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Giro: quel final!

Quels rebondissements hier sur le Giro!

Je vous avoue bien franchement: je croyais fermement que Kruijswijk avait course gagnée, fort de ses trois minutes d’avance au général.

Il n’en fut rien et nous avons un nouvel homme en rose ce matin, le sympathique Esteban Chaves chez Orica – Green Edge.

Et nous avons aussi le retour en 2e place du général d’un coureur que je croyais mort, Vicenzo Nibali, auteur hier d’une magnifique étape avec la victoire au bout. Surprenant Nibali! Il semble avoir retrouvé de la force soudainement.

Kruijswijk a perdu son maillot rose en raison d’une chute au début de la descente du col d’Agnel, une chute assez violente d’ailleurs puisqu’il a fait un beau soleil par dessus son guidon. Ayant dû changer par deux fois de vélo par la suite, je crois surtout qu’il a perdu son maillot rose parce qu’il était très isolé en tête de course, aucun de ses équipiers ne pouvant lui venir en aide après ce moment de panique. Lorsqu’on est choqué par une chute, lorsqu’on doit se ressaisir, rien de tel que la présence d’équipiers pour nous rassurer, ce que le maillot rose n’avait pas hier.

L’étape d’aujourd’hui sera en tout cas passionnante, pas moins de trois coureurs étant à moins de deux minutes du maillot rose, dont deux à 1min05 maximum! Du coup, je suis certain qu’ils sont plusieurs ce matin à penser qu’ils peuvent remporter ce Giro, et l’étape risque d’être particulièrement animée puisque courte, nerveuse et très accidentée.

Kruiswijk voudra se reprendre, c’est évident.

Nibali voudra gagner ce Giro à tout prix et pourrait nous sortir une grande étape, disposant également d’une forte équipe autour de lui. Il touche au but!

Chaves assume pour la première fois la tête d’une grande course par étape si près de l’arrivée: son défi sera de ne pas paniquer, de bien gérer la situation, et de simplement répondre aux attaques. Il n’a pas à prendre l’initiative.

Enfin Valverde est encore à portée de fusil et son équipe Movistar a de quoi animer la course. Une alliance Nibali-Valverde serait-elle possible?

Rien n’est joué, le Giro se joue en fait aujourd’hui!

Les manivelles de Nibali

Un Italien qui ne gagne pas le Tour d’Italie, forcément, ça fait causer.

Du coup, on entend et on lit tout et n’importe quoi.

La dernière sensation, c’est la longueur des manivelles de Vicenzo Nibali.

Le Requin de Messine aurait changé ses manivelles cet hiver pour mettre des 175mm plutôt que des 172,5mm utilisées jusqu’ici. Du coup, il n’en fallait pas plus pour que certains mettent ses problèmes à passer la vitesse supérieure sur le coup des manivelles.

Évidemment, ce raisonnement ne tient pas la route.

Les études scientifiques sont nombreuses et présentent toutes les mêmes conclusions: la longueur des manivelles n’a pas d’influence significative sur la performance en cyclisme sur route.

J’en avais parlé dans cet article publié en novembre 2010.

Le choix des longueurs de manivelles est plutôt fonction du confort du cycliste, et de sa capacité à tourner les jambes comme de sa puissance. Ainsi, un cycliste tirant de gros braquets pourra se sentir mieux avec des manivelles plus longues, lui permettant d’exploiter ce registre. Les cyclistes naturellement plus véloces opteront pour des manivelles plus courtes, leur permettant de bien tourner les jambes et d’exploiter leur explosivité.

J’ai personnellement passé 20 ans sur des manivelles de 175mm en dépit de ma taille modeste (1m73), sans jamais aucun problème musculaire ou tendineux. En 2014, je suis passé sur des manivelles de 172,5mm sans problème non plus. La seule différence que j’ai noté est dans ma capacité d’accélération sèche: je décolle plus vite, le braquet étant plus facile à lancer avec des manivelles plus courtes. Pour le reste, aucune différence. Je continue d’ailleurs d’utiliser des manivelles de 175mm sur mon vélo de chrono.

Bref, les malheurs de Nibali sur ce Giro sont à chercher ailleurs. Lui-même affirme ne plus être le même.

Mes explications viennent de son environnement chez Astana, peu propice selon moi à travailler sereinement. Son manager Vinokourov l’a déjà critiqué l’an dernier après le Tour (qu’est ce que ça sera cette fois-ci, surtout considérant que Peter Sagan pourrait rejoindre la formation kazakh l’an prochain!), Fabio Aru lui conteste sa position de leader, bref, le Sicilien n’est peut-être pas si tranquille que ça dans cette équipe, qui plus est surveillée par la patrouille étant donné les nombreux cas de dopage des dernières années.

La bonne nouvelle dans son cas, c’est qu’il est annoncé dans une autre équipe pour l’an prochain.

Et en attendant, il reste deux grosses étapes de montagne à traverser, avec chaque fois une chance de sortir de ce Giro la tête haute!

Giro: Kruiswijk a-t-il course gagnée?

Après quelques jours d’absence, de retour au service normal sur La Flamme Rouge avec une question, LA question de l’heure dans le monde du cyclisme: Kruijswijk a-t-il course gagnée sur le Giro?

Avec trois minutes d’avance sur Esteban Chaves, il est évident qu’il faudra une défaillance majeure du coureur néerlandais pour perdre ce Giro. À 28 ans, Kruijwsijk a plusieurs grands tours à son actif (9 au total, dont 5 Giro en excluant celui de cette année!) et a toujours été très fort en 3e semaine, ce qui rend moins probable une défaillance physique de sa part.

