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Paris-Roubaix: me suis planté!

Ben cette fois-ci les amis(es), je me suis planté: je vous disais vendredi ne pas trop croire aux chances de la Deceuninck Quick-Step.

Ben du Deceuninck, y’en a 4 parmi les 8 premiers à l’arrivée de Paris-Roubaix hier!

Et toute une victoire de Philippe Gilbert, 36 ans tout de même, passé pro en… 2003, il y a 16 ans, autrement dit à l’âge de pierre. Il remportait hier sa 14e grande classique, excusez un peu, après avoir déjà épinglé à son palmarès l’Amstel, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Lombardie, le Tour des Flandres, Paris-Tours, la Flèche Wallonne.

C’est pas compliqué, il ne manque à Gilbert que Milan SanRemo pour rejoindre Rik Van Looy, Roger de Vlaeminck et Eddy Merckx (tous des belges!) à titre de coureurs ayant remporté dans leur carrière les cinq grands monuments du cyclisme. Gilbert peut-il gagner Milan SanRemo? La question est ouverte…

En tout cas, Gilbert n’a pas volé sa victoire hier, il était clairement le plus fort dans le final de la course, faisant même le forcing dans le dernier grand secteur pavé à environ 15 bornes de l’arrivée. Seul Politt a pu accompagner, je vous avais dit vendredi que ce coureur allemand pouvait faire quelque chose de bien sur cette course. Sagan a explosé dans les 10 derniers kilomètres, laissant seul Lampaerts qui a fait un beau rapproché dans le final, terminant seulement 13 petites secondes derrière le duo de tête.

Pour la Deceuninck, carton plein avec Senechal 6e et Stybar 8e. Rien à dire, après un Tour des Flandres assez raté, ils se sont bien repris hier. Bravo!

Sinon, parmi les surprises, Evaldas Siskevicius chez Delko-Marseille, 9e hier. C’est un coureur toujours motivé pour cette course.

Je sais pas vous mais j’ai été surpris du nombre de favoris qui ont explosé hier dans le final, manquant carrément de force: Sagan, Van Avermaet, Naesen, Petit, tous souffrant beaucoup dans les 25 derniers kilomètres. Je pense que la course a été tendue dès le départ, et beaucoup de coureurs ont dû fournir des efforts tôt dans la course. D’autres ont, comme d’habitude, manqué de chance: ce fut le cas de Van Aert notamment, crevaisons, chutes, la totale. C’est Paris-Roubaix! Il reviendra.

Intéressant également de penser que la bonne échappée est partie à environ 48km de l’arrivée, presqu’au même endroit que Sagan l’an dernier. Nouvelle tendance chez les coureurs, ne plus attendre le Carrefour de l’arbre pour faire la grosse sélection?

Et que dire de la foule, encore imposante hier sur le bord des routes: ça fait plaisir à voir. La météo était bonne, cela a certainement aidé. En fait, nous sommes dûs pour un Paris-Roubaix mouillé bientôt, ca fait plusieurs années que la météo est plutôt bonne sur la course.

On se tourne désormais doucement vers les Ardennaises, et d’autres coureurs vont débarquer sur la scène des classiques, notamment les grimpeurs et les puncheurs, souvent plus légers. Sur sa forme actuelle, Gilbert sera un sacré client à l’Amstel, qu’il a déjà gagné 4 fois. Et avec Alaphilippe en renfort, ca pourra faire un beau feu d’artifice.

Dimanche, c’est l’enfer!

Et cette année, l’enfer sera poussiéreux car on annonce un temps clément, sans grand vent.

Tout de suite, pour suivre Paris-Roubaix sur Internet, le mieux selon moi c’est le site Tiz-Cycling, sous le lien « Live Stream ». La semaine dernière, j’ai pu y suivre le Tour des Flandres en direct. Ca marchait assez bien.

Au menu de Messieurs les coureurs, 257 kms entre Compiègne et Roubaix. 29 secteurs pavés, dont trois classés « cinq étoiles », les plus difficiles: la fameuse trouée d’Arenberg bien sûr, km 165 et long de 2,3km. C’est souvent l’endroit qui lance la vraie course, la bagarre faisant rage 10 km avant pour une place dans les 15 premiers à l’entrée de la tranchée.

Ensuite Mons-en-Pévèle, km 212 et sur 3 kms. Puis le Carrefour de l’Arbre, idéalement placé à 15 kms de l’arrivée, et long de 2,1km. De quoi faire la sélection finale, car après c’est assez roulant jusqu’au vélodrome.

