Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 51 of 352

SRAM Red eTap AXS: une révolution!

C’est le buzz sur beaucoup de sites Internet de vélo ces jours-ci, le nouveau groupe Sram Red étape AXS.

Et avec raison!

En un mot, ouf! Ça va faire mal, très mal à Campagnolo et Shimano. C’est pas compliqué, avec ce groupe Sram ouvre la voie du futur et invite à un complet redesign de ce qu’on appelle un « groupe » pour un vélo.

Premier élément important, le sans fil. Alors que Shimano et Campagnolo ont certes des groupes électroniques, on continue de se faire chier avec des câbles… Sram a réglé le problème, et les deux autres compagnies tardent à emboiter le pas. Le sans fil, c’est quand même plus simple au montage, et à l’entretien.

Deuxième élément important, Sram révolutionne les braquets en proposant quelque chose de totalement différent, ceci afin de maximiser la progressivité, un facteur dont je parle moi-même depuis 20 ans à mes collègues cyclistes, roulant 11-23 justement pour cette raison.

Exit les traditionnels 53-39, 52-36 ou 50-34 et des cassettes avec départ 11 et choix d’arrivée en 23, 25, 27 (commun) ou 29, Sram innove en proposant 50-37, 48-35 et 46-33!!! Vous avez bien lu. Derrière, la cassette propose un départ 10 – nouveauté pour la route – et des arrivées 26, 28 voire un non-traditionnel 33. L’étagement gagne.

Le nouveau groupe Sram propose d’autres innovations intéressantes, notamment un insert avec du gel au niveau du dérailleur arrière permettant de réduire le mouvement de ce dérailleur lorsque le vélo roule sur des terrains moins réguliers. Pourquoi? Parce qu’ainsi, ce groupe peut être utilisé pour du gravel bike voire du cyclo-cross.

La chaine a été retravaillée également, proposant un profil plat sur le haut. Intéressant, ne serait-ce qu’au niveau du look.

Le groupe propose également une personnalisation via une application fonctionnant sur téléphones intelligents. C’est l’avenir! L’élément le plus intéressant c’est que vous pouvez choisir entre deux modes, un mode « séquentiel » et un mode « compensation » proposant une assistance aux changements de vitesse.

En mode « séquentiel », le dérailleur avant est ajusté lors d’un changement de vitesse à l’arrière, afin de garder un différentiel de braquet raisonnable. En mode « compensation », c’est plutôt le dérailleur arrière qui s’actionne en fonction d’un changement de plateau sur l’avant, ceci afin de réduire l’impact au niveau de la cadence. Brillant!

Comme quoi, y’a pas juste en Formule Un qu’on peut imaginer des assistances au changement de vitesse…

Le nouveau groupe Sram propose également une version « un plateau », permettant de s’affranchir d’un dérailleur avant. Particulièrement intéressant pour les vélos de cyclo-cross ou de gravel…

À consulter, cet article sur CyclingNews donnant d’autres détails.

Bref, c’est une véritable révolution selon moi que nous propose aujourd’hui Sram. La voie de l’avenir, assurément. Campagnolo, qui a fait son nom grâce à l’innovation justement au début de son existence, fait malheureusement pâle figure avec son groupe mécanique 12 vitesses, n’ayant pas encore pu offrir un groupe électronique (avec fils) du même type. Plus encore, Campagnolo n’a offert que deux cassettes 12 vitesses jusqu’ici, avec des étagements moins intéressants (le 29 ou le 32 en plus… fait pour grimper aux arbres… qui a besoin, en route, d’un 34-32, à part pour certains trucs très spécifiques comme le Zoncolan ou l’Angliru?).

Les groupes électroniques Shimano fonctionnent bien, très bien, mais paraissent aujourd’hui un peu dépassés par la technologie Sram.

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que Sram va forcer la concurrence à réagir. Gageons que de nouveaux développements technologiques seront aussi proposés par les autres compagnies dans les 24 prochains mois. À quand un groupe proposant une intégration électronique plus poussée encore, avec capteur de puissance complètement intégré et une cassette « deux pièces » modulable en fonction du terrain (plat, montagne, etc.)?