Plusieurs éléments jouent pourtant contre lui.

D’une part, il reste deux difficiles étapes après l’étape d’aujourd’hui, réservée aux sprinters, et celle de demain vers Pinerolo qui ne devrait pas poser de problème aux coureurs jouant le général.

Vendredi sur la route de Risoul, il faudra d’abord affronter le long et pentu (dans ses derniers hectomètres) col d’Agnel, qui culmine à 2744m d’altitude tout de même. Ce col laissera des traces dans les organismes des coureurs qui voudront attaquer sur la montée de Risoul, une montée assez roulante que j’ai faite lors de la Haute Route 2012. Il faudra avoir de la puissance pour s’imposer et je vois assez bien Zakarin faire un joli rapproché sur cette dernière ascension.

Samedi vers Sant’Anna di Vinadio, ça sera très musclé et probablement très nerveux, car l’étape est courte (134kms) et il n’y a pas un mètre de plat! Le col de Vars en apéro, suivi de la Bonette, un col long mais régulier, pour enfin finir par le Colle Della Lombarda que je ne connais pas. Tous ces cols sont à plus de 2000m d’altitude, ce qui n’est jamais évident sur des organismes fatigués par trois semaines de course. C’est surtout lors de cette étape que Kruijswijk devra se méfier selon moi.

Il pourrait en effet y être rapidement isolé, son équipe étant probablement sa plus grande faiblesse. Peu de coureurs chez Lotto-NL ont en effet montré jusqu’ici leur capacité à épauler leur leader sur le haut des cols, et dans le final des étapes. En attaquant tôt et à plusieurs, les coureurs bien placés au général pourraient donc faire la vie dure au Néerlandais qui pourrait trouver bien longs ces 134 kms. Espérons seulement que les coureurs occupant une place dans les 10 premiers voudront jouer la gagne, et non protéger leurs positions…

Valverde terminera-t-il fort?

Surprenant Valverde qui, après un passage à vide le week-end dernier, semble renaître après cette journée de repos (…) en remportant hier une difficile étape très animée. Du coup, il se replace sur la troisième marche du podium, la ravissant à Nibali. Pointant à seulement 23 petites secondes de Chaves, Valverde, un homme d’expérience et toujours fort en fin de grand tour, pourrait créer la surprise et se hisser sur la 2e marche du podium à la faveur de ces deux étapes de montagne. Il dispose d’une meilleure équipe en haute montagne que Chaves.

Nibali? Je n’y crois plus vraiment, le Requin de Messine semble désormais finir ce Giro sur les vapeurs d’essence. Je ne serais pas surpris qu’il s’effondre vendredi ou samedi, le moral devant être difficile à préserver en ce moment pour lui.

Zakarin? Le surprenant coureur russe a très bien fait hier, accompagnant dans le final Kruiswijk et Valverde. Puissant, les cols de l’étape de vendredi devrait lui convenir, et il pourrait passer devant Nibali à cette occasion selon moi.

Hugo Houle, le petit souci

Espérons que le coureur québécois pourra terminer son 2e Giro malgré un petit souci au mollet actuellement. Si près du but, il serait dommage d’abandonner mais pas question non plus de s’esquinter la santé, surtout que d’autres objectifs – comme Rio – sont également très importants plus tard cette saison.

Oreillettes ou télés dans les bagnoles, le problème?

On me demande lequel de ces deux gadgets est le plus nuisible au cyclisme. Aucun doute pour moi, les oreillettes! Que les directeurs sportifs aient la télé dans la bagnole n’est pas un gros problème selon moi puisque sans oreillettes, ils seraient bien incapables de relayer les informations cruciales aux coureurs devant dans le peloton! On s’en remettrait alors aux méthodes classiques, des coureurs qui redescendent dans les voitures. Cela prendrait plus de temps, la dynamique ne serait plus en « temps réel ». Bref, selon moi, c’est évident, un problème majeur du cyclisme reste les oreillettes. Et je ne vous dis pas quand vous avez 25 directeurs sportifs qui ordonnent tous au même moment à leurs coureurs de remonter devant à l’approche d’un passage crucial… ne cherchez pas plus loin les chutes à gogo!

Greipel: gros carton rouge!

Troisième victoire d’André Greipel sur une étape du Giro hier, avec le maillot rouge de meilleur sprinter de surcroit. Un sprint clean d’ailleurs de l’Allemand qui a bien gardé sa ligne selon moi. L’essentiel de ce sprint était de virer le dernier coin en 1ere ou 2e position derrière un équipier, ce qui fut réussi chez Lotto.

Pourtant, dans la foulée de cette nouvelle victoire, il annonce son abandon de la course!

Je déteste ces manières qui me révolte.

C’est pour moi un manque flagrant de respect pour le Giro, pour ses adversaires, pour ses équipiers voire pour ses fans (dont je ne suis pas).

Un professionnel, André Greipel? Laissez-moi rire…

C’est proprement scandaleux parce que le gus porte le maillot de meilleur sprinter et a donc une chance de remporter ce joli trophée qui, dans une carrière, n’est pas négligeable. Ca ajoute l’insulte à l’injure.

Pourquoi un tel abandon?

C’est évident: au nom de la rentabilité.

