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Petit tour du Tour

Comme prévu hier, c’est surtout la course au maillot vert qui aura été l’intérêt de cette 10e étape. On pourrait dire que pour une fois depuis plusieurs années, cette course est intéressante car Peter Sagan a de la concurrence en Sam Bennett, qui lui a repris le maillot.

Cette histoire là n’est pas finie et connaissant Sagan, ça va venir le chercher à un moment! Moins bon grimpeur, Bennett ne doit pas se louper demain (un sprint intermédiaire et l’arrivée) et jeudi (un sprint intermédiaire) pour marquer un maximum de points avant de retrouver des terrains plus accidentés ou l’avantage repassera du côté de Sagan.

Par ailleurs hier, en l’absence d’un vent digne de ce nom, ce sont plutôt les chutes causés par les aménagements routiers qui ont animé l’étape, avec comme principales victimes des coureurs comme Guillaume Martin ou Tadej Pogacar, heureusement sans conséquence fâcheuse. Pogacar a toutefois probablement perdu Davide Formolo à titre d’équipier pour la suite, touché plus sérieusement.

Ces aménagements routiers deviennent un vrai problème pour les courses cyclistes, les ronds-points, vibreurs, dos d’âne, panneaux de signalisation, déviations, ralentisseurs s’étant multipliés depuis 15-20 ans, tellement que même pour les automobilistes certaines zones sont bluffantes.

Solution? Pas sûr d’en avoir à proposer!

Entretemps, petit tour des nouvelles gravitant autour du Tour:

  1. Et si le Tour se jouait sur les bonifs? C’est en tout cas la carte que joue Roglic, les écarts demeurant très serrés pour le moment. Espérons plus de mouvements parmi les favoris sur les étapes no 13 (Puy-Mary), 15 (Grand Colombier), 16 (Villard-de-Lans), 17 (Méribel) et 18 (La Roche sur Foron). Le dernier chrono de la Planche des Belles Filles créera forcément des écarts.
  2. Le directeur du Tour positif, ça fait désordre… mais c’était à la Covid-19. Du coup le premier ministre français Jean Castex, présent ce week-end avec Christian Prudhomme dans la voiture de direction de course, s’est également placé en quarantaine préventive.
  3. Les larmes et les émotions de Sam Bennett à l’arrivée hier, où il signait sa première victoire d’étape sur le Tour. Et c’est bien correct des larmes.
  4. Pas correct, c’est la caricature d’Espé publiée le week-end dernier dans L’Humanité, accompagnant un éditorial d’Antoine Vayer. La caricature représentait Marion Rousse en tenue plus que légère interviewant sur un lit Julian Alaphilippe. On en est encore là, en 2020?
  5. Mike Woods, qui n’est pas sur ce Tour de France, sera le leader de l’équipe canadienne des prochains Mondiaux sur route qui se dérouleront à Imola, et non en Suisse comme initialement prévu. Woods sera épaulé par Houle, Boivin et Cataford, ce dernier ayant aussi été retenu pour le chrono, avec Houle bien sûr. Même si on annonce un parcours un peu moins dur que celui qui était prévu en Suisse, ce sera l’occasion pour Woods d’un beau pied de nez à Jonathan Vaughters!
  6. Grâce à Matos Vélo, le nouveau Canyon Aeroad 2021 lui aussi très intégré au niveau des composantes. C’est dans l’air du temps.

Tour: les questions qui fâchent

Drôle d’époque.

L’ère post-Armstrong est bien spéciale: le public n’est plus dupe. Trop floué par l’Américain et son système US Postal qui carburait on sait aujourd’hui comment.

Son « I’m sorry you can’t dream big » lancé sur les Champs Élysées a laissé des traces.

Et depuis 24 mois, deux cyclismes à la fête, et notamment sur ce Tour de France: le cyclisme colombien et le cyclisme slovène.

À la lumière des faits récents, on peut raisonnablement se poser des questions sur ces deux cyclismes oui, je suis d’accord avec plusieurs lecteurs de ce site qui ont laissé des commentaires récents à ce sujet.

La génération colombienne n’est plus à présenter, ce pays ayant multiplié les champions cyclistes depuis quelques années. Comme par hasard, le cyclisme colombien et sud-américain a fait l’objet de nombreux scandales de dopage depuis quelques années. On s’entraine certes sur des hauts plateaux du côté de Bogota et Medellin, mais y’a probablement pas que.

Côté Slovénie, rappelons qu’outre Primoz Roglic et Tadej Pogacar, ce cyclisme présente aussi des coureurs comme Simon Spilak, Grega Bole et surtout Matej Mohoric, lui aussi ayant connu certains succès récents. Et avant eux, on pense évidemment à Janez Brajkovic, suspendu pour dopage depuis. Pas mal de très bons coureurs pour un pays d’à peine deux millions d’habitants!

Et là encore, méchant timing: plusieurs affaires de dopage, et notamment des slovènes impliqués dans la tristement célèbre et récente Affaire Anderlass. Au total, 8 des 19 coureurs slovènes en World Tour depuis 10 ans ont été touchés par une histoire de dopage, soit 42%.

Puis il y a des acteurs du milieu cycliste un peu louches comme Borut Bozic, encore l’an dernier directeur sportif chez Bahrain-Merida après une carrière de coureur pro.

On pense aussi à ce Milan Erzen, slovène lui aussi et patron de la Bahrain-Merida, impliqué lui aussi dans Anderlass. L’UCI avait à l’oeil les activités de cet individu depuis 2015 apparemment, pour plusieurs affaires. Erzen est souvent présenté comme le Dave Brailsford du cyclisme slovène, un homme qui a des ramifications partout. Low profile, on en sait peu sur lui, et notamment sur ses activités actuelles. Il serait aussi très impliqué dans le milieu des courses de chevaux et de chameaux, avec des relations étroites avec les pays du Golfe.

On ne peut pas aller plus loin, on ne peut pas établir de liens, mais le timing est de nouveau tristement suspect.

On se rabat sur le fait qu’un Egan Bernal ou un Tadej Pogacar n’ont jamais échoué de tests anti-dopage jusqu’ici.

Dans toute sa carrière, Lance Armstrong non plus.

