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Mois : mai 2012 Page 1 of 3

Le test Wiggins

Je ne sais pas vous, mais j’ai été intrigué par l’approche de Bradley Wiggins en vue du prochain Tour de France.

Ce dernier s’est en effet retiré, ces dernières semaines, sur l’île espagnole de Ténérife, pour s’y entrainer et être loin des sollicitations. Au menu de Wiggins apparemment, un entrainement draconien, avec de multiples ascensions du volcan Teide qui culmine à un peu plus de 3 700 mètres d’altitude. Wiggins aurait observé une vie de moine, entre séances d’entrainement, massage et dodo. Tout cela en vue d’être au top en juillet prochain et de décrocher une victoire sur le Tour de France.

C’est intéressant, car Wiggins, 4e du Tour en 2009, a prouvé qu’il pouvait jouer les premiers rôles sur l’épreuve. Il se lance dimanche sur le Critérium du Dauphiné Libéré et cela nous donnera l’occasion de voir où le coureur anglais en est dans sa préparation.

Le Dauphiné-Libéré n’est par ailleurs pas très difficile cette année: pas de très grands cols. Il y aura certes l’ascension du Grand Colombier lors de la 5e étape ainsi que le chrono de 54 kms la veille pour se tester, mais pas de grandes étapes de montagne avec une succession de grands cols. C’est donc un parcours parfait pour Wiggins.

Ses principaux adversaires seront assurément Janez Brajkovic chez Astana, un ancien vainqueur de l’épreuve, Cadel Evans, Samuel Sanchez, Denis Menchov, Jurgen Van Den Broeck et Jelle Vanendert, Andy Schleck, Jérome Coppel ainsi que Vicenzo Nibali.

À noter qu’on y verra aussi les Philippe Gilbert, Thor Hushovd, Alexandre Vinokourov, Tejay Van Garderen, Romain Sicard, Tony Martin, Edvald Boasson Hagen, Pierre Roland et Thomas Voeckler.

Bref, le plateau est extrêmement intéressant, mais l’épreuve elle-même ne propose pas un parcours très difficile.

Cyclosportive St-Donat Le Nordet

Je vous disais, il y a quelques mois, que le cyclosport est en plein développement au Canada et au Québec.

En voici une nouvelle preuve: dimanche 3 juin prochain aura lieu la première édition de la cyclosportive St-Donat Le Nordet. Sanctionnée par la FQSC, cette cyclosportive propose deux parcours, de 40 et 80 kms. Le grand parcours présente un certain défi, avec près de 1 000 mètres de dénivelé.

Pour les néophytes, Saint-Donat est situé près du Parc national du Mont Tremblay, environ 135 kms au nord de Montréal. C’est une région accidentée, présentant de belles bosses. C’est aussi une région magnifique, boisée et verdoyante.

Tous les détails de la cyclo sont disponibles ici. Il en coûte 57$ pour s’y inscrire, chronométrage et repas inclus. On peut s’inscrire en ligne sur le site de la FQSC.

Les chiffres du Giro avec Frédéric Portoleau

L’expert dans le calcul de puissances étalon, Frédéric Portoleau, m’a très récemment contacté pour me faire part des chiffres du récent Giro. Je tiens à lui dire un grand merci pour ces chiffres éclairants et, souvent, très encourageants. Sans être une preuve de quoi que ce soit, ces chiffres donnent quand même une très bonne indication du niveau de performance offert par les coureurs sur le récent Giro gagné par le Canadien Ryder Hesjedal. Place donc à Frédéric:

Le Tour d’Italie vient de s’achever par la victoire inattendue du Canadien Ryder HESJEDAL. Celui-ci avait comme principale référence jusqu’à cette année sa sixième place au Tour de France 2010. Il avait réalisé sa meilleure performance en montagne au col du Tourmalet avec 420 watts en puissance étalon 78 kg avec vélo et en terminant l’étape à 1min27s d’Alberto Contador et d’Andy Schleck.

