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Samedi matin morose au Québec

Samedi matin pluvieux au Québec, on se croirait au Yorkshire! Au moins, ca a l’avantage de nous mettre dans l’ambiance pour demain…

Les récentes nouvelles dans le monde du cyclisme et du ski de fond au Québec n’aident en rien à l’ambiance morose de ce samedi.

On apprenait plus tôt cette semaine que le GP de Saguenay, ben c’est fini. La ville a coupé les subventions à l’événement, qui représentaient le quart du budget d’environ un million de dollars. La ville affirme qu’elle a dû prendre des décisions difficiles afin de boucler son budget.

Rappelons que le GP de Saguenay était une épreuve UCI America Tour de sanction 2.2, comme le Tour de Beauce.

Voilà qui souligne de façon évidente à quel point les organisations d’épreuve au pays sont laissées à eux-mêmes pour boucler leur budget, une situation portée à mon attention à de nombreuses reprises par des organisateurs de course eux-mêmes. Depuis des années, Cyclisme Canada s’est tourné vers la piste, délaissant la route. Derrière les Houle, Duchesne et Woods qui, plus jeunes, ont bénéficié de structures leur permettant de progresser comme ces courses ou les équipes SpiderTech ou Garneau, c’est le désert pour les jeunes coureurs canadiens d’aujourd’hui qui peinent à trouver au pays les structures pour leur permettre de franchir des étapes. L’exil est devenu la seule alternative, avec une nuance: le retour salutaire d’une équipe Canada sur le dernier Tour de l’Avenir.

Mais réjouissez-vous, le Canada a cartonné sur la piste de Cochabamba en Colombie lors des récents Jeux panaméricains…

On apprend également que la belle « loppet » du Tour du Mont Vallin en ski de fond est menacée de disparaitre, faute de budget pour 2020. J’ai participé à cette épreuve il y a deux ans, et plus de 450 fondeurs étaient au départ l’an dernier. L’épreuve équivalente en vélo de montagne au même endroit avait pour sa part disparue fin 2015.

On apprend que le Ski Marathon d’Oka connait actuellement certains enjeux de renouvellement de son comité organisateur, ce qui menace l’édition 2020 de cette épreuve importante au calendrier des courses de ski de fond au Québec, et à laquelle je participe depuis plusieurs années.

Chaque année, l’organisation de la Gatineau Loppet – tellement un bel événement! – fait également face à son lot de défis afin de boucler le budget et assurer une participation significative.

C’est donc une part très significative du calendrier des maitres fondeurs de l’Association des maitres en ski de fond du Québec qui est actuellement menacée.

Je ne comprends pas toujours bien ces difficultés à la lumière du nombre de fondeurs qui m’apparait en hausse partout au Québec. Il y a 15 ans un soir de semaine à la frontale dans le Parc de la Gatineau, je croisais davantage de chevreuils et de porc-epics que d’êtres humains. L’hiver dernier, ce sont des hordes de fondeurs qui s’entrainaient dans la montée du lac Pink un mercredi soir entre 19 et 20h, par -20 degrés… et je ne vous parle pas du nombre de skieurs à roulettes qu’on peut croiser ces jours-ci un matin de fin de semaine dans certaines sections du Parc de la Gatineau.

On apprend enfin que l’usine Louis Garneau en banlieue de Québec ferme sa division textile, pour se concentrer sur son « nouveau modèle d’affaire » qui s’oriente vers la commercialisation, le marketing digital et le « branding ». Autrement dit, on sous-traite la production en Asie, là où les salaires sont moins élevés et les avantages sociaux quasi-inexistants, et on se concentre sur la vente en ligne, le marketing et surtout, surtout, ce fameux « branding » qui consiste à vous faire croire que le produit X de telle marque, qu’on a bourré de « concepts », est meilleur que le produit Y d’une autre marque. Les deux ont pourtant été faits au même endroit, en Chine… et parfois même dans la même unité de production! Quant à ces fameux concepts, ils sont le plus souvent creux.

Plus que jamais, je me tourne vers Assos, une compagnie familiale avec des valeurs à la bonne place: ils ont conservé leur production en Europe, point final. Oui, quand je paye (cher) un cuissard Assos, je paye non seulement une qualité et un fond de cuissard state of the art, mais aussi un fond de pension d’un(e) employé(e) bulgare.

C’est comme pour le climat: ca s’appelle la responsabilisation.

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10 Commentaires

  1. Robert harmegnies

    Il est effectivement navrant de voir un paquet d’événements, si populaire pourtant, disparaîtrent de la sorte. Et encore plus malheureux voir notre élite ne pouvoir réaliser leurs rêves faute de support. Et pourtant. la communauté cyclistes ou sportive semble, comme tu le dis, croître tellement! C’est comme un non sens.

