Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 45 of 352

Une nouvelle ère Bernal?

Le chiffre: 22 ans.

Et vainqueur du Tour!

Je vous l’avais dit il y a plus de trois semaines: pour moi, Egan Bernal était le grand favori de ce Tour de France.

Premier colombien vainqueur du Tour de France, voilà plus de 30 ans et les exploits de Luis Herrera et Fabio Parra que la Colombie attendait ce moment. Aujourd’hui, c’est toute la Colombie qui va « virer fou » pour Egan Bernal, désormais demi-Dieu dans son pays natal.

Et à 22 ans, Bernal devient le plus jeune vainqueur du Tour depuis une sacrée plombe. Sans remonter aux origines, on n’avait pas vu ca depuis Laurent Fignon en 1983. Autant vous dire que la victoire d’Egan Bernal sur le Tour cette année pourrait ouvrir une nouvelle ère dans l’histoire de cette course, et que Bernal pourrait « facilement » gagner 5 Tours de France, voire plus, durant sa carrière. Un manager – Brailsford chez Ineos – pourra construire sur ce coureur pour quasiment une décennie!

Ceci étant dit, je favorisais personnellement une victoire de Juilan Alaphilippe, qui l’aurait bien mérité. Alaphilippe et tout le cyclisme français – Pinot, Bardet, Barguil – ont mordu la poussière dans les Alpes et ca a fait mal au coeur par moment. L’abandon de Pinot aura marqué les esprits, on avait mal pour lui à le voir sur les tous derniers hectomètres de son parcours; difficile de ne pas rester insensible à sa douleur et son désespoir.

Idem pour le Canadien Mike Woods, qui aura bien tenté sur les dernières étapes dans les Alpes, s’échappant du peloton à plusieurs reprises. Hier, le Requin de Messine, Vicenzo Nibali, était simplement trop fort; il n’y a pas de honte à céder à plus fort que soit!

Bref, pour moi, ce Tour est bel et bien le meilleur Tour de France depuis des décennies, peut-être depuis 1989 et la victoire de Greg Lemond par 8 secondes sur Laurent Fignon. Nous avons tout eu: des exploits sportifs, des surprises, des déceptions, des coups de bordure, des chutes et même la météo et des blessures s’en sont mêlées. Un grand Tour de France, et un vainqueur plein de promesses pour l’avenir.

Egan Bernal, an 1…

Et ce mot, de Christian Prudhomme, directeur du Tour, pensant à Julian Alaphilippe: « l’audace appelle l’audace ». Si on n’avait qu’une leçon à retenir de ce Tour de France exceptionnel, ce serait celle-là…

Tour: ils ne sont plus que six!

À moins d’une semaine de l’arrivée à Paris, ils ne sont plus que six à pouvoir rêver de la consécration suprême dans le monde du cyclisme: Alaphilippe, Thomas, Kruijswijk, Pinot, Bernal et Buchmann.

Auteur d’un week-end remarquable, Thibault Pinot ne serait plus qu’à… 10 secondes du maillot jaune s’il n’avait pas perdu 1min40 dans le coup de bordure l’autre jour… De quoi nourrir des regrets. Ceci étant, il apparait aujourd’hui être le coureur avec les meilleures jambes sur ce Tour, capable de larguer tout le monde à la régulière sur les pentes les plus fortes. S’il évite la maladie, talon d’Achille de Pinot, les Alpes pourraient le servir remarquablement bien.

Alaphilippe demeure un prétendant crédible et sérieux selon moi, même s’il a montré les premiers signes de fatigue à quelques hectomètres de l’arrivée dimanche vers le Prat d’Albis. Il a également payé son inexpérience à ce niveau: il n’aurait jamais dû répondre à l’attaque de Pinot, pouvant alors se contenter de marquer ses plus proches rivaux au général. Plus encore, repris, ce n’était pas à lui de mener ainsi le groupe Thomas sur 2 kms, il aurait dû reprendre les roues bien sagement.

Pour les trois autres, difficile de dire aujourd’hui comment ils passeront les Alpes. Ce Tour de France se jouera sur la récupération, c’est très clair. Et sur la météo, car on annonce un nouvel épisode caniculaire cette semaine en France… et plus de 40 degrés sont annoncés sur les routes du Gard, près de Nîmes, dès mardi. Aie. Pinot, en particulier, n’aime pas ces températures très chaudes. Avantage Bernal?

Bref, ce Tour de France est passionnant. Alaphilippe finira-t-il par craquer? Jusqu’où ira Thibault Pinot? Thomas pourra-t-il trouver l’état de grâce dans la dernière semaine, comme l’an dernier? Et Kruijswijk, que lui reste-t-il?

Pour les autres, le podium est à son sens grillé, sauf défaillance importante des six premiers du général. Les Uran, Landa, Quintana, Bardet, Woods, Barguil, Fuglsang, Porte et autre Mollema, Martin, Aru ou encore Ciccone voudront désormais « sauver » leur Tour par une belle victoire d’étape.

Le maillot à pois pour Pinot?

Je pense que Thibault Pinot visera le maillot à pois dans les Alpes, n’accusant que 14 points de retard sur Tim Wellens actuellement. S’il parvenait à ramener ce maillot à Paris et à monter sur le podium, ce serait un sacré beau Tour de France pour le coureur lorrain.

Le maillot vert

C’est plié pour Peter Sagan. Son 7e maillot vert, record absolu!

Le maillot blanc

C’est également plié pour Egan Bernal, après un court intermède par Enric Mas il y a quelques jours. David Gaudu est désormais trop loin (plus de 12 minutes) et privilégiera son service auprès de Thibault Pinot.

Alaphilippe: c’est monstrueux!

Premier (et dernier) grand chrono hier sur le Tour de France: inutile de vous dire que tout les favoris sont à bloc, Geraint Thomas le premier. Les enjeux sont colossaux.

Et au final, Julian Alaphilippe sait répondre présent à la pression, offrant une performance exceptionnelle qui lui vaut non seulement de conserver son maillot jaune, mais aussi la victoire d’étape.

Autrement dit, Alaphilippe a accru hier son avance sur tous ses adversaires, Ineos compris.

C’est monstreux comme performance!!!

Alaphilippe peut-il gagner le Tour? Bien sûr que oui! Plus de 30 ans après la victoire de Bernard Hinault, la France n’a jamais eu un coureur aussi bien placé, ayant autant de chances, à un peu plus d’une semaine de Paris.