Justement, le vélodrome de Roubaix: on l’oublie mais c’est aussi ce qui donne le charme de cette course, la seule qui se termine ainsi sur un vélodrome ouvert. En cas d’arrivée au sprint, les qualités de pistard deviennent un atout, car il faut savoir « monter » sur la piste et, surtout, partir au bon moment… sur le bon braquet.

Les favoris

Quatre anciens vainqueurs sont en activité: le vainqueur sortant, Peter Sagan, Greg Van Avermaet, vainqueur il y a deux ans, John Degenkolb, leader de la Trek-Segafredo dimanche, et Niki Terpstra qui n’y sera malheureusement pas, victime d’une lourde chute dimanche dernier au Ronde, avec commotion cérébrale.

De ces vainqueurs sortants, misez Van Avermaet. Sagan et Degenkolb sont un ton en dessous selon moi, mais auront leurs équipes à leur service et peuvent rêver à la victoire.

Sinon, plusieurs autres peuvent aussi croire au graal dimanche. Et pour moi, Wout Van Aert en premier lieu. Ses qualités de cyclo-cross seront utiles, il est en grande condition, et il possède une grosse puissance. Attention à lui dimanche. J’en fais mon favori #1.

Beaucoup disent qu’il faudra surveiller la Deceuninck Quick Step. Je ne pense pas. Stybar se remet d’un virus, et les autres seront trop juste sur une telle course. On s’ennuiera de Tom Boonen du côté de l’équipe de Patrick Lefevere!

Attention à deux coureurs, Matteo Trentin et Nils Politt chez Katusha. Ce dernier est assez jeune et ne fait qu’engranger de bons résultats sur les Flandriennes, ayant terminé 5e du Ronde dimanche dernier. Il n’a aucune pression, personne ne l’attend, et peut donc s’exprimer librement. C’est souvent un avantage sur une telle course.

Chez les Français, les meilleures chances sont probablement celles d’Arnaud Demare, dirigé par Marc Madiot qui, chaque fois, se transcende pour cette course qu’il a gagné à deux reprises durant sa carrière.

Sinon, plusieurs favoris du Ronde peuvent aussi nourrir des ambitions dimanche: Olivier Naesen, Alexandre Kristoff qui sera plus à l’aise sur ce terrain plat, Luke Rowe, Gianni Moscon ou Matej Mohoric, toujours agressif en course.

À cette liste, je crois qu’il faut rajouter deux autres coureurs, Edvald Boasson Hagen et Tyler Phinney, toujours motivés pour cette grande classique.

Deux Canadiens sont au départ, soit Hugo Houle chez Astana et Antoine Duchesne pour la FDJ. Les deux seront probablement au service de leurs leaders, Magnus Cort et Arnaud Demare. Espérons qu’Hugo Houle pourra accompagner le plus loin possible, lui qui est en bonne condition actuellement. Une place dans les 30 premiers à Roubaix serait vraiment géniale!

La citation

De Jean-Pierre Danguillaume vers Gilbert Duclos-Lassalle, avant son premier Paris-Roubaix: « Si tu parviens au vélodrome avant que son portail soit fermé, un jour tu seras un grand de Paris-Roubaix« .

On va se régaler, la course étant, comme sur le Tour des Flandres dimanche dernier, très ouverte.

Vraiment?

Voici le nouveau « kit » de l’équipe Total Direct Energy qui délaisse donc le noir et jaune pour un ensemble maillot-cuissard digne d’une équipe de DN2 de Cergy-Pontoise… en 1992.

Van Der Poel : dément!!!

Si vous voulez savoir ce que veut dire se « faire sauter sur la ligne » lors d’une course cycliste, un seul vidéo, ici: 1ere étape du Circuit de la Sarthe, hier.

Ouf! Impressionnant!

Mathieu Van Der Poel, encore lui, à peine deux jours après le Ronde où il a notamment lourdement chuté, est venu « griller » sur la ligne, au sprint, Boris Vallee de Wanty-Groupe Gobert. Ce dernier n’en croit pas ses yeux sitôt la ligne franchie, sa moue en dit long.

Quel sprint! Le diable sorti in extremis d’une boite. Ca, c’est du beau cyclisme!

On sait maintenant que Van Der Poel est non seulement un crack en cyclo-cross, qu’il peut rouler longtemps (sur 270 bornes au Ronde), mais qu’il peut sprinter aussi. Intéressant pour la suite…

Free for all sur le Ronde!

Ben mes amis(es), on a eu un Tour des Flandres bien excitant hier, c’est le moins qu’on puisse dire.

