On parle beaucoup ces derniers jours de Michal Kwiatlowski et de Peter Sagan comme les grands favoris pour Milan SanRemo qui sera disputée ce samedi.
On annonce d’ailleurs un temps pluvieux et frais pour le week-end du côté de la Ligurie, ce qui durcira assurément la course.
Kwiatlowski est un gros client c’est sûr, il vient de remporter Tirreno-Adriatico et dispose d’une équipe Sky très forte. Il peut émerger du Poggio et résister le retour du peloton sur la Via Roma, surtout s’il est au sein d’un petit groupe.
Sagan a donné moins de garantie sur sa condition, mais il est certainement capable de faire jeu égal avec Kwiatlowski; ces deux là sont d’ailleurs d’intenses rivaux depuis les rangs junior.
Parfois, deux archi-favoris qui se marquent à la culotte favorise d’autres outsiders…
Ces outsiders pouvant brouiller les pistes sont nombreux: Van Avermaet, Alaphilippe (je serais surpris qu’il ne tente pas quelque chose dans le final!), Nibali pourquoi pas, voire Kristoff, Roglic, Boasson Hagen ou encore Dumoulin.
Mais si le grand favori, c’était plutôt Marcel Kittel?
L’Allemand s’est imposé deux fois sur Tirreno plus tôt cette semaine, et a définitivement pris de la caisse depuis les douze derniers mois. Si ça devait arriver groupé au sein d’un peloton réduit en effectif, je crois que ce coureur a ses chances. Étant à sa première participation, il n’a pas le poids de la course ni la pression, et pourra donc se faire oublier une bonne partie de la course. Quant on est sprinter, c’est un avantage!
Son défi sera évidemment de passer le Poggio, et donc il devrait effectuer une course d’attente jusque là. D’autres équipes de sprinters devraient jouer son jeu pour favoriser une arrivée groupée, notamment Groupama, Lotto, Dimension Data, UAE Emirates ou encore SunWeb. C’est jouable!
À noter que le Québécois Guillaume Boivin, bon sprinter, est annoncé au départ au sein de sa formation Israel Cycling Academy.
Je sais pas vous, mais j’ai été surpris de la victoire de Wout Poels (Équipe Sky).
C’est vrai que le plateau n’est pas particulièrement relevé, mais tout de même, Poels, un grimpeur qui s’impose sur un chrono tout plat de 18 bornes, ca m’a surpris. Alaphilippe est à 16 secondes, Luis Leon Sanchez, maillot jaune, est repoussé à 28 secondes.
Du coup, le général se précise. Si Sanchez est encore en jaune, Poels et Alaphilippe se posent logiquement en deux protagonistes pour la gagne à Nice dimanche prochain. Les deux disposent d’une bonne équipe, de quoi donner du fil à retordre à l’équipe Astana.
Chose certaine, je suis de plus en plus gêné par les performances offertes par les coureurs de la Sky. La carrière de Poels a vraiment décollé à son arrivée au sein de l’équipe britannique, et il n’est pas le seul. Chez Sky, y’a un certain Kwiatlowski qui est en passe de devenir un coureur de grand tour!
Chez Sky, on est désormais capables de faire passer un grimpeur à un rouleur hors pair, c’est dire si les « marginal gains » sont efficaces…
Sur Paris-Nice, la Sky dispose également d’Henao et de De la Cruz qui ne pointent pas très loin. Beau tir groupé! Aie aie aie, ca sent mauvais tout ca!
1 – Radio Bidon. Le sympathique podcast québécois en est déjà à sa troisième diffusion, et ont eu la bonne (ou la mauvaise?!) idée de me poser quelques questions sur le blog La Flamme Rouge, sur les origines de ma passion du cyclisme ou encore sur mes prédictions pour les prochaines courses professionnelles en Europe. C’est par ici.
2 – Tiesj Benoot. On annonçait une Strade Bianche « épique », ca n’a pas loupé compte tenu des conditions météo, dantesques samedi dernier sur l’épreuve toscane. Et comme c’est habituellement le cas dans ces conditions, un costaud s’impose. Qui d’autre qu’un coureur belge?
