Depuis mon retour d’Italie, j’ai la bonne patte comme qui dirait.
En bref, j’atomise.
Fort de ces excellentes sensations, je me présente hier soir au « A-Loop », le rendez-vous souffrance des coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau, chaque mardi aux deux semaines.
C’est pas compliqué, un aller-retour jusqu’au Belvédère Champlain par la route – qui monte et qui descend sans arrêt – du Parc de la Gatineau.
Un parcours exigeant, où les moments de récupération sont rares et les efforts, très intenses.
Hier soir, du beau monde était présent: deux Silber, Dal-Cin et St-John, mais aussi JS Perron, Aaron Fillion, et j’en passe. Nous étions promis à une belle partie de manivelles.
Pourtant, le départ fut modéré, bien en deçà de ce que j’ai déjà connu. L’ascension de la première « patate » du circuit, la montée du lac Pink, en 2min15, un bon 10sec plus lent que d’ordinaire. Je me sentais bien, ça promettait d’être une bonne soirée.
Arrive les deux bosses du côté du secteur « Pingouin ». La deuxième est montée sous pression, question de rattraper quelques fuyards, et déjà le peloton se fragmente, les premiers dégâts significatifs survenant du même coup. Je reste bien dans les roues, et même si l’effort est important, rien pour me faire décrocher. Molto bene.
Le juge de paix du circuit est la montée du Lac Black, 1,5 km à du 6-7%. Ca monte vite, mais rien de bien terrible au pied. Une gêne me saisit sur le côté gauche. Mi-pente, je suis certes à l’arrière du groupe, mais je tiens malgré cette gêne dans mon abdomen. À 100m du sommet, alors que je viens d’encourager un ami, aie! violent point de côté qui survient, comme si on m’enfonçait un poignard dans le bide. Je résiste quelques secondes, puis je manque d’air.
Je n’ai d’autre choix que de couper net mon effort et de laisser partir le groupe.
Je n’ai pas compris: jamais fait ça avant. Une première. J’ai certes eu de petits points de côté par moment en faisant divers sports, mais de cette intensité jamais.
Je récupère quelques secondes, mouline sur un petit braquet, puis bascule dans la descente, m’hydrate et deux minutes plus tard, bingo, plus aucune douleur! Nada, comme neuf.
Pour le moins frustrant.
Question de rentabiliser la sortie et faire passer la frustration, j’ai établi quelques « personal best » sur le retour, notamment dans une autre bosse du secteur, Notch, où je signe le 5e meilleur temps Strava. Non mais.
La question: qu’est ce que ces points de côté?
Une rapide recherche sur Internet me laisse croire qu’ils sont assez mystérieux car on ne connaît pas leurs causes.
Ces derniers surviennent parfois lors d’un effort violent dans des sports d’endurance. Ce fut mon cas hier: au moment de l’apparition de mon point, j’étais à 172 puls/min, les puls les plus élevées vues cette saison, et je produisais donc un effort maximum. Je me sentais bien, mais l’effort était maximum.
Ces points peuvent causer une gêne respiratoire: je n’en doute point, ce fut mon cas hier. La douleur était très aigue, mais d’une courte période.
Ces points sont habituellement sans gravité et disparaissent comme ils sont venus: encore mon expérience hier soir. Sitôt l’intensité coupée, et avec quelques gorgées bues, tout est rentré dans l’ordre rapidement.
Alors pourquoi?
Ce site avance quelques explications quant aux causes:
– mauvaise adaptation à l’effort (violent), notamment par un mauvais échauffement (ce dernier n’a pas été terrible dans mon cas hier soir… manque de sérieux!)
– crampe du diaphragme (j’en doute dans mon cas)
– origine rhumatismale (peu probable dans mon cas)
– origine digestive (possible dans mon cas hier, j’avais ingurgité – à tort très certainement – quelques « chips » Tostitos avant de partir avec ma conjointe… mauvaise idée!!!)
– dysfonctionnement de la vésicule biliaire (trop de vin dans les jours précédents pour moi???)
Quoi qu’il en soit, le point de côté est extrêmement frustrant, au même titre que les crampes d’ailleurs, car ils nous privent de donner le meilleur de nous-même. Saleté.
N’hésitez pas à partager avec moi vos expériences avec ces satanés points de côté, notamment si vous avez des trucs pour les éloigner. Ou si vous avez pu identifier des situations dans lesquelles leur apparition sont plus fréquentes.
Morale de l’histoire: à un certain niveau de compétition, on ne s’improvise plus coureur et on paye cash les erreurs d’hygiène de vie!
Je retourne au régime sec: eau, alimentation maigre, vie de moine.
Chris, prouve-nous qu’on peut aussi croire en toi
C’est le titre de cet excellent article publié dans le journal Le Monde et signé Antoine Vayer. Je partage entièrement son opinion: les coureurs pro doivent ouvrir leur livre, afficher leur profil de puissance, afin qu’on puisse croire en leurs performances. C’est urgent.