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Alaphilippe: combien de temps tiendra-t-il?

Il l’avait annoncé. Il l’a fait!

L’espace de quelques kilomètres, les amateurs de vélo de longue date auront vu des images de Marco Pantani leur revenir en tête. Comme Julian, Marco annonçait la couleur et livrait la marchandise. Tu savais ce qui allait se passer quand la Mercatone Uno embrayait avant un col.

Ben idem hier. Quand Jungels a pris son relais dans la dernière bosse, tout le monde savait ce qui se passerait.

Ça s’appelle avoir la pancarte dans le dos. Ça complique toujours les affaires.

La marque des grands c’est d’être capable de faire quand même la différence dans ces moments.

Très lucide, Alaphilippe, une fois sorti, a laissé revenir Hirschi parce que c’était encore long, et vent de face dans le final.

Puis Yates est rentré, impressionnant de facilité.

Le reste s’est passé comme prévu.

À l’arrivée, les émotions d’Alaphilippe, qui a perdu son père en juin dernier. Poignant.

LA question désormais: combien de temps Alaphilippe tiendra-t-il en jaune?

L’an passé, il avait surpris beaucoup de monde, notamment dans le chrono. Seuls les grands cols en haute altitude sur la fin du Tour avait eu raison de lui.

Cette année, pas de chrono avant la 20e étape, et pas de grands cols…

À court terme, Yates, à 4 secondes, est une menace, notamment à cause des bonifications sur la route du Mont Aigoual (6e étape), 8, 5 et 2 secondes étant à prendre au sommet du col de la Lusette. La 4e étape vers Orcières-Merlette sera également un piège pour Alaphilippe, les écarts n’étant pas encore très importants.

L’an dernier, Alaphilippe avait pu creuser des écarts dans le premier chrono (13e étape), absent cette année. Ce qui pose une question qui est inhérente à la première question ci-haut: à quel endroit Alaphilippe pourra-t-il prendre du temps sur les grands favoris cette année? C’est probablement plus compliqué que l’an dernier!

Une carte à jouer est certainement de surprendre dans les descentes vers les arrivées, il y en a plusieurs cette année.

Et son punch bien sûr pour jouer les bonifs sur les lignes d’arrivée!

Je pense que ça sera un Tour de France serré au niveau des écarts au général.

Marc Hirschi

Mention très bien au jeune coureur suisse, 22 ans, champion du monde espoir en 2018, le seul à avoir pu résister à l’attaque d’Alaphilippe dans le final hier. Je suis soufflé de voir à quel point Hirschi a maigri par rapport aux photos de lui en 2018… preuve qu’au niveau professionnel, le rapport poids-puissance est clé. Chris Froome ou Bradley Wiggins l’avaient compris.

Ils ont déjà perdu le Tour

Après Pavel Sivakov hier, Daniel Martinez, récent vainqueur du Dauphiné, a perdu le Tour hier sur une chute un peu bête survenue dans la descente du col d’Èze. Condamné à une grosse chasse pour rentrer avant la dernière bosse, il a ensuite explosé et terminé à près de 4 minutes. Game over.

Fabio Aru, Ilnur Zakarin et Warren Barguil ont également déboursé plusieurs minutes hier. Désormais, seules les victoires d’étape leur importeront.

3e étape

Promise aux sprinters. Misez cependant une belle bataille, car il est possible que des sprinters comme Caleb Ewan ou Alexandr Kristoff soient lâchés dès les petits cols (Pilon, Faye, Lèques) des 120 premiers kilomètres, sur les 198 à parcourir. Du coup, des équipes comme Bora avec Sagan qui passe bien ce genre de bosse pourraient mener grand train sur les 70 derniers kms de l’étape afin d’empêcher le retour des sprinters qui seront lâchés. Si tel est le cas, ca embrayera solide au sommet du col des Lèques (km 117). Ça pourrait condamner des échappées parties tôt dans l’étape.

Je mise Sagan! Nizzolo devrait aussi être dans le coup.

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11 Commentaires

  1. mica

    Laurent: bonne analyse de la situation de la course, encore qu’ il soit difficile de vraiment « analyser » car les pros ont souvent des raisons de « rouler » ou de ne pas « rouler », derrière tel ou tel coureur, nous échappent. (Ils appellent ça de la tactique, ou de la stratégie….)
    Par contre évoquer Pantani en préambule et comparer Alaphillipe à ce dernier, ne me semble pas très heureux.
    Bon, c’ est un point de vue.

  2. Wolber

    on pouvait aussi considérer que l attaque d Alaphillipe et sa possible prise du maillot jaune pouvait convenir à certains comme Jumbo qui qui ne roulait plus ou Ineos qui bizarrement roulaient.

  3. rocheto

    Bizarre que Alaphilippe soit sorti seul alors qu’il avait la pancarte et la préméditation affichée. Quid de Van Aert, Sepp Kuss, Vuillermoz, Venturini, Valverde, Latour, Naesen, Uran et tellement d’autres qui ont la punch pour aller le chercher (ou à minima répondre à l’attaque).

    On s’attendait à tout sauf à Hirshi et Yates. Je pense que le mot d’ordre dans les équipes c’était « Pas de vagues, on reste au chaud, le tour est encore très long, tout pour les leader » Bref on récupère de l’étape horrible d’hier (samedi) et on panse les blessés…

  4. mica

    Rocheto: je pense que tu as raison et le cyclisme pro a souvent « des raisons que la raison ne connait pas ».