Alerte matos: les chaussures Suplest

Je vous avais déjà subtilement parlé d’un secret bien gardé ; j’en ai encore quelques uns comme ça, notamment du côté de la diététique sportive.

Mais aujourd’hui, place aux chaussures cyclistes Suplest, made in Switzerland. La compagnie a été fondée en 2007, c’est relativement récent. Elle perdure depuis, ce qui est bon signe.

Je roule depuis deux bonnes années avec leur modèle de pointe et je peux vous dire que c’est de la godasse:

Semelle hyper-rigide et bien ventilée, qualité irréprochable et surtout, surtout, un serrage digne d’un boa constricteur (le serpent, mais le jeu de mot aussi, si vous voyez ce à quoi je fais référence…) : une fois dedans bien serré, ca ne bouge plus, mais plus du tout, au point qu’il faut surveiller la gangrène aux orteils si vous serrez trop. Notamment grâce à une lamelle souple en carbone qui vient ceinturer le dessus du pied.

Cette année, il ont mis à jour leur top modèle, la Road Pro. Ca a de la gueule selon moi, qu’importe le colori (4 sont disponibles, ici en blanc – Rule #96: white shoes you will wear on your bike, or you will take a hike).

Légères également, quoi que pas les chaussures les plus légères du marché, (les Specialized S-Works7 sont difficiles à battre sur ce point là), je peux vous dire, pour les avoir utilisés abondamment depuis 24 mois, que ces godasses Suplest sont excellentes et ne vous décevrons pas.

Une gamme VTT est également disponible, je pense bien investir bientôt à ce chapitre. Ce sont les godasses d’une certaine Pauline Ferrand-Prévost.

C’est pas donné, mais c’est du matos de pointe, exclusif, distingué, porté que par les fins connaisseurs de la chose cycliste. J’aime beaucoup. Et ces godasses livrent la marchandise en toutes circonstances.

Van Der Poel, qui d’autre?

C’est pas souvent que je parle de cyclo-cross, mais devant une telle classe, pas le choix!

C’était les Mondiaux hier de la discipline, du côté du Danemark. À défaut d’avoir un Pays-Bas-Belgique en finale de la Coupe du Monde de foot, on se rabat sur le cyclo-cross…

Et sans surprise, match il y a eu entre Mathieu Van Der Poel pour les Pays-Bas et Wout Van Aert pour la Belgique. Les deux épouvantails. Des monstres. Le mano-à-mano a eu lieu au 3e tour de la course, mais a vite tourné à l’avantage du néerlandais.

La course s’est donc jouée sur les trois premiers tours, qui sont ici. On a vu que des Belges et des Néerlandais. C’est fou.

La course a été gagnée selon moi sur le niveau technique, Van Der Poel étant une coche au dessus de tout le monde à cet égard. Van Aert n’a pas su répondre, perdant de précieuses secondes sur les passages techniques et, avec elles, le titre. Il a même fallu qu’il défende sa 2e place face à son compatriote Toon Aerts, qui doit sa 3e place à une faute technique dans le dernier tour.

Je m’émerveille toujours devant pareille classe. Mathieu Van Der Poel, c’est Fausto Coppi à son époque, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Frank Vandenbroucke, Marco Pantani, ou encore dans une autre discipline, Nino Schurter. Du talent à l’état brut. Fou raide.

Et parlant de talent, les prochaines années appartiennent, si tout va bien, à Remco Evenepoel, lui aussi la grande classe sur un vélo. 9e du Tour de San Juan, maillot vert à l’arrivée, les premiers tours de roues au plus haut niveau sont réussis. Reste à garder la tête froide, ce qui semble le cas.

Woods gagne, Evenepoel brille!

Je vous avais récemment dit que je n’avais aucun doute sur les chances de succès de Mike Woods cette saison. Ben ça n’a pas tardé, et c’est un réel plaisir! Woods a remporté hier la 2e étape du Herald Sun Tour, prenant au passage sa revanche sur Richie Porte qui l’avait fait sauté dans Willunga Hill lors du Tour Down Under.

Les images devraient suivre sous peu.

