Mercredi 14 août. Dernier jour de vacances pour moi. Je termine en beauté: sortie d’entrainement prévue avec David Veilleux (Europcar) du côté de Lévis, question de faire une petite interview avec lui. La sortie sera finalement annulée, fraicheur (12 degrés), pluie et vent étant de la partie, mais David et moi nous sommes tout de même rencontrés pour l’entrevue, alors qu’il se rendait au 3e chrono d’une série régionale qui porte son nom.
Bref, pour le retour de La Flamme Rouge au service normal, grande entrevue avec David, que voici. J’aime bien David, un coureur généreux dans l’effort comme envers les autres, qui fait du vélo comme moi La Flamme Rouge pour les bonnes raisons et qui a su garder toute sa tête, sa modestie, malgré ses succès pourtant géants.
La Flamme Rouge: Salut David, merci de nous accorder une entrevue.
David Veilleux: Ca me fait plaisir.
Thème 1: Matos
LFR: On devait aller rouler ensemble, le froid et la pluie ont modifié nos plans mais je vois que ton vélo équipé d’un groupe Super Record électrique. Content?
DV: Oui, content, je n’ai eu aucun problème avec mon groupe. J’en suis très satisfait.
LFR: J’ai l’impression que ce n’est pas tous les coureurs Europcar qui utilisent le groupe électrique.
DV: Tu as raison, certains, comme Pierre Rolland ou Thomas Voeckler, préfèrent encore le groupe mécanique, d’une fiabilité absolue. Les coureurs pro mettent à rude épreuve le matériel et je sais que le groupe électrique a parfois manqué de fiabilité, mais de mon côté je n’ai eu aucun problème à ce jour.
LFR: L’équipe Europcar utilisez aussi les roues Campagnolo Bora, dans toutes les conditions. Je les aime aussi beaucoup, mais je trouve le freinage sous la pluie délicat, notamment dans les cols.
DV: J’aime moi-aussi beaucoup les Bora et je les utilise quasiment tout le temps. Pour le freinage, le secret réside dans les patins de freins. On utilise des patins de freins Campagnolo rouges, de type BR-BO500.
LFR: Tu les chausses même en montagne?
DV: Oui, même en montagne. Sur des accélérations en côte, elles sont un peu moins réactives que les Hyperon, mais elles sont plus polyvalentes. J’avais les Bora sur l’étape du Ventoux lors du Tour, car on avait 200 bornes de plat juste avant d’entamer l’ascension.
LFR: Et tu collabores aussi avec Louis Garneau au développement des produits?
DV: Exact, j’étais même avec eux ce midi pour en parler. Chez Europcar, chaque coureur est libre concernant les périphériques (lunettes, souliers, etc.) et les miens sont des Garneau. Je teste actuellement une nouvelle paire de chaussures par exemple. Garneau me fait essayer pas mal de produits et ca fait partie de notre collaboration.
Thème 2 : Tour de France 2013
LFR: Revenons un peu sur ton récent Tour de France. Avant le départ, tu avais des doutes sur tes capacités d’arriver à Paris?
DV: Sur trois semaines de course, il y a beaucoup de choses que tu ne contrôles pas. Alors oui, forcément, je me posais la question. Je savais que j’étais capable, mais il fallait aussi que tout aille bien.
LFR: Ton meilleur moment?
DV: L’arrivée sur les Champs Élysées remplis de spectateurs, sur les pavés, au soleil couchant et où m’attendait ma famille. C’est assez spécial, et rempli de signification après 3 semaines de course.
LFR: Ton pire moment?
DV: La 19e étape entre Bourg d’Oisans et Le Grand Bornand. Cétait long, c’était dur, le lendemain de l’étape de l’Alpe d’Huez. J’ai tenu jusqu’au moment ou Sagan s’est relevé avec 2 de ses équipiers. Comme je savais qu’ils rentreraient dans les délais, je me suis relevé aussi, question de bien gérer pour la suite du Tour.
LFR: Un regret?
DV: Oui et non. C’est difficile de s’échapper sur le Tour, c’est tellement dur! Je n’ai pas de regret dans le sens d’avoir manqué une échappée. Mais on veut toujours faire mieux!
LFR: As-tu constaté certaines adaptations physiologiques sur trois semaines de course?