  5. alano39

    Les cadors ont laissé filer Alaf. Les Jumbo se sont relevés pour ne pas griller de cartouches et d’ailleurs seuls Dumoulin et Roglic finissent dans le 1er peloton. Qui plus est, il fallait attendre Dumoulin après sa chute. Idem pour Ineos qui protégeait Bernal.
    Aussi la poursuite a pris du temps à s’organiser et Yates en a profité pour s’échapper et revenir en mode boulet de canon.
    Les 3 devant se sont un peu regardés sur la fin et ils finissent avec 2 secondes d’avance.
    Au sprint Alaf a été malin en lançant au bon moment (moins de 180 m de l’arrivée) et en mettant dans le vent Hirschi.
    Alaf n’a pas la giclette de l’an dernier et même s’il reste le meilleur puncheur du peloton il lui manque le petit truc qui le rendait vraiment irrésistible en 2019. C’est peut être l’effet de plus de stages en montagne car il semblerait que cette année il a plus effectué de stages.
    Ce qui voudrait dire qu’il devrait être mieux en montagne cette année que l’an passé. C’est contraire à ses allégations mais on en saura plus demain.
    Les leaders se sont surveillés et seuls les plus faibles/malchanceux d’entre eux ont sauté (Martin, Martinez).
    Ce tdf commence bien et il va nous réserver des surprises. Jumbo supporte le poids de la course et c’est important de le relever car ça risque d’avoir son importance à la fin du tdf. Ineos est en mode plus timide que le passé et se fait un peu oublier.
    Pinot a réussi à passer la journée après sa belle gamelle et par chance Gaudu évite de peu l’abandon. Ce sont de bonnes nouvelles pour Groupama. Ils peuvent attendre l’étape de demain avec un peu plus d’assurance.
    Hirschi fait une superbe étape et confirme son rang d’espoir suisse. Il fallait être costaud pour accompagner Alaf. Il est à suivre le gamin car il a du talent et grandit tranquillement à l’abri de toute pression. L’opposé d’un Evenepoel qui est dans tous les médias et se prend une pression d’enfer. Sa chute a stoppé son ascension mais si pas de complications il devrait revenir sauf si la fouille de Bramati ne devient pas un scandale. regardez la video, il y a de quoi se poser des questions si on est un peu suspicieux. Quand on ramasse un coureur après une telle chute on ne pense pas immédiatement à lui faire les poches. Sauf à être un délinquant, ce que Bramati n’est pas.

  6. missbecaneenfolie

    Le gagnant sera-t-il celui qui n’aura pas tomber avant la fin?
    Comment expliquer autant de chutes en seulement 2 jours?
    Pneus tubeless moins adhérents? Freins à disque trop mordants et dérapage? Trop de distraction dans le cock-pit (à regarder le niveau de puissance) et dans les oreillettes? Ah! la pluie…sans doute, bof! Bof!
    Et surtout à regarder en arrière constamment même en milieu de peloton, hein Dumoulin?
    En tout cas, le Tour ressemble à un Paris-Roubaix, élimination sur chute et crevaisons! Mais le spectacle ou simplement le sport devient à fuir lesdites  »malchances ». Quand même, messieurs les coureurs, restez sur vos bécanes!
    En tout cas, un seul réjouit maintenant: Alaf et que ça dure cette belle aventure! Tiens-toi, essaie de me suivre car il n’y aura pas toujours des cols à 2800m et une coulée de verglas pour interrompre l’étape…

  7. Dany

    Quand on est à 200 m de la ligne, le peloton aux fesses et derrière Alaphilippe, on colle la roue pour amortir sa fameuse accélération ; le trou qu’Hirschi laisse et qu’ Alaphilippe a vu comme le dit noirvélo, est un manque de lucidité qui lui coûte la victoire.

  8. Wolber

    Seuls 4 coureurs ont décidé de s échapper aujourd’hui . 1 s est relevé assez rapidement, 2 autres ont fait de même après avoir bataillé pour le classement du  » meilleur grimpeur » , un seul à continué.
    Ah oui, l étape etait certainement peu propice aux échappées. A 10 km de l arrivée , rien ne devait être possible non plus.
    Moi j étais dans mon canapé .

  9. Lbi

    Il tiendra tant que Bramati pourra l alimenter 😂

  10. missbecaneenfolie

    Et à batailler dans les sprints de montées, Perez qui menait aux points pour le pois, percute la voiture suiveuse de son équipe en descente lors d’une crevaison!
    Comme disait ma grand-mère:  »Ç’as-tu du bon sens de se faire mourir de même? »
    Clavicule cassée, fin de course et pas de maillot à pois. La faute… à pas de chance.

  11. Edgar Allan Poe

    Missbecaneenfolie, sans vouloir accabler Anthony Perez, je dirais qu’il a percuté la voiture de son DS, après une crevaison. Et la faute…à pas de chance certainement, mais surtout beaucoup de prise de risques.
    Vasseur était prêt à mettre en cause la conduite des autres DS qui le précédaient pour expliquer la chute de son coureur. C’est un point de vue.

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