Une fois tous les quatre ans, La Flamme Rouge vous présente un sujet complètement différent du cyclisme: celui du Vendée Globe.
L’Everest des mers.
Le tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance.
Ça démarre ce dimanche 8 novembre 13h02 des Sables d’Olonne.
Il y a de l’esprit des premiers Tours de France dans le Vendée Globe d’aujourd’hui. Celui d’une incroyable aventure humaine, dans des conditions extrêmes. L’homme contre la nature.
Les croisés du Tour de France en sont à leur quatrième station. Ils descendent en pleine nuit à toute allure et en roue libre sur Landerneau. C’est la seule ville, depuis le départ, où l’on n’entende aucun bruit. Il est deux heures et demie du matin. Landerneau dort. Il fait froid. Châteaulin dort. À Quimper, toute la Cornouailles est aux fenêtres.
C’est malheureux, dit un Breton qu’emballe le spectacle, on casque deux cent mille balles à un cheval pour deux minutes et demie, et on donne des briques à des hommes qui en font plus que des chevaux!
Albert Londres, Tour de france, tour de souffrance (1924)
Cette 9e édition du Vendée Globe s’annonce passionnante. Record de participants, 33 skippers, dont six femmes (aucune sur l’édition précédente). Une grosse compétition!
Record à battre, 74 jours et 3h de mer.
Le record devrait être battu, comme sur chacune des éditions jusqu’à maintenant. Notamment grâce à la présence de nombreux « foilers » dans la flotte (19 sur 33 bateaux), ces bateaux équipés de lames en carbone permettant de lifter la coque, et donc de gagner de 15 à 20% en puissance (vitesse).
Aujourd’hui, ces bateaux de la classe IMOCA équipés de foils atteignent 35 noeuds, soit presque 70 km/h!! Le confort à bord est cependant inversement proportionnel à la vitesse…
Outre un bateau performant, la gagne sur le Vendée Globe dépend de plusieurs autres éléments: la fiabilité du bateau d’abord, car il faut qu’il tienne sans avarie majeure pendant 3 mois de mer. L’expérience du skipper ensuite, et ses capacités de bien comprendre la météo, car il faut pouvoir choisir les meilleures trajectoires entre anticyclones, creux barométriques et autres dépressions des océans. Le routage a d’ailleurs bien changé depuis les premières éditions du Vendée Globe, les skippers cherchant des gros vents permettant à leurs foilers d’exprimer toute leur puissance.
Il faut aussi un gros mental pour supporter 75 jours de mer en solitaire, dans des contrées inhospitalières. Pas de la petite bière que de se retrouver solo par gros temps dans les mers du Sud, quelque part entre l’Australie et le cap Horn, à plusieurs heures d’avion de la moindre âme.
Le grand favori s’appelle Jérémie Beyou sur Charal, un bateau ultra-moderne, foiler de dernière génération, et ayant été beaucoup testé au cours des deux dernières années. Beyou et son bateau ont gagné plusieurs courses de prépa, ils sont prêts.
Le joker-mystère s’appelle l’inusable et original Alex Thompson sur Hugo Boss, lui aussi un bateau tout neuf, probablement le plus moderne et le plus secret de toute la flotte. Habitacle complètement fermé, Thompson navigue sa Formule 1 des mers grâce aux multiples systèmes électroniques embarqués, à des caméras gyroscopiques (incluant des caméras thermiques et infrarouges!) autour du bateau, et même à l’intelligence artificielle qui est à bord! Sorti toutefois tardivement des docks, le bateau n’a pas pu être beaucoup testé et son talon d’Achille est sa fiabilité. Sur une telle course, ca pourrait ne pas pardonner. Thompson pourra opposer à cela sa grande expérience du Vendée Globe, en étant à sa 4e participation. Un vétéran.
Quatre autres skippers seront à surveiller de près: Charlie Dalin sur Apivia, lui aussi un foiler de dernière génération. Sébastien Simon sur Arkea-Paprec, Armel Tripon sur le magnifique L’Occitane et Thomas Ruyant sur LinkedOut sont aussi de sérieux prétendants à la victoire finale. Ils évoluent tous sur des foilers ultra-performants.