DV: Pas vraiment, je n’ai pas perdu de poids sur le Tour! J’ai cependant été surpris d’avoir parfois, le soir des étapes, les jambes très lourdes mais elles repartaient efficacement le lendemain. Les jambes tournaient bien, même si elles étaient raides.
LFR: À ton avis, les Europcar ont-ils été victimes d’une vandetta des Movistar suite à l’étape où Valverde crève alors que vous rouliez devant?
DV: Non, pas du tout. C’est une simple coïncidence que nous roulions devant alors que Valverde crève. Pierre était devant pour simplement se tenir en sécurité et faire sa course, point. Cette histoire, c’est n’importe quoi car il est déplacé de croire que Pierre voulait faire la différence sur une étape de plat!
Thème 3 : Une nouvelle popularité
LFR: David, ta popularité a beaucoup augmenté depuis l’annonce de ta sélection sur l’équipe Europcar du Tour de France. Comment vis-tu cela?
DV: Bien. Je me fais parfois reconnaître désormais, mais ce n’est jamais achalant, comme l’autre jour en achetant des draps! J’ai plus de sollicitations lors d’événements cyclistes comme la récente cyclo Louis Garneau. Je ne recherche pas la popularité, mais ca me fait plaisir de voir que les gens ont suivi mes récentes performances.
LFR: Mardis cyclistes de Lachine, cyclo Louis Garneau, Solidarité Lac Mégantic, tu réponds aussi beaucoup aux sollicitations.
DV: Oui. Je pourrais les ignorer, mais j’estime que c’est un peu mon devoir. Il y a tellement de gens qui m’ont aidé pour que j’arrive là où je suis, alors si je peux aider d’autres gens, peut-être d’une autre façon, je le fais.
Thème 4 : Saison 2013
LFR: David, tu es rentré au Québec sitôt le Tour de France terminé, il y a trois semaines. Quels sont tes prochains objectifs?
DV: En fait, mes deux prochains objectifs sont les GP de Québec et Montréal. Après le Tour, j’avais besoin de repos, ca fait du bien d’être un peu à la maison car c’est usant d’en être souvent loin. Je suis très satisfait de ma saison 2013.
LFR: Pas de David Veilleux dans l’équipe canadienne pour les Mondiaux de Florence?
DV: Non, pas cette fois-ci, le parcours est très exigeant et il faudra être au top pour y briller.
Thème 5 : Saison 2014
LFR: Je t’ai récemment entendu lors d’autres entrevues être évasif sur ta saison 2014. Tu poursuis d’ailleurs toujours des études d’ingénieur.
DV: Je n’ai pas encore trop pensé à ma saison 2014. J’ai plusieurs options devant moi. Je n’ai actuellement pas de plans bien établis, j’ai toujours pris le vélo une saison à la fois et je ne me mets pas de pression pour la suite. Je ne me force pas à faire une carrière de coureur pro jusque 35 ans, et j’ai la chance de ne pas avoir que le vélo dans la vie. Je suis actuellement coureur pro par plaisir et par passion, une année à la fois!
LFR: Que souhaite-t-on à David Veilleux en 2014 maintenant que tu as gagné une étape du Dauphiné et terminé le Tour ? Une victoire sur une Classique?
DV: Je suis davantage un coureur pour les courses par étapes que les classiques, ca c’est certain. Même si je me place bien, les efforts sur les classiques sont très différents de ceux qu’on fait sur les courses par étapes. Alors j’aimerais encore briller sur des courses par étapes en allant chercher des victoires d’étapes, voire de bonnes places au général.
Thème 6 : La vie d’un coureur pro
LFR: Parlons un peu de ta vie de coureur pro. En Europe, tu es basé en Vendée?
DV: En fait, je suis itinérant! Cet hiver, j’ai par exemple passé deux mois avec ma conjointe à Gérone, que je connais bien. J’y vais pour bénéficier d’une bonne météo durant l’inter-saison. Je me suis ensuite un peu promené, notamment à l’occasion des stages de préparation de l’équipe Europcar, mais ma « maison » est effectivement le service course de l’équipe Europcar en Vendée, ou j’ai ma chambre.
LFR: Comment vis-tu l’éloignement lorsque tu es en Europe?
DV: Ce n’est pas toujours facile, mais je suis capable de mettre cela de côté, de faire de travail de coureur pro. Dans mon cas, ca se passe quand même bien.
