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La fin de saison de courses au Québec

Petits ajouts à ma conclusion lundi quant aux courses et épreuves cyclistes encore à disputer au Québec en cette fin de saison:

1 – outre la Sherboucle samedi prochain, les coureurs pourront tenter dimanche le 30 août de conquérir le titre de champion du Québec du critérium. Les épreuves ont lieu à Contrecoeur et sont organisées par le club cycliste des Dynamiks de Contrecoeur, un club très actif en cyclisme sur route depuis des années au Québec. Son président, Alain Levasseur, nous fait remarquer que les épreuves sont organisées pour toutes les catégories à compter de 9h dimanche prochain. Le circuit apparaît assez technique, avec 8 virages à négocier par tour de 1,6 km. Cela devrait garantir un peloton très étiré donnant peu de chances de récupération.

2 – À ne pas oublier le 6 septembre prochain la Classique Laval-Ste-Agathe Le Petit Bonheur, environ 100 bornes sur un circuit assez exigeant.

Demain, La Flamme Rouge reprendra sa couverture de l’actualité cycliste internationale en présentant les dernières nouvelles du milieu, notamment la participation de Dominique Rollin à la Vuelta ainsi que les récents transferts.

Les Provinciaux Maitres A racontés

C’était jour de course hier avec la tenue des Championnats du Québec sur route à Huntingdon, sur la rive-sud de Montréal. J’étais du départ chez les Maîtres A, les 30-39 ans. Récit d’une course sans relief…

Première surprise

Première surprise en arrivant sur le site: il y avait un autre Pinarello sur place, un… Dogma 60.1, vélo lancé cet été par la célèbre compagnie italienne. Quel vélo ! Petite discussion avec son propriétaire qui me confie rouler dessus depuis une semaine, avec d’excellentes sensations. Apparemment, la rigidité du cadre serait encore supérieure à celle du Prince. Autrement dit, ce cadre est une véritable barre à mine… La peinture, avec le fini « Diamond », est absolument magnifique. Bref, il y avait deux Pinarello au départ de la course Maitres A hier et c’est… le Dogma qui a remporté la course ! Ca doit être ca, je me suis trompé en jettant mon dévolu sur le Prince, c’est le Dogma qui gagne… 

Heureux de retrouver l’ambiance

Ayant manqué l’essentiel d’une saison 2009 qui s’annonçait pourtant excellente en mai dernier, j’étais heureux de retrouver l’ambiance des courses provinciales. Visiblement, l’organisation de la course était au point et les coureurs heureux de se lancer à l’assault de ce circuit exempt de difficultés.

Une course fade

Sur un parcours peu sélectif et une météo favorable, sans aucun vent qui aurait pu créer des bordures, la course fut assez fade chez les Maîtres A, le peloton roulant groupé la plupart du temps. Si les tentatives d’échappées se succédérent en tête de course, aucune ne pris le large et une arrivée au sprint était inévitable. Plusieurs bons sprinters étaient dans le peloton, notamment Michel Détry au sein d’une formation Trek puissante en 2009. Sur la ligne, mon équipe des Rouleurs de l’Outaoauais termine au pied du podium avec une 4e place pour mon équipier Shawn Marshall. Moyenne finale de la course: 42 km/h.

Une chute, temps fort de ma course

Pris dans une chute collective à la fin du 5e tour (km85), l’effort de la journée fut consacré à rentrer sur le peloton. 5 petites minutes de chasse bien appuyée et le tour était joué, pour constater que j’avais été touché sur le côté gauche. Dans le dernier tour, le fessier gauche crampait, limitant mon champ d’action. C’est la course ! Les sensations étaient cependant très bonnes durant toute la course, c’est toujours rassurant après une longue absence des pelotons !

L’exploit du jour

Celui d’un ami et coureur, Dominique Picard, un cycliste se forgeant mine de rien un joli petit palmarès sur la scène des cyclosportives au Québec. Dans le dernier tour, Dominique est sorti solo et a réussi à résister au peloton pendant environ 5 bornes. Il est, à ma connaissance, le seul qui a été capable de résister aussi longtemps au peloton hier. Tu aurais dû m’avertir de tes intentions Dominique, je sortais avec toi et deux gars de Sherbrooke se seraient fait la belle!

La paire de jambes

Celle de Dominique justement. Connaissez-vous l’ex-professionnel Marcel Wust, vainqueur de plusieurs étapes sur la Vuelta et aujourd’hui testeur de vélo pour la revue anglaise ProCycling ? Et bien Dominique, c’est les mêmes jambes. Impressionnant.

Coucou

À Martin Caya, que je découvre ce matin grâce à son numéro de dossard et qui est gentiment venu me saluer hier dans le peloton. Merci de tes commentaires quant à La Flamme Rouge. Rappelons que Martin a terminé 3e de la course il y a une semaine.

La suite

Reste peu de courses au Québec cette saison. L’attention des coureurs se porte désormais sur le Green Mountain Stage Race aux États-Unis, une superbe course par étapes dans les montagnes. Pour ceux voulant rester au Québec, ne manquez pas la Sherboucle la semaine prochaine, une cyclosportive dans la région de l’Estrie et dont le départ se donnera depuis Sherbrooke. C’est le club cycliste de Sherbrooke qui l’organise.

ProTour au Québec: le point

Un lecteur fait remarquer qu’on a peu parlé, sur ce site, de l’avènement de deux courses ProTour au Québec en 2010. Il a entièrement raison et c’est pourtant une excellente nouvelle pour le développement du cyclisme au Canada. La Flamme Rouge vous propose de faire le point sur ce projet.

L’idée

Le projet est d’attirer les coureurs du ProTour pour deux courses d’un jour au Québec en 2010, une seule course étant jugée trop peu pour justifier un tel déplacement depuis l’Europe, camp de base de la très vaste majorité des équipes de premier plan en cyclisme.