Chez les femmes, l’expérimentée Sam Davies sur Initiatives Coeur pourrait créer une belle surprise. Rappelons qu’Ellen McArthur avait terminé 2e du Vendée Globe en 2000-2001.
Le vent de fraicheur du Vendée Globe cette année vient de la très sympathique néophyte Clarisse Cremer sur Banque populaire, qui présente un parcours intéressant depuis cinq ans. Elle manie aussi bien l’art de la navigation que celui des… médias sociaux, deux arts qu’elle joue à fond, et elle pourrait surprendre car elle a du chien en plus d’avoir bénéficié dans sa préparation des derniers mois de tout le soutien et l’expérience d’Armel Le Cléac’h, dernier vainqueur du Vendée Globe (2016-2017). On espère que Jimmy sera à bord de Banque populaire pour ce Vendée Globe!!!
Pour suivre la course, on consulte le site web ou on télécharge l’app Vendée Globe sur son téléphone. Position des bateaux en temps réel!
Ca sera passionnant. Et comme dirait Clarisse, on souhaite à tous les skippers « une bonne nav! »
Pour plonger dans la course et l’ambiance, je vous recommande ces quelques vidéos.
bokehfr
Sympa de nous faire découvrir cette aventure. Pour moi qui souhaite renouveler avec la voile, ça tombe à pic.
G.Lambert
Tu fais la virtuelle, Laurent?
Laurent
@G.Lambert,
Et non, je souffre trop du mal de mer!
Lemond
Je pense qu’il parlait d’une simulation comme Virtual Regata. C’est très sympa. Attention ca peut meme rendre accroc, on se réveille en pleine nuit pour faire le point! 🙂
Martin C
C’est vraiment l’épreuve sportive la plus impressionnante dans le monde, par sa durée et les conditions (en solo, sans ravitaillement, etc). Ces skippers sont vraiment des bibittes particulières.
Xavier
« Impressionnante »… Mouais… Je branche le mode « je suis un peu perlocutoire juste pour véhiculer un message », ok? Sport au choix : de breton (ou a minima côtier) ou d’îlien, voire hobby de riche (cf les régates très très cotées des lacs Léman et de Zürich, où viennent aussi des « trans-o » et où ne pullulent pas les prolos, même super en forme hein), et où la »performance »physique peut être largement »médicalisée »(https://dopagedemondenard.com/tag/voile/ ; il serait d’ailleurs intéressant de savoir ce qu’en pense Marc K); enfin, qualifié à juste titre de « formule 1 des mers », donc un vroum-vroum hypertechnologique, sans pétrole « direct » certes, mais avec équipes à terre connectées h24… Bref on est loin de l’aventure à Papa, aidé de son seul système d et des conserves de maman pour braver les rugissants du Sud… Maintenant, mode « perlocutoire »off : il en faut du courage (re-mode « on » : snobisme 😉) pour aller se tremper (froidement) quatre mois au moins sans vrai contact humain direct, et n’y être pas obligé ! Les pêcheurs de morue bretons d’antan (qui voguaient alors jusqu’au Canada) y perdraient leur latin…
mica
Perlocutoire…….Perlocutoire ……?, j’ ai cherché dans le dicco. et ce que j’ y ai trouvé ne m’ a pas beaucoup avancé, bref je suis perdu et peut être y a t’ il beaucoup de lecteurs de LFR dans mon état…….en clair, ça veut dire quoi ?
» Les gens » , comme dirait Mélenchon ne comprendront pas….
Sinon, bien d’ accord globalement avec ton ^ropos.
Xavier
Disons, Mica, que j’allais dans ce post utiliser des termes qui pourraient être interprétés (reçus, vécus) comme brutaux (et/ou irrespectueux, voire peut-être méchants ou condescendants, ce genre de ressenti négatif) sans que ce soit d’aucune façon mon intention.