Il était déjà là au moment où j'ai découvert le cyclisme, en 1983. Il a fait partie des mois de juillet de mon enfance, il a fait partie de mon adolescence et il faisait toujours partie de ma vie puisque je le retrouvais chaque lundi sur Carrément Vélo.
Une voix, si caractéristique, si reconnaissable d'entre toutes, si belle, si musicale, si facile à écouter, s'est éteinte dans la nuit de jeudi à vendredi dernier près de Paris: Jean-Paul Brouchon, le journaliste cycliste, l'auteur cycliste, a succombé à un cancer des os. Il avait 72 ans.
Jean-Paul Brouchon a consacré une partie importante de sa vie au cyclisme et au Tour de France, même s'il était un passionné de nombreux sports et de l'olympisme. Possédant une excellente mémoire, ayant couvert pas moins de… 44 Tours de France (dont 31 sur une moto, notamment pour France Info), il était une des mémoires vivantes du Tour de France. Avec son décès, une page d'histoire du Tour se tourne donc; nous n'entendrons plus Jean-Paul terminer ses points radiophoniques présentant l'état de la course par ces mots "Sur la route du Tour pour France-Info, Jean-Paul Brouchon".
Rappelons que Jean-Paul Brouchon a occupé le poste de rédacteur en chef chez France Info en 1992 avant de démissionner onze ans plus tard, en 2003. Auparavant, il avait couvert la route du Tour pour France Inter et avait collaboré régulièrement au mensuel cyclisme "Miroir du cyclisme". Plus récemment, il était devenu un auteur cycliste prolifique, ayant rédigé de nombreux ouvrages sur le Tour de France et sur de grands champions qu'il avait eu la chance de cotoyer. Plus récemment encore, il avait ouvert un blog en lien sur ce site et oeuvrait comme analyste à l'émission de RTL L'Équipe, Carrément Vélo, où on pouvait chaque semaine apprécier toute ses connaissances du cyclisme et la finesse de ses analyses.
Preuve d'une carrière exceptionnelle, Jean-Paul Brouchon avait reçu le prix Pierre Chany, le prix Henri Desgrange, le prix du Sénat et le Micro d'Or à deux reprises et avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur le 1er décembre 2009.
Je suis de ceux que Jean-Paul Brouchon a inspiré au cours des années récentes. La Flamme Rouge retiendra de Jean-Paul Brouchon sa rigueur dans l'analyse ainsi que sa volonté d'expliquer et de vulgariser tout en n'étant jamais banal. La Flamme Rouge retiendra surtout de Jean-Paul Brouchon son franc parlé, celui de dire les choses telles qu'elles sont, et ses coups de gueule aussi parfois !
dangleterre
En effet, Jean Paul Brouchon nous a quitté et je suis tout a fait de votre avis, par rapport à sa façon de parler. Par contre, je m'étonne du petit article assez bref que le journal l'équipe a fait paraître. Il est vrai qu'à l'heure actuelle, le décés d'un homme talentueux , fait moins vendre qu'un gros article sur un cas de dopage.
C Dangleterre
aplg
bel hommage !
le cyclisme n'est pas grand chose sans les mots…
Pierre Dumais
Ne dit-on pas que lorsqu'une personne agée disparait c'est une bibliothèque qui disparait aussi?
Duche
Une des dernières fois où j'ai rencontré Jean-Paul c'était avec Laurent (qui doit s'en souvenir) et l'homme aux 44 tours avait été, comme à son habitude, un homme plein de récits et d'anecdotes. En juillet prochain, il sera encore avec nous dans le peloton des échappées de nos souvenirs les plus beaux. Une échappée, royale est arrivée au Paradis, Robert Chapatte, Pierre Chany et maintenant Jean-Paul. A vous la route du Tour
Batrick P
Je voulais attendre un peu.
Ma perception est que j'ai toujours trouvé remarquable qu'un homme dont le métier est de commenter le cyclisme (et parfois d'autres sports) ait pu avoir une connaissance et une compréhension aussi limitée du cyclisme (et c'était pire pour les autres sports).
Je trouve que c'est manquer étonnamment de discernement que de situer Jean-Paul Brouchon au même niveau journalistique que Pierre Chany. Car outre l'exercice radiophonique, les ouvrages publiés par Jean-Paul Brouchon ne sont que des reprises sans originalité de vieilles histoires éculés.
Paix à son âme.