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De retour!

Après deux grosses semaines de silence, La Flamme Rouge reprend le service normal à partir de maintenant, avec la couverture du Tour de France.

Ne voulant pas être le héros de mes propres aventures, je resterai discret sur mon récent voyage en France et ma participation aux cyclosportives L’Alsacienne et La Marmotte. Je ne suis pas un champion cycliste.

Je dirai simplement que les dix derniers mois ont été les plus difficiles de ma vie et que, dans ce contexte, mes récents résultats sur ces deux belles épreuves cyclistes aident beaucoup dans ma reconstruction.

Merci à tous ceux qui sont venus spontanément me trouver pour me dire un petit mot en reconnaissant mon maillot La Flamme Rouge, que ce soit sur L’Alsacienne ou la Marmotte. Ca me fait toujours grand plaisir! Je pense notamment à cette équipe de Lyon, et nos brefs échanges sur la ligne de départ de la Marmotte dimanche matin dernier. Ou de ce cycliste à l’arrivée de l’Alsacienne venu me trouver et qui lira assurément ces lignes.

Un merci tout spécial également à Pascal et Serge, qui sauront pourquoi. Ainsi qu’à Paolo Marinoni et Ugo Lapierre, qui m’ont permis d’évoluer sur un nouveau vélo exceptionnel: pas un seul cycliste n’a pu rester avec moi en descente sur les deux épreuves. Et je garderai sous silence mon « top speed » atteint dans la descente du Galibier… sauf avec Paolo et Ugo!

Le Tour: aujourd’hui, la Planche des Belles Filles

On entre enfin dans le vif du sujet sur le Tour de France, après un départ certes intéressant, mais sans grand impact pour le général. La seule surprise jusqu’ici selon moi a été le débours de Romain Bardet et son équipe AG2R – La Mondiale sur le chrono par équipe, un exercice probablement trop négligé de leur côté. Résultat, Bardet se retrouve déjà à environ une minute des autres grands favoris, une valise.

Ne manquez pas l’étape d’aujourd’hui vers la Planche des Belles Filles: si on n’y gagnera pas le Tour, certains coureurs le perdront, c’est certain.

On attaque d’abord par le Grand Ballon, via son côté le plus facile. Mais c’est long. Idem pour le Ballon d’Alsace. Ces deux ascensions feront en sorte d’éliminer les sprinters et autres équipiers; le gruppetto se formera tôt!

Le final est dur, ce col des Chevrères étant vraiment difficile dans ses derniers deux kilomètres, pour l’avoir escaladé le 24 juin dernier (photos ci-bas de cette reconnaissance). Une petite route sans rendement, dans la forêt, une pente à 10-11% avec des passages plus pentus, bref un tremplin parfait pour un coureur voulant remporter l’étape et sans grand danger pour le général (Barguil? Dan Martin?).

L’ascension de la Planche des Belles Filles n’est pas très difficile, mais suffisante pour créer une sélection. La dernière rampe de 200m est à 22%, mais ce n’est pas long. Le Tour doit monter plus haut cette année après l’arrivée traditionnelle, mais les travaux n’étaient curieusement pas amorcés il y a deux semaines quand j’y suis passé. Wait and see…

Pour moi, un coureur, un seul, à surveiller: Thibault Pinot. L’enfant du pays. Tout le monde l’attend là.

S’il bénéficie d’un bon de sortie auprès d’Uran, le Canadien Mike Woods y trouvera une étape parfaitement taillée pour ses qualités de grimpeur redoutable sur des fortes pentes.

Je vois bien également un Valverde, le final pentu rappelant parfois celui de la Flèche Wallonne…

Radio Bidon

J’ai participé durant mon séjour en France à deux émissions de Radio Bidon, ce sympathique podcast réalisé par David et Charles. C’est ici.

Fuglsang peut-il gagner le Tour?