Tiesj Benoot a fait tout un numéro dans le final de la course, s’imposant de la plus belle façon qui soit en cyclisme: en solo. D’abord suffisamment fort pour revenir seul sur le duo de tête composé de deux clients, Bardet et Van Aert, il les a déposé dans une belle bosse à 12 kilomètres de l’arrivée, manifestement au courage. Payez-vous les images de Van Aert à l’arrivée, elles témoignent de la difficulté de la course. Impresionnant!
À 23 ans, Benoot gagne en maturité et entre logiquement, avec cette victoire, dans le cercle des grands leaders pour les Classiques. Rappelons qu’il a déjà terminé 5e des Flandres et 3e de la Flèche Brabançonne, il sera assurément à surveiller de près au cours du prochain mois.
Chose certaine, je me suis régalé devant les images de la Strade Bianche samedi matin dernier. Quel sport de guerriers!
3 – Sky. La situation de l’équipe britannique se dégrade rapidement, sa crédibilité étant mis à mal par toutes les révélations quant à la livraison de colis contenant des patchs de testostérone. L’équipe dément évidemment, assurant qu’il s’agissait d’une erreur… C’est louche!
Le Gouvernement britannique a lui-même émis un rapport sur l’équipe, estimant ses agissements « inexcusables » et « non-professionnels ». Aie. Sir Bradley Wiggins vous dites?
J’y vois en tout cas la preuve que sur les grands tours, les équipes qui dominent le font rarement en étant exemptes de tout soupçon. La Sky des années 2010, c’est l’US Postal des années 2000, et l’édifice se lézarde de tout bord, exactement comme ce qui est arrivé à l’équipe américaine. Et le cyclisme continue de trinquer.
Je ne sais tout simplement pas comment Chris Froome et Dave Brailsford peuvent encore se regarder dans un miroir chaque matin…
4 – Andermatt. C’est en Suisse, près du St-Gothard, un coin que je découvrirai (et vous ferai découvrir) cet été. En attendant, on peut toujours visionner ce magnifique vidéo de la région qui a beaucoup à offrir aux cyclistes, notamment nombre de petites routes tranquilles.
5 – Paris-Nice. On entre dans le vif du sujet aujourd’hui avec le chrono de 18 bornes. Jusqu’ici, les principaux favoris ne se sont pas dévoilés.
6 – Tirreno-Adriatico. Superbe plateau pour « La course des deux mers »: Froome (qui ne devrait pas être là!), Aru, Bardet, Dumoulin (ennuyé par un refroidissement), Uran, Nibali, Landa, Yates… Ca sera intéressant en prévision de Milan SanRemo la semaine prochaine.
On peut suivre en direct la Strade Bianche depuis le Québec ce matin via ce lien ici, et le site L’Équipe. Avec les commentaires en français, Cyrille Guimard!
1 – Manquez pas la Strade Bianche demain samedi, spectacle garanti surtout après le froid et la neige reçus plus tôt cette semaine. Depuis le Québec, l’idéal est de suivre la course sur Internet via les propositions de liens suggérées par des sites comme Cyclingfans ou SteepHill. Sur iPad ou iPhone, l’application FilmOn marche habituellement bien, pour un prix dérisoire.
4 – Nouvelles chaussures S-Works 7 de Specialized, du très beau matos. Vous voulez mieux comprendre les différences avec le modèle précédent? C’est ici.
5 – Paris-Nice: ca démarre ce dimanche. Je vous en reparle sous peu. Pour la course, il faudra surtout surveiller le chrono de 18 bornes lors de la 4e étape, et les trois dernières étapes du côté de Nice vendredi, samedi et dimanche prochain.
Dû à une charge de travail assez exceptionnelle au bureau, je n’ai pas pu mettre à jour La Flamme Rouge aussi régulièrement que je l’aurais souhaité au cours des derniers jours, mais on va se rattraper!
