Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 144 of 352

Rabobank out!

Premier effet concret de l’Affaire Armstrong dans le peloton: le sponsor Rabobank a décidé de se retirer du cyclisme.

Z’en ont marre des « affaires »: « We were shocked at the many details of the USADA report, which was published last week. For us, this has made the glass more than full. Enough is enough. And we are not confident that cycling will improve in the medium term » a déclaré le directeur financier Bert Bruggink.

Le verdict est sans appel: nous n’avons pas d’espoir de voir le cyclisme s’améliorer à moyen terme.

Rabobank était sponsor d’une équipe pro depuis… 17 ans. Je souhaite presque qu’il y ait d’autres sponsors qui emboitent le pas, mettant la pression sur l’UCI.

Et l’ex-pro australien Stephen Hodge (Once, Festina) est lui aussi passé aux aveux et a démissionné de son poste de vice-président de la Fédé australienne de cyclisme.

Il est pas beau, le cyclisme?

Je rejoins totalement Christophe Bassons: qu’est ce qu’on fait maintenant? Pour moi, c’est clair: on commence d’abord par faire le ménage à l’UCI et dans les équipes pros. Je lancerai d’ailleurs très prochainement sur ce site un débat pour proposer des solutions concrètes et réalistes pour mieux lutter contre le dopage dans le cyclisme en vous invitant à partager vos idées.

Vers une Affaire de Padoue?

Selon la Gazzetta Dello Sport et son journaliste d’expérience Luigi Perna, la justice italienne serait sur le point de rendre public un nouveau scandale de dopage dans le milieu du cyclisme et dont l’acteur central serait le sulfureux Michele Ferrari.

On ne sait pas encore grand chose de cette nouvelle enquête supervisée par le parquet de Padoue, d’où le nom « Affaire de Padoue ».

Des journalistes ayant accès à certaines informations n’ont cependant pas hésité à qualifier ce scandale comme potentiellement plus gros encore (« molto piu grande« ) que celui de l’Affaire Puerto en Espagne en 2006.

En somme, on dévoilerait un vaste réseau de dopage organisé par Ferrari dont les activités principales ne se limiteraient pas qu’au dopage, mais aussi à la contrebande, à l’évasion fiscale et au blanchiment d’argent. Rien que ça! On évoque jusque 30 millions d’euros (!!!) qui auraient circulé sur divers comptes bancaires en Suisse dans le but de se souscrire à l’impôt et de financer des activités illicites.

Les preuves auraient été rassemblées au moyen de saisies de documents, de perquisitions menées en Suisse, dans la principauté de Monaco et en Espagne, ainsi que d’écoutes téléphoniques: « Migliaia di pagine di documenti, verbali, intercettazioni telefoniche e ambientali, perquisizioni e rogatorie internazionali in Svizzera, nel Principato di Monaco e in Spagna. » Le spécialiste italien de la marche olympique Alex Schwazer, piqué positif à l’EPO peu avant les Jeux Olympiques de Londres, aurait également contribué à renseigner l’existence d’un tel réseau.

Michele Ferrari et son fils Stefano auraient ainsi usé de leur société 53×12 comme une parure pour monter un vaste système de dopage « clef en main » incluant de l’évasion fiscale dont ils bénéficiaient directement puisque les cyclistes impliqués pouvaient ainsi plus aisément les payer pour leurs « services ». Le système aurait également garanti aux coureurs l’accès à des avocats en cas de contrôles positifs. On avait tout prévu!

Parmi les noms de coureurs qui circulent jusqu’à maintenant, ceux de Michele Scarponi, Denis Menchov, Alexandr Kolobnev, Vladimir Gusev, Vladimir Karpets, Mikhail Ignatiev et Evgueni Petrov.

Parmi les personnes visées par l’enquête, Michele Ferrari et son fils bien sûr, mais aussi des directeurs de banque en Suisse, ainsi que des avocats.

L’enquête serait bouclée d’ici la fin du mois et plus de détails seront donc connus par la suite. Restons donc prudents pour le moment sur cette nouvelle affaire et son interprétation, car nous n’en savons que très peu. Ce qui me rassure, c’est qu’elle émane de la justice italienne, et non du milieu cycliste: c’est le gage qu’elle ira probablement au fond des choses!

Voilà donc une nouvelle histoire à suivre et qui ne sera pas moins intéressante que l’Affaire Armstrong puisqu’elle concerne des pratiques récentes, voire encore en cours, au sein du peloton professionnel.

Lance Armstrong ne doit pas tomber seul

La descente aux enfers de Lance Armstrong est bien amorcée. Comme prévu, le rapport de l’USADA a précipité les choses et Armstrong avait très certainement raison de vouloir éviter sa publication.

Au cours des 24 dernières heures, de nombreux sponsors importants et de longue date de Lance Armstrong ont annoncé qu’ils mettent fin à leur partenariat: Nike, Trek, Radio Shack, Anheuser-Busch (un brasseur belge, propriétaire de la bière Budweiser), Honey Stinger et FRS (produits énergétiques). La compagnie Oakley, présente aux côtés d’Armstrong depuis le début de sa carrière, attend pour sa part l’avis de l’UCI (attendu d’ici la fin du mois) pour se prononcer.

