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Catégorie : Entrainement Page 4 of 9

Des liens utiles pour tenir vos résolutions du Jour de l’An!

Nous sommes nombreux à avoir beaucoup de bonnes intentions en ce début d’année 2017.

Il nous faudra une bonne dose de motivation, d’abnégation, de persévérance mais aussi de connaissances pour réaliser nos objectifs sportifs de 2017.

Voici quelques liens à des articles rudement bien faits et qui vous permettront peut-être d’orienter votre reprise en fonction des plus récentes connaissances en matière de science de l’entrainement. Je remercie Guy Thibault d’avoir porté ces liens à ma connaissance, et l’invite à ne jamais hésiter à continuer de le faire!

Ce premier lien vous oriente sur les fondamentaux de la musculation spécifique au cyclisme. Je vous rappelle que le premier défaut de la vaste majorité des cyclistes amateurs est de ne pas pouvoir appliquer suffisamment de force sur les pédales. Trois mois de muscu intensive pourrait faire de vous un(e) autre cycliste dès la reprise au printemps prochain! L’article contient des vidéos YouTube vous permettant également de bien visualiser la gestuelle des exercices à réaliser.

Ce deuxième lien porte sur la 2e qualité en importance à travailler sur votre home-trainer cet hiver, l’efficacité du pédalage. Rappelons que puissance = force x vélocité… Rien de mieux que de faire des « pyramides » de cadence par exemple, par paliers d’une minute à X RPM, pour retrouver la soquette légère en peu de temps!

Ce troisième lien vous oriente sur un article montrant l’intérêt d’être un athlète complet pour être un bon cycliste…

Ce quatrième lien vous permet de mieux comprendre toutes les étapes d’un entrainement par intervalles courts dit « ultime », selon la formule de Guy Thibault. Efficacité garantie, j’en atteste personnellement.

Ce cinquième lien, qui m’a intéressé tout particulièrement car ça m’avait échappé, porte sur l’ouvrage de Frédéric Grappe, Puissance et Performance en cyclisme: S’entrainer avec des capteurs de puissance. Êtes-vous bien certain d’optimiser votre entrainement avec votre capteur?

Le sixième lien porte sur l’application Zwift, la folie actuellement au Québec puisque nous ne pouvons pas nous entrainer dehors. À découvrir!

Pour ma part, ma reprise est toujours reportée par une saleté de virus qui m’a jeté par terre le 28 décembre dernier et qui refuse de sortir de mon organisme. Putain, j’en ai marre!!!!!

Le « nano-entrainement »

Exit l’EPI (entrainement par intervalles), voici le nano-entrainement!

La formule est de Guy Thibault, bien connu au Québec, et je le remercie d’avoir porté cet article à mon attention, ainsi que d’avoir laissé un commentaire sur ce site hier.

Bon, j’exagère un peu, le nano-entrainement, c’est une forme d’EPI, mais en plus condensé.

Les recherches scientifiques les plus récentes convergent: les athlètes soumis à un entrainement faible en nombre d’heures mais par intervalles très courts et très intenses (175-200% de la VO2max, voire plus! mais sur 30 secondes ou moins) obtiennent des résultats équivalents à ceux s’entrainant sur un nombre beaucoup plus élevé d’heures, mais sur des zones d’intensité plus faibles.

C’est ce qu’a démontré l’équipe du Canadien Martin Gibala de l’Université McMaster à Hamilton et qui a confirmé, en quelque sorte, d’autres résultats antérieurs comme ceux du Japonais Tabata, dont la formule est aujourd’hui très connue.

D’autres recherches encore plus récentes tendent à prouver que des sprints de 10 secondes fonctionnent tout aussi bien que des intervalles d’une trentaine de secondes, d’où l’expression « nano-entrainement ».

Beaucoup de questions restent en suspens quant aux mécaniques physiologiques derrière cette réponse au stimuli d’entrainement. La mienne est simple: qu’en est-il pour des athlètes confirmés qui ont des années – voire des décennies – d’entrainement derrière eux et qui ont déjà probablement développé leurs capacités à près de 100%? De tels nano-entrainements seraient-ils aussi bénéfiques?

Quoi qu’il en soit, il sera très intéressant de voir la réponse du milieu cycliste au cours des prochains mois. Milieu traditionnel s’il en est, comment les coureurs professionnels intégreront-ils cette approche nouvelle? Serait-elle efficace pour préparer un Tour des Flandres long de 260 kilomètres?

Les percées en matière d’entrainement

La science nous permet d’en apprendre encore davantage sur la réponse du corps humain aux différents types d’entrainement.