Deux courses d’un jour seraient donc organisées, l’une se déroulant à Québec et l’autre à Montréal. L’épreuve de Québec comporterait environ 290 kms et le parcours serait celui emprunté, ces dernières années, par les cyclistes du Tour de Beauce voire des Championnats canadiens qui se sont déroulés à Québec. En gros, la côte Gilmour ou la côte de la Montagne, directement dans le Vieux-Québec, seraient exploitées. L’épreuve se déroulerait le vendredi du long week-end de la Fête du travail, fête qui intervient au Canada le premier lundi du mois de septembre et non en mai comme en Europe. 

La deuxième course aurait lieu le dimanche sur une distance d’environ 240 kms et emprunterait le traditionnel – et légendaire – circuit du Mont Royal à Montréal, un circuit utilisé en 1974 pour les Mondiaux que Merckx avait remporté et également utilisé pour le défunt GP des Amériques à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

Le promoteur

Le promoteur de ces événements est Serge Arsenault, propriétaire du Canal Évasion qui offre depuis quelques années déjà les retransmissions du Tour de France au Québec. Passionné de cyclisme, Arsenault était déjà l’organisateur en chef du GP des Amériques il y a 20 ans et connaît donc bien comment fonctionne les rouages du cyclisme. 

Les accords avec l’UCI

Le projet est déjà bien avancé, l’UCI ayant garanti à Arsenault deux épreuves ProTour pour une durée de 5 ans, soit de 2010 à 2014. Le projet sera ré-évalué à mi-parcours, en 2012, avec une possible extension jusqu’en 2018 à la clef.

À noter que d’autres organisateurs de courses cyclistes en Europe tentent depuis un moment déjà d’obtenir le label ProTour pour leurs épreuves, sans succès. Arsenault a réussi ce tour de force en bénéficiant de la politique d’internationalisation du cyclisme prônée par l’UCI. Cette instance désirant par dessus tout faire du cyclisme un sport mondial – une idée de Verbruggen reprise par McQuaid, son disciple – elle favorise des initiatives comme celle d’Arsenault, espérant qu’elle contribue à populariser et développer de nouveaux marchés pour le sport cycliste. Avec plus de 330 millions de consommateurs fortunés et avec la première économie mondiale sur le territoire, l’Amérique du Nord est évidemment un marché très important pour l’UCI.

Les équipes présentes

Conformément aux règlements de l’UCI, chaque équipe ProTour se verrait dans l’obligation de dépêcher au minimum 7 coureurs pour les épreuves du Canada. Quatre "wild cards" seraient laissées à la discrétion de l’organisateur. Arsenault a déjà affirmé son ambition de réserver ces wild cards à des équipes locales, notamment une équipe nationale canadienne, une équipe nationale américaine, l’équipe Planet Energy de Steve Bauer – un ami et vainqueur du premier GP des Amériques en 1988 – ainsi qu’une équipe pro continentale relevant de la zone des Amériques.

D’autres projets ambitieux

Il aura probablement été d’autant plus facile de convaincre l’UCI de donner son aval à ce projet qu’Arsenault a d’autres ambitions en poche pour l’avenir. D’une part, l’organisation de ces deux courses sur route est une excellente plate-forme pour préparer la venue d’un Championnat du monde au Québec. Gageons qu’Arsenault pense déjà à… 2014, 40 ans après les premiers Mondiaux de Montréal. Il suffirait de devancer quelque peu la date des Mondiaux cette année-là pour permettre au peloton européen de disputer non pas 2 mais 3 courses sur route au Canada, la dernière étant les Mondiaux de cyclisme.

D’autre part, Arsenault nourrit le projet d’organiser une course dans la région de Boston. Course sur route ou épreuve par étapes entre le Canada et les États-Unis, cela reste à voir mais l’arrivée du ProTour au Canada en 2010 est une excellente plate-forme pour lancer ce projet.

Les difficultés

Elles sont pour le moment de deux ordres à mon humble avis. D’une part, Arsenault n’a pas encore trouvé de sponsor principal pour l’aider à financer l’opération, une opération estimée à au moins 4 millions de dollars. S’il a déjà reçu l’appui des maires de Québec – Régis Labeaume – et de Montréal – Gérald Tremblay – et qu’il peut probablement compter sur l’appui des gouvernements fédéral et provincial, il devra également trouver des partenaires privés pour son projet. Si la tâche ne sera probablement pas facile dans le contexte actuel, on peut toutefois penser que ce sera plus simple qu’il y a 20 ans, alors que le cyclisme était à peu près méconnu de ce côté-ci de l’Atlantique, Bauer et LeMond exclu.

L’autre difficulté me semble venir du calendrier même du ProTour, les épreuves d’Arsenault entrant en compétition avec certaines semi-classiques italiennes ainsi qu’avec… la Vuelta. L’épreuve espagnole demeure une épreuve prestigieuse et souvent prisée des professionnels pour préparer les Mondiaux. Dans ce contexte, il n’est pas impossible que les 7 coureurs minimum par équipe ProTour envoyés au Canada soient des coureurs de second rôle ou des coureurs ayant pour ainsi dire "terminé" leur saison. L’attraction d’un plateau de choix sera donc une préoccupation non-négligeable. Les récents choix de Lance Armstrong, notamment de privilégier une "petite" épreuve comme le Tour d’Irlande pour le mois d’août et d’ignorer Plouay, prouvent toutefois qu’un organisateur peut, s’il a de bons arguments (!), convaincre des coureurs de premier plan de disputer leurs épreuves.

Un appui inconditionnel

Évidemment, La Flamme Rouge donne un appui inconditionnel au projet d’Arsenault, convaincu de son bienfait pour le développement du cyclisme au Canada.

Pour en savoir plus

Un article de CyclingNews est disponible ici.

Un article de Canadian Cyclist est disponible ici.