Victoire convaincante de Jakob Fuglsang hier sur le Critérium du Dauphiné Libéré, après avoir pris ses responsabilités dans l’ascension finale samedi vers Les Sept Laux Pipay, lors d’une étape remportée par Wout Poels sous une météo apocalyptique puisque des trombes d’eau tombaient sur les coureurs.

J’aime bien Jakob Fuglsang car ce n’est pas un coureur attentiste: il prend toujours ses responsabilités de leader à un moment donné, il assume et paye de sa personne.

La plupart du temps, il court également pour gagner, et rien d’autre.

Fuglsang est l’auteur d’une grande saison cette année, ayant été le principal rival de Julian Alaphilippe sur bon nombre de Classiques du début de saison: 2e des Strade Bianche, 2e de la Flèche Wallonne, 3e de l’Amstel, 3e de Tirreno-Adriatico, 4e du Tour du Pays Basque et vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, excusez-un-peu.

Du coup, LA question: Fuglsang peut-il gagner le Tour?

Il a de sacrés atouts: il vient de prouver qu’il peut très bien grimper, il a du punch, de l’expérience et une sacré belle équipe à ses côtés pour l’épauler, même en montagne avec notamment Lutsenko, Izagirre et Cort Nielsen.

La petite faiblesse est peut-être du côté du chrono, bien qu’il a terminé 9e du chrono du Dauphiné, à un peu plus d’une minute du vainqueur Wout Van Aert.

Mature, plutôt bon tactiquement, plutôt calme, je trouve personnellement que Fuglsang a de bien beaux atouts pour une victoire sur le Tour. Il faudra le surveiller de près en juillet prochain selon moi.

Évidemment, l’équipe à battre sera Ineos, avec Thomas qui monte actuellement en puissance du côté du Tour de Suisse, et son armada (Kwiatkowski, Poels, Bernal, et j’en passe!). Mais Astana a également une bien belle équipe, ayant été dominante au printemps.

Bref, je suis d’avis que Jakob Fuglsang est un coureur qui peut prétendre à beaucoup plus sur le prochain Tour de France et ca, c’est plutôt bien pour rendre la course intéressante. Geraint Thomas n’aura peut-être pas qu’à se méfier des Movistar et de quelques autres coureurs, mais aussi des maillots bleu ciel!

Des Yates qui décoivent

Je sais pas vous, mais je trouve que les frères Yates déçoivent beaucoup ces temps-ci. Souvent présentés comme des forces en puissance voire des favoris, chaque fois ils ne tiennent pas la distance… Simon s’est loupé sur le dernier Giro après avoir fait figure d’épouvantail, et Adam qui abandonne hier sur la dernière étape du Dauphiné, apparemment malade. Mouais…

Evenepoel, Acte 1.

Le jeune prodige belge de 19 ans vient de remporter le Tour de Belgique, sa première grande victoire chez les pros, à 19 ans. En attendant beaucoup d’autres, bien sûr. Quel talent!  Et il a gagné en assurant sa victoire lors de la 2e étape, qu’il a gagné solo, plus de 40 secondes devant tous les autres. Phénoménal. Je suis impressionné.

Critérium du Dauphiné: la répétition avant le Tour

La 71e édition du Critérium du Dauphiné Libéré démarre ce dimanche du côté d’Aurillac.

C’est toujours un rendez-vous important car à un mois du départ du Tour de France, c’est l’occasion pour beaucoup de coureurs d’effectuer un vrai test en course afin d’en savoir un peu plus sur leur condition.

Cette année, le Dauphiné présente trois belles étapes de montagne, les trois dernières. Celle vers St-Michel de Maurienne vendredi prochain compte pas moins de 229kms et le col de Beaune dans les tous derniers kilomètres, de quoi faire un bon test autant dans l’ascension que dans la descente rapide juste après vers l’arrivée.

Les deux autres étapes de montagne, samedi et dimanche prochain, seront plus courtes, et donc potentiellement nerveuses, les coureurs étant plus enclin à se lancer dans des grandes manoeuvres dans ces conditions.