On a longtemps cru qu’il fallait s’entrainer longtemps pour se mettre en forme, c’est à dire augmenter son efficacité à bruler des graisses, s’affuter, augmenter sa base aérobie et son endurance. Les vieux coureurs professionnels en savent quelque chose, eux qui étaient des stakhanovistes de l’entrainement en endurance.

Aujourd’hui, on sait que ce n’est pas le cas: des entrainements très courts, mais effectués à très haute intensité, conduiraient aux mêmes résultats.

On a longtemps cru que ces entrainements très courts à haute intensité ne développaient que la filière anaérobique. Or, des études récentes prouvent qu’en fait, le corps humain engagerait aussi la filière aérobique (avec oxygène) dans ces efforts, et surtout après.

C’est très intéressant car cela démontre que nul n’a besoin de s’entrainer 25h semaine pour atteindre un niveau acceptable de performance. Avec moins de 10h d’entrainement/semaine, mais bien investi, il est tout à fait possible d’atteindre un très bon niveau.

Une situation qu’on observe parfois empiriquement: je suis toujours surpris de voir à quel rapidité je peux reprendre une condition physique acceptable en consentant à des entrainements de seulement 50min, ponctués toutefois d’efforts violents, mais très brefs. J’ai encore utilisé avec succès cette technique en août dernier, après une coupure en juillet.

Une coupure plus longue?  

Autre trouvaille, il serait moins dommageable qu’initialement pensé que de couper durant plusieurs mois chez les athlètes de longue date. Le but? Permettre à l’organisme de se régénérer totalement, de reprendre de la fraicheur. Les micro-coupures, à la mode en ce moment, pourraient en ce sens conduire à un effet de sur-entrainement à long terme, abaissant les performances de l’athlète.

Attention, qui dit coupure ne veut pas dire arrêt complet: la musculation, le gainage, devraient demeurer pour entretenir la masse musculaire. On parle ici des efforts aérobiques et anaérobiques violents sur le vélo.

Tout porte à croire que des découvertes restent à faire sur les adaptations du corps humain à l’entrainement et que le « plus c’est court, plus c’est bon » soit de mise aujourd’hui pour progresser dans sa condition physique!

L’entrainement par intervalles

Dimanche prochain à 18h30 sur Radio-Canada, l’émission Découverte animée par Charles Tisseyre portera en partie sur les récents développements dans l’entrainement par intervalles.

Merci à mon ami Claude pour le tuyau!

Cyclisme sur route et déminéralisation osseuse

C’est la fin de la saison, l’heure des bilans dans le but de planifier la saison prochaine.

Après 33 ans de cyclisme sur route assidu, 10 Marmotte dont la première à 23 ans, beaucoup d’autres cyclosportives et courses sur route, une question me hante plus que jamais: à quel point suis-je en train d’user mon organisme tout entier à force de le pousser sans cesse dans ses derniers retranchements?

Il est bien établi scientifiquement que le sport a un effet protecteur sur la santé. Mais le sport à quelle intensité?

Je m’inquiète notamment de la déminéralisation osseuse possible avec la pratique intensive du cyclisme sur route, un sport « porté » sans impact. Cette déminéralisation osseuse peut conduire plus tard à des problèmes d’ostéoporose.

Après quelques recherches, je suis tombé sur cette recension des écrits scientifiques sur le sujet, fort intéressante (et peu rassurante!).

Conclusion?

Il est clair en faisant un bilan des études sur le sujet que les athlètes pratiquant un sport porté sont plus à risque de déminéralisation osseuse, en particulier dans la région de la ceinture pelvienne et des lombaires. Les cyclistes maitres cumulant des années de pratique sont particulièrement à risque. Donc moi!

Il est également clair que les athlètes pratiquant le cyclisme sur route sont plus à risque que ceux évoluant dans les autres disciplines du cyclisme comme le VTT par exemple, où les vibrations, plus intenses que sur la route, contribueraient à entretenir la densité osseuse. Les nécessaires périodes de récupération des efforts intenses, périodes essentiellement de sédentarité, seraient aussi en cause dans cette déminéralisation particulièrement présente chez les cyclistes sur route.

Il a également été trouvé que des suppléments de calcium n’ont pas d’effets significatifs sur cette déminéralisation. En d’autres mots, inutile d’investir vos économies de ce côté-là.

Il apparait enfin que les athlètes mixant les genres d’activité, comme les triathlètes ou les cyclistes pratiquant aussi la course à pied ou la musculation sont moins à risque de déminéralisation osseuse. Voilà une excellente raison pour varier les genres en cette intersaison, ce que je m’évertue de faire en pratiquant depuis 2 mois déjà natation, musculation et gainage, outre ma pratique cycliste.