Lance Armstrong a aussi annoncé qu’il quittait son poste de président de sa fondation LiveStrong. Sa déclaration évoque son souci de ne pas associer sa fondation avec ses déboires reliés à sa carrière cycliste.

Enfin, Lance Armstrong ne « twitte » plus depuis 48h, lui qui, en temps normal, publie de nombreux « twits » chaque jour. La preuve que l’homme vit des moments très difficiles.

Je suis convaincu que plus que jamais, Lance Armstrong évalue les avantages et inconvénients d’un passage aux aveux. Je l’ai écrit, il vient un moment où nier seul, en dépit de la cohérence des autres aveux, tourne au ridicule. La situation de Lance Armstrong tourne actuellement au ridicule et l’homme est de plus en plus isolé, lâché de tous. Très bientôt, il réalisera peut-être qu’il n’a lui-aussi plus rien à perdre, surtout que ses amis du côté de l’UCI le lâcheront très probablement d’ici la fin du mois, confirmant la perte de tous ses titres sportifs.

Et rappelons que de nombreuses sociétés n’attendent que le verdict de l’UCI pour le poursuivre financièrement, notamment la FFC et ASO pour récupérer les primes de victoires du Tour et la compagnie d’assurance SCA qui lui a versé des millions de dollars prévus en cas de victoire à répétition sur le Tour. Lance Armstrong risque donc de perdre de nombreux millions de dollars au cours des prochains mois, ce qui s’ajoutera aux nombreux autres qu’il a probablement déjà perdu en frais d’avocats de toute sorte.

Nous faisons donc bel et bien face au plus important scandale de dopage de l’histoire du sport.

Mais Lance Armstrong ne doit pas tomber seul.

Si je n’ai jamais adhéré à l’argument fallacieux d’une « chasse aux sorcières » évoqué jusqu’ici par les avocats d’Armstrong, il serait scandaleux qu’il soit le seul à tomber au cours des prochains jours. Si tel était le cas, nous serions tous perdants et il serait légitime d’être frustrés qu’une seule personne ait morflé.

Plus encore, ce ne serait pas juste à l’endroit de Lance Armstrong.

J’estime que Johan Bruyneel doit tomber, que Michele Ferrari, dont les propos sont insupportables et méprisants, doit tomber, que des têtes doivent aussi tomber dans le personnel actuel des équipes World Tour et surtout, à l’UCI. Et que la lumière doit être faite sur le rôle de la compagnie Nike dans la couverture de contrôles positifs de Lance Armstrong par l’UCI. Les propos, confiés sous serment, de Kathy LeMond sont troublants à cet égard.

Le plus difficile sera de faire tomber des têtes du côté de l’UCI. À qui cet organisme rend-t-il en effet des comptes? Devant qui, outre son comité directeur et son congrès, Pat McQuaid est-il redevable? Qui peut l’inviter à démissionner, outre les membres du congrès? Rappelons que les membres du congrès de l’UCI sont des personnes, au maximum trois, nommées par les fédérations dont l’affiliation est à jour.

Bref, les prochains jours seront intéressants.

Il est à souhaiter que Lance Armstrong deviendra raisonnable et passera aux aveux rapidement. Il pourra évoquer comme circonstances atténuantes une époque trouble du cyclisme, où une majorité de coureurs se dopaient. Comment lui reprocher alors d’avoir fait comme tous les autres?

Les circonstances seront vraiment atténuantes à son égard s’il fait la lumière sur ses relations avec l’UCI, avec Michele Ferrari et Johan Bruyneel. C’est la dernière pièce manquante du puzzle pour que le vrai grand ménage dans le cyclisme se fasse enfin. Car ca va prendre plus qu’une petite signature au bas d’un papier… Cela passe par une profonde remise en cause des rôles et responsabilités actuels de l’UCI, notamment à l’égard de la lutte contre le dopage. Il m’est insupportable de savoir que M. Ferrari « entraine » encore des coureurs pro en activité, dont certains sont tous jeunes.

Lance Armstrong fait donc face une nouvelle fois à l’histoire: s’il continue de nier, c’est un suicide public. S’il passe aux aveux, il a une chance de réhabiliter sa réputation et surtout, de nous prouver tout son amour pour le sport cycliste qui ne peut manifestement pas continuer sur la voie actuelle. En ce sens, Lance Armstrong a aujourd’hui de nouveau l’opportunité d’être un moteur du changement vers un monde meilleur, au bénéfice des générations futures… et donc de ses propres enfants.

Haute Route 2012: entrevue avec Christian Haettich, athlète handisport

Tous les concurrents de la Haute Route 2012 auront été marqués par un participant: Christian Haettich, qui a eu le mérite de compléter l’épreuve alors qu’il est amputé d’un bras et d’une jambe.

Vous avez bien lu. Le voici en action dans le col des Saisies, lors de la 2e étape, alors que j’allais le doubler. Il m’a donné la chair de poule! Un type incroyable nom de Dieu!

Christian n’a donc laissé personne indifférent sur cette Haute Route: dans les moments plus difficiles, sa seule présence sur l’épreuve nous aura permis de relativiser, de nous dépasser. S’il était capable de le faire, nous étions tous capables nous aussi.