Thème 7 : Entrainement
LFR: Ton rythme cardiaque au repos?
DV: Environ 38-40 pulsations/minute.
LFR: À combien de séances d’entrainement te soumets-tu par semaine?
DV: 6 ou 7.
LFR: Parfois deux la même journée?
DV: C’est plutôt rare, mais ca peut arriver.
LFR: Et tu suis une diète spéciale?
DV: Oui, tout à fait, je fais très attention. Je bois par exemple peu d’alcool, et j’ai banni le bacon de mes déjeuners depuis fort longtemps! Chez Europcar, c’est cependant plus facile, car nous avons le camion Fleury-Michon pour nos repas, donc ils nous suivent de près côté diététique. Tu sais, le vélo c’est beaucoup une affaire de rapport poids-puissance et depuis mon arrivée en Europe, j’ai réalisé l’importance qu’un bon rapport avait. J’ai globalement maigri depuis 3 ans.
LFR: Côté récupération, vous êtes massés tous les soirs en compétition, mais hormis cela, tu utilises d’autres moyens comme l’électrostimulation?
DV: Oui, je pratique l’électrostimulation, juste pour des cycles de récupération cependant. On utilise aussi Veino Plus, qui est un commanditaire de l’équipe, pour la récupération. Évidemment on utilise les bas de compression et après les étapes, Fleury-Michon nous prépare un repas à consommer tout de suite après en avoir terminé. Beaucoup de glucides!
LFR: Et durant la course, tu consommes quoi?
DV: Je mange en fait beaucoup de barres énergétiques, et je garde les gels pour le final des étapes. Si tu commences les gels trop tôt dans l’étape, tu satures au niveau du goût du sucre, et tu peux manquer d’énergie plus tard car des gels, c’est de l’énergie très rapide. Une fois qu’on commence les gels, il faut les poursuivre car sinon, c’est facile de manquer d’énergie.
LFR: Comment as-tu modifié ton entrainement pour encaisser la distance des courses pro en Europe?
DV: En fait, on fait beaucoup de volume à l’entrainement, car on court beaucoup et les intensités, c’est en course qu’on les fait. Je fais quand même du spécifique à l’entrainement, mais pas tant que ca, c’est vraiment axé sur le volume, pour ne pas qu’on se brule non plus.
LFR: Donc tu peux faire des sorties de 5-6 heures?
DV: Oui, tout à fait, mais pas en ce moment, je n’en ai pas besoin après le Tour! Les 5-6 heures, je fais plutôt ca durant l’inter-saison, pour me préparer aux compétitions.
LFR: Ton entraineur de longue date est Pierre Hutsebault. Pas d’entraineur chez Europcar?
DV: Non, en fait l’équipe Europcar n’impose pas d’entraineur à ses coureurs. Comme je suis un des seuls à utiliser un capteur SRM à l’entrainement. Certains ont une approche plus traditionnelle du cyclisme, il existe des différences dans les méthodes d’entrainement des coureurs. Pierre Rolland est très pointu à l’entrainement, Thomas Voeckler gère davantage aux sensations, et ca lui réussit aussi très bien.
Thème 8 : Dopage
LFR: Pour terminer, évoquons un peu les contrôles anti-dopage. Combien de fois as-tu été testé cette année?
DV: En 2013, environ une dizaine de fois peut-être. Le CCES sont d’ailleurs venus chez moi près de Québec la semaine dernière pour me tester!
LFR: Tu as un passeport biologique bien sûr?
DV: Oui, mais j’ignore beaucoup de choses sur ce passeport biologique. J’ignore par exemple sur combien de tests sanguins ce passeport repose, 5 ou 6 peut-être? Je n’ai en tout cas jamais eu 5 ou 6 tests sanguins durant une année pour le passeport! Mais j’ai eu des tests sanguins avant et pendant le Tour. Mon intuition est qu’ils ciblent beaucoup les coureurs et que pour certains, le nombre de tests est plus élevé que pour d’autres coureurs.
LFR: Tu dois te conformer aux exigences du système Adams de localisation. Beaucoup de coureurs s’en plaignent, estimant qu’il s’agit d’une contrainte importante, voire d’une atteinte à leur vie privée. Est-ce vraiment contraignant?