Je ne suis pas médecin, mais démographe. Aussi, si certains lecteurs ayant des connaissances dans ce registre veulent les partager avec nous, ce sera avec plaisir et intérêt!

Introduire des périodes d’apnée lors de vos entrainements?

Le sujet est original, du moins pour moi: l’introduction de phases d’apnée (retenir sa respiration) lors d’entrainements serait bénéfique à la performance dans les sports d’endurance, augmentant par exemple (légèrement) la sécrétion d’EPO endogène au corps humain et améliorant le transport d’oxygène.

C’est une technique apparemment bien connue des entraineurs professionnels et pratiquée depuis fort longtemps. Je l’ignorais jusqu’à maintenant. Et c’est grâce à Marc Kluszczynski, pharmacien et expert sur le dopage, que j’ai pu en savoir plus puisqu’il m’a fait parvenir récemment cette critique du livre intitulé « The Oxygen Advantage » écrit par Patrick McKeown et publié en avril dernier. C’est assez intéressant, et peut-être la preuve que la natation est très bénéfique en préparation hivernale pour les cyclistes sur route! Je remercie Marc au passage de m’avoir envoyé ce résumé-critique pertinent.

Une méthode de dopage naturelle, par Marc Kluszczynski

Le titre du livre de Patrick Mc Keown est trompeur, et on lui préférerait « le paradoxe de l’oxygène ». Car la manière dont nous respirons détermine en fait la teneur du sang en gaz carbonique (CO₂). Or, l’effet Bohr, connu dès les années 1900, nous apprend que l’hémoglobine délivre plus facilement son oxygène aux tissus quand le pH du sang s’abaisse en présence du CO₂. C’est donc le gaz carbonique qui règle la respiration.

Mc Keown nous explique qu’il est inutile de trop respirer, si l’on veut favoriser la dissociation de l’oxyhémoglobine. Pour diminuer sa respiration, ou plutôt pour réduire sa sur-respiration, la 1ère méthode est d’adopter une respiration nasale, rejoignant en cela la théorie du médecin russe Konstantinovich Buteyko (1923-2003). Buteyko pensait que l’hyperventilation abaisse le CO₂, comme lors d’une crise d’asthme à son début, et le médecin proposait sa méthode dans l’asthme léger. Buteyko recommandait aussi d’introduire dans la journée, au repos, des petites pauses où l’on retient son souffle. Il s’agit donc de lutter contre l’hyperventilation, et d’augmenter la teneur du sang en gaz carbonique (hypercapnie). C’est une rééducation de la respiration que propose l’auteur.

Mais de nombreuses personnes dorment la bouche ouverte ! Que faire ? Car on ne peut négliger la rééducation de la respiration nocturne. Mc Keown propose une solution radicale pour adopter une respiration nasale la nuit : se scotcher la bouche avec du Micropore de largeur 2,5 cm ! Ce qui paraît un véritable supplice est en fait bien accepté par l’organisme, à en croire ceux ou celles qui ont essayé. Respirer par le nez augmenterait en plus la teneur sanguine en oxyde nitrique (NO) vasodilatateur.

Les progrès du passage à une respiration nasale peuvent être appréciés par le BOLT (Body Oxygen Level Test) : après une petite expiration normale (mais pas de grande inspiration), la personne s’arrête de respirer le plus longtemps possible. Le but est d’atteindre les 30 à 40 s, pour passer à la phase suivante. Le BOLT, qui n’est pas un exercice en lui-même, est à faire une fois par jour, 3 fois par semaine pendant trois mois. Des spasmes du diaphragme peuvent survenir, et aident ainsi à renforcer ce muscle essentiel dans la respiration.

Le BOLT sert à mesurer les progrès réalisés par les exercices de réduction du souffle (breathe right to breathe light), qui consistent au début à adopter une respiration nasale et abdominale imperceptible au cours de la journée et sur plusieurs mois. C’est ce qu’enseignent d’ailleurs les maîtres du Tai Chi, art martial chinois, qui recommandent de respirer de telle manière que l’on ne se sente pas le faire. On pourra ensuite pratiquer des pauses respiratoires au repos, puis pendant un exercice ; on augmentera l’intensité de l’exercice en respirant uniquement par le nez.

Cette phase suivante, Emil Zatopek (champion olympique du 10 000m en 1948 et 1952) l’appliquait déjà dans les années 50. Lorsqu’il se rendait à son travail, Zatopek s’amusait à retenir sa respiration en marchant, prenant les arbres d’une allée comme repères. Puis il utilisa cet exercice en courant, sauf bien sûr, en compétition, où il est nécessaire à plein régime de respirer aussi par la bouche. La méthode est donc connue de tous les entraîneurs.

