Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juillet 2013

Cinquième journal du Tour

1 – 5e victoire d’étape allemande hier avec Kittel qui a mouché Cavendish sur le fil, excusez-un-peu.

Kittel signe là sa 3e victoire d’étape sur ce Tour, il est clairement dans la forme de sa vie. Kittel meilleur sprinter du monde? Peut-être en ce moment certes, mais Cavendish demeure encore pour moi le plus talentueux.

Quoi qu’il en soit, la victoire de Kittel redonnera-t-elle le goût du Tour aux Allemands? Rappelons que suite à de nombreux scandales de dopage vers 2005-2007, notamment au sein de l’ex-équipe Gerolsteiner, le Tour n’est plus présenté en direct en Allemagne.

2 – Beaucoup de commentaires suite à mon texte sur les calculs de puissance et je vous en remercie chaudement. Cela témoigne de la vitalité de la communauté de passionnés du cyclisme qui existe sur ce site.

Merci surtout pour le ton de vos critiques, vraiment très bien formulées. La qualité de ce site n’en est que rehaussée, et c’est une grande, grande source de satisfaction pour moi. Il y va de notre crédibilité!

3 – Calculs de puissance, justement. Je tiens à préciser quelques points suite à la lecture de vos commentaires. Le plus important est selon moi de bien nuancer notre jugement.

Peut-on conclure que Tony Martin est dopé parce qu’il établi la 3e moyenne la plus rapide de l’histoire d’un chrono sur le Tour mercredi dernier? Bien sûr que non!

Peut-on affirmer que Martin est dopé parce qu’il a enroulé un braquet de 55, 56 voire 58×11? Bien sûr que non!

Peut-on affirmer que Froome est dopé parce qu’on estime à peut-être 470 watts sa puissance sur ce chrono? Bien sûr que non!

Peut-on affirmer que Greg LeMond était dopé parce qu’il détient toujours le chrono le plus rapide de l’histoire du Tour? Bien sûr que non!

Peut-on affirmer que tous les coureurs pro sont dopés? Bien sûr que non!

Peut-on affirmer que parmi les coureurs qui se dopent, tous se dopent égal donc c’est quand même le meilleur qui gagne en fin de compte? Bien sûr que non!

Je lis tout et n’importe quoi en ce moment sur les calculs de puissance, notamment de purs exercices de désinformation par le manager de Sky, David Brailsford, qui parle de « pseudo-science » en évoquant la puissance de Froome lors du chrono.

Effectivement, la puissance de Froome lors du chrono ne peut être interprétée: trop court, tout simplement. Vayer et Portoleau ne calculent les puissances que sur certaines étapes de montagne comportant plusieurs cols, c’est très différent.

La logique?

Toute simple! Si vous développez plus de 410 watts (seuil fixé en considérant une marge d’erreur) sur une dernière ascension après 180, 200 ou 220 bornes et plusieurs autres cols, c’est que vos muscles n’ont pas fatigué au fil des heures de course.

C’est que vos muscles sont tellement bien oxygénés qu’ils ne toxinent pas, et vous vous présentez au pied de la dernière ascension comme si vous veniez de partir.

Du coup, vous pouvez générer plus de 410 watts sur 20, 25 ou 30 minutes.

Ce n’est pas humain car avec l’effort et la durée, l’organisme humain fatigue. Accumule des lactates à l’effort. Perd son efficacité. C’est précisement ce qu’implicitement les calculs de puissance de Vayer et Portoleau visent à démontrer: chez certains, la fatigue ne s’intalle pas.

Je monte l’Alpe d’Huez du pied au village en 53 minutes lorsque je fais la montée sèche. Sur la Marmotte, après Croix de Fer et Galibier, je n’ai jamais fait mieux qu’1h13. C’est simple: après 6h30 de vélo, je me présente au pied de la montée mythique déjà sérieusement entamé: le corps est lessivé, les muscles sont toxinés. Bref, je monte au courage, comme je peux, avec nettement moins de puissance disponible.

Les grands dopés y montent comme s’ils venaient de partir.

Froome a lui-aussi réagi aux calculs de puissance, mais avec des mots vides de sens.

Hey! Chris! C’est pas compliqué, tu peux faire taire toutes les critiques demain matin, très rapidement: publie tes données SRM, et c’est réglé!

Évidemment, Froome ne les publiera pas…

Bref, je vous invite à vraiment bien comprendre les calculs de puissance avant de les critiquer. Lorsqu’on comprend leur méthodologie et le sens qu’il faut donner à leur interprétation, pour moi il n’y a pas photo: il s’agit d’un instrument désormais incontournable pour identifier avec une quasi-certitude les tricheurs.

4 – Ils se dopent comment aujourd’hui, les coureurs? Les micro-doses d’EPO sont probablement encore très à la mode, car la fenêtre de détection est très, très courte. Les auto-transfusions sont également probablement encore très pratiquées, car indétectables. Pour ce qui est de l’AICAR ou du GW1516, il est probable que ces produits soient utilisés, mais on sait aussi que l’AMA a peut-être déjà trouvé et homologué leur méthode de détection. Je pense que les coureurs sont prudents avec ces produits.

À voir certaines cadences de pédalage en montagne, je demeure convaincu que le dopage sanguin est encore très présent au sein du peloton.

5 – Contador et Valverde. De toute évidence, et les calculs de puissance de Vayer et Portoleau le confirment, les deux Espagnols n’ont jamais vraiment retrouvé leur niveau d’avant-suspension pour dopage.

Contador n’a jamais retrouvé son niveau lui ayant permis de générer 490 watts sur 25 minutes dans la montée de Verbier sur le Tour 2009. Ou de taper Cancellara à Annecy lors du dernier chrono, aussi sur ce Tour 2009.

La raison? Je suis absolument convaincu qu’après une première suspension de 2 ans, les coureurs dopés sont nettement plus prudents par la suite, une fois de retour dans le peloton. Pourquoi? Parce qu’ils savent qu’un nouveau contrôle positif signifie 4 ans de suspension, donc carrière terminée. Je pense donc qu’ils prennent nettement moins de risques, et se dopent seulement pour les « grandes » occasions, et encore très prudemment.