DV: Je dois en effet leur dire où précisément je suis et ce, tous les jours durant une fenêtre d’une heure. Tous les jours. Mais je peux remplir le calendrier pour les trois prochains mois, et le mettre à jour régulièrement. Et il est simple de leur trouver une heure: moi, je leur donne souvent entre 7h30 et 8h30 le matin. Je peux me faire réveiller, c’est sûr, mais t’es sûr que tu es là où tu leur as dit que tu étais. Oui c’est une contrainte, mais pour moi, cela fait partie intégrante de la vie d’un coureur professionnel. Parfois, je trouve que certains coureurs en rajoutent, car ce n’est pas si contraignant que ça. Et je crois qu’en fait, ca aide tout le monde.
LFR: Merci David, bonne fin de saison, et j’invite tous les lecteurs de LFR à ne pas hésiter à t’encourager lors des GP de Québec et Montréal très prochainement.
Sebastien Lamarre
Fantastique.
Du bonbon. Merci Laurent, et merci David!
jean-michel
Merci. C’ est sympa d’avoir fait cette interview. Bon , pour la question matos, je pense pas qu’il allait dire du mal de ses roues etc, il est paye pour aller avec, mais pas de langue de bois dans le reste. Gentil…
Jean
Il n’y avait que La Flame Rouge pour proposer une belle entrevue comme celle-ci. Et vive les questions de matos!
Zboy
En espérant qu’il soit en nomination pour l’athlète de l’année, du moins au Québec !
Sly
@Laurent
Concernant cette phrase au début de ton texte
« David… qui fait du vélo comme moi La Flamme Rouge pour les bonnes raisons … »
Pourrais-tu élaborer sur ces gens qui contrairement à toi, La Flamme Rouge, font du vélo pour les mauvaises raisons ?
Parce que, avant de te lire, je ne savais pas qu’il y avait de bonnes et de mauvaises raisons pour faire du vélo.
Me voilà en pleine remise en question.
Est-ce que j’appartiens à cette élite qui fait du vélo pour les bonnes raisons ?
Ou est-ce que j’appartiens à ce plebs qui fait du vélo pour de mauvaises raisons?
Je me suis mis a penser a cette histoire de mon enfance de Dr Seuss « The Sneetches »
Laurent
@Sly,
En écrivant « pour les bonnes raisons », je fais une allusion à la passion pour le vélo que David et moi nourrissons.
Davis me faisait remarquer, lorsque je lui parlais de sa saison 2014, qu’il avait aussi autre chose que le vélo dans la vie, notamment ses études d’ingénieur, et donc qu’il pratiquait le métier de coureur cycliste pro par simple passion, pour se faire plaisir sur le vélo, une saison à la fois.
C’est la même chose pour moi: j’écris La Flamme Rouge à ma seule initiative, par simple passion du vélo et de l’écriture, je ne touche aucun salaire, aucune rétribution de quiconque, outre celle que vous me donnez via les encouragements positifs. La Flamme Rouge pourrait cesser demain matin, elle ne dépend de rien!
Voilà qui est différent que la situation de d’autres qui peuvent oeuvrer dans le vélo par nécessité, parce qu’ils n’ont rien d’autres dans la vie, et donc par besoins. Souvent, mais pas forcément, ces situations peuvent mener à des dérives de toutes sortes.
Bref, « pour les bonnes raisons » renvoie à cette indépendance du milieu et à cette passion du cyclisme sur route.
Phil
Belle entrevue Laurent, réussit.
X
Laurent
Français, j’avais personnellement entendu « pour les bonnes raisons » comme une de ces expressions canadiennes dont tu nous gratifies parfois (comme « donner l’heure juste »). Et ne l’avais pas pris comme une marque de supériorité; au contraire!
Par ailleurs, Laurent toujours, il y a une semaine de vélo de très haut niveau dans les montagnes du Colorado qui arrive. Chez nous télévisée sur Eurosport (un événement non encore acheté par les Qataris).
wigwan
David Veilleux: un exemple! Capable de concilier passion, études et familles comme nul autre!
alain39
Belle interview et nous apprenons que Europcar n’est pas à la traîne question préparation. Ils ont des accords avec Fleury Michon pour une nourriture adaptée durant tdf, autostimulation pour récupérer etc.. On avait pourtant l’impression que seule Sky était au top durant le tdf.
Par contre côté Sky c’est un peu le grand n’importe quoi.