    Pourquoi cette communauté ne prendrait-elle pas plus de place en soutien aux événements pour que cela soit moins lourds pour les fonds publics? À 250 000 $ pour la ville de Saguenay, oui cela commençait à faire beaucoup d’argents. Prenons Premier Tech dans le bas st-Laurent qui supporte à la fois une équipe régionale (son fils y est impliqué je crois, mais aussi une équipe pro en Astana où s’y retrouve notre Québécois Hugo. Cela c’est de l’implication sociale, donner au suivant finalement. Certains diront, ahhhh mais premier tech est une multinationale. Oui mais elle le fait, puis toi tu fais quoi? Moi, je ne suis qu’un petit entrepreneur de rien du tout, un travailleur autonome, mais qu’on vienne me voir avec un plan de commandite bien appuyé pour me mettre en confiance et qui sait si je ne mettrait pas un 100 $ sur un ptit junior pour lui permettre d’aller aux championnats du monde comme je l’ai déjà fait? On a du gros travail à faire de ce côté là, comme tirer de l’arrière pour le soutien et les dons aux fondations, aux universités de la part de leurs anciens diplômés riches à craquer. Je me souviendrai toujours lorsque j’allais m’entrainer à Tucson en Arizona et sur 2 ans, on rénovait le stadium de foot en augmentant sa capacité de siège assis à 50 000 avec le plus grand écran géant du réseau unversitaire. Sur la grosse pancarte de plywood à l,entrée du chantier où y indiquait les coûts de cette réno: avec mention Aucune subvention publique; uniquement des donateurs privés (ancien étudiant) et de l’université….enfin…je crois qu’il y a de quoi là réfléchir

  2. J-Man

    Laurent, je crois que tu es un peu sévère avec Garneau, sachant que les employés mis à pied sont des gens au dessus de l’âge de la retraite (+60 ans) à qui on a demandé à plusieurs de revenir travailler l’an passé. Cest confirmé par contacts internes depuis au moins 2 ans. Rareté de main d’oeuvre ouvrière oblige bien des entreprises à bien malgré eux prendre le chemin de la sous-traitance offshore (Mexique, Asie, etc). Je le vois dans mon travail d’ingénieur tous les jours.

    Ceci-dit, pas besoin de se payer du Assos Suisse (parlant de gens dont l’économie est basée sur des transactions bancaires offshore d’évitement fiscal) pour avoir un maillot ou cuissard durable, sachant que justement Garneau en fait d’excellents au Québec (jusqu’à hier) et au Mexique. Le stock haut de gamme mais bien plus abordable qu’Assos est selon mon expérience et mon entourage durable et performant. Après, pour le fit et le style, et bien on tombe dans l’intengible et préférences perso.

    Et justement, ce genre de choses intengibles, dans le domaine des vêtements, crée une compétition extrèmement forte et il faut être pragmatique dans ses décisions vs ses rêves pour réussir et prospérer. Sans quoi tu perds, et dans ce cas on perdrait par exemple 100% de Garneau au lieu de 5% des revenus.

    Sinon, à propos des épreuves de ski, je trouve tout cela bien triste moi qui aime en particulier le Tour des Mt Valins (l’édition 2019 dans le blizzard de montagne… EPIC!). Il y a visiblement une explosion des coûts quelque part voyant l’inflation des prix d’inscription dans plusieurs sports depuis déjà un moment. Je crois que le besoin d’avoir des organisations trop structurées et sérieuses y est pour quelque chose, pour le meilleur et pour le pire. Je sais qu’ici à Bromont, la ville à des exigences et demande bcp aux organisations et ils ont bien des bâtons dans les roues. Certaines courses de vélo de montagne (raid) avaient comme plus grosse dépense le policier de la SQ en surtemps le dimanche matin pour 1 ou 2 traverses de rues souvent bien tranquilles alors que les 3-4 organisateurs ne se payaient qu’un poulet St-Hubert à la fin de la journée. La Fédé aussi coûte cher et ils ne sont pas vraiment 2019 côté organisation et logistique. La Sepaq et Parcs Canada chargent les gros prix pour organiser des évenements sur leurs territoires (territoires appartenants en théorie à la population) et sont pas mal trop « fonctionnaires » dans leur manière d’être (lire le côté péjoratif de la chose). Flexibilité et accomodation zero.

    Pourtant, quand on ne veut pas jouer les vedettes, cest tellement simple une course de ski ou de vélo, surtout avec les systèmes de timings modernes qu’on peut pogner sur le Net. Une ligne à terre, un parcours balisé aux points clef, et pas de podium. Comme une game de hockey improvisée à la patinoire un mercredi soir.