En moyenne sur les dernières ascensions de plus de 20 minutes, aucun coureur n’a dépassé les 410 watts en puissance étalon sur ce Tour d’Italie 2012. Rodriguez, Hesjedal et Scarponi ont développé 400 watts, Basso et Gadret 395 watts.

Si on enlève le cas Contador, au dessus du lot en 2011, le niveau d’ensemble sur ce Giro 2012 apparaît toutefois légèrement plus élevé que l’année dernière.

Le Français John Gadret a développé en moyenne 5 watts de moins que l’an dernier. De plus, la concurrence, exceptée Contador bien sur l’an dernier, est apparue légèrement plus sévère cette année. Il n’a donc pas pu reproduire son excellent classement de 2011.

Mise à part son fléchissement sur l’étape du Stelvio, Basso s’est situé à un niveau de performance équivalent à 2010 lorqu’il avait remporté le Giro pour la deuxième fois.

La moyenne sur les dernières ascensions est plus basse que lors des grandes années EPO. A la fin des années 90, les vainqueurs de grands tours étaient parfois à plus de 440 watts en moyenne en puissance étalon sur les dernières montées des étapes de montagne. Les coureurs terminent probablement les grands tours avec une fatigue plus marquée qu’il y a quelques années.

Cependant, quelques performances assez remarquables doivent être mise en avant (dans l’ordre des étapes):

1) Pozzovivo au Lago Laceno: 13 minutes à 455 watts en puissance étalon.  

2) Rodriguez à Resilenni: 22 minutes à 420 watts en puissance étalon.

3) Basso, Hesjedal, Pozzovivo et Rodriguez aux cols du Duran, de Staulanza et de Giau. Un enchainement cumulé de 1h45 à 390 watts pour l’ensemble des trois cols avec de courtes récupérations inférieures à 10 minutes.

4) Hesjedal à l’Alpe di Pampeago: 25 minutes à 430 watts en puissance étalon (Rodriguez et Scarponi à 425 watts). Puissance calculée en tenant compte du vent favorable. Performance semblable à ce qu’avait réalisé Andy Schleck et Alberto Contador au plateau de Bonascre au Tour 2010 (même durée d’ascension).

5) Rodriguez, Scarponi et Hesjedal: 10 minutes à 395 watts sur la fin d’ascension du Stelvio à une altitude de 2600m. À cette altitude, le VO2max est en moyenne diminué de 10%, donc l’effort équivalent pour une montée en dessous de 1500m est supérieur à 430 watts. Sur cette fin de montée du Stelvio, Rodriguez, Scarponi et Hesjedal ont réalisé une performance équivalente à celle de Franck Schleck et de Cadel Evans au col du Galibier (presque la même altitude que le Stelvio, 100m de moins au sommet) au Tour de France 2011.

Pour terminer, le détail des performances estimées du vainqueur du Giro Ryder Hesjedal en watts/kg.

Breuil Cervinia (fin du col): 21min22s à 5,95 watts/kg
Resilenni: 22min53s à 5,8 watts/kg
Passo du Giau: 33min54s à 5,6 watts/kg
Alpe di Pampeago: 25min à 6,1 watts/kg (en tenant compte du vent favorable)
Passo di Stelvio: 1h07min53s à 5,15 watts/kg

Sa performance la plus marquante reste donc sa montée de l’Alpe di Pampeago estimée à 6,1 watts/kg. Les autres montées ont été effectuées à moins de 6 watts/kg. Le rythme en cours d’étape a été plus fort lors de l’étape de Cortina que lors de l’étape de Pampeago.

L’autre grande révélation de ce Giro

Sans conteste, Thomas de Gendt.

Ce Belge de 25 ans seulement est monté hier sur le podium du Giro, une première pour un coureur belge depuis la victoire de Johan de Muynck en… 1978. Mieux, c’est le premier belge sur un podium d’un grand tour depuis la 3e place de Johan Bruyneel sur la Vuelta 1996. À 25 ans!

Le plus bel espoir belge depuis 20 ans?

