Le parcours du 103e Tour d’Italie est sorti hier du coté de Milan. Et c’est une confirmation: les organisateurs du Giro s’inscrivent bel et bien à contrecourant des organisateurs du Tour et de la Vuelta! (A.S.O.)
Voyez un peu.
Ce prochain Giro comporte d’abord trois chronos, dont un le premier jour, en guise de prologue. Un second en milieu d’épreuve, l’autre le dernier jour, pour plus de 60 bornes au total d’épreuves chronométrées.
En comparaison, un seul chrono sur le prochain Tour, 36 petits kilomètres, dont les 10 derniers environ en ascension sur la Planche-des-belles-filles.
Le prochain Tour comporte une seule étape de plus de 200 bornes. Sur le prochain Giro, pas moins de cinq étapes feront plus de 200 bornes seulement dans la dernière semaine!!! Et au total, 10 étapes de 200 bornes ou plus, soit plus de la moitié de toutes les étapes en ligne de l’épreuve (si on exclut les trois chronos). Hallucinant!
Enfin, les difficultés, multipliées sur ce prochain Giro, qui comporte pas moins de cinq étapes avec plus de 5000m de dénivelé. Ouch! On passe trois fois à plus de 2000m d’altitude, soit le Stelvio puis, dans l’avant-dernière étape, le Colle d’Elle Agnelo puis l’Izoard, avant l’arrivée en altitude du côté de Sestrières. Cette étape de 200 bornes sera assurément l’étape reine de l’épreuve, et susceptible de chambouler encore le classement général.
Passer au delà des 2000m d’altitude est toujours un défi, que ce soit du côté des coureurs que du côté de la météo en mai, jamais certaine à ces altitudes. La neige et le froid peuvent encore y sévir.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûr: en Italie, on fait classique, on fait difficile, on fait long. Pour le meilleur et pour le pire d’ailleurs: allez comprendre cette 19e étape entre Morbegno et Asti, la plus longue (251 kms) de ce prochain Giro, et entièrement plate, aucun relief. Une étape pour les sprinters certes, mais logée entre deux grandes étapes de montagne… quel intérêt si tard dans la course? Côté télévision, ca sera d’un ennui mortel.
Avec ce Giro, une seule certitude: un doublé Giro-Tour en 2020 sera extrêmement difficile à réaliser car les coureurs sortiront usés de ces trois semaines de course.
Yann
Y’en faut pour tous les goûts!
Regis
Au moins la longueur des étapes évitera de favorisee les coureurs entraînés aux intervalles et laissera davantage de chances à ceux qui aiment faire de longues sorties.
L’étape du côté d Asty peut ne pas être si plate qu’il n’y paraît, il suffit de voir Milan Turin où d’y rouler pour savoir que la région comporte de beaux casses pattes avec parfois de gros pourcentages. À voir par où la course passera exactement…
thierry mtl
Passé trois fois en haut de 2000 mètres à la fin mai ça reste « météo-logiquement » incertain, surtout le Stelvio.
Il n’empêche que les deux énormes étapes en haute montagne sont quelques choses à voir … déjà simplement sur le graphique de présentation.
Personne ne prévoyait tenter un doublé victorieux avec 20 jours entre le Giro et le Tour.
Christian
Une étape de 251km de plat entre 2 étapes très dures de montagne. Je dis : pourquoi pas?
C’est très long et pourrait être propice à une échappée fleuve avec des coureurs s’étant préservés la veille. Pas sur par contre que les sprinteurs soient au top, donc ca pourrait donner quelque-chose.
251km, il me semble que cela fait très longtemps que l’on n’a plus vu ca. C’était la norme encore dans les années 80 (il y avait des étapes de 300km) et pourtant le matériel et la préparation n’avaient rien à voir.
Alors que les épreuves « extrêmes » se multiplient (comme l’ultra-trail), le cyclisme recule dans ce domaine. Sans revenir à Bordeaux-Paris, c’est bien de retenter des choses comme cela.
Un prologue et tenter le contre-la-montre le dernier jour, je dis bravo!
noirvélo
Yann l’a très bien écrit ! il en faut pour tous les goûts! bien sûr , le bavardage et les polémiques font vivre le blog , mais je pense déjà , que tous les sprinters n’ont jamais eu le droit de gagner le moindre Grand Tour depuis toujours et à fortiori pour toujours dans toutes les configurations actuelles , c’est INTERDIT !!! fortement discriminatoire , non ??? Qu’est-ce que ça donnerait un Giro , tout « plat » pendant 3 semaines ? Bernal , Nibali , Roglic , Bardet , porteraient-ils plainte ? Et pourtant un sprinter est un être humain , un sportif entrainé physiquement et psychiquement à l’effort comme le grimpeur ou le rouleur , non ? … Alors là , on veut faire encore plus mal au grimpeur pour faire la différence , donc « martyriser » le sprinter … Mouais …
Perso , j’aurais bien vu un Giro , valonné de bout en bout , sans oreillettes , sans leader désignés , une petite « anarchie explosive » …
Quant au chrono de 36 bornes avec les 10 dernières sur la « Planche des belles filles » , ce n’est plus vraiment un chrono , c’est une étape pour grimpeurs …
Josef Koba
Le Giro propose un parcours qui ressemble à ceux du Tour de France d’il y a vingt ans. Les organisateurs sont ils en retard? Pas du tout.
