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Les Vlog d’Adam Roberge

En cette période de confinement, les vlogs publiés par le cycliste élite Adam Roberge peuvent être un bon passe-temps utile, permettant d’apprendre et de planifier plus soigneusement ses entrainements. Voici la dernière mouture!

Merci Adam!

Cyclisme nord-américain: « Des temps instables et très difficiles » – Adam Roberge

Je vous fais part, depuis quelques mois, de mon inquiétude à l’endroit du cyclisme sur route nord-américain, qui manifestement n’est pas en grande forme. Disparition du Tour de Californie, disparition du Tour du Saguenay, disparition des équipes pro les unes après les autres, la dernière en date étant Floyd of Leadsville, après à peine un an d’existence. Cette équipe présentait quelques coureurs canadiens prometteurs, donc Carlson Miles de la région d’Ottawa. Quelles options restent-ils à ces jeunes coureurs pour poursuivre leur développement au Canada et aux États-Unis?

Chez les Maitres, les courses disparaissent aussi.

Sale temps pour le cyclisme sur route.

Je publie aujourd’hui une courte entrevue avec un coureur touché directement par cette situation, le coureur U23 Adam Roberge (22 ans) de chez Elevate-KHS cette saison, triple champion canadien du chrono chez les espoirs et membre de l’équipe canadienne qui est allée, en août dernier, sur le Tour de l’Avenir. Un bel espoir du cyclisme canadien!

La Flamme Rouge : Adam, ton avis sur l’état du cyclisme nord-américain à ce jour, surtout de la perspective d’un coureur U23?

Adam Roberge : Écoute Laurent, je ne vais pas y aller par quatre chemins : ça va vraiment mal!

LFR : Dans quel sens?

AR : Il y a 3-4 ans Laurent, beaucoup de bons coureurs pouvaient gagner leur vie ici en Amérique du Nord sur des équipes nord-américaines, et en participant à des épreuves nord-américaines. Aujourd’hui, il reste presque plus d’équipes, les courses disparaissent, et il reste peu de coureurs capables, aujourd’hui en Amérique du Nord, de vivre du sport cycliste. Pas plus compliqué que ca.

LFR : D’accord, mais pourtant on a les Hugo Houle, Antoine Duchesne, Guillaume Boivin et Mike Woods au plus haut niveau. Pis les GP de Québec et Montréal.

AR : Tu as raison, ces coureurs donnent une vraie visibilité pour le Canada au niveau World Tour, puisque Israel Cycling Academy va rejoindre le World Tour en 2020 et c’est une excellente nouvelle. Mais cette situation cache une crise par derrière, celle que vivent les coureurs espoirs comme moi et les coureurs juniors prometteurs. En gros, comme débouché actuellement, il reste l’équipe Rally. Avec le retrait de Floyd, que va faire un Carlson Miles par exemple? Je pense qu’une fois Hugo, Antoine, Guillaume et Mike à la retraite, ca va être le néant. On le sentira surtout dans 5, 10 ans d’ici.

LFR : C’est dommage car il y a une belle génération de coureurs prometteurs pour le cyclisme sur route canadien, dont toi, Zuko, Cataford, Côté, Chrétien, Gervais…

AR : Bien d’accord avec toi. Zuko et Pier-André ont la chance d’être ou de rejoindre Rally, c’est bon pour eux. Chez Elevate-KHS, on a James Piccoli qui va rejoindre en 2020 le World Tour avec Israel Cycling Academy, je suis super content pour lui. Mais pour les autres, c’est difficile. Vraiment difficile en ce moment.

LFR : Tu as participé au Tour de l’Avenir fin août. Une expérience utile selon toi?

AR : C’est certain! C’est différent de courir en Europe, par exemple sur le Tour de l’Avenir. C’est nerveux, les gars veulent se montrer pour passer pro, ça roule vraiment vite, il y a aussi la montagne, bref, une autre game. Je suis reconnaissant à la Fondation Hamilton 2003 et Luc Despins en particulier pour avoir mis sur pied financièrement ce projet, car Cycling Canada n’a pas de budget pour ça. Pour mieux performer, ça pourrait prendre des courses de préparation là-bas avant le Tour de l’Avenir, et également arriver bien à l’avance afin de bien s’acclimater, pour passer au « beat » européen.