Landis voudrait courir le Tour

Comme prévu, Floyd Landis a pris le départ de la 2e étape des Mardis cyclistes de Lachine hier soir dans la région de Montréal.

Son passage au Québec aura cependant été très discret. Ce n’est pas tout à fait terminé, Landis devant aujourd’hui participer à une randonnée à but caritatif organisée par l’équipe Kuota-ProBikePool. Fait intéressant, les frais d’inscription sont désormais annoncés à 250$. Ils étaient d’abord de 500$…

Landis aura été discret de plusieurs manières: d’une part, il a limité le nombre de ses interviews médias, posant une condition absolue: ne pas parler de son affaire de dopage, sous peine, à la moindre question sur le sujet, de clore sans délai l’entrevue. Sympa !

Ceci étant, il a déclaré à Simon Drouin de La Presse vouloir recourir le Tour de France si l’occasion se présentait dans l’avenir. Ce qui frappe, c’est la volonté de presque tous les ex-dopés, Kohl étant jusqu’à présent une exception, de recourir le Tour. Cela témoigne bien à mon avis que ce sont les coureurs qui ont besoin du Tour, jamais l’inverse.

On peut aussi se demander ce que Landis gagnerait à recourir le Tour… Rétablir sa réputation ? Sans aveux, je doute de l’accueil du public français… Et peut-on dire que les retours de David Millar ou, plus récemment, d’Ivan Basso, ont contribué à rétablir leur réputation ? Dans la vaste majorité des cas, ces retours se font avec, à la clef, des performances nettement moins brillantes qu’avant…

À ne pas manquer par ailleurs, cet article portant sur le Tour de France et les risques qu’il entraine au niveau de la santé à long terme des coureurs qui le disputent.

D’autre part, Landis aura fait une course anonyme hier à Lachine, restant caché au fond du peloton. S’il avait bien sûr le droit, on peut raisonnablement se questionner sur son intérêt d’être là. Des milliers de spectateurs étant venus le voir, mettre le nez au vent ne serait-ce que 5 minutes pour remercier la foule aurait été poli. Visiblement, M. Landis n’en avait cure et son attitude est tout à fait conforme à mes attentes compte tenu de celle – plus proche du  mépris – qu’il démontre depuis fort longtemps envers le public. 

Je demeure convaincu que des coureurs comme, à une certaine époque, Steve Bauer ou, actuellement, Dominique Rollin auraient agi tout à fait différemment et se seraient efforcés de faire la course, par respect pour l’organisateur et pour le public présent.

Fort heureusement, la course de Lachine hier fut réussie grâce à des coureurs québécois volontaires ainsi qu’une web diffusion efficace. Les commentaires de Louis Barbeau étaient à point, la technique efficace. Seul petit regret, le manque de caméras sur d’autres secteurs du circuit, ce qui aurait permis de suivre le peloton dans l’intégralité du critérium.

Au final, ca s’est terminé au sprint par un beau doublé de l’équipe Planet Energy avec Kevin Lacombe et Martin Gilbert aux deux premières places. Guillaume Boivin de chez Volkswagen-Specialized complète le podium. Seul petit commentaire plus critique, je n’ai pas bien compris, dans le final, pourquoi l’équipe Volks chassait puisque dans l’échappée de 4 devant, ils avaient un représentant… mais je n’étais pas dans la course bien sûr.

Tino Rossi : des propos déplorables

Tino Rossi, c’est depuis des lustres l’organisateur en chef des populaires Mardis cyclistes de Lachine, une série de critériums hautement prisés et médiatisés dans l’univers du cyclisme québécois. Gagner un Lachine vous situe d’ailleurs votre homme, votre coureur plutôt.

Tino Rossi a créé aujourd’hui une onde de choc dans le cyclisme québécois en affirmant être favorable à la légalisation du dopage dans le cyclisme. À l’échelle transposée, c’est un peu comme si Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, affirmait la même chose. Selon Rossi, "Moi, je suis d’accord qu’un jour, les produits pour venir en aide aux athlètes soient légalisés, sous prescription des médecins. Que ce soit de la drogue ou des spaghettis, s’il vous plait, mettez-vous quelque chose en tête : c’est un sport, c’est un gagne-pain et ils ont besoin d’outils pour y arriver."

La Flamme Rouge tient évidemment à dénoncer ces propos qui sont évidemment déplorables.

Matière à se réjouir, la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) a immédiatement émis un communiqué visant également à se dissocier des propos de M. Rossi, rappelant que le dopage dans le cyclisme comme dans le sport en général est innaceptable et que légaliser l’usage de substances dopantes serait "abdiquer nos responsabilités vis-à-vis de l’éthique dans le sport et de la santé des athlètes."

M. Rossi, il est déplorable que vous ne sachiez réaliser qu’en légalisant le dopage, vous dénaturez le sport lui-même. Ce ne serait alors plus du sport, mais du spectacle. Ce ne serait plus "que le meilleur gagne", mais plutôt "que le plus dopé gagne". Ce ne serait plus 1 – tel coureur, 2 – tel autre et 3 – tel autre, mais bien 1 – tel médecin, 2 – tel autre et 3 – tel autre. Et que ferez-vous le jour où vous aurez un décès d’un coureur dopé sur les bras, même si le dopage a lieu sous supervision médicale ? Les exemples sont tristement légions au cours des deux dernières décennies… Que ferez-vous de l’éthique sportive ?

Comme la FQSC, je demeure convaincu qu’il demeure possible de performer au plus haut niveau et ce, de façon saine. Je demeure convaincu également que les tricheurs sont encore nombreux, tant dans le peloton professionnel qu’amateur. Je demeure enfin convaincu que les instances progressent dans la lutte anti-dopage et que tranquillement, nous parviendrons sinon à juguler le dopage, du moins à le contrôler, à le limiter. J’estime en ce sens que les organisateurs de courses cyclistes ont une responsabilité envers la lutte contre le dopage, celle de permettre les contrôles lors de leurs épreuves et celle de prendre explicitement position contre ce fléau minant la crédibilité même du sport cycliste.