Il y a des hommes au courage immense, des hommes qui, face à l’adversité, nous donnent des leçons. Christian est de ceux là.

Court entretien avec cet homme unique et inspirant. L’entretien a été réalisé par Nicolas Raybaud, lui aussi participant à la Haute Route 2012 et qui a terminé 16e du général, excusez un peu. Nicolas et moi avons sympathisé sur cette Haute Route et je le remercie de partager ainsi cet entretien sur La Flamme Rouge.

Nicolas Raybaud: Quels sont les raisons qui t’ont poussé à participer à la Haute Route ?

Christian Haettich: Le défi, le challenge de cette épreuve : partir à l’assaut de tous ces cols mythiques qui ont marqué le Tour de France, et voir jusqu’où on peut aller.

En tant que coureur handisport, je voulais montrer mon handicap à 33 pays représentés (mieux que les JO!) ainsi que montrer une toute autre image du cyclisme handisport (je crois avoir réussi).

J’ai également voulu montrer que malgré un handicap lourd, tout est possible. C’est juste une question de volonté. J’ai aussi voulu me faire plaisir, j’aime voire j’adore la montagne.

La Haute Route, c’est l’épreuve où j’en ai surpris et impressionné plus d’un je pense! C’est ainsi que je peux montrer une image des plus positives du cyclisme handisport. Tu ne peux pas oublier, l’épreuve dure sept jours, tu me vois chaque jour.

NR: Avais-tu participé à d’autres défis de ce genre ?

CH: Oui. J’ai participé à la Haute Route 2011. J’ai déjà fait une traversée des Alpes en 2003 et les Pyrénées en 2008.

J’ai également fait la traversée des Dolomites ainsi qu’un brevet Catalan.

En fait, je fais pas mal de choses sur le vélo. Comme cette année où je suis allé faire la Nove Colli en Italie ou la Lyon-Mont Blanc-Lyon (500km en 2 jours). J’aime les défis !

NR: Quel est ton meilleur et pire souvenir sur cette Haute Route 2012 ?

CH: La Haute Route est une épreuve spéciale, aucune étape n’est simple. Chacune présente son lot de difficultés.

La pire pour moi fut l’étape N°3. Le col du Glandon fut mon chemin de croix. Mais quelle satisfaction de passer la ligne d’arrivée à l’Alpe d’Huez! Aussi dure que fut cette étape, autant j’ai eu plaisir à la faire et à la finir. Il ne faut pas oublier qu’un certain nombre de participants ont purement et simplement abandonné durant cette étape. Pas moi.

Mon meilleur souvenir… il me faut mettre cela au pluriel! Il y a eu les encouragements de vous les premiers chaque jour, ceux des motards, du service kiné et de toute l’organisation. L’étape N°5 fut grandiose, la haie d’honneur de tous les motards au col de Sarrenne fut un moment vraiment spécial. La petite tape de la main de Rémi Duchemin (CEO OC SPORT), la haie d’honneur dans la montée d’Auron de tous les motards, là encore de très grands moments pour moi.

L’étape N°7 fut une des plus magnifiques, des décors de rêves, le col de la Couillole fut grandiose. J’ai pris beaucoup de plaisir à le grimper. Malheureusement, cette étape nous a tous marqué par la mort tragique de Pontus. Il nous a rappelé que nous ne sommes pas à l’abri d’une faute technique, d’une défaillance non plus. Mais au combien nous aimons ce sport, et les dangers en font partie.

NR: Comment prépares-tu tes Haute Route ?

CH: Je suis venu avec quasiment 17 000km au compteur et 142 800m de dénivelé dans la jambe. Pour certains cela paraitra beaucoup, mais pas pour moi.

La Haute Route doit se préparer sérieusement. Pas le droit à l’erreur sur ce genre d’épreuve. Mes entrainements sont toujours axés sur la qualité. Je roule souvent en Autriche et en Italie, là les pentes sont bien raides.

Je travaille la force et la puissance chez moi dans un de mes cols que j’affectionne tout particulièrement. Il fait 12 km et il est entre 8% et 15%. Et une fois par semaine, je fais ce col avec des séries de fractionnés. En moyenne, je me fais des semaines de 4 jours d’effort, puis un jour de repos, lorsque je travaille en montagne.

Au printemps, je me fais des sorties de 150 à 200 km par jour sur 5 jours et 2 jours de repos. Il va de soi que je me fais suivre par un kiné ainsi que par un ostéopathe.

Cela peut être paraitre beaucoup de km sur les sorties, mais je sais seulement une chose: si on veut progresser dans le vélo et être en forme, il n’y a pas de photo ! Il faut rouler encore et encore.

Quand je suis en Autriche, je me fais souvent une moyenne de 745km sur 4 jours avec 14 000m de dénivelé. Ensuite, c’est 5 jours de repos, puis je repars comme une fusée. Je me sens en pleine forme !

Sans compter que la Haute Route se prépare déjà en hiver. Participer à une telle épreuve est quelque chose d’important et de grandiose pour nous cyclistes. Il faut à tous se donner les moyens de finir. D’être « finisher ». C’est le plus important. Ne jamais abandonner.