Une course totalement débridée, hors contrôle, c’est pas compliqué, on aurait dit une course chez les amateurs.

Deceuninck-Quick Step a bien essayé de contrôler la course à un peu plus de 100 kilomètres de l’arrivée, alors qu’on approchait du Muur de Geraardsbergen, endroit où la course s’est vraiment emballée. Les Deceuninck n’ont pas maîtrisé longtemps!

Après, ce fut attaques sur attaques, aucune équipe ne parvenant à contrôler quoi que ce soit. Ca flinguait partout, ca relançait, tu te disais « à ce rythme là ils vont pas tenir jusqu’à l’arrivée! ». Un bien beau spectacle en tout cas.

Et dans le final, un opportuniste, Alberto Bettiol, le premier vainqueur italien depuis Alessandro Ballan en 2007. Il avait peut-être compris qu’avec Kristoff, Sagan et Matthews dans le premier groupe, personne ne voudrait chasser derrière une petite échappée, de peur de ramener ces sprinters pour la gagne. Bien joué!

Et on savait Bettiol en forme, il avait fait belle impression sur le GP E3 en y terminant 4e en étant actif durant la course. Chez EF, on a misé sur le bon coureur!

Mention très bien

À Mathieu Van Der Poel qui, après une crevaison entrainant aussi une lourde chute, est revenu sur la tête de course au prix d’un bel effort. C’est pas compliqué, j’étais convaincu que c’était course terminée pour lui… mais non, le jeune prodige néerlandais a roulé comme une brute et est rentré. Il y a des signes qui ne trompent pas… ce gars-là a une classe inouïe, surtout qu’il est 4e à l’arrivée!

À Alejandro Valverde, toujours dans le coup à chaque course, même si c’est pour lui une première. Dans le final, il faisait peur à tout le monde.

Mention très bien également au Québécois Hugo Houle, qui a passé une partie de la journée devant, au sein d’une échappée de quatre coureurs. Hugo s’est rendu jusqu’au Muur de Geraardsbergen, pas mal du tout à ce niveau. Espérons que le Québécois pourra encore exploiter une belle condition physique actuelle.

Enfin, mention très bien au… public massé le long de la route, un public vraiment d’une taille impressionnante. Les images étaient par endroit saisissantes, il y avait quatre rangées de spectateurs. Le temps clément a certainement encouragé les gens à se déplacer, et qui a dit que le cyclisme perdait en popularité?

Mention moins bien

Au Deceuninck Quick Step, qui ont semblé être toujours avec un temps de retard dans le final. Pas d’organisation nette, Gilbert inexistant, Stybar qui saute, Lampaerts qui fait des efforts au mauvais moment, une chance que le jeune Kasper Asgreen, 24 ans, est venu sauver la mise pour l’équipe avec une très belle 2e place, acquise grâce à ses aptitudes de rouleur puisqu’il termine détaché. Pour une équipe belge, dominante de surcroît, le Ronde est LA course de l’année et ils se sont quasiment loupés. Je ne peux pas croire que Lefevere était content hier de ses coureurs.

Aux Lotto-Soudal également, l’autre équipe belge qui a aussi semblé être dépassée par les événements. Benoot était bien là, mais n’a pu vraiment pesé sur la course. Idem pour Wellens et Keukeleire. Ils peuvent nourrir des regrets.

Enfin, à Peter Sagan et Greg Van Avermaet, qui ont été certes laissés tomber par leur équipe avant le final. Je pense cependant qu’ils pouvaient tous deux rouler derrière Bettiol, mais ont préféré faire les morts dans le groupe de chasse. Pas tellement digne… parfois, il faut payer de soi-même quant tu es leader d’une équipe. Finir le boulot.

Le Tour du Pays Basque

Ca commence aujourd’hui et c’est de ce côté-là qu’il faudra regarder pour savoir qui sera devant dans 10 jours sur les Ardennaises. Une course difficile, évoluant au sein d’une région passionnée de cyclisme également, toujours intéressant à suivre. Landa, Alaphilippe, Mas, Thomas, Kwiatkowski, Yates, Martin y sont annoncés. Je suis toutefois surpris de ne pas voir Michael Woods au sein de la formation EF.

Votre Tour des Flandres

C’est une des plus belles courses cyclistes et c’est ce dimanche: le Tour des Flandres.

Spectacle  garanti ! Le meilleur du cyclisme condensé en 270 kilomètres entre Anvers et Oudenaarde. Et entre les deux, 17 monts à franchir pour Messieurs les coureurs, autrement dit un chemin de croix.