La Lotto-Soudal veut évidemment voir Greipel s’aligner sur le Tour de France; il faut donc garder des forces pour ce prochain objectif.

Et puis, avec les oreillettes en course, les équipes de sprinters ont la chance de faire le carton plein sur les étapes sans relief: imaginez Greipel vainqueur d’une ou deux étapes sur le Tour… ce serait saison réussie pour la Lotto-Soudal après une campagne des Classiques du printemps assez laborieuse.

Si j’étais les organisateurs en tout cas, voilà comportement qui me ferait réfléchir. On comprend mieux maintenant pourquoi ASO tient tête à l’UCI et sa réforme: avec de tels comportements des équipes, comment en effet reprocher à ASO de vouloir garder le contrôle sur les équipes invitées sur leurs épreuves?

Les oreillettes

Parlant d’oreillettes, mes réflexions récentes m’amènent à penser que les problèmes récents de dopage dans le cyclisme ne sont pas totalement étrangers à la présence des oreillettes.

Avec ces oreillettes, les courses par étapes sont réglées comme du papier à musique: les échappées qui vont au bout sont devenues extrêmement rares.

Réponse des organisateurs: des parcours de plus en plus atypiques, tantôt explosant le nombre de cols durs, tantôt explosant la variété (étapes sur terre battue, sur pavés, etc.). Pas le choix si on veut maintenir l’intérêt du public compte tenu de la présence de ces maudites oreillettes: il faut trouver des terrains plus difficiles à contrôler encore! On multiplie donc les étapes piégeuses, on essaie de trouver des alternatives.

Ces maudites oreillettes dont la justification des équipes est, on le rappelle, la sécurité en course… pourtant, les chutes n’ont jamais été si nombreuses au sein du peloton!!! C’est du grand n’importe quoi, et l’UCI n’a jamais réussi à imposer leur retrait.

Réponse des coureurs à des courses par étapes offrant des étapes de plus en plus difficiles et variées? On continue de se doper, pour tenir le coup. On se dope évidemment différemment, on est plus prudent.

La Californie

Julian Alaphilippe en jaune après une belle victoire au sommet de l’ascension sur Gibraltar. Je trouve ça inspirant de regarder ce jeune coureur agressif au physique proche du mien.

Avec Jungels en rose sur le Giro, la période est faste pour l’équipe Etixx qui cartonne sur les deux continents!

Et Peter Sagan qui continue de voler la vedette en Californie, les Américains raffolant de ce genre de coureur pas coincé du tout, assurant « le show » avec une attitude décontractée et décalée.

Giro: et si Esteban Chaves…

Autre nouvelle importante de la 11e étape du Giro disputée hier: Tom Dumoulin a abandonné en raison d’une induration à la selle.

Avec Mikel Landa, c’est donc une autre grosse pointure qui quitte la course.

De plus en plus, ce Giro se dessine pour être une lutte entre deux « vieux » coureurs, soit Vicenzo Nibali et Alejandro Valverde. Ils pointent tous deux à un peu plus d’une minute de Bob Jungels, toujours en rose.

Je suis d’accord avec Alain39: dans ce contexte, on pourrait bien assister à une course d’attente entre ces deux coureurs, qui voudront se réserver pour les grands rendez-vous comme dimanche sur le chrono en montagne, où pour LE moment où l’autre faiblirait.

Le néerlandais Steven Kruijswijk est également bien placé dans le même temps que Nibali et Valverde. Coureur d’expérience, excellent grimpeur (il avait fait un joli numéro l’an dernier sur le Mortirolo), il pourrait surprendre tout le monde notamment dans ce chrono en montagne dimanche.

Majka et Zakarin sont plus loin, à un peu plus de deux minutes, comme le grimpeur Esteban Chaves chez Orica. J’aime bien ce coureur à la personnalité très enjouée, et qu’on peut suivre grâce aux vidéos Backstage Pass. Bien placé, il attend son heure sans pression, sachant qu’il est un outsider. Ayant son équipe entièrement dédiée à son service, je pense qu’il est un des coureurs qui pourraient monter sur le podium dans 10 jours à Turin.

Pour les autres, ça va être plus compliqué: Uran est à plus de trois minutes, et il ne reprendra pas facilement deux minutes à Nibali et Valverde. Hesjedal et Pozzovivo sont à plus de quatre minutes, le top-10 reste jouable mais davantage?

Les prochains rendez-vous?

Vendredi, vers Foligno. Samedi, vers Corvara et sur une étape qui reprend tous les cols du célèbre Marathon des Dolomites (le Giau dans le final est assez brutal). Enfin dimanche, LE rendez-vous avec le chrono en montagne vers l’Alpe di Siusi.

Nous en saurons vraiment plus sur les coureurs qui joueront la gagne à Turin dimanche soir prochain. En attendant, gageons que ce Giro nous réserve encore quelques surprises.

Giro: le point

Retour à un service normal sur La Flamme Rouge, avec le point sur le Giro après 9 jours de course.

1 – Gianluca Brambilla en rose. C’est tout sauf une surprise si vous voulez mon avis. Coureur mature (28 ans), il a en effet connu un excellent début de saison en 2016, terminant déjà 10e du Tour d’Oman, avant de finir à la 3e place sur la Strade Bianche. Il connaissait également un bon Tour du Pays Basque, notamment sur la 3e étape. Brambilla impressionne cette saison et ce maillot rose est un peu une consécration pour lui car il en avait fait un objectif. Il est parvenu hier au terme du chrono à le conserver pour… une petite seconde sur son équipier Bob Jungels.