Tour: ce qu’on sait, et ce qu’on ne sait pas

Première journée de repos aujourd’hui sur le Tour de France, le temps de faire un premier bilan de ce qu’on sait désormais, et de ce qu’on ne sait (toujours) pas.

On peut dire qu’on est déjà pratiquement à mi-épreuve, surtout considérant les trois prochaines étapes promises aux sprinters. Ça ne devrait pas trop bouger parmi les 10 premiers du général.

Ce qu’on sait

Deux coureurs au dessus du lot, les deux slovènes: Primoz Roglic et Tadej Pogacar. Le premier n’est pas une surprise; le deuxième un peu plus, surtout à ce niveau; il a même établi le record d’ascension du col de Peyresourde samedi dernier, un record datant de la belle époque… (2003).

Pour Roglic, tous les voyants sont au vert. Grande condition, équipe ultra-forte autour de lui, il n’a à craindre que les chutes, la Covid-19 ou un ravitaillement illégal… Je pense qu’il peut sereinement envisager de passer le reste du Tour en jaune.

Son adversaire le plus coriace à ce jour est son compatriote Pogacar, très agressif en course. Il attaque, il a les jambes pour faire la différence. Il ne faut pas oublier que s’il n’avait pas perdu du temps sur la route de Lavaur, c’est lui qui serait probablement en jaune aujourd’hui.

Pogacar n’a rien à perdre sur ce Tour, et son pire adversaire est probablement lui-même: il a déjà laissé beaucoup d’énergie, et s’il continue d’attaquer ainsi à toutes les occasions, il pourrait se cramer. Il n’a que 21 ans!!!

On sait aussi qu’ils sont 7 à pouvoir encore rêver du podium: outre Roglic et Pogacar, on a Bernal, Martin, Quintana, Bardet et Uran.

Enfin, côté équipes, elles sont 5 à avoir déjà réussi leur Tour: Jumbo-Visma bien sûr (3 victoires d’étape et le jaune!), UAE Team Emirates (2 victoires d’étape), Deceuninck (une étape, un bref instant le vert), Lotto-Soudal (une étape), AG2R-La Mondiale (une étape, les pois et Bardet bien placé) et Astana (une étape).

Ce qu’on ne sait pas

La réelle condition d’Egan Bernal. Pour l’essentiel, il n’a fait que suivre sur ce Tour de France. S’il veut le jaune, il devra attaquer quelque part, sera-t-il capable de faire la différence?

Guillaume Martin: pour le moment, c’est lui qui occupe la 3e marche du podium. Mais pourra-t-il tenir à ce niveau encore 11 étapes? Dans la dernière ascension des deux étapes des Pyrénées, Martin semblait dans les cordes.

Quintana: LA grande inconnue. Qu’a-t-il dans les jambes? Auteur jusqu’ici d’une belle saison, il est peut-être encore sur la réserve et attend patiemment son heure. On le sent bien et je vous avoue franchement ne pas savoir du tout jusqu’où il ira sur ce Tour.

Bardet, le dilemme: le général ou une victoire d’étape?

Enfin Uran, lui aussi nous laisse perplexe. On le sent un peu plus juste que Quintana, mais à 33 ans il a du métier, et une équipe pour lui.

Les autres luttes

C’est assez intéressant car aucun des maillots distinctifs n’est encore acquis.

Pour le vert, Sagan et Bennett sont à la lutte, avec juste derrière un Wout Van Aert qui pourrait encore y croire. Les trois prochaines étapes, normalement pour les sprinters, vont avoir cela de passionnant: c’est peut-être là que se jouera le maillot vert!

Pour le maillot à pois, Cosnefroy est toujours en tête, mais il y a encore tellement de points à prendre… je mise Pogacar (8e avec 14pts) ou Hirschi (3e avec 26 pas) comme candidats sérieux pour ce maillot.

Enfin le maillot blanc de meilleur jeune se jouera entre Pogacar et Bernal, c’est certain. Les deux peuvent gagner le Tour, ce qui est assez exceptionnel: seuls cinq coureurs ont réussi l’exploit de ramener à Paris à la fois le maillot jaune et le maillot blanc, soit Laurent Fignon en 1983, Jan Ullrich en 1997, Alberto Contador en 2007, Andy Schleck en 2010 et Egan Bernal en 2019. Pour Bernal, ce serait un doublé historique!

10e étape demain

C’est vers l’île de Ré, 170 kms tout plat. Le danger, c’est le vent du bord de mer! Mais on annonce des vents relativement calmes, ca ne devrait pas trop bordurer. Demain, c’est la course au maillot vert qui domine.

Pyrénées: grimpeurs en embuscade!

Le chiffre de l’étape d’hier: 47,5 km/h. Soit la moyenne horaire sur les 168 kms de l’étape.

Autrement dit, ça n’a pas trainé.

Le peloton pourra dire merci aux Bora-Hansgrohe d’avoir rejoint si vite la table à massage, ils ont mis en route très tôt pour éliminer quelques sprinters en tirant avantage des bosses en début d’étape. On voulait l’étape, on voulait peut-être aussi reprendre le maillot vert.

Les Bora n’ont toutefois pas pu conclure, Sagan étant victime d’un saut de chaine à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Et merde! C’est Wout Van Aert qui en a profité, signant sa 2e victoire d’étape sur ce Tour. Salut Mathieu!

Sagan s’est consolé avec le maillot vert.

L’étape aura aussi été le théâtre d’un beau coup de bordure, initié par les Ineos et rapidement relayés par d’autres équipes comme Astana, avec en son sein un excellent Hugo Houle.

Sur le coup, Pogacar et Landa prennent 1min30 dans la vue pour le général, une belle valise. Dans un Tour aussi serré au niveau des écarts, ça pourrait faire une vraie différence à la fin de l’épreuve.

Les Pyrénées!

On aborde enfin les Pyrénées ce week-end, avec deux étapes qui bousculeront le classement général c’est certain.

Demain, c’est vers Loudenvielle que ca se passe, 140 petits kms mais trois belles ascensions, le col de Menté (tristement célèbre sur le Tour…), le Port de Balès et le col de Peyresourde avant une descente rapide vers l’arrivée. Les deux derniers cols sont sans transition, de quoi donner des idées à plusieurs d’attaquer dans le Port de Balès.

Dimanche vers Laruns, 154 kms et trois ascensions principales, le Soudet, le col d’Ischère (court) puis le col de Marie-Blanque là encore avant une descente rapide vers l’arrivée.

