Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juillet 2013 Page 1 of 2

La Flamme Rouge en vacances

Après plusieurs semaines riches en actualité, je fais une petite pause, le temps de vacances familiales.

D’ici le 15 août prochain, ce site sera donc mis à jour sporadiquement, moins régulièrement qu’à l’habitude.

Par contre, dès le 15 août, le site sera pleinement opérationnel, avec quelques projets d’articles très intéressants. Je vous réserve des surprises, en espérant qu’elles fonctionnent!

Et le 27 août prochain, La Flamme Rouge fêtera ses… 10 ans d’existence!!! 10 ans déjà, incroyable. Le plus incroyable dans tout ça, c’est que j’ai toujours le même plaisir à écrire sur ces pages, et que ma passion pour le cyclisme continue, souvent alimentée de vos commentaires, de notre communauté.

Je profite donc de l’occasion pour remercier de nouveau tous les lecteurs de La Flamme Rouge (et vous êtes de plus en plus nombreux!), comme tous ceux qui ont laissé des commentaires au cours du dernier Tour de France. La Flamme Rouge est un lieu de débats unique et de qualité, de plus en plus prisé et crédible. Merci à tous de faire de ce site une référence dans le domaine du cyclisme.

Quant à moi, après une année de flottement côté objectifs personnels suite à la Haute Route 2012 (le syndrome de l’Everest bien connu…), de nouveaux objectifs ambitieux pointent en prévision de la saison 2014!

La route se poursuit donc dès le 15 août prochain!

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EPIC Ultime Plus selon Guy Thibault

Comme plusieurs d’entre vous, j’en ai un peu marre de traiter dopage ces jours-ci. L’actualité cycliste ne tourne qu’autour de ca et à la longue, ca devient franchement un peu chiant j’en conviens.

Et puis, peut-être que comme moi, vous commencez à ressentir la fatigue des efforts consentis sans relâche depuis janvier dernier pour être au top durant la saison de courses cyclistes. Après un mois de juin faste, mon mois de juillet est moins bon, la fatigue prenant le dessus sur ma volonté de me dépasser. Les intervalles hardcore, je commence à en avoir un peu marre!

Du coup, Guy Thibault vient nous sauver. Nous permettre de nous remotiver, en changeant notre routine.

Il m’a récemment écrit pour me donner les détails d’un entrainement de costaud, l’EPIC (EPIC pour « Entrainement Par Intervalles Courts ») Ultime Plus, susceptible d’avoir de réels impacts sur la condition physique, le tout en environ une heure d’entrainement bien sentie.

Voici donc le protocole à suivre:

Réchauffement suivi de:

8 x (30 s @ 100 % de la PAM – 30 s @ 25 % de la PAM) récup (2 min @ 30 % de la PAM) avant d’enchainer avec…

7 x (25 s @ 100 % de la PAM + 50 watts – 35 s @ 25 % de la PAM) récup (3 min @ 30 % de la PAM) avant d’enchainer avec…

6 x (20 s 25 s @ 100 % de la PAM + 100 watts – 40 s 25 % de la PAM) récup (4 min @ 30 % de la PAM) avant d’enchainer avec…

5 x (15 s @ 100 % de la PAM + 150 watts- 45 s @ 25 % de la PAM)

Cool down.

Autrement dit : huit fractions d’effort de 30 secondes avec une récupération de 30 secondes entre les répétitions et de 2 minutes entre les séries. Puis une deuxième série de sept fractions d’effort de 25 secondes avec une récupération de 35 secondes entre les répétitions et de 3 minutes entre les séries. Une troisième série de six fractions d’effort de 20 secondes avec une récupération de 40 secondes entre les répétitions et de 4 minutes entre les séries. Finalement, une quatrième série de cinq fractions d’effort de 15 secondes avec une récupération de 45 secondes entre les répétitions.

Beau programme en perspective! Mais c’est ultra-payant sur la condition cependant. Court, efficace, souffrant à souhait, mélangeant sprints de 15 secondes et intervalles plus longs sur 30 secondes, bref, un entrainement où vous aurez la tête dans le guidon et les yeux rivés sur votre compteur, vous permettant de ne pas voir le temps passer.

Je vais m’y coller dès la semaine prochaine alors que je serai en vacances du côté des États-Unis. C’est en plein le genre d’entrainement court, donc satisfaisant sur le plan familial, mais payant. Une heure sur le vélo et on rentre lessivé: le paradis tant pour nous, que pour les conjoints(es)!

902_0-2J’en profite pour témoigner à Guy toute ma reconnaissance pour avoir partagé cet entrainement avec nous, et l’en remercie. Guy a récemment oeuvré à la rédaction de l’ouvrage En pleine forme: conseils pratiques pour s’entrainer et persévérer, publié aux éditions Vélo Québec. Le livre veut rejoindre un public large, peu pratiquant, afin de lui donner les moyens d’entreprendre des sports avec succès, et en tirer les bénéfices sur le plan de la santé.

Pour les sportifs plus aguerris, le livre renferme aussi une foule d’informations utiles permettant de rendre son entrainement plus efficace, et préserver sa santé. Il permet également de faire le point sur les techniques modernes et les récentes avancées en matière d’entrainement. Un must!