Froome, lui, n’a pas peur de la patrouille. Que risque-t-il? Deux ans de suspension? Pensez-y: je risque deux ans de suspension si je me dope, mais si je me dope je gagne le Tour. Considérant les retombées d’une victoire sur le Tour, le calcul est vite fait selon moi!

6 – Greg Lemond. Beaucoup continuent de croire qu’il était dopé, notamment lorsqu’il a établi le chrono le plus rapide de l’histoire du Tour. Je suis absolument convaincu que LeMond n’a jamais, jamais touché à un produit dopant, quel qu’il soit.

D’une part, les calculs de puissance sur une épreuve aussi courte (le dernier chrono du Tour 1989) ne veulent rien dire.

D’autre part, le dopage sanguin était, en 1989, qu’à ses tout premiers balbutiements. Greg LeMond n’a certainement pas usé de ce dopage, ni en 1989 ni après, ses performances n’ayant jamais été « boostées » subitement comme celles d’un Indurain, d’un Bugno ou d’un Chiappucci par exemple. LeMond n’a d’ailleurs jamais échoué un contrôle au cours de sa carrière, contrairement à de nombreux autres grands champions comme Merckx ou Fignon.

Enfin, le plus convaincant est la carrière ultra-linéaire de LeMond, probablement l’athlète le plus doué (92 de VO2max!) de l’ère post-Hinault. Déjà champion du monde junior en Argentine à 18 ans, il a de suite signé de belles victoires dès son arrivée au niveau pro, par exemple en gagnant, à 23 ans, le Dauphiné et en devenant champion du monde. Il terminait 3e de son premier Tour de France en 1984, et même après son accident de chasse il est revenu très fort, preuve qu’il avait la génétique pour lui.

Froome? Personne ne le connaissait dans les rangs juniors ou au début de sa carrière pro. Mieux, avant le Tour de Suisse 2011, il n’avait jamais terminé dans les 10 premiers d’un chrono d’une épreuve WorldTour… et voilà qu’en deux ans, il augmente son niveau jusqu’à presque taper le multiple champion du monde du chrono, un spécialiste, sur le chrono du Tour.

La progression a de quoi surprendre un tantinet!

7 – Intéressant petit reportage photo sur ce qui se passe « after the finish line ».

8 – Mieux connaître Svein Tuft, un mec au parcours de vie assez particulier merci!

Le point sur les calculs de puissance

Comme prévu, Froome a mis une valise à tous ses adversaires dans le contre-la-montre du Tour aujourd’hui.

Il fait même presque jeu égal avec le champion du monde du chrono, Tony Martin, terminant à 12 petites secondes de l’Allemand!

Ceux qui veulent fausser la comparaison diront que Martin était blessé, et donc pas en pleine possession de ses moyens.

Je n’y crois pas: il a d’abord roulé très, très vite (54km/h de moyenne sur 33 bornes!!!), était bien posé sur son vélo, et était très motivé pour ce chrono, un objectif avoué depuis fort longtemps. Et puis le principal intéressé affirme également que sa chute lors de la première étape ne l’a pas affecté sur ce chrono, et qu’il était à 100%.

Peu importe de toute façon, tous les adversaires de Froome (Valverde, Contador, et les autres) sont à plus de deux minutes sur l’étape, et désormais résignés. Au général, le 2e, Valverde, est à presque 3min30 et on n’est qu’à mi-parcours du Tour.

Prochain rendez-vous pour Froome: le Ventoux!

Surpuissant Froome, pourtant un gringalais qui donne l’impression qu’on a affaire à un anorexique. De surcroît, ca ne prend pas un maître de l’aérodynamisme pour conclure qu’au niveau de la position de chrono, il y a (beaucoup) mieux! Froome doit donc certainement générer davantage de watts que d’autres (de la même morphologie, mais mieux posés sur leur machine) pour rouler à la même vitesse…

Je vous l’ai dit, je ne crois pas à Froome.

LA raison principale est les calculs de puissance de Vayer et Portoleau, qui montrent sans l’ombre d’un doute des performances « miraculeuses », limites mutantes.

Vous êtes encore nombreux à réagir à ces calculs. La principale critique porte sur leur précision, donc sur les conclusions qu’on peut en tirer.

Frédéric Grappe, l’entraineur français bien connu, reconnait certes leur utilité, mais estime que ces calculs manquent de précision au niveau de la prise en charge des conditions météo, atmosphériques, de l’altitude ou encore du degré de fatigue accumulée des coureurs. Donc qu’on peut difficilement se servir de ces calculs pour tirer des conclusions.

Guy Thibault, l’entraineur québécois bien connu, m’écrit également (salut Guy, et merci de ton courriel!)  pour me faire part lui aussi de ses critiques, estimant notamment qu’il est normal que les performances cyclistes augmentent d’époque en époque, avec le développement des techniques d’entrainement, les progrès de toutes sortes (nutrition, etc) ainsi que l’évolution elle-même de l’espèce humaine. Et il remet lui aussi en question la précision des calculs de puissance.

Avec tout mon respect Messieurs Grappe, Thibault et les autres, tout ce débat me fait bien rire!

La réalité? Tous les coureurs, sans exception aucune, « flashés » par les calculs de Vayer et Portoleau à plus de 430 watts sont tombés au dopage. La récente publication « La preuve par 21 » est tellement éloquente à ce sujet, et c’est une lecture incontournable pour quiconque veut poser un regard éclairé sur le cyclisme professionnel.

Point barre!

Ils ont été piqués au dopage pour une simple raison: c’est pas humain de développer 430 watts, 450, 470 voire même 490 watts (Contador à Verbier) sur plus de 20 minutes après une étape de 200 bornes.

La réalité? On se fout éperdument de la précision des calculs!

En d’autres termes, on a de la marge!

On se fout que Froome ait monté à Ax-3-Domaines l’autre jour en 446 watts ou en 435 watts, ou encore en 460 watts.

