Devant les performances toujours plus ahurissantes de certains coureurs professionnels, il est légitime de se poser des questions.
Thomas Voeckler lui même se pose les mêmes!
Dans le registre, j’ai acquis l’intime conviction que rien n’a changé depuis les années 1990, soit il y a 40 ans: il s’agit toujours, et plus que jamais, d’une course aux globules.
La récente (2024) affaire au monoxyde de carbone nous confirme en effet que dans le cyclisme professionnel, la clef, c’est d’oxygéner son sang: plus d’oxygène transporté aux muscles, c’est plus d’efficacité sur la durée, moins de toxines, moins d’acide lactique, un rendement optimisé sur le long terme.
Du coup, on continue de chercher tous les moyens possibles et imaginables pour mieux oxygéner l’organisme.
Le monoxyde de carbone, c’était pour reproduire n’importe où les effets d’un entrainement en altitude. Le principe, simple: en inhalant du monoxyde de carbone (très dangereux par ailleurs, donc sous supervision technique et médicale que seules les équipes les plus riches peuvent s’offrir), on force l’organisme à secréter de l’EPO, donc plus de globules rouges.
Moins cher qu’un séjour de six semaines à Tenerife…
Pour d’autres, comme Wout Van Aert récemment, on n’y coupe pas: Tenerife demeure un incontournable. Ou Livigno. Ou Val d’Isère.
Par tous les moyens, il faut augmenter le transport de l’oxygène. On n’y coupe pas.
À cela, ajoutez peut-être le dopage de l’hémoglobine et vous avez un cocktail surpuissant.
Je lis, je m’informe, je tente de comprendre, et j’en suis là. Le constat d’abord que la chasse aux globules est plus que jamais le nerf de la guerre dans le cyclisme, mais aussi le constat que la lutte contre le dopage dans ce sport s’est éteinte, notamment faute d’argent. Circulez, y’a rien à voir.
Même dans les médias, on n’a plus les moyens d’un journalisme d’enquête qui, par définition, coûte cher. Les sponsors sont plus friands d’articles médias courts, trois paragraphes maxi, vendant les exploits des champions cyclistes d’aujourd’hui.
Que voulez-vous, aujourd’hui, il faut vendre Zwift, Woosh, Enve ou encore Richard Mille. Quitte à désinformer: ca serait les progrès de la nutrition. En gros, avalez 2x plus de glucides qu’avant et vous atomiserez tous vos records… Dois-je rappeler que Lance Armstrong pesait tous ses steaks, et que des cuisiniers dans les équipes cyclistes, ca ne date pas d’hier?
Ce qui me sidère le plus dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’efficacité des spins doctors pour faire avaler des couleuvres de désinformation au grand public.
Qui en redemande, aveuglément.
Gertrude
Plein d’articles ! Youpi ! Merci Laurent !
Le poivrot de service
j’ ai même mis mon article en double…….erreur de frappe…….
Le poivrot de service
L’ interwiew de Woecler : un beau parleur……avec la vraie langue de bois qui va avec…….
Le poivrot de service
Pour ce qui est de de l’ hémoglobine ne faudrait il pas chercher du coté des vers marins, ces derniers laissaient entrevoir des miracles parait il ? (pour ce qui concerne la médecine en particulier…….mais, médecine et dopage…….un peu même combat peut être ?
Christophe
Bonjour,
Je suis du même avis ; une question que je me pose cependant est pourquoi un relativement petit groupe d’élite par rapport à la » grande époque EPO » si des » techniques efficaces » sont sur le marché ?
Je remarque également que l’équipe Visma est rentrée dans le rang de même que l’équipe Bahreïn.
Cordialement
Christophe
edgar allan poe
Et les Ineos qui ont beau travailler sur les (vrais) gains marginaux, construire des stratégies discordantes et faire preuve d’un bel esprit tactique d’équipe, n’y arrivent plus depuis quelques années.
La bascule s’est certainement produite au moment du procès du toubib de l’équipe Sky. Je crois avoir vu des déclarations de Rattcliffe, le propriétaire d’Ineos, qui disait qu’en cas de dopage avéré, il mettrait la clef sous la porte.
Ce qui me paraît totalement irréel, c’est le fait de sortir de la roue de grands champions comme MVDP, WVA ou Pedersen, au train dans des bosses courtes et pentues, sans lever le cul de la selle.
Surprendre un adversaire dans un démarrage de l’arrière est une chose. Lâcher un gars au train dans la montée d’un col long en est une autre. Mais sortir des gars comme ça, sans laisser paraître de souffrance, et être capable de maintenir cet effort de longues minutes sans faiblir…SURREALISTE !
Sans parler du fait qu’il évoluait seul face au vent.
Le poivrot de service
Je me dois de rectifier , un peu, l’ opinion sur l’ entrevue de Woecker.
La premiére partie éclaire sur sa vie d’ avant le cyclisme et je dois dire qu’ elle est souvent émouvante, riche en péripécies et expériences de tous ordres, sans oublier le drame incommensurable……..bref, une vie bien remplie, riche en expériences parfois rudes.
l’ approche cycliste devient moins nette et l’ on n’ en saura pas plus , pourtant, l’ individu en connait un rayon quand à la pratique cycliste, mais, il noie le poisson et la langue de bois revient en force.
Un exemple ? : il voudrait nous faire croire que les vélos modernes roulent à 53 km / h , contre 48 km / h pour les vélos de la génération précédente ! ceci si le cycliste fournit la même puissance , quelle . c’ est quand même une belle ânerie ………. c’ est peut ètre en partie vrai pour les vélos de chrono et de piste…….mais ça reste à voir et en tout cas pas dans les proportions indiquées….
Alors existe t’ il des éléments de langage que les pros distillent afin de « faire croire ».
Oui Woeckler , parfois sincére et souvent langue de bois comme les autres.
Lemond
C’est à l’image de notre société, le mensonge permanent.
Je vais me prendre une volée de pouces vers le bas, mais c’est exactement comme pour les « vaccins », les guerres, etc.
On est dans un monde où hormis un très gros réveil citoyen il n’y a plus rien à espérer. Je me rappelle encore comment confondre Armstrong malgré toutes les preuves et les témoignages accablants était impossible. Et il s’agissait juste d’un homme.
Mais là on fait face à un système au complet, avec quelques milliardaires qui contrôlent politiciens et médias.
Ca fait donc longtemps que je me suis résigné et il ne reste plus qu’à regarder Pogacar avec un petit sourire aux lèvres.
Éric
, »Ce qui me paraît totalement irréel, c’est le fait de sortir de la roue de grands champions comme MVDP, WVA ou Pedersen, au train dans des bosses courtes et pentues, sans lever le cul de la selle. »
Oui !
Mais dans des bosses pentues et pavées tout de même….
La tâche sera plus difficile sur Paris Roubaix face aux Ganna, Pedersen et MDVP.
J’ajouterai que sir les pavés il est sûrement plus compliqué de lever le cul de la selle.
Gilles Cordier
Il n’y a pas seulement qu’au cyclisme que la course aux globules se manifeste. Zieutez un peu les WC de ski de fond, on s’aperçois vite que le « train rouge Norge » est super bien saturé avec kek-chose plus que de l’eau bénite….😉
Le poivrot de service
Mais bien sur Gilles Cordier…….la « course aux globules » est réelle dans beaucoup d’ autres sports et à des époques bien antérieures à la notre………je l’ ai évoqué à propos de l’ athléte Lasse Viren. ( Athétisme des années 70 et certainement bien avant……)