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Mes favoris pour Milan SanRemo

On y est, le premier Monument de la saison cycliste 2019, Milan SanRemo. Toujours spectaculaire, toujours surprenante, toujours dramatique, Milan SanRemo est une course bien imprévisible.

Cette 110e édition devrait se disputer sous un temps clément, le soleil et des températures dans les 16 degrés, parfait pour Messieurs les coureurs qui affrontent tout de même 290 kilomètres. La course devrait être peu sélective.

Dans ce contexte, ça se jouera très probablement dans les derniers Capos, surtout le Poggio à quelques kilomètres de l’arrivée. Un Poggio qu’il faut savoir non seulement grimper, mais aussi descendre…

D’ordinaire réservée, dans le cyclisme moderne, aux sprinters, les deux dernières éditions de cette course se sont conclues sur un scénario différent: Nibali a niqué tout le monde dans le haut du Poggio en 2018, pour résister solo jusqu’à l’arrivée merci à ses talents de descendeur, et Kwiatkowski avait aussi anticipé le sprint en 2017 au sein d’une échappée de trois coureurs avec Sagan et Alaphilippe.

Mes favoris

Julian Alaphilippe est selon moi le favori samedi, de part ses qualités de puncheur et de descendeur. Il peut surgir dans le haut du Poggio façon Nibali l’an dernier et résister dans la descente, tout comme il peut surgir dans la descente voire sur le plat en jouant le coup du kilomètre. Seul bémol à ses possibilités, si son sprinter Viviani était encore présent au kilomètre, Alaphilippe pourrait avoir à se mettre à son service.

Je vois également Groenewegen si ça arrive au sprint. C’est probablement le meilleur sprinter du peloton en ce moment. Viviani sera son plus féroce adversaire, avec Colbrelli, Gaviria et Demare également. Voilà pour les sprinters capables de s’imposer samedi.

Kwiatlowski sera évidemment à surveiller, il a déjà gagné cette classique.

Sagan? Je n’y crois pas trop, mais avec la classe qu’il a, tout est possible. Sa seule chance selon moi est une arrivée au sprint avec aucune équipe capable de contrôler le dernier kilomètre.

Attention à Philippe Gilbert également, en vue ces derniers temps. Cette course le motive et il a l’expérience pour lui.

Attention aussi à Greg Van Avermaet, qui est capable d’un joli coup dans le Poggio voire dans les deux derniers kilomètres.

Alessandro Valverde sera au départ, toujours un coureur intéressant à suivre. Idem pour Gianni Moscon. Nacer Bouhanni sera également de la course, jusqu’où ira-t-il?!

À priori, pas de Canadiens au départ cette année.

Bon Milan SanRemo! Pour suivre la course sur Internet, je vous réfère à Cyclingfans ou Steephill, souvent les meilleurs tuyaux.

Que du Astana!

Outre les Deceuninck, on ne voit qu’une équipe gagner en ce moment, les Astana. C’est impressionnant, et le dernier week-end leur a encore apporté leur lot de victoires.

Astana en est désormais à 19 succès depuis le début de la saison, contre 17 pour Deceuninck. Astana, c’est l’équipe de l’heure.

Je ne me rappelle pas d’avoir vu une équipe pro à pareille fête en début de saison comme les Astana cette saison.

Hier, l’équipe s’est même payée un doublé: victoire de Jakob Fuglsang sur la 5e étape de Tirreno-Adriatico, après avoir terminé 2e des Strade Bianche le week-end dernier, et victoire de Ion Izaguirre dans la dernière étape de Paris-Nice, solo. Fuglsang a remporté plus tôt cette année le Tour d’Andalousie.

Pas mal!

La veille, Alexey Lutsenko avait lui aussi remporté une étape (la 4e) de Tirreno, après avoir remporté le Tour d’Oman plus tôt cette année, et terminé 4e du Het et 7e des Strade.

N’oublions pas Magnus Cort Nielsen, un peu sorti de nulle part cette semaine, qui a remporté la 4e étape de Paris-Nice.

Un autre Izaguirre, Gorka, remportait le Tour de la Provence il y a quelques semaines. Angel Lopez a quant à lui remporté le Tour de Colombie, et Luis Leon Sanchez, en vue sur ce Paris-Nice, a gagné le Tour de Murcie cette saison.

Ouf!