Lance Armstrong a raison

Je ne pensais jamais écrire cela de ma vie!

N’ajustez pas votre ordinateur ou tablette, vous êtes bien sur La Flamme Rouge et j’ai bien titré « Lance Armstrong a raison »!

Il a raison lorsqu’il a affirmé, en réaction à la publication du rapport du Sénat français incriminant d’usage de produits dopants de nombreux coureurs du Tour 1998 « I’d like to think that there is some good in all this but from my perspective, sitting here today, there has been nothing but damage done to the sport.« 

Il a raison de dire que pour l’instant, ces révélations ne servent à rien d’autre que de salir encore un peu plus le sport cycliste.

Le problème, ce n’est pas de parler de dopage (notamment sur ce blog), ce n’est pas de faire la lumière sur le passé du sport cycliste, aussi sombre soit-il.

Le problème, c’est de ne rien changer sur la base de ces informations.

Et c’est précisément ce qui se passe actuellement dans le cyclisme.

Je suis outré, révolté, insulté profondément par la réaction de l’UCI à la publication du même rapport: « Ces dernières années, le cyclisme a connu une transformation totale. Il est maintenant possible de courir et de gagner proprement et il existe une nouvelle culture au sein du peloton, selon laquelle les coureurs apportent leur soutien et leur conviction en un cyclisme propre. Le cyclisme possède aujourd’hui le dispositif antidopage le plus sophistiqué et le plus efficace dans le monde du sport. Aujourd’hui, le cyclisme ouvre la voie sur le plan de la lutte contre le dopage.« 

Dois-je rappeler que Lance Armstrong n’a jamais échoué de tests antidopage, n’a jamais été piqué par le passeport biologique et que sans les enquêtes de Walsh et Ballester d’abord, puis de l’USADA, jamais le scandale US Postal n’aurait éclaté au grand jour?

Posez-vous la question: qu’est ce qui a changé dans le cyclisme ces dernières années?

La réponse? Rien, si ce n’est que l’AMA a fait avancer la lutte contre le dopage en mettant au point, en collaboration avec ses laboratoires accrédités, de nouveaux protocoles de détection de produits dopants. Du côté de l’UCI, le bilan est pauvre, très pauvre.

A-t-on réglé les problèmes flagrants de conflits d’intérêt? Non.

A-t-on fait en sorte d’éliminer du milieu cycliste les ex-dopés comme Bjarne Riis, Alexandre Vinokourov et tant d’autres? Non. Le récent article de Guillaume Prébois, portant sur les ex-dopés en activité au sein des équipes pro, est d’ailleurs éloquent à cet égard.

A-t-on créé une Commission « Vérité et Réconciliation » pour permettre aux cyclistes voulant passer aux aveux et nous faire comprendre comment on se dope facilement chez les pros de le faire dans un bon contexte juridique? Non. Pat McQuaid a trop peur d’une telle commission à l’approche de nouvelles élections pour la présidence de l’UCI, poste de pouvoir auquel il entend s’accrocher de toutes ses forces, on ne sait pourquoi si ce n’est que d’assouvir ses ambitions personnelles et… garantir les intérêts de sa famille proche.

A-t-on lancé des états généraux avec des intervenants de tous les milieux – coureurs, équipes, organisateurs de courses, policiers, organismes de lutte contre le dopage, mouvements comme « ChangeCyclingNow » ou « Mouvement pour un cyclisme crédible » – pour rassembler des suggestions visant à améliorer la crédibilité du sport cycliste en luttant plus efficacement contre le dopage? Non.

A-t-on augmenté le financement du passeport biologique? Non. On l’a réduit!

Le triste constat, c’est que rien n’a changé dans le cyclisme.

Plus encore, on ré-utilise les mêmes recettes qu’avant.

Rappelez-vous, après le scandale Festina de 1998, le cyclisme nous a annoncé un renouveau incarné à l’époque par… Lance Armstrong, ce miraculé du cancer qui, forcément, ne pouvait user de produits dopants…

Le milieu – Armstrong le premier, emboité par de nombreux « spécialistes » voire même quelques scientifiques – nous ont alors vanté la préparation extrèmement pointue du champion américain qui n’hésitait pas peser ses steaks avant de les manger, de passer en soufflerie l’hiver, de travailler avec les fournisseurs à l’aérodynamisme des composantes, voire à reconnaître les étapes du Tour en avril, sous la neige…

On connaît maintenant comment en réalité Armstrong gagnait. Je dis merci à Walsh, Ballester et Tygart en particulier. On a pourtant trainé dans la boue ces gens, Walsh et Ballester en particulier, pendant un moment. Ils avaient pourtant raison!

Et aujourd’hui, c’est identique!

Après 2 ou 3 ans d’accalmie où les moyennes ont légèrement diminué et les coureurs français se sont remis à gagner, je suis d’avis qu’on est entré, depuis 2010, dans une nouvelle ère similaire à celle de l’US Postal. Seul le nom a changé: c’est désormais l’ère « Sky ».