Voilà qui est très bien pour Woods, lui enlevant déjà une pression et le mettant en confiance, très en confiance, pour la suite, lui et son équipe. La classe mondiale!

Evenepoel

Le jeune prodige fait parler de lui sur chacune des courses dont il prend le départ. Sur la 3e étape du Tour de San Juan, un chrono en style « Eddy Merckx » (sur un vélo de route traditionnel), Evenepoel s’est classé 3e, à 12 secondes seulement de son coéquipier et vainqueur de l’étape, Julian Alaphilippe, un coureur pro confirmé.

Pas mal à 18 ans, pour sa première saison à ce niveau!

Le niveau de ce chrono n’est certes pas celui du Tour ou des Mondiaux, mais il confirme quand même les dispositions du jeune belge. La suite sera intéressante… tout en considérant que les garanties sont encore faibles. C’est vrai que certains prodiges junior ont ensuite déçu au plus haut niveau, un cas notoire étant Filippo Pozzato.

Le Tour de l’actualité

Ca fait un sacré bail, faisons-nous plaisir avec un petit Tour de l’actualité.

1 – Hugo Houle. Intéressante entrevue de PezCycling avec le coureur québécois chez Astana. Hugo revient sur sa non-sélection pour le Tour 2018, ses objectifs en 2019 (dont le Tour et les chronos, 2019 étant une année pré-olympique), le mont Teide, et il confirme en quelque sorte ce que je vous disais récemment: sale temps pour les coureurs sur route nord-américains, Canadiens compris…

2 – Radio Bidon. C’est le nouvel opus, en ligne ici. Toujours aussi distrayant et intéressant.

3 – Alaphilippe, déjà! Magnifique victoire hier de Julian Alaphilippe lors de la 2e étape du Tour de San Juan en Argentine. Parti à 2,7km de l’arrivée avec notamment Quintana et Benoot qui ont essayé un moment de le suivre, il s’est tapé les deux derniers kilomètres solo pour résister au peloton réduit derrière, et notamment Peter Sagan. Une victoire comme je les aime, avec la manière. Les images sont ici.

4 – Evenepoel. Ca n’a pas tardé, le très jeune coureur belge (18 ans!) s’est fait remarqué lors de la 1ere étape du Tour de San Juan en ne quittant jamais les 20 premiers du peloton, et en travaillant pour le WolfPack (Deceuninck) en préparation du sprint. On n’en sait davantage également sur son programme de course en 2019, très allégé. En avril par exemple, une seule course à son calendrier, le Tour de Turquie. Je dis bravo à son équipe de le préserver ainsi.

5 – Rally. L’équipe américaine a été invitée sur le Tour de Suisse et la Flèche Wallonne, preuve qu’on commence à la reconnaitre au plus haut niveau en Europe. L’équipe a recruté cette année le Canadien Svein Tuft qui sera donc d’une aide précieuse dans la préparation et la stratégie sur ces épreuves, à titre de capitaine de route. Rappelons que l’équipe Rally comporte plusieurs Canadiens : outre Tuft, les Matteo Dal-Cin, Ryan Anderson, Rob Britton, Adam DeVos, Pier-André Côté et Nigel Ellsay. Rally présente également une équipe féminine avec notamment Allison Beveridge.

6 – Oscar Sévilla. Pour ceux qui se souviennent de lui, l’ex-coureur pro de l’équipe Kelme vit et court désormais en Colombie, à 42 ans. Voici une longue et bonne entrevue avec lui. J’ai apprécié, les longues entrevues étant de nos jours très rares.

7 – Maillots World Tour. Tous les maillots WorldTour 2019, cotés par Cycling Weekly. Pour moi, y’a pas photo, les plus réussis sont Bahrain-Merida, Movistar, Lotto-Soudal, Trek-Segafredo ainsi que Groupama.

8 – Tous les vélos du WorldTour 2019, présentés par Road. Mention très bien au Eddy Merckx des AG2R – La Mondiale, avec des lignes racées et élancées vers l’avant. Mais mon choix serait vite fait: Canyon. Je vous assure, y’a pas photo.