Ce qui est intéressant, c’est qu’on a peu souvent vu sur le Tour le peloton aborder la haute montagne avec autant de grimpeurs à portée de fusil du maillot jaune.

D’habitude, il y a un premier chrono, ou des pavés (!), ou un chrono par équipe pour créer des écarts entre les grimpeurs et les coureurs plus complets. Cette fois-ci, on a Martin, Bernal, Quintana, Bardet, Pinot, Lopez et Uran qui sont tous à moins de 15 secondes d’Adam Yates, ouf!

À une certaine époque, notamment celle d’Hinault au milieu des années 1980, c’est les Colombiens qui auraient rêvé d’une telle situation!

Bref, je pense qu’ils sont nombreux actuellement à croire en leur chance. Et la fatigue sera bien présente demain et dimanche, l’étape d’hier ayant été beaucoup plus difficile que prévu. Rebondissements garantis!

Il faut attaquer Bernal maintenant!

Une autre étape « pour rien » hier vers le Mont Aigoual où les grands favoris se sont neutralisés derrière un peloton emmener par les Ineos d’Egan Bernal.

Devant, les plus costauds de l’échappée matinale ont pu résister au retour du peloton, et c’est Lutsenko – le partenaire de chambre d’Hugo Houle sur ce Tour – qui s’impose avec la manière, solo. Vino jubile.

Pas de changements au général, ou si peu.

Bref, on s’est un peu ennuyé encore hier! Y’a à peu près Fabio Aru qui… mais trop juste, trop peu.

Ce qu’il faut en fait retenir de cette étape d’hier, c’est que Bernal n’est visiblement pas à son meilleur, et que c’est le bon moment pour l’attaquer et le distancer au général. Selon Bauke Mollema, Bernal aurait demandé à Kwiatkowski de ralentir le rythme dans les derniers mètres de l’étape, et le train Ineos dans la Lusette et dans le Mont Aigoual juste après n’a pas su imposer un tempo vraiment dur puisque de nombreux coureurs ont pu recoller, et que le peloton de tête s’est présenté avec beaucoup d’unités à la ligne (presqu’une 30aine de coureurs sont classés dans le même temps).

On sait également que le Colombien aurait été souffrant du dos suite au Dauphiné. Il n’est peut-être pas tout à fait remis.

Je pense que plus ses adversaires tardent à l’attaquer, plus Bernal a de chances de se refaire la cerise en vue de la troisième semaine du Tour, où les grands cols dans les Alpes seront plus à son avantage.

Les Pyrénées ce week-end sont le moment parfait pour le distancer à court terme, en premier lieu pour les Jumbo-Visma de Roglic et Dumoulin, et pour la FDJ de Thibault Pinot. Il faut lancer les grandes manoeuvres samedi et dimanche prochain! Ineos est vulnérable, tu veux leur porter le coup de grâce le plus vite possible maintenant.

7e étape aujourd’hui

Ça devrait arriver au sprint à Lavaur, même si les bosses des premiers 70 kms permettront à une échappée de prendre un peu d’avance. Les 80 derniers kms de l’étape qui en compte 168 sont très roulants, ça sera difficile de résister aux équipes des sprinters.

Vivement les Pyrénées! Les étapes sont toutefois assez courtes (140 et 154 kms), ce qui joue pour Bernal s’il n’est pas au mieux.

Autour du Tour

Le peloton hier, vu de l’intérieur:

Le petit déj, avec Daniel Oss:

Et puisqu’il a été question de gamelles sur ce Tour, voici un résumé des grosses chutes dans le peloton en 2020 jusqu’ici:

Une étape bidon (titre inspiré de « noirvélo »)

Les membres du jury du GP de la combativité a dû se creuser la tête hier pour trouver un coureur pour le dossard rouge, c’est dire l’ennui de cette 5e étape vers Privas.

En fait, comme l’a souligné Steph, la combativité aurait dû être décernée hier au téléspectateur qui a eu le courage de regarder l’intégralité de l’étape!!

12 ans. Douze ans que ce n’était pas arrivé sur le Tour: une étape sans échappée. Rien. Gruppo compacto, le peloton a musardé toute la journée, c’était à crever d’ennui. Yohann Offredo en studio a risqué la crise cardiaque, et pas sur son vélo… Y’a juste les Ineos qui l’ont réanimé en tentant une bordure à 9km de l’arrivée, mais le vent n’était pas assez violent pour que ça casse.

On a cependant eu droit à un beau sprint classique, avec un train SunWeb bien organisé dans le dernier kilomètre pour lancer Cees Bol. Van Aert était surpuissant derrière, tout seul sans équipier, ça se sentait déjà aux 500m qu’il avait de la réserve. Ça a tout de même été serré sur la ligne, preuve que ce Cees Bol, 25 ans, est tout un sprinter aussi.

Bref, une étape pour rien.

Et pourtant… jamais une étape aussi nulle n’aura fait couler autant d’encre.

Pour un bidon…

Le maillot vert a changé d’épaule: exit Sagan, bienvenue Sam Bennett. La Deceuninck n’a pas tout perdu…

Évidemment, la surprise du jour est venue après l’arrivée: Julian Alaphilippe dépossédé du jaune pour ravito illégal, soit à l’intérieur des 20 derniers kms de l’étape, ce que le règlement interdit. 20 secondes de pénalité.

Aie. C’est le soigneur chez Deceuninck qui a dû mal dormir la nuit dernière… une grosse erreur qui fait très amateur pour une équipe qui se dit et qui se vend comme très professionnelle (The Wolfpack).

Du coup, voici Yates en jaune. Comme l’a écrit Mica, quelqu’un a-t-il pensé à vérifier la hauteur de ses chaussettes hier à l’arrivée de l’étape?!

Les règlements sont là, les commissaires les appliquent, point barre.

Sauf que.

Sauf que je juge la pénalité pour ravito illégal trop sévère. 20 secondes c’est énorme!

Pourquoi?

Parce que pour moi, la seule matrice de comparaison, c’est les bonifs. Aujourd’hui en haut de la Lusette, ce sera 8 secondes pour le premier. Sur la ligne, le premier empoche 10 sec de bonification. Dix secondes pour un tel effort.

