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Et vous, savez-vous frotter?

Paris-Nice, 5e étape. Savoir frotter, partie inhérente du sport cycliste!

Paris-Nice: Alaphilippe aux commandes!

Magnifique victoire hier de Julian Alaphilippe dans le chrono de Paris-Nice qui se terminait en haut du Mont Brouilly, après trois kilomètres d’ascension à 7% de moyenne.

Ce chrono lui convenait parfaitement: court, avec des relances, et une arrivée au terme d’une belle bosse qui favorisait son gabarit.

Je vous l’ai déjà dit, je le répète: j’aime beaucoup Julian Alaphilippe. Talentueux certes, mais surtout d’un tempérament offensif et volontaire, à l’énergie, tout en étant un gars fidèle à son équipe. Rappelez-vous le final de la Flèche Brabançonne l’an dernier!

Bref, si j’étais coureur, je voudrais être Julian Alaphilippe. (après avoir voulu être Marco Pantani!). Je présente la même morphologie que lui! (1m73 pour 62 kilos). Mais pas le même moteur, malheureusement…

Alaphilippe s’est imposé hier avec 19 secondes d’avance sur… Alberto Contador, lui aussi favorisé par la dernière bosse du chrono.

Un autre Français, Tony Gallopin, a bien limité les dégâts, terminant une petite seconde derrière Contador.

Pour le reste, Zakarin et Henao ont assumé, Porte, Martin et Yates ont un peu déçu.

Au général, on voit plus clair. Avec sa condition et l’équipe dont il dispose, notamment un Philippe Gilbert retrouvé ainsi que Daniel Martin, Alaphilippe sera difficile à déloger. Contador est certes imprévisible, mais avec 1min31 de retard, Alaphilippe a de la marge.

La menace la plus sérieuse vient probablement de Tony Gallopin, qui dispose également d’une bonne formation pour l’épauler. Sans grandes ascensions sur les dernières étapes, mais plutôt avec de belles bosses à l’énergie, il y a de quoi lui convenir. Gallopin est également un bon descendeur, ça peut servir…

Ca sera très intéressant vendredi, samedi et dimanche, surtout si la victoire se joue entre deux coureurs français.

Paris-Nice: Porte passe par la fenêtre!

Bis repetitas sur Paris-Nice hier, avec une deuxième étape aussi difficile que la première en raison de la météo et qui a définitivement condamné un autre favori de l’épreuve, l’Australien Richie Porte, arrivé avec plus de 15 minutes de retard.

En bref, Porte est passé par la fenêtre…

Une étape comme je les aime, presque une deuxième Classique en deux jours, et où les costauds ont émergé dans le final. D’autres ont coulé, comme Nacer Bouhanni, qui n’a pas résisté aux éléments. Un peu court quant on est pro…

Des costauds ont émergé comme… Philippe Gilbert, un revenant aux affaires, qui a insisté dans le final après avoir sauté dans l’échappée et qui prouve qu’il possède une belle condition en ce début de saison, ainsi qu’un gros moral au sein de sa nouvelle équipe Quick Step. Je pense personnellement qu’il a retrouvé chez les Belges moins de pression, et de quoi redécouvrir les joies du vélo, notamment en côtoyant le jeune, rigolo et prometteur Julian Alaphilippe.

L’étape a été remportée par un Italien, Colbrelli chez Bahrain. Degenkolb est 2e, Demare 3e et préserve son maillot jaune un jour de plus. Il pourrait le tenir jusqu’au chrono de mercredi prochain, qui sera le vrai premier test de l’épreuve pour les favoris.

Justement, les favoris ne sont plus très nombreux! Ils ne sont plus que quelques uns à pouvoir rêver de remporter Paris-Nice: Alaphilippe bien sûr, 2e du général à 6 secondes, Gallopin tout juste derrière, Sergio Henao, dans le même temps qu’un autre favori, Dan Martin, ainsi que quatre coureurs naviguant à environ une minute: Zakarin, Barguil (pourquoi pas?) ainsi que… Simon Yates et Alberto Contador, qui voudront certainement passer à l’attaque sur les étapes accidentées des trois derniers jours (je suis donc d’accord avec Alain39 sur cette courte liste de coureurs encore en course pour la gagne).