Déjà 6e de l’étape de l’Alpe d’Huez sur le Tour et vainqueur de l’étape reine du Tour de Suisse l’an dernier (devant Andy Schleck je signale), le belge a prouvé qu’il était l’homme des grands raids en montagne. Sa magistrale étape sur le Stelvio samedi était tout un numéro! Ce n’est que dans les deux derniers kilomètres du Stelvio que les favoris derrière ont commencé à lui reprendre du temps. L’espace d’une étape, De Gendt a renversé le classement général et monté sur le podium!

Autre fait intéressant, de Gendt est également un très bon rouleur: sa 5e place dans le chrono dimanche dans les rues de Milan en atteste.

Bref, je pense que la Belgique tient assurément en Thomas de Gendt son plus bel espoir pour de grandes performances sur les grands tours dans les prochaines années. À 25 ans, il va encore progresser, c’est certain.

Une sacré paire de pattes!

Et quel beau coureur! Vous avez vu sa paire de jambes? Tout simplement impressionnant et parfait aussi. Une très belle musculature. Sa position de contre-la-montre frise également la perfection: dos parfaitement droit, bien groupé, la tête bien posée et droite, pour une stabilité exemplaire. Assurément le signe que de Gendt a bien travaillé toute sa musculature, y compris tous les muscles stabilisateurs impliqués dans le pédalage.

Thomas de Gendt, assurément un coureur que je vais suivre très attentivement à partir de maintenant!

H-I-S-T-O-R-I-Q-U-E !

Il l’a fait!!!

Le Canadien Ryder Hesjedal vient d’écrire la plus belle page de l’Histoire du cyclisme canadien aujourd’hui en remportant le Giro d’Italia. Incroyable! Mais on se disait bien, au début de la course, qu’Hesjedal était parti pour un grand Giro.

C’est la première fois qu’un Canadien s’impose sur un grand tour cycliste. Il éclipse donc l’exploit de Steve Bauer, 4e du Tour de France 1988.

Hesjedal l’a fait tout en gardant un calme olympien au cours des derniers jours. Tout simplement impressionnant! Il a surtout su maîtriser une situation très délicate sur le plan tactique hier dans la difficile ascension du Stelvio lorsque l’inattendu Thomas de Gendt était devant. Hesjedal a su prendre ses responsabilités de favori, prendre la bonne décision et oser se dévoiler. L’attitude d’un grand champion confiant de ses moyens et en contrôle.

Les retombées

On peut d’ors et déjà penser que cet exploit aura un grand retentissement ici. D’une part, il est clair que davantage de Canadiens voudront regarder le vélo à la télé, ainsi que se déplacer sur des courses cyclistes, en premier lieu les GP de Montréal et Québec. Espérons que la nouvelle fera la une de la plupart des journaux canadiens demain!

Hesjedal s’impose également sur les vélos canadiens Cervélo, qui profitera assurément de ce succès.

Mais surtout, il apparaît clair que cela contribuera à développer encore plus le sport de ce côté-ci de l’Atlantique. Si le sport cycliste demeure peu connu au Canada, le nombre de pratiquants explose depuis quelques années et les gens découvrent le sport. Ajoutez à cela la présence de Dominique Rollin, de David Veilleux et de l’équipe SpiderTech au plus haut niveau, tous les ingrédients sont réunis pour qu’on parle de plus en plus vélo au Canada, et c’est tant mieux.

Mais pour le moment, place à un géant, Ryder Hesjedal. Respect. Comme toi, j’ai vibré en entendant sonner le « Ô Canada » dans les rues de Milan cet après-midi, en te voyant en rose sur le podium. Bravo, bravo, triple bravo, et merci pour ces trois semaines à jamais gravées dans ma mémoire.

Hesjedal a fait le plus dur!

Quelle étape mes amis, quelle étape!

L’invité surprise du jour était ce Thomas de Gendt, qui a fait un très grand numéro. Devant dans le final, il a maintenu l’écart jusque 3 km de l’arrivée, malgré les efforts derrière de VanDe Velde et des Sky qui roulaient pour Uran. Apparemment, de Gendt connait le Stelvio comme sa poche pour l’avoir gravi à de nombreuses reprises à l’entrainement.

