Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Catégorie : Les courses Page 25 of 83

« Si on doit y arriver, on y arrivera… ensemble »

Au moment où je prends du recul par rapport à mon équipe cycliste, ce vidéo de Romain Bardet en préparation des Mondiaux d’Innsbruck me touche particulièrement: gagner ensemble.

Il n’y aura pas un, deux ou trois leaders en équipe de France dimanche prochain. Il y aura une bande de guerriers qui portent le même maillot et qui veulent le titre. Huit gars qui se préparent sérieusement depuis des semaines, huit gars qui font leurs devoirs en amont de la course, huit gars qui joueront le collectif, huit gars qui seront prêt à travailler pour celui qui aura les meilleures jambes dans le final. Parce que le succès d’un coureur sera celui d’une équipe, et d’une nation.

Inspirant! Ca s’annonce passionnant à Innsbruck, c’est moi qui vous le dit. Go France!!!

L’Enfer d’Innsbruck

Trois grands tours, trois vainqueurs anglais différents…

Y’a pas à dire, le cyclisme anglais domine la scène des grands tours cette saison. Voyez un peu: Froome vainqueur du Giro en mai dernier, Thomas vainqueur du Tour de France en juillet dernier et maintenant Yates vainqueur de la Vuelta.

Y’a des époques, comme ça. Y’a eu le cyclisme italien au début des années 1990. Puis le cyclisme espagnol, notamment avec Indurain et Olano. Puis le cyclisme américain, Lance Armstrong en tête mais aussi Tyler Hamilton, George Hincapie, Floyd Landis et les autres. Depuis la fin des années 2000, c’est le cyclisme anglais qui domine, après des décennies de résultats minables.

En attendant bientôt le cyclisme colombien?

Chose certaine, la victoire de Yates sur la Vuelta a été franche dans les derniers jours, les Movistar piquant du nez gravement au point de descendre du podium… Surprenant à ce niveau! Y’a de quoi nourrir des regrets, les Movistar ont tout perdu dans les deux dernières étapes.

Et c’est la jeune sensation espagnole Enric Mas qui termine finalement 2e de cette Vuelta, avec à peine 23 ans au compteur. Attention à lui dans les prochaines années, il sait tout faire: rouler, grimper, récupérer, digérer, durer. Un futur grand à mes yeux. Vivement de le voir à l’oeuvre sur les Mondiaux de cyclisme dans deux semaines!

Tous les yeux se tournent désormais vers les Mondiaux de cyclisme. Pour ceux ayant disputé la Vuelta, ca s’appelle récupération dans les deux prochaines semaines. Pour plusieurs autres, il faut encore monter en pression. Enfin, l’heure est à la récup pour d’autres aussi, notamment Alaphilippe récent vainqueur du Tour de Slovaquie.

La course à Innsbruck s’annonce passionnante, ne manquez pas ca!

Woods, avec beaucoup d’émotions!

Difficile, très difficile de rester en contrôle de ses émotions hier alors que Mike Woods, d’Ottawa, « Woodsy » pour les intimes, celui avec qui on a déjà fait de nombreux « a-loop » dans le Parc de la Gatineau les mardi soirs, s’imposait sur la 17e étape de la Vuelta, au coeur du pays basque terre de cyclisme, et au terme d’une difficile ascension vers Balcon de Bizkaia (le Mont Oiz) avec une dernière rampe de 800m dantesque.

Payez-vous les images du final (ci-bas), difficile de ne pas ressentir même d’ici à Ottawa-Gatineau toute la souffrance physique de Woods, toute l’intensité d’un effort total, particulièrement dans les derniers 500m où il s’arrache littéralement jusqu’à la ligne, et alors que Theuns derrière maintient la pression. Remuant.

Surtout qu’en voyant le retour de Majka et Theuns sous la flamme rouge, je me suis dit que c’était cuit pour Woods. Mais non, Woods a tenu. Et il a gagné! Sur Facebook, je peux vous dire que la communauté cycliste de la région ici à Ottawa-Gatineau n’est pas peu fière de cette grande victoire de notre coureur.