Même Hugo Houle, le Québécois de l’équipe, a été plutôt vu à son avantage sur ce Paris-Nice, frappant même à la porte du top-10 jusqu’à la dernière étape.

Y’a pas à dire, les coureurs de l’équipe ont vraiment la bonne patte ces temps-ci. Tiendront-ils ce régime encore longtemps? Personnellement j’en doute, on arrive sur les grandes Classiques et l’équipe ne présente pas une force de frappe importante sur les courses d’un jour, comme d’autres équipes peuvent l’avoir. On n’a cependant pas encore trop vu les Fraile et Cataldo devant.

Bernal gagne Paris-Nice

Si la victoire n’a pas échappé au Sky, c’est finalement le jeune Colombien de… 22 ans Egan Bernal qui s’est imposé au général de Paris-Nice, résistant le mieux aux deux dernières étapes accidentées. La longue montée du Turini a eu raison de Kwiatlowski samedi.

Je suis d’avis que l’adversaire le plus dangereux de Bernal aura été son compatriote Quintana chez Movistar. Ce dernier a probablement manqué d’équipiers hier sur la dernière étape pour tenter quelque chose contre les Sky, bien représentés dans le final. Quintana termine 2e à 39sec, de quoi nourrir quelques regrets, mais un résultat qui laisse peut-être présager une meilleure saison du Colombien.

Pour Bernal, fait intéressant, plusieurs grands champions cyclistes vainqueurs du Tour ont eux aussi remporté leur premier Paris-Nice, souvent surnommée le « petit » Tour de France. Un bon présage pour Bernal? Il a la classe, ca c’est évident en tout cas.

Paris-Nice: on entre dans le vif du sujet

Après trois étapes qui favorisaient les sprinters, voilà qu’on entre dans le vif du sujet sur cette édition de Paris-Nice, la course au soleil.

Pas que les étapes précédentes ont été ennuyeuses… et il faut remercier le vent pour avoir contrebalancé les effets indésirables des oreillettes. Certains coureurs ont toutefois payé le gros prix de ces bourrasques, en premier Warren Barguil touché lundi aux cervicales. On lui souhaite de retrouver son niveau à temps pour le Tour de France cet été et ca devrait le faire, les blessures étant somme toute moins graves qu’anticipées. Rigoberto Uran et Fabio Aru ont également déjà abandonné. Pour Aru, qu’est ce qui se passe?!

Aujourd’hui, l’étape est longue (212km) et comporte de nombreuses bosses dans les 60 derniers kilomètres, de quoi donner des occasions aux coureurs pour attaquer. Je vois bien un baroudeur comme Philippe Gilbert s’imposer.

Jeudi, ce sera le chrono de 25 bornes, avec une belle patate après 15 km de course. Même si c’est court, on saura qui peut jouer le général au terme de cette étape que les leaders ne pourront pas louper.

Vendredi, sans grand intérêt mais… ce sont les coureurs qui font la course.

Le week-end sera différent, avec samedi l’arrivée en altitude au col de Turini après 15 kms d’ascension à 7% de moyenne. Là, plus question de se cacher. Je vois une belle lutte par exemple entre Romain Bardet, qui a bien manoeuvré sur les trois premières étapes, et Egan Bernal sur qui mise la Sky. Attention également à son coéquipier Kwiatlowski qui a des ambitions grandissantes sur les courses par étape. Ce Paris-Nice pourrait lui donner l’occasion de convaincre tout le monde que ses ambitions sont justifiées.

Dimanche autour de Nice, une étape comme je les aime: courte (110kms), sans un kilomètre de plat, présentant de superbes paysages notamment du côté de La Turbie, la course se jouera probablement là.

Pour le général, je vois une lutte entre ces coureurs qui ont bien manoeuvré jusqu’ici: Romain Bardet, Egan Bernal, Michal Kwiatkowski, Luis Leon Sanchez, Nairo Quintana et Bob Jungels. Tous les autres m’apparaissent déjà trop loin au général, incluant Soler le vainqueur sortant, à plus de 12 minutes. Et sur les premières étapes, on a senti que Romain Bardet, Egan Bernal et Michal Kwiatlowski semblaient bien décidés à batailler pour la gagne, avec Luis Leon Sanchez, un ancien vainqueur de l’épreuve (2009).