Les plus difficiles sont désormais célèbres: le Vieux Quaremont, le Muur de Geraadsbergen, le Paterberg, le Koppenberg.

Une course mythique – 103e édition en 2019! – notamment parce qu’elle exige des coureurs une science de la course, celle du placement à l’approche de tous ces passages critiques, et des nerfs d’acier, question d’attendre le moment propice pour porter l’estocade. Facile à dire, pas simple à faire!

Les favoris

Deux cyclo-cross men d’abord, Mathieu Van Der Poel et Wout Van Aert. Ces deux là se livrent d’ailleurs une guerre sans merci depuis quelques années sur la scène de la Coupe du Monde de cyclo-cross. Ca sera intéressant à suivre dimanche… et ça sera certainement encore sans quartier. Sur le papier, avantage Van Aert pour l’équipe, avantage Van Der Poel pour la tactique de course.

Autrement, les autres favoris sont selon moi Greg Van Avermaet, le vainqueur sortant Niki Terpstra, Oliver Naasen, Peter Sagan (on ne peut jamais le mettre de côté celui-là même si je pense que sa condition physique actuelle n’est pas au top), Tiesj Benoot, Zdenek Stybar, Matej Mohoric, Luke Rowe, Mads Pedersen, Alessandro Valverde (jusqu’où ira-t-il?!) ou encore Matteo Trentin.

Un Canadien au départ, Hugo Houle, en excellente condition en ce moment. Faut y croire, surtout que son équipe Astana ne s’aligne pas avec un grand favori, pouvant lui laisser des ouvertures.

La météo

Ca devrait être beau et chaud, d’excellentes conditions de course, sans vents importants. Une sélection par l’avant dans ce contexte. À prévoir, beaucoup de chutes, le peloton restera gros jusque loin dans la course et tout le monde voudra être devant à l’approche des monts. Ca va se jouer notamment sur les nerfs.

Van Der Poel, la grande classe

Ben mes amis(es), ca promet pour dimanche sur le Ronde!

Hier, Mathieu Van Der Poel a signé de superbe façon sa première victoire sur une course World Tour en remportant À travers la Flandre, le « petit » Tour des Flandres.

Du coup, c’est pas compliqué, deux cyclo-cross men débarquent sur le Ronde comme favoris de la course: lui et Wout Van Aert. Les deux sont jeunes, perclus de classe et ambitieux.

Van Aert semble toutefois plus robuste physiquement, doté d’une puissance de train supérieure à celle de Van Der Poel. Ce dernier est d’un physique plus longiligne, probablement meilleur grimpeur « pur » et doté d’habiletés techniques sur le vélo tout à fait exceptionnelles. Ca va être vraiment  intéressant à suivre dimanche.

Payez-vous les images du dernier kilomètre hier: Van Der Poel a fait preuve d’une grande maitrise de la course cycliste, se retournant à toutes les cinq secondes pour voir venir un démarrage de ses adversaires. Et ça a payé, puisqu’il a pu parfaitement anticiper le démarrage d’Anthony Turgis qui a lancé – un peu trop tôt – le sprint.

Rien à redire, Van Der Poel est déjà un excellent tacticien.

De la tactique, ils en auront aussi besoin dimanche pour contrer la Deceuninck Quick Step qui débarque avec plusieurs leaders: Bob Jungels d’abord, excellent 3e hier, mais aussi Philippe Gilbert, Zdenek Stybar et Yves Lampaerts. Ouf!

Ca sera très certainement une sélection par l’avant. Les leaders devront prendre leurs responsabilités dans le final, tout en faisant gaffe de ne pas donner trop de corde à l’échappée matinale. Contrairement aux années Boonen-Cancellara où ils n’étaient pas très nombreux à pouvoir s’imposer, ce sera une course très open dimanche, difficile à contrôler et en ce sens imprévisible. Suspense garanti, et c’est un cyclisme que j’aime.

Pour le reste, ce Van Der Poel, quelle classe!

Et y’a Remco Evenepoel qui suit derrière…

Milan SanRemo: Alaphilippe en patron

C’est un Milan SanRemo au scénario classique auquel on a assisté samedi dernier, mais qui nous a offert un beau final. Sept coureurs se sont extirpés de la masse au sommet du Poggio, une belle échappée royale avec Alaphilippe, Kwiatkowski, Valverde, Naesen, Sagan, Van Aert et Trentin.

Bien malin qui pouvait alors dire qui allait gagner… et je trouvais personnellement Sagan bien facile. Et quoi dire de ce vieux briscard de Valverde, toujours là à la fête!

Les deux dernières heures de course sont ici, ca vaut la peine.

