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Mois : mars 2016 Page 1 of 2

GranFondo Mont Tremblant: un événement qui monte!

Capture d’écran 2016-03-30 à 21.49.18Je vous ai parlé à quelques reprises déjà sur La Flamme Rouge du GranFondo Mont Tremblant que j’ai eu le plaisir de découvrir en 2013 (c’était alors la 1ère édition).

Je vous en parle parce que j’aime bien ce GranFondo.

L’accueil de l’organisation – Pat et Luc en particulier, ils se reconnaitront – avait été top à mon égard il y a deux ans, et le parcours magnifique et comportant quelques belles « patates ». Que voulez-vous, on trouve difficilement mieux que le secteur du Mont Tremblant pour la qualité de l’accueil, de l’hébergement, du village au pied de la montagne, ces gens y travaillant ayant l’expérience du tourisme.

Depuis la première édition, que de chemin parcouru! C’est avec plaisir que je constate, encore cette année, que ce GranFondo est en pleine expansion (tous ne le sont pas), fort de ses… 1 500 participants l’an dernier. Reconnu en 2015 comme l’une des 50 plus belles cyclos au monde par le magazine Le Cycle, élu meilleur événement interprovincial, cyclisme pour tous lors du gala du Mérite cycliste québécois de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) aussi en 2015, c’est donc un événement de grande classe dont il est question ici.

Fort de ces succès, le GranFondo Mont Tremblant ne compte pas s’arrêter là pour autant en 2016!

Cette année, l’objectif est d’étendre au vendredi et au dimanche encadrant le GranFondo les activités offertes, ceci afin de maximiser le plaisir des participants qui se déplacent au Mont Tremblant ce week-end là.

Le vendredi, des courtes (30 ou 50 kms) sorties « pour le plaisir » sont organisées avec les deux ambassadeurs, nul autre que David Veilleux, qu’on ne présente plus, ainsi que Sébastien Delorme.

Le samedi matin, c’est évidemment le départ du GranFondo, avec cette année quatre parcours différents offerts: SuperFondo (160 kms), GranFondo (125 kms), MedioFondo (80 kms) et MoloFondo (45 kms) pour les cyclistes moins aguerris voulant s’initier à ce genre d’événement de masse.

Compte tenu de la région, il est à prévoir que le SuperFondo mettra les cyclistes à rude épreuve, le parcours étant usant comme on en retrouve dans le Parc de la Mauricie, voire en Estrie.

Le samedi soir, un souper officiel du GranFondo est proposé.

Enfin, un « coffee ride » pour effectuer une récupération active est à l’horaire du dimanche matin pour ceux qui voudraient encore profiter du village et de la région avant de repartir.

Pour s’inscrire, c’est ici et évidemment, les tarifs sont modulés en fonction des parcours offerts, le niveau de soutien et d’encadrement n’étant pas le même.

J’ai participé à de nombreuses cyclosportives ici comme en Europe depuis ma première Marmotte en 1993, dont la Haute Route en 2012 et le Marathon des Dolomites l’an dernier. Le GranFondo Mont Tremblant se distingue par l’ambiance unique de cet événement, niché au coeur du village du Mont Tremblant, hautement touristique et offrant au reste de la famille des activités pendant que nous sommes sur le vélo. Le reste du charme s’opère grâce à la qualité de l’accueil, à l’attention portée aux détails, ainsi qu’aux… tarifs d’inscription, très raisonnables pour un événement de ce niveau.

Y serais-je en 2016? Malheureusement non, étant l’un des ambassadeurs d’un autre événement à caractère cyclosportif se déroulant le même week-end, soit le… Défi Gatineau-Mont Tremblant. Je me console en me disant que j’aurai le plaisir de retrouver d’autres amis(es) et les participants du GranFondo dès mon arrivée à la station, vers les 14h le samedi 28 mai prochain!

Astana à La Panne: un rare niveau d’incompétence!

J’ai rarement vu un tel niveau d’incompétence tactique au niveau professionnel.

Pour comprendre tout ce qu’il ne faut pas faire lorsque vous êtes deux coureurs de la même équipe échappés avec un seul autre adversaire, payez-vous les images des 15 derniers kms de la première étape des Trois jours de la Panne, courue hier.

Un vidéo avec interprétation des principales erreurs est aussi disponible ici.

Kristoff s’est imposé sans difficulté au sprint, non sans avoir été très réglo avec ses compagnons d’échappée chez Astana (Westra et Lutsenko). De son côté, rien à dire et le coureur norvégien devait être ravi de profiter de pareille incompétence de ses deux adversaires du jour.

La principale faute revient à mon sens à Lutsenko, qui a commencé à sauter ses relais à environ 9,5 kms de la ligne. Dans ce contexte, considérant l’avantage des Astana, Kristoff avait raison de remettre ses propres relais en question, ce qu’il a fait comprendre à Westra. Ce dernier a bien joué sa carte, attendant de son équipier la stratégie classique qui n’est jamais venu. Le comble, c’est qu’on a vu Westra perdre patience face à son propre équipier! Bonjour l’ambiance chez Astana ce soir…

Au lieu d’attaquer à diverses reprises, Lutsenko s’est contenté de sauter ses relais pour attendre bêtement le sprint: croyait-il vraiment pouvoir battre Kristoff dans cette discipline?