C’est assurément une des plus belles courses de la saison, notamment parce que disputée au coeur de la Toscane, cette belle région montagneuse du centre de l’Italie: la Strade Bianche.
Créée en 2007, la course de samedi est donc la 12e édition seulement, mais déjà cette course s’est hissée au rang des belles classiques de la saison.
Particularité? Les secteurs en terre battue, faites de graviers et poussières blanches, d’où le nom.
Ne manquez pas les images samedi, c’est toujours très beau et très spectaculaire: par temps sec, la poussière est l’ennemi des coureurs. Par temps pluvieux, c’est la boue, une boue blanche qui couvre tout.
Et samedi, on annonce plutôt frais et pluvieux, après une semaine très froide en Europe. Certains tronçons de la course ont été sous la neige une bonne partie de la semaine! Spectacle garanti.
Au menu de Messieurs les Coureurs, 184 kms entre Sienne et… Sienne, pour l’arrivée classique sur la Piazza del Compo. Durant la course, 11 secteurs de routes en graviers à affronter, pour un total de 63km de « routes blanches ».
Deux de ces tronçons comptent plus de 11km, et deux autres 8 et 9 kilomètres. Plusieurs comportent également de belles bosses, dont le tronçon le plus difficile entre le km 130 et 142, le Monte Sante Marie. Aie, ca va faire mal.
Parmi les épouvantails, on note Peter Sagan bien sûr, déjà deux fois 2e sur cette course. Il voudra assurément prendre sa revanche sur cette course, mais on sait bien peu de choses sur sa condition actuelle… si ce n’est qu’elle est toujours bonne!
Sa bête noire, Michal Kwiatlowski, est également un favori de la course, l’ayant déjà gagné deux fois (2014 et 2017). Il est en forme, on l’a vu devant déjà à plusieurs occasions, notamment au Tour de l’Algarve qu’il a remporté la semaine dernière. Pour moi, c’est le favori #1.
Il y a aussi Greg Van Avermaet (2e l’an dernier sur cette course) et Tom Dumoulin (5e l’an dernier sur cette course) qui sont à mettre dans la classe des favoris, car en forme et disposant des moyens physiques et techniques pour s’imposer sur une telle épreuve.
Ajoutons enfin à ces quelques favoris d’autres coureurs qui pourraient bien faire comme Vicenzo Nibali, qui court presque à domicile (il est de Messine mais s’est « construit » comme cycliste sur les routes toscanes), Moreno Moser (vainqueur en 2013), Zdenek Stybar (vainqueur en 2015), Sep Vanmarcke, Philippe Gilbert, Edvald Boasson Hagen, Daniel Oss, Alexey Lutsenko (récent vainqueur du Tour d’Oman) et Gianluca Brambilla.
Il sera aussi intéressant de suivre le triple champion du monde de cyclo-cross, Wout Van Aert, qui sera au départ lui aussi. Si c’était très boueux et humide, gageons que ce coureur habitué aux sentiers bien gras pourrait bien s’en sortir!
La météo
Pluvieux et frais. Devrait être intéressant pour les spectateurs, moins pour les coureurs.
Ca y est, la saison 2018 de cyclisme sur route est lancée puisque les pros ont roulé en Australie sur la People Choice Classic (Adélaide) samedi.
Toujours un moment excitant, on découvre en action les nouvelles couleurs du peloton, et on peut déjà voir les coureurs qui ont passé un hiver studieux…
Première course donc, et première victoire de… Peter Sagan, le champion du monde! Impressionnante victoire une fois de plus, il était pourtant mal placé loin dans le peloton dans le final et est revenu de l’arrière avec une belle facilité pour s’imposer face au favori de la foule, l’Australien Caleb Ewan, qui a lancé son sprint (faux-plat ascendant) beaucoup trop tôt.
On aura aussi vu à l’oeuvre les Lotto pour Greipel ainsi que les Quick Step pour Viviani dans les derniers hectomètres de la course.