Alaphilippe dispose désormais de 1min26 d’avance sur Geraint Thomas et plus de 2 minutes sur Steven Kruijswijk, ses deux principaux adversaires puisque le 4e du général est son coéquipier Enric Mas qui, auteur d’un excellent chrono hier, pourra l’épauler en haute montagne.

Alaphilippe dispose donc d’une très belle marge, et pourra se permettre de courir au millimètre lors des grandes étapes de montagne, les autres devant se dévoiler, pas lui.

Ca sera d’ailleurs intéressant, car les Ineos sont désormais forcés de bouger, eux qui habituellement défendent à ce stade-ci de la course. Thomas, sur qui tous les espoirs reposent étant donné la valise prise par Bernal hier, devra donc attaquer, Alaphilippe pouvant se contenter de suivre sa roue. Et de le flinguer à son tour en vue de la ligne d’arrivée. Pas de cadeau!

La route est cependant encore longue, et beaucoup d’étapes à venir sont difficiles, en haute montagne. Ca va se jouer sur la récupération, c’est très clair. À ce chapitre, Alaphilippe et surtout son entourage devront faire fort afin de le préserver de toutes les sollicitations. Les Ineos prépareront des coups c’est clair, usant de leur nombre pour créer une course de mouvement. Je pense qu’Alaphilippe n’est pas forcément mal placé pour répondre, car il trouvera des alliés de circonstance, notamment Pinot et Bardet sur certaines étapes.

Alaphilippe en jaune à Paris, j’y crois! Et ca fait de ce Tour de France une course passionnante. Tiendra-t-il?!

Les revers

Quelques déceptions hier, notamment du côté de Quintana, de Bardet, de Barguil, de Fuglsang et de Landa dont on espérait mieux.

La défaillance de Bardet à la Planche des Belles Filles s’est confirmée hier: y’a quelque chose qui cloche chez lui. Bardet essaiera certainement de sauver son Tour par une victoire d’étape en montagne, du coup il ne faudra pas se surprendre s’il se laisse décrocher sur les prochaines étapes, question de ne plus représenter une menace au général.

Quintana, je ne comprends pas.

Les succès

Assurément Steven Kruijswijk, auteur d’un excellent chrono, de même que Thibault Pinot. Ce dernier peut-il encore rêver d’un podium à Paris? Ca sera difficile, il lui faudra passer Buchmann, Bernal, Mas et Kruijswijk pour cela. S’il n’avait pas perdu 1min40 dans ce coup de bordure, il serait aujourd’hui 3e du général, pas très loin de Geraint Thomas…

Mention très bien également à Rigoberto Uran, qui a sorti un excellent chrono hier. Il sera le joker de cette dernière semaine.

Le Tourmalet

L’étape d’aujourd’hui se termine en haut du Tourmalet, toutefois escaladé par son côté le plus roulant. Avant, le col du Soulor ne posera pas de problème, tout en étant une rampe de lancement parfaite pour des échappés loin au général qui voudraient s’imposer au Tourmalet.

Pour Alaphilippe, seule la longueur de l’ascension finale, 18km, pourrait poser problème si on parvient à l’isoler rapidement. Son équipier Enric Mas semble toutefois sacrément costaud, ca sera difficile de le lâcher. Les trois derniers kms plus pentus après Super Barèges devraient avantager le coureur français qui dispose manifestement d’un excellent rapport poids-puissance.

L’étape de dimanche vers le Prat d’Albis sera plus compliquée à gérer, car notamment plus longue (185kms) et comportant trois ascensions dans les 60 derniers kms (Port de Lers, le difficile Mur de Péguère puis l’ascension finale vers le Prat d’Albis). Attention en particulier au Mur de Péguère, c’est là qu’un nouveau chapitre du Tour pourrait être écrit!

Tour de France: les enjeux du chrono

Le contre-la-montre aujourd’hui présente de nombreux intérêts compte tenu du classement général actuel du Tour de France.

Relativement court (27 km) avec quelques bosses du côté de Pau, ce chrono est le seul de l’épreuve cette année. Il ne faudra pas se louper, même si les Pyrénées et les Alpes ne sont pas encore passées.

Premier enjeu, Alaphilippe: pourra-t-il rester en jaune? Avec 1min12 de priorité sur Thomas et 1min16 sur Bernal, c’est jouable sur la courte distance. Mieux, l’écart avec les deux coureurs Ineos apportera une première indication de la réelle menace que constitue Alaphilippe pour le général de ce Tour de France. Depuis quelques jours, il est clair que la France s’est mis à rêver, et Alaphilippe a désormais la pression. Prenant visiblement du plaisir à être en jaune, je crois qu’Alaphilippe peut nous surprendre longtemps et il dispose d’Enric Mas comme équipier de luxe en montagne.

Deuxième enjeu, qui de Thomas ou Bernal prendra l’avantage sur l’autre pour le leadership de l’équipe Ineos dans les Pyrénées et les Alpes? Le chrono sera capital pour voir les forces en présence, et surtout la récupération des deux coureurs. Si l’équipe joue la carte officielle de « il n’y a pas de compétition entre Thomas et Bernal », la réalité est tout autre et aujourd’hui, on aura les réponses « à la pédale ». Je suis convaincu qu’ils feront ce chrono à fond.

Troisième enjeu, Thibault Pinot. Ce chrono nous permettra de voir si le Français peut gagner ce Tour. Pour cela, il doit faire jeu égal avec les Ineos, car il ne peut plus se permettre de perdre de temps. La fraicheur physique sera déterminante et Pinot a travaillé le chrono à l’entrainement. C’est le moment où il faut que ça paye!

Quatrième enjeu, Nairo Quintana. Le coureur Movistar a assez bien passé la première moitié du Tour, et affirme avoir de très bonnes sensations. Le Colombien a axé sa saison sur le Tour et il a déjà bien fait sur les épreuves chronométrées, nous saurons aujourd’hui s’il peut rêver de remonter sur le podium à Paris. S’il passe au travers, ce sera une nouvelle déception pour le coureur.

Cinquième enjeu, les autres favoris que sont Steven Kruijswijk, Jacob Fuglsang, Rigoberto Uran ou Romain Bardet. Ils doivent nous sortir un grand chrono pour espérer être à la lutte pour le podium à Paris.