Vraiment, depuis quelques années, on voit de plus en plus de grossières erreurs tactiques chez les coureurs pro. Aussi, je me pose la question: ces derniers deviendraient-ils trop dépendants des oreillettes, perdant ainsi leurs réflexes tactiques ou leur capacité d’user, en course, de leur jugement le plus élémentaire?

Rappelez-vous l’an dernier les Etixx sur Gent-Wevelgem, alors qu’ils étaient trois devant et qu’ils avaient laissé échapper la victoire à Ian Stannard chez Sky…

Les motos

À peine 24h après le décès d’Antoine Demoitié, percuté par une moto ce week-end en course, les motos ont de nouveau été au centre de plusieurs controverses hier sur cette première étape des Trois jours de la Panne. Cet article de L’Équipe montre bien, photos à l’appui, l’étendue des problèmes avec les engins motorisés circulant autour des coureurs à tout moment des courses cyclistes.

Il faut vraiment faire quelque chose.

Parmi les solutions, celle de revoir qui pilote ces motos: je suis d’avis qu’il faut viser d’ex-coureurs pro, à même d’anticiper les réflexes des coureurs, en ayant déjà été eux-mêmes. Il faut également réduire leur nombre de toute évidence. Enfin, l’équipement utilisé peut possiblement être revu: certaines motos me paraissent inutilement grosses.

Week-end noir en cyclisme

Antoine Demoitié. Plus jamais ca.

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Daan Myngheer

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Le Tour de l’actualité

1 – GP E3 à Harelbeke. Belle victoire – intelligente – de Michal Kwiatlowski devant Peter Sagan après une échappée à deux d’environ 30kms. Intelligente parce que Kwiatlowski a su parfaitement gérer son sprint face à Sagan qu’il connait très bien et ce, depuis les rangs junior: Kwiatlowski est parti de loin, neutralisant ainsi la giclette de Sagan. Victime d’un bris de dérailleur, Cancellara aura eu le mérite de revenir sur le groupe de tête après une chasse impressionnante. Par contre, nouvel échec des Etixx qui, malgré leur surnombre dans le final, ont été incapables de tirer leur épingle du jeu. Définitivement, l’équipe manque de coordination et de réussite.

2 – Gent-Wevelgem. Victoire de Peter Sagan après un sprint au sein d’un petit comité de quatre coureurs, dont Cancellara et VanMarcke. La course s’est décantée dans la dernière ascension du Kemmel, sur une accélération de Cancellara relayée, un peu plus haut, par Sagan. On retiendra surtout de la course le nouvel échec des Etixx, ça commence vraiment à devenir gênant compte tenu de la qualité de leur effectif…

3 – Antoine Demoitié. Le jeune coureur de 25 ans au sein de l’équipe Wanty est décédé hier suite à une malheureuse suite d’incidents: d’abord une chute, puis il a été percuté par une moto de la course. Ca ne devrait jamais exister dans le vélo et cela pose vraiment une nouvelle fois le problème de tous ces véhicules en course, certains roulant beaucoup trop vite. Il va falloir vraiment s’attaquer à ce problème.

4 – Tom Boonen. Le coureur belge, le plus titré sur les Classiques d’avril et encore en activité, avec Fabian Cancellara, semble définitivement être un ton en dessous en ce moment, étant incapable d’être un acteur sur le final des récentes Classiques GP E3 et Wevelgem. La condition de Boonen pourra-t-elle s’améliorer significativement d’ici les deux grands rendez-vous que sont le Ronde et Paris-Roubaix?

5 – Critérium International. Comme certains d’entre vous, la démonstration de force de la FDJ m’a surpris. C’est un début de saison faste pour l’équipe de Marc Madiot, avec cette victoire de Thibault Pinot sur le Crit. international après celle de Demare sur Milan SanRemo. Voilà en tout cas la confirmation que Pinot a franchi un cap depuis 12 mois et qu’il peut désormais se battre avec les tous meilleurs coureurs de courses par étapes au monde.

6 – Crise cardiaque. Décidément, le cyclisme a connu un week-end difficile avec cette crise cardiaque d’un coureur, Daan Myngheer, sur le Critérium international. Grâce à l’intervention rapide des services ambulanciers, le coureur a pu être sauvé mais gageons que sa carrière de coureur professionnel est terminée.

7 – Trek Domane. Le vélo de Cancellara sur ces Classiques d’avril. Toujours intéressant!

8 – Look. Visite des locaux de l’usine Look à Nevers en France. Là encore, toujours intéressant!

9 – Défi Gatineau-Mont Tremblant. Inscrivez-vous vite, les places encore disponibles commencent à diminuer et nous sommes à deux mois de l’événement.

Dwars door Vlaanderen: Duchesne dans le coup!

Après quelques tergiversations qu’on peut comprendre, la Classique À Travers la Flandre a bel et bien eu lieu hier en Belgique.