Les 20 secondes pour ravito illégal apparaissent dans ce contexte excessives. 5 ou 8 secondes maximum apparaitrait plus raisonnable, moins apte à fausser la course. Surtout que de prendre un bidon à 17km de l’arrivée n’est susceptible en rien de fausser la course; au pire, c’est le coureur lui-même qui se nuit, prenant un bidon plein, donc ajoutant du poids en vue de l’arrivée.

Alaphilippe, avec cette pénalité, se retrouve d’un coup rétrogradé à la… 16e place du général. Une sacré valise. Il a certainement pris un coup au moral, il faudra voir s’il aura une réaction d’orgueil aujourd’hui.

Le Mont Aigoual

191 kms aujourd’hui, rien à signaler sur les 155 premiers kms, mais installez-vous confortablement pour la dernière heure de course, ca devrait être intéressant.

Je pense que des costauds partis tôt dans l’étape et qui sont loin au général pourraient résister au retour du paquet dans le final, s’ils ont suffisamment d’avance au pied de la Lusette. Ça, c’est pour la victoire d’étape.

Pour les favoris du Tour, ça se jouera probablement dans la Lusette, il y a deux kilomètres à plus de 10% sur le haut du col. Les Jumbo et/ou les Ineos imprimeront probablement un gros tempo dès le pied, pour préparer les attaques qui surviendront sur les pentes les plus abruptes.

Après, il faudra tenir sur les 8 derniers kms, assez roulants. Les écarts créés en haut de la Lusette pourraient bien se figer jusqu’à la ligne d’arrivée. Yates, Roglic, Alaphilippe, Dumoulin sont d’excellents candidats pour prendre du temps sur les autres.

Autour du Tour

L’état des troupes du côté de la FDJ:

Humour. Dans le registre, on fait difficilement mieux que Dans la musette. Excellent!

La caravane publicitaire du Tour 2020. Mon Dieu! que de souvenirs d’enfance… et les meilleurs, c’est Cochonou!

Mécano sur le Tour, c’est du boulot aussi:

Tour: on sait qui sera dans le coup!

L’étape vers Orcières-Merlette s’est résumée à une course de côte, c’était sans surprise. Les « guêpes jaunes » (l’équipe Jumbo-Visma) a mené un train d’enfer sur le gros de la montée finale, les autres ne pouvaient pas faire grand chose à ce rythme infernal.

Ça a le mérite de nous renseigner sur qui peut viser un podium à Paris!

Roglic et Dumoulin d’abord et avant tout. Jumbo-Visma avait manifestement coché cette étape, avec un excellent Van Aert qui a durci le rythme sur la première moitié de la montée. Impressionnant! Relayé par Sepp Kuss plus haut, ça a fait d’énormes dégâts derrière. Roglic a fini le travail. Propre.

Je pense que Roglic voulait se rassurer, nous rassurer, impressionner ses adversaires et surtout, surtout, montrer à sa propre équipe qui était le plus fort entre Dumoulin et lui. Dumoulin n’a pas démérité, mais il était un peu juste de son propre aveux et Roglic avait plus de puissance sur les derniers mètres de l’étape. 50 km/h sur la ligne selon le radar pour Roglic, après un sprint à Orcières-Merlette! Je suppose que c’est ça, le cyclisme moderne…

Sinon, pour moi la révélation du jour c’est Tadej Pogacar, car un slovène peut en cacher un autre! 21 ans, il termine 2e de l’étape (doublé slovène sur le Tour, une première) en battant en puissance tous les autres, puncheurs comme Alaphilippe compris, excusez un peu.

Plus tôt dans l’ascension, il avait fait rouler Davide Formolo, preuve qu’il avait donné des indications claires qu’il jouait la victoire hier.

Trop jeune pour tenir la distance? Rappelons que Pogacar a terminé 3e l’an dernier de la Vuelta, 3 victoires d’étape en chemin et le maillot de meilleur jeune. Ça donne des garanties sur sa caisse, malgré son jeune âge.

Pour le podium à Paris, on connait désormais la « short list » (dans le désordre): Roglic bien sûr, Dumoulin, Pogacar, Alaphilippe, Pinot, Bardet, Bernal, Quintana, Lopez, Landa, Uran.

Malgré qu’ils n’ont rien perdu encore, je vois mal les Guillaume Martin, Adam Yates, Esteban Chaves, Bauke Mollema ou Richie Porte sur le podium à Paris. Je peux évidemment me tromper! Mais tous ces coureurs ont plutôt coché des étapes.

Du lot pour le podium, Egan Bernal ne me semble pas au mieux. Sur l’accélération finale hier, il a semblé être au taquet. Je suis sûr à 100% qu’il s’est beaucoup ennuyé de Pavel Sivakov dans la dernière ascension…

Thibault Pinot a de bien meilleures sensations, ultra-positif pour la suite. Il demeure très isolé quand ca grimpe fort.

Romain Bardet semble se redécouvrir.

Et c’est encore le mystère sur la réelle condition des Quintana, Uran, Lopez et Landa. Mais on saura vite maintenant!

Perso, je mise Roglic, Pinot et Pogacar, dans cet ordre sur le podium à Paris. Mais la course est encore jeune!

Le prochain rendez-vous

5e étape aujourd’hui vers Privas, une étape de transition pour les grands leaders qui feront une récupération active en vue du lendemain. Pour les autres, l’étape semble promise aux sprinters. La dernière ligne droite est en faux-plat ascendant, une belle occasion pour Peter Sagan. Les SunWeb (Bol), les Deceuninck (Bennett), les CCC (Trentin) et les Cofidis (Viviani) voudront aussi aller chercher leur première victoire d’étape.

La 6e étape et l’arrivée au Mont Aigoual nous apportera de nouvelles informations, et je suis sûr qu’elle fera quelques dégâts pour le général. Il faudra faire la différence sur le haut du col de la Lusette, sur les deux kilomètres à plus de 10%. Le reste est roulant, les 6 derniers kms pour le sommet du Mont Aigoual ne dépassant pas 5%. Ca ne sera pas facile de revenir pour les lâchés au sommet de la Lusette!