Valerio Luiz De Oliveira, entraîneur de Joaquim Cruz, champion olympique du 800m en 1984, recommandait au brésilien de retenir sa respiration sur les 15 derniers mètres d’un 200m répété sur trois séries de quatre efforts. Et on peut penser que Chris Froome et Mo Farah pratiquent aussi ce genre d’entraînement. Et qu’Alberto Salazar l’impose aussi à ses coureurs: on se souvient que Galen Rupp s’est évanoui lors d’un entraînement! Avait-il oublié de respirer, attendant vainement le signal de son entraîneur?

Prudence toutefois: avec un oxymètre, il ne faut pas descendre sous le seuil de 80% en saturation d’oxygène, sous peine de mettre l’organisme en grand danger. Mc Keown cite plusieurs études montrant que retenir sa respiration quelques secondes 8 à 10 fois durant un exercice d’endurance permet d’augmenter le taux d’EPO endogène, alors que les meilleurs sportifs passent plusieurs mois par an à plus de 2500m d’altitude! Il ne s’agit alors que de gains marginaux.

La confirmation est apportée par une étude coréenne publiée en 2006 montrant une augmentation de 20% du taux d’EPO endogène chez les malades victimes de l’apnée du sommeil. Ces malades s’arrêtent de respirer la nuit de 20s à 1 min 20, et de 5 à 70 fois par heure.

Mais un autre mécanisme semble être en cause et intervenir dans une plus grande proportion encore: une meilleure tolérance à l’acidité sanguine, et une amélioration du métabolisme anaérobie lactique. Car Mc Keown n’hésite pas à écrire dans son livre que les bicarbonates augmentent le score du BOLT jusqu’à 8,6%. Or on sait qu’une autre substance, la béta-alanine, est dorénavant utilisée en course à pied et en cyclisme. On sait depuis longtemps que les bicarbonates, utilisés en pâtisserie et dans les sodas, permettent d’améliorer de plusieurs secondes les performances des efforts lactiques, tel un 800m. Mais en tamponnant l’acidité sanguine, les bicarbonates (s’ils améliorent le BOLT) réduisent le relarguage de l’oxygène par l’hémoglobine. A partir de ce moment, l’auteur aurait mieux fait d’écrire que pratiquer des exercices de retenue de la respiration améliorent en fait principalement la résistance à l’acidité, la sécrétion d’EPO endogène si elle est démontrée, restant accessoire et fugace.

La preuve en est donnée par l’auteur qui cite une meilleure efficacité à l’effort en haute altitude chez les sportifs ayant un BOLT élevé (plus de 40 s), de même qu’un effet sur la perte d’appétit, connu en altitude. On sait que le traitement du mal aigu des montagnes (MAM) consiste à administrer du DIAMOX (acétazolamide), inhibiteur de l’anhydrase carbonique, qui inhibe la transformation du CO₂ en HCO₃⁻. Le Diamox réacidifie l’organisme, ce qui constitue une preuve de l’effet principal du BOLT dans le registre anaérobie lactique. L’augmentation de VO₂ max constatée n’étant due qu’à la composante anaérobie qui se rajoute à la composante aérobie.

Le livre de Mc Keown a au moins le mérite de divulguer au grand public une ancienne méthode d’entraînement paradoxale : s’entraîner à l’apnée dans les sports d’endurance ! Est-elle responsable de certaines grandes performances récentes en natation et en demi-fond ?

Ce qui fait les grandes équipes

Pour diverses raisons, je me suis intéressé récemment à ce qui fait les grandes équipes sportives. Le cyclisme étant un sport d’équipe, particulièrement aux échelons supérieurs, petit tour d’horizon des caractéristiques d’une grande équipe.

Vision commune

Une grande équipe possède une vision commune. Il s’agit habituellement d’un objectif clair,  simple à exprimer et à relativement court terme, qui peut donc être facilement compris de tous les joueurs. Ce qui signifie que la question constitutive d’une équipe est la suivante: quel est le but de l’équipe cette saison?

Sentiment d’appartenance

Les membres d’une grande équipe sentent qu’ils appartiennent à un tout plus grand que leur propre individualité. Autrement dit, que sans leur équipe, sans leurs partenaires dans le sport qu’ils pratiquent, ils ne pourraient atteindre un niveau de performance aussi haut. Des dimensions comme l’esprit d’équipe, l’émulation entre les membres et l’adhésion à la vision commune, donc l’engagement, sont ici des dimensions fondamentales de ce sentiment d’appartenance.