NR: Comment parviens-tu à maîtriser le vélo malgré ton handicap, particulièrement sur un parcours montagneux ?

CH: Bonne question! Je n’ai pas de réponse facile.

Je pense que je maitrise bien le vélo. La montagne, c’est mon truc ! J’aime ça ! J’en demande !

Monter un col, c’est quelque chose de grandiose, certes je ne monte pas aussi vite que vous les valides, mais je monte ! La preuve t’a été donnée, j’ai terminé la même Haute Route que toi. J’aime grimper et j’aime descendre.

Dans les deux cas, je ne me pose jamais de questions.

Peu importe si le col est difficile par sa longueur ou par ses pourcentages, je sais que j’arriverai à le monter. Point final. Peu importe si je dois souffrir ! J’aurai toute la satisfaction une fois au sommet.

Et en montagne, je me sens à l’aise, je fais la même chose que vous les valides. Juste du vélo. Certes avec deux bouts en moins, mais ça n’empêche pas. Je fais le même nombre de km et de dénivelé que tous.

NR: Comment gérais-tu la récupération entre les étapes ?

CH: Après avoir franchi la ligne d’arrivée, je prenais le temps d’aller au service kiné. Je reconnais que j’ai eu de la chance, vu que j’avais droit à un massage d’au moins 45 mn chaque soir.

Ensuite, à l’hôtel, je prenais des bains d’eau froide. C’est ainsi que je maximisais ma récupération musculaire. J’essayais d’avoir une bonne nuit de sommeil, et pour les repas, je cherchais toujours de bonnes protéines et des glucides variés ainsi que des légumes.

Le plus important pour bien récupérer, c’est à mon avis de ne pas stresser sur l’épreuve du lendemain.

NR: Quel est ton prochain objectif pour 2013 ?

CH: C’est déjà imprimé dans ma tête!

Cela peut paraitre quelque chose d’irréalisable pour certains. Les difficultés seront plus que présentes. Un challenge hors norme, avec près de 1600 km et au minimum 40 cols, et pas moins de 40 000m d’ascension positive, à la force d’une jambe et d’un bras (rire). Faut plus qu’en vouloir ! Mon objectif principal est d’être « finisher » sur les deux Haute Route Alpes et Pyrénées. Peu m’importe le classement. « Finisher » serait une très grande satisfaction pour moi et mon handicap.

Merci Nicolas pour avoir réalisé cet interview et surtout, félicitations à Christian qui est une inspiration pour nous tous. Et si vous participez à la Haute Route Alpes ou Pyrénées 2013, n’hésitez pas à donner pour moi une petite tape dans le dos de Christian lors de l’ascension d’un col. Il le mérite…

À quoi ressemblera le 100e Tour de France?

Le parcours du prochain Tour de France, dont ce sera la 100e édition, sera dévoilé à Paris le 24 octobre prochain. On sait déjà qu’il s’élancera de Corse le samedi 29 juin avec une étape en ligne de 200 bornes entre Porto-Vecchio et Bastia, soit la première de trois étapes sur l’île de beauté.

Mais après?

Pour déjà découvrir ce que pourrait être le Tour 2013, il faut consulter le travail remarquable de Thomas Vergouwen publié sur son site velowire.com. Chaque année, c’est à un travail de moine que se livre Thomas, épluchant une multitude de journaux locaux afin de mettre la main sur tous les articles pouvant lui donner un indice des villes étapes. Son site est très bien documenté et de loin le plus crédible quant à la précision des prédictions concernant le profil de la course.

En gros, le Tour 2013 comporterait un clm par équipe d’environ 20 bornes lors de la 4e étape autour de Nice. On aurait deux autres clm, individuels ceux-là, le premier autour du Mont Saint-Michel, le second dans les Alpes, près d’Embrun.

Le Tour commencerait par la Provence puis les Pyrénées (arrivées possibles à Ax-3 Domaines et Bagnères de Bigorre), remonterait ensuite via un transfert en avion vers la Loire puis effleurerait la Bretagne pour ensuite piquer vers Tours, le Massif central (mais pas de Puy de Dôme malheureusement…), puis les Alpes où plusieurs étapes seraient proposées. L’une d’elles se terminerait au Mont Ventoux, une autre proposerait une double ascension de l’Alpe d’Huez, avec descente de la première ascension via le col de Sarenne qui a été repavé, cet automne, pour l’occasion. Enfin, une autre se conclurait vers Le Grand Bornand avec peut-être une dernière étape alpestre du côté d’Annecy la veille de l’arrivée.

Enfin, la dernière étape pourrait être nocture et se terminer par un feu d’artifice pour souligner cette 100e édition du Tour. Les coureurs feraient également le tour de la place de l’Étoile, autour de l’Arc de Triomphe, et ne tourneraient donc pas juste devant.

Voici donc la carte provisoire du Tour 2013, telle que fondée sur le travail de Thomas qui m’a gentiment donné l’autorisation de la reproduire sur La Flamme Rouge. Merci de ne pas la copier, étant protégée par un copyright. Pour davantage d’information sur les rumeurs concernant le parcours du Tour 2013, je vous recommande fortement le site de Thomas, velowire.com. Très bien documenté!