Au terme de la descente du Poggio, trois hommes ont même pu rentrer, très certainement menés par ce diable de Nibali dans la descente. Mohoric et Simon Clarke avaient flairé la bonne affaire du jour! (remarquez, Bonifacio n’a pas fait une descente dégueu de la Cipressa, sur le vidéo ça commence à 1:39:40, vraiment de belles images d’un bon descendeur… maman, je descends comme ça moi aussi le col de la Croix Fry, hein Plasthmatic?!!)

Je sais pas vous, mais j’ai trouvé Alaphilippe impérial de lucidité, de maîtrise et de sang-froid dans les deux derniers kilomètres. Ce n’est jamais facile à gérer, ces foutus deux derniers kilomètres sur Milan San Remo: tu ne veux pas que ça rentre derrière, tu veux pas lancer de trop loin, tu veux gérer le jeu du chat et de la souris, bref, c’est compliqué lorsque tu es ainsi en petit comité.

Mais pas pour Alaphilippe samedi: en gros, il a sauté sur tout ce qui bougeait, Mohoric en faisant notamment les frais. Bref, une véritable attitude de vrai patron selon moi, façon Bernard Hinault: « je vais vous montrer comment ça se gagne, une course cycliste« . Clair, net et précis. Rien à ajouter.

Chose certaine, Alaphilippe était assurément sûr de lui, de ses jambes pour le sprint final. Il avait pourtant la pression, celle notamment de son équipe qui avait fait le boulot au pied du Poggio pour préparer sa cacahuète qui n’a pas manqué de survenir sur le haut de la bosse.

Alaphilippe est aujourd’hui numéro un mondial, et on se demande désormais où il s’arrêtera tant tout lui semble facile depuis ce maillot à pois ramené à Paris en juillet dernier. Il a simplement loupé ses Mondiaux, mais ca arrive sur le parcours d’un champion. Il est en tout cas de prendre une sacré dimension, et se pose désormais comme meilleur coureur français devant Pinot et Bardet. La suite sera très certainement les Ardennaises, où il retrouvera un certain… Mike Woods dans le Mur de Huy.

Un match Alaphilippe-Woods à cet endroit, avec comme arbitre le champion du monde Valverde, avouez que ça aurait de la gueule!!!

D’autres impressions

Ce Milan SanRemo m’a laissé admiratif de d’autres coureurs, en premier lieu Wout Van Aert. Il était dans le final! Le cyclo-cross man n’a pas mis longtemps à bien s’adapter aux distances des courses sur route, Milan San Remo étant la plus longue des Classiques. J’ai déjà hâte de le voir sur le Ronde ou sur Paris-Roubaix, je peux déjà vous dire que ca va faire mal…

By the way, y’a un certain Mathieu Van Der Poel qui a gagné ce week-end le GP de Denain, quelques jours après s’être pris une belle gamelle dans le final d’une semi-classique belge. Un match Van Aert-Van Der Poel dans le final du Ronde après avoir connu leurs batailles en cyclo-cross, on y arrive peut-être!

Matej Mohoric m’a aussi impressionné avec ses deux attaques dans les deux derniers kilomètres. 24 ans seulement je vous le rappelle, il a la classe sur un vélo celui-là.

Les stats Strava du Poggio, pour les amateurs, c’est ici. Presque 38 de moyenne à 417 watts pour Valverde, tout de même…

Mes favoris pour Milan SanRemo

On y est, le premier Monument de la saison cycliste 2019, Milan SanRemo. Toujours spectaculaire, toujours surprenante, toujours dramatique, Milan SanRemo est une course bien imprévisible.

Cette 110e édition devrait se disputer sous un temps clément, le soleil et des températures dans les 16 degrés, parfait pour Messieurs les coureurs qui affrontent tout de même 290 kilomètres. La course devrait être peu sélective.

Dans ce contexte, ça se jouera très probablement dans les derniers Capos, surtout le Poggio à quelques kilomètres de l’arrivée. Un Poggio qu’il faut savoir non seulement grimper, mais aussi descendre…

D’ordinaire réservée, dans le cyclisme moderne, aux sprinters, les deux dernières éditions de cette course se sont conclues sur un scénario différent: Nibali a niqué tout le monde dans le haut du Poggio en 2018, pour résister solo jusqu’à l’arrivée merci à ses talents de descendeur, et Kwiatkowski avait aussi anticipé le sprint en 2017 au sein d’une échappée de trois coureurs avec Sagan et Alaphilippe.