LFR : Il y a quelques années, David Boily terminait 2e du Tour de l’Avenir…

AR : Je sais oui. Une grosse performance! Je ne sais pas si les gens le réalisent!

LFR : Merci Adam, on garde le contact.

AR : Certain. À bientôt!

Suivez les vlogs d’Adam sur YouTube, le dernier étant ci-bas. Et je poursuivrai prochainement sur ce dossier avec de nouvelles entrevues avec les grands acteurs du cyclisme sur route d’ici.

Vlog #4 d’Adam Roberge

Toujours intéressant, notamment la première partie sur l’entrainement d’Adam, ce jeune coureur québécois de 22 ans, excellent contre-la-montre, et qui progresse d’année en année.

Réforme des catégories Maitres: des précision de la FQSC

La FQSC a communiqué avec moi hier pour porter à mon attention des informations additionnelles entourant ce projet de réforme des catégories Maitres en cyclisme sur route pour la saison prochaine. Je vous partage ces éléments d’information aujourd’hui.

D’une part, Cyclisme Canada n’aurait avisé la FQSC que récemment à propos de ces changements. L’annonce faite vendredi dernier par la FQSC à l’ACVQ est donc la première étape d’une plus vaste campagne d’information qui se poursuivra à la mi-novembre par de probables discussions à la commission d’orientation, de même que par des informations partagées à l’ensemble des coureurs probablement via le bulletin électronique mensuel Sprint.

Le report de l’âge pour devenir Maitre de 30 à 35 ans a été introduit cette année en cyclo-cross et en cyclisme sur piste. Pour 2020, c’est donc le vélo sur route et le vélo de montagne qui s’aligne sur ce changement.

Les effectifs des coureurs Maitres en 2019 distribués selon la réforme montrent deux conclusions principales, déjà évoquées dans mon article précédent:

  1. La catégorie des Maitres 4 diminuerait assez significativement puisqu’on ne parle plus des 60 ans et plus, mais bien des 65 ans et plus
  2. Les catégories M1 (35-44) et M2 (45-54) auraient des tailles plus proches l’une de l’autre que cette année, la majorité des coureurs Maitres se concentrant entre 40 et 49 ans. Avec la réforme, cette vaste catégorie de coureurs dans la quarantaine est scindée en deux: les 40-44 ans se retrouvent du côté des M1, et les 45-49 ans du côté des M2. En 2019, ils couraient essentiellement ensemble.

Notons enfin qu’un peu plus de 55 coureurs âgés entre 30 et 34 ans se retrouveront en 2020 chez les Séniors plutôt que chez les Maitres, réduisant d’autant la taille du peloton M1. Chez les femmes, on parle de moins de 10 coureuses.

En terminant, un merci tout particulier à Pierre Dumais pour son commentaire laissé sur l’article précédant, et qui nous rappelait que jusqu’en 1992, les catégories Maitres commençaient effectivement à 35 ans. Le passage aux 30 ans et plus aurait été faite pour satisfaire le vélo de montagne. Plus de 25 ans plus tard, on revient donc en arrière!

Nouvelle réforme des catégories Maitres annoncée

La Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) a informé l’Association des cyclistes vétérans du Québec (ACVQ) vendredi dernier d’une importante réforme des catégories Maîtres qui sera en vigueur dès la saison prochaine.

Apparemment, la nouvelle a pris un peu tout le monde par surprise et curieusement, aucun communiqué précisant la réforme n’était à ma connaissance disponible sur le site de la FQSC ces deux derniers jours. Bizarre comme façon de faire.

L’élément clé de la réforme: les catégories Maitres commenceront dorénavant à 35 ans, et non plus 30 ans.

Les coureurs entre 30 et 34 ans seront donc désormais tenus de courir chez les Séniors, ou il existe deux catégories, les Séniors 1-2 (élite) et les Séniors 3.