Bref, ce chrono est super-intéressant car il survient après déjà 12 étapes très usantes, et qu’il sera donc révélateur des capacités de récupération de tous et chacun. Avant d’aborder une dernière semaine elle-aussi musclée… pas simple de passer du 55×11 au 39-27 et inversement!

Rohan Dennis

L’abandon surprise et sans raison apparente de Rohan Dennis chez Bahrain-Merida fait couler beaucoup d’encre depuis quelques heures.

C’est assez surprenant en effet de constater que même son équipe ne peut avancer de raison pour cet abandon.

Dennis n’est pas malade, ayant même attaqué en début d’étape. Il n’avait pas chuté, ni n’avait connu de bris mécanique.

Le plus probable et qu’on ne nous dit pas?

Le plus probable, c’est que Dennis n’avait pas reçu l’autorisation de son équipe pour se porter ainsi à l’attaque sur cette étape montagneuse, à la veille d’un chrono dont il était l’un des favoris. Frustré de cette situation et d’une accumulation de faits similaires cette saison, Dennis a probablement pété les plombs et tout laissé tomber. Il est évident qu’il ne sera plus chez Bahrain l’an prochain et qu’il devrait courir assez peu pour le reste de la saison.

Dennis murissait le projet de s’attaquer au record de l’heure, je pense que le timing est désormais très bon!!!

Quintana chez Arkea-Samsic

Ca a de quoi surprendre: Nairo Quintana a signé pour trois ans chez l’équipe continentale pro Arkea-Samsic de Warren Barguil et Andrei Greipel.

Ca a de quoi surprendre, cette équipe n’évoluant pas « dans la ligue majeure » du cyclisme. On sait cependant qu’Arkea vise une licence WorldTour dès l’an prochain, et c’est peut-être dans cette optique qu’elle cherche actuellement à renforcer son effectif.

Quintana saura-t-il cohabiter avec Barguil, les deux ayant des ambitions sur le même terrain?

Une deuxième partie de Tour très difficile

L’avis est unanime si on prend le temps de lire les déclarations de nombreux coureurs à l’occasion du premier jour de repos: le peloton est déjà très fatigué, les 10 premiers jours de course ayant été très exigeant.

Pour certains coureurs d’expérience, c’est du jamais vu: ils n’ont jamais été aussi fatigués avant d’aborder les grosses difficultés de l’épreuve.

Car cette semaine, on aborde les Pyrénées, puis il y a le chrono vendredi, et on enchainera rapidement avec les Alpes après deux étapes « de transition » (si elles existent encore!) vers Nîmes puis Gap.

Autrement dit, ce Tour de France se jouera beaucoup sur la fraicheur physique. Et à ce chapitre, force est de reconnaitre qu’Ineos, Geraint Thomas et Egan Bernal en premier lieu, ont un avantage. Ils ont couru au millimètre jusqu’ici, ils bénéficient également d’années d’expérience au chapitre de la récupération et de son optimisation. L’équipe a également les moyens financiers.

Aujourd’hui vers Toulouse, l’étape est promise aux sprinters. L’arrivée est large, ca sera un sprint massif avec les Colbrelli, Sagan, Ewan, Matthews, Viviani, Groenewegen, Kristoff, Greipel et autres spécialistes de l’exercice.

Misez Groenewegen!

Ennuyant, le Tour?

Petit bilan du Tour de France jusqu’ici, alors que les coureurs soufflent un peu aujourd’hui à l’occasion du premier jour de repos de l’épreuve.

J’ai lu certains d’entre vous affirmer sur ce site que le Tour de France était ennuyeux cette année. Je ne suis pas d’accord!

Je me suis régalé toute la dernière semaine. Seul petit bémol, je demeure comme plusieurs d’entre vous frustré de voir les chances de succès d’une échappée systématiquement condamnée en raison des oreillettes.

À part cela, ca été passionnant. Un impressionnant chrono par équipe, à 57km/h de moyenne excusez-un-peu. Faut quand même le faire! Un magnifique et remuant Julian Alaphilippe sur la route d’Épernay, victoire d’étape solo et nouveau maillot jaune. Deux belles étapes dans les Vosges, et Dylan Theuns qui s’impose à la Planche des Belles Filles, battant Giulio Chiccone qui prend le maillot. Enfin trois étapes récentes de feu, alors que ces étapes auraient dû être relativement tranquilles… Que neni, Alaphilippe nous a remis ca flanqué de Thibault Pinot vers Saint-Étienne… quel panache! Certains ont affirmé que les motos les avaient aidés, je n’en suis pas si sûr.

Enfin hier, très beau coup de bordure des Ineos assisté des Deceuninck et des Movistar, sur la route d’Albi. Ca devait être une étape relativement tranquille, les 30 derniers kilomètres ont été avalés à un train d’enfer et il était évident que les visages étaient très marqués à l’arrivée. Plus de 45 de moyenne sur ces 217 kilomètres!

Ils sont quatre à avoir perdu gros: Richie Porte, Rigoberto Uran, Jakob Fuglsang ainsi que Thibault Pinot. Le mieux placé au général, auteur d’un « sans faute » jusqu’ici, Pinot doit s’en vouloir sur ce coup-là… mais n’a que lui et surtout son équipe à blâmer. Dans les premiers kilomètres de la bordure, on voyait plusieurs Groupama entourer Pinot puis, au fil des kilomètres, plus personne sauf Sébastien Reichenbach. Ils étaient où, les coéquipiers de Pinot au moment où il avait le plus besoin d’eux?! Gaudu, Roux, largués à la pédale.

Les commentaires de Marc Madiot suite à l’étape sont par ailleurs insupportables, presque insolents. La réalité, c’est que Thibault Pinot a perdu comme un cadet hier un paquet de temps sur Bernal et Thomas, et se retrouve à environ 1min15 de ces deux là. Un tel déficit ne se bouchera pas facilement!

Marc Madiot, le spécialiste de Paris-Roubaix, le grand amoureux des Classiques d’avril qui se fait piéger avec son équipe comme un bleu sur un coup de bordure (du cyclisme 101 que tu apprends chez les cadets) lors d’une étape sans grande importance sur la plus grande course du monde, ca fait assez minable merci. Je suis dur, mais je trouve ca impardonnable. On n’est pas sur le Tour du Limousin!