Depuis fin 2011, les Sky sont devenus surpuissants, avec Wiggins et Froome notamment (ce dernier sorti de nulle part en 2 ans), mais aussi en relançant la carrière de coureurs qui n’étaient pourtant plus au top dans d’autres équipes, comme Rogers ou Porte.

Et on nous ressort les mêmes arguments: entrainements pointus, nouvelles méthodes secrètes d’entrainement à Ténérife, et tout le bordel. Bientôt, on nous fera croire que c’est parce que les coureurs Sky mangent précisément 18 grammes de quinoa chaque soir qu’ils gagnent autant…

Et les moyennes ont recommencé à augmenter. Des records établis dans les années 2000 par les coureurs aujourd’hui conspués par le milieu sont tombés sur le dernier Tour de France. Mais on nous affirme haut et fort que les coureurs dopés d’hier ont été battus par des coureurs propres aujourd’hui…

Tout cela me désespère profondément. On ne s’en sort pas.

Je l’ai déjà écrit, je le ré-écris: si Lance Armstrong est le seul à morfler dans tout le scandale US Postal comme ca semble être actuellement le cas, ce sera un échec terrible pour le cyclisme et la garantie assurée que la crédibilité du sport cycliste continuera à être à peu près nulle pour des années encore.

Mais plus encore, je suis dégoûté de constater qu’hier, Hein Verbruggen et Pat McQuaid défendaient voire encensaient Lance Armstrong et qu’aujourd’hui, ils en font leur brebis galeuse, LA figure d’une époque sombre du cyclisme mais fort heureusement révolue selon eux…

Plus que jamais, je demeure convaincu que Lance Armstrong possède les clefs du vrai renouveau dans le cyclisme professionnel. Il FAUT qu’il parle prochainement, qu’il balance les complicités déjà largement traitées dans le livre « Fin de cycle » de Pierre Ballester que je viens de commencer de lire. Des révélations d’Armstrong sont le seul moyen de faire bouger – de force – l’UCI qui, pour l’instant, bloque tout et continue de jouer la carte de la manipulation de l’opinion publique.

Aucune chance sur ce site!

Froome 2013 mieux qu’Armstrong 1999

Le verdict est sans appel: sur le Tour de France 2013, Chris Froome a développé une puissance moyenne supérieure à celle de Lance Armstrong sur le Tour 1999.

Il a, au passage, battu quelques records d’ascension de cols, ou a égalé les meilleures performances connues à ce jour. Toutes établies par des coureurs dopés. À la seule nuance près qu’il n’est pas allé franchement dans la zone mutant comme d’autres, au delà des 450 watts…

Rappelons également que Lance Armstrong a avoué avoir utilisé des produits dopants durant toute sa carrière cycliste et qu’en réaction à ces aveux, toutes ses victoires sur le Tour, entre autres, lui ont été retirées.

Parmi les autres coureurs suspects de ce Tour 2013, Nairo Quintana, Joaquim Rodriguez ainsi que Rui Costa.

Les calculs de puissance viennent évidemment d’Antoine Vayer et Frédéric Portoleau. Ils avaient tous deux « prédits » le temps d’ascension de Nairo Quintana sur le Semnoz à 20 secondes près, sur la base de ses autres temps d’ascension plus tôt sur le Tour. Zone « miraculeuse » évidemment! La précision des calculs à priori est par ailleurs convaincante.

Bref, vous en déduisez ce que vous voulez. Moi, mon opinion est faite.

Pour l’heure, le milieu cycliste s’emploie à fond à nous faire passer la pilule. On a sorti la grosse artillerie, à grand renfort de déclarations tonitruantes de la part des coureurs, des directeurs sportifs, de l’encadrement, des bien pensants du milieu.

Le hic, c’est que le dopage dans le cyclisme risque fort d’occuper l’actualité pour un moment encore. Le « milieu » n’est pas tout en fait en contrôle de tout!

Demain, sera rendu public le rapport tant attendu du Sénat français sur le dopage dans le cyclisme. Déjà, des noms ont circulé hier dans Le Monde: outre Marco Pantani, Jan Ullrich et Bobby Julich (le podium complet du Tour 1998) ainsi que Laurent Jalabert, les noms d’Erik Zabel, Jacky Durand et Laurent Desbiens seraient aussi sur la liste des coureurs dont les échantillons du Tour 1998 seraient positifs à l’EPO. Confirmation demain…

Du coup, le milieu crie et criera encore plus fort demain à l’injustice: condamnation sans droit de défense… Mais défense de quoi au juste? La science parle, froide et objective: les échantillons contiennent de l’EPO, un point c’est tout… Les vices de procédures, tout ca, ce ne sont que des excuses pour nous dérouter du message important, celui que ces coureurs usaient de produits dopants, point final.

Et ceux qui sont encore proches du milieu, comme Jacky Durand, commentateur sur Eurosport pour le cyclisme, joue encore le jeu qu’il connaisse: protéger le milieu, leur boulot aussi. Durand, dans une interview, regrette l’amalgame entre ce qui se passait en 1998 et ce qui se passe aujourd’hui. Il estime que « la nouvelle génération ne doit pas payer nos conneries du passé« . Il ajoute « Notre sport est bien plus propre aujourd’hui, je veux que les gens le comprennent ».