Personnellement, une victoire d’Alaphilippe ou de Gallopin me ferait bien plaisir.

L’étape d’aujourd’hui devrait être plus tranquille, la météo étant meilleure, les organismes étant fatigués et le premier chrono se pointant mercredi, sur 15 bornes (c’est court!). C’est le prochain grand test, puis on attendra vendredi, samedi et dimanche pour la sélection finale.

Contador fait le show!

Voilà exactement pourquoi j’aime bien Alberto Contador: il court pour gagner, jamais pour faire 2e, et n’hésite jamais à se porter à l’offensive.

On a eu un autre exemple du caractère bien trempé du Madrilène hier sur la 2e étape de la Ruta Del Sol. Payez-vous les images de l’étape, c’est un beau spectacle.

Contador s’est envolé à un peu moins de 3 kilomètres de l’arrivée, après un gros relais de son équipier Felline. Trois kilomètres, c’est à la fois près mais aussi très loin de l’arrivée!

Contador s’est fait reprendre par un Thibault Pinot inspiré à quelques centaines de mètres de l’arrivée. Pinot s’impose, après avoir manifestement mieux géré son effort. C’est peut-être une constance ces dernières années chez Contador: il a tendance à attaquer très fort, puis à plafonner, puis à baisser de régime. Il est clair avec les images qu’à la flamme rouge, Contador piochait pour avancer, et devait enlever du braquet. C’est ce qui aura permis à Pinot de rentrer, puis de le déposer.

Contador s’empare cependant de la tête du général, bien joué la veille du chrono car il partira aujourd’hui dernier et aura donc les temps de référence de ses adversaires.

Pinot sera à surveiller lui aussi sur ce chrono, ayant fait de gros progrès depuis trois ans dans cette discipline. Avec Valverde en embuscade, cette Ruta Del Sol est loin d’être jouée…

C’est en tout cas la course la plus excitante depuis le début de la saison selon moi. Merci aux « vieux » briscards du peloton que sont Valverde et Contador!

C’est en Andalousie que ça se passe!

La saison est désormais bien lancée, avec actuellement le Tour d’Oman, le Tour d’Algarve mais surtout, surtout, le Tour d’Andalousie (Ruta Del Sol) ou l’action est très, très intéressante.

Les images du final de la première étape remportée au sprint au sein d’un petit comité par Alejandro Valverde sont ici. Final inspirant, où on a vu un Alberto Contador très offensif, fidèle à son esprit de course. J’aime.

Valverde confirme par cette nouvelle victoire son excellent début de saison, et il est LE client pour la victoire au général. Ca sera très intéressant aujourd’hui avec une arrivée en altitude, puis vendredi avec un chrono de 12 bornes. Le plateau de coureurs est de très bonne facture aussi, avec outre Valverde et Contador, les Pinot, Landa, Nieve, Poels, Rolland, Uran et Barguil. Vous voyez probablement en Andalousie les coureurs qui seront devant sur Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico.

Pour revenir à l’étape d’hier, Reichenbach a très certainement mal lancé son attaque à 1200m de l’arrivée, partant de la sixième position: les trois premiers l’ont vu venir, bonjour la surprise! C’est ainsi que Valverde n’a eu aucun mal à accrocher. Aurait mieux valu partir de la 3e position dans l’échappée!

Et à 800m, lorsque Reichenbach a coupé son effort, aucun des deux Sky n’y est allé, autre grossière erreur puisqu’ils pouvaient se permettre de « griller » une cartouche à ce moment… Au lieu de ça, les deux Sky sont restés sagement en… 4e et 5e position de l’échappée. Et Valverde n’a eu aucun mal à conclure, en vieux briscard qu’il est.

Vraiment, les coureurs d’aujourd’hui ne savent plus courir!!!

Original, ce Tour de Dubai…

La nouvelle dans le monde du cyclisme, c’est évidemment le coup de poing donné par Andrey Grivko (Astana) à Marcel Kittel (Quick Step), ce dernier ayant terminé l’étape le visage ensanglanté.

Geste disgracieux s’il en est, fort heureusement très rare dans le cyclisme et ce, à toute les époques. Il faut croire que l’extrême difficulté du sport rapproche les hommes plus qu’elle ne les éloigne.