9 – Mondiaux de cyclo-cross. C’est le week-end prochain du côté du Danemark. Ne manquez pas le match entre Mathieu Van Der Poel, encore vainqueur le week-end dernier, et Wout Van Aert, qui a souvent du succès sur ces Mondiaux. Ca va être grandiose! Chez les femmes, misez Marianne Vos selon moi.

La leçon de courage de Petr Vakoc

Le Tour de San Juan qui démarre aujourd’hui en Argentine a une saveur particulière pour Petr Vakoc, un an après son terrible accident à l’entrainement en Afrique du Sud qui a bien failli le laisser paralysé.

Très beau vidéo réalisé par « The WolfPack » (Deceuninck-Quick Step) à son sujet.

Six équipes WorldTour sont au départ soit outre Deceuninck, les UAE Emirates, Movistar, Lotto-Soudal, Bora-Hansgrohe et Dimension Data. Alaphillipe, Sagan, Quintana, Evenepoel, Gaviria, Cavendish sont là, que du beau monde, ca sera intéressant, surtout Evenepoel!!!

#rafraichissant!

Soucy à la retraite, vraiment?

J’ai été flabergasté d’apprendre tout récemment que le jeune coureur québécois Marc-Antoine Soucy raccrochait ses roues pour de bon, faute d’un contrat satisfaisant en 2019.

Rappelons que Soucy a remporté le Championnat canadien U23 de bien belle façon en 2017 à Ottawa, après une échappée dans le final avec Matteo Dal-Cin qui remportait le titre chez les élites. Je le sais, j’y étais. J’ai tout vu. La météo était exécrable, pluie diluvienne et froid. Un temps de flahute, tant pour les coureurs que pour les passionnés comme moi qui étions sur le bord de la route durant toute la course à se faire saucer. Matteo et lui ont largué tout le monde dans le final, Svein Tuft compris.

Il avait également gagné, en 2017, une étape du Tour du Saguenay.

Soucy a remporté en 2018 le général des Mardis cyclistes de Lachine. Faut quand même la caisse, la vitesse, la technique. Il y a des résultats qui ne mentent pas. Il courait alors chez Silber, qui a arrêté en fin de saison. Le repreneur (dont on a peu de nouvelles en ce moment), Floyd’s of Leadville, n’a pas renouvelé son contrat.

Et là, c’est le vide. Incroyable.

Tout cela doit laisser un goût amer… et souligne à quel point il est difficile pour nos excellents coureurs sur route de moins de 23 ans de percer au plus haut niveau, surtout en raison de l’absence d’équipes de course d’un niveau disons intermédiaire, capable de faire progresser les coureurs Senior 1-2 vers le professionnalisme « à la WorldTour ».

Ce rôle a été rempli par des équipes comme Garneau ou comme SpyderTech au cours de la dernière décennie. Leur retrait fait très, très mal à la relève du cyclisme québécois. Je suis de ceux qui défendent que derrière Hugo Houle et Antoine Duchesne, c’est un peu le néant. Le dopage positif de David Drouin n’a rien arrangé non plus.

Le saut est juste trop grand actuellement pour un coureur qui performe sur les courses Sénior 1-2 au Québec et les équipes continentales pro comme Rally ou Floyd’s, qui sont internationales. Il faut des structures intermédiaires propres au Canada qui leur permettraient de s’exposer graduellement à des courses plus difficiles, étapes par étapes. C’était le rôle d’une équipe comme Garneau et comme SpyderTech, cette dernière étant aussi active en Europe en son temps.

Ca prend des équipes canadiennes capables de faire la loi sur le Tour de Beauce, et de bien figurer sur les courses américaines de premier plan.

On sait que c’est actuellement le bordel à Cyclisme Canada, beaucoup d’employés ayant quitté ou ayant été remercié au cours des derniers mois, y compris le président. Notre Fédé nationale investit beaucoup en piste, et on a parfois l’impression que la route est son dernier souci (Soucy?!). Dommage, vraiment dommage car des générations de coureurs sur route talentueux sont probablement actuellement sacrifiées. Marc-Antoine est probablement de ceux-là.

Frustrant.

Dément!

