Tous les jours, la passion du cyclisme

 

De eux à nous, suite.

Cette nuit (en Europe!), l’actualité cycliste se déroulait au plus haut niveau en Californie, avec une étape grandiose où la liste des coureurs composant le groupe de tête était digne d’un mois de juillet. Et l’étape de la nuit prochaine est plus prometteuse encore. Que ceux qui reçoivent Eurosport ne manquent pas de programmer leur enregistrement. Un jeune à suivre au milieu des cracks: Bauke Mollema.

Pour en finir avec le Tour Med, on saluera la nouvelle très belle victoire de David Montcoutié, un de ces gars dont les succès réjouissent tout le monde; et sèment le doute sur la question du "dopage certain", chez ceux qui en sont capables. On remarquera les nouvelles belles performances de Rémi Pauriol et de Jonathan Hivert (un nom à suivre), la réapparition au premier plan de Mauricio Soler, et l’habituelle arrivée en forme de Davide Rebellin à une semaine d’une de ses épreuves de prédilections, le Tour du Haut-Var, auquel son équipe Serramenti n’est pas invitée.

Parmi les jeunes loups face au retour d’anciens dont on a beaucoup parlé ces derniers temps (La perf de Paco Mancebo, peut-être la plus belle de sa carrière, doit déplaire à de nombreux commentateurs de ce site), notons que ce riche week-end a été aussi marqué par un exploit peut-être unique dans l’histoire moderne du cyclisme: la double victoire de l’enfant prodige Taylor Phinney au kilomètre et en poursuite le même week-end de Coupe du Monde. Après avoir bouclé les 4km départ arrêté en 4’15"22 (56,4 km/h de moyenne, 9" d’avance sur le 2ème temps) vendredi, il parcourt le lendemain son km départ arrêté en 1’01"64 (58,4 km/h de moyenne, 47 centièmes devant Michaël d’Almeida). A 18 ans seulement, le fils de Connie Carpenter, championne olympique sur route en 1984, et de Davis Phinney, double vainqueur d’étape au Tour de France, démontre des qualités aérobiques et anaérobiques qui pourraient bien en faire le rival de Mark Cavendish d’ici quelques années.

Notons encore comme évènement du week-end la 9ème victoire de Sven Nys dans le Challenge Super-Prestige de cyclo-cross. Un exploit qui ne saurait être apprécié que par nos amis belges.

Parmi lesquels notre fidèle commentateur Bertrand Pivert se pose la question du niveau minimal à acquérir en vue de son grand objectif du mois de juin: la grimpée de l’Alpe d’Huez. Nous en reparlerons bientôt, calculs à l’appui. D’ici, là trois pistes sont à travailler: le gain de puissance maximale aérobie (la fameuse PMA), essentiellement par l’entrainement fractionné (par exemple des séries de quatre répétitions d’une minute à haute intensité suivie de deux minutes à basse intensité), le gain en endurance (la capacité à tenir longtemps à un certain pourcentage de PMA, par exemple 85% pour l’index d’endurance déjà présenté sur ce site), par des sorties longues et surtout par des efforts tendus de l’ordre d’une demi-heure, et la perte de poids.

En complément de l’entrainement sur le vélo, règne actuellement dans le monde du vélo une tendance à chercher un gain de puissance par la musculation, du bas mais aussi du haut du corps grâce au fameux gainage. Gageons que la mise en avant des pectoraux et des épaules de Lance Armstrong va générer une ruée de nombreux cyclistes amateurs dans les salles de sport. S’il semble assez évident qu’une solide musculature au dessus de la ceinture participe au transfert de la puissance vers la motricité, il est bien difficile d’évaluer le gain en opposition d’une perte due au supplément de poids lors des efforts en montée. Si le cas de Lance Armstrong fera d’autant plus école qu’il gagnera, il sera intéressant de suivre son évolution morphologique les mois à venir. On a déjà tant écrit sur cette évolution, on n’a donc pas fini. Car s’il est faux de dire qu’il est revenu à des formes proches de celles de son début de carrière (il était plus gras), comme il est faux de dire qu’il n’avait que très peu perdu de poids pour son retour en 1998-99 (les images sont criantes), il est vrai que sa morphologie de 2009 n’est pas celle de 1999 à 2005. Je me permet de pronostiquer que le gain musculaire a été calculé pour être perdu d’ci au Giro et au Tour. A suivre. Parce que je persiste à croire que, pour ce qui est de grimper, c’est Michaël Rasmussen qui était dans le vrai. A ce titre, il est peut-être heureux qu’il n’est pas gagné le Tour 2007 (et je crois que son apparence diablotine fait partie des raisons qui font qu’il a à l’époque était exclu de l’épreuve), car son modèle n’est probablement pas une bonne école de santé. Cependant, poussons le cas à l’extrême, qui peut être sûr que passer les mois de décembre et janvier le haut du corps dans un corset tout en roulant sur home trainer ne serait pas la meilleure stratégie pour progresser en montagne (le cyclisme à la Huxley)? Rasmussen, ll avait quand même Tour gagné avec un torse et des bras d’un enfant de 8 ans.