2 – Chrono d’hier. Victoire d’un coureur surprise, Primoz Roglic chez Lotto-NL, au palmarès relativement vierge. Il doit une grande partie de sa victoire aux conditions météo, ayant pu courir ce chrono sur le sec alors que les favoris partis plus tard ont eu la flotte. Preuve additionnelle, beaucoup de coureurs peu connus parmi les 15 premiers, des coureurs qui sont partis parmi les premiers sur ce chrono.

3 – Hugo Houle. Le champion canadien du chrono termine à la 38e place ce chrono, à un peu plus de trois minutes du vainqueur. Houle s’est déclaré satisfait de son chrono au terme de la course.

Ce qui m’a toutefois surpris, c’est que Ryder Hesjedal termine devant lui, de peu il est vrai (33e, soit 13 secondes de mieux que Houle). Vieillissant, j’aurais cru que Hesjedal se serait fait dominer par Houle, un spécialiste de la discipline (ce que Hesjedal n’est pas).

Plus encore, le spécialiste Svein Tuft, 9 fois champion canadien du chrono, a terminé beaucoup plus loin ce chrono, en 111e place à plus de 5 minutes du vainqueur. Manifestement, Tuft a fait ce chrono « en dedans » possiblement sous les consignes de son équipe Orica Green Edge.

Cette compétition entre les Canadiens est pourtant importante en vue des sélections pour participer aux prochains Jeux Olympiques de Rio où trois Canadiens pourront participer à la course sur route, et un seul au chrono.

4 – Les favoris. Du lot, on peut dire que Nibali et Valverde sont actuellement les mieux placés, à moins d’une minute du maillot rose, après ce premier gros test. Nibali, en particulier, me semble serein après un bon prologue, un bon chrono hier aussi. Il attend son heure dans la montagne très certainement, mais devra se méfier d’un vieux routier d’expérience, Alejandro Valverde qui saisira le moindre moment de faiblesse, bien entouré de son équipe Movistar.

Landa est le 3e mieux placé, à une trentaine de secondes de Nibali et Valverde. Attention.

Dumoulin n’est pas complètement out non plus, malgré une défaillance samedi sur les chemins de terre menant vers Arezzo. Il a cependant affirmé qu’une trentaine de coureurs lui étaient supérieurs sur ce Giro, et qu’il recentre donc ses objectifs sur des victoires d’étape.

Pour le reste, Zakarin, malchanceux hier durant le chrono sous la pluie avec pas moins de quatre (!) chutes, pointe désormais à plus d’une minute de Nibali et Valverde. C’est beaucoup.

5 – Carton rouge. À Marcel Kittel et Fabian Cancellara, pour avoir quitté prématurément selon moi ce Giro, ceci afin de se reposer pour la suite de leur saison. Mouais. Ca m’a rappelé que j’ai toujours détesté Mario Cippolini lorsqu’il abandonnait rapidement le Tour de France après la première semaine, comme si le reste était de la perte de temps. J’y trouve une forme de mépris des organisateurs, et de mépris également envers leurs équipiers voire adversaires. Combien d’équipiers de Kittel et de Cancellara auraient en effet souhaité prendre le départ de ce Giro pour aller au bout?

6 – Carton plein pour Lotto-Soudal. Outre Brambilla, qu’on voyait venir, l’histoire des derniers jours sur ce Giro appartient à l’équipe Lotto-Soudal avec trois victoires d’étapes consécutives, excusez-un-peu: deux avec le sprinter maison André Greipel (quelle musculature celui-là!!!), l’autre avec Tim Wellens.

7 – Demare. Le sprinter français mord pour l’instant la poussière sur ce Giro, ayant trouvé plus fort que lui en Marcel Kittel et André Greipel. Et on apprenait récemment qu’une enquête sur les allégations de s’être accroché à une bagnole dans le Cipressa sur le dernier Milan SanRemo vient d’être ouverte par les organisateurs…

8 – Repos. Aujourd’hui, c’est jour de repos.

9 – Demain. Ca sera casse-pattes et long, avec 219 kilomètres à parcourir. Le final est piégeux, avec deux belles patates qui pourraient causer la surprise. Une belle étape en perspective!

10 – Backstage Pass de l’équipe Orica GreenEdge. On continue de se délecter de leurs vidéos déjantés.

Giro: la quête de Fabian Cancellara

S’il y a un coureur qui joue gros sur cette première semaine du Giro qui débute samedi, c’est Fabian Cancellara.

Le Suisse s’est fixé comme objectif de revêtir le maillot rose pour sa dernière saison, lui qui n’a jusqu’ici eu que peu de succès sur le Giro: deux petites participations (2007 et 2009) en 16 saisons professionnelles! Les deux participations se sont soldées par un abandon, chaque fois à la 12e étape.

Le prologue de samedi à Apeldoorn aux Pays-Bas, tout plat et sur 10 bornes, est parfait pour lui: pas trop court, pas trop long, il pourra exprimer toute sa puissance. La concurrence est également gérable, car ni Adriano Malori, ni Tony Martin, ni Vasil Kiryienka ne seront présents au départ.

S’il devait réussir dans son entreprise, Cancellara pourrait envisager de passer un moment en rose avec l’aide de son équipe et ce, jusqu’au premier gros rendez-vous de ce Giro pour les favoris, la 6e étape vers Roccaraso.