Wiggo prend du poids pour être plus fort dans les chronos et il va se consacrer à la piste fin 2014. Fini les tdf et autres grandes courses et ce dès 2014. Il n’a jamais autant dominé les chronos que quand il était maigre et donc il en conclut qu’il lui faut… reprendre du poids pour redominer les chronos. Cherchez l’erreur.
Tout simplement il doit commencer à expliquer sa métamorphose dans l’autre sens.
Et puis c’est super le mec mainteant va changer de physique selon les courses. Putain c’est plus du sport mais du cinéma et Wiggo est le De Niro du cyclisme.
Hilarant comme explication. Ah quand un rôle de lanceur de marteau pour le voir dépasser les 140 kg. J’attends avec impatience quand il se mettra au sumo.
Pour ma part il ne supporte plus les protocoles de dopage de Sky. Il les pratique depuis 4 ans et son corps est à bout.
Et dire qu’il n’avait jamais été aussi maigre qu’en mai dernier pour le giro.Ca c’est un changement radical de stratégie ou je ne m’y connais pas.
Aux US Froome, Kennaugh et Porte se prennent respectivement 4 et 6 mn dès la 1er étape (plate). Il y a 4 semaines de ça ils mettaient tout le monde à la rue et derrière ils ont enchainé une belle tournée de critériums. Autant dire qu’ils ne manquent pas de km et pourtant les « amateurs » américains les sortent de leur roue. Lisez le classement car c’est très instructif de voir les noms qui cotoïent celui de Froome. Personnellement je n’en connais pas la moitié.
Comment en moins d’un mois expliquer une telle régression?
Rappelez vous 1986 où à la même époque Lemond et Hinault couraient le tour Dupont. Ne me rappelle pas les avoir vu à la rue et d’ailleurs qui était le vainqueur? Très certainement un inconnu américain qui avait laminé nos héros fatigués. Non?
J’ai aussi ma petite idée sur ce changement de forme si soudain.
Ce que la logique sportive et physiologique ne peuvent expliquer le dopage l’explique allègrement.
Ils sont en phase de récupération et je me dis que leur vrai niveau est quelque part entre ce qu’ils ont fait en juillet et ce qu’ils font aujourd’hui.
Clairement on comprend que les produits sont utilisés avec parcimonie. ca ne doit pas être anodin comme traitement pour en arriver à tant cibler leur usage et constater de tels changements de forme.
Contador est parti dans sa retraite ibérique et il nous reviendra en 2014. Les coupures de 5 mois chez lui c’est sacré et nul doute qu’il doit se gaver de viande espagnole. C’est son pêché mignon mais il fait ça en Espagne pour éviter le filet de la patrouille. Comment lutter nous pauvres français avec notre si fameux filet mignon.
A Schleck est aux US et il continue à courir. Preuve que pour revenir au haut niveau il faut courir et non pas seulement s’entrainer aux Canaries. C’est fou avec ce peloton nous voyons tout et son contraire. Armstrong qui sponsorisait la lutte contre le dopage et Froome qui est pour des sanctions à vie. Diantre ça ne manque pas d’air.
Et enfin le retour des français au premier plan: Bardet, Gallopin, Gadret, Demare etc.. C’est fou dès que ce n’est plus le tdf ou une épreuve majeure les frenchies reviennent en haut de l’affiche et là ils battent ceux qui les ont atomisés en juillet.
Le syndrome français n’est pas comme le beugle le Blaireau un manque d’entrainement mais tout simplement un manque de confiance, une timidité. Ils ont peur de la télé et donc sur toutes les grandes courses retransmises ils sont à la rue.
Simple comme explication mais au moins si elle n’est pas plus justifiable que celle du Blaireau je la trouve plus rigolote. Tant qu’à faire si on doit se moquer du monde autant le faire avec humour.
Donc rien de neuf et j’ai profité des vacances pour lire Ballester et je confirme l’analyse de Laurent. très instructif, c’est du loourd et comme aucun des « accusés » ne conteste on peut penser que c’est vrai. Pas demain que nous allons nous sortir de ce merdier car c’est métastasé à tous les niveaux.
C’est la rentrée et quand on revient c’est comme avant qu’on parte. On se demande pourquoi on part ou pourquoi on revient.