Je vous avoue franchement avoir été inquiet pour Hesjedal lorsque celui-ci s’est retrouvé isolé à quelques 7 ou 8 kms de l’arrivée, au moment où personne ne voulait lui donner un coup de main pour rouler derrière de Gendt. C’était un peu limite de la part de Rodriguez, qui a clairement couru contre Hesjedal et non pas pour gagner ce Giro à ce moment-là. Avec de Gendt devant, on ne savait plus trop comment faire tactiquement!

Hesjedal s’est toutefois comporté en grand champion et a pris la bonne décision en assumant ses responsabilités et en menant la poursuite. De ce fait, il s’exposait à un contre, mais avait-il le choix? Certes oui, d’autres auraient assurément joué quitte ou double; pas lui, et c’est la marque d’un mental de champion. En ce sens, Hesjedal n’aura pas volé cette victoire sur le Giro si elle se concrétise demain.

Bref, ce soir, Hesjedal a fait le plus dur je pense. Il est à 31 secondes du maillot rose, et devrait combler l’écart sauf surprise demain dans le dernier contre-la-montre. Les autres ont perdu ce Giro.

Go Ryder Go! Une place dans l’Histoire du cyclisme t’attend à Milan!

Meet Ryder Hesjedal


Giro: titanesque!

Du très grand vélo! C’est du très grand vélo auquel on assiste en ce moment sur le Giro. Et on assiste aussi à du très grand Ryder Hesjedal. L’état de grâce, tout simplement.

Hesjedal a en effet comblé une partie de son retard sur Rodriguez aujourd’hui sur la route de l’Alpe di Pampeago. De toute évidence, tout le monde était au taquet dans la dernière ascension vers l’arrivée. Les organismes sont très fatigués, c’est certain, et l’étape de demain nous réserve assurément des surprises.

Parce que demain, c’est vraiment la très grande lessive. 219 kms, pas moins de 7 ascensions. Dantesque. Dans le final, on a Mortirolo et Stelvio, de quoi inquiéter n’importe quel esprit sain. Surtout après 3 semaines de course.

Sur le papier, Ryder Hesjedal est en parfaite position: il n’a pas le poids de la course, et il peut se contenter de suivre.

L’étape d’aujourd’hui joue aussi à son avantage: Basso et Scarponi ont probablement compris que la victoire au général était impossible. Mais une place sur le podium l’est. Ces deux là (et leurs équipes) vont probablement oublier la lutte pour le général qu’ils laissent à Rodriguez et Hesjedal, pour tenter de monter sur le podium. Lampre et Liquigas pourraient donc demain rouler en fonction d’un objectif différent, celui d’assurer une troisième place.

Autre point positif pour Hesjedal, ses deux équipiers VanDe Velde et Stetina, qui ont répondu présents aujourd’hui. Leur Giro se termine demain soir, il faut donc qu’ils donnent tout demain pour aider Hesjedal.

Sur RDS

La retransmission de l’étape demain samedi est prévue à 9h30 sur RDS (8h30 sur RDS2). J’ajoute également que je trouve l’analyste Dominique Perras très bon: il analyse bien le comportement des coureurs ainsi que les phases de course. Il a bien prédit aujourd’hui l’action de Kreuziger. Bravo Dominique, et continue ainsi! La lecture de la course est bonne et le décodage de l’état des coureurs aussi.

À ne pas manquer

Ce court vidéo où Dominique Rollin nous parle de la perf d’Hesjedal sur le Giro, ainsi que de son Giro malchanceux.

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Merci aux VéloGessiens et à Crochard-bikes pour les photos!

Hesjedal pour l’histoire!

Trois étapes (on ne compte pas la courte étape de demain, sans difficulté aucune). C’est ce qui sépare le Canadien Ryder Hesjedal d’un maillot rose à Milan. Et d’une place dans l’Histoire du cyclisme.