Allez, je mise Bardet! Après tout, le dernier vainqueur français de Paris-Nice est… Laurent Jalabert, en 1997. Il est temps!

Strade Bianche: le bilan

Après une semaine de relâche, La Flamme Rouge reprend le service normal avec un retour sur la Strade Bianche.

Comme d’hab, cette course est l’une des plus belles de la saison: des paysages magnifiques, toujours un grand vainqueur, un public enthousiaste et une organisation au point. J’aime!

On s’est régalé samedi en suivant la course.

Le bilan doit reconnaître que les Deceuninck-Quick Step ont été en contrôle, ayant trois coureurs devant (Alaphilippe, Stybar et Lampaert) dans le final de l’épreuve. C’est vraiment l’équipe dominante cette saison sur le World Tour et la profondeur de leur alignement est impressionnant: dans le final de la première étape de Paris-Nice hier, c’est encore eux qui animaient la course avec Philippe Gilbert et Fabio Jacobsen.

Je me pose même quelques questions en voyant un certain Pieter Serry en 13e place de la course toujours pour Deceuninck, ce coureur de 30 ans n’ayant jamais eu de résultats probants jusqu’ici au niveau professionnel. Vraiment, on a l’impression ces temps-ci que chaque coureur de l’équipe belge devient un champion remarqué par sa simple présence dans l’effectif!

Quoi qu’il en soit, Alaphilippe a montré beaucoup de maitrise et de lucidité dans le final en réagissant toujours avec brio aux attaques d’un excellent Jakob Fuglsang qui évolue au sein d’une équipe Astana elle-aussi bien en vue en ce début de saison. Alaphilippe a bien joué ses cartes, étant très patient malgré le retour d’un impressionnant Van Aert, le champion de cyclo-cross qui fait de cette course une spécialité, ayant aussi terminé 3e l’an dernier. D’ailleurs, les qualités développées en cyclo-cross ne semblent pas nuire sur cette course, Alaphilippe et Stybar ayant eu aussi beaucoup pratiqué la discipline plus tôt dans leur carrière.

Lotto-Soudal piégée

C’est l’autre équipe belge Lotto-Soudal qui s’est montrée constamment piégée samedi, avec pourtant les excellents Tiesj Benoot et Tim Wellens présents devant dans le final. On a l’impression que les deux coureurs n’ont pas pu coordonner efficacement leurs actions. Certainement de quoi nourrir bien des regrets, Wellens en particulier qui semblait avoir les meilleures jambes et qui, selon moi, aurait dû couvrir le contre de Van Aert.

Les limites de CCC

On aura aussi remarqué l’isolement de Greg Van Avermaet dans le final de la Strade Bianche: il était tout seul de son équipe dans les derniers kilomètres. Voilà qui augure mal selon moi pour la campagne prochaine des Classiques, la CCC montrant clairement d’importantes limites dans le domaine: le 2e CCC classé est Michael Schar, à plus de neuf minutes!

Thomas déjà bien?

Il faudra aussi remarquer de cette course la 12e place d’un certain Geraint Thomas, champion du Tour de France 2018, et donc déjà plutôt bien en ce début de saison. La Sky a également été vu active sur la 1ere étape de Paris-Nice, notamment le Polonais Michal Kwiatlowski qui pourrait jouer le général avec son équipier Egan Bernal.

Classiques: ca commence ce week-end!!!

On y est enfin: la saison des Classiques! Yé!

Samedi le Omloop Het Nieuwsblad, dimanche Kuurne-Bruxelles-Kuurne.

La 74e édition du Omloop propose samedi 200 bornes à Messieurs les coureurs, entre Gent et Ninove. Au menu, neuf secteurs pavés et 13 monts, dont le dernier, le Bosberg, à 13 kilomètres de l’arrivée. On annonce un temps assez médiocre, avec de la pluie et surtout, beaucoup de vent. La course sera très certainement difficile dans ces conditions, avec des coups de bordure très probables. Le vainqueur sortant, Michael Valgren (Dimension Data), sera au départ, tout comme les ex-vainqueurs Ian Stannard, Greg VanAvermaet et Sep Vanmarcke.