Ce dont on ne se fout pas, c’est que pour hisser sa carcasse et son vélo de 6.8kg (norme UCI oblige) en 23min15 (une poignée de secondes plus lentement qu’Armstrong chargé), il a fallu qu’il génère une puissance bien supérieure à 410 watts à la fin d’une étape de 5h comportant le col de Pailhères juste avant.

La précision, l’atmosphère, la pression de 8,2 ou 8,1 bars dans les pneus, le vent qui soufflait à 12 ou 14 km/h, tous ces détails sont pour moi secondaires.

Le progrès des coureurs au fil des époques alors?

Je suis d’avis que depuis l’avènement de l’ère du dopage sanguin, une rupture par rapport à avant ou le dopage était nettement moins efficace, des progrès ont surtout été réalisés dans le matériel qui s’est allégé. Pantani avait des paires de roues Campagnolo légères, les Neutron, à 1800 grammes. Aujourd’hui, certaines paires de roues utilisées en haute montagne font 1000 grammes.

Je suis donc d’avis que des gains de performances ont été réalisés surtout au niveau du matériel, donc que les coureurs montent plus vite qu’avant.

Sauf que.

Sauf que l’UCI impose toujours la norme de 6,8 kg pour chaque vélo et ce, depuis un petit moment déjà.

Et puis autre facteur, l’amélioration des performances humaines est assurément une courbe dite assymptotique, au même titre que l’évolution de l’espérance de vie de la race humaine: plus elles sont élevées, plus il est difficile de faire des gains.

On court aujourd’hui le 100m en 9,5 secondes.

L’être humain ne le courra jamais en 0 secondes, ni même en 9 secondes.

Je le dis, je le répète, la science est aujourd’hui suffisemment développée pour connaître précisement les limites physiologiques du corps humain. Elles se situent à environ 95 pour la VO2max, et à 410 watts en fin d’étape en ligne.

Et ces limites ne peuvent évoluer que très, très lentement. On sera peut-être rendu à 420 watts dans 100 ans, mais pour Froome au delà de 430 watts sur Ax-3-Domaines, ce ne peut constituer une raison!

Les calculs de Vayer et Portoleau sont donc selon moi bien suffisemment précis pour nous permettre de voir clair, si on se donne de la marge.

En fournissant quelques informations (poids, poids du vélo, VO2max, index d’endurance, etc.) à Vayer et Portoleau, ils sont tout à fait capables de vous prédire, à quelques secondes près, vos temps d’ascension sur la plupart des cols de France. Ou dit autrement, ils pourront précisement vous dire les temps que vous ne pourrez jamais faire. C’est le plus important !

C’est pas sorcier: même mon ami Gino, féru de physique et possédant un capteur SRM sur son vélo, sait assez précisement ses et mes limites dans l’ascension de Whiteface, à l’aide de quelques calculs. Si je me dope, il ne mettra pas longtemps à le réaliser en regardant mes temps! L’Alpe d’Huez en 48 min pour moi? Strictement impossible…

Bref, je ne suis pas d’accord avec les critiques à l’endroit des calculs de puissance. Et je suis certain que Vayer et Portoleau ne cherchent pas la sensation, ou à faire parler d’eux. Ils aiment tout simplement le vélo, et essaient de nous fournir des outils scientifiques nous permettant de jeter un regard éclairé sur le cyclisme. Le milieu cycliste professionnel étant maître pour déjouer les contrôles ou pour utiliser des produits encore indétectables, les outils d’analyse de puissance de Portoleau et Vayer, parce qu’ils sont très rapidement disponibles, sont très utiles. Si les coureurs fleurtant avec les 410 watts ne devraient pas être soupçonnés je suis d’accord, ceux tirant à des valeurs beaucoup plus élevées peuvent faire dès aujourd’hui l’objet de textes portant sur un possible dopage, étant donné les probabilités très très élevées que ces puissances soient la conséquence d’usage de produits dopants.

Le milieu a trop souvent joué de la crédulité du public. Geneviève Jeanson pleurait devant les caméras de télé en jurant ne jamais avoir même vu de l’EPO! Armstrong a arrangué pendant 15 ans le public et des honnêtes hommes comme Walsh et Ballester alors qu’en vérité, il était chargé comme une mule… Il a même poussé le bouchon en déclarant d’un ton convaincant sur les Champs Élysées, juste après sa 7e victoire sur le Tour, devant un public monstre « I’m sorry for those who do not believe!!! » 

Et bien non, « I don’t believe« . Je refuse aujourd’hui à croire aveuglement au spectacle qu’on m’offre. Les calculs de puissance sont pour moi en ce sens un outil désormais indispensable pour que le réveil ne soit pas trop brutal dans 2 ou 3 ans… et leur précision est largement suffisante, quant on est au delà de 410 watts en fin d’étape en ligne comportant de nombreux kilomètres, pour identifier les coureurs suspects. Ca marche tellement bien que le milieu cycliste résiste et cache les données SRM des coureurs de premier plan…

Quatrième journal du Tour

1 – Victoire au sprint de Marcel Kittel hier à St-Malo. Kittel est venu moucher la victoire à Greipel dans les derniers 100m, surement une défaite crève-coeur pour « le gorille » qui pensait probablement, à 200m de la ligne, avoir fait le plus dur puisqu’il avait une belle avance.

La victoire de Kittel est d’autant plus satisfaisante qu’elle venge, en quelque sorte, la chute de Veelers survenue à quelques hectomètres de la ligne, une chute découlant d’une touchette avec Cavendish. Du coup, les débats font rage: la faute à Cavendish, ou pas?

Personnellement, je ne crois pas à la faute: si contact il y a eu, il n’était pas particulièrement important, et Veelers aurait pu rester debout. Cavendish est certes un sprinter dangereux, c’est bien connu, mais je refuse de le condamner sur ce coup-là.