On attaque maintenant le Tour Down Under, ca va devenir intéressant.
Et on attaque le GP de la Marseillaise dimanche 28 janvier prochain en France.
C’est la fin de saison, et avec elle l’occasion de faire le bilan des courses cyclistes de l’année 2017.
Quelle course vous a passionné le plus?
Pour la part, aucun doute: le Giro!
Pour plusieurs raisons.
D’une part, la lutte indécise jusqu’au tout dernier jour et ce chrono de 30 bornes vers Milan, qui a permis à Tom Dumoulin de détrôner Nairo Quintana. Au départ de ce chrono, ils étaient trois (Dumoulin, Nibali et Pinot) à moins d’une minute du maillot rose!
Quelques jours avant, Dumoulin avait surpris tout le monde en s’arrêtant sur le bas-côté de la route pour satisfaire à une envie pressante. Du jamais vu, ou presque! Reparti après environ deux minutes, il avait réussi à rester dans la course, au prix d’un gros effort bien évidemment.
J’ai adoré ce Giro, qui a proposé des étapes variées, parfois courtes et montagneuses (celle vers Oropa ou vers Ortisei), parfois dantesque (celle vers Bormio, 220 bornes dont le Mortirolo, le Stelvio et l’Umbrail Pass), et deux chronos, de 40 et 20 bornes.
Le Tour? Moins intéressant.
La Vuelta? Mieux que le Tour, mais moins bien que le Giro cette année.
Les Classiques? Toujours des courses passionnantes, mais pas de grands crus cette année si vous voulez mon avis!
Ca y est, on connait le profil du Tour de France 2018, présenté hier à Paris.
Un Tour propice aux rebondissements si vous voulez mon avis!
Un parcours caractérisé par des étapes très diversifiées. Voyez un peu: un chrono par équipe, des étapes exposées au vent, des étapes sur des pavés dans le nord de la France, parfois des étapes très courtes comme celle de 65 kms seulement dans les Pyrénées, parfois aussi des étapes plus longues comme ces 218 kms entre Carcassonne et Bagnères-de-Luchon, un chrono individuel tout en relance, et peu de temps mort.
On enterre définitivement le classicisme des années 1990 et du début des années 2000. Seul vestige peut-être, ce dernier chrono placé la veille de l’arrivée, un classique sur une épreuve de trois semaines.
Bref, on a visiblement privilégié un parcours pouvant entretenir le suspense durant trois semaines, pouvant aussi garantir le spectacle tous les jours. Et que dire des Alpes et des Pyrénées, avec de vraies belles étapes dans les deux massifs montagneux!
Je vous avoue franchement que j’aime bien ce profil du Tour, et les nouvelles règles qui seront en vigueur: maximum de huit coureurs par équipe (plutôt que neuf) et des nouvelles bonifications en temps en cours d’étape durant les neuf premiers jours de course. Ces changements vont considérablement compliquer la vie des grands leaders si vous voulez mon avis, qui devront composer avec une situation de course pouvant changer rapidement, n’importe quand, n’importe où. Ils ne seront jamais tranquilles, fini les étapes de transition où on pouvait récupérer l’esprit en paix!
Les sept étapes clé
La 6e étape vers le Mûr de Bretagne, à escalader deux fois dans le final. Les premiers écarts entre les grands favoris.
La 9e étape vers Roubaix, et un peu plus de 21 kms de secteurs pavés, la plupart figurant au parcours de Paris-Roubaix. S’il devait faire mauvais temps, rebondissements garantis. Même par temps sec, ce sera délicat. Les équipes des grands favoris devront choisir des coureurs capables d’épauler leur leader sur ces routes, et d’autres capables d’être efficace en haute montagne. Maux de tête garantis!
La 10e étape vers le Grand Bornand, avec l’ascension des cols de Romme et de la Colombière dans le final après avoir gravi l’ascension du plateau des Glières et ses deux kilomètres de terre battue dans le haut du col. De quoi faire la différence, car on peut notamment maintenir les écarts en haut de la Colombière jusqu’au Grand Bornand, la descente étant courte et rapide.