Je rêve!

Non mais qu’est-ce que Jacky Durand en sait au juste?

Que Jacky Durand vienne devant les caméras de télé et explique comment des coureurs supposément propres aujourd’hui peuvent monter plus vite que les coureurs dopés d’hier?

Hey, Jacky! On prend des paris sur ce qui restera du palmarès du Tour 2013 dans 10 ans?

Pure désinformation, méprisant le public une nouvelle fois. Les déclarations de Durand sont une insulte à l’intelligence humaine, rien de moins.

Et puis en attendant, la « nouvelle génération » est doucement convoquée devant les tribunaux, à commencer par Damiano Cunego et Alessandro Ballan chez Lampre, tous deux des coureurs « post-Durand ».

D’autres suivront très certainement, ce n’est qu’une question de temps, de validation des protocoles de détection de produits dopants. L’AMA y travaille très certainement, et il faut espérer que Pat McQuaid ne sera pas ré-élu à la tête de l’UCI en septembre afin que la gouvernance du cyclisme soit clarifiée et les conflits d’intérêt réglés.

Ha oui! Les gens du milieu diront que ceux qui critiquent n’ont rien à proposer en échange. Justement oui. Je l’ai déjà écrit à de nombreuses reprises.

Et qu’on commence par le commencement: virer tous ces ex-dopés du milieu cycliste, et au plus vite! Les Bjarne Riis, Jacky Durand, Laurent Jalabert, Richard Virenque, Alexandre Vinokourov et bien d’autres encore n’ont rien à faire dans le milieu cycliste professionnel si on veut commencer à le nettoyer…

Bref, la lutte continue, car je suis convaincu qu’elle est la preuve de l’amour du cyclisme chez ceux qui la mène. Et une lutte plus efficace contre le dopage dans le cyclisme n’est que question de justice: elle permettra aux coureurs propres, qui pratiquent leur métier avec éthique et valeurs, comme le Québécois David Veilleux et plusieurs autres, de mieux s’illustrer au plus haut niveau.

Dernier journal du Tour: le bilan

Après 48h loin du clavier, retour au service normal sur La Flamme Rouge avec ce dernier journal du Tour, soit l’occasion de dresser un petit bilan.

Tout d’abord, merci à tous les lecteurs de ce site pour un mois de juillet fabuleux, fort intéressant. Merci à tous de vos commentaires très enrichissants, et toujours rendus de la meilleure façon qui soit. La fréquentation de ce site a également été à des niveaux record ces trois dernières semaines. Si ce n’est jamais un but, c’est toutefois une source de satisfaction!

Enfin, merci à tous ceux qui m’ont fait parvenir des courriels d’information, de commentaires, voire des tuyaux portant sur vos découvertes. Vous avez été si nombreux que je n’ai pas pu répondre à tout le monde pour le moment: je m’efforcerai de le faire dans les prochains jours.

Mes deux Tours de France

On trouve actuellement sur le web de très nombreux bilans portant sur le Tour de France.

Beaucoup de sites « main stream » se contentent de résumer les trois dernières semaines.

Plusieurs autres parlent du vainqueur Froome, mais sans discuter de la crédibilité de ses performances.

D’autres enfin n’hésitent pas à publier des textes plus engagés et plus justes selon moi, mais susceptibles de fâcher.

Deux articles ont retenu mon attention.

Ce texte d’abord, teinté de cynisme mais c’est le style de l’auteur, publié dans le très sérieux journal français Le Monde. Le texte est évidemment signé Antoine Vayer. S’il va par moment un peu loin, les analyses de puissance, notamment sur la montée du Semnoz samedi, sont très éclairantes sur le niveau de trois coureurs très suspects sur ce Tour, soit Froome évidemment (436 watts), mais aussi Quintana (444 watts!) et Rodriguez (439 watts).

Il y a ensuite ce texte de Guillaume Prébois, qui pose la question « Le Tour 2013 a-t-il été propre » et qui donne quelques éléments permettant d’alimenter nos réflexions. À ne pas manquer!

De mon côté, avant de dresser un petit bilan de ce Tour, le recul des derniers jours m’a permis de comprendre qu’il y a désormais deux Tours de France chez moi.

Le premier est celui de la course au maillot jaune, et que je regarde d’un oeil le plus critique possible, question d’être un observateur éclairé du cyclisme. Ce Tour de France ne me passionne plus, il est souvent décevant: en 2013, c’était déjà plié à Ax-3-Domaines, lors de la 8e étape. Froome n’a certes pas été testé positif, du moins pour le moment: nous verrons d’ici 12, 24 voire 48 mois… Chose certaine, cette course pour la victoire finale ne m’intéresse plus, car incohérente: on nous annonce partout que le cyclisme a changé, hors les records continuent de tomber, notamment dans la montée du Semnoz samedi dernier…