Grivko aurait agi ainsi parce que Kittel aurait tenté de le pousser hors d’une bordure. Chose certaine, on a dû provoquer Grivko d’une quelconque façon pour qu’il cède ainsi à ses émotions.

Grivko s’est par la suite excusé, il a été exclu de la course, et pourrait être suspendu six mois du sport. Son équipe a également affirmé qu’elle pourrait lui imposer une sanction supplémentaire.

Si je regrette le geste, incompatible avec l’esprit du sport cycliste, je crois qu’il ne faut pas trop en rajouter. Grivko a été suspendu de la compétition, a présenté des excuses, son équipe aussi, l’affaire est pour moi réglée. Pas la peine d’en rajouter.

Attachons-nous plutôt à débusquer les tricheurs qui usent du dopage sanguin ou… mécanique!

Porte a-t-il déjà gagné le Tour Down Under?

Deuxième en 2015 et 2016, Richie Porte a-t-il d’ors et déjà pris sa revanche avec le Tour Down Under en s’assurant déjà de la victoire au terme de la 2e étape qui se terminait au terme d’une belle bosse, Paracombe?

L’aisance avec laquelle il s’est imposé ne laisse en tout cas aucun doute sur sa condition physique. C’est pas compliqué, il est une jambe au dessus de tout le monde!

Au général, le voilà déjà avec 20 secondes d’avance sur l’Espagnol Izaguirre et 22 secondes sur Chaves. Il reste bien sûr quelques belles étapes, dont l’avant dernière qui se termine en haut de Willunga Hill, mais je ne vois personne pour le menacer, outre les chutes et les imprévus de course.

Le Canadien Mike Woods a bien limité les dégâts hier, terminant 9e à 19 secondes de Porte. Woods pointe en 16e place du général, à 29 secondes de Porte. Il confirme son statut de leader chez Cannondale, sa bonne condition générale, et je pense qu’il attendra désormais l’avant-dernière étape pour tenter un rapproché du podium de l’épreuve.

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C’est le temps qu’a mis l’équipe canadienne de poursuite sur piste pour franchir les 4 kilomètres de l’épreuve de la Coupe du Monde d’Apeldoorn aux Pays-Bas, ce qui leur a valu la… première place!

C’est un moment historique: il s’agit de la toute première victoire du Canada sur une poursuite dans le cadre d’une Coupe du Monde.

Les 4 coureurs de l’équipe étaient Aidan Caves, Adam Jamieson, Jay Lamoureux et Bayley Simpson.

Rappelons que la poursuite canadienne féminine avait remporté la médaille de bronze à Rio.

Et enfin, rappelons aussi que le temps des Canadiens à Apeldoorn demeure loin de celui des Britanniques à Rio: 0:03:51.953.

Il convient tout de même de saluer cette belle performance des pistards canadiens!

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Tour 2017: un Tour inspirant!

parcourstour2017Je sais pas vous, mais ma première réaction hier en découvrant le profil du prochain Tour de France a été la suivante: « inspirant »!

Car contrairement aux années 1980, 1990 et 2000, ce Tour de France ne sera pas forcément gagné « dans la 3e semaine », comme le veut le vieil adage.

D’une part, ce prochain Tour comporte peu de chronos: 36 kilomètres en tout et pour tout, répartis en deux étapes, la première à Dusseldorf en Allemagne sur 13 kms, la seconde la veille de l’arrivée à Marseille, sur 23 kilomètres.

Aussi bien dire que ce n’est pas là que se gagnera cette 104e édition, longue de 3516 kilomètres.

D’autre part, on entrera cependant vite dans le vif du sujet, avec notamment cette arrivée à la Planche des Belles filles des la 5e étape, après une course assez courte (160 kms) et comportant une belle bosse juste avant ce final, la côte d’Esmoulières. La chance sourira aux plus audacieux!

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Intéressant, on remet ça à peine trois jours plus tard, en fin de première semaine donc, avec cette arrivée à la station des Rousses dans le Jura. Et là encore, quelques belles petites bosses placées avant l’arrivée pour bien lancer la course, j’aime!