Communication

Trait commun de toutes les grandes équipes, une communication efficace. Les grandes équipes savent très bien communiquer, et chaque membre de l’équipe prend activement part dans cette communication. Cette communication peut s’exprimer, d’un individu à l’autre, de diverses façons bien sûr, mais il est capital que l’information circule. Sans une communication efficace, l’équipe ne pourra pas, par exemple, s’améliorer notamment via l’apprentissage suite aux erreurs.

Des rôles clairs

Au sein des grandes équipes, les rôles sont clairs: chaque membre connait sa valeur ajoutée, connait la dimension qu’il peut et doit apporter à l’équipe. En cyclisme, cela veut dire que chaque membre doit savoir, compte tenu de ses qualités, ce qu’il peut apporter sur le terrain de par ses qualités de grimpeur, rouleur, puncheur, baroudeur, voire de simple équipier, mais aussi en dehors du terrain, par sa personnalité (un personne plus extravertie pourra détendre l’atmosphère dans les moments opportuns par des blagues, une personne plus introvertie pourra refocusser l’équipe dans les moments importants par exemple).

Leadership

Les grandes équipes ont généralement de grands leaders, ce ou ces leaders n’étant pas forcément le ou les membres les plus talentueux mais plutôt le ou les personne(s) capable(s) de renforcer régulièrement la vision commune, et d’exalter l’engagement de chacun des membres de l’équipe. Les grands leaders ont principalement trois grandes qualités qui reviennent: du courage, de la constance dans l’effort et de l’attention envers les autres.

Diversité des aptitudes

Les grandes équipes présentent une combinaison d’aptitudes complémentaires, rendant le tout plus fort que chacune des individualités prises indépendamment. Il faut l’union de talents divers pour faire une grande équipe, et c’est aussi vrai en cyclisme. En ce sens, chacun peut apporter sa contribution, quelles que soient à la base ses qualités.

Appréciation

Les membres d’une grande équipe sont capables de s’apprécier mutuellement, créant une attitude positive d’émulation et d’encouragement au sein de la formation. Cette appréciation est notamment un ingrédient fondamental pour bâtir la confiance de ses membres, une confiance par ailleurs indispensable pour qu’une équipe réussisse à atteindre ses objectifs.

Sur ces bases, on peut par exemple se demander pourquoi l’équipe belge Etixx est passée à côté, sur les Flandriennes, d’une grande victoire? Possible réponse, la définition de rôles clairs pour chacun de ses membres n’a peut-être pas été optimale chaque fois. Les rôles de chacun ont-ils toujours été très clairs, entre Boonen, Stybar, Terpstra voire Vandenbergh dans le final des courses?  De même, l’engagement était-il adéquat?

Ces bases pourront également alimenter vos réflexions si vous faites partie, comme moi, d’une équipe cycliste à la veille de la reprise des courses sur route au Québec.

Je termine par ces quelques citations liées à ce thème, qui reviennent souvent sur Internet comme dans les livres et qui pourront également vous apparaitre inspirantes:

« Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites. » Félix Leclerc

« Ce n’est pas le fait de porter le même maillot qui fait une équipe, c’est de transpirer ensemble. » Aimé Jacquet

« Le succès n’est pas la clé du bonheur. Le bonheur est la clé du succès. Si vous aimez ce que vous faites, vous réussirez » – Albert Schweitzer

« Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite » – Henry Ford

Soirée de merd… hier

Soirée de merd… hier soir.

D’abord, la météo. Pas moyen de rouler dans de bonnes conditions au Québec depuis trois semaines, avec des températures qui restent nettement sous les normales de saison, du vent soutenu froid, et beaucoup de nuages, si ce n’est de la pluie. La totale, on nous annonce de la neige dans les prochains jours, et les normales de saison (environ 10 degrés) de retour dans… 10 jours seulement! En gros, cette saison, on passera de « pas de vélo du tout » à « je roule en cuissard et maillot courts » d’un coup, sans passer par des sorties avec jambières et gants longs tant c’est pourri comme météo. Le pire, c’est que la première course de la saison a justement lieu dans 10 jours; en clair, ça sera presque notre première sortie dehors à tous!! (sauf les chanceux qui ont pu partir rouler en Arizona, en Floride, à Majorque ou encore en Virginie, mais ceux là on aura vite fait de les repérer dans le peloton à leurs jambes déjà bien bronzées… contrairement à nous).