Bravo en tout cas à Deceuninck et Ineos qui ont fait la course en tête, et qui profite de toutes les occasions. Aujourd’hui sur le Tour, il n’y a plus « d’étapes de transition » et la course peut se perdre à tout moment, sur un coup de bordure, dans une descente, ou sur une étape très courte.

À noter que Romain Bardet, lui, n’a pas loupé le coche. De quoi avoir un peu de positif à chérir lors de cette journée de repos!

Alaphilippe: combien de temps tiendra-t-il?

La question qui tue est de savoir combien de temps Alaphilippe gardera-t-il le maillot jaune? Pourrait-il le perdre jeudi sur la route de Bagnères-de-Bigorre? Lors du chrono de Pau vendredi? Samedi au Tourmalet? Dimanche au Prat d’Albis?

Je pense en fait qu’Alaphilippe n’a pas fini de nous étonner et qu’il peut tenir jusqu’aux Alpes la semaine prochaine. Il a prouvé pouvoir passer de grands cols l’an dernier, ramenant le maillot à pois à Paris. Si Enric Mas peut l’épauler en montagne, ca peut le faire et même s’il devait perdre une minute à la bascule d’un col, le diable a suffisamment de talent de descendeur pour recoller dans les descentes.

Rappelons qu’en 2011, Thomas Voeckler avait terminé 4e du Tour après avoir longtemps porté le maillot jaune, transcendé par ce dernier.

Mike Woods

Un excellent début de Tour, puis des journées catastrophiques depuis trois jours.

Woods a d’abord chuté dans un virage, entraînant Geraint Thomas dans sa chute. Du coup, il a perdu 14 minutes au général, et donc toute chance d’un bon classement. On vise désormais les victoires d’étape.

Son équipe a également galéré hier, Uran étant pris dans la bordure. Avec l’abandon de Tejay Van Garderen il y a deux jours, j’imagine que l’ambiance chez EF doit être assez moyenne…

Ketones

On a appris que des coureurs du Tour, notamment la Jumbo-Visma, utilisent un supplément appelé « Ketones », qui permet d’augmenter l’endurance, de bruler du gras, et de booster la récupération. Les régimes « kéto » ont d’ailleurs la cote ces temps-ci auprès du grand public, et ces suppléments sont dans le même esprit. Certaines équipes comme Sky ou Quick Step l’aurait utilisé depuis plusieurs années.

Ce supplément ne figure pas sur la liste des produits interdits par l’UCI. De là à vous darder sur ce produit, je vous invite à la plus grande prudence puisque les études présentent des résultats contradictoires, certaines ayant plutôt démontrées des effets négatifs sur la performance sportive!

Les suppléments d’AICAR seraient également en circulation dans le peloton actuellement.

Le coupable: oreillettes ou capteurs de puissance?

Je vous rejoins sur l’ennui lorsque je vois ces échappées matinales partir, alors que tout le monde sait éperdument qu’il n’y a aucune chance de succès. C’est triste, et ca tue la course.

Certains accusent les capteurs de puissance. Je n’en crois rien. Theuns et Ciccone, dans la Planche, ils s’en foutaient pas mal de leurs watts, ils ne pensaient qu’à appuyer pour en finir avec l’arrivée.

Pour moi, le problème reste le même: grâce aux oreillettes, les directeurs sportifs interviennent dans la course en temps réel, donnant un grand avantage au peloton face aux échappées. Les directeurs sportifs deviennent en quelque sorte le 9e coureur de l’équipe… et c’est injuste pour les échappées. Sans ces oreillettes, les coureurs auraient à redescendre dans les bagnoles pour obtenir des infos, ce serait donc moins en temps réel et plus à l’instinct. Essayons, pour voir!

Pinot, la France attend…

Très belle étape selon moi hier vers la Planche des Belles Filles où comme prévu, certains ont déjà perdu le Tour de France très certainement.

Et en premier lieu, Romain Bardet, lâché sur les dernières rampes. Personne n’explique pour l’heure la défaillance, mais une révision des objectifs s’impose assurément pour AG2R – La Mondiale, dont le collectif n’a pas été au mieux sur l’étape par ailleurs.

Exit également du général les Fabio Aru, Alejandro Valverde, Warren Barguil et Bauke Mollema. Les Vicenzo Nibali, Richie Porte et Nairo Quintana sont déjà en sursis.

Ils ont passé le test

En premier lieu, Geraint Thomas qui marque un avantage psychologique, prenant même l’ascendant sur son équipier Egan Bernal. Si le Tour est encore long, Thomas n’a pas loupé ce premier rendez-vous et rassure donc un peu tout le monde.

Julian Alaphilippe a très bien limité la casse, attaquant à quelques hectomètres de la ligne et ne perdant son maillot jaune que de six secondes face à Chiccone. Sur cette démonstration, il est évident que le numéro 1 mondial est parti pour un grand Tour de France, et il peut par exemple rêver du maillot à pois à Paris.

LA révélation du jour selon moi est Thibault Pinot, qui fait presque jeu égal avec Thomas et qui confirme donc sa grande condition. Plus de 30 ans après la victoire de Bernard Hinault sur le Tour 1985, les Français tiennent donc là leur meilleur espoir d’une victoire au général, et Pinot peut le faire cette année, c’est clair. Bien épaulé par un excellent David Gaudu dans le final, Pinot devra courir au millimètre sur les étapes de montagne pour grappiller du temps aux Ineos Thomas et Bernal, mais ca peut le faire s’il court intelligemment. C’est emballant.

Le test est également concluant du côté de Michael Woods, qui a pu accompagner Rigoberto Uran dans le final. Ils sont tous les deux très bien placés au général, et pour l’heure leur équipe ne voudra pas compromettre les chances d’un bon résultat. Je pense donc que Woods et Uran seront co-leaders pour encore un moment, le temps d’arriver dans les Pyrénées et de voir lequel des deux est le plus fort. Pour Woods, l’objectif n’est donc pas encore clair: le général, ou une victoire d’étape? Il est trop tôt dans la course pour pouvoir l’affirmer.

Attention également à Jakob Fuglsang qui n’a jusqu’ici rien perdu de grave. Il est présent.

À ce stade-ci de la course, je miserais pour un podium composé de Thomas, Bernal et Pinot à Paris, mais je ne sais pas encore dans quel ordre!!

De retour!

Après deux grosses semaines de silence, La Flamme Rouge reprend le service normal à partir de maintenant, avec la couverture du Tour de France.