Le deuxième est celui qui me passionne encore, qui rejoint mon coeur de pratiquant, qui est humain: c’est le Tour des autres coureurs, qui n’ont aucune chance pour le général, mais qui sont là pour jouer une étape, en espérant survivre le lendemain. C’est le Tour de David Veilleux, remarquable David qui est allé au bout de son rêve et qui a terminé La Grande Boucle à une très respectable 123e place. C’est le Tour de Christophe Riblon, vainqueur au courage et à la persévérance sur les pentes de l’Alpe d’Huez, mais fatigué durant les autres étapes alpestres. C’est le Tour de Jens Voigt, repris à 8 bornes du sommet du Semnoz samedi dernier, à 41 balais. C’est le Tour du Canadien Svein Tuft, lanterne rouge mais si utile à son équipe lors du chrono par équipe qu’ils ont remporté. C’est le Tour de Thibault Pinot, révélateur d’une phobie en descente. C’est le Tour de ceux qui se battent tous les jours pour rentrer dans les délais. Bref, c’est le Tour ou le dopage n’est pas nécessaire, car tous les coureurs pros ne sont pas dopés. Si une chose a changé dans le cyclisme depuis 3 ou 4 ans, c’est probablement qu’il ne faut plus être à 54 d’hématocrite pour survivre dans le peloton. Et c’est ce peloton là qui m’intéresse dorénavant, pas les avions de chasse survitaminés qu’on voit devant!

Le bilan objectif

Chris Froome a gagné dans le doute quant à sa probité, et c’est normal selon moi compte tenu des puissances et de l’aisance qu’il a affichées ces trois dernières semaines. Je l’ai écrit, je le ré-écris encore: je ne crois pas en Chris Froome. Pas du tout. Espérons que l’AMA continuera de chercher du côté du GAS6, du dopage hormonal et des nouveaux produits pour le confondre. En attendant, Froome continue à donner dans la désinformation et à insulter l’intelligence de son propre public. Insupportable.

La révélation: le jeune Colombien Nairo Quintana bien évidemment. Maillot de meilleur jeune, maillot à pois, 2e place à Paris, une victoire d’étape, tout cela à 23 ans. Malheureusement, je ne peux m’enflammer lorsque je réalise qu’il a monté le Semnoz à plus de… 440 watts.

Les belles perfs: Joaquim Rodriguez, qui termine sur le podium au terme d’une remarquable remontée notamment grâce à beaucoup de watts sur le Semnoz, Roman Kreuziger (au courage), Bauke Mollema, Jakob Fuglsang, Alessandro Valverde, Marcel Kittel, Jan Bakelands, Romain Bardet, Christophe Riblon, Rui Costa, David Veilleux, Svein Tuft.

Les déceptions: l’équipe BMC (John Lelangue, le manager général de l’équipe, a annoncé quitté le navire dès maintenant, une nouvelle un peu surprenante et qui pourrait être liée aux contre-performances de l’équipe depuis 2 ans. Par ailleurs, une interview avec Fabio Baldato, directeur sportif de l’équipe durant le Tour, est disponible ici), l’équipe FDJ, l’équipe Europcar, l’équipe Lampre (vous les avez vu, vous?), Alberto Contador, Cadel Evans, Pierre Rolland, Thomas Voeckler, Ryder Hesjedal, Andy Schleck, Philippe Gilbert, Tom Danielson, Arthur Vichot (dommage pour le champion de France!), Rein Taaramae, Robert Gesink, John Gadret, Thibault Pinot. Beaucoup de coureurs français certes, mais ces derniers sont un peu passés au travers cette année.

Les vengeances: celle de Joaquim Rodriguez d’abord samedi dans le Semnoz, qui a pris sa revanche sur Contador qui l’avait battu sur la Vuelta l’an dernier, le renversant sur une seule étape. Rodriguez a un peu fait la même chose samedi sur le Semnoz!

Celle des Movistar ensuite à l’endroit des Europcar. Il est clair que les Movistar n’avaient pas digéré d’avoir vu les Europcar rouler contre Valverde qui venait de crever lors de l’étape de Saint-Amand-Montrond. Total, les Movistar ont mis un point d’honneur, depuis, à ne pas voir les Europcar remporter une étape, et encore moins le maillot à pois…

Le maillot vert: Peter Sagan est-il le meilleur sprinter de ce Tour de France? La réponse est non: c’est Marcel Kittel qui, cette année, était le meilleur selon moi.

Les primes remportées, par équipe: c’est ici. Sans surprise, l’équipe Sky est bonne première avec 525 690 euros, dont 450 000 pour la victoire finale à Paris. À l’opposé, l’équipe Lampre repart avec 11 180 euros dans la cagnotte, soit bien peu pour trois semaines de course! On note également trois équipes françaises parmi les 4 dernières, preuve du manque de réussite des Français sur ce Tour.