Andy Lamarre
Laurent, un très bel interview, Félicitation.
thierry mtl
T’es en forme Alain 39. Le meilleur texte que j’ai lu sur le cyclisme depuis la fin du Tour. Au même moment, on annonce qu’il n’y a pas de cas positif sur le Tour 2013. Oh, les champs Élysés…
Je crois pas que Wiggins ne supporte plus le dopage,mais plutôt le style de vie qui vient avec. Quand il dit que la préparation des grands Tours c’est difficile à concilier avec une vie de famille… Il faut lire T. Hamilton pour le constater.
David Maltais
yeah
schwartz patrick
Oui, pas de dopés pour le Tour 2013! normal, évident
que diantre, c’est le tour du centenaire ! l’année
prochaine,par contre,je sens que çà va de nouveau sentir le roussi… J’ai aussi lu que la CAFD qui
contrôle le dopage en cyclisme et qui n’a donc rien trouvé pour ce Tour, a élu domicile à l’UCI à Aigle en Suisse… Cà doit être Papy Mc Quaid le tôlier,le mac,
l’ultime contrôleur des flacons et celui qui signe les chèques… Madre mia !!!
Enfin, mention spéciale et félicitations aux labos(des
équipes des coureurs) qui ont encore gagné face aux
labos de la CAFD et autres « absolument in-dé-pen-dants »
… Mais chut, tout ce petit(pas beau) monde, compte la
recette du Tour ,et il y en a encore pour un moment…
alain39
L’actualité est dense. Pas les résultats des courses en cette période pré vuelta mais celle autour de l’UCI.
On apprend simultanément que Mc Quaid n’est plus supporté par le fédération Suisse et que le tdf n’a donné lieu à aucun contrôle positif.
Pas de lien entre ces 2 informations et pourtant.
La première information peu relayée par les médias sportifs est de toute première importance. Outre qu’il va falloir parler anglais car le prochain président va être Cookson, on apprend qu’il n’y aura pas d’élection faute de candidats. Une prise de pouvoir rampante digne des meilleures OPA. La GB prend le pouvoir non plus uniquement sur les routes mais au niveau des instances.
Nul doute que ce revirement a donné lieu à de sacrées manoeuvres car c’est une attaque contre Verbbrugen. On lui prend son bébé. Il est peut être trop occupé au CIO.
C’est tout bénef pour Sky qui va pouvoir bénéficier d’une belle protection.
Les contrôles du tdf sont tous négatifs. On apprend à l’occasion l’existence de la CADF obscure fondation basée dans les mêmes locaux que l’UCI. J’avoue ne pas très bien comprendre sa mission et la nécessité d’avoir ce relais entre les laboratoires et l’UCI.
Sa présidente tout aussi obscure que l’existence de cette instance nous lâche que le budget de cette fondation est de 7 millions de francs Suisse. Il est cher le relais. Elle aborde à pas feutrés l’indépendance de cette fondation en contestant qu’être hébergé à l’UCi puisse remettre en cause son indépendance.
On apprend aussi qu’il y a eu seulement 18 tests pour l’hormone de croissance et 2 pour des transfusions.
113 contrôles urine pour EPO soit moins que l’année dernière.
Pour l’AICAR des tests ont été faits mais ils ne peuvent être analysés faute d’existence d’un seuil de détection. La Wada doit les communiquer et en attendant les samples sont stockés.
C’est dommage car ça semble être le produit phare et donc sans être négatif on ne peut que constater que les recherches ont porté sur les anciens modes de dopages mais pas les nouveaux (AICAR, transfusions, micro prise EPO, GW 1516).
Et surtout elle ne dit pas que ce tour a été propre mais mais seulement “We don’t have any adverse findings from the Tour de France this year, ». Il faut apprécier la nuance.En résumé des esprits chagrins comme le mien pouuraient en conclure que les contrôles ont été faits à minima.
Ces 2 informations sont à relier car on apprend que cette fondation doit disposer d’un nouveau conseil d’administration et on comprend que les tractations sont en cours avec l’UCI notamment. Ce nouveau board devra ratifier la nouvelle mission de sa présidente (laquelle excatement: on ne sait pas) et donc plancher sur l’indépendance de cette fondation par rapport à l’UCI. Cookson est pour une entité totalement indépendante ce qui veut dire en tout premier lieu un nouveau board. Quid alors de l’avenir de cette fondation qui de part son financement en partie par l’UCI ne peut être indépendante? Qui va la remplacer? Que vont devenir ses membres qui à mon sens émargent grassement? Qui vont être les laboratoires accrédités? Comment seront délivrées ces accrédidations? ca soulève beaucoup de questions.