Ne voulant pas être le héros de mes propres aventures, je resterai discret sur mon récent voyage en France et ma participation aux cyclosportives L’Alsacienne et La Marmotte. Je ne suis pas un champion cycliste.

Je dirai simplement que les dix derniers mois ont été les plus difficiles de ma vie et que, dans ce contexte, mes récents résultats sur ces deux belles épreuves cyclistes aident beaucoup dans ma reconstruction.

Merci à tous ceux qui sont venus spontanément me trouver pour me dire un petit mot en reconnaissant mon maillot La Flamme Rouge, que ce soit sur L’Alsacienne ou la Marmotte. Ca me fait toujours grand plaisir! Je pense notamment à cette équipe de Lyon, et nos brefs échanges sur la ligne de départ de la Marmotte dimanche matin dernier. Ou de ce cycliste à l’arrivée de l’Alsacienne venu me trouver et qui lira assurément ces lignes.

Un merci tout spécial également à Pascal et Serge, qui sauront pourquoi. Ainsi qu’à Paolo Marinoni et Ugo Lapierre, qui m’ont permis d’évoluer sur un nouveau vélo exceptionnel: pas un seul cycliste n’a pu rester avec moi en descente sur les deux épreuves. Et je garderai sous silence mon « top speed » atteint dans la descente du Galibier… sauf avec Paolo et Ugo!

Le Tour: aujourd’hui, la Planche des Belles Filles

On entre enfin dans le vif du sujet sur le Tour de France, après un départ certes intéressant, mais sans grand impact pour le général. La seule surprise jusqu’ici selon moi a été le débours de Romain Bardet et son équipe AG2R – La Mondiale sur le chrono par équipe, un exercice probablement trop négligé de leur côté. Résultat, Bardet se retrouve déjà à environ une minute des autres grands favoris, une valise.

Ne manquez pas l’étape d’aujourd’hui vers la Planche des Belles Filles: si on n’y gagnera pas le Tour, certains coureurs le perdront, c’est certain.

On attaque d’abord par le Grand Ballon, via son côté le plus facile. Mais c’est long. Idem pour le Ballon d’Alsace. Ces deux ascensions feront en sorte d’éliminer les sprinters et autres équipiers; le gruppetto se formera tôt!

Le final est dur, ce col des Chevrères étant vraiment difficile dans ses derniers deux kilomètres, pour l’avoir escaladé le 24 juin dernier (photos ci-bas de cette reconnaissance). Une petite route sans rendement, dans la forêt, une pente à 10-11% avec des passages plus pentus, bref un tremplin parfait pour un coureur voulant remporter l’étape et sans grand danger pour le général (Barguil? Dan Martin?).

L’ascension de la Planche des Belles Filles n’est pas très difficile, mais suffisante pour créer une sélection. La dernière rampe de 200m est à 22%, mais ce n’est pas long. Le Tour doit monter plus haut cette année après l’arrivée traditionnelle, mais les travaux n’étaient curieusement pas amorcés il y a deux semaines quand j’y suis passé. Wait and see…

Pour moi, un coureur, un seul, à surveiller: Thibault Pinot. L’enfant du pays. Tout le monde l’attend là.

S’il bénéficie d’un bon de sortie auprès d’Uran, le Canadien Mike Woods y trouvera une étape parfaitement taillée pour ses qualités de grimpeur redoutable sur des fortes pentes.

Je vois bien également un Valverde, le final pentu rappelant parfois celui de la Flèche Wallonne…

Radio Bidon

J’ai participé durant mon séjour en France à deux émissions de Radio Bidon, ce sympathique podcast réalisé par David et Charles. C’est ici.

Entrevue pré-Tour avec Mike Woods

La Flamme Rouge a pris des nouvelles hier de Mike Woods, à son retour d’un gros entrainement de 175 kilomètres du côté d’Andorre. Petite entrevue pré-Tour, parce que le Tour, c’est big !

LFR : Mike, content de te parler, merci d’accepter cette entrevue ! Comment va ta santé, on était inquiet car tu as été forcé d’abandonner le Dauphiné la veille de la dernière étape ?

Mike Woods : Toujours un plaisir de te parler Laurent. Ma santé est bien meilleure. Durant le Dauphiné, au cours du dernier week-end, plusieurs coureurs dont moi avons eu un ennui gastrique, très probablement quelque chose qu’on a mangé, peut-être même en course car la météo était très mauvaise, alors peut-être que les aliments ont aussi souffert. En tout cas, au matin de la dernière étape, j’étais vraiment faible. J’aurais pu prendre le départ, mais je n’aurais été d’aucune aide pour l’équipe et on devait aussi penser au Tour de France. Alors avec mon directeur sportif Charly Wegelius, on a décidé d’arrêter et de focusser sur le Tour et de retrouver rapidement la santé.

LFR : Et tu t’es rapidement remis sur pied ?

MW : Oui. 48h après, je n’avais plus de symptômes et j’ai pu reprendre rapidement l’entrainement. Mais au soir de l’avant dernière étape du Dauphiné, où j’avais été devant, j’étais vraiment fatigué. Dans ce contexte, je n’ai pas regretté notre décision de rentrer à la maison au soir de l’avant dernière étape.

LFR : C’est officiel Mike, tu fais partie de l’équipe Education First pour le Tour de France ?

MW : Je ne suis pas certain que c’est officiel encore, la composition précise de l’équipe n’a pas encore été annoncée aux médias je crois.

LFR : Mike Woods sur le Tour ?

MW : Oui, tu peux l’écrire, je serai au départ du Tour pour Education First.

LFR : Ok. Dans ce contexte, prendras-tu le départ des Nationaux à Saint-George de Beauce la semaine prochaine ?

MW : Je pense que les Nationaux seraient une excellente préparation pour le Tour et j’aimerais être au départ. Mais le voyagement est tellement dur à encaisser si près du départ du Tour, ce n’est pas raisonnable pour moi d’envisager une traversée de l’Atlantique à ce moment.

LFR : Donc tu vas rester en Europe et t’entrainer ? Il n’y a plus vraiment de courses de préparation possibles ?

MW : Exact. On a un camp d’entrainement qui débute le week-end prochain, avec un grand focus sur le contre-la-montre par équipe, donc je serai à ce camp. Et après, direct en Belgique pour le Grand Départ de Bruxelles.