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Ensuite l’entrainement. De Lance Armstrong, je n’ai retenu qu’une chose: « parfois t’es le marteau, parfois t’es le clou ». Ben hier, j’étais définitivement le clou et je ne valais pas un clou, ça c’est clair. Le genre d’entrainement où, à peine monté sur ton putain de home-trainer seul dans ton sous-sol à 20h15 après une journée de travail, tu te rends vite compte que la soirée va être longue. Zéro énergie, des puls anormalement hautes… et une tête de cochon à m’entêter à finir l’entrainement au programme. Je suppose qu’il n’y a que Mikel Landa pour gagner du premier coup à son retour en compétition sur une étape difficile du Tour du pays basque après des semaines sans courir en raison d’une mystérieuse maladie ayant affecté le Team Sky début mars…

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Les bonnes nouvelles? Des vidéos qui m’ont permis de passer la soirée.

J’ai envie de dire « merci Tony » (Antoine Duchesne), même si je ne te connais pas personnellement, pour apporter des « tabarnak » et des « kaliss » bien québécois au coeur du cyclisme flamand. Putain, je sais pas pourquoi mais hier, ça m’a fait un bien fou. Allez, de tout coeur avec toi pour Roubaix!

Merci aussi à Direct Énergie d’avoir repris l’idée des vidéos « Backstage Pass » de l’équipe australienne Orica-GreenEdge et de nous offrir ces concentrés de vie de l’équipe et ce, peu de temps après chaque épreuve.

Enfin, ce vidéo du podium du Tour des Flandres où Sep VanMarcke a bien failli y laisser sa peau… Comme quoi y’a pas que les motos qui sont dangereuses en cyclisme… Ouvrir le champagne, laissez ça aux professionnels seulement!

Les dangers de l’hyperhydratation

Je me suis récemment intéressé à l’hyperhydratation.

Dans le cadre de la reprise de mon entrainement sérieux en prévision de la nouvelle saison, avec les résolutions du jour de l’An et la volonté de revenir à un mode de vie sain, j’ai en effet augmenté significativement mon hydratation en janvier.

J’ai aussi eu, au même moment, des jours sans à l’entrainement.

Du coup, je me suis posé la question: peut-on boire trop d’eau? Boire 3 ou 4 litres d’eau durant une journée de 7-8h peut-il nuire à la performance le soir venu?

La réponse est oui très probablement.

Et le danger s’appelle l’hyponatrémie, ou baisse de la concentration de sodium dans le sang.

Le problème serait beaucoup plus fréquent qu’on le croit chez les sportifs d’endurance, particulièrement précédent des épreuves style cyclosportives ou marathons où les « gourous » de la préparation rappellent qu’il faut bien s’hydrater dans les jours précédents.

Il faut bien s’hydrater en effet, mais il y a une limite!

D’après mes récentes lectures, il faut boire entre 400 et 800 ml maxi d’eau par heure au repos ou à l’effort modéré (sauf par grosses chaleurs évidemment, auquel cas on peut aller jusqu’à un litre par heure). Au delà, les dangers sont réels, car l’organisme ne peut alors absorber toute l’eau qui est donc directement rejetée. Et au passage, toute cette eau provoque une baisse importante du sodium dans le sang, le sodium étant un régulateur et un répartiteur de l’eau dans l’organisme.

Le danger le plus important semble être des céphalées (mal de tête) voire l’oedème du cerveau dûs au gonflement des cellules qui absorbent alors l’eau (jusqu’à un certain point) afin de rétablir la teneur en sodium du liquide extracellulaire, teneur diminuée par cette même absorption trop importante d’eau.

Les autres symptômes pouvant manifester une hydratation excessive sont les étourdissements, la fatigue excessive, une désorientation, des troubles du comportement voire des vertiges et une confusion.

Chose certaine, on ne devrait pas avoir à uriner plus d’une fois par heure en buvant de l’eau uniquement (si vous avez bu 3 bières ou 4 cafés et plus de 800ml d’eau, c’est autre chose!).

Enfin, il semble que de plus en plus d’études montrent qu’une légère déshydratation ne nuirait pas à la performance sportive. Seule une déshydratation plus avancée réduirait significativement la capacité d’effort. Évidemment, il est préférable de commencer une compétition adéquatement hydraté, et de ne pas trop s’en faire si on la termine légèrement déshydraté.

Morale de l’histoire: comme dans tout, il semble que la modération ait une fois encore bien meilleur goût.

Et ça donne de quoi méditer les déclarations, à une certaine époque, du sulfureux Michele Ferrari: « l’EPO n’est pas plus dangereuse que dix litres de jus d’orange »!!!

Comment gérer les entrainements d’équipe?

C’est un phénomène archi-classique dans le cyclisme amateur: les sorties d’entrainement en équipe lors des week-ends qui deviennent de véritables championnats du monde!