N’ajustez pas votre appareil…

On croit rêver: le président de l’UCI, Pat McQuaid, a déclaré samedi dernier que « le cyclisme se porte très bien« .

Une sacré chance! Qu’est ce que ca serait s’il se portait mal?

McQuaid affirme aussi que le peloton « est complètement différent ». Une autre affirmation à mettre dans la même catégorie que celle de Verbruggen à l’égard d’Armstrong il y a peu (« il ne s’est jamais, jamais, jamais dopé »).

La vérité, c’est que nous avons les preuves que Michele Ferrari continue de pratiquer auprès de nombreux coureurs professionnels (affaire Pozzato, aveux récents de Bertagnolli). La vérité, c’est que nous avons encore de nombreux cas de dopage, notamment de Contador et Franck Schleck récemment.

La vérité, c’est que les calculs de puissance nous montrent que ces puissances sont récemment reparties à la hausse, notamment sur le Tour et la Vuelta.

Et il y a Andy Schleck qui nous affirme que le cyclisme « doit se tourner vers l’avenir« . Une façon de botter en touche l’Affaire Armstrong et d’éviter les questions qui fâchent, notamment envers son propre frère.

Tout se passe donc exactement comme d’habitude: dans le milieu, on se dissocie vigoureusement et avec aplomb du passé, des accusés, tout en essayant de laisser entendre qu’aujourd’hui, les choses ont bien changé et que le dopage, c’est désormais l’affaire de quelques cas « problème » seulement.

Je demeure convaincu du contraire. Et je déteste qu’on me prenne pour un imbécile. Je préfère de loin les propos difficiles mais lucides de Dick Pound, l’ex-président de l’AMA, qui ont le mérite d’être probablement beaucoup plus près de la réalité.

Il y a de quoi être très inquiet pour l’avenir du cyclisme: Pat McQuaid sera candidat à sa succession à la présidence de l’UCI en 2013…

SpiderTech, au fond victime de l’UCI?

Des rumeurs circulaient ces derniers jours, la nouvelle est sortie hier: le manager général de l’équipe canadienne continentale pro SpiderTech, Steve Bauer, arrête l’équipe pour 2013. 19 coureurs se retrouvent donc sans employeur l’an prochain.

Raison évoquée par Bauer: il désire prendre un an pour démarcher suffisamment de sponsors pour être capable de passer en World Tour en 2014. Son sponsor principal jusqu’ici, SpiderTech, s’impatienterait de passer au niveau supérieur, tout comme lui. Bauer n’a pas réussi, jusqu’ici, à augmenter significativement son budget pour espérer passer en World Tour.

Deux réactions.

D’une part, il ne sera pas facile pour Steve Bauer de rassembler les sponsors nécessaires au financement d’une équipe World Tour, surtout si l’objectif est que ces sponsors soient entièrement canadiens. Le budget minimum d’une équipe WorldTour est d’environ 7 millions de dollars canadiens, les plus nanties, comme Sky, disposant de plus de 17 millions de dollars annuellement. Une somme.

Ca ne sera pas facile car au delà de convaincre, Bauer évolue dans un contexte difficile car le cyclisme véhicule une image peu positive en ce moment. Pourquoi un sponsor canadien, donc loin du cyclisme européen, prendrait-il le risque d’investir dans le vélo considérant tout ce qui s’y passe côté dopage? Il existe d’autres véhicules de promotion probablement moins risqués.

Chose certaine, Bauer, qui a évolué aux côtés d’Armstrong chez Motorola, n’avait surement pas besoin du rapport de l’USADA et des aveux de Michael Barry.

C’est en ce sens que j’estime que l’UCI nuit davantage au développement du cyclisme qu’il ne l’encourage. Le rapport de l’USADA comporte de nombreux passages accablants pour l’UCI dont l’inaction dans le dossier US Postal est affligeant. Ses refus multiples d’entendre des coureurs voulant parler est particulièrement désespérant. Ils sont nombreux aujourd’hui à appeler à une démission de Pat McQuaid et à une éviction de Hein Verbruggen des fonctions qu’il occupe toujours auprès de l’UCI. Chose certaine, une refonte de l’UCI semble aujourd’hui plus que jamais souhaitable car son approche, au cours des 15 dernières années, a probablement davantage nuit au cyclisme qu’autre chose.

Malheureusement, d’autant que je sache, l’UCI n’a de comptes à rendre à personne…

Si l’UCI ne bouge pas, elle court probablement à sa perte de toute façon. On sait que Jonathan Vaughters, soutenu par d’importants capitaux anglais, travaille actuellement au développement d’une ligue privée de cyclisme au sein de laquelle les revenus des droits télé seraient mieux redistribués entre organisateurs de courses et équipes pro. Cette initiative découle du fait que de nombreux managers d’équipe sont actuellement très frustrés de ne pouvoir mettre la main sur une partie suffisante de ces droits télé, partie qui  leur permettrait de stabiliser le financement de leur équipe et de les rendre moins vulnérables aux aléas du renouvellement des sponsors. Dans un tel environnement, Bauer aurait la vie plus facile.