La 11e étape vers La Rosière, avec la montée de Bisanne, le Cormet de Roseland avant d’attaquer la montée finale vers La Rosière. Une étape courte (108kms), explosive, ne comportant pas un mètre de plat.
La 12e étape vers l’Alpe d’Huez, peut-être LA grande étape de ce Tour de France: col de la Madeleine, lacets de Montvernier, puis col de la Croix de Fer avant d’attaquer l’ascension vers l’Alpe d’Huez. Un grand classique, qui a souvent été le théâtre d’exploits. J’aime beaucoup, car cette étape lie ce Tour de France à son histoire.
La 17e étape vers St-Lary-Soulan, longue de 65 kms, soit la plus courte étape en 30 ans sur le Tour. « L’étape dynamite » selon Christian Prudhomme! Trois ascensions sur cette courte distance (Peyresourde, Val Louron et Portet), et une arrivée au sommet du col du Portet après 16km d’ascension à presque 9% de moyenne. Parmi la difficulté du jour, un départ direct en montée, sans réchauffement possible outre que sur les home-trainer avant le départ. Départ explosif à prévoir! On va s’ennuyer d’Alberto Contador sur une telle étape!
À noter que les 16e et 18e étapes – plus classiques – dans les Pyrénées ne seront pas à négliger non plus: 218 et 200 bornes! La 16e étape comporte dans son final les cols de Portet d’Aspet, de Menté et du Portillon. La 18e étape comporte les cols d’Aspin, du Tourmalet, des Bordères, du Soulor et de l’Aubisque, excusez-un-peu! Chaque fois, l’arrivée est jugée au pied d’une descente, et on sait qu’aujourd’hui, les grands favoris peuvent aussi faire la différence dans ces descentes, pourvus qu’elles soient un peu techniques et rapides.
La 20e étape, un chrono de 31 kms dans le Pays Basque, sur un parcours accidenté, tout en relance. Un chrono exigeant qui pourrait décanter la course plus que prévu si jamais les écarts étaient serrés entre quelques favoris.
Les favoris
Tout le monde parle évidemment de Chris Froome, qui s’attaquera à une cinquième victoire sur le Tour de France. Il rejoindrait alors le cercle fermé des quatre vainqueurs de cinq Tours, soit Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain.
Je sais pas vous, mais je vois Tom Dumoulin comme un grand favori également. Très fort sur les chronos, ce coureur est également polyvalent, et peut-être un peu plus robuste que le frèle Chris Froome. Je trouve que le parcours 2018 va très bien au coureur néerlandais vainqueur du Giro 2017!
Il faudra aussi se méfier de Vicenzo Nibali, qui avait gagné le Tour 2014 sur un parcours présentant quelques similitudes avec celui de 2018. C’est également un coureur robuste, capable de faire la différence sur de nombreux terrains.
Rigoberto Uran pourrait également trouver matière à s’illustrer.
Par contre, je vois moins les Aru, Bardet, Barguil et Pinot sur un tel parcours; je pense qu’ils laisseront pas mal de plumes sur les 10 premiers jours, avant d’attaquer la montagne. Mais rien ne serait tout à fait perdu pour un grimpeur en forme devant les belles et nombreuses étapes de montagne de ce Tour de France, offrant un terrain propice pour se refaire.
Grâce à des excellents sites comme VeloWire, on commence à avoir une meilleure idée du profil du Tour de France 2018, à une semaine exactement de sa présentation officielle à Paris.
Le tour devrait ensuite tourner dans le sens horaire, en remontant d’abord vers le nord de la France, avec possiblement quelques secteurs pavés à franchir et une arrivée possible à Roubaix.