Force est d’admettre que M. Rossi n’a aujourd’hui aidé en rien la crédibilité de ses Mardis cyclistes en affirmant être favorable au dopage dans le cyclisme. C’est dommage.

Promenades du Parc de la Gatineau: une politique déplorable…

Uniques en leur genre, les promenades du Parc de la Gatineau sont ouvertes aux automobilistes depuis vendredi dernier, le 1er mai.

Uniques en leur genre car je ne connais pas d’équivalent au Canada. Les promenades, d’une longueur d’un peu plus de 40 kms et d’un revêtement d’une qualité irréprochable, constituent en effet un petit paradis pour sportifs en tout genre, en plein coeur de la région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau. Depuis des décennies, les promenades du Parc de la Gatineau constituent en effet le stade d’entrainement de nombreux sportifs, été comme hiver. Cyclistes, marathoniens, rouleurs en patin à roues alignées, fondeurs, etc. s’y entrainent à l’année, contribuant au développement du sport régional. Les derniers Jeux du Québec ont d’ailleurs couronné de succès l’Outaouais et les cyclistes de la région dominent tant sur la scène des courses en Ontario qu’au Québec. 

Mais il y a un problème. Du moins pour la Commission de la Capitale Nationale (CCN).

Le problème ? La cohabitation, toujours difficile, entre usagers motorisés et cyclistes du parc. Depuis quelques années en effet, la CCN note un achalandage accru dans le parc avec, comme corrolaire inévitable, une hausse apparemment sensible du nombre de plaintes des usagers.

Solution préconisée en 2009 par la CCN ? Elle se décline en 3 volets: distribution de feuillets d’information, rencontres avec les principaux groupes cyclistes usagers des promenades et surtout, surtout, répression policière.

Pour avoir récemment roulé sur les promenades, je peux affirmer que ce dernier volet est particulièrement senti, la présence policière étant sans équivalent depuis vendredi dernier. Si les Rouleurs de l’Outaouais, grands usagers des promenades, attendent toujours d’être contactés par la CCN, je peux vous dire que les policiers, eux, n’ont pas attendu pour prendre d’assault le réseau des promenades du Parc. Le commerce de la drogue et de la prostitution à Ottawa peuvent attendre, le but est visiblement de mettre au pas les dangereux usagers des promenades du Parc de la Gatineau ces jours-ci dans la région de l’Outaouais… Conséquence, il est aujourd’hui beaucoup plus probable que deux cyclistes roulant côte-à-côte soient verbalisés sur les promenades du Parc de la Gatineau que sur n’importe quelle autre route du Québec !

Politique de la CCN, découlant de la bouche même de sa nouvelle directrice, Mme Marie Boulet: "Ce parc nous appartient à tous et, sur la promenade, nous devons partager la route afin que tous puissent en profiter". En gros, tout le monde loge à la même enseigne et c’est à grand renfort de répression policière, très sentie ces derniers jours, qu’on entend faire respecter le code de la route en vigueur au Québec. En ce sens, les promenades du Parc de la Gatineau ne sont pas différentes de n’importe quelle autre route au Québec et que cela soit dit, les usagers n’y trouveront aucun répit.

Je trouve tout cela navrant et d’un manque flagrant de jugement, de tolérance.

Car au fond, où sont les réels problèmes ?

Ils proviennent dans un premier temps d’une décision de la CCN elle-même il y a quelques années, celle de donner accès au domaine McKenzie King à partir du réseau des promenades. Cette décision a eu deux effets négatifs: elle a accru considérablement le traffic routier sur les promenades du parc en plus de priver Old Chelsea, un petit hameau situé sur l’ancienne route du domaine, de revenus du tourisme, les automobilistes ne traversant plus le village sur leur route pour le domaine de l’ex-premier ministre.

Ils proviennent ensuite majoritairement des automobilistes qui utilisent les promenades du parc et qui continuent de considérer que, comme sur les autres routes, les cyclistes y sont une nuisance. La mentalité est bien ancrée chez les automobilistes du Québec et j’estime malheureux qu’on ne fasse pas du Parc de la Gatineau un endroit propice pour que cette mentalité change. Le Parc de la Gatineau est un écrin de verdure unique au Canada, situé au coeur d’une région métropolitaine. Pourquoi ne pas y voir l’occasion de donner au cyclistes une place différente de celle qu’ils occupent par ailleurs sur l’ensemble des autres routes du Québec ? Pourrait-on imaginer un endroit, un seul, où les cyclistes sont protégés et jouissent d’une liberté plus grande que celle dont ils disposent sur les autres routes ? Les cyclistes sont malmenés partout ailleurs… pourquoi ne pas faire des promenades du Parc de la Gatineau un endroit où les cyclistes y seraient protégés ? Connaissant des cyclistes et fondeurs de Sherbrooke, de Québec et de Montréal qui se déplacent uniquement pour venir pratiquer leur sport dans le Parc de la Gatineau, il me semble qu’on pourrait y voir de surcroit un élément "marketing" du Parc…

Ils proviennent également des mardis soir cyclistes ou, chaque mardi, des coureurs de la région se rassemblent à 18h30 pour faire une boucle complète au rythme de course et en peloton. Depuis 10 ans, je n’y ai jamais vu une chute, jamais vu un incident. Cette course, unique, contribue sans l’ombre d’un doute au développement des coureurs de la région. Pourquoi l’interdire ? Il s’agit d’une heure, une fois par semaine ! La CCN devrait-elle brimer 80 coureurs cyclistes pour une ou deux plaintes reçues à cette occasion par des automobilistes frustrés de ne pouvoir dépasser un peloton qui roule à 40 de moyenne (pratiquement la limite permise sur les promenades!) et qui ignorent qu’ils peuvent doubler dans l’autre voie ? Pourrait-on envisager une façon d’encadrer, au lieu d’interdire, l’événement ?