Le succès populaire: les chiffres sont là, un public très nombreux sur les routes, notamment dans le Ventoux et dans l’Alpe d’Huez, et des records d’audience à la télé. Le Tour continue donc de fasciner, malgré 20 ans de dopage et de palmarès galvaudé. Comment l’expliquer? Simple selon moi: le Tour bénéficie d’une plage horaire unique, correspondant aux vacances de juillet. Alors que ce sont les passionnés de vélo qui se rendent sur les routes du Giro ou de la Vuelta, c’est le beauf et sa petite famille qui se rend sur le Tour, le seul temps de l’année où il s’intéresse au cyclisme. Il s’y rend davantage par curiosité que par passion: voir le Tour est une activité comme une autre. Bref, le public du Tour est totalement différent de celui des autres grands tours, et son succès populaire est selon moi intimement lié au fait qu’il se déroule en juillet, dans le pays le plus touristique du monde.

Le Tour 2014: il partira d’Angleterre, du comté de Yorkshire plus précisément, le 5 juillet. Il est probable que l’Est de la France, soit la Champagne, la Lorraine, l’Alsace et/ou la Franche-Comté soient visités, et que les Alpes soient franchies avant les Pyrénées.

Enfin, à ne pas rater en guise de conclusion, cet excellent vidéo d’un peu plus de 8 minutes revenant sur les temps forts de la course cette année. Les images sont exceptionnelles!

Septième journal du Tour: une étape pour rien, questions de dopage et de calculs de puissance

Le terrain de jeu présentait hier de multiples possibilités sur la 19e étape du Tour, et la météo pluvieuse a durci la course dans le final, mais rien.

Il ne s’est rien passé hier sur le Tour de France, du moins au niveau du général.

Grupo compacto jusqu’à l’arrivée. Décevant, car les prétendants au maillot jaune ont laissé filer une belle occasion.

Même pour la victoire d’étape, ce fut un peu la victoire à l’économie. Hesjedal et surtout Rolland ont certes tenté avec panache, mais sans succès. Costa s’est caché dans l’échappée durant toute la course, puis a saisi l’occasion dans la Croix-Fry à 15 bornes de l’arrivée. C’est bien joué, mais ce fut loin d’être aussi excitant que la veille! Costa a toutefois signé là sa 2e victoire d’étape du Tour, et confirme que la Movistar, avec également Quintana et Valverde, font vraiment un beau Tour de France.

Reste donc une étape, aujourd’hui vers le Semnoz, pour bousculer le top-10. L’étape étant courte (125 bornes), espérons une course de mouvement alimentée par l’énergie du désespoir!

L’action se situe plutôt sur la scène du dopage, bien malheureusement.

Dans l’Affaire de Padoue, on apprend que 28 personnes, dont des coureurs pro comme Damiano Cunego (présent sur le Tour) ou Alessandro Ballan, mais aussi des personnes de l’encadrement comme Giusseppe Saronni ou encore Guido Bontempi, devront se présenter prochainement devant la justice dans le cadre de l’enquête visant du dopage au sein de l’équipe italienne Lampre.

De plus, le Sénat français rendra public fin juillet son rapport découlant de sa commission sur le dopage dans le cyclisme, et où on pourrait voir publier une longue liste d’ex-coureurs pro ayant fait l’objet d’un contrôle rétrospectif positif à l’EPO lors du Tour 1998.

Et surtout, surtout, les récents soupçons de dopage dirigés vers l’équipe Sky et Chris Froome amènent de nombreux articles très éclairants sur ce qui se passe probablement ces jours-ci dans le peloton pro.

À ne surtout pas manquer, cet article publié sur le blog du journaliste cycliste Guillaume Prébois à propos des nouvelles méthodes de dopage dans le peloton, notamment la GAS6 ainsi que le dopage via les hormones thyroïdiennes.

On y apprend de nombreuses choses troublantes, notamment:

1 – que le 15 juillet dernier, l’ex-coureur BMC Thomas Frei twittait à propos du GAS6. Piqué positif à l’EPO en 2010 après une erreur de protocole alors qu’il usait de la technique des micro-doses, il est bien placé pour bien connaître les actuels us et coutumes du peloton pro en matière de dopage… Frei nous donnait probablement via ce twit une piste vers laquelle chercher pour mieux comprendre ce qui se passe actuellement dans le vélo pro.

2 – que Geert Leinders, médecin des Sky jusque l’an dernier, a travaillé en personne au développement du GAS6 à l’Université de Louvain…

3 – que les micro-doses seraient désormais détectables, donc peut-être moins en usage auprès de ceux qui en étaient auparavant les adeptes probables comme Contador, Valverde, Andy Schleck ou Joaquim Rodriguez, expliquant leur baisse de régime…

4 – que les auto-transfusions demeurent, elles, indétectables, donc probablement encore utilisées… à condition de prendre le risque de faire des cures durant l’inter-saison, puis de stocker le sang pendant quelques semaines en attendant de se le ré-administrer…

5 – que la veille du Tour 2011, Win Vansevenant, chauffeur chez Omega Pharma-Quick Step, était arrêté avec du TB500…

6 – qu’en mars dernier, 6 coureurs sud-américain ainsi qu’un coureur russe de Rusvelo se sont fait prendre pour dopage au GW1516, preuve que le produit est bien utilisé dans le cyclisme professionnel…

7 – que l’AICAR serait détectable… donc que si l’équipe Sky utilise des produits dopants – ce qui n’est qu’une hypothèse – ce serait probablement autre chose…