Ils ont compris qu’un beau plateau de sprinters, c’est aussi du spectacle. Le maillot vert du TDF n’a plus aucun intérêt pour les spectateurs et ce n’est pas la faute de Sagan.
Ils ont compris que cela équilibre les compositions d’équipe : il faut des rouleurs, des polyvalents, des équipiers pour la 1ère semaine…et d’autres dont le pic de forme n’arrive que dans la dernière dizaine… au final cela aboutit à des leaders esseulés dans les 50 derniers km… c’est le cas depuis trois ans sur le Giro: cela donne du bluff, des effondrements et avec un peu « d’aide » quelques exploits type froome.
Ils ont compris aussi que les coureurs qui s’appuient sur de vraies qualités clm sont de vrais champions.
Le tour de France est de plus en plus décevant par comparaison…
Wolber
Euh …Freddy Maertens a gagné une Vuelta….l exception qui confirme la règle?
noirvélo
@ Wolber ,
Oui en 77, mais le gentil Freddy n’était non seulement adepte du « pot belge » mais il était tombé dans le tonneau à l’époque … Et puis c’était la Vuelta , (pas si montagneuse à l’époque , ils ont retrouvé l’Angliru entre autres …)
Vincent L
On oubli, que certains grands champions qui ont gagnés les 3 grands tours ou des courses comme Paris –Nice ou des classiques comme Milan San Remo étaient d’excellents sprinters. Je pense à Eddy Merckx, Bernard Hinault et San Kelly…
Lbi
Assez bien vu noirvelo, on martyrise les sprinteurs et gros gabarits au profit des grimpeurs qui parfois n offrent que 500m de spectacle en fin d étape.
On crée des champions anorexiques…
L étape d aspi je la vois comme de la pub pour leur vin, ce qui est assez logique finalement. Il faut bien vendre et vanter l italie.
Zenou
Je pense surtout que les organisateurs du giro ont bien compris que s’ils offrent le même profil que le Tour de France alors tous les meilleurs iront sur le Tour.
S’ils veulent un plateau avec de très grands coureurs il faut proposer différemment pour que certains soient intéressés.
thierry mtl
Hors sujet, mais quand même…
Pourquoi la Société du Tour de France organise-t-elle une course « d’exhibition » au Japon ?
Pourquoi demander aux stars du World Tour et aux gagnants des grands tours de faire semblant de faire la course (un critérium) où ils laissent gagner le japonais de service ?
Pourquoi les coureurs acceptent-ils de se discréditer? Et de faire du sport cyclisme une parade pré-organisée et une forme de fraude ?
C’est comme ça qu’on veut vendre le cyclisme aux japonais ? On les prend pour des cons ?
La société du Tour de France est contre la fraude en course par le dopage ou par la falsification des résultats, mais ils en font la promotion au Japon.
Pourquoi ce double discours et lequel faut-il croire ?
Quel est le message ?
p.s.: Tiger Woods a gagné le tournoi au Japon ce weekend. Deux mondes.
Wolber
D accord avec toi Thierry , sportivement quelle valeur , donner à ce critérium ? Et pourtant je les aime les cricri même courus d avance.
Et puis à une époque où on nous rabat les oreilles avec l écologie , 10 000 bornes d avion pour 60 km de course…
tylerkay
@thierry mtl @wolber : peut-être car le cyclisme est populaire au japon et qu’il est plus écologique de faire se déplacer 40 coureurs que 10000 japonais.
@thierry mtl : pas besoin de « vendre » le cyclisme aux japonais, et ils sont très content d’une course d’exhibition sur leurs terres, et d’approcher les coureurs du TdF, encore plus pour ceux qui ne peuvent pas se payer le voyage en France.
Ton commentaire est l’archétype de la rhétorique nauséabonde habituelle sur LFR : partant d’un constat légitime, ca enchaine avec des faits annoncés comme des vérités sans meme essayer de les prouver, avant de faire un procès d’intention en amalgamant au maximum. Et ça finit par une référence débile.
thierry mtl
Cher Tyler K,
Ce matin, j’ai vraiment ri comme un débile en lisant ton texte. Ton troisième paragraphe est particulièrement hilarant parce qu’il décrit exactement ce que tu fais dans tes deux premiers paragraphes. Un tel exemple, ça ne s’invente pas.
Ne quitte surtout pas la LFR et continue de répondre aux « archétypes de la rhétorique nauséabonde ». Tu nous fais grandir.
alano39
Et tylerkay on pourrait aussi en avoir car ça fait planer grave ton truc. C’est du lourd, un mélange de pot belge et de champignons hallucinogènes.
J’invite certains à garder la mesure car ils parlent d’un critérium de 60 km qui n’a aucune valeur sportive. Pas de quoi s’énerver et d’être agressif. Sachons raison garder d’autant plus lorsque l’on sort du cadre du sujet qui je me permets de le rappeler était le Giro. Sujet un peu plus intéressant que ce critérium exhibition au Japon.
Ceci dit, il fallait la placer cette fameuse » archétype de la rhétorique nauséabonde » sur un tel sujet. Ca compte triple à mon sens.
Il y a des artistes sur LFR et on s’amuse bien.
Wolber
Le mot nauséabond devient nauséabond.
Lbi
Vous m’avez bien détendu thierry et alano.
Certains racontent n importe quoi sur lfr et il est bon d en rire.
Lbi
Pas de petits braquets ni d aspiration derrière les motos sur ce fil, il va falloir lancer des recherches !