Mais il y avait bien plus.

L’entrevue accordée par Woods après l’arrivée a révélé bien plus, une victoire spéciale pour Woods, une victoire pour son fils Hunter mort-né il y a quelques semaines, à la 37e semaine de grossesse. Pour sa conjointe aussi.

Ouf… l’entrevue nous arrache des larmes. Le journaliste lui-même en avait le sifflet coupé.

Un puissant exemple de ce qu’on peut accomplir lorsqu’une motivation suprême nous habite.

À mes yeux, Woods est passé dans une autre dimension hier.

Woods est d’abord le 3e Canadien de l’histoire à remporter une étape sur un grand tour cycliste, après Steve Bauer et Ryder Hesjedal.

Woods a surtout pris une autre dimension comme athlète de haut niveau capable de s’ouvrir à ses émotions, qui partage des moments « de la vraie vie », dans un moment de sincérité totale, parce que la vie n’est pas composée que de moments « yahoo! » comme les médias sociaux semblent nous le renvoyer constamment. On ne peut en dire autant de tous les hommes sportifs de haut niveau gavés à la testostérone qui ne font que projeter une image de durs… pourtant souvent fausse ou construite, ou qui ne font que s’en tenir à leurs lignes-média pré-construites et trop souvent vide de sens.

Bravo Mike! Et respect. Très fier de toi. Une grande victoire hier, vraie, totale. Tu as toutes tes chances à Innsbruck, il faut y croire. Mais pour le moment, savoure. L’exploit n’est pas banal, ni commun.

La révélation Enric Mas

Le jeune espagnol de 23 ans – qu’on appelle déjà le nouveau Contador – est désormais 3e du général derrière Yates et Valverde, après avoir réalisé hier une superbe étape. Il était 12e du général il y a à peine 5 étapes!  Quintana, Kruijswijk, Roglic ne peuvent plus gagner, ils ont perdu trop de temps hier, ca se jouera donc entre Yates et Valverde. À 38 ans, Valverde a une chance inouïe qui se présente à lui… et espérons que son équipe Movistar fera le nécessaire pour déboulonner Yates. Pour Mas, terminer 3e de la Vuelta serait déjà un immense exploit. Il est déjà assuré de ramener le maillot de meilleur jeune à Madrid. Prochain rendez-vous samedi!

Qui pour gagner les Mondiaux d’Innsbruck?

La course sur route des Mondiaux d’Innsbruck le dimanche 30 septembre prochain s’annonce comme la course la plus difficile et la plus intéressante de cette fin de saison.

Au menu, 265 kilomètres et près de 4 700m de dénivelé !

On n’a pas vu pareil parcours sur des Championnats du monde depuis Duitama en Colombie en 1995 je pense, et Salanches en 1980.

Je ne vois que Liège-Bastogne-Liège qui offre chaque année un niveau de difficulté et une longueur similaires à ce parcours des Mondiaux. Et logiquement, les coureurs capables de remporter la Doyenne – ils sont peu nombreux – seront logiquement les favoris à Innsbruck. Petit  portrait des favoris qu’on devrait retrouver devant.

Alejandro Valverde. En forme sur la Vuelta, 38 ans, 6 fois sur le podium des Mondiaux, c’est la chance de sa vie de devenir enfin champion du monde sur route.

Julian Alaphilippe. Il a battu Valverde en haut du Mur de Huy, excellent descendeur, s’il réussit à partir dans la dernière ascension on ne le reverra probablement plus…

Greg Van Avermaet. Toujours solide lorsque c’est dur.

Tiesj Benoot. Parce qu’on ne peut pas oublier le vainqueur de la Strade Bianche cette saison.

Tim Wellens. Un autre excellent grimpeur, le 3e leader de cette belle équipe de Belgique qui aura des cartes à jouer pour animer la course.

Thibault Pinot. Parce qu’il fait une bonne Vuelta et qu’il rêve à ce maillot de champion du monde.

Romain Bardet. Il prépare ces Mondiaux depuis plusieurs semaines déjà. Avec Alaphilippe et Pinot, l’équipe de France aura de quoi répondre à l’équipe belge!