Le troisième épisode de « Follow Fabian » produit par Eurosport a récemment été mis en ligne et nous permet d’en découvrir davantage sur l’état d’esprit de Fabian Cancellara à l’approche de ce rendez-vous.

Giro: il protagonisti

Après deux jours de silence dû à une charge de travail exceptionnelle, La Flamme Rouge reprend du service normal.

La 99e édition du Giro d’Italia – l’une des plus belles courses cyclistes au monde – s’élancera samedi des Pays-Bas.

Au menu de Messieurs les coureurs, 3 463 kilomètres à parcourir, 6 arrivées en altitude, 61 kilomètres de chrono, et trois jours de repos.

Petit tour de la courte liste de protagonistes pour la victoire finale.

Vicenzo Nibali. Vainqueur des trois grands tours (Vuelta 2010, Giro 2013 et Tour de France 2014), le Requin de Messine a la pression cette année afin de reconquérir une grande course par étape après son échec l’an dernier. Je crois qu’il sera motivé sur ce Giro surtout parce qu’il joue… sa valeur marchande sur la scène des transferts, étant évident que son avenir chez Astana est loin d’être assuré compte tenu de la montée de Fabio Aru. Ce Giro plutôt montagneux devrait lui convenir, surtout si la météo est dégradée.

Alejandro Valverde. L’omniprésent champion espagnol découvre le Giro à 36 ans. Il est en forme et ce Giro constitue un grand objectif de sa saison. Il ne présente qu’une seule victoire sur un grand tour, la Vuelta en 2009. Ce Giro montagneux pourrait cependant lui jouer des tours, lui qui aime monter au train et qui n’a plus, en haute montagne, la giclette que peut avoir un Nibali par exemple.

Rigoberto Uran. 29 ans aujourd’hui, il terminait en 2012 meilleur jeune du Giro. Excellent rouleur, il pourra creuser des écarts sur les grimpeurs lors des chronos de ce Giro, mais c’est en haute montagne qu’il devra résister à ses adversaires. Concernant Uran, ses limites sont assez inconnues et ce pourrait être l’invité surprise sur le podium.

Tom Dumoulin. 25 ans seulement, le formidable rouleur a prouvé l’an dernier sur la Vuelta qu’il pouvait également résister aux meilleurs grimpeurs. S’il a manqué d’énergie sur les derniers jours de la Vuelta l’an dernier, il s’amène sur ce Giro avec un plus gros capital expérience et je pense qu’il sera très dangereux pour le général, malgré une équipe assez faible.

Ilnur Zakarin. Très en vue récemment, ce jeune coureur (26 ans) ne cesse de surprendre. Il roule, il grimpe, il résiste longtemps sans plier, ses limites sont carrément inconnues. Son équipe Katusha se présente avec des coureurs d’expérience à même de l’épauler s’il devait revêtir le maillot rose.

Steven Kruiswijk. Cet excellent grimpeur néerlandais semble toujours bien faire sur le Giro, et surtout durant la 3e semaine. Compte tenu des difficultés de ce Giro, on ne peut l’éliminer de la liste des favoris, même si on sait très peu de choses sur sa condition physique actuelle. Les chronos pourraient cependant lui faire perdre du temps.

Esteban Chaves. 5e du Tour d’Espagne l’an dernier, le coureur colombien s’affirme comme une valeur sûre sur les grands tours et continue de progresser. Il peut prétendre à une place sur le podium sur ce Giro si les circonstances de course lui sont favorables.

Mikel Landa. LA révélation du Giro l’an dernier, ce coureur surprend par son aisance en montagne, par sa puissance. Désormais leader d’une équipe, et pas la moindre (Sky), il dispose d’équipiers pour lui venir en aide en tout temps sur ce Giro, ce qui fera une grande différence. Après un début de saison plutôt lent, il a montré des signes évidents d’une excellente condition physique récemment, condition qui devrait continuer de s’améliorer sur ce Giro. Il devrait être très très fort en 3e semaine et je pense qu’il sera l’adversaire principal de Nibali et Valverde pour le maillot rose. À seulement 26 ans, il a la jeunesse de son côté.

Bref, plusieurs coureurs de 26 ans parmi cette courte liste de favoris, et qui voudront détrôner la génération des Nibali-Valverde. Ces derniers voudront pour leur part prouver qu’il faut encore compter avec eux et qu’ils ne sont pas prêts à passer la main… Ce Giro devrait être très excitant!

LBL: ca sera compliqué!

102e édition ce dimanche d’une des Classiques les plus difficiles qui soient: Liège-Bastogne-Liège, ou « La Doyenne » car la plus vieille des monuments (première édition en 1892!).

Ca s’annonce compliqué dimanche et ce, pour diverses raisons.

D’une part, la météo. On annonce un gros refroidissement ce week-end en Europe du Nord, avec des températures nettement sous les normales, du vent et des précipitations. Du coup, on pourrait voir des flocons tomber durant la course, et le vent sera bien présent pour durcir la course. En clair, ça se jouera aussi au moral et certains pourront déjà avoir perdu la course dans leur tête avant même le départ!

D’autre part, le final. Nouveauté cette année, l’ajout de la côte de Naniot dans les tous derniers kms, soit entre la côte de Saint-Nicolas et la montée finale vers la ligne, dans Ans. On a donc supprimé la petite récupération dont disposaient les coureurs avant: sitôt le bas de la descente de Saint-Nicolas, virage à droite et vlan! 600m à 10,5% de moyenne, sur des pavés pas toujours réguliers. On tourne en haut, on redescend et ça y est, vous êtes au pied de la dernière bosse vers l’arrivée. Aie. Mal aux pattes garanti!