Chez les hommes Maitres, les catégories deviennent les 35-44 ans (M1), les 45-54 ans (M2), les 55-64 ans (M3) et les 65 ans et plus (M4). Les critères de force (subjectifs) mis en place avec la réforme précédente demeurent, permettant par exemple à un excellent coureur âgé entre 45 et 54 ans de courir en M1 s’il le souhaite.

Chez les femmes Maitres, deux catégories: 35-44 ans et 45 ans et plus.

Évidemment, certaines épreuves particulières comme les Championnats canadiens continueront de considérer des catégories particulières, strictement basées sur l’âge dans ce cas. De ce côté-là, pas de changement.

Les impacts

Le premier impact de cette réforme est évidemment du côté de l’ACVQ qui perd de nombreux coureurs puisque les 30-34 ans seront désormais considérés comme Séniors en 2020. Le budget en souffrira, c’est clair.

Les plus gros pelotons à la FQSC étant ceux des M1 et M2, on peut penser que la redistribution des coureurs de 30-34 ans vers les catégories Séniors équilibrera un peu la taille des divers pelotons, et donc la compétition. De tous les pelotons, c’est peut-être le peloton des Séniors 3 qui profitera le plus de cette réforme.

Autre impact, celui sur la taille des pelotons M3 et M4 (50 ans et plus), qui prennent souvent le départ des courses ensemble: il s’agira dorénavant des 55 ans et plus. Ils seront moins nombreux, c’est clair.

Enfin, il est évident que cette réforme aura des effets sur certaines équipes Maitres et Séniors, surtout celles disposant de plusieurs coureurs de 30-34 ans, ces équipes  devant revoir leurs effectifs et leurs objectifs.

Une bonne réforme?

Le principe de base de la réforme, soit de faire débuter les catégories Maitres à 35 ans au lieu de 30 ans, me parait une très bonne chose.

Il est clair pour moi qu’une majorité de coureurs d’expérience de 30 à 34 ans disposent encore de la force et du temps pour courir chez les Seniors. Voyez chez les pros: nombreux sont les coureurs du début de la trentaine à être les grands leaders d’équipe et à gagner les plus grandes courses pro du calendrier.

Le début de la trentaine est une période aujourd’hui charnière de la vie, souvent associée à la stabilisation de la vie professionnelle et à la fondation d’une famille. Si la situation des coureurs de 30 à 34 ans peut être hétérogène (et ils auront le choix de courir Séniors 1-2 ou Séniors 3), elle l’est probablement moins à partir de 35 ans, ou nombre de coureurs ont désormais des enfants. Le temps d’entrainement diminue, à mesure qu’augmentent les obligations familiales.

La réforme présente également l’avantage de la cohérence avec ce qu’on voit souvent ailleurs dans d’autres sports, voire même avec la série UCI World GranFondo (Championnats du monde des Maitres) ou les catégories Maitres commencent à 35 ans.

La suite

Les membres de l’ACVQ pourront débattre de la réforme lors de la prochaine Assemblée générale, à venir prochainement. Idée comme ca: l’ACVQ pourrait en profiter pour réformer son nom également! Pourquoi le mot « vétérans »? On pourrait mettre à jour le nom pour Association des cyclistes Maitres du Québec (ACMQ) ou Association québécoise des cyclistes Maitres (AQCM).

Cette réforme ne devrait pas par ailleurs créer de difficultés majeures à la reprise, sinon de voir des pelotons Seniors un peu plus gros, et des pelotons M3 et M4 un peu plus petit. Le reste n’est que redistribution, et je pense personnellement qu’on gagnera en homogénéité avec ces changements. Ce qui n’empêchera pas par ailleurs les plus costauds des M2, âgés entre 45 et 54 ans, de continuer de courir chez les M1.

2020 était l’année de mon passage chez les M3, je prenais un coup de vieux. Grâce à cette réforme, je reste M2 en 2020 et le coup de vieux est repoussé de 5 ans!

Radio Bidon: le point sur les transferts, Vlog2 d’Adam Roberge

Le point sur les transferts en vue de la saison prochaine de cyclisme sur route, c’est ici sur les amis de Radio Bidon. Bravo les gars!

Et le Vlog#2 d’Adam Roberge est désormais disponible.