Ca s’est terminé au sprint dans un final intéressant puisque Greg Van Avermaet a réalisé un beau petit numéro solo pour ne se faire reprendre qu’aux 400m. Il fallait de la force pour résister ainsi au paquet pendant plus de 8 kilomètres.

Sur la ligne, le Belge Debusschere chez Lotto a ajusté le Français Brian Coquard d’un boyau. Les images me laissent penser que Coquard avait peut-être un braquet une dent trop gros dans ce sprint. Y’a du beau monde derrière par ailleurs: Theuns, Pozzato (qui revient en grande forme!), Keukeleire, Nizzolo, Gatto, Gaviria…

Certains d’entre vous sont d’avis que les motos, présentes dans le final, auraient pu favoriser l’échappée de Van Avermaet. Le vidéo ne me permet pas de tirer cette conclusion, même si je conviens que les nombreuses motos sur les courses professionnelles sont souvent une nuisance.

Le Québécois Antoine Duchesne a encore une fois bien fait, malgré des jambes pas au top hier: il termine dans le premier groupe, avec le même temps que le vainqueur, un groupe d’un peu plus d’une trentaine d’unités. Bravo! Voilà qui est excitant pour la suite des choses, en espérant que le calme revienne sur la Belgique au plus vite.

Petit Tour de l’actualité

Petit Tour de l’actualité aujourd’hui, une actualité bien sûr dominée par le Tour de Catalogue et À Travers la Flandre, mais aussi assombrie par les récents événements tragiques de Bruxelles et qui a eu un impact jusque dans le monde du cyclisme.

1 – Classiques belges. Les deux prochaines semaines s’annonçaient festives en Belgique, avec la pleine saison des Classiques en cyclisme. La fête est forcément gâchée par les récents attentats qui ont fait plusieurs morts à Bruxelles. Peut-être plus que jamais avons-nous besoin de certaines valeurs rassembleuses du sport, notamment cette idée universelle de l’effort collectif et du respect de ses adversaires…

2 – Peloton diminué. À travers la Flandre s’élancera certainement avec un peloton aux effectifs réduits, certains coureurs pouvant avoir eu du mal à rejoindre la Belgique de leur résidence. Déjà, l’équipe Giant-Alpecin s’est retirée de l’épreuve, certains de ses coureurs n’ayant pu rejoindre Bruxelles hier par les airs. Avec un niveau de sécurité maximale, d’autres impacts sont également à prévoir du côté du public, peut-être moins nombreux sur le bord des routes. Et cela ramène au premier plan la question de la sécurité lors des courses cyclistes: comment en effet assurer à la fois la sécurité des coureurs et des spectateurs sur un stade à ciel ouvert qui fait plusieurs dizaines de kilomètres?

3 – À travers la Flandre. Il s’agit aujourd’hui de la 71e édition de cette Classique du côté de Waregem, longue de 200 bornes. 12 monts à franchir principalement concentrés en 2e moitié de course, dont les célèbres Leberg, Berendries, Valkenberg, Eikenberg, Oude-Kwaremont et Paterberg. La liste des partants est ici. Pour la gagne, misez Wallays ou Benoot chez Lotto, Van Avermaet chez BMC, Tersptra ou Martin chez Etixx, Stuyven ou Theuns chez Trek, voire Pozzato chez SouthEast.

4 – Tour de Catalogne. Coup double pour le revanchard Nacer Bouhanni qui remporte au sprint, avec une certaine aisance, les deux premières étapes de la course par étape espagnole. Bouhanni envoie là un message très clair, celui qu’il jouait la gagne samedi dernier sur Milan SanRemo et que sans ce saut de chaine, il aurait pu gagner.

Mais le réel Tour de Catalogue commence aujourd’hui et se poursuit demain, avec deux difficiles étapes de montagne. Les favoris, Froome, Contador, Quintana en premier lieu, ont affirmé vouloir se tester. Ca va être intéressant!

5 – Matos sur Paris-Nice, un beau survol offert par Matos Vélo.

6 – Tubeless. L’offre de pneus Tubuless augmente d’année en année, et c’est très bien. J’utilise cette technologie depuis quelques années déjà, avec grande satisfaction. Vous trouverez ici un petit guide d’achat des pneus Tubuless en 2016. Perso, je mise sur les Schwalbe ProOne, bien que les nouveaux Vittoria Graphene semblent très intéressants.

7 – Milan SanRemo. Merci de vos réactions quant à l’affaire Demare, elles ont été nombreuses et assez tranchées: d’un côté, il y a ceux qui croient qu’il y a eu tricherie, de l’autre ceux qui pensent que Demare n’a rien fait de répréhensible. L’absence d’un vidéo sur cette phase de course est probablement l’élément qui manque pour trancher le débat: je vous rappelle que dans le cas Nibali l’an dernier, les images parlaient d’elles-mêmes…

Votre calendrier des cyclosportives au Québec en 2016

L’offre d’événements de type cyclosportif demeure très intéressante cette année encore au Québec, après plusieurs années d’expansion. Il y a en gros de quoi s’amuser à tous les week-ends de la mi-mai jusqu’au début octobre! Voyez un peu:

18 mai : Tour du silence
28-29 mai : Défi Gatineau – Mont Tremblant
28 mai : GranFondo Mont Tremblant
29 mai : Défi métropolitain

5 juin : Tour de l’île de Montréal
5 juin : GranFondo Charlevoix
5 juin : GranFondo Gatineau
11 juin : Défi Lanaudière
12 juin : Cyclo Saint-Donat Le Nordet
16-19 juin : Grand défi Pierre Lavoie

2-3 juillet : GranFondo Forillon
5-8 juillet : Tour CIBC Charles Bruneau
10 juillet : Cyclo Ski-Vélo Orford (à confirmer)
17 juillet : GranFondo Mont Ste-Anne
23 juillet : GranFondo Ottawa

14 août : GranFondo Garneau
18-21 août : L’Ultra-défi
20 août : L’Échappée belle
21 août : GranFondo Centre-du-Québec

4 septembre : Challenge des bleuets
10 septembre : Défi Cantons-de-l’Est
18 septembre : GranFondo Lac Mégantic
18 septembre : Classique des Appalaches (à confirmer)
23-25 septembre : GranFondo Vélo Mag

2 octobre : Les 100 à B7

Tous ces événements font en sorte que les parcours proposés varient beaucoup, tout comme les endroits et les prix d’inscription. Il est temps de planifier votre saison et de faire vos choix!

En complément, vous pouvez consulter le site adnduvelo.com qui propose un calendrier d’activités à caractère cycliste assez complet.

Voici par ailleurs une sélection personnelle des plus importantes cyclosportives en Europe, certaines que j’ai pu faire moi-même et que je vous recommande:

2 avril: Ronde Van Vlaanderen Cyclo
9 avril: Paris-Roubaix Challenge
15 mai: La Look (Grand Trophée)
22 mai: Les Boucles du Verdon
21 mai: Challenge du versons (Grand Trophée)
4 juin: Mont Ventoux – Beaumes de Venise (Grand Trophée)
5 juin: La Time Mégève Mont Blanc
11 juin: Les trois ballons (Grand Trophée)
18 juin: L’Ardéchoise
19 juin: La Morzine Haut Chablais (Grand Trophée)
25 juin: L’Ariégeoise
26 juin: La Vaujany (Grand Trophée)
26 juin: La Campionissimo
26 juin: La Grand Bo
26 juin: L’Alsacienne
26 juin – 2 juillet: Le Tour TransAlp
2 juillet: La Marmotte (Grand Trophée)
3 juillet: Le Marathon des Dolomites
10 juillet: La Serre Che Luc Alphand
10 juillet: L’Étape du Tour
16 juillet: L’Arvan Villards
16 juillet: Le Tour du Mont Blanc
24 juillet: GranFondo Sestrières La Marmotte
24 juillet: La Risoul Queyras
31 juillet: La Bourgui
14 août: La Madeleine
20 août: GranFondo Les Deux Alpes (Grand Trophée)
20 – 22 août: La Haute Route Compacte
20 – 26 août: La Haute Route Pyrénées
28 août: La Otztal Cycle Marathon
28 août: GranFondo Pyrénées La Marmotte
28 août – 3 septembre: La Haute Route Alpes
5 – 11 septembre: La Haute Route Dolomites
10 septembre: La Ronde Picarde (Grand Trophée)
25 septembre: Les Bosses du 13
2 octobre: La Scott – Cimes du Lac d’Annecy

MSR: la controverse Demare

La controverse s’est emparé de Milan San Remo et de son vainqueur, Arnaud Demare.

Selon certains coureurs italiens, notamment Matteo Tosatto et Eros Capecchi, Arnaud Demare se serait accroché à sa bagnole d’équipe dans le Cipressa, ceci afin évidemment de recoller au peloton de tête après sa chute survenue très peu de temps avant le début de l’ascension.

La controverse a pris de l’ampleur après que le fichier Strava de Demare ait été retiré du site, après y avoir été placé. Il a depuis refait son apparition.

Évidemment, Demare et un de ses directeurs sportifs, Frédéric Guesdon, qui conduisait la bagnole à laquelle se serait accrochée le coureur, démentent avec vigueur.

Que penser de tout ça, objectivement?

Il faut d’abord considérer la culture cycliste: il est en effet acceptable, et ce depuis fort longtemps, qu’un coureur attardé sur chute ou incident mécanique prenne l’aspiration des bagnoles pour « rentrer » sur le peloton devant. On voit cela depuis fort longtemps dans le cyclisme professionnel.

D’autre part, il est toléré, depuis également fort longtemps, que le coureur profite de ce moment pour « demander » un bidon à sa voiture, bidon qui sera remis au coureur avec un peu d’insistance, permettant à ce même coureur de se relancer grâce à la voiture. Cette insistance peut durer plusieurs secondes, le temps d’une bonne accélération…

Pas de quoi crier au loup si Demare a profité de ce genre de chose samedi sur Milan SanRemo selon moi, compte tenu que n’importe quel coureur dans sa situation aurait fait pareil.