Plus encore, Hesjedal a la chance d’établir la meilleure performance canadienne de l’histoire sur un grand tour. Jusqu’ici, c’est Steve Bauer qui détient cet honneur, avec une 4e place sur le Tour de France 1988.

Hesjedal peut gagner ce Giro, c’est le grand enseignement de la journée d’hier.

Hesjedal n’a en effet jamais semblé en difficulté sur la route de Cortina d’Ampezzo, malgré les quatre grands cols à franchir. Dans le final, il semblait presque le plus fort du groupe sélect de tête devant, avec Ivan Basso. Rodriguez a certes bien caché son jeu et a pu faire valoir sa « giclette » pour gagner l’étape, mais Uran et Scarponi ont montré leurs limites en étant décrochés dans la dernière ascension, le Giau. Pozzovivo n’est par ailleurs pas une menace pour le général puisqu’il est déjà à plus de 3 minutes et qu’il prendra un autre éclat dans le dernier clm.

La stratégie

C’est simple, Hesjedal doit gérer les deux dernières grosses étapes de montagne vendredi et samedi avec une seule stratégie en tête: ne pas laisser filer Rodriguez et Basso, surtout dans l’étape du Stelvio samedi. Hesjedal n’a pas besoin d’attaquer, c’est un bon rouleur et le dernier clm sera en sa faveur. Il doit donc marquer à la culotte Basso et Rodriguez. S’il attaque, cela devrait être réservé à une situation bien particulière, celle d’une défaillance de Basso ou de Rodriguez: il faudra savoir profiter de l’occasion. Mais pour le reste, la course défensive en montagne est définitivement la meilleure carte à jouer.

La faiblesse d’Hesjedal? Il était isolé aujourd’hui dans le final, personne chez Garmin avec lui. Ca serait bien de pouvoir compter sur un ou deux équipiers vendredi et samedi prochain si Rodriguez ou Basso jouent le tout pour le tout et tentent de durcir rapidement la course. Ce qui risque d’arriver par ailleurs!

Si Hesjedal reste au contact au sortir de la montagne, rappelons que Rodriguez et Hesjedal se sont déjà affrontés dans le dernier clm d’un grand tour, avec comme enjeu une 6e place: c’était sur le Tour de France 2010, que Hesjedal a terminé 6e et Rodriguez 7e. Sur 52 kms dans le dernier clm, Hesjedal avait mis Rodriguez (et Basso) à plus de 3 minutes!

Le dernier clm à Milan est certes plus court (32 kms) et Rodriguez sera motivé s’il est en rose. Ceci étant, je crois qu’il est légitime de penser qu’Hesjedal roulera au moins une minute plus rapidement que « Purito ». S’il demeure donc à 30 secondes de l’Espagnol, c’est tout à fait jouable pour Hesjedal.

Go Ryder Go! C’est désormais tout le Canada qui te regarde! Et quel coup de pouce au cyclisme canadien si tu gagnais ce Giro! Il faut y croire maintenant!

L’UCI World Cycling Tour au Québec dès l’an prochain?

On savait un projet dans les cartons, on sait maintenant que le promoteur Serge Arsenault, organisateur des GP de Québec et Montréal, serait sur le point de conclure une entente avec l’UCI pour obtenir un autre événement UCI au Québec.

De toute évidence, c’est de l’UCI World Cycling Tour dont il est question.

En gros, l’UCI World Cycling Tour, c’est une série de 16 cyclosportives ayant reçu un label UCI. Le bonus, c’est que la participation à l’une de ces cyclosportives permet éventuellement de se qualifier pour la grande finale, une cyclosportive version « championnat du monde » des cyclosportifs. Et l’UCI sacre, sur cet événement, le champion du monde cyclosport.

Pourquoi pas! C’est un peu contre l’esprit cyclosportif mais les cyclos ont aussi beaucoup changé depuis une vingtaine d’années. Au départ, le but était de proposer un grand défi sportif ou la lutte contre soi-même et la convivialité étaient au coeur de l’événement. Aujourd’hui, les cyclosportives sont souvent de véritables compétitions ou si l’esprit demeure décontracté, la recherche du résultat prime trop souvent (et je m’y prends moi-même au jeu).