Adam Roberge – Vlog #1

Samedi matin morose au Québec

Samedi matin pluvieux au Québec, on se croirait au Yorkshire! Au moins, ca a l’avantage de nous mettre dans l’ambiance pour demain…

Les récentes nouvelles dans le monde du cyclisme et du ski de fond au Québec n’aident en rien à l’ambiance morose de ce samedi.

On apprenait plus tôt cette semaine que le GP de Saguenay, ben c’est fini. La ville a coupé les subventions à l’événement, qui représentaient le quart du budget d’environ un million de dollars. La ville affirme qu’elle a dû prendre des décisions difficiles afin de boucler son budget.

Rappelons que le GP de Saguenay était une épreuve UCI America Tour de sanction 2.2, comme le Tour de Beauce.

Voilà qui souligne de façon évidente à quel point les organisations d’épreuve au pays sont laissées à eux-mêmes pour boucler leur budget, une situation portée à mon attention à de nombreuses reprises par des organisateurs de course eux-mêmes. Depuis des années, Cyclisme Canada s’est tourné vers la piste, délaissant la route. Derrière les Houle, Duchesne et Woods qui, plus jeunes, ont bénéficié de structures leur permettant de progresser comme ces courses ou les équipes SpiderTech ou Garneau, c’est le désert pour les jeunes coureurs canadiens d’aujourd’hui qui peinent à trouver au pays les structures pour leur permettre de franchir des étapes. L’exil est devenu la seule alternative, avec une nuance: le retour salutaire d’une équipe Canada sur le dernier Tour de l’Avenir.

Mais réjouissez-vous, le Canada a cartonné sur la piste de Cochabamba en Colombie lors des récents Jeux panaméricains…

On apprend également que la belle « loppet » du Tour du Mont Vallin en ski de fond est menacée de disparaitre, faute de budget pour 2020. J’ai participé à cette épreuve il y a deux ans, et plus de 450 fondeurs étaient au départ l’an dernier. L’épreuve équivalente en vélo de montagne au même endroit avait pour sa part disparue fin 2015.

On apprend que le Ski Marathon d’Oka connait actuellement certains enjeux de renouvellement de son comité organisateur, ce qui menace l’édition 2020 de cette épreuve importante au calendrier des courses de ski de fond au Québec, et à laquelle je participe depuis plusieurs années.

Chaque année, l’organisation de la Gatineau Loppet – tellement un bel événement! – fait également face à son lot de défis afin de boucler le budget et assurer une participation significative.

C’est donc une part très significative du calendrier des maitres fondeurs de l’Association des maitres en ski de fond du Québec qui est actuellement menacée.

Je ne comprends pas toujours bien ces difficultés à la lumière du nombre de fondeurs qui m’apparait en hausse partout au Québec. Il y a 15 ans un soir de semaine à la frontale dans le Parc de la Gatineau, je croisais davantage de chevreuils et de porc-epics que d’êtres humains. L’hiver dernier, ce sont des hordes de fondeurs qui s’entrainaient dans la montée du lac Pink un mercredi soir entre 19 et 20h, par -20 degrés… et je ne vous parle pas du nombre de skieurs à roulettes qu’on peut croiser ces jours-ci un matin de fin de semaine dans certaines sections du Parc de la Gatineau.

On apprend enfin que l’usine Louis Garneau en banlieue de Québec ferme sa division textile, pour se concentrer sur son « nouveau modèle d’affaire » qui s’oriente vers la commercialisation, le marketing digital et le « branding ». Autrement dit, on sous-traite la production en Asie, là où les salaires sont moins élevés et les avantages sociaux quasi-inexistants, et on se concentre sur la vente en ligne, le marketing et surtout, surtout, ce fameux « branding » qui consiste à vous faire croire que le produit X de telle marque, qu’on a bourré de « concepts », est meilleur que le produit Y d’une autre marque. Les deux ont pourtant été faits au même endroit, en Chine… et parfois même dans la même unité de production! Quant à ces fameux concepts, ils sont le plus souvent creux.