Primoz Roglic. Très solide coureur.

Michal Kwiatlowski. La meilleure chance polonaise, toujours présent lorsque c’est long et difficile.

Tom Dumoulin. On ignore cependant sa réelle condition actuelle. La sélection néerlandaise comptera également Wout Poels, Bauke Mollema, Wilco Kelderman et Steven Kruijswijk!

Simon Yates. En l’absence de Froome ou Thomas sur ces Mondiaux, les jumeaux Yates seront les meilleures chances anglaises sur un tel parcours.

Miguel Angel Lopez. Réalise actuellement une excellente Vuelta.

Rigoberto Uran. Le circuit lui convient et il monte en condition sur cette Vuelta lui-aussi.

Nairo Quintana. Avec les équipes belge, néerlandaise et française, l’équipe colombienne est parmi les plus puissantes sur le papier. Que lui restera-t-il cependant après une Vuelta taxante pour lui?

Vicenzo Nibali. Discret sur la Vuelta, le champion italien est habituellement en forme en fin de saison. Redoutable puncheur, il descend à merveille. Sur une bonne journée, il peut le faire.

Bob Jungels. On ne peut laisser de côté le vainqueur cette saison de la Doyenne!

Jakob Fuglsang. Se prépare discrètement, pourra faire un beau duo avec Michael Valgren.

Richie Porte. Il a fait de ces Mondiaux un objectif, après une saison vraiment compliquée pour lui. Mais je n’y crois pas trop.

Les chances canadiennes

Pas compliqué, Michael Woods, qui roule actuellement sur la Vuelta. Deuxième de Liège-Bastogne-Liège cette année, il a prouvé que dans un bon jour, il peut faire quelque chose de très bien sur un tel parcours. Les autres coureurs canadiens seront à son service.

GP de Québec: Matthews, en respectant la logique

Après avoir déjà terminé deux fois sur le podium du GP de Québec (2e en 2015, 3e l’an dernier), l’Australien Michael Matthews a finalement réussi à remporter l’épreuve hier, au sprint.

Greg Van Avermaet a une fois de plus terminé 2e, sa quatrième place de 2e sur cette épreuve, dont les trois dernières années! Ca doit devenir vraiment frustrant…

Jasper Stuyven complète le podium, il était également dans ma liste des coureurs à surveiller.

La logique a donc été respectée, les deux grands favoris ont livré la marchandise.

Cette victoire tombe à pic pour Matthews, après une saison compliquée sans grands résultats.

On a su assez tôt dans la course que Van Avermaet et Matthews allaient jouer la victoire, les BMC puis les SunWeb embrayant derrière l’échappée de cinq coureurs, dont trois Canadiens.

Pour le reste, ce fut le scénario classique: une échappée au large, le peloton qui contrôle (merci les oreillettes…), regroupement général dans le final et une arrivée au sprint. C’est devenu la routine à Québec.

Le premier Canadien est Guillaume Boivin, 21e. Ca fait plaisir car ce coureur a eu une saison difficile, ponctuée de blessures sérieuses. Ca fait plaisir de le revoir à ce niveau.

Encore une fois, je persiste à croire que ces oreillettes tuent le spectacle en faisant des coureurs des robots. L’échappée y a-t-elle cru ne serait-ce qu’un instant? Le guerrier Bruno Langlois voulait quant à lui se faire plaisir, et il a eu bien raison!

Le GP de Montréal

Attention à Matthews, qui est capable de passer le Mont Royal (il a terminé 4e de l’épreuve en 2016).

Greg Van Avermaet est logiquement le favori, l’ayant remporté en 2016.

Certains se sont probablement mis en jambes hier en prévision de dimanche. Je pense à plusieurs coureurs chez Astana, à Wellens, à Mohoric, Spilak, Kreuziger qu’on a vu dans le dernier kilomètre hier…

Des Canadiens comme James Piccoli, Ryan Anderson ou Bruno Langlois (pourquoi pas?) pourraient aussi se distinguer sur le difficile circuit Camilien Houde.