2 – CLM aujourd’hui: il s’agit du 2e moment de vérité de ce Tour, après l’arrivée samedi dernier à Ax-3-Domaines. Misez le même résultat, je pense que Froome va mettre un point d’honneur à rendre la monnaie aux autres qui l’ont attaqué dimanche dernier sur la route de Bagnères-de-Bigorre. Pour la victoire d’étape, il faudra voir ce que peut faire Tony Martin, diminué par des blessures découlant de chutes en début d’épreuve.

3 – Calculs de puissance. Les débats font rage sur de nombreux sites: fiables, pas fiables? Le milieu cycliste essaie par tous les moyens de discréditer ces calculs.

La vérité? Ces calculs ont été validés, archi-validés. Ils sont fiables avec une marge d’erreur de seulement 2%. La vérité, celle qu’on essaie de démentir, c’est qu’on connaît les limites des capacités humaines, et qu’on se donne en plus une grosse marge. La vérité, c’est qu’au delà de 410 watts, c’est du domaine de la fiction. Du rêve.

Tout cela me fait bien rire: dans 3 ou 4 ans, lorsque la vérité sortira au grand jour, où seront ceux qui formulent aujourd’hui les critiques les plus acerbes à l’endroit des calculs de puissance? Je vais vous le dire: ils joueront « low profile », comme on le voit en ce moment avec de nombreux acteurs de l’ère Armstrong.

La vérité? Le milieu cycliste est extrêmement efficace pour semer le doute et la confusion auprès des esprits sains. Je vous invite de tout coeur à ne jamais perdre votre sens critique!

Et puis, c’est archi-simple: que Chris Froome rende publiques les données de son capteur SRM… mais ca, il ne veut pas…

4 – En marge du Tour, Cyclisme Canada a pris l’initiative de recueillir des fonds qui serviront à aider la communauté de Lac Mégantic durement éprouvée par la tragédie de samedi dernier, alors qu’un convoi ferroviaire a explosé au centre-ville, tuant près de 70 personnes et décimant la ville étant donné le gigantesque incendie qui a découlé de cet accident. Rappelons que Lac Mégantic a accueilli, ces deux dernières années, les Championnats Canadiens de cyclisme sur route.

Les Rouleurs de l’Outaouais feront un don collectif significatif à Cyclisme Canada, pour les gens de Lac Mégantic. Nous roulons tous sur des vélos de plusieurs milliers de dollars. Alors allez-y, pensez aux autres! J’invite les Trek-Fiera, les Quilicots Rack Ultra, les Suarez-Marinoni, les Brunet, les PowerWatts, les ArchiBald, les Mathieu Performance, les Opus, les VCom, le Club de Sherbrooke, les Cyclery, les West Quebec Wheelers, les Stevens, les Garneau et toutes les autres équipes du Québec à se mobiliser pour prouver aux gens de Lac Mégantic que la communauté cycliste, elle a non seulement du coeur sur le vélo, mais également en dehors du vélo…

5 – Course régionale dans le Parc de la Gatineau hier soir. Largué dans la montée Fortune, derrière un rythme imposé par St-John et Perron. Peak de forme clairement derrière moi. Du coup, saison peut-être terminée pour moi. Au diable le GP OBC samedi prochain, je suis cramé!

Orica-GreenEdge détend l’atmosphère

Y’a pas à dire, on sait s’éclater du côté des Australiens de Orica-GreenEdge. La vidéo a déjà fait le tour du monde, mais il convient de la publier ici afin d’alléger un peu l’ambiance du Tour ces jours-ci.

Vraiment excellent! Même Eddy Merckx s’est prêté au jeu!

9e étape: tout ça pour ça?

446 watts. Selon Antoine Vayer et Frédéric Portoleau, c’est la puissance moyenne qu’aurait développé Chris Froome avant-hier dans la montée d’Ax-3-Domaines, après 5h de vélo (merci à otto pour le tuyau).

À partir de 450 watts, rappelons qu’on est dans la zone réservée aux mutants, très copieusement chargés. À 446 watts, on fleurte donc dangereusement avec cette zone, et on est de toute façon dans la zone dite « miraculeuse » qui appartient aussi aux coureurs qui « salent la soupe ».

Je vous laisse donc tirer les conclusions qui s’imposent…

Question de faire oublier l’essentiel, le Tour et ses suiveurs mettent aujourd’hui le paquet: quelle étape! Extraordinaire! Mieux, on titre partout « Sky: ils sont humains! » (ce qui en dit long sur le cynisme ambiant par ailleurs, étant sous-entendu qu’il serait normal que l’équipe Sky ne le soit pas…).

Je suis plutôt de l’opinion suivante à propos de l’étape d’hier vers Bagnères-de-Bigorre: tout ça pour ça.

L’étape avait plutôt bien commencé, plusieurs équipes étant visiblement vexées que l’équipe Sky les ait fait passer, la veille, pour une bande de cadets.

Du coup, les attaques ont fusé dès le départ, en particulier du côté de chez Garmin et Movistar.

Du coup, Froome a rapidement été isolé, dès les premiers 60 kilomètres. Ca aurait pu être intéressant pour la suite.

Et puis?

Et puis plus rien quand ça comptait vraiment, c’est à dire dans les deux derniers cols du jour.

Seul Quintana a tenté quelque chose dans la Hourquette d’Ancizan, par 4 fois: les 4 fois, Froome est revenu tranquille, bouche fermée, cause toujours mon coco, je suis à l’aise Blaise, faites-moi pas chier, vous me décrocherez jamais les filles…

Il aurait fallu que d’autres coureurs attaquent méchamment, question de mettre Froome sous réelle pression nom d’une pipe!

Bilan de l’étape? Une belle victoire certes pour Dan Martin, mais Froome continue de se balader pépère, l’absence de son équipe ne troublant nullement sa quiétude: il a répondu personnellement à une majorité d’attaques tôt dans la course, sans jamais s’affoler, sûr de sa force. Et ca s’est calmé dans le final, faisant bien sûr son affaire.