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La 9e étape entre Nantua et Chambéry sera assurément un moment fort de ce prochain Tour de France, possiblement LE moment fort, juste avant le premier jour de repos. Voyez un peu: 181 kilomètres, un premier col dès le km 0 (le col de Bérantin) pour lancer la course, puis le col de la Biche, le Grand Colombier sans répit derrière pour ensuite aller chercher l’apothéose, soit la montée du Mont du chat, toute une ascension que j’ai fait l’été dernier, par son côté le plus dur. La plongée sur le Bourget du Lac côté Chambéry sera également très intéressante car assez technique dans le bas, et on sera ensuite rapidement à l’arrivée. Toute une étape, magnifique!!!

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Bref, ce Tour de France pourra presque se gagner dès la première semaine, ce qui n’est pas arrivé souvent dans l’histoire du Tour.

Les coureurs voyageront ensuite vers les Pyrénées, où des étapes à mon sens moins inspirantes les attendent. Seule la 12e étape entre Pau et Peyragudes est vraiment digne d’intérêt car comportant un final musclé, avec le franchissement du Port de Balès, de Peyresourde puis l’enchainement rapide sur Peyragudes. C’est long, 214 kilomètres!

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Les coureurs traverseront ensuite le massif central, un secteur qui a souvent créé des rebondissements dans la course, les routes rendant mal et la chaleur pouvant faire son effet. L’étape du Puy en Velay sera une autre étape où des actions inattendues pourraient se présenter, car casse-pattes.

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Enfin, deux très belles étapes à mon sens attendront les coureurs dans les Alpes. La première entre La Mure et Serre Chevalier passe par les col d’Ornon (facile), le col de la Croix de Fer via Allemont, puis le col du Galibier, toujours redoutable. Très bien! Il ne faut pas oublier que le Galibier se franchit à plus de 2600m d’altitude et que cela a toujours son effet.

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La seconde sera originale puisque son arrivée sera jugée au sommet du col d’Izoard, que les coureurs escaladeront par son côté le plus difficile, via la Casse Déserte. L’amorce du col, par Guillestre, est également interminable de faux-plats ascendants très usants. Juste avant, les coureurs auront franchi le col de Vars, un enchainement classique dans ce secteur. Le col d’Izoard est suffisamment long et pentu, notamment du côté de Brunissard, pour créer des écarts et les coureurs ne voudront de toute façon pas attendre le dernier chrono à Marseille, trop court.

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Bref, ce Tour de France propose un parcours inspirant, qui sourira très certainement aux attaquants, aux audacieux et qui exigera des principaux leaders une attention de tous les instants afin de ne pas perdre trop de temps, ni d’être piégés. Aucun relâchement possible sur un tel parcours, que ce soit en 1ere, en 2e ou en 3e semaine. Les cols proposés ne sont certes pas les plus classiques, mais ils sont pentus, souvent tortueux, donc techniques également, notamment cette descente du Mont du chat, ou du Grand Colombier: j’aime!

Les possibles perdants sur un tel parcours? Les sprinters, qui n’auront pas tant d’étapes que ça pour se faire valoir!

Quoi qu’il en soit, sur un tel parcours, une très bonne équipe capable d’imposer un gros tempo lors des phases critiques des étapes sera évidemment un très gros atout et en ce sens, l’avantage va encore, sur le papier du moins, à l’équipe Sky selon moi. Ca sera nettement plus compliqué pour des leaders isolés.

L’étape du Tour

Ce sera entre Briançon et le sommet du col d’Izoard, sur 178 kilomètres. Pas une étape trop difficile, puisque le col de Vars n’est pas très difficile. La distance et la chaleur seront les principaux ennemis des participants, il faudra notamment en garder sous la pédale pour le secteur après Guillestre, pied du col d’Izoard. Les faux plats ascendants sont longs, et le pire est à venir notamment avec ces rampes pentues vers Brunissard. Pratique toutefois, les coureurs n’auront qu’à se laisser descendre pour rejoindre leur lieu de départ une fois la ligne franchie! Une belle cyclo en perspective.

Mondiaux: que pouvaient-ils faire de plus?

Beaucoup d’articles et de réactions après la victoire de Peter Sagan aux Mondiaux de cyclisme sur route dimanche.

Plusieurs, dont Mark Cavendish, Tom Boonen, Michael Matthews et Alexandr Kristoff se sont montrés très, très déçus de la tournure des événements.