Enfin, en raison de la présence d’Alejandro Valverde: qui pour battre l’Espagnol? Déjà trois fois vainqueur, champion défendant, il s’est baladé mercredi dernier sur la Flèche Wallonne. Spécialiste de cette course (en comptant ses victoires, il a été 6 fois sur le podium au cours des 10 dernières années!!), en grande forme, disposant d’une belle équipe autour de lui (Erviti, Moreno, Izaguirre ainsi que Nairo Quintana!), capable de bien performer sous des conditions climatiques difficiles, il sera définitivement l’homme à battre.

Les favoris

Outre Valverde, il y en a quand même qui devraient lui donner du fil à retordre.

On pense d’abord au duo de choc Etixx, soit Dan Martin et Julian Alaphilippe. Le premier a déjà gagné cette Classique en 2013, rappelons-le. Le second présente un tempérament d’attaquant, et il sera dans le final. Ajoutez à cela Petr Vakoc et Gianluca Brambilla et vous avez chez Etixx de quoi dynamiter le final s’ils essaient à tour de rôle de provoquer la Movistar.

On a aussi de beaux joueurs chez Katusha avec Joaquim Rodriguez, présent dans le final mercredi sur la Flèche, Ilnur Zakarin ou encore Jurgen Van Den Broeck à qui le parcours convient bien.

Rui Costa chez Lampre devrait également être là dans le final je pense, et il sera intéressant de voir ce que pourra faire Louis Mentjeis, présent l’an dernier en fin de course.

L’AG2R débarque avec une équipe intéressante, Bardet, Bakelants, Gauthier, Pozzovivo, Peraud, Vuillermoz, de quoi animer la course. Ils devront toutefois anticiper je pense s’ils veulent une belle place.

Deux hommes chez Sky seront à surveiller, Poels d’abord, Kwiatlowski ensuite. On annonce la présence de Chris Froome au départ, mais je ne le vois pas dans le final. Pour lui, c’est assurément une course de préparation. Quoi que s’il est passé par Ténérife juste avant, tout est possible!!

Nibali, Aru, Fulgsang, Rosa seront présents chez Astana, une autre équipe qui débarque donc avec son meilleur « line-up ».

D’autres coureurs à surveiller seront Gerrans et Albasini chez Orica, Gasparotto bien sûr chez Wanty après sa victoire sur l’Amstel et une place sur la Flèche, Gallopin et le remuant Wellens chez Lotto-Soudal bien sûr qui doivent concrétiser ça urge, Barguil chez Giant dont la forme est ascendante, et enfin Samuel Sanchez qui est en forme (oubliez Philippe Gilbert dimanche, forfait).

J’ose ajouter dans cette liste de coureurs à surveiller le Canadien Mike Woods, auteur d’une très belle 12e place mercredi sur la Flèche Wallonne en étant pourtant mal placé au pied du Mur. Le parcours de LBL lui convient bien, si ce n’est la distance nettement supérieure à celle de la Flèche et qu’il pourrait avoir du mal à gérer. S’il est protégé par son équipe (ce qui devait être le cas), s’il peut s’économiser avant le final, il peut faire une très jolie place en jouant conservateur et attentiste jusque dans les tous derniers kms. Il sera toujours temps de faire les comptes en haut de Saint-Nicolas avant les 3 derniers kms!

Les autres Canadiens

Outre Mike Woods, les Canadiens Ryder Hesjedal et Christian Meier seront de la fête dimanche.  Je ne les attends pas dans le final.

À la télé

C’est sur RDS2 au Québec à partir de 8h dimanche matin. Merde, je serai en course à Ste-Martine! Faudrait avoir quelqu’un sur une moto pour nous permettre de suivre l’action en direct de Liège… et on se consolera de la météo froide annoncée en pensant que les coureurs en Belgique n’auront vraisemblablement pas mieux!

Flèche Wallonne: Valverde, qui d’autre?

Journée historique hier dans le monde du cyclisme: l’espagnol Alejandro Valverde est devenu le premier coureur à inscrire 4 fois son nom au palmarès de la Flèche Wallonne. Quatre hommes partagent 3 victoires chacun: Marcel Kint, Eddy Merckx, Moreno Argentin et Davide Rebellin, ce dernier étant toujours en activité.

Il s’agissait également de la 3e victoire de suite de Valverde, un tour du chapeau en quelque sorte.

Les images dans la dernière ascension du Mur de Huy parlent d’elles-mêmes: Valverde a fait ce qu’il a voulu, quant il a voulu. J’aimerais avoir une telle aisance face à mes concurrents lors des courses provinciales avec du dénivelé!!! Pour ça, je suppose qu’il va me falloir aller m’entrainer avec du staff sur l’île de Ténérife, Valverde en étant revenu tout récemment après avoir choisi de faire l’impasse sur des courses de préparation classique comme le Tour du Pays Basque.

Bref, en un mot, impressionnant. Comme son équipe d’ailleurs, la Movistar a bien contrôlé la course pour le placer dans une situation idéale au pied de l’ascension finale.

Deux coureurs auront pu le tester dans cette dernière ascension, le duo Etixx Daniel Martin et Julian Alaphilippe, comme prévu. Ce dernier m’impressionne fortement, peut-être parce qu’il possède exactement la même morphologie que moi: 1m73 pour 62 kilos. S’il a manqué de puissance dans les tous derniers mètres, il termine à une belle 2e place comme l’an dernier. Il a également une bonne tête, une bonne attitude. Bref, j’aime ce coureur.