Côté victoire, plusieurs coureurs seront à surveiller de près. Je pense par exemple à Alexey Lutsenko chez Astana, si facile sur le récent Tour d’Oman. La puissante formation Deceuninck sera à surveiller de près car elle court à domicile, et notamment les Sdenek Stybar, en forme, Philippe Gilbert et Yves Lampaerts. Sep Vanmarcke a récemment été en vue et sera le leader de la formation Education First. Greg VanAvermaet, bien sûr. Plusieurs autres spécialistes des Classiques seront présents, pour un plateau que j’estime remarquable: Tiej Benoot, Jens Keukeleire, Olivier Naasen, Dylan Teuns, Jurgen Roelandts, Wout Van Aert, Jens Debusschere, Ian Stannard, Jesper Stuyven, Lars Boom et Nicky Terpstra.

Deux Canadiens au départ samedi matin à Gent, soit Hugo Houle et Antoine Duchesne.

Ca s’annonce très intéressant!

Kuurne-Bruxelles-Kuurne favorise souvent les sprinters et ca paraît dans le choix de l’alignement des diverses équipes. Au menu de Messieurs les coureurs sur cette 71e édition, 206 kilomètres et 13 monts à passer, le dernier étant situé assez près de l’arrivée. À surveiller de près, les sprinters Matteo Trentin, Sonny Colbrelli, Andre Greipel, Nacer Bouhanni et Arnaud Demare. Les favoris de samedi seront aussi à surveiller dimanche.

Trois Canadiens au départ à Kuurne dimanche matin, soit Hugo Houle, Antoine Duchesne et Guillaume Boivin. Ce dernier a une jolie pointe de vitesse, mais difficile de connaître précisément sa condition actuelle.

Suivre ces courses

Les années passent, toujours aussi difficile de suivre en direct les courses cyclistes européennes depuis l’Amérique du Nord.

Une belle option demeure un abonnement payant sur un site de retransmission live sur Internet, comme Flobikes. Sinon, il faudra voir ce que d’autres sites comme Steephill ou Cyclingfans proposeront. Ca marche parfois bien, parfois c’est la galère aussi.

Si vous avez des tuyaux, n’hésitez pas à les partager sur ce site!

Van Der Poel, qui d’autre?

C’est pas souvent que je parle de cyclo-cross, mais devant une telle classe, pas le choix!

C’était les Mondiaux hier de la discipline, du côté du Danemark. À défaut d’avoir un Pays-Bas-Belgique en finale de la Coupe du Monde de foot, on se rabat sur le cyclo-cross…

Et sans surprise, match il y a eu entre Mathieu Van Der Poel pour les Pays-Bas et Wout Van Aert pour la Belgique. Les deux épouvantails. Des monstres. Le mano-à-mano a eu lieu au 3e tour de la course, mais a vite tourné à l’avantage du néerlandais.

La course s’est donc jouée sur les trois premiers tours, qui sont ici. On a vu que des Belges et des Néerlandais. C’est fou.

La course a été gagnée selon moi sur le niveau technique, Van Der Poel étant une coche au dessus de tout le monde à cet égard. Van Aert n’a pas su répondre, perdant de précieuses secondes sur les passages techniques et, avec elles, le titre. Il a même fallu qu’il défende sa 2e place face à son compatriote Toon Aerts, qui doit sa 3e place à une faute technique dans le dernier tour.

Je m’émerveille toujours devant pareille classe. Mathieu Van Der Poel, c’est Fausto Coppi à son époque, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Frank Vandenbroucke, Marco Pantani, ou encore dans une autre discipline, Nino Schurter. Du talent à l’état brut. Fou raide.

Et parlant de talent, les prochaines années appartiennent, si tout va bien, à Remco Evenepoel, lui aussi la grande classe sur un vélo. 9e du Tour de San Juan, maillot vert à l’arrivée, les premiers tours de roues au plus haut niveau sont réussis. Reste à garder la tête froide, ce qui semble le cas.

La leçon de courage de Petr Vakoc

Le Tour de San Juan qui démarre aujourd’hui en Argentine a une saveur particulière pour Petr Vakoc, un an après son terrible accident à l’entrainement en Afrique du Sud qui a bien failli le laisser paralysé.

Très beau vidéo réalisé par « The WolfPack » (Deceuninck-Quick Step) à son sujet.