Et l’équation demeure la même pour le maillot jaune Alaphilippe: où diable grapiller du temps? Il a loupé les bonifs hier, les prochaines sont au sommet de la Lusette, compliqué ça. Et les Jumbo-Visma voudront probablement récupérer le maillot parce que tant qu’à rouler devant dans les cols, autant avoir une motivation supplémentaire dans l’équipe…

Autour du Tour

Tous les jours, vivre la course de l’intérieur avec le Team Total Direct Énergie:

Pour ceux qui ne connaissent pas, les bus des équipes du Tour; ça fait partie du gigantisme:

Peut-être plus intéressant, les vélos du Tour:

Sans oublier Marion, avec Claire Bricogne (L’Equipe TV) les rares femmes à commenter les épreuves masculines:

Diffusion du Tour au Québec

Vous êtes plusieurs à me contacter en privé sur ce sujet. À mon avis, les solutions sont:

Tiz-Cycling: gratuit, un stream qui fonctionne souvent bien, parfois mal, la pub en plus mais ca se contrôle.

FloBikes: payant, pas toujours clair sur le paiement (soyez attentif si vous ne voulez pas payer un abonnement annuel!), avec Randy Furgusson et Audrey Lemieux. C’est à vous de voir.

FilmOn et France Télévision: abonnement pour un mois, et vous avez France2 et France3 pour suivre le Tour en direct, en intégrale, avec toute l’équipe qui inclut Laurent Jalabert et Thomas Voeckler (ce dernier sur la moto). Vous avez aussi tout le reste, Vélo Club, etc. Perso, c’est ce que je préfère, et vous avez accès à de l’exclusif. Oui vous pouvez utiliser FilmOn en rediffusion, moyennant un petit supplément d’une dizaine de $ pour acheter de l’espace Cloud et en enregistrant l’étape. Utile (je m’en sers) et pratique car vous pouvez regarder l’étape n’importe où, n’importe quand sur un portable, y compris depuis votre plage préférée…

Bien sûr, vous pouvez aussi utiliser un VPN et d’autres télés. Le plus souvent, ces VPN sont payants aussi.

Les couilles de Caleb

Il en fallait, des couilles, dans le sprint final hier, un sprint décousu qu’aucune équipe n’a vraiment réussi à bien contrôler, sauf peut-être les SunWeb qui étaient bien partis après la flamme rouge.

Payez-vous les images aériennes du sprint, Caleb Ewan, le vainqueur, est impressionnant: 6e aux 150m, alors que Sagan est parti bien trop tôt dans ce vent de face, il double ce dernier sur le bord des balustrades avec nettement plus de vitesse, et met tout le monde – sauf Bennett – à trois longueurs de vélo sur la ligne.

Rien à ajouter: Ewan était de loin le plus fort hier dans le sprint final, et celui qui a pris le plus de risque aussi.

Impressionnant! Mais ça aurait aussi pu mal tourner…

Clair que d’autres ont loupé leur sprint: hormis Sagan, je pense à Coquard, « seulement » 9e. Ou Kristoff, qui ne portera plus le maillot vert, retourné sur les épaules familières de Sagan.

Pour le reste, une étape de transition sans histoire ou presque, avec les leaders qui ont fait une séance de récupération active bien au chaud dans le peloton.

Quatrième étape

Première arrivée en altitude: Orcières-Merlette, ville d’arrivée d’un chrono désormais célèbre sur le Tour 1989 – une édition mythique! – gagné par Steven Rooks mais où un certain Greg LeMond était allé reconquérir le maillot jaune sur les épaules de Laurent Fignon. Pour les nostalgiques de la Grande Époque selon moi, c’est ici et ça fait du bien: partie1 , partie2partie3 et partie4. Ca, c’était du commentaire télé!!!

Petite pensée au passage pour Laurent Fignon justement, qui nous quittait hier (31 août) il y a 10 ans. Quoi de mieux pour se souvenir de lui que de revoir ce moment d’anthologie partagé entre lui et Greg LeMond en 2007 au micro du Vélo Club, un moment où tu réalises que ces deux hommes étaient(sont) décidément bien plus que des champions cyclistes…

Et bien sûr, le Tour 1971 et Luis Ocana qui a infligé à Orcières-Merlette la première défaite d’un certain Eddy Merckx.

L’étape aujourd’hui est assez courte, 160km. Pour les protagonistes du général, ça se résumera probablement à une course de côte dans la dernière ascension, avec des équipes comme Jumbo-Visma ou Ineos qui rouleront sur le pied pour lancer leur leader dans les deux derniers kilomètres. Si les écarts ne devraient pas être énormes, l’étape sera révélatrice des forces en présence pour le général sur ce Tour. Une première indication!

Et Alaphilippe ne devrait pas être facile à décrocher sur une telle ascension assez roulante. Les écarts étant très faibles cependant, pas impossible que le maillot change d’épaules, ne serait-ce qu’au jeu des bonifs.

Alaphilippe: combien de temps tiendra-t-il?

Il l’avait annoncé. Il l’a fait!

L’espace de quelques kilomètres, les amateurs de vélo de longue date auront vu des images de Marco Pantani leur revenir en tête. Comme Julian, Marco annonçait la couleur et livrait la marchandise. Tu savais ce qui allait se passer quand la Mercatone Uno embrayait avant un col.

Ben idem hier. Quand Jungels a pris son relais dans la dernière bosse, tout le monde savait ce qui se passerait.

Ça s’appelle avoir la pancarte dans le dos. Ça complique toujours les affaires.

La marque des grands c’est d’être capable de faire quand même la différence dans ces moments.

Très lucide, Alaphilippe, une fois sorti, a laissé revenir Hirschi parce que c’était encore long, et vent de face dans le final.

Puis Yates est rentré, impressionnant de facilité.

Le reste s’est passé comme prévu.

À l’arrivée, les émotions d’Alaphilippe, qui a perdu son père en juin dernier. Poignant.

LA question désormais: combien de temps Alaphilippe tiendra-t-il en jaune?

L’an passé, il avait surpris beaucoup de monde, notamment dans le chrono. Seuls les grands cols en haute altitude sur la fin du Tour avait eu raison de lui.

Cette année, pas de chrono avant la 20e étape, et pas de grands cols…

À court terme, Yates, à 4 secondes, est une menace, notamment à cause des bonifications sur la route du Mont Aigoual (6e étape), 8, 5 et 2 secondes étant à prendre au sommet du col de la Lusette. La 4e étape vers Orcières-Merlette sera également un piège pour Alaphilippe, les écarts n’étant pas encore très importants.