Une variante est proposée cette année dans le parcours, avec l’ascension de la côte Claude Champagne, 800m à 4% de moyenne. Je n’en ai pas parlé car j’estime que cette bosse ne changera pas la physionomie de la course, étant trop roulante. Ca usera certainement un peu plus les coureurs, et au plus favorisera une échappée composée d’hommes forts dans le final.

On rêve qu’une échappée partie tôt dans la course puisse rallier l’arrivée!

Vuelta: les échappées vont au bout!?

Douze étapes de complétées sur la Vuelta, dont un chrono individuel.

Sur les onze étapes en ligne, cinq ont vu les échappées aller au bout, jusqu’à l’arrivée.

Sur le Tour, aucune!

Dans ce contexte, il est intéressant de se demander pourquoi la dynamique de course est si différente à la Vuelta comparativement à celle observée sur le Tour…

Je n’ai pas de réponse, mais des hypothèses.

En premier lieu, les enjeux, tellement plus élevés sur le Tour qui demeure la plus grande course cycliste du monde. Du coup, des équipes comme la Sky ou les équipes de sprinters ne peuvent se permettre le luxe de laisser filer des échappées jusqu’à l’arrivée, les enjeux sont trop grands.

Deuxièmement, le plateau de coureurs présents, souvent moins relevé au Giro et à la Vuelta que sur le Tour. Du coup, ca roule toujours très vite au Tour, tout le monde veut gagner une étape, être devant, ce qui limite la capacité des échappées à aller au bout. Plusieurs équipes présentent également dans leur alignement des coureurs moins connus, moins forts et qui en sont à leurs premières expériences à ce niveau.

Troisièmement, le moment de l’année? Les coureurs qui arrivent en fin de saison seraient-ils parfois moins volontaires pour « ramener » compte tenu qu’ils ont déjà donné, et pour certaines équipes déjà réussi leur saison? Quant on a moins faim, on roule peut-être un peu moins vite… et n’oublions pas que sur le circuit WorldTour, les équipes WorldTour sont tenues de participer à toutes les épreuves.

D’autres raisons? Je n’ai malheureusement pas vu beaucoup d’images télé de la course, peut-être que certaines choses sautent aux yeux? N’hésitez pas à commenter!

GP de Québec et Montréal: les favoris

Déjà la 9e édition des GP de Québec et Montréal à partir de vendredi, tout un succès pour l’organisation de ces épreuves qui se sont taillées une belle place et une belle réputation dans le calendrier WorldTour.

202 kms à parcourir vendredi sur le GP de Québec, soit 16 tours du circuit qui, chaque fois, propose la côte de la Montagne comme juge de paix, mais aussi la côte des Glacis qui fait mal aux jambes. La dernière ligne droite (la rue Saint-Louis), en particulier, est difficile à négocier, car très longue: pour s’imposer, il faut savoir partir au bon moment!

À Montréal, le circuit est à mon sens plus difficile, car composé de 16 ascensions de la côte Camilien Houde sur le Mont Royal (195 kms). Casse-pattes! Et il faut encore chaque fois se taper la côte Polytechnique sur le campus de l’U. de Montréal, pas simple.

Les favoris

Si la liste finale des partants ne sera connue que 24h à l’avance, on a déjà une bonne idée des coureurs présents sur les deux épreuves.

Parmi les 25 premiers au classement WorldTour actuel, neuf sont présents sur ces épreuves, dans l’ordre: Greg VanAvermaet (10e), Michael Valgren (11e), Michael Matthews (14e), Alexander Kristoff (18e), Tim Wellens (19e), Oliver Naasen (20e), Jakob Fuglsang (22e), Daryl Impey (24e) et Jasper Stuyven (25e).

D’autres ne manqueront pas d’attirer l’attention: les coureurs canadiens bien sûr, avec notamment un Hugo Houle en bonne condition actuellement pour Astana, mais aussi les Marc Soler, John Degenkolb, Sep Vanmarke, Rui Costa, Sdenek Stybar, Arthur Vichot, Matej Mohoric, Sonny Colbrelli, Henrico Gasparotto, Sam Bennett, Simon Spilak, Roman Kreuziger, Alexis Vuillermoz ou encore Edvald Boasson Hagen.