Quoi qu’il en soit, je tiens à dire que j’espère de tout coeur que Steve Bauer réussira dans son entreprise et qu’il saura monter un projet crédible car cela contribuerait très significativement au développement du cyclisme au Canada. Pourquoi ne pas proposer une équipe radicalement différente sur la scène de la lutte contre le dopage, en proposant par exemple des rapports médicaux publics des coureurs et ce, à intervalles réguliers, ainsi qu’un suivi médical totalement indépendant de l’équipe?

D’autre part, on ne peut s’empêcher de penser que l’arrêt de SpiderTech est un sacré coup dur pour de nombreux coureurs de l’équipe qui avaient probablement trouvé là leur seule chance de courir à ce niveau en Europe. Si Bauer s’emploie à relocaliser du mieux possible ses coureurs, et c’est tout à son honneur, on peut penser que ce sera difficile pour certains, surtout à cette époque de la saison. Je ne me fais pas trop de soucis pour les Boivin, Boily et Houle, mais les autres?

Chose certaine, l’équipe Garneau se renforcera probablement en vue de la saison prochaine et ca va faire mal sur la scène des courses au Québec!

Affaire Armstrong: beaucoup de réactions affligeantes

Il faut se délecter, ces jours-ci, des diverses réactions d’acteurs importants du cyclisme tant ces réactions sont soit loufoques, soit ridicules, soit nous prennent vraiment pour des imbéciles.

Il y a eu celle de Lance Armstrong via ses avocats, pathétique.

J’ai bien aimé également celle de Fabian Cancellara: « une vieille histoire » a-t-il déclaré. Comique pour quelqu’un qui est encore aujourd’hui préparé par le sulfureux médecin italien Luigi Cecchini… Il déclare aussi « Now I understand how US Postal was able to put eight or nine riders in the front on a mountain stage and drop all the others. » Hey! Fabian! l’équipe Sky a fait exactement la même chose sur les routes du Tour en juillet dernier… Enfin, il conclut: « Nowadays, we work differently, more professionally, with more attention to detail. That’s the cycling I believe in, not ‘training and loading’. It’s changed. » Je n’en crois pas un mot, ou plutôt si, ironiquement: les coureurs pros travaillent en effet « différemment » (comprendre avec d’autres produits et d’autres réseaux) et de façon plus « professionnelle » (comprendre dans leurs relations avec les médecins-dopeurs, puisque la prudence est de mise depuis que l’on sait que les policiers utilisent les écoutes téléphoniques, débusquent les courriels, etc.).

L’ex-directeur sportif de Telekom, Rudy Pavenage, se déclare quant à lui « choqué ». Ben voyons!

Il y a surtout eu celle de l’ex-président de l’UCI, Hein Verbruggen, qui se contredit publiquement lui-même. Affligeant. Un homme aux abois qui se couvre de ridicule à chaque entrevue.

Je n’aime pas du tout non plus le communiqué de presse émis par Canada Cyclisme (l’ex-ACC), qui ne ressemble qu’à un mauvais exercice de relation publique et de « damage control ». Son président, John Tolkamp, y affirme que  «Le cyclisme sur route a beaucoup progressé ces cinq à sept dernières années dans le but de se débarrasser de la drogue. Le lancement du programme de Passeport biologique a eu des effets rapides, contribuant à façonner un cyclisme beaucoup plus sain, tel que nous le connaissons aujourd’hui.  Nous pouvons en effet constater aujourd’hui que la culture du cyclisme sur route s’oriente rapidement vers celle d’un sport sans drogue.»

La vérité, c’est qu’en sait-il vraiment? Que sait-il vraiment de ce qui se passe dans les équipes professionnelles, le soir une fois que les portes des chambres des hôtels sont fermées? Où sont les arguments lui permettant de soutenir une telle position? Le cyclisme canadien a lui-même été secoué par des affaires de dopage récemment, notamment celles de Benjamin Martel et Arnaud Papillon l’an dernier, sans parler des récents aveux de Michael Barry. D’autres scandales de dopage dans le cyclisme canadien pourraient survenir… Et en matière de passeport biologique, on a trop souvent l’impression que la montagne a accouché d’une souris tant son usage, pour confondre les tricheurs, semble compliqué voire limité.

Ce genre de déclaration me paraît donc irresponsable car elle est une insulte à l’intelligence du public qui continue de constater, année après année, que le cyclisme reste profondément gangrené par le dopage. Comment pourrait-il en être autrement tant que les ex-dopés continuent d’occuper des postes importants dans le cyclisme, comme directeurs sportifs?

Mon opinion est qu’il y a actuellement très peu d’éléments concrets nous permettant de croire que le cyclisme de 2012 est très différent à l’égard du dopage de celui du début des années 2000. Les calculs de puissance nous le démontrent, comme les scandales de dopage qui continuent de se multiplier. Sans oublier que c’est à travers des enquêtes policières ou de certains organismes comme l’USADA que les chances d’attraper les tricheurs sont les meilleures, pas à travers les contrôles antidopage.

Le piège du procès Armstrong

On y est. Le grand déballage vient de débuter dans le cadre du procès Armstrong.