Et sur le sujet, notre bible à tous, à laquelle j’adhère bien évidemment, The Rules, est désespérément muette.

Comment diantre éviter que ces sorties d’entrainement entre coéquipiers d’une même équipe cycliste amateur deviennent de véritables parties de manivelles?

Mon équipe a eu une réponse heureuse: l’organisation, grâce à des personnes dévouées qui se reconnaitront, d’entrainements d’équipe structurés, composés d’intervalles à faire individuellement sur des portions de route bien définies. La formule est parfaite: chacun peut ainsi se défoncer lors des intervalles, et une fois la série complétée, tout le monde se regroupe pour rentrer ensemble. On reconnait alors les tire-au-flanc à ceux qui ont encore de l’énergie pour rouler fort lors du retour de la séance d’intervalle, et on les laisse ainsi s’humilier en public…

C’est donc parfait, mais c’est sur semaine.

Que fait-on le week-end, lors de ces sorties d’entrainement plus longues, sur des parcours plus éloignés, permettant par exemple de couvrir 100 ou 125 kilomètres, le temps étant moins compté que durant les soirs de semaine?

J’avoue ne jamais avoir trouvé la formule parfaite!

Un sain équilibre doit être gardé entre « sortie payante » et « championnat du monde » préjudiciable à l’atteinte d’objectifs précis. Car trop souvent, ces sorties se font à la moyenne, donc sur un rythme élevé mais sans vraiment de gros changements de rythme. Pas l’idéal pour briser l’effet diesel et préparer une équipe à affronter la compétition de haut niveau, elle-même faite essentiellement de changements violents dans l’allure.

L’homogénéité du groupe est évidemment la clef, mais cette homogénéité est plus difficile à atteindre au sein d’une équipe amateur qu’au sein d’une équipe pro. Les conditions physiques varient, de même que les qualités de chacun. Et puis, personne n’est payé, donc l’autorité ne fonctionne pas de la même façon qu’au sein d’un groupe professionnel.

Comment ca se passe dans votre équipe? N’hésitez pas à partager vos expériences, la meilleure formule existe probablement quelque part!

Mystérieux point de côté!

Depuis mon retour d’Italie, j’ai la bonne patte comme qui dirait.

En bref, j’atomise.

Fort de ces excellentes sensations, je me présente hier soir au « A-Loop », le rendez-vous souffrance des coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau, chaque mardi aux deux semaines.

C’est pas compliqué, un aller-retour jusqu’au Belvédère Champlain par la route – qui monte et qui descend sans arrêt – du Parc de la Gatineau.

Un parcours exigeant, où les moments de récupération sont rares et les efforts, très intenses.

Hier soir, du beau monde était présent: deux Silber, Dal-Cin et St-John, mais aussi JS Perron, Aaron Fillion, et j’en passe. Nous étions promis à une belle partie de manivelles.

Pourtant, le départ fut modéré, bien en deçà de ce que j’ai déjà connu. L’ascension de la première « patate » du circuit, la montée du lac Pink, en 2min15, un bon 10sec plus lent que d’ordinaire. Je me sentais bien, ça promettait d’être une bonne soirée.

Arrive les deux bosses du côté du secteur « Pingouin ». La deuxième est montée sous pression, question de rattraper quelques fuyards, et déjà le peloton se fragmente, les premiers dégâts significatifs survenant du même coup. Je reste bien dans les roues, et même si l’effort est important, rien pour me faire décrocher. Molto bene.

Le juge de paix du circuit est la montée du Lac Black, 1,5 km à du 6-7%. Ca monte vite, mais rien de bien terrible au pied. Une gêne me saisit sur le côté gauche. Mi-pente, je suis certes à l’arrière du groupe, mais je tiens malgré cette gêne dans mon abdomen. À 100m du sommet, alors que je viens d’encourager un ami, aie! violent point de côté qui survient, comme si on m’enfonçait un poignard dans le bide. Je résiste quelques secondes, puis je manque d’air.

Je n’ai d’autre choix que de couper net mon effort et de laisser partir le groupe.

Je n’ai pas compris: jamais fait ça avant. Une première. J’ai certes eu de petits points de côté par moment en faisant divers sports, mais de cette intensité jamais.

Je récupère quelques secondes, mouline sur un petit braquet, puis bascule dans la descente, m’hydrate et deux minutes plus tard, bingo, plus aucune douleur! Nada, comme neuf.

Pour le moins frustrant.

Question de rentabiliser la sortie et faire passer la frustration, j’ai établi quelques « personal best » sur le retour, notamment dans une autre bosse du secteur, Notch, où je signe le 5e meilleur temps Strava. Non mais.