Un contre-la-montre a été placé le jeudi, en milieu d’épreuve, sur une distance de 26 kilomètres. En fait, ce chrono est très similaire (et c’est fait exprès) au chrono qui aura lieu à Pau durant le Tour. Test grandeur nature donc pour les coureurs.

Les favoris

Très beau plateau, avec plusieurs coureurs de premier plan qui viennent se tester.

En premier lieu Chris Froome chez Ineos, qu’on n’a pas vu en compétition depuis un petit moment. Il voudra se tester sur le chrono c’est certain, et lors des deux dernières étapes de montagne. Il débarque avec ses équipiers Kwiatkowski, Poels, Moscon, Kyrienka, tous présentis pour le prochain Tour. Ineos a par ailleurs décidé d’envoyer Geraint Thomas sur le Tour de Suisse, question d’éviter les tensions entre Froome et lui à encore quatre semaines du Tour. Il sera toujours temps de se tirer la bourre entre équipiers!

Les français Thibault Pinot, Romain Bardet et Warren Barguil ensuite: ca sera intéressant de voir où ils en sont, en particulier Barguil qui a connu quelques difficultés l’an dernier si on compare avec sa belle saison 2017. Saura-t-il retrouver ses jambes de grimpeur?

Le petit grimpeur de poche David Gaudu pour Groupama-FDJ est également présent. Attention à lui, il pourrait être l’une des révélations de ce Dauphiné.

L’enfant terrible du cyclisme français sera également présent, Nacer Bouhanni pour les deux étapes de sprint. À suivre! Avec lui, c’est tout ou rien. Souvent rien… Il trouvera sur son chemin d’autres sprinters bien sûr, en premier lieu Sony Colbrelli.

On a également Tom Dumoulin qui débarque, après son malheureux abandon en début de Giro. Il tentera de se relancer en prévision du Tour.

Richie Porte chez Trek visera quant à lui de retrouver le premier plan, après une saison assez décevante jusqu’ici. Il pourrait avoir pas mal de fraicheur physique.

Le test grandeur nature sera très important pour Nairo Quintana chez Movistar, question d’ancrer comme il faut son leadership dans l’équipe en vue du Tour. Valverde et Landa sont toujours là dans l’équipe pour maintenir la pression.

Le numéro un mondial Julian Alaphilippe prend aussi le départ, probablement pour s’affuter et peut-être retrouver ses jambes de grimpeur qui lui ont servi à ramener l’an dernier le maillot à poids à Paris en juillet.

Chez Astana, on a aussi Jakob Fuglsang, qui a connu un vraiment très bon début de saison. Où s’arrêtera-t-il? Il pourra notamment compter sur le Québécois Hugo Houle, cette fois-ci présenti pour faire partie de l’équipe du Tour. Houle revient de deux semaines d’entrainement à Tenerife, sera aussi intéressant de voir où il en est, notamment sur le chrono du jeudi.

Autre Canadien au départ, Mike Woods chez Education First. Ca, c’est vraiment intéressant, car Woods devrait assumer le co-leadership de l’équipe sur le prochain Tour de France, avec Rigoberto Uran. Alberto Bettiol, lui aussi auteur d’un sacré beau début de saison, sera également présent pour épauler Woods en montagne.

Bref, je pense qu’on tirera beaucoup d’informations intéressantes en vue du Tour durant ce Dauphiné, informations cruciales même car ce prochain Tour s’annonce sur le papier du moins très ouvert.

Le GP cycliste de Gatineau en webdiffusion

C’est le GP cycliste de Gatineau, ca commence aujourd’hui avec la course sur route à 17h30, et ca sera webdiffusé ici, une première. Excellente initiative!

Le Dauphiné next!

En attendant demain et le preview du Dauphiné…

Giro: la victoire d’un collectif

À la surprise générale, l’Équatorien Richard Carapaz, 26 ans, a remporté hier le Tour d’Italie.

Pour moi, c’est avant tout la victoire d’un collectif, celui de la Movistar qui a complètement contrôlé la course dans les étapes clé en haute montagne, notamment sur le Mortirolo, le Menghen ou encore le Croce d’Aune dans la dernière semaine.