    Bon je sais, ça prend des bénévoles et tout, mais vous comprenez mon point…

  3. Selsien

    Une hécatombe que vous nous décrivez ce matin, c’est triste. Mais l’argent ne se serait t’il pas déplacé vers d’autres disciplines? Trail, ultra-trail, spartan race, triathlon et tutti quanti, ou si c’est ailleurs que les commanditaires mettent leur argents `d’exposure`.
    Quant à LG, les ventes de produits seront peut-être affectés ici, mais par expérience, globalement,la cie feras de meilleurs bilans. La pénurie de main d’oeuvre est sans doutes une raison de cette décision, mais en réalité, les consommateurs sont plus attirés par le prix sur l’étiquettes, point. J’en ignore les raisons, mais la qualité, durabilité, l’étique ne semblent pas être pris en compte pour la pluparts des gens…. Regardez bien le succès qu’auras la chaine Décathlon avec son plan d’affaire au Québec. LG prend les décisions qu’elle crois nécessaires pour sa survie. Triste, mais c’est mon opinion . Merci La flamme rouge d’aider à garder la nôtre allumé et informé.

  4. Quelqu'un

    LG a reçu l’an passé une subvention de 2 millions $ pour finalement licencier du monde.

    Vous avez subventionner la perte d’emploi. BRAVO.

    Moi, plus jamais j’achèterai LG.

  5. missbecaneenfolie

    Si les gouvernements étaient sérieux dans la promotion des sports de plein-air pour la santé, condition physique, lutte à l’obésité et sédentarité, au bien-être des citoyens, les organisateurs d’événements de masse (vélo, ski de fond, entres autres) devraient obtenir des supports financiers (ou du moins exemption pour frais en sécurité et fréquentation ponctuelle du territoire public) et-ou les participants à ces événements sous forme de déduction fiscale (enfants, parents et tous les sportifs participants).

    Quant à la SEPAQ et les Parcs publics tarifés: $$$!
    Privatisation en douce…
    La seule valeur mondiale?
    L’argent malheureusement!

  6. Claude Léger

    Laurent,

    Depuis 2014, je roule strictement avec la tenue d’Apogée Sports, une compagnie québécoise. Apogée Sports fait vivre une trentaine de québécoise, donc de familles d’ici. J’ai roulé avec la marque Assos entre 2006 et 2013.

    Depuis 2016, je séjourne à Chambéry environ 2,5 mois. Je grimpe les cols mythiques de France, d’Espagne et de Suisse. Je suis très satisfait des cuissards et des maillots d’Apogée Sports.

    Apogée Sports offre trois modèles, club/ample, Élite/fit et super Élite/compress. Le chamois utilisé par Apogée Sports est de la marque Cytech. Le chamois EVO, longue distance est d’une excellente qualité. Je t’invite à essayé leur tenue.

    Les cuissards d’Apogée Sports sont aussi bons sinon meilleurs que ceux d’Assos à une fraction du prix. Donc, le rapport qualité prix avantage largement Apogée Sports.

    Depuis 2018, je suis fier d’être un Ambassadeur pour la marque Apogée Sports.

    Je crois comprendre que la marque Assos a été vendu à un groupe américain.

    Au plaisir,

    Claude Léger

  7. Laurent

    @Claude,
    Tu sais que La Flamme Rouge est totalement indépendante de tout: l’auteur de ce site, moi, n’a aucun lien avec aucune compagnie, aucune organisation, ni de près ni de loin. Et lorsqu’on m’invite à un événement et/ou qu’on m’offre quelconque avantage, je le déclare toujours dans mon reportage sur ce site, c’est une question de crédibilité.
    La compagnie Apogée offre-t-elle des avantages à ses ambassadeurs? Dans l’affirmative, lesquels?

  8. Francois Brodeur

    @Robert. Merci de mentionner Premier Tech car présente dans le milieu et commanditaire d’une equipe cycliste sur circuit regional depuis le début des années 90. Suite a plusieurs années en circuit regional un des coureurs (sebastien rousseau) se retrouve a Quebec pour etudes et travail. Ce dernier demarre avec PT un volet Senior. Plusieures années plus tard viendra l’association avec Argon 18 et la commandite d’Astana. Énormément de choses a dire sur cette entreprise du Qc qui rayonne à l’international autant au niveau de ses succès d’affaire que sur son implication sociale et sportive.

  9. Martin Desbiens

    Je porte des produits Apogée sports comme Claude et je ne suis pas Ambassadeur. Je le fais car j’aime ceux-ci fait 100% Québec…et comme Claude le mentionne ultra confo. De plus, j’ai même l’occasion d’aller discuter avec toute l’équipe….même les couturières. Assos…confo (je l’espère à ce prix) mais pas top pour l’économie canadienne….pour la responsabilisation nous repasserons.

  10. Laurent

    Je resterai poli car on m’a bien élevé, et me contenterai de souligner le fait qu’il est impossible de s’équiper de la tête au pied, matos compris, avec des produits 100% Québec… ou 100% made in France, ou 100% made in… Il y va de même dans la vie en général par rapport à ce que nous consommons. Ce genre d’argumentaire montre donc rapidement ses limites.
    J’ajoute que je n’ai pas émis d’opinion envers la qualité des produits Garneau dans mon texte, j’ai simplement évoqué celle, bien connue par ailleurs, des produits cyclistes Assos.
    Enfin, en soulignant le « made in Québec » d’une certaine compagnie, les auteurs de deux commentaires abondent donc dans le même sens que moi!

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