Eros Capecchi a toutefois affirmé que Demare l’aurait dépassé à 80km/h dans le Cipressa, accroché à la bagnole de son équipe. Je trouve cette affirmation difficile à croire étant donné que d’autres motos et voitures entouraient la voiture FDJ à ce moment. Qui plus est, à une telle vitesse, Demare aurait explosé le KOM du Cipressa sur Strava; or, s’il va le chercher, ce n’est que par 3 petites secondes sur Giovanni Visconti qui avait attaqué sur la montée. Pas de quoi crier à l’impossible, ni à l’injustice.

De plus, le fichier Strava de Demare ne montre rien d’anormal ou d’impossible, laissant croire que si Demare a profité des voitures pour rentrer, il n’a rien fait de plus que ce que d’autres auraient aussi fait en pareilles circonstances.

En l’absence d’autres preuves, notamment visuelles, je trouve difficile de sanctionner Demare sur la base des faits.

Le Tour de Catalogne

J’adore cette course difficile qui nous informe souvent sur les protagonistes des Ardennaises bientôt: ceux qui sont devant en Catalogne sont souvent aussi devant à la Flèche, l’Amstel ou la Doyenne.

Ca commence aujourd’hui.

Le plateau cette année est exceptionnel: Contador, Froome, Thomas, Quintana, Aru, Porte, Rodriguez, Uran, Van Garderen, Zakarin, Chaves, Martin, Dumoulin, Barguil, Bardet, Kelderman, Gesink, ou encore Hesjedal. Aie!

Et c’est aussi la course de rentrée en Europe d’un certain Mike Woods, qui pourrait une fois de plus surprendre après le Tour Down Under.

MSR: le bonheur de Demare, la frustration de Bouhanni

Milan San Remo 2016 en quelques mots?

Une course très fade, ennuyeuse, mais un sacré beau vainqueur!

Si on se souviendra de cette édition de la Primavera, ce sera en effet assurément en raison de la belle histoire vécue par le jeune Français Arnaud Demare, 24 ans, qui s’est imposé hier au sprint devant Ben Swift et Jurgen Roelandts.

Demare a en effet été pris dans une chute au pied du Cipressa dans le final, probablement un des pires endroits où être attardé. Aidé de quelques équipiers, il a pu revenir – non sans de gros efforts – dans le groupe de tête juste avant la montée du Poggio, puis se replacer à l’approche du sprint pour enfin bénéficier, en quelque sorte, de la chute de Gaviria dans les derniers mètres pour émerger devant, ainsi que du saut de chaine dont fut victime Nacer Bouhanni. Que de rebondissements!

Point de vue Demare donc, une très belle victoire, celle de la persévérance bien sûr, mais aussi d’une certaine chance et de circonstances de course bien particulières.

Parce que pour le reste, la course fut vraiment très ennuyeuse et j’ai envie de donner un gros carton rouge à tous ces leaders si frileux.

Nibali avait affirmé dans les jours précédents la course vouloir attaquer dans le Cipressa, invitant Cancellara et Sagan à l’accompagner. Il n’en fut rien.

Le Poggio fut monté à un train de sénateur, sauf dans les tous derniers hectomètres grâce à une accélération de Tony Gallopin. La preuve? Pour qu’un modeste coureur de la modeste équipe SouthEast puisse attaquer dans le Poggio, et rester devant plusieurs centaines de mètres, fallait pas que ça roule très fort. Le peloton était d’ailleurs bien large sur les trois premières bornes d’ascension.

Cette allure modérée a également permis à des coureurs comme Demare, qui venait de fournir un gros effort pour rentrer avant d’aborder le Poggio, ou encore Gaviria, de garder le contact.

Je ne comprendrai jamais des grands leaders comme Cancellara, Sagan, Valverde, Van Avermaet ou encore Nibali, qui étaient pourtant tous aux avant-postes dans le Poggio: ils attendaient quoi pour attaquer, où au moins pour durcir la course? Au lieu de ça, ils ont fait le jeu des Katusha et des autres grands sprinters du paquet…

Je ne comprendrai jamais pourquoi Cancellara ou Nibali n’ont pas bronché dans la montée du Poggio, mais ont attaqué dans la descente: ils pensaient lâcher qui à cet endroit?

Les deux seuls à mes yeux à avoir pris et assumé leurs responsabilités hier sont Gallopin et Kwiatlowski, tous les deux à l’attaque (mais bien tard) dans le Poggio.

Bref, très décevant tout ça et pour avoir suivi les 95 derniers kms, je me suis franchement emmerdé pendant de longues heures.

Mais le plus frustré d’entre tous hier fut probablement Nacer Bouhanni, victime d’un saut de chaine à 150m de la ligne alors qu’il était en train de se battre pour la victoire. C’est vraiment dommage.

Je pense que Bouhanni a tenté de mettre le 11 dents à ce moment et que sous l’effet de la pression exercée, la chaine a simplement refusé de s’engager comme elle le fait d’habitude. Tom Boonen s’était plaint, il y a quelques années, de ce problème lui-aussi lorsqu’il essayait de passer le 11 dents dans un sprint.