J’ai regardé toutes ces étapes attentivement, ils étaient parfois cinq Movistar aux avant-postes, imprimant le tempo ou allant chercher au train tous ceux qui tentaient de s’échapper, Nibali compris. Les Landa, Amador, Pedrero et Rojas, en particulier, ont su abattre un travail colossal pour Carapaz, et je dois avouer que j’ai pris du plaisir à voir l’équipe espagnole aussi cohérente.

À côté de ca, vous avez l’antithèse: Primoz Roglic complètement seul dans les phases cruciales de course, sans aucun équipier pour l’aider en montagne. Il a souvent eu à réagir en solitaire, et au niveau professionnel, ca ne pardonne pas. S’il a assurément baissé de régime en dernière semaine, je pense que la défaillance de son équipe lui a coûté très cher sur ce Giro.

Nibali s’est bien battu en dernière semaine, souvent flanqué de Caruso. Mais devant l’armada Movistar, c’était trop peu. Nibali a également usé de tactique, préférant parfois rouler avec les Movistar pour éloigner d’autres rivaux comme Roglic ou Angel Lopez. Il faut parfois choisir ses batailles… mais Nibali a assurément roulé pour préserver sa 2e place plutôt que pour gagner ce Giro…

Mine de rien tout de même, Nibali est un sacré coureur: sa 2e place sur ce Giro est son… 11e podium sur un grand tour, soit l’égal de Chris Froome, seul autre coureur en activité avec un tel palmarès. Le recordman de podiums sur un grand tour est Jacques Anquetil, avec 13, suivi de Gimondi et Hinault (12) puis Merckx (11). Le Requin de Messine se tourne maintenant sur le Tour de France, son prochain grand objectif… et je suis prêt à parier qu’il pourrait y briller.

Pour le reste, Richard Carapaz devient le 3e vainqueur sud-américain d’un grand tour cycliste, après Luis Herrera dans les années 1980 ainsi que Nairo Quintana plus récemment. Voilà qui confirme que ce cyclisme sud-américain présente actuellement une génération exceptionnelle de coureurs, mais parfois entachée de scandales de dopage. Wait and see.

Valentin Madouas, la révélation

Je me suis par ailleurs passionné pour le jeune coureur français Valentin Madouas, 22 ans, qui termine 13e de son premier grand tour, excusez-un-peu. Fils de Laurent Madouas, coureur pro dans les années 1990, et passé pro en 2018, 8e de l’Amstel plus tôt cette saison, j’ai été très impressionné de le voir échappé dans le final samedi de la dernière grosse étape de montagne. Il ose, il a un sacré moteur, Marc Madiot et Groupama tiennent là un coureur d’avenir, cela me parait évident. De quoi épauler efficacement Thibault Pinot en montagne. Mine de rien, le collectif de Groupama-FDJ tient de plus en plus la route, et ca devient une bien belle équipe, capable de briller sur plusieurs fronts durant la saison.

La même chose pourrait être dit du coureur italien Giulio Ciccone qui ramène le maillot de meilleur grimpeur à l’arrivée de ce Giro, avec une belle victoire d’étape en prime du côté de Ponte di Legno, après avoir passé le Mortirolo en tête. Il sera intéressant de suivre la progression de ce jeune coureur dans les prochaines années.

Les déceptions

Outre Primoz Roglic, abandonné de ses forces et par son équipe en dernière semaine, l’anglais Simon Yates a également déçu selon moi, ne terminant « que » 8e de ce Giro, en nette baisse dans les dernières étapes.

Dans une moindre mesure, Rafal Majka a également déçu, ne parvenant pas à décrocher une victoire d’étape en montagne, ce qui aurait sauvé son Giro. Il termine 6e, certes une place respectable, mais que tout le monde aura très vite oublié.

Les autres sont à leur place selon moi.