Derrière, y’a des coureurs qu’on attendait: Wouter Poels, Enrico Gasparotto vainqueur de l’Amstel dimanche dernier, Samuel Sanchez.

À noter la belle 9e place d’un autre Français, Warren Barguil. C’est une confirmation dans son cas: condition en hausse!

Mike Woods

Enfin, il convient de souligner la performance extraordinaire de Mike Woods, d’Ottawa: 12e à sa première participation!

Mieux, c’est Woods qui a vraisemblablement monté le Mur de Huy le plus rapidement hier dans le final : c’est lui qui est allé chercher le KOM sur l’ascension, égalant le temps établi l’an dernier par Wilco Kelderman. La 12e place de Mike aurait donc pu être bien meilleure s’il avait pu se positionner parmi les premiers au pied de la bosse. Sur les images, il amorce cette ascension avec certainement entre 15 et 20 coureurs devant lui, c’était déjà trop loin. Mike fait toutefois une beau rapproché dans les tous derniers mètres et 12e, c’est vraiment exceptionnel sur une course de ce niveau, de cette difficulté. Way to go! Il a un bon coup à jouer dimanche, c’est clair.

Les autres Canadiens sont plus loin: Christian Meier termine 78e, Ryder Hesjedal 112e à plus de 8 minutes.

Liège-Bastogne-Liège

L’attention se tourne maintenant sur dimanche prochain et La Doyenne, Liège-Bastogne-Liège, assurément parmi les plus anciennes courses cyclistes professionnelles qui existent.

La météo pourrait être compliquée, ils annoncent de la fraicheur dans le nord de l’Europe ce week-end, avec de possibles averses.

On regardera ensemble demain les favoris pour dimanche, et les coureurs ayant fait une place hier seront forcément de ceux là.

Henao, le doute

Nouvelle suspension pour Sergio Henao en raison d’anomalies détectées par le passeport biologique. C’est la 2e fois en carrière à ce qui me semble. Du coup, le doute s’installe sur la probité de ce coureur… Ses origines colombiennes, et notamment son organisme habitué à vivre en altitude, pourraient-elles expliquer cela? À suivre…

51e édition de l’Amstel Gold Race

Capture d’écran 2016-04-14 à 18.02.19Au menu de Messieurs les coureurs ce dimanche, 249 kms de course sur un terrain accidenté, celui de l’Amstel Gold Race. En clair, ça monte et ça descend tout le temps!

Imaginez un peu, pas moins de 34 ascensions dont 4 fois le célèbre Cauberg, juge de paix de l’épreuve car servant souvent de rampe de lancement pour la victoire. Rappelons toutefois que depuis quelques années, la ligne d’arrivée a été déplacée 1,8 kilomètres plus loin que le sommet du Cauberg, permettant à des coureurs légèrement décrochés de revenir dans les tous derniers hectomètres.

Chose certaine, ce ne sont pas les difficultés qui manquent, ce qui rend la course imprévisible: la bonne échappée peut partir n’importe quand!

Les favoris

On change de favoris comparé aux Flandriennes et nous devrions donc voir, à peu de chose près, d’autres coureurs prendre le devant de la scène.

La liste des partants est ici.

Plusieurs équipes s’amènent avec plusieurs coureurs pouvant prétendre jouer une très belle place au terme de la course.

Je pense en premier lieu à l’équipe Orica-GreenEdge, en confiance suite à sa récente victoire sur Paris-Roubaix. Michael Matthews, Simon Gerrans et surtout Adam Yates, récemment en vue au pays basque, peuvent tous les trois jouer la gagne dimanche.

Je pense ensuite aux Etixx, avec Julian Alaphilippe et Petr Vakoc qui ont disputé un final d’enfer sur la Flèche Brabançonne mercredi dernier. Attention à eux, ils sont jeunes, ils sont volontaires, ils ne se posent pas 36 questions quant il faut y aller. Ce Vakoc, aucune idée jusqu’où il peut aller et aucune idée de tout ce qu’il peut faire!

Les Sky du champion sortant devraient aussi être dans le coup. Michal Kwiatlowski a gagné récemment le GP E3, et Sergio Henao s’est distingué au Tour du Pays Basque.

Les Lotto arrivent également en forme au bon moment, surtout Tony Gallopin et Tim Wellens.

Idem pour les Giant-Alpecin avec Warren Barguil et Tom Dumoulin. Je pense que cette équipe a faim de victoires afin de mettre les tristes événements du début de saison derrière eux.

Enfin, les Katusha devraient être dans le coup avec Joaquim Rodriguez, qui fait toujours bien sur les Ardennaises, mais aussi Jurgen Van Den Broeck qui a récemment montré des signes de bonne condition physique.

Parmi les outsiders, on pourra considérer l’équipe BMC, surtout avec Samuel Sanchez, en vue sur le Tour du Pays Basque. Philippe Gilbert prendra le départ, le Cauberg est son terrain de chasse favori, mais il ne nous a pas rassuré récemment sur sa condition physique et je pense qu’il sera un peu court dimanche.

Chez Lotto, Sep VanMarcke s’amène après ses belles perfs sur le Ronde et Paris-Roubaix. Il est en condition, c’est clair.