Plus que jamais, je me tourne vers Assos, une compagnie familiale avec des valeurs à la bonne place: ils ont conservé leur production en Europe, point final. Oui, quand je paye (cher) un cuissard Assos, je paye non seulement une qualité et un fond de cuissard state of the art, mais aussi un fond de pension d’un(e) employé(e) bulgare.

C’est comme pour le climat: ca s’appelle la responsabilisation.

Plateau royal aux GP de Québec et Montréal

On en sait plus sur les têtes d’affiche qui s’annoncent sur les GP de Québec et Montréal, et c’est un plateau royal cette année!

D’abord, le numéro un mondial, Julian Alaphilippe, auteur d’une saison remarquable et d’un Tour de France exceptionnel. Alaphilippe a les yeux tournés vers les Mondiaux au Yorkshire, et a décidé, de concert avec le sélectionneur national Thomas Voeckler, de réduire sa charge de travail à l’approche de ce rendez-vous. Rappelez-vous qu’Alaphilippe avait sauté dans le final des Mondiaux l’an dernier, manque de fraicheur possible. Cette année, c’est 6 jours de course en septembre, et non 13 comme l’an dernier. Il sera à partir d’aujourd’hui sur le Tour d’Allemagne avant de monter dans l’avion lundi prochain pour le Canada.

Alaphilippe retrouvera à ses côtés sur ce programme son jeune co-équipier Remco Evenepoel, 19 ans, capable de tout. Sa présence à Québec et Montréal sera d’un grand intérêt. Il peut gagner!

Peter Sagan s’annonce aussi, lui qui connait du succès au Québec sur ces deux courses. Toujours un coureur à surveiller de près, tout comme Greg Van Avermaet et Michael Matthews, eux aussi des habitués et du voyage cette année encore. Rappelons que Matthews avait réalisé le doublé l’an dernier, égalant l’exploit de Simon Gerrans en 2014.

Pour Sagan, c’est même programme que pour Alaphilippe avant les Mondiaux du Yorkshire: allégé. Seulement quelques courses d’un jour, et on verra ce que ca donne en Angleterre. Surprenant de voir à quel point ils sont nombreux à privilégier la fraicheur physique à l’approche de la course au maillot irisé…

Les vainqueurs du Tour Vicenzo Nibali et Geraint Thomas seront également présents à Québec et Montréal. Pour Nibali, il s’agit d’une première et gageons que les descentes seront trop courtes au Québec pour lui permettre de faire une différence! Adam Yates et Richie Porte, eux aussi des coureurs efficaces sur les courses par étapes, sont également annoncés.

D’autres excellents coureurs de Classiques peuvent nourrir des ambitions au Québec: Michal Kwiatkowski, Olivier Naasen récent vainqueur de la dernière étape du BinckBank Tour, Tim Wellens et Diego Ulissi. Espérons que Benoit Cosnefroy, récent vainqueur du Tour du Limousin, pourra également être au départ pour AG2R – La Mondiale. Ce jeune coureur de 23 ans a été en 2017 champion du monde espoir et c’est un coureur prometteur.

On annonce également un contingent exceptionnel de coureurs canadiens, soit pas moins de 19 coureurs qui auront ainsi une chance de briller à domicile. Parmi eux, bien sûr Mike Woods, qui a fait le métier depuis 10 jours au Québec à l’entrainement, c’est moi qui vous le dit. À Montréal surtout, Woods peut nourrir de réelles ambitions, tout comme Hugo Houle qui a franchi un cap cette saison, notamment en s’affranchissant de quelques livres supplémentaires. Rappelons que les organisateurs ont ajouté deux tours supplémentaires au GP de Montréal, qui propose désormais 220 kilomètres de course et… 4700m de dénivelé. De quoi laminer un peu plus les sprinters!

Si ca arrive au sprint justement, rappelons que le Québécois Guillaume Boivin est lui aussi en forme exceptionnelle et capable de tirer son épingle du jeu dans cet exercice. Il aura la confiance de son équipe Israel Academy et a souvent été le premier Canadien à l’arrivée lors des dernières éditions.

Attention également à James Piccoli, vainqueur l’an dernier du Tour de Beauce et en vue au récent Tour de l’Utah qu’il termine à la 2e place après avoir remporté le prologue en côte. Piccoli est un excellent grimpeur.