Surtout, les enjeux dépassaient bien davantage Milan San Remo pour Bouhanni et Demare: les deux étaient rivaux il y a trois ans alors qu’ils étaient ensemble à la FDJ, et le départ de Bouhanni de cette équipe ne s’est pas fait dans le calme car Madiot a laissé partir Bouhanni, misant sur Demare. Je suis certain que Bouhanni aurait aimé gagner hier devant Demare et la FDJ, afin de bien affirmer qui il est, et peut-être de leur dire « voyez, vous avez eu tort de miser sur Demare, je suis un meilleur sprinter que lui ».

Sans ce saut de chaine, Bouhanni aurait-il battu Demare? On ne pourra jamais répondre à cette question, mais chose certaine, Demare amenait gros et semblait, au moment du saut de chaine de Bouhanni, avoir plus de vitesse que le Vosgien. Ceci étant, Bouhanni voulait justement passer sur un développement plus gros, afin d’exploser. Et Bouhanni était mieux placé que Demare aux 400m, obligeant Demare à un sprint plus long que Bouhanni (ce qui suppose que Demare avait possiblement moins de réserve de vitesse que Bouhanni au moment du saut de chaine). Bref, ça aurait été très serré entre ces deux-là je pense!

Quoi qu’il en soit, la victoire de Demare me fait plaisir. Le dernier Français vainqueur de Milan SanRemo remonte à… 1995 et Laurent Jalabert. Il y a 21 ans! Et Demare est le premier Français à gagner un monument du cyclisme depuis 1997, année où Frédéric Guesdon avait gagné Paris-Roubaix et Laurent Jalabert le Tour de Lombardie. Cette victoire en appelera-t-elle d’autres à ce niveau pour les coureurs français cette saison?

Votre guide pour Milan SanRemo

On disputera ce samedi la 107e édition de Milan SanRemo, aussi appelée La Primavera puisque première grande classique de la saison.

Au menu de Messieurs les coureurs, 291 kilomètres de course, la plus longue des classiques de la saison.

Le parcours n’est pas très difficile sur les 240 premières bornes, malgré le passage au col du Turchino au km 142.

Les 50 derniers kilomètres sont davantage casse-pattes, avec une succession de « capo », ces courtes ascensions qui laissent petit-à-petit des traces: Mele, Cervo, Berta, Cipressa et enfin Poggio, à environ 10 bornes de l’arrivée.

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La météo

Après quelques années de météo difficile (même la neige il y a 2 ans), on annonce nettement mieux pour samedi: assez beau, et 14 degrés à SanRemo. Les vents devraient aussi être légers, ce qui devrait nous donner une course rapide.

Le scénario de course

Typiquement, c’est toujours un peu la même chose: une échappée matinale, question de montrer les maillots à la télé, puis un regroupement général en arrivant sur les « capo », et à partir de là une course nerveuse, où des coureurs tentent de s’échapper. La meilleure rampe est souvent celle de la Cipressa, mais ces dernières années les équipes de sprinters ont pu ramener tout le monde au pied du Poggio. De là, c’est un festival d’attaques dans le Poggio, souvent sans succès cependant, le rythme du premier groupe étant trop important, ceci dans le but d’essayer de lâcher les sprinters.

Il faut remonter à la fin des années 1980 (Fignon) ou au début des années 1990 (Bugno, Chiappucci, Colombo) pour retrouver des vainqueurs au terme d’une longue échappée solitaire. Dans le cyclisme moderne des dernières années, on a peine à imaginer qu’un coureur seul puisse résister au retour du peloton, surtout contrôlé avec les oreillettes…

L’arrivée cette année

Ca se fera sur la Via Roma. Les deux derniers kilomètres sont assez droits, sauf un gauche-droite situé à 800m de l’arrivée qu’il faudra aborder parmi les 10 premiers sans faute si on veut gagner.

Les absents

Trois absents de marque samedi: John Degenkolb, le vainqueur sortant, suite à son accident à l’entrainement il y a quelques semaines. Philippe Gilbert, malade. Et Andrei Greipel, récemment touché aux cotes.

Les favoris

Ils sont nombreux, tant cette épreuve peut aujourd’hui s’apparenter à une loterie.

Dans un premier temps, les sprinters bien sûr, comme Alexandr Kristoff. En forme ascendante ces dernières semaines, il voudra se reprendre suite à l’an dernier où, bien amené dans les derniers mètres par Luca Paolini (absent cette fois-ci), il avait lancé son sprint trop tôt et n’avait pu contrer le retour de Dekengolb. Je demande toutefois à voir qui, sans son équipe Katusha, pourra faire le travail pour lui dans le final cette année…

Mark Cavendish. S’il a déjà gagné à SanRemo (2009), je pense qu’il sera trop court dans les capo du final cette fois-ci encore.

Arnaud Demare. Il est en forme (récent vainqueur de la 1ere étape de Paris-Nice), est capable de passer les capo, il a une belle équipe autour de lui, notamment Arthur Vichot, pour moi c’est clair, Demare pourrait surprendre samedi.

Le jeune Fernando Gaviria chez Quick Step. Nouvelle sensation du sprint, on en dit beaucoup de bien et si les Quick Step devaient se présenter à plusieurs sur la Via Roma pour la gagne, ce sera très certainement leur carte maitresse. Aura-t-il cependant la caisse pour produire un gros sprint après 290 bornes de course?