Pour conclure, il est évident que certains cyclistes ont des comportements dangereux et qu’une répression policière pourrait être davantage présente pour encadrer ces délinquants. En aucun cas par exemple il n’est justifié de rouler à 3 cyclistes de large, même sur les promenades du Parc de la Gatineau. Mais je ne vois par ailleurs aucun problème au fait que 2 cyclistes roulant côte-à-côte soient doublés par un automobiliste se déportant dans l’autre voie et roulant à 80 km/h sur les promenades un mercredi après-midi, sous un grand soleil…

Plus encore, je ne comprendrai jamais qu’on puisse vouloir appliquer sur les promenades du Parc de la Gatineau les mêmes règles qui prévalent sur l’ensemble des routes du Québec. C’est à mon sens nier le caractère unique du Parc de la Gatineau, tant dans sa fonction écologique qu’utilitaire. Écrin de verdure, de santé, de répit du rythme infernal de la ville, le Parc de la Gatineau devrait constituer un oasis pour ceux qui veulent, temporairement, prendre un répit de la vie urbaine et de l’usage de l’automobile qui y est invariablement associée. Loin de vouloir interdire l’automobile des promenades du Parc, je crois fermement que c’est dans la sensibilisation des automobilistes de la présence de nombreux cyclistes sur les promenades et ce, dès l’entrée dans le Parc, que réside la solution aux problèmes actuels.

Le dépannage neutre Groupe Centrifuge s’en vient !

Rencontré pour la première fois l’an dernier à l’occasion de ma participation à ses camps d’entrainement Groupe Centrifuge en Virginie, Marc Dufour sait prendre les moyens pour qu’on se souvienne de lui. Déterminé, d’un franc parlé, Marc sait en effet ce qu’il veut et n’hésite pas à l’exprimer clairement. On se rejoint d’ailleurs peut-être sur ce point : chez lui comme sur La Flamme Rouge, point de place à la langue de bois !

À mon initiative et un peu plus d’un an après mon passage au Groupe Centrifuge en Virginie, Marc a accepté de répondre à quelques unes de mes questions. C’est l’occasion de connaître les nouveautés mises de l’avant cette année à ses camps ainsi que ses projets pour 2009. Et ils sont ambitieux !

La Flamme Rouge : Marc, les camps Centrifuge battent leur plein, aussi merci de prendre le temps de nous donner de tes nouvelles, probablement un soir, rincé d’une bonne sortie sur le Blue Ridge. On lisait récemment sur Veloptimum que tes camps s’étalant sur 6 semaines affichent complet en 2009. À quoi attribues-tu ce succès ? Est-ce raisonnable de penser qu’une partie de ce succès pourrait être lié à un effet La Flamme Rouge suite aux reportages publiés sur ce site l’an dernier ?

Marc Dufour : Il est évident que cela n’a pas nui à nous faire connaitre un peu plus puisque j’ai reçu pas mal de commentaires à mon retour au Québec voire tout au long de la saison ! Même Guy Maguire, webmestre du site Véloptimum et qui faisait des liens sur son site, lisait tes textes sur notre camp d’entrainement et m’en a parlé à notre première rencontre, sur une course l’an dernier.

À ta couverture, s’est ajouté un bon papier publié dans le magazine CycloPassion et écrit par Pierre-Maxime Branche, un journaliste parisien. Pierre-Maxime vient faire son tour au Québec depuis quelques années aux alentours de la Classique Montréal-Québec. Il nous rend chaque fois visite notamment en raison des liens qu’il a développé avec les cousins du Québec ! Je l’ai même emmené pêcher la truite ! 

Plus sérieusement, j’ose croire que la principale raison du fait que j’affiche complet cette année est lié à la constance et à la bonne réputation des camps Centrifuge. T’aime ou t’aime pas et je crois qu’avec les équipes de guides que je réussis à mettre sur pied chaque année, tout le monde a du plaisir à rouler ensemble chez Centrifuge. Pour preuve, nombreux sont les clients et les guides qui reviennent d’année en année. Ca fait 13 ans que je suis un "bike bum" et que mon but est de faire vivre de bons moments de vélo à ceux qui le veulent bien. De bouches à oreilles, le mot est passé : vous êtes les bienvenus en Virginie avec le Groupe Centifuge!

La Flamme Rouge : Un des attraits de tes camps est qu’ils permettent de rouler avec des coureurs de premier plan du Québec qui ont la responsabilité d’encadrer les groupes de divers niveaux. Peux-tu nous dire quel est ton staff cette année ?

Marc Dufour : George Darche est d’abord de retour, pour sa 5e année comme guide avec nous. Avant d’être guide, George avait d’abord participé comme client pendant quelques années. George est désormais un gros pillier de l’équipe Centrifuge, notamment pour le support moral des troupes ! On pourrait même dire qu’il y a des gens qui viennent en Virginie juste pour voir George ! 

Émilie Roy est également présente comme guide et massothérapeute. C’est pas tous les jours dans la vie d’un cycliste que vous avez la chance de vous faire soigner par celle qui était soigneur du Team Canada et du vice champion du monde de clm (ndlr: Svein Tuft) aux derniers Championnats du monde ! 

Julien Fillion, un coureur d’expérience en vélo de montagne, ainsi que Charles B. Thibault, que j’ai eu la chance de rencontrer en décembre dernier à la Vuelta Costa Rica, sont également présents cette année. La sagesse de Julien ainsi que le sourire et la bonne humeur de Charles sont appréciés !

Frédéric Ouellet, un coureur junior plein de talent et qui évoluera en 2009 chez Team Devinci, est également avec nous cette saison. C’est un jeune homme attachant que tout le monde va aimer… surtout dans sa roue, il mesure 6 pieds 7 pouces !