Pour Antoine Duchesne, l’enjeu est ailleurs, venant tout juste de faire son retour après une opération à l’artère iliaque ayant ruiné sa saison 2019.

Après une claque sur le récent Tour de l’Avenir (d’où l’importance d’y aller!), les jeunes espoirs Nicolas Zukowski, Charles-Étienne Chrétien, Pier-André Côté, Adam Roberge et Laurent Gervais seront de retour en course pour acquérir de l’expérience internationale supplémentaire.

Ce contingent canadien est complété par Alex Cataford, Svein Tuft, Jordan Cheyne, Evan Burtnik, Nigel Ellsay, Adam DeVos, Matteo Dal-Cin, Rob Britton et Ryan Anderson.

Deux grands absents, Mathieu Van Der Poel bien sûr, qui mise comme Alaphilippe sur la fraicheur physique au Yorkshire et qui limite donc les déplacements, ainsi qu’Egan Bernal, récent vainqueur du Tour de France. Beaucoup d’autres sont engagés sur le Tour d’Espagne en ce moment.

Je pense que ca sera passionnant cette année! Et avec, ce week-end, les Mondiaux de vélo de montagne au Mont Sainte-Anne et toutes les stars de cette discipline présentes, Nino Schurter, Yolanda Neff, Kate Courtney et Pauline Ferrand-Prévost en premier lieu, les passionnés de cyclisme du Québec et de l’Est du Canada sont choyés.

GP de Québec et Montréal: les têtes d’affiche

On se dirige doucement vers la 10e édition des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, les 13 et 15 septembre prochain.

Juste avant, le Mont Sainte-Anne accueillent les Championnats du monde de vélo de montagne, les 1er et 2 septembre.

C’est dire que les amateurs de cyclisme ici au Québec seront privilégiés au cours des prochaines semaines!

Et à priori, il y aura du beau monde sur les Grands Prix cyclistes.

En premier lieu, ce sera l’occasion pour nous de découvrir pour la première fois le très jeune champion belge Remco Evenepoel, récent vainqueur en solitaire – excusez-un-peu – de la Classica San Sebastian.

Et Evenepoel peut gagner à Québec et à Montréal, j’en suis convaincu!

On sait également que Mike Woods sera au départ, et le circuit du Mont Royal à Montréal lui convient bien. Mike est récemment arrivé à Ottawa et préparera sereinement ces deux épreuves dans la région.

D’autres coureurs de premier plan ont confirmé leur présence, en premier lieu Peter Sagan, qui connait beaucoup de succès au Québec, en particulier sur le GP de Québec (deux fois vainqueurs déjà). Greg Van Avermaet sera également présent, et il connait lui aussi très bien les deux parcours.

On annonce aussi Tim Wellens, longtemps porteur du maillot à pois sur le récent Tour de France, Vicenzo Nibali et son coéquipier Matej Mohoric, une pointure lui-aussi. Pour Ineos, on attend Michal Kwiatkowski. Jasper Stuyven, troisième l’an dernier à Québec, devrait lui aussi être là, tout comme Sep Vanmarcke.

Enfin, le vainqueur sortant des deux GP, l’Australien Michael Matthews, devrait lui-aussi être au départ.

Ca sera intéressant cette année encore!

Enfin! Le Canada de retour sur le Tour de l’Avenir

En août 2016 sur ce site, j’exprimais tout mon désarroi de voir partir le Tour de l’Avenir sans une équipe canadienne. La plupart des pays significatifs en cyclisme, surtout européens mais aussi l’Australie, les États-Unis, la Colombie voire l’Érythrée, ne manquaient pas ce rendez-vous si important pour les jeunes coureurs de moins de 23 ans.

Egan Bernal n’a-t-il pas remporté cette épreuve en 2017? Pas moins de neuf anciens vainqueurs du Tour de l’Avenir étaient au départ du Tour de France début juillet.

Or, Cyclisme Canada a enfin annoncé, le 29 juillet dernier, le retour d’une équipe Canada sur le « petit Tour de France ».

