (chemin de terre) de plusieurs kilomètres en bonne position.

J’ai pu bien gérer ces crampes lors de la longue ascension ainsi que sur les 15 kilomètres suivants effectués vent violent de face pour terminer la course au sein d’un groupe de 6 coureurs, un peu plus de 5 minutes après le vainqueur.

Outre les ascensions, j’ai pris beaucoup de plaisir à effectuer une grosse chasse vers la mi-course, après avoir été distancé sur une longue ascension de l’épreuve (il me manque encore un peu de turbo en ce début de saison!). Seul au sommet, j’ai pu voir un groupe de 5 coureurs derrière arrivant sur moi: quelques secondes d’attente, j’intègre le groupe et on a roulé plein pot pendant 10 bornes, au début sans même voir le premier peloton devant. Et on est rentré! Incroyable comme sensation de solidarité dans l’effort avec des coureurs américains que je n’avais jamais vu. Et comme il est coutume de dire, il ne faut jamais abandonner car ca peut revenir…

Évidemment, cette grosse chasse où je n’ai sauté aucun relais m’a probablement coûté quelques cartouches pour le final mais bon, je savais que je serais un peu juste compte tenu du peu de kilomètres accumulés jusqu’ici.

Bref, je vous recommande fortement le Tour de Battenkill l’an prochain si vous avez envie de faire un peu différent, de découvrir autre chose. Superbe course, très bien organisée, excellente ambiance, un parcours exigeant mais faisable, de nombreux pelotons disponibles selon votre âge ou votre calibre, y compris une formule « Gran Fondo », le tout à environ 3h de Montréal et 4h30 d’Ottawa-Gatineau. Quoi demander de plus?

Le matos

Si vous songez à faire cette course l’an prochain, il faut prévoir d’équiper son vélo de course (pas besoin d’un vélo de cyclo-cross, car il faut privilégier le léger compte tenu des nombreuses patates à gravir) de pneus 25 ou 28mm, et de veiller à ne pas trop les gonfler (100 lbs suffit). Coté braquet, prévoir 39-27 ou équivalent si vous êtes un bon coureur, plus petit encore si vous êtes un peu à court de condition. J’avais 36-26 et ca m’a bien servi! En discutant avec Dominic à l’arrivée, il avait lui aussi utilisé son 39-28…

Les chemins de terre? Ils sont globalement en bon état, terre tapée avec peu de gravillons. Seul hic, c’est parfois un peu mou, si bien qu’en danseuse, la roue arrière peut déraper, ce qui m’est arrivé dans certains raidards de 18% où j’ai donc perdu un peu de puissance de traction. On compte environ 20 kilomètres de secteurs non asphaltés sur l’ensemble de la course. Les descentes sur portions de terre sont rapides, j’ai dépassé les 80 km/h à plusieurs reprises! Mais quand la course est lancée, la course est lancée…

Amstel Gold Race dimanche!

2298Les Ardennaises commencent ce week-end avec l’Amstel Gold Race aux Pays-Bas, où le rendez-vous annuel sur le Cauberg, juge de paix de l’épreuve.

L’arrivée, auparavant située juste au sommet de l’ascension d’environ 1,2 km, a été déplacée depuis quelques années presque deux kilomètres plus loin, compliquant un peu le final.

Le Cauberg, c’est un peu le terrain de Philippe Gilbert, puisqu’il est devenu champion du monde à cet endroit en 2012. Il a également inscrit son nom au palmarès de l’Amstel trois fois, soit en 2010, 2011 et l’an dernier.

Petite nouveauté cette année, on a placé deux ascensions, et pas seulement une, du Cauberg dans le final.

Les coureurs partiront de Maastricht et termineront à Valkenburg après 258 kms de course. Le parcours est très casse-pattes, avec une succession de 33 bosses – excusez un peu – présentant très peu de répit entre chacune d’elle. Et dire que vous pensiez que les Pays-Bas étaient plats!

Amstel-Gold-Race-2015-profile

Les favoris

Philippe Gilbert bien sûr. Son équipe BMC travaillera pour lui et Hermans ainsi que Van Avermaet sont des équipiers de luxe.

Michal Kwiatlowski. Il était dans le coup au Tour du Pays Basque.

Alejandro Valverde. Lui aussi en forme et il est toujours à l’aise sur les Ardennaises, qu’il connait bien. L’équipe Movistar sera à son service.

Les Lotto-Soudal: Tony Gallopin, Tim Wellens, Jurgen Roelandts, Jelle Venendert. Ouf!

Daniel Martin: a montré récemment des signes de forme, attention à ce costaud très malin en course.