La suite

On entre dans la préparation finale en vue du Tour de France. Pour plusieurs, ce sera bientôt le Dauphiné-Libéré à partir de dimanche prochain. Pour d’autres, ce sera le Tour de Suisse, quelques jours plus tard. Enfin, quelques uns peaufineront leur préparation sur la Route du Sud, aujourd’hui appelée la Route d’Occitanie, entre les 20 et 23 juin prochain. Avant bien sûr les Championnats nationaux, le 30 juin prochain.

Carapaz craquera où?

Pour certains, l’étape d’hier du Giro sur le Mortirolo n’aura pas concrétisé toutes les attentes, n’ayant pas chamboulé le classement général.

C’est que la Movistar s’est montré particulièrement coriace, Carapaz en tête mais aussi Landa. Avec les Astana et les Barhain, ils se sont de toute évidence ligués pour éliminer un seul adversaire, Primoz Roglic, décramponé sur les pentes terribles du Mortirolo.

Du coup, l’étape aura servi à ca: éloigner la menace Roglic.

On s’expliquera plus tard entre Nibali et Carapaz. Ce dernier semble rudement solide en montagne, et Nibali aura fort à faire pour le distancer. Les descentes, peut-être? Il y en a quelques unes de belles dans l’étape de samedi prochain…

Roglic: Giro perdu?

Primoz Roglic a-t-il perdu hier le Giro? Il pointe désormais à la 3e place, à un peu plus de deux minutes du maillot rose.

C’est limite, très limite bien évidemment si on considère le court chrono – 15 bornes environ – lors de la dernière étape. Roglic ne peut plus se permettre de perdre davantage de temps. Et même s’il n’en perdait plus, refaire plus de deux minutes sur Carapaz en 15 bornes sera un sacré défi. La 2e marche du podium est jouable bien entendu, mais la première?

La balle est donc dans le camp Carapaz. S’il devait tenir, ca serait tout un exploit de remporter ainsi ce Giro, à 25 ans.

Attention à l’étape d’aujourd’hui avec une arrivée compliquée après plusieurs kilomètres d’ascension. On peut facilement perdre une poignée de secondes dans les deux derniers kms.

Landa le joker?

Je dois dire que Landa m’a impressionné hier, semblant très à l’aise dans le final de l’étape. Sa condition est très certainement ascendante, et il sera un atout de taille pour Carapaz. Si ce dernier devait sombrer, attention à Landa qui, dans un grand jour, est capable de renverser l’épreuve sur une seule étape.

Giro: le vif du sujet

Après quelques jours de perturbations, La Flamme Rouge reprend son service normal avec le Giro.

On reprend la course aujourd’hui pour le dernier droit, et cette dernière semaine s’annonce redoutable. La météo, annoncée difficile (pluie, froid et vent) notamment aujourd’hui sur le Mortirolo, ajoutera à la difficulté de cette dernière semaine où des défaillances sévères ne sont pas à exclure. Spectacle garanti!

C’est une étape amputée du Gavia que l’on a aujourd’hui, ce dernier grand col étant impraticable étant donné les hauteurs de neige encore là-haut, et qui engendrent des risques d’avalanche non négligeables. La haute montagne, c’est aussi ça.

Du coup, l’étape est un peu moins difficile, mais les coureurs aborderont quand même le Mortirolo avec 136 kms dans les pattes. Aie. Ceux dont je suis qui ont déjà hissé leur carcasse en haut de ce col d’enfer apprécieront!

Mercredi, arrivée en altitude sur Antholz. Vendredi une autre arrivée en altitude, samedi l’autre étape-reine vers le Croce d’Aune via notamment le Passo Menghen, et dimanche le dernier chrono. Ouf.

Pour la gagne, c’est très serré et rien n’est encore joué. Ils sont trois à raisonnablement se disputer la victoire: Carapaz, Nibali et Roglic bien sûr. Ce vieux briscard de Nibali me semble bien menaçant, et il a l’expérience des troisièmes semaines sur les grands tours. On a vu Roglic isolé par moment sur les dernières étapes, son équipe saura-t-elle lui offrir le soutien dont il aura besoin? Et ce Carapaz, 25 ans, et qui en est à son 2e grand tour en carrière après le Giro 2018, que nous réserve-t-il? Il est l’inconnu du groupe, bien que sur papier, je ne crois pas qu’il puisse tenir la distance.