Nacer Bouhanni. Un excellent sprinter, gros moral pour s’accrocher, capable de tirer son épingle du jeu même s’il est sans équipier à l’approche de l’arrivée, et un coureur qui n’a pas froid aux yeux. Attention à lui!

Davide Cimolai ou Sacha Modolo (Lampre). La Lampre court à domicile et je suis sûr qu’on verra l’un de ces deux coureurs avec le premier groupe sur la Via Roma samedi. Cimolai a terminé 8e l’an dernier.

Enfin, Michael Matthews chez Orica. En vue sur le récent Paris-Nice, il possède beaucoup d’expérience désormais, et une très belle équipe autour de lui.

Les autres favoris sont évidemment Fabian Cancellara, très en forme en ce moment et qui court visiblement pour se faire plaisir cette saison, Peter Sagan, lui aussi en forme et qui sait qu’une victoire sur la Via Roma ferait oublier ses nombreuses places de 2e dernièrement, Greg Van Avermaet bien sûr, Edvard Boassom Hagen, Tim Wellens un bel attaquant, sans oublier Geraint Thomas, qui jouit lui aussi d’une excellente condition en ce moment, d’une équipe puissante et qui s’était déjà échappé l’an dernier dans le final pour n’être repris que sur le haut du Poggio.

À la télé

Les sites Cyclingfans et Steephill sont ceux que j’utilise habituellement, mais on me dit que L’Equipe21 propose aussi une retransmission télé qui ne serait parfois pas géocodée.

En marge de la course

Excellente émission sur l’actualité cycliste des derniers jours proposée par InCyle.

Pantani: l’implication de la mafia se confirme

C’est une sacré histoire que celle de l’exclusion de Marco Pantani la veille de l’arrivée du Giro 1999, alors qu’il était bien installé en rose, en raison d’un taux d’hématocrite (52%) dépassant la limite autorisée de 50%.

De nouveaux faits viennent étayer davantage encore l’hypothèse selon laquelle cette exclusion aurait en fait été commandée de toute pièce par la mafia napolitaine, ceci dans le but d’éviter de perdre trop d’argent, celle-ci ayant parié sur la victoire d’un autre coureur.

Une victoire de Pantani aurait engendré des pertes d’argent trop importantes.

La mafia aurait réussi à corrompre les responsables du contrôle sanguin, d’où ce verdict de 52%, deux petits points au-dessus de la limite permise.

Personnellement, je crois qu’on tient là la véritable histoire. Trop de choses clochent en effet.

D’une part, la corruption dans le milieu du sport en Italie n’est pas nouvelle ; je pense à l’affaire de Savone ayant touché Eddy Merckx en 1969, surprenamment semblable à celle de Pantani, ou encore l’affaire de l’équipe Napoli de Maradona dans les années 1980, encore sur les paris sportifs.

D’autre part, il m’a toujours paru totalement invraisemblable que Pantani ai pu se faire prendre à 24h de l’arrivée à Milan, alors qu’il savait pertinemment que maillot rose de la course, il serait contrôlé. Il a toujours affirmé avoir contrôlé son taux d’hématocrite avec son équipe quelques minutes avant que les contrôleurs ne débarquent, et que ce dernier était en deçà de la limite permise. Comment alors expliquer que quelques minutes plus tard, ce taux avait augmenté de plusieurs points de pourcentage?

Le visage hagard de Pantani sur des images désormais tristement célèbres alors qu’il quittait son hôtel ne laissent aucun doute sur sa surprise totale.

Autre indice d’une manipulation, le niveau des plaquettes contenues dans le sang de Pantani qui a aussi changé significativement entre l’échantillon positif, et l’échantillon repris quelques heures plus tard à Imola par Pantani lors d’un test « contrôle » en privé. Ce test contrôle aurait montré un taux d’hématocrite cohérent avec le premier test du jour.

Enfin, cette hypothèse devient crédible dans la mesure où de nouveaux témoignages de gens proches du milieu de la mafia italienne aient été portés à notre attention au cours des  derniers mois, notamment grâce à la Gazzetta. Ces témoignages concordent tous: toutes les personnes affirment que c’est bien la mafia qui a manipulé le résultat du contrôle antidopage, ceci afin que Pantani ne gagne pas le Giro, et ainsi éviter des pertes monétaires importantes.

Évidemment, les regards se tournent désormais vers les personnes qui ont procédé à ce test antidopage. Il est toutefois probable que la pression soit forte pour que ces personnes ne parlent pas…

Cette histoire n’est évidemment pas à propos de l’usage ou non de produits dopants par Marco Pantani: il est clair que le champion italien en a fait usage durant des années, comme bien d’autres (mais pas tous…) à l’époque. Cette histoire est plutôt à propos des rouages du sport professionnel, quel qu’il soit. Il est clair que depuis 10 ou 15 ans, le public découvre avec parfois stupeur que le sport – ou par principe le meilleur doit gagner – est manipulé et corrompu. Dans le cas de Marco Pantani, une preuve irréfutable de l’implication de la mafia serait également une forme de rédemption compte tenu du préjudice dont il a été victime. S’il ne s’agit pas de l’absoudre pour l’usage de produits dopants, on pourra au moins affirmer qu’il a été victime d’un adversaire extra-sportif qui l’a tout simplement abattu.