Six équipes WorldTour sont au départ soit outre Deceuninck, les UAE Emirates, Movistar, Lotto-Soudal, Bora-Hansgrohe et Dimension Data. Alaphillipe, Sagan, Quintana, Evenepoel, Gaviria, Cavendish sont là, que du beau monde, ca sera intéressant, surtout Evenepoel!!!

Un beau sprint!

L’article sur les cyclosportives 2019 attendra, place aujourd’hui à un beau sprint qu’il convient de commenter.

Sprinter est un art, dit-on. C’est vrai, notamment à l’égard du positionnement et du choix du braquet final. Mais je crois surtout qu’un sprint, ça se joue sur la capacité à prendre des risques… et donc sur la paire de couilles. Des couilles, Ella Viviani en avait hier, 48h après avoir   frôlé la correctionnelle dans le dernier kilomètre de la Classic Down Under :

Viviani est passé par un trou de souris aux 150m, entre la balustrade et Phil Bauhaus chez Bahrain, avant de vraiment mettre les gaz et d’allumer tout le monde, surpuissant.

Joli!

Mais quelle prise de risque… C’est pas compliqué, la chute l’envoyait probablement direct à l’hôpital et ça fait froid dans le dos.

Je crois que Bauhaus chez Bahrain a probablement fait l’erreur de ne pas « fermer la porte » en sprintant plus près de la balustrade. Viviani n’aurait alors pas pu passer et se serait retrouvé enfermé derrière. Quand tu as bataillé pour avoir une bonne position dans le sprint, tu veux la préserver!

Pour le reste, je suis surpris de ne pas voir d’équipes mieux organisées pour assurer le train dans le dernier kilomètre depuis quelques temps déjà, une situation qui s’est répétée hier encore en dépit de la présence d’un gros vent de face. C’était débridé hier, anarchique. On est loin des trains de la Saeco (Cipollini) et de la Fassa Bortolo (Petacchi) dans les années 1990 et 2000, trains qui se mettaient en place bien avant le dernier kilomètre. Aujourd’hui, on place certes les sprinters à l’approche des 500m, mais c’est souvent « débrouillez-vous » par la suite. La preuve de l’homogénéisation des niveaux?

Le Tour de France 2019

Le Tour de France 2019

On dévoilera dans une petite semaine (le 25 octobre prochain) le profil du Tour de France 2019. Il s’agit toujours d’un moment important dans le cyclisme, le Tour étant la plus grande course cycliste du monde et son profil un aspect déterminant pour identifier quel coureur aura des chances de s’imposer, compte tenu de ses caractéristiques.

D’une année à l’autre, je trouve que le secret est de mieux en mieux gardé, de moins en moins  d’information sur le parcours filtrant dans la presse avant le dévoilement officiel.

L’excellent site VeloWire de Thomas Vergouwen demeure toutefois, année après année, la référence pour avoir une idée du Tour avant le Tour.

Ce qui est sûr, c’est un départ de Bruxelles pour souligner le 50e anniversaire de la première victoire sur le Tour d’Eddy Merckx, notre dieu à tous. M. Merckx aura alors 74 ans.

On soulignera également les 100 ans du maillot jaune, revêtu pour la première fois par Eugène Christophe lors de la 11e étape (Grenoble-Genève) du Tour de France 1919. Merckx détient d’ailleurs toujours le record du nombre de jours en jaune: 96! Machine!

D’après les rumeurs, le Tour tirerait ensuite vers l’Est, notamment la Lorraine, et les possibles villes-étape de Nancy et Mulhouse. La Planche des Belles Filles, chère à Nibali et Pinot, serait de nouveau dans les cartons.

On glisserait ensuite vers Saint-Étienne, puis Saint-Flour, puis les Pyrénées avant les Alpes.

Dans les Pyrénées, la ville de Pau est entrevue comme ville-étape. Une arrivée au sommet du Tourmalet pourrait être au programme.

Une fois dans les Alpes, certains annoncent un possible contre-la-montre individuel sur les pentes du Mont Ventoux. Ce serait évidemment grandiose, plus de 30 ans après la victoire monumentale de « Jeff », Jean-François Bernard, au sommet du Géant de Provence (c’était durant le Tour 1987, un des plus beaux selon moi).

La vallée de la Maurienne serait ensuite au programme, et une possible arrivée à Tignes. Un transfert en avion serait ensuite organisé pour une dernière étape en banlieue parisienne (départ de Rambouillet) avant l’arrivée classique sur la plus belle avenue du monde, les Champs-Élysées.