La question: qu’est ce que ces points de côté?

Une rapide recherche sur Internet me laisse croire qu’ils sont assez mystérieux car on ne connaît pas leurs causes.

Ces derniers surviennent parfois lors d’un effort violent dans des sports d’endurance. Ce fut mon cas hier: au moment de l’apparition de mon point, j’étais à 172 puls/min, les puls les plus élevées vues cette saison, et je produisais donc un effort maximum. Je me sentais bien, mais l’effort était maximum.

Ces points peuvent causer une gêne respiratoire: je n’en doute point, ce fut mon cas hier. La douleur était très aigue, mais d’une courte période.

Ces points sont habituellement sans gravité et disparaissent comme ils sont venus: encore mon expérience hier soir. Sitôt l’intensité coupée, et avec quelques gorgées bues, tout est rentré dans l’ordre rapidement.

Alors pourquoi?

Ce site avance quelques explications quant aux causes:

– mauvaise adaptation à l’effort (violent), notamment par un mauvais échauffement (ce dernier n’a pas été terrible dans mon cas hier soir… manque de sérieux!)

–  crampe du diaphragme (j’en doute dans mon cas)

– origine rhumatismale (peu probable dans mon cas)

– origine digestive (possible dans mon cas hier, j’avais ingurgité – à tort très certainement – quelques « chips » Tostitos avant de partir avec ma conjointe… mauvaise idée!!!)

– dysfonctionnement de la vésicule biliaire (trop de vin dans les jours précédents pour moi???)

Quoi qu’il en soit, le point de côté est extrêmement frustrant, au même titre que les crampes d’ailleurs, car ils nous privent de donner le meilleur de nous-même. Saleté.

N’hésitez pas à partager avec moi vos expériences avec ces satanés points de côté, notamment si vous avez des trucs pour les éloigner. Ou si vous avez pu identifier des situations dans lesquelles leur apparition sont plus fréquentes.

Morale de l’histoire: à un certain niveau de compétition, on ne s’improvise plus coureur et on paye cash les erreurs d’hygiène de vie!

Je retourne au régime sec: eau, alimentation maigre, vie de moine.

Chris, prouve-nous qu’on peut aussi croire en toi

C’est le titre de cet excellent article publié dans le journal Le Monde et signé Antoine Vayer. Je partage entièrement son opinion: les coureurs pro doivent ouvrir leur livre, afficher leur profil de puissance, afin qu’on puisse croire en leurs performances. C’est urgent.

Comment gérer l’avant-Tour?

Contador a gagné la Route du Sud, Pinot n’a pas gagné le Tour de Suisse, ce sont les nouvelles intéressantes du week-end.

Pour Pinot, c’est dommage car l’occasion était belle. Si ses capacités contre le chrono se sont améliorées ces derniers mois, elles ne sont pas encore d’un niveau suffisant pour jouer devant, une conclusion qui aura assurément été notée par ses rivaux. Par chance, le prochain Tour de France ne comporte que peu de kilomètres contre la montre.

Prochain Tour de France justement, qui débute dans deux semaines. Cela pose la question de la difficile gestion de la condition physique si près d’un objectif si grand.

Deux stratégies semblent être utilisées: d’un côté, vous avez Nibali et Quintana qui n’ont visiblement pas voulu se dépouiller au Dauphiné ou à la Route du Sud. Dès que la course s’est vraiment décantée, ils ont manifestement levé le pied, préférant ne pas « taper dedans » tout de suite.

De l’autre, on a vu Contador ou Froome lâcher les chevaux lorsque l’occasion s’est présentée. Froome a gagné les deux dernières (difficiles) étapes du Dauphiné, et Contador a vraiment joué la gagne samedi dernier sur la Route du Sud.

Cela me laisse perplexe! Sachant qu’il faut être en super-condition dans la 3e semaine du Tour, Froome et Contador pourraient-ils en avoir fait trop, trop tôt?

Nibali avait employé la même stratégie l’an dernier, étant souvent largué sur le Dauphiné; on connait la suite…

Chose certaine, il doit être délicat de gérer ces deux dernières semaines avant le Tour: les coureurs de premier plan veulent probablement progresser encore un peu, tout en ne se fatiguant pas. Je suppose que les entrainements sont brefs, mais intenses et moins nombreux.

Sinon, Contador fait tout de même une grosse impression, semblant évoluer cette saison une jambe au dessus de tout le monde.

Restera à gérer pour tout ce joli monde une piégeuse première semaine sur le Tour, où c’est toujours très nerveux.

Ca s’annonce plutôt intéressant!

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