Rêvons un peu: de quoi aurait l’air du cyclisme aujourd’hui si Marco Pantani avait gagné le Giro 1999?

C’eut été sa troisième victoire consécutive sur un grand tour, après le Giro et le Tour 1998.

Il serait parti sur le Tour de France grand favori, champion défendant, pour y rencontrer Lance Armstrong.

Je pense que ce dernier n’aurait pas fait le poids en montagne, aucun coureur, pas même Ullrich ou Virenque, n’ayant pu suivre Pantani en montagne en 1997, 1998 ou 1999.

Auteur d’un 2e doublé Giro-Tour, il aurait égalé la performance de Miguel Indurain en 1992 et 1993.

L’Italie et l’Europe tout entière se serait déchainée pour Pantani et le cyclisme tant ce coureur était aimé du public qui voyait chez lui un cycliste volontaire, spectaculaire, courant avec panache, mais aussi sensible. Son look et son style en montagne, mains en bas du guidon, à eux seuls, ne laissaient personne indifférent.

On aurait donc pu assister à quelques années de domination de Pantani sur les grands tours selon moi, probablement jusqu’en 2001 ou 2002.

Plus encore, Pantani absent et Armstrong débarquant en 1999 sur le Tour, je pense que cela a ouvert grand la porte aux compagnies américaines – Trek, Giant, Cannondale, Giro, Oakley, etc. – pour débarquer dans le cyclisme européen (le début du déclin de marques comme Colnago, DeRosa et d’autres encore correspond à peu près à la fin des années 1990). Pantani présent, l’industrie italienne et européenne tout entière du cyclisme se porterait surement différemment aujourd’hui, notamment Campagnolo.

Le plus malin dans tout ça? Michele Ferrari. Préparateur physique de Pantani d’environ 1994 à 1999 (Ferrari a collaboré à la Carrera), il s’est vite reconverti sur Armstrong!

Paris-Nice: où Contador l’a-t-il perdu?

Le cyclisme moderne se court au millimètre.

Après 1 290 kilomètres de course, quatre petites secondes séparaient Geraint Thomas, vainqueur de l’épreuve, d’Alberto Contador, 2e du général.

Contador a couru avec panache et courage sur cette édition de la Course au soleil, surtout durant la dernière étape dimanche vers Nice où il a essayé plusieurs fois de renverser la course, quitte à partir de loin.

Peu de grands leaders prennent aujourd’hui ce genre de risques, leur équipe et eux préférant plutôt assurer une 2e place (et les points WorldTour qui y est associée) plutôt que de tout risquer pour gagner. Voilà notamment pourquoi j’aime Alberto Contador.

On peut se poser la question: où diable Contador a-t-il perdu ce Paris-Nice?

Sur le prologue dès l’entrée en la matière, où Contador, seulement 27e à 16 secondes de Matthews, lâche déjà 9 secondes à Geraint Thomas?

Où sur la route de Commentry lors de la 2e étape, où il perd quatre secondes supplémentaires sur Thomas?

Sur la non-ascension du Mont Brouilly, qui aurait peut-être été une occasion pour lui de faire la différence (bien que je n’y crois pas trop, cette montée étant trop courte pour créer de réels écarts).

Dans la Madone d’Utelle, où il n’a pas su se débarrasser de Geraint Thomas et qui lui vole une seconde à l’arrivée?

Où enfin sur les bonifications, qui attribuaient 3, 2 et 1 seconde aux trois premiers des sprints intermédiaires, et 10, 6 et 4 secondes aux trois premiers des étapes en ligne de la course? Le décompte des bonifs accumulées va plutôt à la faveur de l’Espagnol, avec des gains totaux de 3 secondes sur Thomas (7 secondes de gagnées pour Thomas en cours d’épreuve, contre 10 pour Contador).

Bilan? On pourrait soutenir que Contador a perdu ce Paris-Nice en début d’épreuve, d’abord sur le prologue, ensuite sur la 2e étape.

Cela témoigne à quel point le cyclisme se joue désormais à rien du tout. Il faut être vigilant partout, tout le temps.

Enfin, autre élément important, l’équipe. Contador a-t-il été trop isolé en montagne lors des deux dernières étapes? Chose certaine, outre Majka, son équipe n’a pas pu être très efficace pour l’accompagner lors des phases critiques du final de ces étapes. Thomas a pour sa part pu compter sur un Sergio Henao impressionnant, surtout dans la descente de la moyenne corniche dimanche vers Nice. Avantage Sky, pas l’ombre d’un doute là-dessus, par rapport aux Tinkoff.

De quoi réfléchir en vue du prochain Tour de France, que Contador a défini comme son objectif #1 en 2016…

Je suis très intéressé à connaître votre opinion sur ce sujet, à savoir quand Contador a-t-il perdu ce Paris-Nice?

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