LFR : As-tu une idée de ton rôle au sein de l’équipe Education First lors du Tour ? Tout le monde pense évidemment à Rigoberto Uran comme leader, ayant terminé 2edu Tour 2017.

MW : Oui, Rigo va bien en ce moment, et il ne faut pas oublier Tejay (ndlr : Van Garderen) également qui a terminé 2edu Dauphiné. Nous avons donc une équipe vraiment forte pour le Tour, c’est excitant. Je suis également en excellente condition. Je vais donc essayer d’aider Rigo et Tejay sur les étapes importantes pour le classement général, tout en ayant parfois la liberté de jouer ma carte personnelle pour des victoires d’étape.

LFR : Et qu’en est-il de Tejay ?

MW : Tejay était vraiment fort sur le récent Dauphiné. Je pense que le plan est un peu le même pour le Tour : rester relax durant la première semaine, et voir comment la suite se présente. Rigo est notre leader principal, mais Tejay a déjà prouvé qu’il peut être un coureur pour le général lorsqu’il est en bonne condition, et c’est le cas en ce moment. Tejay est également un excellent coéquipier et motivateur à avoir dans une équipe, alors s’il garde cette mentalité je pense qu’il connaitra du succès sur le prochain Tour.

LFR : Et toi, tu vises des victoires d’étape sur les étapes de montagne ?

MW : Exactement. C’est un peu comme ca qu’on a couru au Dauphiné cette année, et ca a bien réussi. Tejay y allait pour le classement général, et de mon côté je pouvais être agressif et attaquer certaines étapes comme l’avant-dernière. Sans cet ennui santé imprévu, je crois que j’aurais pu être devant au cours de la dernière étape aussi.

LFR : Oui, et c’était vraiment pas simple durant cette avant-dernière étape, la météo était si mauvaise. Comment gères-tu la mauvaise météo ?

MW : Pas vraiment bien !  Je me sentais toutefois très bien durant cette étape, tout allait bien, je descendais bien aussi. C’est frustrant d’avoir fait une crevaison dans la dernière descente, au moment où je venais de lâcher Lutsenko. Dans la dernière ascension c’était vent de face également, et on a été repris. J’ai eu d’excellentes jambes même après ca, assez en tout cas pour finir avec Richie (ndlr : Porte) et Quintana, alors j’étais satisfait. Donc je dois admettre que typiquement, je fais mieux que les autres dans la mauvaise météo. Je n’aime pas vraiment ça, mais je m’en sors toujours bien. C’était la même chose sur Liège cette année.

LFR : Tu es un Canadien, alors la mauvaise météo, on sait gérer ca !!!

MW : Exactement Laurent !

LFR : Et la chaleur, comme gères-tu ? Je suis en France actuellement et c’est la grosse canicule, comment te comportes-tu en course lorsqu’il fait très chaud ?

MW : C’est une question d’adaptation. Quand je ne peux pas m’adapter, je ne fais pas vraiment bien, mais si je peux m’adapter, ça se passe beaucoup mieux. À quelque part, c’est une chance cette canicule cette semaine, elle est aussi en Espagne, à Gérone, alors je vais avoir l’opportunité de m’adapter comme il faut avant le Tour.

LFR : La Planche des Belles Filles et cette arrivée située un kilomètre plus loin qu’en 2017, avec des rampes finales à 20%, ca pourrait bien te favoriser ?

MW : Oui ! C’est assurément une étape qui m’intéresse, mais elle est située tôt dans le Tour, alors il faudra voir selon les besoins de Rigo et Tejay en vue du général. D’autres étapes me conviennent bien en troisième semaine, notamment dans les Alpes.

LFR : As-tu parlé à Hugo Houle récemment ? Il pourrait être l’autre Canadien au départ du Tour.

MW : J’ai échangé souvent avec Hugo durant le Dauphiné, il est en excellente condition, très affuté aussi. Il a fait du très bon travail pour Jakob Fuglsang. Je ne crois pas que la composition de l’équipe Astana pour le Tour a été annoncée, mais il était sur la liste finale des coureurs sélectionnables. Il a vraiment ses chances cette année et j’espère le voir au départ, ca serait formidable pour le cyclisme canadien.

LFR : Une dernière question Mike : la suite de ton programme de course, après le Tour ?

MW : À ce moment-ci, il faudra voir comment je sors du Tour de France, le niveau de fatigue. Je veux absolument faire la Classica San Sebastian. Et je voudrais vraiment faire les Grands Prix de Québec et Montréal cette année, je pousse l’équipe pour qu’elle m’aligne sur ces deux courses qui me conviennent bien. Je ne les ai pas fait depuis quelques années et je les identifie comme étant des courses « chez moi, à la maison » pour moi. Je veux les faire cette année. On prendra la décision finale après le Tour.

LFR : Pourrait-on te voir à Ottawa-Gatineau en août alors ?

MW : Oui ! C’est ce que je souhaite. J’aime la région d’Ottawa-Gatineau, c’est pour moi « être à la maison » et je veux y être au mois d’août.

LFR : Certains coureurs de la communauté cycliste d’Ottawa-Gatineau m’ont dit qu’ils espèrent vraiment te voir prochainement pour te montrer qu’on peut encore te lâcher dans la côte Fortune du Parc de la Gatineau!

MW : Ha ha ! Ils peuvent toujours essayer… bonne chance !  Plus sérieusement, ca me ferait vraiment plaisir de revoir quelques coureurs de chez moi, et de rouler relax avec eux.

LFR : Merci Mike pour ton temps, et surtout bonne chance sur le Tour, on suivra de très près ta course. Surtout, on te souhaite d’éviter les chutes en première semaine, et quelques bonnes opportunités en montagne afin de t’illustrer.

MW : Merci Laurent, on se reparle après le Tour alors.

Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Beauce. Le vainqueur 2018, James Piccoli, s’est imposé de belle façon (en solitaire) au sommet du Mont Mégantic hier au terme d’une étape difficile, ponctuée par une météo capricieuse (pluie et fraicheur). Du coup, Piccoli prend une option pour le général, mais la course reste très serrée.

Auteur d’une belle ascension, le Canadien Zukowski prend pour le moment la tête du général. Sa formation Floyd semble très forte, ils ont placé hier pas moins de 3 coureurs parmi les six premiers, dont Serghei Tvetcov.

Attention aujourd’hui à Adam Roberge (Équipe Canada) dans le chrono, il roule vite.