8 – qu’il existe actuellement d’autres moyens indétectables pour augmenter le taux de globules rouges dans le sang, notamment les « inhibiteurs de l’HIF 1α prolyl hydroxylase » voire les hormones thyroïdiennes qui auraient déjà été utilisées notamment en athlétisme. Parmi les hormones thyroïdiennes, la lévothyrozine, connue sous le nom de Synthroid au Canada, et qui aurait, selon le spécialiste du dopage Don Catlin, des effets dopants si administré selon certains protocoles…

9 – que les hormones de croissance ne sont pas toutes détectables à ce jour…

10 – que les travaux d’Alberto Salazar, ex-marathonien converti désormais en entraineur, auraient pu conduire à la découverte d’un protocole de dopage sophistiqué, mêlant hormones thyroïdiennes et hormones de croissance qui favoriserait la perte de poids, le gain de puissance et la production d’EPO par le corps humain. Salazar ayant travaillé avec de nombreux coureurs de fond kenyans, faudrait-il y voir un lien avec Chris Froome, kenyan d’origine lui aussi? La piste mérite, en tout cas, d’être creusée et si elle était vraie, elle expliquerait très certainement la « tranquillité » de l’équipe Sky, les soupçons d’usage d’AICAR n’étant en fait qu’une fausse piste détournant les regards des vraies techniques en usage…

Bref, je découvre un nouveau monde sur les possibles techniques très modernes de dopage au plus haut niveau, et je devrai certes encore trouver et lire des articles pour mieux comprendre tout cela, en vue de vous les présenter. Chose certaine, ces techniques sont probablement très pointues et évidemment indétectables pour le moment, voire même peu soupçonnées des autorités. Les deux articles publiés par Prébois sont donc très importants pour se garder à la page!

Enfin, du côté des calculs de puissance, Antoine Vayer a publié cet intéressant et convaincant article sur la méthodologie sous-tendant ses calculs, ainsi que sur leur précision. J’invite tous les lecteurs sceptiques de ces calculs à lire cet article pour d’une part bien comprendre tous les paramètres pris en compte – ils sont nombreux – et d’autre part pour bien voir que la précision des calculs, lorsque validés notamment avec nul autre qu’Alejandro Valverde et son capteur SRM, sont d’une précision redoutable.

Et pour Antoine Vayer, la 2e montée de l’Alpe d’Huez aurait quand même été réalisée par quelques coureurs au moyen de puissances dépassant les limites naturelles de l’être humain, surtout dans sa première partie.

Merci Christophe!

Debout!

J’étais debout devant ma télévision hier dans le final de l’étape en regardant Christophe Riblon revenir inexorablement sur un Tejay Van Garderen qui n’avançait plus. Superbes images de deux coureurs luttant mano-à-mano pour décrocher la victoire sur la plus prestigieuse des étapes de ce Tour de France, avec celle du Ventoux bien sûr.

Et Christophe Riblon est revenu dans la dernière rampe, juste avant l’entrée dans le village de l’Alpe d’Huez. Il était minuit moins deux, après, c’était moins difficile, donc Van Garderen aurait peut-être pu s’accrocher.

Mais là, non, la pente était encore bien difficile, et Christophe a attaqué dès le contact, ne laissant aucune chance au coureur américain.

Il était alors évident que ca s’est joué au moral: Christophe ne sentait plus les pédales malgré la fatigue, galvanisé par l’opportunité qui se présentait à lui, et Van Garderen a immédiatement cédé dans la tête sur le retour de Christophe, lâchant une minute sur les 1500 derniers mètres.

Bref, une très, très belle victoire, de loin la plus belle selon moi de ce Tour de France, au terme d’un mano-à-mano enlevant. À 10 bornes de l’arrivée, j’étais pourtant certain que Riblon, alors à 40 secondes de Van Garderen, avait course perdue! On dit parfois « slow but steady wins the race »: ca s’est appliqué parfaitement hier!

Et l’étape nous prouve qu’en cyclisme, il ne faut jamais rien lâcher, même derrière: devant, on ne sait jamais ce qui peut se produire!

Une victoire au mental

Si ca s’est joué au mental dans les 5 derniers kms de l’étape hier, Christophe Riblon et toute l’équipe AG2R La Mondiale ont également superbement réagi au coup dur de la veille, alors qu’ils avaient perdu leur leader et premier français du Tour, Jean-Christophe Peraud, sur une double chute durant le chrono de Chorges.

Abattue donc la veille, l’équipe s’est ressaisie et a signé, 24h plus tard, une victoire d’anthologie. Ca force le respect!

Magnifique AG2R La Mondiale!

J’aime beaucoup cette équipe française, notamment parce que le siège social est situé à Chambéry, berceau de ma passion pour le cyclisme en raison de mes racines familiales à cet endroit. L’équipe présente de nombreux coureurs très adroits en montagne, et joue habituellement la modestie, préférant faire parler d’elle « à la pédale ». J’aime cette attitude chez cette équipe!

En 2010, à l’occasion de ma 9e participation à la Marmotte, j’avais pu visiter le service course de l’équipe à Chambéry. Un grand souvenir!