Oliver Harding, qui gagnait le prologue du Tour de l’Abitibi l’an dernier alors que je travaillais pour son équipe de Nouvelle Zélande, est aussi là. On a tissé de bons liens d’amitié et de confiance tout au long de ce Tour de l’Abitibi et cet hiver, en discutant sur MSN, je l’ai invité à venir chez Centrifuge comme guide et à passer la saison 2009 au Québec. Sans même un coup de fil, il est débarqué ici quelques semaines plus tard ! Assez débrouillard, le kid ! J’aime ce côté de sa personnalité. 

On a aussi eu pour les 3 premières semaines l’aide de François Parisien de Team Planet Energy, qui est venu en fait suite à une modification du programme de son équipe et qu’il voulait bien s’entrainer. Il connait bien le coin puisqu’à ses débuts comme junior et comme U23 il était déjà venu chez moi en Virginie. Depuis ce temps, on est resté assez proche. Il m’a d’ailleurs hébergé cet hiver pendant 3 semaines lors d’un stage en Californie. J’en avais profité pour l’informer sur le Tour de Cuba et surtout pour le mettre en garde face à Arnold Alcolea, alias "El Chiqui", un coureur que je connais très bien. Quand Franck est arrivé à Cuba, il a tout de suite compris à qui il avait à se frotter. Mes prédictions furent même assez bonnes ! François allait plus vite que lui dans l’exercice du contre la montre et "El Chiqui", en revanche, grimpait nettement mieux. J’avais aussi dit à Franck qu’il ferait un top 5 !

Enfin, je suis également guide à mes camps. Si on prend un peu de recul et qu’on regarde l’ensemble des guides en 2009, on peut certainement penser que c’est un élément qui joue pour comprendre pourquoi les gens reviennent, d’année en année, chez Centrifuge ! Ce groupe dégage de l’énergie et de la fougue à revendre ! Une belle gang qui partage une joie de vivre et une passion folle pour le vélo ! 

La Flamme Rouge : quelles nouveautés proposes-tu en 2009 sur tes camps ? De nouveaux parcours ? De nouvelles activités ?

Marc Dufour : J’ai effectivement déniché quelques nouveaux parcours lors de nos sorties de reconnaissance après le camp printanier de 2008 mais ceux déjà dans le road book sont aussi très suffisants et complets pour bien de heures voire même des semaines de plaisir !

Une nouveauté ? J’aurai des vélos demo Argon 18 ainsi qu’un scooter qui suivra pour certaines sorties, en plus du véhicule de dépannage neutre. Un scooter tout équippé avec des roues de rechange Mavic, de la boisson énergétique First Endurance EFS ainsi que de l’espace de rangement.  

La Flamme Rouge Je te sais ami avec Dominique Rollin. Des nouvelles récentes, en particulier à propos de sa non-participation à Milan SanRemo ?

Marc Dufour : Dominique me disait que les dirigeants voulait une équipe avec plus d’expérience et qu’ils voulaient aussi qu’il se prépare adéquatement pour les Classiques du nord (ndlr: les Flandriennes). Je comprends bien leur choix, il ne faut pas trop en demander non plus… Même si Dominique est probablement capable d’encaisser de grosses charges, je crois finalement que ce fut une sage décision. Regardez la suite ! Je me suis d’ailleurs abonné à Cycling.tv juste pour pouvoir le voir…   

La Flamme Rouge : Tu étais aussi en charge, ces dernières années, du dépannage neutre sur les principales courses du calendrier canadien, une fonction que tu assurais avec le soutien de Mavic qui offre, en Europe, ce service depuis fort longtemps. Reverra-t-on Marc Dufour au volant d’une voiture de dépannage neutre Mavic en 2009 sur les courses importantes du calendrier canadien ?

Marc Dufour : Je lance cette année le Service de dépannage neutre Groupe Centrifuge, un service que j’offre à tous les organisateurs de courses cyclistes. Ce service, monté avec la collaboration de notamment les vélos Argon18, Outdoor Gear Canada, Thule et First Endurance, est en effet offert pour la majorité des courses d’envergure dans l’Est du pays ainsi que pour les principales cyclosportives du Québec, voire pour d’autres événements cyclistes.

Avec 26 années d’expérience sur les courses, dont certaines internationales, notre but est de soutenir les coureurs en les assistant avant le départ (problèmes mécaniques, roues de dépannage, vélos de rechange) ainsi que pendant l’événement. Avec nos services, un conducteur ainsi qu’un mécano suivent ainsi la course afin d’assurer le bon déroulement de l’épreuve et de dépanner les coureurs en cas de malchance.

Nous pouvons aussi prendre d’autres responsabilités, dont celle de la conduite de la caravane de course.

Nous donnerons aussi de la formation aux autres véhicules de support fournis par l’organisation afin qu’il n’y ait aucun accident et que tous les dépannages soient faits selon les règles de sécurité de l’UCI. C’est une question de sécurité des coureurs et du personnel de la caravane. 

Bref, nos services se veulent une garantie d’un événement réussi, tout en procurant aux organisateurs une tranquilité d’esprit pour que tout se passe bien. Nos services disponibles sont:

– voiture avec un chauffeur + un mécano
– vélos de rechange
roues de rechange
– moto avec un chauffeur + un mécano

La Flamme Rouge : Merci Marc et bonne fin de camp, en espérant te revoir en 2010.

Rouler avec Floyd Landis ? Non merci…

ProBikePool.com et son équipe cycliste invite les cyclistes du Québec à une randonnée le 17 juin prochain dans la région de Bromont, ceci dans le but d’amasser des fonds à la fois pour l’équipe mais aussi pour une bonne cause, celle du Centre François-Michelle, un centre qui oeuvre pour les jeunes atteints de déficience intellectuelle légère.

Les coûts d’inscription sont de 500$ pour cette randonnée de 100 kms et donne droit à un cuissard et un maillot de l’équipe ProBikePool – Kuota, maillot personnalisé avec votre nom au dos.