Vivement qu’on découvre tout ça! Et surtout, qu’on découvre le dosage qui sera appliqué entre chronos, arrivées en altitude et disciplines connexes (pavés, terre battue, etc.), entre étapes longues et étapes courtes, entre étapes pour sprinters et étapes pour grimpeurs, et toujours les surprises, les innovations.

Qu’est-ce qu’un Tour moderne?

D’ailleurs, on peut se poser la question suivante: qu’est ce qu’un Tour moderne?

Pour moi, c’est un Tour de France qui marie à la fois tradition et innovation. Plus facile à écrire qu’à réaliser concrètement, il faut en convenir!

Des clins d’oeil au passé, à l’histoire de ce sport et à ce qui a construit la légende du Tour sont nécessaires selon moi. J’aimerais revoir la trilogie de la Chartreuse, le chrono sur le Ventoux, le classique « Glandon, Galibier, Alpe d’Huez » ou l’enchainement « Peyresourde, Aspin, Tourmalet », de grands classiques. Un retour au Puy de Dôme?

En même temps, l’innovation est nécessaire, pour briser la routine. Trouver des cols inédits, ou peu utilisés comme le Mont du Chat en 2017. Comme le col de Sarenne, il y en a tant d’autres. Des pavés, en attendant, bientôt, des chemins de vigne?

Et vivement un Tour sans oreillettes!!!

Les commentaires sur LFR

Merci aux lecteurs vigilants de ce site m’ayant signalé un problème pour voir les commentaires laissés suite à mes articles. La situation a été corrigée, tout le monde devrait pouvoir voir les commentaires laissés sur ce site en réaction aux textes publiés. J’en profite pour vous remercier tous pour la qualité de vos interventions qui font de ce site un site vraiment unique et crédible sur le cyclisme.

112e Tour de Lombardie

Samedi, Messieurs les coureurs s’élanceront dans la dernière grande course de la saison, le Tour de Lombardie, dans une région – Côme et son lac – vraiment magnifique.

Au menu, 241kms entre Bergame et Côme, avec les grandes difficultés concentrées dans les derniers 70kms de l’épreuve.

Ca sera d’abord la montée de la Madonna del Ghisallo, puis l’approche et enfin le fameux Mur de Sormano, une redoutable pente de 1,7km à 15% de moyenne avec des passages à… 27%, pour ensuite filer sur le bord du lac et se taper une dernière ascension au dessus de Côme, le Civiglio. On revient ensuite dans Côme pour l’arrivée.

Le Mur sera donc une phase cruciale de course qui devrait permettre à un petit groupe de s’extraire pour la victoire finale. Ca pourrait toutefois se jouer dans le Civiglio comme l’an dernier.

Pour la petite histoire, c’est Thibault Pinot qui détient actuellement (et depuis 2015) le KOM sur le Mur de Sormano dans Strava, 8min27. On verra samedi si ce temps est battu.

Côté météo, on annonce beau et assez chaud samedi, de bonnes conditions pour les coureurs… et qui fera de la course une sélection par l’avant très certainement.

Les favoris

Justement, Thibault Pinot qui vient de s’imposer au sommet de Superga sur Milan-Turin. De toute évidence, le Français a fait de la Lombardie son grand objectif de fin de saison, et le parcours lui convient bien (il avait terminé 3e de l’épreuve en 2015). Il pourra certainement compter sur David Gaudu pour l’épauler dans le final.

Vicenzo Nibali. En net progrès depuis les Mondiaux, le Requin de Messine a progressivement joué la gagne sur les semi-classiques italiennes des derniers jours. Vainqueur sortant, il est agressif en course et sera assurément dans le final, bien épaulé par ses équipiers Pozzovivo et Pellizotti. La Bahrain-Merida a un coup à jouer!

Alessandro Valverde. Comment ne pas mettre le récent champion du monde parmi la courte liste des grands favoris? Il a joué la gagne plus tôt cette semaine sur Milan-Turin (3e)… mais n’a jamais gagné la Lombardie (2 fois 2e).

Romain Bardet. S’il s’est reposé un peu cette semaine, le coureur français est lui aussi en excellente condition et peut s’imposer samedi.