Le seul vrai bénéfice de l’étape, c’est d’avoir éjecté Richie Porte de la 2e place du général. Les Movistar ont roulé pour ça dans le final, permettant à Valverde de gagner une place au général.

Contador, lui, n’a pas bougé de la journée, un peu juste très certainement. C’est décevant, il aurait pu créer une course d’attaque et forcer Froome à travailler. Vraiment décevant.

Par contre, j’ai pris du plaisir à revoir Andy Schleck à un excellent niveau. De toute évidence, il est de retour et je suis convaincu qu’il va nous faire une grande étape dans les Alpes.

Beau tir groupé également des Belkin, LA révélation du Tour jusqu’ici avec Mollema et Ten Dam, tous deux désormais 3e et 4e du général, excusez un peu.

Conclusion? Ne vous excitez pas le poil des jambes selon moi, le Tour est plié, Froome, certainement vexé aujourd’hui d’avoir été sous pression par les autres équipes, va vous sortir tout un chrono mercredi prochain du côté du Mont Saint-Michel, question de rappeler à tous qui est le boss de l’épreuve. Dans sa condition miraculeuse, il n’aura pas de mal à exploser tout le monde… et si jamais ça ne suffit pas, il reste le Mont Ventoux par derrière pour atomiser la course, question d’avoir une petite dernière semaine tranquille dans les Alpes…

Froome façon Armstrong

Y’a pas à dire, Chris Froome a frappé un grand coup aujourd’hui sur le Tour.

Vous y croyez, vous?

Moi, désolé, pas un seul instant.

Voyez un peu: Froome a établi aujourd’hui le 3e meilleur temps de l’histoire de l’ascension cycliste d’Ax-3-Domaines, grimpant là-haut en 23min14. Roberto Laiseka avait mis 22min57 en 2001, et Armstrong cette année-là, chargé comme un mulet, y était monté en 22min59 (Froome a donc mis à peine 15 secondes de plus qu’Armstrong). Deux ans plus tard, Ullrich et Armstrong s’y était livré une chaude lutte, mais étaient montés moins vite que Froome aujourd’hui.

Bref, la perf de Froome aujourd’hui est tout à fait impossible sans dopage selon moi. Vivement les analyses de puissance de Portoleau et Vayer, qui seront très éclairantes.

Évidemment, pareille domination (tous les autres ont eu l’air de cadets…) a suscité bien des questions à l’arrivée. Qu’à cela ne tienne, Froome nous a ressorti les mêmes inepties d’usage. À la question « êtes-vous propre », Froome a répondu «A 100 %. C’est normal que les gens posent les questions en raison de l’histoire du sport mais le sport a changé et je n’aurais pas ces résultats si le sport n’avait pas changé. (…) Pour moi, c’est une mission personnelle de le prouver.»

Le sport a changé? Hey, faut pas nous prendre pour des cons! Les temps nous disent le contraire!!!

Froome en a rajouté une couche: «Quiconque passe du temps auprès de l’équipe le verra. Ces résultats sont issus de mois et de mois de préparation, de camps d’entraînements en groupe et en altitude. Il y a aussi tout l’encadrement quand on n’est pas sur le vélo, le soutien de ma fiancée à la maison. Si les gens voyaient cela, ils pourraient comprendre et ne se diraient pas que c’est incroyable. »

Ben voyons! Armstrong nous disait déjà que s’il gagnait, c’est que son équipe et lui se préparaient mieux, ne laissaient rien au hasard, passaient en soufflerie l’hiver, pesaient les steaks le soir avant de passer à table, et toutes ces conneries.

Bref, du pipeau tout ca.

Je n’y crois pas une seconde.

Au coeur de la suspicion, évidemment l’AICAR, qui serait encore indétectable au contrôle, bien que l’AMA ait peut-être déjà trouvé le test pour le trouver. Mais des génériques du produit sont peut-être déjà en circulation… Quoi qu’il en soit, voici un court vidéo « tout savoir sur l’AICAR », en 3 minutes. Très intéressant!

Autre source de suspicion? Michael Rogers. On l’a vu caracoler dans les cols l’an dernier chez Sky avec Wiggins et Froome dans sa roue. Hier, il a été décroché dès le pied de la montée vers Ax-3-Domaines qu’il termine à plus de 2min30 de Froome. Le problème? Il est passé chez Saxo Bank l’hiver dernier…

Quoi qu’il en soit, Froome a tué le Tour de France aujourd’hui, en plus de se générer une situation qui sera compliquée à gérer pour le reste du Tour car les journalistes et le public ne manqueront pas de le questionner constamment sur le dopage. Les soupçons vont peser lourds…

Que reste-il en effet de l’intérêt du Tour? Valverde, 3e actuellement derrière les surpuissants Sky Froome et Porte (une joke celui-là!), pointe à presque 1min30. Contador est à 1min50, les autres loin, loin, loin. Exit Evans, Schleck, Van Garderen, Rodriguez, Martin, etc… sans parler de Hesjedal, encore plus loin.

Beaucoup de suiveurs sont assez critiques. J’ai bien aimé cette interview avec Sean Kelly, qui a l’heure juste sans pour autant parler de dopage, ce qu’il ne peut pas se permettre dans son rôle.

Le coureur Greg Henderson a twitté « All you have to do is 565w for 20mins after 5hrs racing to hang onto Froome. Less raving more concentración por favor

Talanski, pour sa part, a twitté « the pace Sky set on the first climb of the day was almost faster than any climb we’ve done all season. »

Matt White, directeur sportif chez Orica-GreenEdge, a lui twitté « We’ve had a lot of success in the 1st week of the ‎#TDF but the race is anything but over for us. »

Voilà qui en dit long sur le cynisme de certains coureurs au coeur du Tour de France!