Le Mégavalanche, c’est mythique… et un peu fou. Très belle vidéo de la descente d’un participant cette année. Pour moi qui me suis mis au Mtb depuis 18 mois, y’a de quoi s’inspirer!

Merci à mon ami Marc pour le lien.

Sky ou Deceuninck, quelle est la meilleure équipe World Tour en 2019?

À l’aube d’une nouvelle saison, il est d’intérêt de se poser la question: quelle est la meilleure équipe WorldTour, du moins sur le papier?

Pour moi, deux équipes se disputent le titre: l’anglaise Sky et la belge Deceuninck-Quick Step.

L’espagnole Movistar pourrait être considérée… mais à bien y réfléchir, non. Elle n’a pas la profondeur des deux premières.

Quelques stats comparatives:

Sky 2019

2ieme au classement UCI World Tour 2018, par équipe

29 coureurs, âge moyen 27,2 ans

12 nationalités différentes

4 coureurs dans les 40 premiers UCI

13 coureurs de 25 ans ou moins

2 vainqueurs de grands tours

Budget: environ 55 millions d’euros

Têtes d’affiche: Chris Froome, Geraint Thomas, Michel Kwiatlowski, Egan Bernal.

Deceuninck-Quick Step 2019

1ere au classement UCI World Tour 2018, par équipe

25 coureurs, âge moyen 27,7 ans

11 nationalités différentes

4 coureurs dans les 40 premiers UCI

10 coureurs de 25 ans ou moins

Aucun vainqueur de grands tours

Budget: environ 40 millions d’euros

Têtes d’affiche: Philippe Gilbert, Julian Alaphilippe, Ela Viviani, Zdenek Stybar, Bob Jungels, Peter Vakoc, Remco Evenepoel.

Le choix est cependant difficile car les deux équipes semblent taillées pour jouer sur des registres différents: la Sky sur les épreuves par étapes, et Deceuninck sur les courses d’un jour.

Personnellement, ma préférence va à Deceuninck, et de loin: plus de coureurs de premier plan, un plus grand registre d’action, une ambiance qui me semble meilleure, et pas moins de 73 victoires acquises en 2018.

Chez Sky, le registre semble plus étroit (les grands tours, essentiellement), et l’ambiance plus plombée avec les soupçons persistants de dopage généralisé qui planent au-dessus de l’équipe. Cette équipe semble toutefois disposer d’un meilleur encadrement des coureurs du côté de la préparation physique générale et spécifique, d’un suivi plus pointu et de matériel au top du top.

Rappelons en terminant que Sky arrête à la fin de l’année. L’incertitude est donc bien présente en ce moment quant à la suite non seulement de l’équipe, mais aussi de personnes clé comme Dave Brailsford dont l’avenir à la tête de la formation pourrait bien ne pas se prolonger au delà de la présente campagne. Si on trouve un nouveau sponsor, gageons en effet que ce nouveau sponsor ne voudra pas trainer les casseroles du passé avec lui dans un nouvel élan.

Cinq néo-pros à garder à l’oeil en 2019

On a beaucoup parlé de la victoire de Jasper Philipsen, 20 ans, lors de la 5e étape du Tour Down Under la semaine dernière.

Philipsen a certes bénéficié du déclassement contestable de Caleb Ewan pour avoir jouer de l’épaule à quelques hectomètres de la ligne, mais il n’en demeure pas moins qu’il est arrivé 2e sur la ligne, devant Sagan et les autres.

Pas mal pour un néo-pro du World Tour!

Ca donne l’occasion de faire un petit survol des cinq néo-pros qu’il faudra garder à l’oeil cette saison.

1 – Remco Evenepoel. On dit de lui qu’il est LE plus grand talent en cyclisme depuis Eddy Merckx, rien de moins. C’est vrai que l’an dernier, il aurait mérité de surnom de cannibale tant il a gagné souvent: 64% des courses auxquelles il a pris part!!! Cette année, il débute sa carrière en World Tour au sein de la puissante formation Deceuninck de Patrick Lefevere, avec un programme allégé pour sa première saison pro. C’est un excellent choix: l’expérience de Lefevere pour développer progressivement les coureurs est unique, et il retrouve dans son équipe un Philippe Gilbert par exemple pour être son mentor. Et avec les Alaphillipe, Viviani, Stybar, Jungels et Vakoc, il n’aura pas la pression de gagner tout de suite.