Anyway, on compte actuellement 16 cyclosportives au calendrier UCI World Cycling Tour, incluant la grande finale en Afrique du Sud. Une seule est située au Canada, le Gran Fondo Axel Merckx en Colombie-Britannique. Les États-Unis ont aussi une épreuve au calendrier, celle de Lenox au Massachusetts.

Il est évident qu’une telle épreuve au Québec serait intéressante. Le niveau y serait assurément assez relevé. Espérons que Serge Arsenault réussisse à convaincre l’UCI que le Québec a tout pour organiser une telle cyclosportive qui pourrait rapidement devenir un rendez-vous, surtout si le parcours (Charlevoix?) est à la hauteur. Le Québec comporte déjà plusieurs belles cyclosportives, notamment le Défi Vélo Mag, la cyclo de Charlevoix, le Gran Fondo Gatineau et j’en passe.

Ceci étant,  je trouve que cette série UCI présente un petit quelque chose qui cloche, la même chose qui clochait avec la Coupe du Monde chez les pros à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Aucune épreuve de la série de cyclosportives n’est actuellement très prisée par les cyclosportifs qui rêvent plutôt à la Marmotte, au Marathon des Dolomites, à l’Étape du Tour, à la Haute Route, à Paris-Roubaix cyclo ou encore à la Otztaler-Radmarathon. Ca serait bien d’inclure de tels monuments du calendrier cyclosportif à cette compétition. Plus encore, ce serait bien de désigner le champion du monde cyclosportif grâce à un système de points, plutôt que lors d’une cyclo d’un jour en Afrique du Sud (après tout, les cyclosportifs assument eux-mêmes leurs frais et tout le monde n’a pas les moyens de parcourir le monde pour participer à une telle série…). Ces points pourraient varier en fonction de la difficulté et du prestige de chaque cyclosportive inscrite au calendrier. Ainsi, un vainqueur de la Marmotte mais qui ne prendrait part à aucune autre cyclosportive dans l’année aurait la chance de bien figurer à un tel classement. Évidemment, cela voudrait dire que des conditions d’inscription seraient communes à toutes les épreuves pour permettre un classement à l’UCI World Cycling Tour.

Le Tour de l’actualité

Beaucoup de nouvelles à commenter dans le monde du cyclisme!

1 – Giro d’Italia. On entre dans la dernière semaine, où se concentrent les difficultés. Il faut retenir qu’il reste 4 étapes clef: celle vers Cortina d’Ampezzo mercredi, puis les 3 dernières: Alpe di Pampeago, Stelvio et le dernier clm dans les rues de Milan. Celle du Stelvio sera évidemment le juge de paix de ce Giro, car très longue (218 kms) et très difficile. Pour découvrir un peu plus le mythique Stelvio, c’est ici.

Pour le général, rien n’est joué à mon avis, c’est à dire que personne n’a encore gagné ce Giro. Rodriguez est fort, mais il reste encore beaucoup de difficultés et il pourrait être isolé. Hesjedal est très bien placé, deuxième à 30 secondes. Je pense qu’il a le coffre pour avoir une bonne troisième semaine, mais j’ai peur que les deux grandes étapes de montagne vers Alpe di Pampeago et surtout vers le Stelvio soient un peu trop dures pour lui… À ne pas manquer, cette entrevue avec lui.

Basso, Tiralongo, Kreuziger et Scarponi sont également bien placés en embuscade, environ 1min30 derrière Rodriguez. Ils pourraient s’associer pour combler l’écart, et ils disposent tous de bonnes équipes (Liguigas, Lampre et  Astana) pour faire le travail. Basso semble adopter comme tactique le « slow but steady wins the race« .

Bref, c’est encore très ouvert et bien malin qui peut prédire qui sera en rose dimanche prochain à Milan!