Dans ce contexte, on peut se demander « que pouvaient-ils faire de plus »?

À mon avis, c’est dans les 10 derniers kilomètres que plusieurs ont perdu la course, après avoir pourtant très bien manoeuvré pour la gagner.

Il faut regarder le vidéo de la course, après 2h40min de course, car le coup de bordure des Anglais, bien épaulés par les Belges, va demeurer dans les annales du sport cycliste. Le peloton évoluait vent de face, l’allure s’est accélérée à l’approche d’un virage sur la droite, puis ce fut le coup de bordure classique, à près de… 70 km/h, excusez un peu.

Du coup, la bonne partait avec plus de 30 coureurs. De l’aveu de l’intéressé, Peter Sagan a failli manquer le coup et a été le dernier à s’accrocher!

Jusque là donc, parfaite maitrise des Anglais, des Belges, voire des Italiens, des Norvégiens, des Australiens et des Suisses. Les Français, les Néerlandais, les Espagnols ont presque tous passés à la trappe sur ce coup là!

C’est dans les 10 derniers kilomètres que les équipes bien représentées devant ont perdu la course, je pense notamment aux Belges.

Avec des coureurs comme Van Avermaet, Roelandts, Naesen et Stuyven, il fallait que les Belges créent une course de mouvement devant, en attaquant à tour de rôle. C’est ainsi qu’ils auraient notamment pu sortir Sagan probablement, qui disposait de beaucoup moins d’équipiers pour faire le travail. Avec un Italien et un Australien, une échappée de trois coureurs aurait pu aller au bout selon moi. Au lieu de cela, les Belges ont parfaitement amené pour Sagan, roulant à un tempo élevé en tête de course. Ca servait à quoi? Il était évident que ça ne reviendrait pas derrière…

Idem pour les Australiens: pourquoi ne pas avoir lancé Mathew Hayman devant?

Seul le néerlandais Tom Leezer a essayé dans les derniers hectomètres, et il a duré beaucoup plus longtemps seul devant que je ne l’aurais cru. Avec un Belge, un Italien et un Australien, cette échappée allait au bout et empêchait les sprinters de conclure…

Bref, Boonen s’en veut, Cavendish s’en veut, Kristoff s’en veut: il fallait lancer les équipiers devant, ces sprinters étant en plus capables de se débrouiller seuls dans le dernier kilomètre. Je ne comprends pas pourquoi ces grands leaders ont ainsi sous estimé Peter Sagan qui a été intelligent, restant complètement caché dans les roues jusqu’à 150m de la ligne. Il avait fait le même coup à Québec, faisant le mort pendant 200 bornes pour produire un seul effort, le bon, aux 200m.

Sagan doit vraiment être mort de rire ces jours-ci!

Mondiaux: Sagan, par un trou de souris

Nul doute possible aujourd’hui: Peter Sagan a une sacré paire de couilles en course!

Les images des 300 derniers mètres d’hier lors des Mondiaux de cyclisme sont éloquentes: encore 8e à ce moment, Sagan a parfaitement synchronisé son sprint pour venir gagner la course et ainsi conserver son titre acquis l’an dernier à Richmond.

Surtout, Sagan a choisi de passer dans un tout petit espace, sur la droite de la route, coincé entre les balustrades et Giaocomo Nizzolo. Si ce dernier avait roulé 15 cm plus à droite, ou s’il avait « fermé la porte », c’est probablement à l’hosto qu’on aurait retrouvé Sagan après la course, et non sur le podium. Il fallait une grosse paire de couilles pour oser passer là selon moi!

Sagan disposait d’une sacré réserve de puissance également puisque ce n’est pas lui qui a choisi le chemin le plus court des 300m jusqu’à la ligne.

Quoi qu’il en soit, le sprint a été royal hier avec Mark Cavendish 2e et Tom Boonen 3e. Trois champions du monde sur le podium, du jamais vu!!!

Cavendish s’en voulait après l’arrivée et je le comprends: il aurait tellement dû faire confiance à son compatriote Adam Blythe qui a lancé le sprint pour lui, plutôt que de choisir de rester dans la roue de Sagan. S’il avait pris cette décision, je suis convaincu que ce serait lui le champion du monde aujourd’hui.