Chose certaine, Deceuninck a fait fort en matière de renouvellement, en mettant sous contrat outre Evenepoel des jeunes coureurs comme Enric Mas (révélation de la Vuelta l’an dernier) ou encore Fabio Jakobsen, lui aussi un coureur très prometteur.

2 – Edoardo Affini. Ce jeune coureur italien de 22 ans débarque cette année en World Tour chez Mitchelton-Scott. Gros rouleur, champion d’Italie sur route, champion d’Europe sur le chrono espoir, 4e lors du chrono des Mondiaux, ca devrait être une sacrée pointure dans quelques années. Et chez Mitchelton-Scott, il trouvera une équipe d’approche relax, qui devrait lui permettre de progresser en toute quiétude.

3 – Stephen Williams. Il a 22 ans et passe pro à la Barhain-Merida. Coureur fin, on voit en lui de grandes aptitudes pour devenir un grimpeur redoutable. Et pour preuve, il a remporté l’an dernier deux étapes et le général du difficile Tour de l’Izard en France, ainsi qu’une étape du prestigieux baby-Giro, une des grandes références dans les courses amateurs par étapes.

4 – Stan Dewulf. Un vainqueur belge de Paris-Roubaix espoir doit toujours être pris au sérieux! Il passe pro chez Lotto-Soudal et les Classiques devraient être son terrain de prédilection (il a déjà terminé 6e de Liège-Bastogne-Liège espoir également). Il sait manifestement passer les bosses, ayant terminé deux fois sur le podium du Tour de Bretagne. Avec Tiesj Benoot et Tim Wellens comme exemples, il devrait apprendre vite! On annonce que son premier objectif serait Paris-Roubaix, justement.

5 – Jasper Philipsen. Gros rouleur, ce coureur belge a 20 ans et est passé pro chez UAE Emirates après avoir couru l’an dernier chez Hagens-Berman dont le directeur sportif est Axel Merckx. Sa récente victoire au Tour Down Under devrait booster son capital confiance; il a déjà réussi, en quelque sorte, sa saison! Espérons que l’équipe UAE (anciennement la Lampre en Italie) saura être patient avec lui, car il courait encore chez les juniors il y a peu.

Mike Woods, le bilan

Si c’est un bon Mike Woods qu’on a vu au Tour Down Under, il n’a pas pu faire la différence ni dans le Corkscrew lors de la 4e étape, ni dans Willunga Hill lors de la dernière étape, preuve qu’il est marqué de beaucoup plus près qu’avant.

Il a avoué avoir « explosé » dans Willunga Hill en essayant de suivre les attaques de Richie Porte, LE spécialiste de cette ascension de trois kilomètres.

Avec du repos et quelques courses en plus, je crois que Mike Woods sera redoutable sur les Ardennaises du printemps, ainsi que sur des courses comme le Tour du Pays Basque, si elle est à son programme. Pourquoi pas Paris-Nice également? Chose certaine, le coureur canadien prend de l’assurance, on le voit nettement plus à l’aise dans son rôle de leader d’Education First, c’est évident lorsqu’on le voit en entrevue.

La suite sera intéressante j’en suis sûr! Stay tuned!

Vos cyclosportives au Québec en 2019 (et ailleurs)

Question de continuer à bien planifier votre saison de vélo 2019, il est utile de faire un petit tour d’horizon des cyclosportives du Québec.

Et en matière de cyclosportives, je peux modestement écrire que j’ai un peu d’expérience: 25 ans, ma première grande cyclo remontant à… 1993. Ce qui trahit mon âge… mais j’ai commencé très jeune le vélo dans les Alpes!

La doyenne des cyclos

Assurément pour moi, celle du Parc de la Mauricie, connue sous le nom « le Défi du Parc » (7 septembre 2019). Un très beau parcours, exigeant, au coeur du Parc de la Mauricie, au nord de Trois-Rivières. Une très belle ambiance grâce à une organisation rodée et une participation toujours à la hauteur des attentes. D’ailleurs, la cyclo faisait partie des 50 meilleures épreuves du genre au monde dans un palmarès établi par le magazine Le Cycle il y a quelques temps.