Pour le GP de Québec, misez un coureur avec une belle pointe de vitesse, capable de s’imposer dans un sprint sans équipier, en faux-plat ascendant. Je pense surtout à Michael Matthews, déjà deux fois sur le podium de l’épreuve qu’il connait donc parfaitement bien. Une belle interview avec lui a été diffusée ce matin par Cyclingnews.

Son plus proche rival sera probablement Greg Van Avermaet, trois fois sur le podium de l’épreuve et 2e ces deux dernières années! Il voudra enfin remporter cette satané course qui lui échappe depuis deux ans…

Je verrais bien également un Oliver Naasen s’imposer, ou encore Alexandre Kristoff qui dispose de la puissance nécessaire. Rappelons que ce dernier a gagné sur les Champs Élysées fin juillet.

Sonny Colbrelli? Si ca arrive au sprint, ce qui est probable, pourquoi pas? Il dispose d’une équipe Bahrain-Merida forte pour l’épauler.

Un sprint sur la rue Saint-Louis entre tous ces coureurs (Matthews, Van Avermaet, Naasen, Kristoff, Colbrelli) aurait de la gueule!

Attention cependant à certains finisseurs capables de s’extirper du paquet dans les deux derniers tours et de tenir devant jusqu’à l’arrivée. Je pense par exemple à un Michael Valgren, un coureur taillé pour ce genre d’épreuve et qui dispose non seulement d’une pointe de vitesse, mais aussi d’une formation Astana très intéressante. Edvald Boasson Hagen est également un sacré client sur ce genre de final lorsqu’il est en forme.

À Montréal, il faudra de meilleurs grimpeurs-puncheurs, résistants également sur les portions plates. Les Mohoric (très en forme en ce moment), Spilak, Van Avermaet, Boasson Hagen, Kreuziger, Fuglsang seront logiquement avantagés, mais ce sont toujours les coureurs qui font la course…

Pour les Canadiens, y’a du beau monde! Je pense que les meilleures chances résident chez Hugo Houle qui sort d’un excellent mois d’août et qui est rompu au rythme de ces courses WorldTour où ca s’emballe dans le final. Mais des coureurs comme Ryan Anderson, Rob Britton, Bruno Langlois, James Piccoli (vainqueur du général du Tour de Beauce plus tôt cette saison) voire Matteo Dal-Cin ou Adam Roberge ne sont pas à prendre à la légère. Ils ont la caisse pour tenir devant un sacré bout de temps! Espérons que les Canadiens se montreront agressifs et décomplexés par rapport à l’armada européenne…

Le flop des Movistar

C’est un fidèle lecteur et un excellent contributeur occasionnel: Marc Kluszczynski m’a fait parvenir ce petit texte teinté d’humour sur la performance actuelle des Movistar sur la Vuelta, surtout celle de l’inusable, de l’inoxydable Alessandro Valverde. Bonne lecture!

Si le trio des Movistar bedonnants a fait un flop lors du TdF, il pourrait en être différent sur la Vuelta qui se déroule actuellement. Mais Mikel Landa n’y participait pas, accidenté sur la Clasica San Sebastian. Dans Sport et Vie n° 168, on s’étonnait de la présence d’une bedaine (en février) chez les Nairo Quintana, Alejandro Valverde et Mikel Landa. Nouvelle stratégie diététique ? Laisser aller ? Ou nouveau produit dopant ayant comme effet indésirable la formation d’un amas abdominal graisseux ? Cette dernière hypothèse était séduisante ; mais vu les résultats du TdF, où l’équipe qui paraissait la plus forte avec trois leaders interchangeables a fait un flop (7,10 et 14èmeplace pour Landa, Quintana et Valverde), on plaide pour la 2èmehypothèse.