L’USADA a donc rendu public hier la preuve à l’endroit de Lance Armstrong, Johan Bruyneel et trois autres personnes. J’ai commencé la lecture du document original, mais cela me prendra quelques jours tant le dossier est volumineux! Il couvre la période de 1998 à 2012, détaillant pour chacune de ces années, des éléments concrets du système de dopage utilisé par Lance Armstrong et ses proches.

Cinq éléments m’ont paru particulièrement intéressants jusqu’ici.

Le premier, ce sont les aveux de trois coureurs ex-équipiers de Lance Armstrong: George Hincapie, Levi Leipheimer et le Canadien Michael Barry. Ils n’avaient évidemment plus le choix puisque témoins à charge dans le dossier de l’USADA. Ils ont avoué leur dopage, mais aussi le fonctionnement à cet égard de l’équipe US Postal puis Discovery. En conséquence, ils sont tous suspendus, tout comme Christian Vande Velde, Tom Danielson et David Zabriskie. Pour Hincapie et Barry, c’est une bien triste fin de carrière… surtout que leurs victoires antérieures leur seront probablement retirées, comme les primes les accompagnant.

Le deuxième, c’est la publication des preuves de collaboration et de versements monétaires (pour un million de dollars!!!) entre Lance Armstrong et Michele Ferrari à une époque où Lance Armstrong affirmait pourtant ne plus avoir aucun lien « professionnel » avec le gourou italien du dopage. Sa collaboration s’est même poursuivie en 2009, année de son deuxième come-back. Les publications des courriels échangés entre Armstrong et Ferrari dans le mois précédent le Tour 2009 sont particulièrement intéressants.

Le troisième, ce sont des preuves scientifiques d’un dopage sanguin de Lance Armstrong entre 2009 et 2012, les années de son deuxième come-back. Des taux de réticulocytes (jeunes globules rouges) et de plasma sanguin anormalement bas et… le refus de l’UCI à l’endroit de l’USADA d’acheminer davantage de données de laboratoires sur le profil sanguin de M. Armstrong, sous prétexte que ce dernier refusait (bien évidemment) de donner son accord.

Le quatrième, c’est la façon dont Lance Armstrong pouvait facilement déjouer les contrôles. Son entourage proche (surtout Johan Bruyneel) était en mesure de le prévenir d’avance de l’imminence d’un contrôle, et donc de le planifier. Il fallait donc d’autres personnes à l’autre bout pour les prévenir, mais qui ? Le rôle de l’UCI n’est d’ailleurs pas très clair à ce niveau puisqu’en 2009, elle était conjointement responsable des contrôles avec l’AFLD. Or, il est prouvé que cette année-là, l’équipe Astana de Lance Armstrong (et Alberto Contador, le vainqueur…) a bénéficié d’un traitement de faveur à l’égard des contrôles anti-dopage. Douteux quant on connaît les liens qu’entretenaient Armstrong et l’UCI dès 2001.

Le cinquième, c’est l’usage par Lance Armstrong d’intimidation et de menaces à l’encontre de ceux qui osaient se dresser contre lui à l’égard du dopage, en particulier lorsque ces derniers brisaient la loi de l’omerta. Il est d’ailleurs intéressant de constater à ce chapitre que Hincapie, Barry et Leipheimer auront attendus hier, soit le tout dernier moment possible, pour passer aux aveux… tous étaient en activité en 2012… Le rapport prouve également que Lance Armstrong a menti alors qu’il était sous serment dans le cadre du procès avec sa compagnie d’assurance et qu’il a tenté de produire de faux affidavit.

Seuls les trois premiers éléments constituent selon moi des preuves recevables d’un dopage organisé dans le cadre d’un jury ou d’un procès. Les deux derniers sont plutôt des éléments de contexte pouvant nous convaincre de la culpabilité de Lance Armstrong.

Il est possible que les prochains jours nous apportent d’autres éléments à mesure que le rapport est décortiqué plus en détails.

Quoi qu’il en soit, une question se pose à partir de maintenant: combien de temps Lance Armstrong va-t-il pouvoir tenir sa position de deni?

Il a réagi hier par la voie de ses avocats qui n’ont pas été chercher bien loin leurs arguments de défense. C’est assez pathétique, voire cela suscite la pitié: « Ignoring the 500-600 tests Lance Armstrong passed, ignoring all exculpatory evidence, and trying to justify the millions of dollars USADA has spent pursuing one, single athlete for years, USADA has continued its government funded witch hunt of only Mr. Armstrong, a retired cyclist, in violation of its own rules and due process, in spite of USADA’s lack of jurisdiction, in blatant violation of the statute of limitations, and without honoring UCI’s demand to produce the entire USADA « file » for an independent review and decision as mandated by national and international rules. »

Chose certaine, avec chaque élément de preuve rendu public, Lance Armstrong perd davantage de sa crédibilité déjà sérieusement atteinte. Il vient toujours un moment où le mensonge ridiculise le menteur lorsque ce mensonge devient trop évident. Bref, ca va vite devenir intenable pour lui et s’il persiste, son mensonge pourrait miner complètement son avenir, par exemple ses ambitions politiques.