Les inscriptions débutent le 13 février prochain.

Le meilleur esprit cyclosport

Sans l’ombre d’un doute, le GranFondo Mont Tremblant (25 mai 2019), dont les divers pelotons sont encadrés par des encadreurs cyclistes sur la route, du km 0 au dernier km. Aussi très bien organisée, ce premier GranFondo de l’année au Québec offre une sécurité et une assistance imbattables. Plusieurs choix de distances cette année encore: 40, 80, 125 ou 160 kms, et diverses vitesses sur chacun de ces parcours. Très agréable cyclo, que je recommande de faire au moins une fois. Sans compter le cadre du village Mont Tremblant, ses restaurants, ses boutiques, sa microbrasserie, ses hôtels et ses activités connexes. Que du bonheur!

Les plus longues

L’esprit cyclosportif, particulièrement en Europe, c’est aussi le défi de la distance. Parmi les plus longues au Québec, on remarque le Challenge cycliste des bleuets (1er septembre 2019), en gros le tour du Lac Saint-Jean: 203 kms. Deux choix de vitesse pour le peloton, et une possibilité de faire ce GranFondo par équipe. Je rêve d’y participer un jour!

À ne pas oublier également, le 235kms « Super Fondo » disponible dans le cadre du GranFondo Ottawa, le 13 juillet 2019 prochain. Le parcours est très roulant, mais il faut quand même se taper plus de 200 bornes. Beaucoup de choix d’autres distances sur ce GranFondo par ailleurs. Je déplore toutefois les tarifs d’inscription, élevés.

Évidemment, on a aussi dans le registre l’ultra-cyclisme, avec des épreuves de très longue haleine. Le Défi des 21 (338 km! le 6 juillet 2019) fait partie de ces épreuves, au sein desquelles j’inclus également le Défi 808 Bonneville (12 septembre 2019) au Mont Tremblant. Le Défi des 21 se déroule sur des routes présentant un réel défi (beaucoup de dénivelé) et s’adresse plutôt à des cyclistes très motivés.

La plus authentique

Pour moi, c’est la Classique des Appalaches (24 août 2019), au coeur des Bois-Francs. Très engagée à faire partager le terroir de la région, cette cyclo se démarque par son engagement envers les populations traversées par l’épreuve et sa volonté de valoriser les produits locaux. La cyclo présente également des airs de Strade Bianche car comportant des secteurs en terre battue. J’adore!

Mention très bien également au 100 à B7 (date à confirmer, 30 septembre l’an dernier), cette cyclo se déroulant en Estrie, près de Knowlton, patrie de la championne cycliste Lyne Bessette. Pourquoi authentique? Parce qu’on trouve difficilement plus authentique que Lyne elle-même! Son authenticité procure à cette épreuve une atmosphère un peu différente des autres, à moins que ce soit le fait qu’il s’agit souvent du dernier événement de la saison, donc sans pression aucune? Ou encore parce que l’esprit « cyclocross » commence à flotter dans le peloton, cette cyclo empruntant souvent des petits chemins de terre où la circulation automobile est réduite à presque rien. Pour les Européens, c’est une cyclo à découvrir car se déroulant dans les couleurs flamboyantes de l’automne au Québec.

La plus originale

Sans conteste, L’échappée belle (date à confirmer, 15 septembre l’an dernier), réservée à… Mesdames uniquement! Le rêve pour Messieurs… Plusieurs distances offertes, se déroulant dans la région de Bromont en Estrie et non loin de Montréal. C’est pas compliqué, je ne connais pas d’équivalent dans le monde!

La plus belle

Choix très subjectif, car la beauté d’une cyclo peut se définir de diverses façons. Du côté des paysages, peut-être le GranFondo Mont Sainte-Anne (14 juillet 2019), dans le cadre enchanteur de la côte de Beaupré près de Québec?