Chez Lampre, Rui Costa sera à surveiller car lui aussi s’amène dans une condition physique ascendante. Il a une équipe entière à son service.

Enfin, chez Astana, n’oublions pas Diego Rosa, qui pourra surprendre son monde.

Les Canadiens

Ils sont trois au départ: Antoine Duchesne et Ryan Anderson pour Direct Énergie, ainsi que Ryder Hesjedal qui fait en quelque sorte sa grande rentrée. Accusant un peu de fatigue, il est difficile de dire ce que pourra faire Antoine Duchesne sur cette course, ce sera en fonction des jambes du jour. Il faudra surveiller Hesjedal pour faire le point sur sa condition.

À la télé

Dommage, je pense que ni RDS, ni RDS2 ne retransmettent la course ce dimanche. Vraiment dommage, il faudra donc s’en remettre à suivre la course via Internet et des sites comme Cyclingfans ou SteepHill.

Freins à disque: la parfaite connerie!

Je n’avais pas encore réagi à l’autre événement du dernier Paris-Roubaix: le coureur Movistar Fran Ventoso y a été sérieusement coupé par un disque de frein, et ce lors d’une chute.

Les photos de la coupure sont en effet très impressionnantes.

Le coureur n’a pas manqué l’occasion d’exprimer son opinion sur le sujet, et je le comprends.

Pour moi, c’est la parfaite connerie. L’exemple parfait du monde dans lequel on vit.

C’était évident, et je l’ai souvent exprimé sur ce site depuis 2013, les freins à disque représentent un réel danger en cas de chute dans le peloton. Ils sont coupants. Et les chutes, nombreuses.

Ben ca n’a pas loupé, et plutôt tôt que tard.

Du coup, ça y est, l’UCI suspend le droit d’utiliser ce genre de freins.

Bref, le monde à l’envers: plutôt que de prévenir, on laisse faire et on réagit à la suite d’un événement grave.

Typique de nos sociétés!

Vous voulez que je vous dise pourquoi je pense que l’UCI a autorisé ce genre d’essai?

En raison du lobby des fabricants de vélo.

Les freins à disque nécessitent en effet un cadre différent, présentant des ergots permettant le montage de ce type de frein. C’était donc l’occasion rêvée de vendre une nouvelle série de cadres adaptés à cette technologie. Quoi de mieux en effet, et les exemples sont nombreux dans notre société, qu’un changement de technologie pour relancer les ventes? Apple, les télés 3 puis 4G, les exemples sont si nombreux!

Pour nous convaincre, nous les pratiquants, de la nécessité de se doter de vélos avec freins à disque, il fallait donner l’exemple.

Et quoi de mieux que les pros pour donner l’exemple… ne sommes-nous pas à l’affut des dernières trouvailles techno du peloton?

Tout ce cirque me déçoit. En cyclisme sur route, les avantages des freins à disque sont très discutables compte tenu des inconvénients. Je les avais détaillé dans cet article l’an dernier.

Bref, l’UCI fait une fois de plus preuve de son incapacité à diriger efficacement et avec clairvoyance le cyclisme d’aujourd’hui. À plusieurs égards, le dossier du poids de 6,8 kilos imposé aux vélos témoigne aussi de cette incapacité de l’UCI de moderniser le cyclisme: on sait pertinemment qu’aujourd’hui, il est possible d’obtenir des vélos plus légers que 6,8 kilos tout en ne compromettant en rien la sécurité des coureurs qui sont dessus… pourvu qu’on y monte pas de freins à disque!

Alaphilippe: le retour!

Je vous invite à ne pas manquer le final de la Flèche Brabançonne disputée hier, ce fut excitant encore une fois. Surtout Julian Alaphilippe! Quel coureur!

Échappé dans le final avec Tim Wellens chez Lotto, Alaphilippe s’est fait reprendre par le paquet à environ 11 kms de l’arrivée. Sur une attaque de Tony Gallopin, il ressortait du paquet avec trois autres coureurs, dont son équipier Petr Vakoc. Les images à 3,1 kms de la ligne sont fantastiques: lorsque Alaphilippe réalise que Vakoc est là dans l’échappée, il prend immédiatement la tête du groupe de 5 coureurs et sert un relais d’enfer d’environ deux kilomètres afin de s’assurer de déposer Vakoc au pied de la dernière ascension sans que le peloton ne soit rentré. Un excellent travail d’équipe, tout à fait en lien avec mon texte d’hier. C’est peut-être ce qui a manqué au trio Terpstra-Stybar-Boonen sur les Flandriennes…. L’engagement d’Alaphilippe hier à la cause était total.

Chose certaine, j’adore ce coureur Julian Alaphilippe, un coureur volontaire, offensif, qui manifestement n’a pas peur de tout risquer pour gagner. J’aime également son style, son coup de pédale, sa classe sur un vélo, et ses qualités de puncheur qui nous rappellent le Philippe Gilbert des grandes années (2011). Inspirant! et ça promet pour les Ardennaises, à commencer par l’Amstel ce week-end et son final au terme de l’ascension du Cauberg. Tony Gallopin semble également être en forme, ce sera un autre coureur intéressant à surveiller au cours des deux prochaines semaines.

Quant à ce Petr Vakoc, 23 ans, vainqueur hier, ouf! Quel puissance! Je pense que nous tenons là un coureur de grand talent sur les courses d’un jour pour les prochaines années, et il ne tardera pas à se frotter aux meilleurs s’il continue ainsi.

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