On peut aussi voir la situation différemment: Lance Armstrong a aujourd’hui une vraie opportunité de poser un acte de courage et d’amour du sport cycliste, en déballant lui-aussi sur une période trouble du cyclisme. Ce qui permettrait à la lutte contre le dopage de faire un grand pas en avant.

La situation risque aussi d’être difficile pour l’UCI au cours des prochains jours car elle devra expliquer comment elle a pu passer à côté, durant plusieurs années, d’autant d’éléments du dossier Armstrong alors qu’elle est la principale instance en charge du cyclisme et qu’elle affirme depuis longtemps que la lutte contre le dopage est une de ses priorités. Son inaction ne serait-ce qu’à enquêter autour des agissements de Lance Armstrong soulèvera forcément des questions et minera aussi sa crédibilité.

Mais surtout, il y a un risque énorme que tout ce déballage occulte le plus important: ce qui se passe aujourd’hui dans le peloton. Car si le procès Armstrong est nécessaire à mes yeux, ce n’est que pour nous faire comprendre ce qui peut se passer aujourd’hui dans le peloton. Et à ce chapitre, les récents calculs de Frédéric Portoleau tendent à nous montrer que les puissances sur le Tour et la Vuelta ont de nouveau fleurtées avec des seuils surhumains. S’il est probable qu’une accalmie ait eu lieu sur la scène du dopage en 2010 et 2011, il y a des doutes raisonnables quant à la saison 2012 et il n’est pas impossible que de nouveaux produits aient fait leur apparition dans le peloton, comme l’AICAR ou le GW1516 et leurs dérivés. La domination de certaines équipes en 2012, en particulier sur les grands tours, ne fait-elle pas trop penser à la grande époque US Postal?

Le piège Armstrong, c’est donc le fait que les acteurs actuels du cyclisme vont tenter de nous faire croire que tous ces scandales, toutes ces pratiques appartiennent à une époque révolue, au passé. Que le cyclisme d’aujourd’hui est beaucoup plus propre. Ca a d’ailleurs déjà commencé, par exemple les propos de Dave Brailsford, manager chez Sky, qui joue la carte de la surprise. Je crois qu’il n’en est rien, les systèmes de dopage ont simplement évolué vers d’autres produits, d’autres techniques, d’autres réseaux, d’autres passeurs. Je vous rappelle, pour preuve, que le rythme des scandales n’a rien perdu de sa vigueur avec, depuis deux ans, les contrôles positifs de Contador, Franck Schleck, Remi Di Gregorio, Ivailo Gabrovsky, et l’Affaire Pozzatto. Plus encore, Michele Ferrari continue de pratiquer auprès de coureurs pros aujourd’hui, comme Kreuziger, Pellizotti, Gasparotto, Chichi. Il convient d’être vigilants et d’user de jugement dans les performances qui nous sont offertes.

Bref, espérons que Lance Armstrong fera prochainement acte de courage en passant aux aveux pour nous permettre de bien comprendre ce qui peut se passer aujourd’hui dans le peloton, à la lumière de ce qui se passait hier dans ce peloton professionnel. Espérons que ce dossier assemblé par l’USADA soit pris au sérieux par toutes les instances du cyclisme professionnel et débouche sur des actions concrètes mises en oeuvre au sein du peloton actuel. Car si tout ce déballage ne reste qu’un exercice portant sur le passé plutôt que sur le présent, il n’y aura que des perdants dans toute cette histoire…

Cool stuff!

Avec un Dogma en plus!

Le Tour de l’Alberta, nouvelle course UCI au Canada

Il semble qu’une nouvelle course cycliste UCI, de catégorie 2.1 (même catégorie que le Tour du Qatar, le Tour de Grande-Bretagne ou encore le Tour de l’Avenir), verrait le jour en 2013 en… Alberta! 

Sous la direction d’Alex Stieda, l’ex-coureur pro premier Canadien à revêtir le maillot jaune du Tour (en 1986), la course se déroulerait fin-août début-septembre, soit entre le US Pro Challenge et les GP de Québec et Montréal. Cette course comporterait 6 étapes entre Calgary et Edmonton, en passant probablement par Red Deer. Le parcours serait dévoilé en conférence de presse le 15 octobre prochain. Si la course se dirige vers Banff, il y a quelques cols qui pourraient durcir la course!

Quoi qu’il en soit, le moment choisi dans le calendrier semble très bon puisqu’il permettrait d’offrir aux coureurs européens faisant le déplacement en Amérique du Nord un beau programme de course pendant deux semaines. Voilà de quoi rentabiliser l’investissement que représente un tel déplacement.

Si la course voit bel et bien le jour, elle viendrait directement concurrencer le Tour de Beauce au chapitre du titre de course par étapes la plus importante au Canada. Par contre, sur le plan du prestige, l’histoire du Tour de Beauce place la course québécoise hors-concours!

Dans le bus Argos-Shimano avec David Deroo

Sympathique petit vidéo nous donnant une meilleure idée de la vie au quotidien du personnel des équipes cyclistes professionnelles, ici David Deroo, ex-coureur pro et désormais soigneur chez Argos-Shimano. Merci à Jean-Michel Guidez pour le vidéo et pour l’avoir porté à mon attention.


BUS DAVID DEROO par JMGUIDEZ

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