Je ne voudrais pas être un animateur de télé payé pour décrire le Tour à partir de maintenant. Y’a beaucoup de conneries qui vont se dire dans les prochains jours… et on va voir lesquels ne prennent pas le public pour des imbéciles…

Pierre Foglia

C’est de notoriété publique, j’aime bien ce chroniqueur social, sauf quand il s’intéresse à la course cycliste. Je ne ramènerai pas encore son grave manque de jugement par rapport à Mme Jeanson, mais simplement pour dire que dans son papier aujourd’hui publié dans La Presse, il a fait un excellent commentaire, très juste, alors qu’il traitait du dopage: « (…). La différence aujourd’hui est peut-être qu’il n’est plus nécessaire de se doper pour finir 46e. Mais s’il y a un truc qui est bien pareil-pareil qu’avant, ce sont les grandes protestations qui annoncent, qui ont annoncé un temps nouveau, après chaque grand scandale de dope. Après Festina, table rase, on est reparti à zéro mon vieux! Un temps nouveau incarné à l’époque par… Armstrong! Après Pantani. Après Tyler Hamilton. Après Floyd Landis.

Le vélo est toujours en train de vivre un temps nouveau. Il n’y a pas de passé. C’est son problème. »

Il ne croyait pas, j’en suis sûr, si bien dire considérant les résultats du jour, suivis des déclarations ridicules de Chris Froome!

La Marmotte

C’était aujourd’hui du côté de Bourg d’Oisans. Victoire en 5h32 du Belge Bart Bury, déjà vainqueur la semaine dernière de la Vaujany. Toutes mes félicitations à David Polveroni, 7e en 5h48min excusez-un-peu. Nicolas Raybaud, rencontré l’an dernier sur la Haute Route, est 52e en 6h19.

L’Étape du Tour

C’est demain dimanche du côté d’Annecy. Bonne chance à mes équipiers Martin et Richard qui sont présents sur la course. L’étape étant courte, il faudra rapidement se mettre dans le rythme dès la côte du Puget, question de basculer avec un bon groupe jusqu’au pied du col des Prés, roulant. La montée du Revard via Plainpalais n’est pas trop difficile, on devra là encore rouler vite pour basculer avec un bon groupe qui pourra nous amener jusqu’au pied du Semnoz où là, ce sera chacun pour soi jusqu’à l’arrivée! Bonne chance à tous les participants!

Lac Mégantic

Petite pensée pour les habitants de Lac Mégantic victimes la nuit dernière d’un drame majeur et incompréhensible. Une partie du centre-ville a complètement cramé, et cette ville ne sera plus jamais tout à fait la même. On annonce une soixantaine de morts possibles, c’est terrible. Tous ces habitants nous avaient si bien accueilli il y a à peine une semaine pour les Championnats canadiens. Nous pensons à vous en ces circonstances pénibles.

La revanche de Sagan!

1 partout!

Cavendish a une victoire d’étape sur ce Tour de France, Greipel aussi et hier, Sagan est venu égaliser la marque en signant lui aussi une très belle victoire d’étape.

Une belle victoire car une victoire acquise grâce à la tactique et surtout, grâce à son équipe.

Comme prévu, tout le monde a fait les comptes au sommet du Col de la Croix de Mounis. Les Cannondale ont très vite réalisé que ni Cavendish, ni Greipel avaient pu s’accrocher dans la montée.

Du coup, c’est toute l’équipe Cannondale qui a embrayé pour un contre-la-montre de 90 bornes afin de faire en sorte que ca ne rentre pas derrière.

Et ca n’est pas rentré. Le deuxième groupe s’est même relevé à 35 kms de l’arrivée.

Sagan devait donc gagner l’étape, après un tel boulôt de son équipe. Son adversaire le plus coriace aura été Degenkolb, qu’il n’a cependant pas eu de mal à déborder dans les derniers 150 mètres.

Bref, du beau boulot de la Cannondale, et Sagan qui assure derrière, confortant du même coup son maillot vert. Bel esprit sportif également de Cavendish et Greipel qui ont tous deux reconnus le beau travail de l’équipe Cannondale et de Sagan.

L’étape d’aujourd’hui

Avec le Col de Pailhères suivi de la montée sur Ax-3-Domaines, l’étape propose un terrain sur lequel personne ne pourra se cacher. S’il demeure possible que tout le monde reste sur ses réserves, il faudra quand même suivre les meilleurs pour ne pas perdre du temps: on saura donc qui a les jambes, et qui ne les a pas.

Si salves il y a, elles viendront assurément de Froome et Contador je crois.

Les musettes

Intéressant reportage vidéo sur le contenu des musettes remises aux coureurs durant les ravitos. Chaque équipe a ses petites méthodes, mais ca se ressemble beaucoup quand même.

Troisième journal du Tour

1 – Une étape sans grande action hier, et qui s’est conclue par la victoire au sprint d’Andrei Greipel, « le gorille ». À environ 30 bornes de l’arrivée, Cavendish a été retardé par une chute, puis a dû rentrer par lui-même, laissant forcément quelques plumes dans l’aventure. Il a également été gêné dans son sprint par le lanceur de Greipel qu’il a dû contourner méchamment. Mais bon, c’est la course, rien à redire, même si Cavendish était en beau pétard après l’étape.

Pour le reste, le maillot jaune a changé d’épaules, mais pas d’équipe puisque c’est le Sud-Africain Daryl Impey qui a endossé la tunique portée ces jours derniers par Simon Gerrans. Impey est le premier maillot jaune africain de l’histoire du Tour, et le premier pour l’Afrique du Sud à un moment où son grand leader spirituel, Nelson Mandela, est au plus mal. Et rappelons que le favori du Tour, Chris Froome, est né au Kenya!

2 – Le médical. Déjà, plusieurs abandons notoires sur le Tour de France, notamment Maxime Bouet, Jurgen Van den Broeck ainsi que Janez Brajkovic, tous deux victimes de chutes. Aujourd’hui, la liste s’est allongée avec notamment l’abandon de Nacer Bouhani, à la peine depuis le départ de ce Tour. Je suis toujours touché par la peine et le désarroi d’un coureur qui abandonne le Tour de France et les images en direct de l’abandon hier de Nacer sont éloquentes à ce sujet

Par ailleurs, le Canadien Ryder Hesjedal court avec une côte fracturée, cadeau de sa chute lors de la première étape. S’il s’en accomode assez bien pour le moment, il faudra voir lorsqu’il faudra mettre toute la gomme dans les cols… « It sucks » a-t-il résumé! Comme on le comprend: c’est une « annus horribilis » pour le Canadien, après son abandon sur le Giro pour cause de maladie et son abandon sur le Tour de Suisse en raison d’une grosse chute.