Joaquim Rodriguez: un puncheur redoutable sur les ascensions situées dans le final. Il vient de remporter le Tour du Pays Basque.

Peter Kennaugh. Le coureur Sky est un bon grimpeur et a progressé cette année.

Bauke Mollema. Même s’il a chuté au Pays Basque, il y était dans le coup sur les premières étapes accidentées.

Tom Dumoulin. Redoutable costaud.

Davide Rebellin. Connait très bien les Ardennaises et s’est juré d’en remporter une autre avant de mettre un terme à sa carrière. Il a 42 ans, mais on devra compter avec lui.

Rui Costa. Dans un bon jour, peut tout faire.

Les Canadiens

On devrait voir dans l’alignement Cannondale-Garmin Ryder Hesjedal, qui aura certainement un rôle de soutenir Martin dans le final. Christian Meier est également annoncé chez Orica-Green Edge.

Revoilà Philippe Gilbert!

À quelques jours du rendez-vous annuel avec le Cauberg, revoilà Philippe Gilbert qui a terminé 3e hier de la Flèche Brabançonne après avoir été bien remuant dans le final.

C’est pas compliqué, on a vraiment l’impression que Gilbert pouvait gagner la course s’il n’avait pas été limité dans ses actions par son équipier Ben Hermans échappé devant et qui a réussi à résister au retour du peloton, forçant ainsi l’admiration.

Les images des 10 derniers kilomètres sont excitantes à regarder.

Mention bien à l’équipe Lotto-Soudal également, bien présente dans le final avec notamment Tony Gallopin. Je pense que cette équipe belge sera dans le coup sur les Ardennaises.

Pour Gilbert, la forme tombe à pic, car elle lui permet de mettre l’équipe en confiance à l’approche de l’Amstel Gold Race dimanche, puis de la Flèche Wallonne et enfin Liège-Bastogne-Liège.

Gilbert aura cependant fort à faire pour contenir l’armada espagnole qui débarquera, et notamment Alejandro Valverde, toujours à l’aise dans les Ardennes belges, ainsi que Joaquim Rodriguez, qui vient de remporter le difficile Tour du Pays Basque avec deux victoires d’étape à la clef.

À noter également le retour d’un revenant, Davide Rebellin, 42 ans et 5e du classement de la Flèche Brabançonne hier. Rappelons que Rebellin partage le record de victoires sur la Flèche Wallonne avec Marcel Kint, Eddy Merckx et Moreno Argentin (3 victoires chacun) et avait réussi le triplé peu commun Amstel-Flèche-Liège en 2004. Seul Philippe Gilbert a pu égaler ce triplé, en 2011.

Après les Flandriennes, les Ardennaises s’annoncent tout aussi excitantes!

Vélofix débarque chez vous

Le concept m’apparaît original et pratique, donc je vous en parle.

Vélofix, c’est tout simplement un atelier d’entretien mobile pour votre vélo.

Le concept est simple: au lieu de vous déplacer à la boutique pour apporter votre vélo au mécano, c’est le mécano qui se déplace chez vous. Vous gagnez ainsi du temps.

Pratique, vous pouvez réserver directement en ligne le service, et donc planifier exactement quand le mécano sera chez vous pour effectuer ce que vous avez à faire sur votre petite reine.

Une gamme complète de services est offerte, allant de la mise au point complète du vélo au printemps aux petits entretiens plus réguliers et ce, que ce soit sur votre vélo de route haut de gamme monté en DI2, sur votre vélo de chrono, votre vélo de cyclo-cross, votre VTT ou encore votre BMX. On n’est donc pas sectaire chez Vélofix!

Les services personnalisés ou « à la carte » m’ont semblé particulièrement intéressants: parmi eux, on note la réparation de crevaison tant sur les pneus que sur les boyaux (avec pose de scellant), l’installation de la guidoline ou de la chaine, voire l’ajustement de la position sur votre machine. Je pense que ces services pourront ravir ceux qui sont moins habiles à effectuer l’entretien du vélo en saison, comme ceux qui travaillent à temps plein et qui n’ont donc que peu de temps à consacrer à ces choses.

Lancée du côté de la côte Ouest et ayant passé à l’émission de CBC Dragon’s Den, l’entreprise Vélofix se développe progressivement et a gagné l’Alberta, l’Ontario (dont Ottawa) et maintenant le Québec, avec un premier service à Gatineau. Je pense que d’autres verront le jour du côté des grandes régions urbaines du Québec comme Montréal, Québec et Sherbrooke.

On réserve ici.

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