Mes favoris

Julian Alaphilippe est selon moi le favori samedi, de part ses qualités de puncheur et de descendeur. Il peut surgir dans le haut du Poggio façon Nibali l’an dernier et résister dans la descente, tout comme il peut surgir dans la descente voire sur le plat en jouant le coup du kilomètre. Seul bémol à ses possibilités, si son sprinter Viviani était encore présent au kilomètre, Alaphilippe pourrait avoir à se mettre à son service.

Je vois également Groenewegen si ça arrive au sprint. C’est probablement le meilleur sprinter du peloton en ce moment. Viviani sera son plus féroce adversaire, avec Colbrelli, Gaviria et Demare également. Voilà pour les sprinters capables de s’imposer samedi.

Kwiatlowski sera évidemment à surveiller, il a déjà gagné cette classique.

Sagan? Je n’y crois pas trop, mais avec la classe qu’il a, tout est possible. Sa seule chance selon moi est une arrivée au sprint avec aucune équipe capable de contrôler le dernier kilomètre.

Attention à Philippe Gilbert également, en vue ces derniers temps. Cette course le motive et il a l’expérience pour lui.

Attention aussi à Greg Van Avermaet, qui est capable d’un joli coup dans le Poggio voire dans les deux derniers kilomètres.

Alessandro Valverde sera au départ, toujours un coureur intéressant à suivre. Idem pour Gianni Moscon. Nacer Bouhanni sera également de la course, jusqu’où ira-t-il?!

À priori, pas de Canadiens au départ cette année.

Bon Milan SanRemo! Pour suivre la course sur Internet, je vous réfère à Cyclingfans ou Steephill, souvent les meilleurs tuyaux.

Que du Astana!

Outre les Deceuninck, on ne voit qu’une équipe gagner en ce moment, les Astana. C’est impressionnant, et le dernier week-end leur a encore apporté leur lot de victoires.

Astana en est désormais à 19 succès depuis le début de la saison, contre 17 pour Deceuninck. Astana, c’est l’équipe de l’heure.

Je ne me rappelle pas d’avoir vu une équipe pro à pareille fête en début de saison comme les Astana cette saison.

Hier, l’équipe s’est même payée un doublé: victoire de Jakob Fuglsang sur la 5e étape de Tirreno-Adriatico, après avoir terminé 2e des Strade Bianche le week-end dernier, et victoire de Ion Izaguirre dans la dernière étape de Paris-Nice, solo. Fuglsang a remporté plus tôt cette année le Tour d’Andalousie.

Pas mal!

La veille, Alexey Lutsenko avait lui aussi remporté une étape (la 4e) de Tirreno, après avoir remporté le Tour d’Oman plus tôt cette année, et terminé 4e du Het et 7e des Strade.

N’oublions pas Magnus Cort Nielsen, un peu sorti de nulle part cette semaine, qui a remporté la 4e étape de Paris-Nice.

Un autre Izaguirre, Gorka, remportait le Tour de la Provence il y a quelques semaines. Angel Lopez a quant à lui remporté le Tour de Colombie, et Luis Leon Sanchez, en vue sur ce Paris-Nice, a gagné le Tour de Murcie cette saison.

Ouf!

Même Hugo Houle, le Québécois de l’équipe, a été plutôt vu à son avantage sur ce Paris-Nice, frappant même à la porte du top-10 jusqu’à la dernière étape.

Y’a pas à dire, les coureurs de l’équipe ont vraiment la bonne patte ces temps-ci. Tiendront-ils ce régime encore longtemps? Personnellement j’en doute, on arrive sur les grandes Classiques et l’équipe ne présente pas une force de frappe importante sur les courses d’un jour, comme d’autres équipes peuvent l’avoir. On n’a cependant pas encore trop vu les Fraile et Cataldo devant.

Bernal gagne Paris-Nice

Si la victoire n’a pas échappé au Sky, c’est finalement le jeune Colombien de… 22 ans Egan Bernal qui s’est imposé au général de Paris-Nice, résistant le mieux aux deux dernières étapes accidentées. La longue montée du Turini a eu raison de Kwiatlowski samedi.

Je suis d’avis que l’adversaire le plus dangereux de Bernal aura été son compatriote Quintana chez Movistar. Ce dernier a probablement manqué d’équipiers hier sur la dernière étape pour tenter quelque chose contre les Sky, bien représentés dans le final. Quintana termine 2e à 39sec, de quoi nourrir quelques regrets, mais un résultat qui laisse peut-être présager une meilleure saison du Colombien.