Reste enfin ce Landa, qui pointe en 5e place à 3min15. Capable de coups d’éclat, il n’y a rien à son épreuve s’il est en grande condition, et pourra se servir de la course d’équipe pour prendre des initiatives devant Carapaz.

Je mise personnellement sur Nibali. Ses talents de descendeurs, notamment demain sous la flotte dans la descente du Mortirolo vers Mono, pourraient bien le servir. Il devra toutefois distancer Roglic d’au moins une minute au général s’il veut lui résister dans le dernier chrono, à l’avantage de ce dernier.

Bref, un Giro encore bien ouvert, avec encore beaucoup de rebondissements potentiels. Ca sera très intéressant. Le beau temps est prévu de retour pour jeudi.

La passion du Giro!

Wow! Y’a pas à dire, vous êtes nombreux à vous passionner, comme moi, pour le Giro: 55 commentaires laissés suite à mon aperçu du Giro 2019 publié vendredi dernier!

Merci à tous de vos commentaires, toujours aussi passionnant que de vous lire.

Et c’est tout une première étape que nous avons eu samedi dernier, un condensé du classement général final très probablement: 1) Roglic 2) Yates 3) Nibali 4) Lopez 5) Dumoulin. Difficile de faire mieux!

Un absent cependant de ce top-5 des favoris: Mikel Landa, seulement 36e de l’étape à plus d’une minute. Une grosse déception pour lui très certainement.

Deux surprises peut-être: Tao Geoghegan, 7e à 35sec, et Bauke Mollema juste derrière. Ces coureurs auront désormais la confiance de leur équipe respective.

Mais il est clair aujourd’hui que Roglic est l’homme à battre de ce Giro. LA question: pourra-t-il, voudra-t-il garder le maillot rose toute la course? Porter le maillot rose du premier au dernier jour serait tout un exploit, peu vu de nos jours dans le cyclisme moderne.

Personnellement, je pense qu’il peut le faire. Voudra-t-il, c’est une autre histoire. Son équipe et lui irons certainement avec les circonstances de course: si un autre coureur peu menaçant pour le général pouvait le porter et son équipe le défendre quelques jours, devenant des alliés, pourquoi pas?

Pour le général, le prochain test surviendra probablement lors de la 6e étape vers San Giovanni Rotondo: une étape piégeuse, où le travail d’équipe sera capital. 238 kms dans la journée, quand même… jamais facile.

Quoi qu’il en soit, c’est un Giro passionnant qui s’annonce, car très ouvert. Nibali a bien fait samedi, il voudra faire parler de lui, tout comme Dumoulin, vainqueur du général il y a deux ans. Tout ce joli monde ne restera pas les bras croisés, et la pression moindre que sur le Tour donne généralement une course plus intéressante.

Boivin par terre

Je souhaite bon courage à Guillaume Boivin pour la suite de ce Giro: le coureur québécois a chuté à 63kms de l’arrivée et n’est donc plus dans les meilleures dispositions pour la suite. C’est trop de malchance, chuter ainsi dès l’étape no2, alors que Guillaume a connu son lot d’ennuis ces dernières années… Bon courage champ!

Pure Italian Cycling!!!

Votre Giro 2019

On y est, le premier grand tour de la saison 2019, le Giro.

Ca débute demain par un prologue du côté de Bologne, un prologue pas tout à fait conventionnel d’ailleurs, 8km avec une belle ascension dans les deux derniers kilomètres. Sur ce genre de parcours, deux solutions pour la gagne: ou bien c’est un rouleur qui passe bien les bosses comme Tom Dumoulin, ou bien c’est un homme en forme comme Primoz Roglic. Victor Campanaerts? Je n’y crois pas.