Encore une fois le jeu politique prend le pas sur les aspects sportifs et il est évident que l’éléction à la tête de l’UCi n’est pas basée sur des critères sportifs mais économiques. L’UCI est une véritable nébuleuse et elle brasse pas mal d’argent et son combat contre les organisateurs n’est pas terminé car à la clef on parle de centaines de millions de droits tv et pubs. Alors sa présidence revêt une importance primordiale et il est malheureux de voir que les principales fédérations sont aux abonnés absents.A relier avec le livre de Ballester qui bien mieux que moi analyse cette situation et ce avec preuves à l’appui. On y apprend notamment que la famille Verbbrugen a gagné officiellement 13 millions d’euros via toute une panoplie de sociétés prestataires de services utilisées par l’UCI.
Ca attire les convoitises et donc augmente le risque d’OPA. Business is business.
alain39
Dirty Sky in the US. Froome et Porte se prennent des valises tous les jours. Ca devient ridicule de voir que les meilleurs mondiaux se prennent des 10-20 mn tous les jours par des inconnus. Kennaugh a quant à lui abandonné dès le 3eme jour.
Pas un média pour en parler, pas le moindre étonnement. Et pourtant une telle baisse de régime devrait interpeller le plus inculte des journalistes. Et bien non, on assiste à une omerta. Pas un mot, rien mais alors rien de chez rien.
C’est ce silence qui est le plus inquiétant car il démontre les collusions et convergences d’intérêts dans le petit monde du cyclisme. Il est manifeste que personne ne fait correctement son travail et ce tout au long de la chaîne. Un monde incestueux.
Côté UCI la saga McQuaid/verbruggen devient pathétique. Il est évident qu’une alliance s’est formée pour les virer mais comme tout se fait en dessous on comprend que tout ça n’est pas sain et que nous assistons très certainement à une guerre des gangs. En effet, c’est une révolution faite en mode sous-marin avec aucun débat. Cookson ne roule pas tout seul mais la figure de proue de cette nouvelle mafia. Le revirement de la fédération Suisse qui supportait la candidature de Mc Quaid suivi de la démission de son président illustre le climat délétère qui règne et l’absence de transparence. Il y a eu trahison et le président de la fédé suisse est une victime collatérale et il a préféré plier les gaules.
Cette nouvelle mafia reste à découvrir mais au vu du choix de son représentant on comprend qu’elle vient de l’ouest. Qui est derrière? Quels sont les intérêts protégés? Qui la compose? Que fera t’elle contre Arsmtrong? Toutes ces questions demeurent sans réponses mais nul doutes que dans quelques mois on y verra plus clair.
Décidemment ce mois d’août n’est pas rassurant sur l’avenir du cyclisme puisque que ce soit au niveau des coureurs (les performances de Sky et le futur embonpoint de Wiggo), des instances (la saga McQuaid), des sponsors (Europcar et Euskatel à la recherche de sponsors)nous n’avons que des nouvelles inquiétantes.
schwartz patrick
ok Alain 39
comme tu le dis, une famille mafieuse chassera l’autre
mais personne n’en mourra, et je suis pratiquement sûr
que les « perdants » n’auront pas perdu grand chose !
C’est un peu comme en politique chez nous en France,
la majorité et l’opposition, ce n’est que du spectacle
mais les perdants gardent toujours une place de secours
Incompétents ou corrompus, ils ne pointeront jamais à
l’ANPE, et, pire, garderont une influence sur le monde politique ,avec, au niveau juridique un statut inattaquable…
toutouille26
Pas un mot sur les corticoides dont ont abusé les europcar depuis 2 ans, a part sur ce tour vu qu’ils ont frolé le controle positif avec rolland au critérium du dauohiné
On a ainsi pas vu voeckler se balader, ni rolland finir ses échappées à la virenque sur le tour, lui qui a un palmarès d’une ligne avant sa victoire à l’alpe.
Mais bon, comme je l’avais déjà dit lors d’une précédente interview, poser des questions comme ça risque de facher l’interviewé.
A partir de ce moment la, difficile pour la flamme rouge de critiquer l’équipe, ou d’autres journalistes!