L’an dernier, Alaphilippe avait pu creuser des écarts dans le premier chrono (13e étape), absent cette année. Ce qui pose une question qui est inhérente à la première question ci-haut: à quel endroit Alaphilippe pourra-t-il prendre du temps sur les grands favoris cette année? C’est probablement plus compliqué que l’an dernier!

Une carte à jouer est certainement de surprendre dans les descentes vers les arrivées, il y en a plusieurs cette année.

Et son punch bien sûr pour jouer les bonifs sur les lignes d’arrivée!

Je pense que ça sera un Tour de France serré au niveau des écarts au général.

Marc Hirschi

Mention très bien au jeune coureur suisse, 22 ans, champion du monde espoir en 2018, le seul à avoir pu résister à l’attaque d’Alaphilippe dans le final hier. Je suis soufflé de voir à quel point Hirschi a maigri par rapport aux photos de lui en 2018… preuve qu’au niveau professionnel, le rapport poids-puissance est clé. Chris Froome ou Bradley Wiggins l’avaient compris.

Ils ont déjà perdu le Tour

Après Pavel Sivakov hier, Daniel Martinez, récent vainqueur du Dauphiné, a perdu le Tour hier sur une chute un peu bête survenue dans la descente du col d’Èze. Condamné à une grosse chasse pour rentrer avant la dernière bosse, il a ensuite explosé et terminé à près de 4 minutes. Game over.

Fabio Aru, Ilnur Zakarin et Warren Barguil ont également déboursé plusieurs minutes hier. Désormais, seules les victoires d’étape leur importeront.

3e étape

Promise aux sprinters. Misez cependant une belle bataille, car il est possible que des sprinters comme Caleb Ewan ou Alexandr Kristoff soient lâchés dès les petits cols (Pilon, Faye, Lèques) des 120 premiers kilomètres, sur les 198 à parcourir. Du coup, des équipes comme Bora avec Sagan qui passe bien ce genre de bosse pourraient mener grand train sur les 70 derniers kms de l’étape afin d’empêcher le retour des sprinters qui seront lâchés. Si tel est le cas, ca embrayera solide au sommet du col des Lèques (km 117). Ça pourrait condamner des échappées parties tôt dans l’étape.

Je mise Sagan! Nizzolo devrait aussi être dans le coup.

Tour, 1ere étape: un beau bazar!

L’invité-surprise de la 1ere étape, c’était pas la Covid-19.

Ni le préfet de la région des Alpes-Maritimes…

Ni même David Lappartient, pour s’entretenir de possibles Mondiaux du cyclisme en Haute-Saône avec A.S.O. dans un mois.

L’invité-surprise, ça été la pluie, qui a transformé la chaussée en une patinoire, après des semaines de sécheresse. Un classique.

Du coup, l’histoire de cette étape, ça été les chutes à gogo. Beaucoup de chutes. Tellement qu’à un moment, c’est la Jumbo-Visma et notamment Tony Martin – il a la légitimité Tony, ça fait longtemps qu’il est dans le peloton, et il a un palmarès – qui en a appelé à une neutralisation afin d’éviter l’hécatombe.

Good call.

Tous ont acquiescé, sauf les Astana qui ont raté une belle occasion de se faire des amis dans le peloton. Le genre de truc dont les coureurs se souviendront, c’est comme ça dans le cyclisme depuis fort longtemps: tu fais pas chier. À une époque, tu faisais pas chier le père Hinault… Si on voit des équipes rouler sur des Astana au cours des prochains jours afin de les bloquer sans raison apparente, vous saurez pourquoi.

Je soupçonne que la directive chez Astana est spontanément venue de Lopez lui-même, qui a cru bon de faire la descente. Total, il s’est payé un beau panneau, a risqué une sacré gamelle et il a vite compris. Hugo Houle était médusé du comportement de sa propre équipe. Fier d’Hugo, il a eu la bonne attitude dans le peloton.

Lamentable (et ridicule) Astana et Lopez, si vous voulez mon avis.

Sinon, un beau sprint à l’arrivée, assez réglo. Kristoff s’est imposé, il a bien joué dans le final en misant sur la roue de Cees Bol chez SunWeb. Y’a du beau monde derrière lui: Bennett, Sagan, Viviani, Nizzolo, Coquard…

Quand même un sacré teigneux ce Kristoff. Vainqueur d’un Tour des Flandres (2015). De Milan SanRemo (2014). De Gent-Wevelgem l’an dernier. Du sprint sur les Champs-Élysées aussi (2018). Il était plutôt discret ces derniers mois, le voici de nouveau au premier plan, porteur du maillot jaune. UAE a ouvert le compteur, de quoi relaxer Pogacar et Aru.

Mais ça ne durera pas, le maillot changera d’épaules aujourd’hui.

Les malchanceux du jour

Pavel Sivakov, que je voyais bien placé à Paris dans trois semaines. Deux chutes, une belle galère durant tout le reste de l’étape, il pointe désormais à plus de 13 minutes au général. Équipier pour le reste du Tour, c’est certain. Les Grenadiers devront miser Carapaz si jamais Bernal échoue: un mal de dos est si vite arrivé!

Thibault Pinot. Quelle poisse! Chute à trois kilomètres de l’arrivée, il ne perd pas de temps au général. Reste à savoir s’il se ressentira physiquement et moralement de sa chute aujourd’hui, l’étape est corsée avec plus de 3700m de dénivelé.

Rafael Valls. Clavicule cassée dans la chute ayant entrainé Thibault Pinot, à 3km de l’arrivée. Course terminée pour le coureur de la Bahrain-McLaren.

John Degenkolb. Hors délai. 18 minutes de retard sur Kristoff. Le jury des commissaires ne l’a pas repêché, malgré cette étape particulière. Je trouve la décision assez sévère.

Ils sont allés au tapis

La liste est impressionnante: Miguel Angel Lopez, Luis Leon Sanchez, Lennard Kamma, Julian Alaphilippe, Rigoberto Uran, Valentin Madouas, David Gaudu, William Bonnet, Rudy Molard, Andrey Amador, Andrei Greipel, Nils Politt, Ben Hermans, George Bennett, Tony Martin, Robert Gesink, Caleb Ewan, Philippe Gilbert, Marc Soler, Edvald Boasson Hagen, Ryan Gibbons, Domenico Pozzovivo, Marc Hirschi, David de la Cruz, Niklas Eg.