On peut par ailleurs découvrir comment est difficile une épreuve de trois semaines à ce niveau en suivant les chroniques d’Arnaud Demare de la FdJ. Demare est le champion du monde U23 en titre, rappelons-le, et découvre cette année le milieu pro.

2 – Tour de Californie. Victoire finale de Robert Gesink qui aura finalement mis tout le monde d’accord en une seule étape, celle du Mont Baldy, juge de paix de cette épreuve. Pour Gesink, cette victoire est importante puisqu’elle le remet en selle après une saison 2011 en demi-teinte. Je pense que ce coureur peut réaliser de grandes choses et espérons que cette victoire lui aura fait franchir un cap dans sa préparation pour le Tour de France.

L’autre grande star de ce Tour de Californie est sans conteste Peter Sagan, vainqueur de… 5 étapes, excusez un peu! Il vient définitivement d’entrer dans une nouvelle dimension à l’échelle internationale.

3 – Victoire de Clara Hughes dans le chrono de Gatineau, cette épreuve UCI disputée ce week-end chez moi. Hughes avouait que ce chrono marquait le véritable début de sa saison et de sa préparation finale en vue des JO de Londres. Elle était impressionnante sur le parcours, allant visiblement plus vite que toutes les autres. La foule était également derrière elle plus que derrière n’importe quelle autre coureuse.

Les organisateurs peuvent également se réjouir du succès de l’événement dans son ensemble qui a bénéficié d’une météo absolument parfaite durant les trois jours. La foule était plus nombreuse, les participants au GranFondo (qu’il faut absolument découvrir!) aussi, bref, on sent cette épreuve sur une pente ascendante et cela fait plaisir!

Seul petit carton rouge, celui adressé à la FQSC pour avoir interdit à une équipe locale comme la nôtre l’inscription au GP de l’Outaouais du samedi, course sénior 1-2. Il y avait pourtant plusieurs Maîtres B dans la course… Nous avons cependant respecté les règles et ne nous sommes pas présentés à l’inscription avant la course. D’autres auront osé… et le choix fut apparemment payant.

4 – De toute évidence, le torchon brule entre Johan Bruyneel et les frères Schleck. Bruyneel n’a pas digéré l’abandon de Franck au Giro. Et il a bien raison: je vois mal ce qui peut justifier cet abandon. Schleck a certes été au tapis, mais la blessure, à l’épaule semble-t-il, apparaissait mineure. Qui plus est, Schleck était en condition acceptable, étant très souvent resté dans le groupe sélect devant. Si une victoire était peut-être difficile, une place dans les 5 premiers à Milan était jouable.

Bruyneel, comme d’autres, soupçonnent que cet abandon vise à s’épargner en vue du Tour afin de bien pouvoir épauler son frère Andy. Franck aurait ainsi abandonné pour pouvoir aller rejoindre son frère en « préparation » pour le Tour.

Chose certaine, il est légitime de penser que l’abandon de Franck est peu professionnel…

Il ne fait aucun doute pour moi que Bruyneel a accepté, en début d’année, le défi de diriger les deux frères Schleck sachant que ça ne serait pas facile. Je suis convaincu que Bruyneel savait que les deux frères n’aiment pas se faire dire quoi et comment faire: Kim Anderson l’an dernier chez Leopard n’était visiblement pas le véritable directeur sportif de l’équipe! Les Schleck ont pourtant besoin d’un encadrement solide, faisant beaucoup de grossières erreurs tactiques dans les moments-clef de leurs objectifs. Bruyneel visait de les « casser » cette année, et ça se complique.

Si j’étais Johan Bruyneel, j’aurai déjà annoncé à Franck qu’il ne serait pas au départ du Tour!

5 – La société ASO, organisatrice du Tour de France, vient d’être condamnée à payer 115 00o euros en dommages et intérêts à M. Gérard Porte, abusivement licencié en 2010 de son rôle de médecin-chef du Tour. La nouvelle avait créé la surprise générale à l’époque et s’inscrivait dans un « grand ménage » effectué par les nouveaux dirigeants d’ASO.

Je suis certain que M. Porte est le premier désolé de toute cette histoire.

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