Enfin, Joaquim « Purito » Rodriguez se fait discret depuis le début de ce Tour, mais souffre également: il a été touché lui aussi et aurait mal partout. Faudra voir ce que ca donne samedi!

3 – Andy Schleck se fait pour le moment discret, mais devra se dévoiler dès samedi avec l’arrivée en altitude à Ax-3-Domaines. Son frère Franck, autorisé à re-courir très bientôt après sa suspension pour dopage sur le Tour 2012, vient d’être limogé par son équipe Radio-Shack. On peut assurément penser qu’Andy sera lui aussi partant de l’équipe américaine pour rejoindre son frère sous d’autres horizons dès 2014. Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression que les Schleck auraient besoin d’un directeur sportif fort: dans ce contexte, pourquoi pas une équipe française comme AG2R – La Mondiale ou FDJ?

4 – L’étape d’aujourd’hui vers Albi: c’est certes plus accidenté en milieu d’étape, mais les 45 derniers kms sont roulants et favoriseront les regroupements. Les tentatives d’échappées fuseront tôt en début d’étape, les baroudeurs ayant une belle carte à jouer sur un tel profil d’étape. Les équipes de sprinters feront le bilan en haut du col de la croix de Mounis, et mettront en route si leur sprinter est toujours avec eux et bien. De belles chasses en fin d’étape sont à prévoir! Surveillez notamment Voeckler!

5 – Nouveau Willier Cento 1 Air aero 2014: réussi comme vélo! J’aime.

6 – Nouveaux casques Louis Garneau, route et aéro. J’aime beaucoup, très réussi, en particulier le casque de chrono qui équipait les Europcar à Nice. Du beau matos, efficace et étudié.

7 – Jour sans: c’était moi hier. Panne de jambes. Rien. Niet. Kaput. Zut. La grande lessive. Aucune force. Le corps humain a ceci de fascinant qu’il est inexplicable, les grands jours succédant aux jours sans… sans explications!

Victime de la mode…

Je sais pas vous, mais moi, je trouve épouvantable la tenue qu’arbore Pierre Rolland depuis quelques jours, tout de pois vêtu…

Le maillot à pois est très réussi sur le Tour, unique et distinctif. Je l’aime beaucoup.

Mais c’est le genre de maillot qu’il faut savoir porter: déjà « chargé », l’idéal selon moi est de le porter avec un cuissard neutre noir, au plus avec liseré de rouge.

Rolland a choisi d’ajouter à son maillot à pois un cuissard à pois, des gants à pois, un casque à pois, des chaussettes à pois et un vélo à pois.

Trop, c’est comme pas assez, selon la formule consacrée.

Du coup, Rolland a l’air d’un clown et c’est carrément laid.

Pourquoi ne pas garder le kit Europcar simplement rehaussé du maillot à pois seulement ?

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Tuft après Hesjedal!

Nouvelle journée faste pour le cyclisme canadien hier puisqu’à la faveur de la victoire de l’équipe australienne Orica-GreenEdge dans le chrono par équipe du Tour, le Canadien Svein Tuft, membre de cette équipe, est devenu le 2e Canadien de l’histoire à signer une telle victoire d’étape après Ryder Hesjedal et son équipe Garmin sur le Tour 2011.

Rappelons qu’à ce jour, Steve Bauer est le seul Canadien à s’être imposé sur une étape « individuelle » sur le Tour de France. C’était en 1988, à Machecoul.

Pour Tuft, voilà une belle victoire qui vient consacrer ses talents de rouleur déjà révélés par son titre de vice-champion du monde du chrono aux Mondiaux de 2008.

Un chrono par équipe trop court?

Le chamboulement annoncé au classement général n’a toutefois pas eu lieu puisque pas moins de 9 équipes terminent à 30 secondes ou moins d’Orica Green Edge. La dernière équipe classée, Argos-Shimano, termine avec un débours de moins de 2 minutes sur l’équipe gagnante, soit un écart somme toute assez minime.

Alors, trop court ce chrono par équipe?

Je pense personnellement que oui: il aura fallu moins de 26 minutes d’effort aux coureurs de l’équipe gagnante pour venir à bout de cette étape.

Dans ce contexte, on peut se demander pourquoi un chrono par équipe si court a été organisé par ASO. Quelle utilité?

Je pense que la réponse est simple: parce que le Tour de France privilégie le spectacle au sport, tout simplement. De nos jours, il faut du spectaculaire, et surtout, il faut savoir entretenir le suspense, donc l’intérêt du public.

Un chrono par équipe de 60 bornes aurait créé des écarts beaucoup plus substantiels, et aurait donc « fixé » le classement général pour plusieurs jours, tuant possiblement l’intérêt pour la course au maillot jaune.

Les organisateurs ont préféré limiter la distance de ce chrono et miser sur son caractère « spectaculaire », étant attendu qu’une équipe déboulant à 65km/h sur la Promenade des Anglais à Nice ferait de belles scènes à la télé et épaterait les spectateurs massés le long du fameux boulevard niçois.

Ce n’est plus vraiment du sport, mais bel et bien du spectacle.

Solution? Pourquoi ne pas valoriser le chrono par équipe, une vraie discipline du sport cycliste, en augmentant la distance et en organisant une telle épreuve en milieu de Tour, durant la 2e semaine et après la traversée du premier massif montagneux?