Pour Bernal, fait intéressant, plusieurs grands champions cyclistes vainqueurs du Tour ont eux aussi remporté leur premier Paris-Nice, souvent surnommée le « petit » Tour de France. Un bon présage pour Bernal? Il a la classe, ca c’est évident en tout cas.

Paris-Nice: on entre dans le vif du sujet

Après trois étapes qui favorisaient les sprinters, voilà qu’on entre dans le vif du sujet sur cette édition de Paris-Nice, la course au soleil.

Pas que les étapes précédentes ont été ennuyeuses… et il faut remercier le vent pour avoir contrebalancé les effets indésirables des oreillettes. Certains coureurs ont toutefois payé le gros prix de ces bourrasques, en premier Warren Barguil touché lundi aux cervicales. On lui souhaite de retrouver son niveau à temps pour le Tour de France cet été et ca devrait le faire, les blessures étant somme toute moins graves qu’anticipées. Rigoberto Uran et Fabio Aru ont également déjà abandonné. Pour Aru, qu’est ce qui se passe?!

Aujourd’hui, l’étape est longue (212km) et comporte de nombreuses bosses dans les 60 derniers kilomètres, de quoi donner des occasions aux coureurs pour attaquer. Je vois bien un baroudeur comme Philippe Gilbert s’imposer.

Jeudi, ce sera le chrono de 25 bornes, avec une belle patate après 15 km de course. Même si c’est court, on saura qui peut jouer le général au terme de cette étape que les leaders ne pourront pas louper.

Vendredi, sans grand intérêt mais… ce sont les coureurs qui font la course.

Le week-end sera différent, avec samedi l’arrivée en altitude au col de Turini après 15 kms d’ascension à 7% de moyenne. Là, plus question de se cacher. Je vois une belle lutte par exemple entre Romain Bardet, qui a bien manoeuvré sur les trois premières étapes, et Egan Bernal sur qui mise la Sky. Attention également à son coéquipier Kwiatlowski qui a des ambitions grandissantes sur les courses par étape. Ce Paris-Nice pourrait lui donner l’occasion de convaincre tout le monde que ses ambitions sont justifiées.

Dimanche autour de Nice, une étape comme je les aime: courte (110kms), sans un kilomètre de plat, présentant de superbes paysages notamment du côté de La Turbie, la course se jouera probablement là.

Pour le général, je vois une lutte entre ces coureurs qui ont bien manoeuvré jusqu’ici: Romain Bardet, Egan Bernal, Michal Kwiatkowski, Luis Leon Sanchez, Nairo Quintana et Bob Jungels. Tous les autres m’apparaissent déjà trop loin au général, incluant Soler le vainqueur sortant, à plus de 12 minutes. Et sur les premières étapes, on a senti que Romain Bardet, Egan Bernal et Michal Kwiatlowski semblaient bien décidés à batailler pour la gagne, avec Luis Leon Sanchez, un ancien vainqueur de l’épreuve (2009).

Allez, je mise Bardet! Après tout, le dernier vainqueur français de Paris-Nice est… Laurent Jalabert, en 1997. Il est temps!

Strade Bianche: le bilan

Après une semaine de relâche, La Flamme Rouge reprend le service normal avec un retour sur la Strade Bianche.

Comme d’hab, cette course est l’une des plus belles de la saison: des paysages magnifiques, toujours un grand vainqueur, un public enthousiaste et une organisation au point. J’aime!

On s’est régalé samedi en suivant la course.

Le bilan doit reconnaître que les Deceuninck-Quick Step ont été en contrôle, ayant trois coureurs devant (Alaphilippe, Stybar et Lampaert) dans le final de l’épreuve. C’est vraiment l’équipe dominante cette saison sur le World Tour et la profondeur de leur alignement est impressionnant: dans le final de la première étape de Paris-Nice hier, c’est encore eux qui animaient la course avec Philippe Gilbert et Fabio Jacobsen.

Je me pose même quelques questions en voyant un certain Pieter Serry en 13e place de la course toujours pour Deceuninck, ce coureur de 30 ans n’ayant jamais eu de résultats probants jusqu’ici au niveau professionnel. Vraiment, on a l’impression ces temps-ci que chaque coureur de l’équipe belge devient un champion remarqué par sa simple présence dans l’effectif!

Quoi qu’il en soit, Alaphilippe a montré beaucoup de maitrise et de lucidité dans le final en réagissant toujours avec brio aux attaques d’un excellent Jakob Fuglsang qui évolue au sein d’une équipe Astana elle-aussi bien en vue en ce début de saison. Alaphilippe a bien joué ses cartes, étant très patient malgré le retour d’un impressionnant Van Aert, le champion de cyclo-cross qui fait de cette course une spécialité, ayant aussi terminé 3e l’an dernier. D’ailleurs, les qualités développées en cyclo-cross ne semblent pas nuire sur cette course, Alaphilippe et Stybar ayant eu aussi beaucoup pratiqué la discipline plus tôt dans leur carrière.