Mais sur la Vuelta, Alejandro Valverde est reparti ventre à terre ! A 38 ans, il a commencé son numéro sur cette Vuelta (mais il explique qu’il y a toujours brillé). Impliqué dans l’affaire Puerto en 2006 et suspendu deux ans en 2010, il affirme pourtant sur CyclingNews que « tout est dans la tête ». Le 26 août il gagne la 2èmeétape Marbella- Caminito del Rey dont l’arrivée est jugée après un sprint en côte, sa spécialité. Mais il explique qu’il n’avait pas de bonnes sensations. Puis rebelote lors de 8èmeétape, qu’il gagne aussi au sprint devant Peter Sagan, dont la bouille bien ronde, indigne d’un cycliste fait penser à celle de Yaroslav Popovych, domestique de Lance Armstrong. Valverde expliquera qu’il ne cherchait pas la victoire lors de cette 8èmeétape.

On finirait bien par l’excuser, 15 ans après sa 1èrevictoire au général dans son tour national. Alors que Dan Martin, qui avoue ne pas avoir récupéré du TdF (il abandonnera après la 8èmeétape) et que Vincenzo Nibali, qui manque d’entraînement suite à sa fracture cervicale survenue par la faute d’un spectateur dans la montée de l’Alpe d’Huez, traînent dans les profondeurs du classement, Valverde et Quintana se rapprochaient au CG à 1 et 14 s de Simon Yates, qui ne sait que faire de son maillot amarillo endossé trop tôt. Il doit se souvenir de son explosion dans le Colle del Finestre au Giro en fin de 2èmesemaine.

Si Yates ne passe pas le cap de la 3èmesemaine et si Quintana apparaît bridé comme en France (mais l’Espagne pourrait le débrider) Valverde gagnera sa 2èmeVuelta à 38 ans (mais il explique que Quintana est seul leader dans l’équipe). Encore un peu, et il nous mettrait dans sa poche !

Drôle de Vuelta!

Après une semaine de course, bien malin qui pourrait prédire qui gagnera cette Vuelta dans deux semaines! Une première semaine marquée par la chaleur qui a laminé les organismes en profondeur, et notamment le champion canadien Antoine Duchesne.

Pas moins de 10 coureurs sont actuellement à moins de 50 secondes du leader, Simon Yates. Parmi eux, deux Movistar, Valverde et Quintana. Ils sont probablement les coureurs les plus menaçants pour le titre.

Valverde me semble particulièrement bien sur cette Vuelta: il a même tapé Peter Sagan au sprint lors de la 8e étape! Il faudra voir jusqu’où l’Espagnol pourra aller… et tenir.

D’autres devraient dégager du top-10 au profit des étapes de montagne les plus difficiles. Je pense notamment à Gallopin, voire Izaguirre. D’autres devraient remonter progressivement: Aru, Kelderman, Pinot. Ce dernier se plaint toutefois de mauvaises sensations jusqu’ici, il faudra voir s’il peut améliorer sa condition lors des deux prochaines semaines.

Plusieurs ont déjà sombré, en premier lieu Vicenzo Nibali, qui prépare désormais tranquillement ses Mondiaux d’Innsbruck. Exit aussi les Henao, Mollema, Zakarin, Woods, Anton, Geoghegan ou encore Porte, très loin au général.

Aujourd’hui pour la reprise, place aux sprinters… et notamment Bouhanni, Sagan ou Viviani.

Qui sur la Vuelta, qui ne sera pas à Québec et Montréal?

Certains viendront sur la prochaine Vuelta – départ dans deux semaines depuis Malaga – pour sauver leur saison, d’autres pour préparer les très difficiles Mondiaux d’Innsbruck fin septembre, d’autres enfin – des Espagnols surtout! – parce que c’est vraiment un objectif de leur saison.

Chose certaine, cette année encore, on annonce du beau monde, réparti au sein de 22 équipes de huit coureurs.

Du côté de ceux qui y viennent pour sauver leur saison, on note Richie Porte, Rigoberto Uran et Vicenzo Nibali, malheureux sur le récent Tour de France, Tejay Van Garderen, qui ne cesse de décevoir, le trio Movistar Quintana-Landa-Valverde qui ont aussi déçu sur le Tour, Jakob Fuglsang, les frères Yates, Ilnur Zakarin, Thibault Pinot et Fabio Aru. Sans oublier Nacer Bouhanni, qui se frottera à Caleb Ewan.