Une sacrée bonne nouvelle! Y’a pas que la piste comme discipline en cyclisme…

Je l’ai aussi exprimé sur ce site, je m’inquiète de la relève derrière les Woods, Houle et Duchesne actuellement en World Tour. Et le Tour de l’Avenir est une vitrine quasi-obligatoire pour les jeunes talents canadiens afin de se montrer en Europe, face à des directeurs sportifs qui ont souvent l’embarras du choix au niveau des talents à recruter.

L’équipe Canada qui prendra part à la 56e édition du Tour de l’Avenir entre les 15 et 25 août prochain sera composée de six coureurs, dont cinq sont issus du Québec. Voilà qui témoigne de la vitalité du sport cycliste dans la Belle Province, et je ne suis pas loin de penser que la présence, chaque année, des Grands Prix Cyclistes de Québec et Montréal y est pour quelque chose. Il faut simplement donner l’occasion aux meilleurs talents d’ici de se faire valoir en Europe.

Ces cinq coureurs sont Adam Roberge, Charles-Étienne Chrétien, Laurent Gervais, Nickolas Zukowsky et Pier-André Côté.

Zukowsky et Côté tout particulièrement ont déjà brillé cette saison et représentent de beaux espoirs pour l’équipe canadienne.

Pour tous ces coureurs, ce sera l’occasion certes de se montrer, mais aussi de travailler en vue d’une sélection pour les prochains Mondiaux au Yorkshire fin septembre, la course sur route des U23 faisant 193 kms sur un parcours usant.

Tous ces coureurs y découvriront aussi la haute montagne (4 étapes dans les Alpes!), un exercice parfois brutal à ce niveau et qui permet de rapidement comprendre la place qu’on pourra avoir dans le peloton pro, si jamais on y accède. Tignes, Méribel, Le Corbier, faudra y grimper!

Intéressant, un chrono par équipe est au programme lors de la 2e étape. Ca sera révélateur non seulement des forces en présence, mais aussi du degré technique des diverses équipes.

Le pire, c’est qu’Egan Bernal ou Remco Evenepoel sont encore qualifiables au sein de leur équipe nationale respective! Plus sérieusement, parmi les partants pour l’Italie, un certain Alexandre Konyshev, le fils de Dimitri, très bon coureur pro du début des années 1990. Mais aussi Ian Garrison au sein de l’équipe des États-Unis, ou encore David Dekker dans l’équipe des Pays-Bas, et fils d’Erik, bon coureur pro du début des années 2000.

Ca sera très intéressant à suivre!

La folle journée de Bruno Langlois

La Flamme Rouge continue aujourd’hui sa couverture du Grand Prix de Beauce, ce fleuron du cyclisme québécois.

Bruno Langlois. Qui, au Québec voire en Europe, ne connait pas ce guerrier du cyclisme? Le flahute du Québec!

Un gros moteur. Une motivation indestructible, année après année. Un sens tactique peu commun lorsqu’il est en course. Bruno Langlois vient de s’échapper? You’re in trouble young man! Va falloir cravacher pour le revoir avant l’arrivée, celui-là!

« Retraité » du peloton élite depuis la saison dernière, Bruno priorise désormais son entreprise et son site, Vélo Cartel à Québec. On l’a également vu sur des courses de gravel bike, son nouveau dada, et notamment récemment sur celle près d’Ottawa, qu’il a gagné bien sûr.

C’est dire que Bruno n’avait pas la tête au Tour de Beauce cette année.

Et pourtant.

Par un incroyable concours de circonstance, et aussi un peu de chance (…), Bruno a pris hier le départ de son… 21e Tour de Beauce! Vous avez bien lu: son 21e. Autrement dit, sa première participation à l’épreuve remonte à 1997.

Bruno et moi avons eu beaucoup de plaisir hier soir à échanger au téléphone. Retour sur sa journée folle qui l’a conduit à finir… 4e de l’étape d’hier.

Mardi 18 juin, Québec, 17h: cool, je coach mon équipe de filles. Gros training d’ailleurs, VO2max en montée.

18h: événement Peppermint-Vélo Cartel, pis encore du coaching. Tiens, JF Racine a tenté de me rejoindre trois fois sur mon cell.