Ce sera ensuite les Alpes, avec des villes étape comme Aix-les-Bains, Bourg St-Maurice ou encore Bourg d’Oisans. Vous l’avez compris, les coureurs devraient se ré-attaquer à l’Alpe d’Huez l’an prochain dans le final d’une étape. Une autre très belle étape pourrait se dérouler entre Aix-les-Bains et le Grand Bornand, avec dans le final l’ascension du col de Romme, puis du col de la Colombière. Pour les avoir gravi au moins deux fois durant des cyclosportives (La Grand Bo et la Haute Route), ces deux cols l’un derrière l’autre font mal, surtout les interminables derniers kilomètres de la Colombière, alors qu’on a la petite cabane du sommet en point de mire mais qu’elle semble ne jamais se rapprocher!
Après une traversée d’Est en Ouest de la France, notamment via Carcassonne, le Tour passerait dans les Pyrénées avant la traditionnelle dernière étape vers les Champs Élysées.
Reste à savoir quel équilibre sera donné entre les chronos (individuels et par équipe, ce dernier intervenant du coté de Cholet dans le cadre du Grand Départ), les arrivées en altitude, les sprints et les étapes accidentées et piégeuses.
Ce qu’on sait déjà cependant, c’est la réduction du nombre de coureurs par équipe, de neuf à huit, dans une volonté d’accroître la sécurité des coureurs durant l’épreuve. Je suis pas sûr que cette mesure soit efficace à l’égard de la sécurité, mais je suis sûr que cela compliquera la tâche du maillot jaune et du maillot vert pour contrôler la course. À huit coureurs, les directeurs sportifs ont une marge de manoeuvre réduite, et devront davantage orienter leur équipe vers un seul objectif. Les chutes, les abandons couteront également plus chers, un coureur représentant une fraction plus importante de l’effectif total.
LE grand enjeu de ce prochain Tour de France? La cinquième victoire de Chris Froome, qui le ferait entrer dans l’histoire du cyclisme en égalant le record de Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain. Une sorte de Brexit, à l’envers! (pour un coureur britannique)
Je sais pas vous, mais moi je me suis régalé des images du Tour de Lombardie samedi, en particulier dans le final autour de Como. Magnifique riviera entourant le lac de Come!
À une dizaine de kilomètres de l’arrivée, je croyais la course pliée: ça allait se jouer entre Thibault Pinot et Vicenzo Nibali.
Ben non!
Nibali a gagné solo, faisant la différence dans la plongée vers l’arrivée. Une descente négociée de mains de maitre, payez-vous les images, c’est du grand art après 240 bornes de course.
Éjecté, Thibault Pinot! Il a même été devancé à l’arrivée par un coureur que j’aime décidément beaucoup, Julian Alaphilippe.
Ca devient désormais une habitude dans les courses pro modernes: la différence peut aussi se faire dans les descentes. Il y a quelques années, même du temps d’Armstrong, il ne se passait jamais grand chose dans les descentes, sauf incident bien sûr.
Aujourd’hui, les Nibali, Froome, Contador, voire d’autres, n’hésitent plus à attaquer au sommet d’un col, question de mettre la pression aux autres.
Les entraineurs devront-ils s’ajuster et inclure des séances de pilotage dans l’entrainement des coureurs afin de leur permettre d’aiguiser leurs sens pour mieux passer ces moments où la technique et le sens de la trajectoire prennent tout leur sens?
Et la question qui tue: certaines équipes pourraient-elles compter sur des pneumatiques exclusifs, leur permettant de mieux négocier les lacets à haute vitesse? Comment l’exclure? Pirelli vient de sortir une nouvelle gamme de pneus de vélo, la compétition est féroce dans le milieu et les équipementiers pourraient avoir intérêt à publiciser leurs pneumatiques en compétition… Officiellement, l’équipe Bahrain-Merida roule sur des pneumatiques Continental, mais difficile de savoir ce que chaussait Nibali sur ce Tour de Lombardie.
Enfin, les sections plus larges – à la mode en ce moment – peuvent-elles aussi expliquer que certains coureurs font désormais la différence dans les descentes? Des sections de 25mm seraient-elles plus efficaces que les 23 ou les 21? Pas impossible…