Du lot, les plus touchés seraient Rudy Molard (genou), Pavel Sivakov (genou, hanche), Ben Hermans (poignet) et Philippe Gilbert (à confirmer, séjour à l’hôpital).

La 2e étape

Le beau temps devrait être de retour, au grand soulagement des coureurs.

190 kms, tout de même.

Quatre belles ascensions, de quoi faire une sélection progressive.

Ca commencera au km 45, col de la Colmiane, quand même 16km à 6,3%.

Descente, on enchaine immédiatement avec le col du Turini, beau col: 15 km à 7,3%.

Retour à Nice, col d’Èze, un grand classique dans le cyclisme pro. Paris-Nice connait!

On repassera sur la ligne d’arrivée, dernière bosse avec le petit Col des quatre chemins, pour une dernière sélection.

La course se lancera tôt dans l’étape c’est certain.

Misez un baroudeur du style Thomas de Gendt, Tiesj Benoot ou Wout Van Aert, capables de résister devant longtemps.

À moins que… attaque de Pierre Rolland!

À la télé depuis le Québec

C’est un peu compliqué avec FloBikes, notamment du côté du paiement. On te fait payer pour un an…

Pour moi, la meilleure solution parce que la moins chère et la plus flexible demeure FilmOn et France Télévision. Tu regardes le Tour partout, même sur ton portable, et tu peux enregistrer l’étape si tu peux pas être devant ton écran. Pratico-pratique.

Un Tour imprévisible, rebondissements garantis!

Avant cette petite analyse du parcours du Tour cette année, un parcours loin d’être traditionnel, je me demande si la course ira au bout: la Covid-19 menace en France comme ailleurs ces jours-ci.

Rappelons que si deux coureurs ou personnel du staff d’une équipe est positif à la Covid-19, l’équipe tout entière est exclue du Tour. Les chances que cela arrive sont grandes, imaginez un maillot jaune comme Thibault Pinot à quelques jours de l’arrivée obligé à retourner chez lui parce que deux membres du personnel de la FDJ sont positifs à la Covid… ce serait vraiment crève-coeur.

Combien d’équipes seront-elles toujours présentes sur le Tour à l’approche de Paris? On peut se poser la question! Et c’est déjà parti, avec cette histoire de staff positif à la Covid-19 chez Lotto-Soudal hier. Inquiétant!

On rapporte toutefois qu’il serait possible que les organisateurs du Tour assouplissent la règle dans les prochaines heures. À suivre…

Je suis également un peu inquiet pour le déroulement de ce Tour, le préfet de la région de Nice ayant interdit hier l’accès en voiture aux cols des deux premières étapes. Seuls les piétons et les cyclistes masqués y auront accès, et les forces de l’ordre disperseront les gens pour éviter les attroupements sur le bord de la route. Toute la région des Alpes-Maritimes est passée en « code rouge » selon les autorités sanitaires, de nombreux cas récents de Covid-19 y ayant été rapportés.

Pour être atypique, ce Tour de France va être atypique. Et le parcours va certainement y contribuer:

Très peu de cols à plus de 2000m d’altitude. Voulait-on limiter les Colombiens, toujours bien oxygénés?

Très peu de chronos, en fait un seul, en côte, l’avant-dernier jour (Planche des Belles Filles). Voulait-on favoriser Thibault Pinot? (ce dernier chrono est chez lui)

Une seule étape de plus de 200 bornes (218, 12e étape). 11 étapes de moins de 170 bornes, soit grosso modo 4h de course. On a certainement privilégié une course de mouvement. Quand tu as 260 bornes à faire, tu prends ça tranquille sur les 150 premiers kilomètres. Quand tu en as 150 à faire, tu peux te permettre d’attaquer d’entrée!

Un parcours truffé d’étapes compliquées en moyenne montagne, donnant des opportunités d’attaque non seulement dans les ascensions, mais aussi dans les descentes. Plusieurs arrivées sont d’ailleurs situées au terme de courtes descentes assez techniques (2e, 8e, 9e, 18e, 19e étapes). A-t-on voulu favoriser le spectacle et des coureurs comme Alaphilippe?

Chose certaine, spectacle garanti cette année!

Contrairement au passé, par exemple durant l’époque Miguel Indurain, presque toutes les étapes de ce Tour de France sont propices à faire des écarts au général. À l’époque, il était facile d’identifier 8, 10 voire 12 étapes où on savait qu’il ne se passerait rien pour le général. Cette année, c’est tout le contraire!

Ca commencera dès la 2e étape, taillée pour les puncheurs comme Alaphilippe. 187 kms, quatre ascensions (Colmiane, Turini, Èze et col des Quatre chemins), de quoi donner des idées à bien des coureurs. Les grands favoris devront y être très vigilants, même si les écarts à l’arrivée devraient rester minces.

Deux rendez-vous en première semaine, du presque jamais vu: d’abord lors de la 4e étape avec l’arrivée à Orcières-Merlette (7km à 6,7%), puis la 6e étape et son arrivée au Mont Aigoual, après l’ascension difficile du col de la Lusette (12km à 7,3%).

On attaquera ensuite les Pyrénées pour deux courtes étapes (140 et 157 kms), les deux se terminant après une descente rapide. La 8e étape vers Loudenville offre dans son final le Port de Balès (12km à 7,7%) puis le Peyresourde (10km à 7,8%), de quoi faire les premiers gros écarts parmi les favoris.

Deux étapes à surveiller en 2e semaine, qui se termine sur les contreforts des Alpes. La 13e étape d’abord vers Puy-Mary, sur un parcours sacrément casse-pattes (4 400m de dénivelé!!!), pas un mètre de plat de toute la (longue – 191km) journée.

La 15e étape sera magnifique, avec l’arrivée en haut du Grand Colombier (17km à 7,1%) près du Lac du Bourget, une montée réputée longue et difficile. Comme les coureurs auront deux semaines de course usante dans les jambes et deux cols franchis plus tôt dans la journée (montée de la Selle de Fromentel 11km à 8,1% et le Col de la Biche, 7km à 8,9%), je pense qu’on aura une bonne idée du vainqueur du Tour au soir de cette étape.