Alors, Pivert, quelle stratégie choisis-tu:

Le bon? 

La brute?

Ou le truand?

Rassure-toi, nul besoin d’en arriver là pour gagner l’Alpe. Ni d’éliminer ça.

Ni de t’offrir un vélo à 20 000 $, comme le pauvre Lance Armstrong qui va devoir emprunter le mulet:

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12 Commentaires

  1. thierry Mtl

    Armstrong a en effet pris trop de muscle en haut de corps. Ultimement, un grand grimeur aurait des jambes très puissantes et un haut de corps presque inexistants….
    Parlant d’armstrong… Regardez sur le site Livestrong sont entraînement en monté, à Hawai (début janvier). Une longue montée difficile, suivi de Bruyneel en moped. Le rythme de pédalage se situe à 80-90 tours / min. Rien à voir avec ses capacités aux derniers Tour. Voyons son évolution au cours des prochains mois… Nous tenterons ensuite de l’expliquer.

  2. The Bogus Man

    N’oublions pas que Lance Armstrong est un ancien triathlète, et que ce genre de morphologie est très courante chez les triathlètes… Autre réflexion : en cas de chute ou de choc (clavicule…), qui s’en sortira avec le moins de bobos : le coureur gainé du haut du corps ou le maigrichon ? Si vous avez des retour d’expérience…

  3. Tiphaine

    … Ne comptez pas sur moi pour lorgner la morphologie d’Armstrong !!!
    🙂

  4. aplg

    c’est vrai que la victoire de mancebo fait moins plaisir que celle de moncoutié. que font heras et ulrich ? tandis que pevenage est dans la voiture de rracing…

  5. colt seevers

    C’est vraiment grave ce qui se passe dans le vélo cette année. Une victoire d’ancien dopé jamais repenti en annonce d’autres. Et ce sera comme ça toute l’année. Au delà de l’absence d’efficacité de la lutte anti dopage… mais quel monde affreux nous guette! Le dopage rapproche beaucoup le sport des idées propres aux utopies fascistes. Célébration permanente d’un « triomphe » du « plus fort », culte de l’eugénisme, recherche de l’avènement d’une « race » supérieure de surhommes… Où est le bouton reset?

  6. Dan Simard

    A la grande joie de plusieurs lecteurs ici, je predis 3 Astana sur le podium du TOC

    Une victoire d’etape pour Dominique Rollin ferait egalement ma journee

  7. Malheureusement, une victoire d’étape de Rollin est pratiquement impossible. Il doit donner tout pour son sprinter, et il n’a pas le OK pour partir en échappée.

  8. Eric Fruttero

    Le Mulet !
    Excellent !!.. 🙂
    Plus entendu ca depuis..

    Eric « Watson est Royal, mais Vaillant est Imperial ! » F.

  9. Bertrand

    Hello,

    Oui! On est fier de notre Nys national et il y a de quoi. Je n’ose imaginer un tel champion en France, on ne entendrait plus parler d’autre chose :-).

    La photo du « bon » donne des idées à ma femme, merci…

    Petite question sur les séries, (désolé mais j’ai pas compris). Faut-il faire 4min intenses de suite et puis 2 minutes calmes ou bien 1 min puis 2 et répéter cela 4 fois?

    J’attends avec impatience les calculs.

    a+

  10. Ta deuxième compréhension est la bonne. Les 4 répétitions font une série. Après le temps en endurance voire en décontraction que tu veux, tu peux en réaliser une autre, et plus tard une troisième. Au début, on progresse vite avec ça, et aussi on se surprend à mieux tolérer l’acidose générée à la fin des périodes intenses et juste après (l’acidité dans le sang au niveau des jambes, ce qui fait mal, avec aussi l’essoufflement). Mais si on néglige l’endurance à côté (deux séances d’endurance pour une de fractionné), alors on plafonne assez rapidement. Attention, l’endurance n’est pas de la décontraction.

  11. Bertrand

    Merci,
    Je vais essayer tout ça mais il y tellement de questions…faudrait un cours complet et surtout plus d’expérience personnel.

    a+

  12. toutouille

    excellent article

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