Rigoberto Uran et Mike Woods. L’équipe Education First a un gros coup à jouer samedi avec ces deux coureurs en grande condition. Ils ont été de tous les finals sur les semi-classiques italiennes, et le Mur de Sormano convient tout particulièrement bien à Woods, dont le rapport poids-puissance doit être redoutable en ce moment. S’il devait partir de là avec un Pinot ou un Bardet par exemple, ca pourrait être bon!

Primoz Roglic et Steven Kruijswijk. Les deux coureurs Lotto-Jumbo sont sur leur faim depuis les Mondiaux et voudront se reprendre en Lombardie. Excellents grimpeurs, bons rouleurs, ils peuvent s’imposer. Attention cependant à Roglic, qui offre parfois des performances douteuses…

Egan Bernal et Gianni Moscon. Les deux coureurs Sky ont aussi une belle complémentarité. La condition de Bernal est en hausse et il sera présent dans le Mur de Sormano (avec Woods?). S’il passe le Mur, Moscon sera un sacré client pour la suite du parcours jusqu’à l’arrivée.

Les outsiders, des coureurs en forme en ce moment: Bauke Mollema, Wilco Kelderman, les frères Yates, Tim Wellens, Tiej Benoot, Rafal Majka, Dylan Teuns et Tom Skujins. 

Les inscrits sont ici.

Paris-Tours: ca sera intéressant!

On court dimanche la… 112e édition de Paris-Tours, qui se dispute depuis des années le surnom de « course aux feuilles mortes » avec le Tour de Lombardie.

Réglons ca tout de suite: pour moi, pas de doute: la « course aux feuilles mortes« , c’est la Lombardie. Case closed.

Habituellement, je ne me passionne pas vraiment pour cette course qui, une fois sur deux, couronne un sprinter. Au mieux, ca faisait de belles photos du peloton qui passe devant deux ou trois chasseurs dans les champs de la Beauce!

Mais ca sera probablement différent cette année.

Signe des temps, les organisateurs s’inquiètent assurément de la baisse de popularité du cyclisme et ont donc revu le final de la course, dans le but évident d’ouvrir la course à des attaques de baroudeurs, question de faire une fin de course plus intéressante, plus imprévisible.

On a d’abord réduit la distance totale à 215kms, comparé à 234 en 2017.

On a ensuite introduit 12,5km de « chemins de vigne » et 7 côtes additionnelles dans les 60 derniers kilomètres, afin de produire une course de mouvement.

Qu’est ce qu’un « chemin de vigne »? C’est un chemin étroit serpentant entre des vignobles (dimanche, ceux de Vouvray, une appellation que je chéris tout particulièrement, miam!) et présentant souvent des changements brusques de dénivelé.

Voilà qui sera propice à lancer des attaques, le peloton perdant rapidement les fuyards de vue.

La dernière bosse, la côte de Rochecorbon, intervient à 10 bornes de l’arrivée.

Bref, ca sera nettement plus compliqué pour les sprinters cette année…

Les favoris

Je donne favoris des puncheurs-baroudeurs capables d’enrouler du braquet, mais aussi de passer des bosses courtes et pentues. Et ayant une petite pointe de vitesse!

Chez Quick Step, Philippe Gilbert et Yves Lampaert ont un bon coup à jouer. Attention également à Niki Terpstra, même si on ignore sa condition actuelle.

Simon Geschke (Sunweb) m’a surpris sur les Mondiaux, étant présent très loin dans la course. Attention à lui.

Olivier Naasen ne devrait pas être loin du compte non plus.

Arnaud Démare représente une excellente chance française sur un tel parcours.

Si ca arrive quand même au sprint, Dylan Groenewegen sera un sérieux client pour Demare.

Et j’ose ajouter à cette liste le Québécois Guillaume Boivin chez Israel Academy, qui a une excellente condition actuellement. Guillaume peut gagner cette course, il faut y croire! Un autre Québécois sera présent, Antoine Duchesne chez Groupama-FDJ.

Un plateau plus intéressant en Italie

Le plateau de Paris-Tours est quand même un peu décevant. C’est que les meilleurs coureurs sont actuellement en Italie, sur une succession de courses de fin de saison culminant avec le Giro di Lombardia le 13 octobre prochain: Giro dell’ Emilia (samedi), Tre Valli Varesine (le 9), Milano-Turino (le 10) et Gran Piemonte (le 11).

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