Comment regarder le Giro depuis le Canada? 

Pas simple cette année, la chaine télé RDS ne retransmettant pas la course. Il faudra se tourner vers des sites payants comme Fubo.tv ou Flobikes. Sinon, il faudra se fier à des sites qui proposent des livestream comme Steephill, Cyclingfans ou Tiz.Cycling.Live qui marchait bien sur la récente période des Classiques d’avril.

Les Canadiens

Un seul en course, Guillaume Boivin pour Israel Academy. Boivin est en bonne condition cette année, et je pense qu’il aura la confiance de son équipe. Plusieurs étapes au final compliqué pourraient lui convenir je pense, alors il faut y croire. Let’s go Guillaume!!!!

Education First a annoncé il y a quelques jours que Mike Woods ne serait finalement pas au départ, alors qu’on l’annonçait sur la course en décembre et janvier dernier. Changement de stratégie? Assurément oui. On veut probablement avoir Woods sur le prochain Tour de France aux côtés de Rigoberto Uran, question de ne pas se louper. Deux leaders sur une telle course valent mieux qu’un seul.

Le parcours de ce Giro

Pour moi, un parcours difficile, montagneux, avec notamment trois chronos (le prologue à Bologne, le deuxième vers San Marino lors de la 9e étape et le dernier le jour de l’arrivée à Vérone lors de la 21e étape) compliqués, chaque fois présentant de la pente. Ce genre de chrono est toujours difficile à négocier, tu dois garder du jus pour la bosse tout en ne perdant pas de temps sur les portions plus roulantes.

L’étape-reine? La 16e assurément entre Lovere et Ponte di Legno, 226 kilomètres excusez-un-peu, par delà les cols de la Presolana, du Gavia et du Mortirolo. La grande lessive! et on abordera le redoutable Mortirolo au km 186 de l’étape, putain, ca va faire très, très mal. Spectacle garanti, vous ne voulez pas manquer ca, sous aucun prétexte. Le Mortirolo les amis, pour l’avoir refait l’an dernier lors de la cyclo Gavia&Mortirolo, ce n’est pas une partie de plaisir…

Sinon, il y a quelques autres belles étapes à surveiller.

La 6e étape d’abord, avec une ascension dans le final vers San Giovanni Rotondo. Le style d’arrivée piégeuse, que les leaders qui jouent le général appréhendent, surtout après quelques étapes passées sur de gros braquets.

La 13e étape bien sûr, avec son arrivée en altitude à Ceresole Reale, au terme d’une ascension d’au moins 20 bornes et une longue approche en faux plat.

La 14e étape entre Saint-Vincent et Courmayeur sera également très excitante, seulement 131 kms mais pas un mètre de plat, 4 cols à franchir dont le premier après seulement… 13 kms de course! De quoi lancer les hostilités très tôt, et donner envie aux coureurs qui n’ont qu’une distance modeste à parcourir durant l’étape.

Les 17e et 19e étape présentent également une arrivée en altitude, la première à Anterselva, l’autre à San Martino. Chaque fois des étapes pas très longues, mais avec un final difficile à négocier.

La dernière grande étape sera la 20e, 193 kms entre Feltre et le fameux Croce d’Aune, zéro plat, un passage à plus de 2400m d’altitude sur le Manghen, de quoi décanter la course sur des organismes déjà bien fatigués. Si le maillot rose n’est pas encore bien accroché, ce sera passionnant.

Bref, un bien beau Giro qui devrait commencer assez peinard pour les grands leaders avec quelques étapes de « mise en jambes » dévolues aux sprinters en première semaine, avant d’attaquer les choses sérieuses avec le deuxième chrono. À partir de là, faudra répondre présent quasiment tous les jours.

Les favoris

Pour moi, deux noms: Primoz Roglic et Tom Dumoulin.

Primoz Roglic parce que c’est l’homme en forme et que ses capacités semblent monstrueuses. Le Tour de Romandie est là pour nous montrer que l’homme n’entend pas lésiner.

