Non mais qu’est ce qu’on s’emmerde sur ce Tour de France!
J’en perds mon inspiration… et ne regarde plus que les résumés d’étape.
C’est tous les jours pareil: la Sky contrôle façon US Postal, filtre les échappées, contrôle grâce aux oreillettes et tue la course grâce à des performances époustouflantes de coureurs qui évoluent à un niveau qu’on ne leur connaissait pas (Kwiatlowski, Bernal, Poels, Castroviejo voire Moscon plus tôt dans l’épreuve).
En bref, on roule aux watts, et les niveaux sont très similaires, sauf la Sky. C’est du millimètre, donc il ne se passe rien, on la joue conservateur au max. Aucune prise de risques, y’a trop à perdre (surtout des $$$).
Reste deux étapes significatives, vendredi dans les Pyrénées sur 200 bornes (c’est long!) et samedi le chrono de 31kms.
Je suis sûr que Chris Froome aura un sursaut d’orgueil, même s’il a déclaré hier après l’étape se mettre au service de Geraint Thomas, jusqu’ici inébranlable.
Pour le reste, seul Dumoulin offre une certaine opposition à Thomas, mais il est bien isolé dans le final des étapes. Son objectif sera de limiter les dégâts vendredi et jouer son va-tout samedi sur le chrono, son épreuve de prédilection. On ne sait jamais, Thomas n’est pas particulièrement adroit sur son vélo.
Nombreux sont ceux qui voudront « sauver » leur Tour vendredi: les Bardet, Barguil, Gaudu, Landa, Soler, Zakarin, Roglic, Mollema… espérons une course de mouvement, ce qu’on n’a pas vu jusqu’ici. Roglic, en particulier, a un bon coup à jouer pour essayer de monter sur le podium du Tour.
Pour le reste, même l’ambiance est pourrie sur ce Tour…
Il est question des fumigènes utilisés par les spectateurs, de l’hostilité du public face à la Sky et en particulier Froome (je vous l’avais dit en début de Tour…), des propos malheureux de Brailsford sur les Français, des coups de gueule d’Offredo et de Madiot quant au cyclisme sport malade, du geste violent de Moscon face à un autre coureur, etc. Et l’étape d’hier, originale parce que très courte, n’a rien donné de nouveau. Sur une étape un peu similaire au début des années 2010 par delà le Galibier et l’Alpe d’Huez, Contador avait foutu le feu d’entrée de jeu, secondé un temps par Evans qui avait cédé… au profit d’Andy Schleck. Hier, rien.
Maillots distinctifs
Côté maillots distinctifs, c’est aussi plié: Sagan pour le vert (même s’il a chuté hier), Alaphilippe les pois, Latour le blanc. Réglé, sauf chute avec de la casse ou défaillance majeure qui serait surprenante à ce stade-ci de la course.
Aujourd’hui, on va s’emmerder pendant 170 bornes. Au mieux, la Sky laissera filer des gus qui sont à au moins 20min du maillot jaune, question de préserver le spectacle et de ne pas en faire trop compte tenu des critiques et de l’ambiance actuelle.
Autour du Tour
Ne ratez pas l’excellent Radio Bidon, le 9e opus, où on parle du Tour bien sûr. C’est ici.
Côté couverture média, la meilleure est sans contredis celle offerte par le journal Le Monde. Je me régale des articles de Clément Guillou, Henri Seckel, Antoine Vayer et Olivier Haralambon.
Ha oui! Hier, c’est Quintana qui a gagné, en partant presqu’au pied du dernier col, le Portet. Il a sauvé son Tour, et il en avait bien besoin. Sinon, R.A.S., outre que Froome a eu une altercation avec un flic en redescendant à vélo à son bus d’équipe après avoir franchi la ligne d’arrivée. Nous en sommes rendus là.