Il restera alors trois étapes clé avant l’arrivée à Paris.

Pour moi l’étape-reine est la 17e étape, qui se terminera au col de la Loze à 2300m d’altitude. Une étape pas très longue (168km), mais les coureurs devront d’abord franchir le col de la Madeleine (17km à 8,4%), qui laisse toujours des traces.

Je pense qu’au soir de cette étape, les écarts seront établis et le maillot jaune solidement ancré sur les épaules d’un coureur.

168 km encore à franchir le lendemain lors de la 18e étape vers La Roche-sur-Foron, avec quatre cols à franchir. Le premier, le Cormet de Roseland (19km à 6,1%) fera la sélection, puis le col des Saisies, le facile col des Aravis et enfin le Plateau des Glières, une saleté (6km à 11,2%) qui ne laissera que les meilleurs du général devant pour l’explication finale.

Restera le chrono vers la Planche des Belles Filles lors de la 20e étape, 36 kms avec les six derniers kms en côte. Contrairement à beaucoup de monde, je ne crois pas que cette étape fera la différence pour le général, la dernière ascension est assez courte et les écarts ne devraient pas être très conséquents. Le Tour est suffisamment montagneux et difficile avant cette étape pour générer des écarts plus importants.

Mais on ne sait jamais! Un Pinot pourrait être à la lutte avec quelques secondes d’écart au général avec un ou deux autres coureurs.

Le facteur météo

Un Tour en septembre, c’est du jamais vu.

Je pense que le facteur météo interviendra surtout en 3e semaine, dans les Alpes. Les grosses canicules sont probablement à exclure, et si le mauvais temps s’en mêle, il pourrait faire froid ce qui affectera certains organismes plus que d’autres.

Pour le moment, on annonce un temps clément durant les premiers jours de la course.

À la télé

Pour moi, y’a pas photo: le mieux, c’est France Télévision, notamment à cause de la présence de Laurent Jalabert et Thomas Voeckler, tous deux vraiment excellents, notamment au niveau tactique. Encore proches de nombreux coureurs, ils ont des informations privilégiées permettant de bien comprendre les courses dans la course.

Ca sera en tout cas mon choix pour suivre ce Tour de France. J’utilise FilmOn depuis le Québec.

Un Tour féminin en 2022?

Ça a déjà existé, ça serait vraiment bien que revienne. Le président de l’UCI, le Français David Lappartient, a confirmé qu’une course féminine « majeure » par étapes était dans les cartons pour 2022.

C’est une excellente nouvelle! Je prends beaucoup de plaisir à regarder les courses féminines ces temps-ci, des courses souvent plus débridées, où l’on voit davantage d’attaques et de rebondissements que chez les hommes. Le final de la course sur route féminine des Championnats d’Europe a été un régal hier.

Le matos du Tour

Toujours intéressant de regarder ce que les pros utilisent comme matos.

Les vélos

Cette année sur le Tour de France, trois fabricants de vélo équipent deux équipes, soit Canyon (Movistar et Arkea), Specialized (Bora-Hansgrohe et Deceuninck) ainsi que Willier (Astana et Total Direct Énergie). L’investissement doit être colossal pour ces compagnies, mais le jeu en vaut visiblement la chandelle.

Les autres marques: Pinarello (Ineos), Trek (Trek-Segafredo), Giant (CCC), Cervelo (SunWeb), Bianchi (Jumbo), BMC (NTT), Cannondale (EF), Colnago (UEA), DeRosa (Cofidis), Eddy Merckx (AG2R), Factor (Israel), KTM (B&B Hôtels), Lapierre (FDJ), Merida (Bahrain-McLaren), Ridley (Lotto) et Scott (Scott-Michelton).

On pourrait presque dire qu’il y a davantage de constructeurs italiens (Pinarello, DeRosa, Bianchi, Willier, Colnago) qu’il y a quelques années, ces derniers ayant probablement compris que pour résister aux géants que sont Trek, Specialized, Giant et Cannondale, il fallait être en WorldTour.

Les grands absents à ce niveau? Look, Time, Orbea, BH, Moser, entre autres.

Les freins

C’est intéressant: Ineos et Jumbo-Visma rouleront cette année sur des freins classiques à mâchoire, et non pas sur des freins à disque. Un désavantage en descente de col? Il faudra voir!

Ceci étant, une majorité du peloton roule désormais sur freins à disque.

Les roues

À ce chapitre, une bonne diversité existe, avec des Mavic, Shimano, Campagnolo, LightWeight, Corima, Vision, Roval, Cadex, Fulcrum, Black Inc, Zipp, Enve, Bontrager, DT Swiss et Ursus. Petit avantage Shimano au niveau du nombre d’équipes.

Les pneumatiques

Si le tubeless commence à faire sa place, la plupart des équipes roulent encore sur des boyaux, plus légers, plus confortables et offrant un rendement supérieur (on les dit plus rapides, ce qui est souvent confirmé par des tests en soufflerie). Je n’ai pas le détail des sections utilisées, je présume que le plus souvent, c’est du 23 ou 25.

Les groupes

Seulement trois équipes en Campagnolo (Cofidis, Lotto, UEA) et deux en SRAM (Movistar, Trek). Le reste est en Shimano qui domine donc à ce chapitre. À surveiller le possible nouveau groupe Dura-Ace 12 vitesses, annoncé depuis plusieurs mois maintenant. Rappelons que Shimano est le seul fabriquant de groupes complets à ne pas encore proposer de groupes 12 vitesses.

Toutes les équipes seraient en groupes électroniques, mais des cas isolés de coureurs encore en groupes mécaniques peuvent exister, souvent par préférence personnelle.

Le maquillage

Plus fréquent il y a encore 10-15 ans, ca existe toujours bien sûr. Les coureurs ont leurs préférences, ils maquillent parfois leur matériel question de respecter les sponsors officiels de l’équipe. On a par exemple vu sur le Dauphiné des roues Corima maquillées Shimano… mais c’est aussi vrai pour les selles, les chaussures, les lunettes.

La bonneterie

Là aussi, une belle diversité: Rosti, Giordana, Le Col, Sportful, Etxeondo, Nalini, Santini, Castelli, Vermarc, Alé, Rapha, Katusha, Assos, Agu, Craft, Ekoi et Noret.

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