L’inconnu demeure chez Sky avec Thomas et Froome, mais je serais surpris qu’ils participent à cette Vuelta. Le leader chez Sky sera probablement un autre homme. Risquera-t-on d’envoyer Egan Bernal, excellent sur le Tour mais très jeune pour enchainer deux grands tours dans l’année? Je mise plutôt pour que la Sky y teste Tao Geoghegan qu’on a vu à l’oeuvre sur le Giro plus tôt cette année.

Du côté de ceux qui viennent y préparer les Mondiaux, on pourrait évoquer Peter Sagan, même si je ne donne pas cher de sa peau sur le difficile circuit d’Innsbruck, 260km et 4700m de dénivelé!

Du côté de ceux qui en ont fait un objectif, Wilco Kelderman peut-être, ainsi que Steven Kruijswijk, Bauke Mollema et Miguel Angel Lopez.

Du côté des incertains, je pense à David Gaudu chez Groupama,

On annonce le Canadien Mike Woods également au départ pour Education First – Drapac.

Évidemment, tous ces coureurs ne seront donc pas au départ des GP de Québec et Montréal en septembre. Ce qui laisse toutefois beaucoup de beau monde aussi pour ces deux courses devenues, ces dernières années, des rendez-vous importants du calendrier pro européen.

Sky is the (new) limit

Geraint Thomas a remporté le Tour de France 2018, le 6e anglais à s’imposer au cours des sept dernières éditions, et tous chez Sky.

Y’a pas à dire, la décennie 2010 est celle du cyclisme anglais. Celle des années 2000 du cyclisme américain. Et celle des années 1990, du cyclisme espagnol.

En attendant celle des années 2020, du cyclisme colombien?

J’aime toujours regarder les résultats du dernier chrono, que je trouve révélateurs après trois semaines de course.

Ben ils sont six coureurs Sky parmi les 25 premiers! Kwiatlowski, Castroviejo, Poels et Bernal ont pourtant abattu un travail colossal au cours des deux semaines précédentes, à amener leurs deux leaders dans les cols voire dans la plaine… et ils sont toujours là, parmi les meilleurs de ce chrono. Façon US Postal.

Recette Sky… c’est pas compliqué, on a l’impression qu’il suffit de signer chez Sky pour devenir un super coureur. Putain, j’aimerais bien être chez eux tiens!

Faudra maintenant voir la suite: qui de Froome ou de Thomas mettra les voiles à l’intersaison pour une autre équipe? Je vois mal actuellement ces deux-là cohabiter encore longtemps.

Pour le reste, ce Tour de France ne passera pas à l’histoire, tellement on s’est ennuyé durant la course. Et il y a eu beaucoup de conneries selon moi:

1 – 176 coureurs pour plus de sécurité? Ridicule, et je vous l’avais déjà écrit en début d’année. Ca n’a pas moins chuté sur ce Tour que durant les éditions précédentes. Il faut selon moi garder la formule de 8 coureurs par équipe, voire descendre à 7, et admettre davantage d’équipes (25?) pour dynamiser la course.

2 – la grille de départ: aucun effet significatif.

3 – les points bonis durant la première semaine: je n’ai pas vu un grand effet non plus.

4 – les oreillettes: il est grand temps de les abolir, car le cyclisme s’en va droit dans le mur. D’ailleurs, ils sont nombreux à avoir remarqué une baisse d’audience télé sur ce Tour, comme des rangs plus clairsemés sur les bords de la route, notamment dans les cols.

5 – des étapes courtes? Ce seront toujours les coureurs qui font la course… et en présence d’une équipe Sky surpuissante, ben des étapes courtes ou longues, ca ne change rien. La recette n’est pas là.

Pour conclure, plusieurs d’entre vous auront remarqué que ce cyclisme-là m’écoeure. Parce qu’il est simplement non crédible et sans intérêt aucun.

Page 25 of 83