Tom Dumoulin, parce que ce parcours lui convient bien, surtout les chronos où il pourrait faire la différence. Roglic demeure toutefois un sacré client. Pour battre Roglic, c’est en 3e semaine que Dumoulin devra être bon.

Derrière, quelques autres coureurs peuvent rêver de s’imposer: Vicenzo Nibali, qui présente l’expérience des grands tours difficiles, Simon Yates, ainsi que deux espagnols, Mikel Landa et Miguel Angel Lopez. Ces deux derniers ne présentent toutefois pas de vraies garanties sur leur état actuel de forme.

À part ces six coureurs, oubliez ca pour le général!

Personnellement, je mise Dumoulin.

Retour sur LBL

Très belle course dimanche dernier dans des conditions météo difficile, pluie et froid qui ont considérablement durcis la course.

Dans ces conditions, on savait que seul un homme en forme pourrait s’imposer. Malgré cela, la course a été très ouverte jusqu’à la Roche-aux-Faucons, presque trop parce que le traditionnel juge de paix, la côte de la Redoute, a été escamotée, petite déception pour moi à ce niveau. Aucun démarrage, juste du tempo jusqu’en haut pour les favoris qui, visiblement, souffraient déjà depuis plusieurs heures à cause de la météo.

On a cru longtemps que les Deceuninck avaient la course bien en main grâce à Vakoc et Mas surtout, emmenant Alaphilippe dans un fauteuil.

Mais comme aux Mondiaux l’an dernier, Alaphilippe a plié d’un coup, dans le final, ne pouvant suivre Woods puis Fuglsang.

Ce dernier a peu de temps après sorti Formolo et Woods au train pour filer jusqu’à l’arrivée, tenant ainsi sa revanche sur Alaphilippe et concluant ce printemps d’une bien belle manière je trouve.

Un costaud, ce Fuglsang! Comme d’ailleurs toute son équipe Astana, qui a atomisé sévère depuis le début de la saison. Surprenant parfois.

Les enseignements de LBL

D’abord Mike Woods, excellent 5e et qui vient nous rassurer sur sa condition. Normalement, il devrait être un coureur protégé sinon le leader d’EF sur le prochain Giro, de quoi l’aborder avec confiance et viser peut-être un podium.

Ensuite Vicenzo Nibali, 8e dimanche et qui a retrouvé de sa superbe à une semaine du départ du Giro, dont il sera l’un des favoris. Si sa condition est ascendante comme je le pense, il sera redoutable en dernière semaine de l’épreuve.

Également les bonnes surprises de la FDJ avec le petit grimpeur David Gaudu, 6e de la Doyenne. En l’absence sur ces épreuves ardennaises de Thibault Pinot, l’effectif FDJ a sorti de belles cartes récemment, avec également Rudy Mollard et Valentin Madouas qui se sont montrés ces trois dernières semaines. De quoi donner confiance à Marc Madiot pour l’avenir de son équipe sur les grandes classiques du printemps.

Enfin Mikel Landa, 7e dimanche. Le coureur Movistar, souvent inconstant, est annoncé leader de la formation sur le Giro également. Ca va être intéressant car lui, il peut tout faire: rouler, grimper, puncher.

Les déceptions

Les AG2R – La Mondiale. Leur leader Bardet est 21e, premier coureur de l’équipe à la ligne.

Les Sky, qui pouvaient espérer plus avec Kwiatkowski et Poels. La Sky cette saison, c’est jusqu’ici assez moyen je trouve, en tout cas pour le plus gros budget du WorldTour, les résultats sont plutôt minces. Mais attendons, les courses par étapes ne démarrent que maintenant.

Team Sunweb, Matthews et Dumoulin qui ratent leur final.

On enchaine donc avec le Tour de Romandie (prologue aujourd’hui), une épreuve que j’ai toujours affectionné tout particulièrement, la Suisse étant si belle et propice à la pratique du sport cycliste. Et avec le Giro qui pointe son nez, on va encore se régaler!

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