Les coureurs de l’équipe professionnelle américaine Ouch-Maxxis seront présents à cette sortie qui constitue donc une occasion unique de rouler en compagnie de coureurs d’élite.

L’initiative telle que présentée est fort intéressante et c’est pourquoi je vous en parle.

Le hic ? C’est qu’on mousse l’événement en annonçant la présence de Floyd Landis, présenté comme le champion du Tour de France 2006.

Ca me gêne énormément.

D’une part, Floyd Landis n’est pas le champion du Tour de France 2006. C’est Oscar Pereiro, quoi qu’on en dise.

D’autre part, Floyd Landis n’est à mes yeux en rien admirable. Ce n’est pas tant le fait qu’il se soit dopé. D’autres avant lui se sont dopés. C’est plutôt dans son comportement en réaction avec ce dopage qui choque. Rappelez-vous ses déclarations loufoques peu de temps après l’événement (le Whisky, etc.). Rappelez-vous que Floyd Landis n’a jamais avoué ses fautes. Rappelez-vous que Floyd Landis continue de soutenir l’insoutenable. Toutes ces raisons sont largement suffisantes selon moi pour ne pas accorder la moindre attention à cet individu dont on peut douter de son respect envers le cyclisme et le public.

L’équipe Ouch-Maxxis a fort heureusement d’autres coureurs intéressants comme Tim Johnson, John Murphy ou le Canadien Cameron Evans, des coureurs qui renderont votre expérience fort enrichissante.

Bref, si vous décidez de participer à cet événement, faites le pour rencontrer des coureurs intéressants de l’équipe ProBikePool – Kuota ou de l’équipe Ouch-Maxxis, mais pas pour Floyd Landis. Des cyclistes aimant passionnement ce sport ne peuvent selon moi être à l’aise à côté d’un tel individu.

Rollin fait sa place en Europe

Victoire d’AleJet aujourd’hui au GP de l’Escaut, aussi appelé, en flamand, la Scheldeprijs Vlaanderen. Petacchi s’est imposé à la suite d’un sprint régulier, mais durant lequel une importante chute est survenue à quelques hectomètres de la ligne. Parmi les touchés, on note notamment Tom Boonen et Robbie McEwen qui devront passer des examens complémentaires pour mieux estimer l’étendue des dégâts. 

La chute a été causée par Greg Van Avermaet qui, apparemment, aurait touché la roue arrière de Petacchi qui rabattait alors le sprint sur sa gauche. Les images décortiquées du sprint sont ici.

Pour les amateurs de cyclisme au Québec, la nouvelle est surtout cette magnifique 3e place de Dominique Rollin sur l’épreuve derrière Petacchi et Van Hummel qui l’a passé dans les tous derniers mètres. L’équipe Cervélo avait perdu son leader Haussler sur une chute à quelques 30 bornes de l’arrivée. Rollin a pu bénéficier, c’est net sur le vidéo du final, du travail d’un équipier pour venir le placer dans les premières positions du peloton juste après la flamme rouge. À partir de là, Rollin s’est débrouillé un peu tout seul, les Silence-Lotto ayant pris en main la préparation du sprint pour Van Avermaet. 

Ne manquez pas ce petit vidéo nous livrant les commentaires à chaud de Dominique Rollin après l’épreuve (sélectionnez "reactie Rollin" dans le menu à droite du vidéo, juste en dessous de "reactie Van Hummel"). Très sympa, surtout la fin du vidéo ou nos amis Belges s’informent sur les origines québécoises de Rollin. Rigolo !

Grâce à cette 3e place, Dominique Rollin confirme sa belle prestation lundi dernier dans une course aux Pays-Bas et surtout, confirme qu’on peut compter sur lui chez Cervelo. À force de bons résultats comme ceux-là, Rollin se taille progressivement une place non seulement chez Cervelo, mais aussi dans le peloton européen, une place légitime par ailleurs. 

Plus encore, ce qui impressionne chez Rollin, c’est son apparente capacité à avoir confiance en ses moyens tout en demeurant la tête bien froide, conscient de sa place actuelle dans le peloton. Respectueux des vétérans et du niveau en Europe, il semble également posséder des nerfs d’acier, une capacité intéressante à assumer la pression ainsi qu’un excellent esprit d’équipe, ayant déjà compris que dans le cyclisme professionnel européen, on court pour l’équipe avant tout, particulièrement depuis une 20aine d’années.

Bref, Rollin a tout pour réussir, surtout que du côté des watts et de la capacité à tenir la distance, il n’y a pas de problème… En ce sens, Rollin devient un peu plus tous les jours le digne successeur de Steve Bauer sur les Classiques. Ce qui était toutefois impressionnant chez Bauer, c’est qu’il combinait d’excellents résultats un peu partout, ayant terminé 2e de Paris-Roubaix ou 4e du Tour durant sa carrière, en plus de s’être imposé dans certains clm. Aujourd’hui, le Canada a besoin de trois coureurs, du moins pour l’instant, pour retrouver l’équivalent de Bauer, soit Rollin sur les Classiques, Hesjedal sur les grands tours et Tuft dans les clm !  Encore jeune, Rollin a cependant tout le temps d’étendre encore son registre.

Quoi qu’il en soit, le cyclisme canadien et québécois est bien présent en 2009 dans le peloton pro européen et surtout, obtient des résultats, ce qui ne s’était pas vraiment vu depuis la retraite de Bauer. Conséquemment, on parle davantage de cyclisme dans les médias ici et qui sait si des vocations en découleront parmi des jeunes du pays ? C’est en tout cas excitant à suivre pour les passionnés de cyclisme au Québec et au Canada, les courses professionnelles ayant soudainement un intérêt nouveau.