Tom Boonen a quant à lui clairement manqué de jambes à 25m de la ligne, coupant même son effort une fraction de secondes avant de le relancer. Je pense qu’il est parti un peu tôt.

Michael Matthews termine 4, Nizzolo 5e, et deux Norvégiens sont aux 6e et 7e places, soit Boasson Hagen et Kristoff. Ce dernier n’était pas content après la course du « lead-out » offert par Boasson Hagen, estimant que celui-ci avait plutôt joué sa carte personnelle. Les images tendent en effet à donner raison à Kristoff, mais montrent aussi que ce dernier était nettement trop court face aux autres sprinters.

Peter Sagan est en tout cas un bien beau champion du monde, puisqu’un excellent ambassadeur du cyclisme sur route. Il aura surtout été présent de février à octobre, remportant début avril le Tour des Flandres, devenant maillot vert sur le Tour de France en juillet, participant aux JO de Rio sur l’épreuve de VTT en août, puis gagnant le GP de Québec début septembre pour enfin décrocher deux grandes victoires tout récemment, soit le Championnat d’Europe et maintenant les Mondiaux. Quelle saison! C’est à mon sens le meilleur coureur en 2016, aucun doute là dessus.

Excellent Ryan Roth

Le coureur canadien de chez Silber Ryan Roth a terminé ces Mondiaux à la 15e place, une belle performance compte tenu du niveau et de la chaleur de Doha. Champion canadien du chrono cette année, voilà qu’il confirme qu’il évoluait à un très haut niveau cette saison après ses victoires au Valley of the Sun Stage Race, à la Winston-Salem Cycling Classic, au Tour du Saguenay et au Tour de Delta.

Les autres Canadiens engagés n’ont pas terminé la course, notamment parce que plusieurs d’entre eux ont été obligés d’arrêter leur course sur avis des organisateurs, les estimant trop loin de la tête de course. Curieux règlement au niveau professionnel!

Colombiens: quelle génération!

Le Colombien Esteban Chaves chez Orica a remporté au sprint le Tour de Lombardie samedi dernier, devançant Diego Rosa et un autre colombien, Rigoberto Uran. Trois coureurs français entrent par ailleurs dans les 10 premiers, soit Romain Bardet (4e), Warren Barguil (8e) et Pierre Latour (10e).

Fait intéressant, on retrouve deux autres Colombiens dans le top-20: Rodolfo Torres (13e) ainsi que Darwin Atapuma (18e).

Cette victoire d’Esteban Chaves vient clore toute une saison pour les coureurs colombiens en Europe, de loin la meilleure à ce jour selon moi.

Et surtout, cela confirme que nous sommes en présence d’une génération exceptionnelle de coureurs colombiens actuellement en activité en Europe.

Nairo Quintana a remporté cette saison la Vuelta, le Tour de Romandie, le Tour de Catalogne, la Route du Sud et a terminé 3e du Tour de France.

Esteban Chaves a quant à lui terminé 2e du Giro, 3e de la Vuelta, et vient de décrocher le premier monument (les 5 grandes classiques d’un jour du calendrier WorldTour) pour la Colombie en remportant ce Tour de Lombardie.

On a donc eu au moins un coureur colombien sur le podium des trois grands tours cette saison.

D’autres se sont aussi illustrés: je pense à Miguel Lopez, vainqueur du Tour de Suisse et de Milan-Turin, à Sergio Henao, super-domestique pour Chris Froome cette saison, à Jarlinson Pantano, vainqueur d’une étape sur le Tour de France et le Tour de Suisse, à Fernando Gaviria, Darwin Atapuma et Rigoberto Uran, qui demeurent de sacrés références en World Tour.

Autre preuve de cette génération exceptionnelle, la Colombie est actuellement 2e au classement par nation de l’UCI, derrière l’Espagne! Elle devance le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l’Australie et l’Italie… du jamais vu.

Le plus impressionnant selon moi, c’est que plusieurs de ces coureurs colombiens sont tout jeunes: Quintana et Chaves ont 25 ans, Lopez et Gaviria 22 ans. Ils seront donc là pour quelques années, et je pense qu’on parlera encore beaucoup des coureurs colombiens au cours des prochaines saisons.

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