La course demeure passionnante!

2 – Tour de France. Tom Dumoulin a déclaré forfait pour la prochaine Grande Boucle, une nouvelle déconvenue pour le coureur néerlandais après son abandon au Giro. C’est dommage pour lui et pour la course, Dumoulin étant le deuxième favori à rater l’épreuve après Chris Froome, auteur d’une violente chute lors de la reconnaissance du chrono du Dauphiné.

3 – Tour de Suisse. Le Colombien Egal Bernal s’est emparé du maillot jaune hier, et je vois mal celui qui le lui fera lâcher! Bernal pétrole en ce moment, et je suis certain qu’il sera un coureur dominant sur le prochain Tour de France, que ce soit au service de Geraint Thomas chez Ineos ou… pour lui-même. Il en a les capacités. À la 9e place de l’étape hier, un certain… Fabio Aru qu’on revoit apparaitre…

4 – Route d’Occitanie. Victoire d’étape hier pour Alejandro Valverde, qui envoie lui-aussi des signaux de bonne condition physique à l’approche du Tour.  Et en 4e place de l’étape, Rigoberto Uran, qui se prépare lui-aussi tranquillement, sans faire de vague.

5 – Suivre le Tour sur Internet. Ca pourrait être compliqué cette année depuis le Canada. Sur Internet, vous avez des sites comme Tiz.cycling qui propose des live!stream, mais ca coupe souvent. Évidemment, on peut payer un abonnement sur des plateformes comme Fubo.

Pour moi l’idéal c’est de pouvoir regarder France Télévision qui offre vraiment le full package, avec les images de toutes les caméras, ainsi que d’excellents commentateurs dont Laurent Jalabert et Marion Rousse. Pour capter France Télévision, il vous faudra probablement un VPN, et le meilleur semble être Express VPN selon CyclingNews.

6 – GFNY. Deux cyclosportifs ont été piqués positifs au récent GranFondo New York, une nouvelle qui choque à chaque fois. Produit en cause? EPO. Hé oui, dopage sanguin, où il faut que tu te troues la peau. Allucinant. Et regrettable.

7 – Intéressant article sur l’importance de travailler la force à l’année pour avancer sur un vélo, une réalité qui s’applique en fait à tous les sports. Les succès de l’été se construisent dans le gym l’hiver!

8 – L’entrainement à jeun. Je suis un adepte de cette méthode qui permet surtout d’apprendre au corps à être efficace pour bruler les graisses, mais aussi de s’affuter. Il faut cependant être prudent avec ce type d’entrainement, et ne pas faire n’importe quoi. Bref, je recommande, mais en toute connaissance de cause. Et cet article pourra vous aider à trouver vos repères.

9 – Chaussures Giro Imperial. 215 grammes la godasse. Laçage Boa. Du beau matos! Les chaussures de Thibault Pinot.

10 – Factor VAM O2. Le nouveau cadre Factor joue la carte de l’ultra-light, avec un poids annoncé de 690 grammes en taille 54. À ce poids-là, vous n’avez cependant pas de peinture! Assurément une belle bête de grimpe, qu’on peut monter en freins à disque ce qui, en descente de grands cols et sous la pluie, est un avantage certain. Une critique de ce vélo est disponible ici.

11 – Pédales capteur de puissance Favero Assioma. Très beau produit, avec toute la flexibilité, la légèreté et la facilité d’entretien d’un capteur de puissance logé à même des pédales. Les critiques de ce système sont très bonnes, et le degré de précision également. Rapport qualité-prix imbattable!

La folle journée de Bruno Langlois

La Flamme Rouge continue aujourd’hui sa couverture du Grand Prix de Beauce, ce fleuron du cyclisme québécois.

Bruno Langlois. Qui, au Québec voire en Europe, ne connait pas ce guerrier du cyclisme? Le flahute du Québec!

Un gros moteur. Une motivation indestructible, année après année. Un sens tactique peu commun lorsqu’il est en course. Bruno Langlois vient de s’échapper? You’re in trouble young man! Va falloir cravacher pour le revoir avant l’arrivée, celui-là!

« Retraité » du peloton élite depuis la saison dernière, Bruno priorise désormais son entreprise et son site, Vélo Cartel à Québec. On l’a également vu sur des courses de gravel bike, son nouveau dada, et notamment récemment sur celle près d’Ottawa, qu’il a gagné bien sûr.

C’est dire que Bruno n’avait pas la tête au Tour de Beauce cette année.

Et pourtant.

Par un incroyable concours de circonstance, et aussi un peu de chance (…), Bruno a pris hier le départ de son… 21e Tour de Beauce! Vous avez bien lu: son 21e. Autrement dit, sa première participation à l’épreuve remonte à 1997.

Bruno et moi avons eu beaucoup de plaisir hier soir à échanger au téléphone. Retour sur sa journée folle qui l’a conduit à finir… 4e de l’étape d’hier.

Mardi 18 juin, Québec, 17h: cool, je coach mon équipe de filles. Gros training d’ailleurs, VO2max en montée.

18h: événement Peppermint-Vélo Cartel, pis encore du coaching. Tiens, JF Racine a tenté de me rejoindre trois fois sur mon cell.

19h: il insiste, ce JF. Ces journalistes… bon, une autre gorgée de bière pis je l’appelle.

19h03: (JF): Bru, le Team Brunei ont juste trois coureurs pour demain, il leur en manque un car sans un 4e, ils peuvent pas prendre le départ. Ramène-toi! Départ de l’étape 10h.

19h04: Es-tu malade JF! Oublie ca, mon bike de route a même pas de pédalier!

19h04: (JF): aweye Bru, let’s go. Organise-toi.

19h05: hey les boys, savez pas la meilleure? Z’ont besoin d’un coureur en Beauce! (les chums): go Bru, on s’occupe de ta business. Tin, prends une autre bière, tu vas ben finir par accepter!!!

Une bière plus tard: Encore le téléphone qui sonne… Allo? Directeur sportif de Team Brunei? Besoin de moi? Bon bon, faut que je me branche.

21h et plusieurs appels plus tard: call une pizza chez Normandin, faut checker mon pédalier si je pars.

21h30: criss de pédalier, le DI2 marche pas.

21h35: (mon chum): Bru, t’as pas fait tes mises à jour logicielles! Pis by the way, t’as pas fait ton lavage non plus…

23h50: bon, ca devrait aller pour le bike. Sti, j’ai pas les jambes rasées, peut pas y aller d’même.