Rollin devrait faire partie dimanche de l’équipe Cervélo pour l’Amstel Gold Race, une course qui devrait là-encore convenir assez bien à ses qualités de rouleur-puncheur. Ca conviendra mieux en tout cas que la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, traditionnellement des courses où les petits gabarits trouvent à s’exprimer.

Excellent week-end pour le cyclisme canadien…

Les derniers jours ont été excellents pour le cyclisme canadien. Voyez un peu:

1 – Mondiaux sur piste en Pologne. Le Canada revient avec 2 médailles, deux médailles d’argent, toutes deux acquises dans l’épreuve omnium. La première appartient à Zach Bell chez les hommes, la deuxième à Tara Whitten chez les femmes. Pas mal du tout selon moi, ce sont les Mondiaux après tout.

Rappelons que Zach Bell est natif du… Yukon et que Tara Whitten est de l’Alberta. Bell a remporté en 2008 l’épreuve du Madison aux Jeux du Commonwealth. Progressivement, il se forge un beau petit palmarès sur la piste.

2 – On a vu les couleurs du Canada en tête du peloton sur le Critérium International ce week-end, une épreuve par étape remportée pour la… 5e fois par l’Allemand Jens Voigt. Dans la course de côtes, on a en effet vu Christian Meier donner la chasse derrière l’échappée, ceci afin de jouer la carte de son leader Danny Pate qui terminera finalement 2e de l’épreuve. Ca fait du bien de voir le maillot du champion canadien en tête d’un peloton européen sur une course sélective ! 

Le dragster Rollin (bis)

Vu d’ici, à 5000 kms des événements, c’est une journée sans trop d’histoires qu’a vécu Paris-Nice aujourd’hui. Je laisse à Patrick le soin de commenter l’étape s’il le désire.

Vu du Québec, c’est plutôt Tirreno-Adriatico qui intéresse aujourd’hui et pour une raison bien simple: Dominique Rollin a décroché la 4e place de l’étape remportée au sprint par nul autre que… Alessandro Petacchi. Pas un manche dans les sprints celui-là… même s’il a bien été emmené dans le dernier kilomètre par son équipe.

La 4e place de Rollin est une confirmation pour lui. La confirmation qu’il dispose des chevaux-vapeur pour tenir sa place dans le peloton européen qui ne rechigne pas devant une victoire sur une telle course. Je l’ai toujours écrit et je le pense plus que jamais: Rollin n’a rien à envier à de nombreux coureurs pros en Europe, pas même à Tom Boonen. S’il lui manque quelque chose, c’est l’expérience des courses là-bas, c’est la science du placement sur les routes étroites et sinueuses du Vieux Continent. C’est ce qui l’a limité aujourd’hui dans le final, devant batailler ferme (et donc perdre de l’énergie) pour se positionner – tout seul – en vue du sprint. C’est ce qui le limitera sur le Ronde et Paris-Roubaix ou le placement en vue du Muur de Geralsbergen ou de la Tranchée d’Arenberg est si important. Quoi qu’il en soit, cette 4e place prouve que Rollin commence à "tourner autour" d’une belle victoire en Europe et Dieu qu’on lui souhaite !

C’est aussi la confirmation au sein de son équipe. Confirmation que ses dirigeants peuvent lui faire confiance dans le final d’une course. Jusqu’ici, il était au service d’Hushovd, ce qui est déjà très bien. Hushovd ayant été retardé dans une chute, Rollin disposait aujourd’hui de la chance de pouvoir jouer sa carte personnelle. Il n’a pas déçu, loin s’en faut, et ce sont de précieux points marqués en sa faveur pour la suite des choses.

Il ne reste plus qu’à espérer que les médias canadiens et québécois couvrent la performance. Rollin est un athlète de très haut niveau qui mérite une certaine attention. Déjà, on peut se réjouir de voir l’article de Simon Drouin sur CyberPresse. Espérons que d’autres suivront. Cela ferait tellement de bien au cyclisme québécois !

Salon du vélo Expodium: pour tous les goûts

Ouverture aujourd’hui à la Place Bonaventure de Montréal du 7e salon du vélo Expodium. C’est un événement dans le monde du cyclisme au Québec puisqu’il s’agit d’une occasion unique, pour les amateurs de vélo comme pour le grand public qui voudrait s’y sensibiliser, de trouver réunis en un même lieu de nombreux intervenants de ce sport. 

Car le salon du vélo n’est pas seulement axé sur le cyclisme de compétition, loin de là. On y lancera notamment les nouveaux BIXI, un service de vélo-libre-service calqué sur le modèle des Velib à Paris et disponibles dès ce printemps à Montréal. Le Canal Évasion, qui retransmet depuis quelques années déjà le Tour de France (à quand d’autres épreuves?), y aura également pignon sur rue (ou sur roue…), question de promouvoir ses activités.

On y trouvera bien sûr beaucoup de sociétés oeuvrant dans le cyclisme. C’est ainsi que les compagnies québécoises Argon 18, Guru, Louis Garneau Sports, Marinoni, DeVinci et bien d’autres encore y seront présentes pour promouvoir leur gamme 2009 de produits. On y trouvera également des compagnies oeuvrant dans le domaine de l’entrainement cycliste, des boutiques de vélo, des marques de prestige venues d’ailleurs (Colnago, Pinarello, Look, Nalini, etc.), et bien d’autre encore.

Parmi les nouveautés, une qui m’apparaît intéressante, celle qui permettra aux visiteurs du salon d’avoir accès à de l’information touristique liée au cyclisme. On pourra donc y découvrir les régions du Québec et du Canada qui sont particulièrement accueillantes pour les cyclistes, qu’ils soient sur route ou sur terre battue.

Notez que le salon sera ouvert jusque dimanche. La Flamme Rouge n’y tient évidemment pas de kiosque et je manquerai malheureusement cet événement annuel, ayant d’autres activités, notamment sportives, prévues ce week-end. À tous nos lecteurs de Montréal, bon salon !

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