19h: il insiste, ce JF. Ces journalistes… bon, une autre gorgée de bière pis je l’appelle.

19h03: (JF): Bru, le Team Brunei ont juste trois coureurs pour demain, il leur en manque un car sans un 4e, ils peuvent pas prendre le départ. Ramène-toi! Départ de l’étape 10h.

19h04: Es-tu malade JF! Oublie ca, mon bike de route a même pas de pédalier!

19h04: (JF): aweye Bru, let’s go. Organise-toi.

19h05: hey les boys, savez pas la meilleure? Z’ont besoin d’un coureur en Beauce! (les chums): go Bru, on s’occupe de ta business. Tin, prends une autre bière, tu vas ben finir par accepter!!!

Une bière plus tard: Encore le téléphone qui sonne… Allo? Directeur sportif de Team Brunei? Besoin de moi? Bon bon, faut que je me branche.

21h et plusieurs appels plus tard: call une pizza chez Normandin, faut checker mon pédalier si je pars.

21h30: criss de pédalier, le DI2 marche pas.

21h35: (mon chum): Bru, t’as pas fait tes mises à jour logicielles! Pis by the way, t’as pas fait ton lavage non plus…

23h50: bon, ca devrait aller pour le bike. Sti, j’ai pas les jambes rasées, peut pas y aller d’même.

1h du mat: bon, mes affaires sont prêtes. J’pense. M’semble qui manque quelque chose.

7h (le lendemain): sti, j’ai pas mes souliers de bike.

8h: criss de traffic de Québec…

8h30: Sur le Pont de Québec. Va falloir mettre le 11 dents pour être au départ de l’étape à St-Georges à 10h mon Bruno parce que là, t’es pas en avance…

9h10: St-Georges. On time, on schedule, under budget. Elle est où, l’équipe du Brunei? Ma licence? Mon dossard?

9h40: une chance que t’étais là Christian pour checker last minute mon bike. Entrevue Facebook live, ok, ben correct.

10h: first line on the start. C’est parti!

11h: ca roule vite!!! Grosse première heure de course. Mon Garmin… plus de 350 watts normalisés… pis je pèse combien donc? Ha oui, 145 livres. Criss, ca peut ben faire mal aux jambes.

11h05: bon, tout le monde a l’air au taquet, sont tous ben écoeurés que ca attaque sans arrêt depuis une heure. C’est le temps d’y aller!

11h06 (radio tour): attaque de Bruno Langlois!

11h07: belle échappée de quelques coureurs, ca peut le faire.

12h: ben non, repris par le pack. Pas grave, vous allez apprendre à me connaître, je remets ca plus tard… et pas question de me faire dropper du premier groupe.

13h45: ca roule vite… on joue l’étape… Zukowsky me semble bien dans mon groupe de tête. Let’s go, j’prends mes relais pour que ca marche. Mais au sprint, les coureurs qui m’entourent sont plus forts que moi. Faut que je les surprenne.

13h57: attaque de Bruno Langlois aux 300m.

13h58: repris, ca se joue au sprint. Je termine 4e de l’étape. Une grosse étape d’après mon Garmin: plus de 4h de bike, watts normalisés en haut de 310 watts. Ouf, j’veux pas penser à l’étape du Mont Mégantic demain… pis pas de massage ce soir… Mais j’me suis vraiment fait plaisir aujourd’hui, faisait beau, j’étais devant, et les jambes étaient bonnes. C’est juste l’fun, le bike!!!

Bruno Langlois, le Dominique Michel du Tour de Beauce… 2019 est son dernier… jusque l’an prochain pour son 22e!

Suivez Bruno au Tour de Beauce, il m’a promis qu’il allait remettre ça à un moment donné. Les étapes de la fin de semaine prochaine lui conviennent bien. La préparation sera en tout cas idéale en prévision des Championnats canadiens, également à Saint-Georges de Beauce, dans une semaine. Il sera un client.

Pis ca a l’air que j’me suis trouvé un ticket pour une grosse ride à Québec cet été avec lui!

Mes remerciements également à Guy Thibault pour plusieurs informations. La grosse ride à Québec Guy… partant? On pourra marier EPIC et EPI…

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