1h du mat: bon, mes affaires sont prêtes. J’pense. M’semble qui manque quelque chose.

7h (le lendemain): sti, j’ai pas mes souliers de bike.

8h: criss de traffic de Québec…

8h30: Sur le Pont de Québec. Va falloir mettre le 11 dents pour être au départ de l’étape à St-Georges à 10h mon Bruno parce que là, t’es pas en avance…

9h10: St-Georges. On time, on schedule, under budget. Elle est où, l’équipe du Brunei? Ma licence? Mon dossard?

9h40: une chance que t’étais là Christian pour checker last minute mon bike. Entrevue Facebook live, ok, ben correct.

10h: first line on the start. C’est parti!

11h: ca roule vite!!! Grosse première heure de course. Mon Garmin… plus de 350 watts normalisés… pis je pèse combien donc? Ha oui, 145 livres. Criss, ca peut ben faire mal aux jambes.

11h05: bon, tout le monde a l’air au taquet, sont tous ben écoeurés que ca attaque sans arrêt depuis une heure. C’est le temps d’y aller!

11h06 (radio tour): attaque de Bruno Langlois!

11h07: belle échappée de quelques coureurs, ca peut le faire.

12h: ben non, repris par le pack. Pas grave, vous allez apprendre à me connaître, je remets ca plus tard… et pas question de me faire dropper du premier groupe.

13h45: ca roule vite… on joue l’étape… Zukowsky me semble bien dans mon groupe de tête. Let’s go, j’prends mes relais pour que ca marche. Mais au sprint, les coureurs qui m’entourent sont plus forts que moi. Faut que je les surprenne.

13h57: attaque de Bruno Langlois aux 300m.

13h58: repris, ca se joue au sprint. Je termine 4e de l’étape. Une grosse étape d’après mon Garmin: plus de 4h de bike, watts normalisés en haut de 310 watts. Ouf, j’veux pas penser à l’étape du Mont Mégantic demain… pis pas de massage ce soir… Mais j’me suis vraiment fait plaisir aujourd’hui, faisait beau, j’étais devant, et les jambes étaient bonnes. C’est juste l’fun, le bike!!!

Bruno Langlois, le Dominique Michel du Tour de Beauce… 2019 est son dernier… jusque l’an prochain pour son 22e!

Suivez Bruno au Tour de Beauce, il m’a promis qu’il allait remettre ça à un moment donné. Les étapes de la fin de semaine prochaine lui conviennent bien. La préparation sera en tout cas idéale en prévision des Championnats canadiens, également à Saint-Georges de Beauce, dans une semaine. Il sera un client.

Pis ca a l’air que j’me suis trouvé un ticket pour une grosse ride à Québec cet été avec lui!

Mes remerciements également à Guy Thibault pour plusieurs informations. La grosse ride à Québec Guy… partant? On pourra marier EPIC et EPI…

Encore un Canadien vainqueur du Tour de Beauce?

C’est un joyau du cyclisme canadien, rien de moins: le Tour de Beauce s’élance aujourd’hui du côté de Saint-Georges.

Fondé en 1986, le Tour de Beauce est révélateur des vrais talents dans le vélo: regardez le palmarès de la course, rien que du beau monde! Gervais Rioux, Jacques Landry, Michael Rogers, Svein Tuft, et j’en passe.

Plus encore, le Tour de Beauce est capital pour le développement de jeunes coureurs d’ici, susceptibles d’un jour passer pro en Europe. Ils peuvent y trouver leurs premières références significatives pour se faire valoir outre-Atlantique.

Six étapes cette année, dont la célèbre étape de l’arrivée au sommet du Mont Mégantic, dès le 2e jour (ce jeudi). Et pourtant, le Tour de Beauce peut se jouer n’importe où. L’an dernier, le Canadien James Piccoli avait forgé une partie significative de son succès dans le critérium lors de la 4e étape!

Cette année, la formule reste similaire à celle des dernières années. Les moments forts de la course sont évidemment l’arrivée en haut du Mont Mégantic, puis le chrono de 20 bornes du lendemain. Les deux dernières étapes – un critérium rapide de 70km dans les rues de Québec puis un circuit urbain de 122km dans Saint-Georges le dernier jour – demeurent également toujours cruciales si le classement général est serré.

Seul neuf Canadiens se sont inscrits au palmarès de l’épreuve en 33 éditions, la 34e s’élançant aujourd’hui. James Piccoli l’an dernier est le plus récent en date, et il est de nouveau au départ cette année au sein de l’équipe canadienne qui compte également Derek Gee et Adam Roberge. Auteur d’une belle saison jusqu’ici, Piccoli a des chances de pouvoir rééditer son exploit de l’an dernier.

Beaucoup d’autres coureurs canadiens intéressants sont au départ, notamment Pier-André Côté chez Rally, qui vient de faire un carton (3 étapes!) au GP du Saguenay. Rally compte également Adam deVos et Matteo Dal-Cin, une très belle formation.

Nicolas Zukowsky chez Floyd’s débarque aussi en Beauce avec une certaine pancarte dans le dos, ayant remporté les grands honneurs du GP du Saguenay la semaine dernière. Il pourra compter sur son directeur sportif d’expérience, Gord Fraser, et quelques bons coureurs au sein de sa formation, notamment ce Serghei Tvetcov, déjà en vue sur l’épreuve l’an dernier. Attention à lui!

D’autres formations canadiennes augmenteront l’intérêt pour ce Tour de Beauce: Ride With Rendall d’Ottawa, Probaclac-DeVinci, Cycling B.C. avec Jordan Cheyne, Veloselect.

Intéressant, une équipe française débarque, l’ASPTT Nancy Meurthe et Moselle. Mon coin de pays!!!

Pour suivre la course, le Tour de Beauce publie habituellement des vidéos YouTube sur sa chaine. Ils ont également une couverture « live » via Twitter essentiellement. En 2017, l’expérience de la web diffusion avait été tentée, et j’espère de tout coeur que l’expérience pourra être renouvelée. Ca marche assez bien, et ca permet à la communauté cycliste de suivre (et donc de parler!) de la course. Le Grand Prix Cycliste de Gatineau a webdiffusé la course sur route cette année en collaboration avec la chaine RDS, et j’y ai trouvé beaucoup de plaisir.

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