Les autres belles cyclos du Québec

Il existe plusieurs autres très belles cyclosportives au Québec. Parmi elles, notons en 2019:

GranFondo Charlevoix (date à confirmer, le 27 mai l’an dernier)

Défi Tour de Beauce (date à confirmer)

GranFondo Cantons de l’Est (2 juin 2019)

GranFondo Gatineau (9 juin 2019)

Cyclo San Donato (date à confirmer, le 9 juin l’an dernier)

GranFondo Garneau (11 août 2019)

GranFondo Centre-du-Québec (18 août 2019)

GranFondo de la Jacques-Cartier (15 septembre 2019)

GranFondo Lac Mégantic (22 septembre 2019)

Les grandes cyclos internationales

Elles sont très nombreuses, et je ne souligne ici que quelques unes de mes préférées.

Les Haute Route. L’offre s’est considérablement diversifiée au cours des dernières années. Sur presque tous les continents, de durées variables (une semaine, 3 jours, une journée), de difficultés variables, il y en a pour tous les gouts!

Whiteface Hill Climb Race (31 mai 2019). Court mais intense, l’ascension sèche de Whiteface aux États-Unis. Ambiance sympathique, avec l’hymne national américain juste avant le départ (et c’est du sérieux, don’t mess with it). Depuis deux ans, l’épreuve a lieu un vendredi soir, 17h30. Pas top pour ceux qui viennent de loin. La descente est le petit plus après l’épreuve: votre défi est de la faire sans toucher aux freins une seule fois. Oui oui, fastoche.

GranFondo Gavia&Mortirolo (23 juin 2019). La grande lessive, avec le Mortirolo à passer après avoir déjà avalé le Gavia. Si vous voulez vous mesurer à la légende du Giro, y’a pas mieux. Arrivez affuté comme une dague; les autres participants à cette cyclo le seront, c’est moi qui vous le dit. Pas de tocards sur cette épreuve, que du monde nourrit au grain.

L’Alsacienne (30 juin 2019). Assez nouvelle dans le portrait, cette cyclo s’est rapidement taillée une excellente réputation. Au coeur des Vosges, entre Alsace et Lorraine, un parcours magnifique et difficile. Le plus dur sera de résister au riesling juste à côté…

La Grand Bo (30 juin 2019). Celle-là, je l’aime beaucoup. Superbe parcours, super-ambiance à échelle humaine, loin des très grandes manifestations cyclistes. Presque bucolique, voire romantique.

La Marmotte (7 juillet 2019). L’une des toutes premières, l’une des plus difficiles, l’une des plus mythiques, l’une de mes préférées (je sais, je radote). Glandon, Galibier, Alpe d’Huez avec 175 bornes et plus de 4500m de dénivelé. Une référence: 37min35, soit votre cible pour l’ascension de l’Alpe…

Marathon des Dolomites (7 juillet 2019). Un parcours exceptionnel au coeur des Dolomites. Une organisation exceptionnelle également, hyper-rodée, au coeur d’une région très accueillante pour ces milliers de cyclistes. Mais aussi un peu de gigantisme parfois désagréable… et pas mal de tocards.

La Trilogie de la Maurienne (ex-Arvan Villard, 12 au 14 juillet 2019). Un seul mot, wow! Deux jours de bonheur garanti.

Le Tour du Mont Blanc (20 juillet 2019). Parce que quand je serai grand, je ferai cette cyclo d’enfer, 338 bornes, 8450m de dénivelé (oui oui!). Un sacré défi, sur un parcours magnifique. L’occasion de rencontrer durant une seule journée l’homme au marteau et la sorcière aux dents vertes… plus d’une fois.

L’Étape du Tour (21 juillet 2019). Déjà « sold out », comme disent les Français. La cyclo qui fait rêver, car on peut se prendre pour un coureur du Tour l’espace de quelques heures, la vitesse et les motos (…) en moins. Toujours de beaux parcours en massif montagneux.

Ötztaler RadMarathon (1er septembre 2019). 229kms, 5500m de dénivelé au coeur des Alpes autrichiennes, des passages à 18% partout, on dit de cette cyclo qu’elle est l’une des plus difficiles, point final. J’espère m’y frotter un jour, mais les inscriptions apparaissent très compliquées en raison de la forte demande.

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