Lotto-Soudal piégée

C’est l’autre équipe belge Lotto-Soudal qui s’est montrée constamment piégée samedi, avec pourtant les excellents Tiesj Benoot et Tim Wellens présents devant dans le final. On a l’impression que les deux coureurs n’ont pas pu coordonner efficacement leurs actions. Certainement de quoi nourrir bien des regrets, Wellens en particulier qui semblait avoir les meilleures jambes et qui, selon moi, aurait dû couvrir le contre de Van Aert.

Les limites de CCC

On aura aussi remarqué l’isolement de Greg Van Avermaet dans le final de la Strade Bianche: il était tout seul de son équipe dans les derniers kilomètres. Voilà qui augure mal selon moi pour la campagne prochaine des Classiques, la CCC montrant clairement d’importantes limites dans le domaine: le 2e CCC classé est Michael Schar, à plus de neuf minutes!

Thomas déjà bien?

Il faudra aussi remarquer de cette course la 12e place d’un certain Geraint Thomas, champion du Tour de France 2018, et donc déjà plutôt bien en ce début de saison. La Sky a également été vu active sur la 1ere étape de Paris-Nice, notamment le Polonais Michal Kwiatlowski qui pourrait jouer le général avec son équipier Egan Bernal.

Classiques: ca commence ce week-end!!!

On y est enfin: la saison des Classiques! Yé!

Samedi le Omloop Het Nieuwsblad, dimanche Kuurne-Bruxelles-Kuurne.

La 74e édition du Omloop propose samedi 200 bornes à Messieurs les coureurs, entre Gent et Ninove. Au menu, neuf secteurs pavés et 13 monts, dont le dernier, le Bosberg, à 13 kilomètres de l’arrivée. On annonce un temps assez médiocre, avec de la pluie et surtout, beaucoup de vent. La course sera très certainement difficile dans ces conditions, avec des coups de bordure très probables. Le vainqueur sortant, Michael Valgren (Dimension Data), sera au départ, tout comme les ex-vainqueurs Ian Stannard, Greg VanAvermaet et Sep Vanmarcke.

Côté victoire, plusieurs coureurs seront à surveiller de près. Je pense par exemple à Alexey Lutsenko chez Astana, si facile sur le récent Tour d’Oman. La puissante formation Deceuninck sera à surveiller de près car elle court à domicile, et notamment les Sdenek Stybar, en forme, Philippe Gilbert et Yves Lampaerts. Sep Vanmarcke a récemment été en vue et sera le leader de la formation Education First. Greg VanAvermaet, bien sûr. Plusieurs autres spécialistes des Classiques seront présents, pour un plateau que j’estime remarquable: Tiej Benoot, Jens Keukeleire, Olivier Naasen, Dylan Teuns, Jurgen Roelandts, Wout Van Aert, Jens Debusschere, Ian Stannard, Jesper Stuyven, Lars Boom et Nicky Terpstra.

Deux Canadiens au départ samedi matin à Gent, soit Hugo Houle et Antoine Duchesne.

Ca s’annonce très intéressant!

Kuurne-Bruxelles-Kuurne favorise souvent les sprinters et ca paraît dans le choix de l’alignement des diverses équipes. Au menu de Messieurs les coureurs sur cette 71e édition, 206 kilomètres et 13 monts à passer, le dernier étant situé assez près de l’arrivée. À surveiller de près, les sprinters Matteo Trentin, Sonny Colbrelli, Andre Greipel, Nacer Bouhanni et Arnaud Demare. Les favoris de samedi seront aussi à surveiller dimanche.

Trois Canadiens au départ à Kuurne dimanche matin, soit Hugo Houle, Antoine Duchesne et Guillaume Boivin. Ce dernier a une jolie pointe de vitesse, mais difficile de connaître précisément sa condition actuelle.

Suivre ces courses

Les années passent, toujours aussi difficile de suivre en direct les courses cyclistes européennes depuis l’Amérique du Nord.

Une belle option demeure un abonnement payant sur un site de retransmission live sur Internet, comme Flobikes. Sinon, il faudra voir ce que d’autres sites comme Steephill ou Cyclingfans proposeront. Ca marche parfois bien, parfois c’est la galère aussi.

Si vous avez des tuyaux, n’hésitez pas à les partager sur ce site!

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