Ainsi, on aurait pu placer un chrono individuel de 25 bornes aujourd’hui, et placer le chrono par équipe – plus long, au moins 60 bornes – à la place du chrono individuel de la 2e semaine…

Ainsi, le court chrono individuel aurait obligé les leaders à se dévoiler dès le 4e jour de course, et aurait augmenté l’intérêt des Pyrénées puisque les leaders ayant perdu du temps dans le chrono individuel auraient cherché à passer à l’attaque. Au lieu de ca, il est tout à fait possible que les Pyrénées soient escamotés cette année parce que les leaders voudront se réserver pour la dernière semaine dans les Alpes, plus difficiles cette année que les Pyrénées.

Le chrono par équipe en 2e semaine aurait ravivé l’intérêt pour cette portion de la course, tout en donnant l’occasion aux meilleures équipes dans cet exercice de chambouler le classement général.

Bref, une belle occasion de manquée par les organisateurs du Tour afin de se renouveler un peu!

Ted King

Le coureur de la Cannondale, blessé lors de la première étape, souffre depuis pour rester et honorer le Tour de France, que l’on abandonne pas comme ca.

Hier dans le chrono par équipe, il a été rapidement distancé par son équipe, ne pouvant notamment pas courir sur un vélo de chrono, mais choisissant plutôt un vélo régulier afin de pouvoir maintenir une position sans trop souffrir.

King a raté les délais d’élimination par 7 secondes.

7 secondes!

Le jury des commissaires l’a donc mis hors délai.

J’estime qu’il s’agit d’une décision injuste, King ayant raté les délais par une marge infime au terme d’une étape spéciale, un chrono par équipe. Considérant ses blessures, considérant sa volonté d’honorer le Tour, le jury des commissaires aurait pu faire preuve de jugement et permettre à ce coureur de prendre le départ demain. S’il est vraiment faible, il terminera largement hors délai dans les Pyrénées de toute façon… mais 7 secondes, c’est vraiment sévère comme décision…

Le rapport du Senat

L’attendu rapport du Sénat français sur le dopage dans le cyclisme sera finalement rendu public 4 jours après l’arrivée du Tour de France afin de permettre à tout le monde de parler sport – et non dopage – jusqu’à la fin du Tour. Pourquoi pas?…

… et sauf nouveau scandale de dopage, toujours possible bien sûr!

Deuxième journal du Tour: le bilan corse

Pas mal de nouvelles à couvrir sur la scène du Tour de France:

1 – Bilan corse: moins de dégâts que prévu!

Beaucoup d’entre nous pensaient à un festival de chutes sur les routes corses, souvent étroites et sinueuses. Un lecteur de La Flamme Rouge nous avait cependant mis en garde en laissant un commentaire très pertinent suite au premier journal du Tour publié sur ce site: le Tour passerait par de belles routes larges.

Et bien, ce fut effectivement le cas.

Si chutes il y a eu, c’est dans le final de la 1ere étape, mais simplement en raison de la nervosité du peloton. C’est ainsi que le premier sprint massif a tourné court, Sagan, Greipel et Cavendish étant mis hors débâts sur chute. Et à ce petit jeu, c’est l’Allemand Marcel Kittel qui s’est offert le sprint… et le premier maillot jaune.

Les sprinters ont également été mouchés le lendemain en raison du beau final de Jan Bakelants qui a résisté jusqu’au bout après avoir « fait le coup du kilomètre », un classique en cyclisme. Très impressionnant, car il faut pouvoir rouler très vite pendant un peu plus d’une minute, pas simple!

Enfin, on pourrait dire que l’étape d’hier, qui s’est terminée au sprint, n’a pas donné lieu à un sprint « classique », de nombreux sprinters ayant été retardés en raison des difficultés de l’étape. Je croyais bien que Sagan s’imposerait, mais force est de constater qu’il n’a pas les jambes de l’an dernier; c’est donc Gerrans qui s’est fait plaisir, et qui a du coup rappelé à tous qu’il est un sacré finisseur, malin en plus car il a su lancer son sprint de loin, limitant ainsi la giclette de Sagan à son minimum.

Bref, le bilan corse est moins lourd qu’attendu. Si certains coureurs ont déjà perdu le Tour (De Gendt, Taaramae ainsi que Coppel), la vaste majorité des grands leaders sont tous dans le même temps, à une petite seconde du maillot jaune.

2 – CLM par équipe. C’est aujourd’hui à Nice, et ca sera le premier chambardement au classement général. Difficile de prévoir la gagne: les Quick Step sont diminués par les blessures qu’a subi Tony Martin lors de la première étape, même s’ils peuvent compter sur un Chavanel en excellente condition. Les Sky ont aussi quelques soucis côté blessures, notamment avec leur locomotive Thomas. Les Garmin de Hesjedal, notamment grâce à David Millar? Pas impossible! Et comme Jean-François Bernard, je pense qu’il faudra avoir les Movistar à l’oeil !

3 – 18 juillet prochain: c’est le moment où le Sénat français rendra public son rapport sur le dopage dans le cyclisme, et ce rapport devrait s’accompagner de la publication d’une liste d’une quarantaine de coureurs pour lesquels on aurait trouvé des traces d’EPO dans leurs échantillons sanguins prélevés sur le Tour… 1998.

Une bombe? Pas vraiment: les résultats ne surprendront personne, puisqu’on sait désormais que la vaste majorité du peloton roulait à l’EPO à cette époque.

Moi, ce qui m’intéresse là dedans, c’est d’identifier les brebis galeuses de cette époque et qui sont toujours en activité auprès des coureurs aujourd’hui: peut-on les évincer s’il vous plait? Comment rétablir la crédibilité du cyclisme si les Bjarne Riis de ce monde continuent d’oeuvrer auprès des coureurs d’aujourd’hui?

4 – 19 ans: c’est l’âge de Danny Van Poppel (le fils de Jean-Paul, le sprinter de la fin des années 1980 – début 1990), le plus jeune coureur de ce Tour de France. Et bien il s’est offert une troisième place lors de la première étape, terminée au sprint. Pas mal du tout!

5 – Matos: le Tour est souvent très intéressant sur ce plan puisqu’on peut y découvrir certaines nouveautés qu’on retrouvera probablement en vente en 2014. Un premier aperçu de ces nouveautés est ici.

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