La course pour le général

Là, c’est nettement moins intéressant.

Froome a certainement faibli un peu dans les 5 derniers kms de l’étape, mais c’était en raison d’un début de fringale qu’il a su assez bien gérer, même s’il a été pénalisé pour ravitaillement illégal en fin de course.

Froome était encore très fort hier, et c’est lui qui a coulé Contador en accélérant au début de la 2e ascension de l’Alpe d’Huez. Contador est visiblement un ton en dessous de son niveau antérieur, souffrant peut-être d’allergies grandissantes.

Et Froome a été copieusement hué dans les deux ascensions de l’Alpe d’Huez, ca ne faisait aucun doute, preuve que le public n’est pas dupe et de mon côté, je trouve que c’est plutôt positif (sans jeu de mots!).

Quintana et Rodriguez, quant à eux, sont les coureurs qui, visiblement, sont très forts en cette fin de Tour. Attention à eux demain et samedi, Quintana doit être à peu près convaincu que la 2e place est jouable et qu’il peut la ravir à Contador.

Autre fait important, la solidité de Richie Porte en cette fin de Tour, qui abat tous les jours un travail colossal pour Froome. Encore deux étapes à tenir et c’est tout bon pour Froome et lui!

Les temps d’ascension

Ils ne révèlent rien d’anormal. Quintana aura été hier le plus rapide lors de la 2 ascension de l’Alpe d’Huez, réalisée en 39min49sec, soit à plus de 3 minutes du record d’ascension de Marco Pantani, établi il y a… presque 20 ans! Froome est monté en 40min55sec, victime il est vrai d’une baisse de régime dans le final en raison d’un début de fringale.

Pour Riblon, c’est 43min01, soit un temps plus lent que les cadors. C’est logique.

Le bidon de Jens Voigt

Magnifique histoire de Jens Voigt qui a fait demi-tour à quelques kilomètres de l’arrivée parce que le bidon qu’il voulait remettre à un petit garçon avait été en fait récupéré par un adulte ayant bousculé ce petit garçon pour l’obtenir.

Voigt a donc fait demi-tour pour demander à cet adulte de remettre le bidon au petit garçon. En pleine course!

Rappelons que Voigt est le coureur le plus âgé de ce Tour, à bientôt 42 ans, et qu’il est le papa de… 6 enfants!

Les données SRM de Froome rendues publiques

Las de la polémique, l’équipe Sky a remis les données SRM de Chris Froome à Frédéric Grappe pour son analyse. Voilà qui est un geste intéressant et porteur d’espoir.

Le hic?

Le hic, c’est que l’analyse de Grappe est navrante. Attention, grande conclusion: les puissances développées par Froome sur ce Tour sont cohérentes avec celles de 2012 et de la Vuelta 2011!!!!!!!! Wow!

C’est parce que Froome a justement crevé l’écran sur cette Vuelta 2011… et donc la cohérence des puissances depuis cette période est tout à fait attendue. Surprenante Vuelta 2011 d’ailleurs, remportée par un Cobo hors norme à ce moment et qui s’est avéré être un feu de paille…

C’est avec les puissances de Froome avant son arrivée chez Sky en 2010, et notamment lorsqu’il était chez BarloWorld, qui sont intéressantes à comparer bien entendu! Pour le reste, personne ne sera surpris que Froome, qui a peut-être « mis en route » à son arrivée chez Sky comme d’autres à la transformation surprenante lorsqu’ils sont débarqués dans cette équipe (Porte, Rogers, etc.), montre des puissances en ligne avec celles de l’an dernier ou de 2011.

Et puis, Grappe nous informe également qu’à la lumière des données observées, Froome dispose assurément d’une VO2max « à la limite des connaissances de la physiologie ».

Wow! Chris Froome serait donc de la race des très, très grands champions hyper-doués naturellement car ayant hérité de dispositions physiques rarissimes, comme Merckx, Hinault, Anquetil, Coppi ou LeMond.

Le hic là encore?

C’est que personne n’a vu venir Froome! Ses performances, tout juste débarqué chez les pros, le reléguait parmi les anonymes du peloton, loin, très loin des autres. Il a notamment terminé 81e de son premier Tour, en 2008 chez BarloWorld. Pour un mec dont la VO2max est « à la limite des connaissances de la physiologie », c’est un peu surprenant.

Chez les grands champions dotés de capacités physiologiques extraordinaires, ils étaient déjà très connus AVANT de débarquer chez les pros. Et tous ont gagné très rapidement une fois pro!

Non vraiment, ca ne colle pas du tout et on peut raisonnablement se poser la question: Grappe est-il en train de perdre une partie de sa crédibilité? S’il fallait que dans 2 ou 12 mois, voire 2 ans, Froome fasse l’objet d’un contrôle rétrospectif positif, ca serait terrible pour l’entraineur français bien connu… Grappe joue gros sur ce coup-là selon moi! Et rappelons que Grappe était de ceux qui avaient « validé » les performances d’un certain Lance Armstrong il y a quelques années…

Alors, réel effort de transparence ou plan de communication bien orchestré que la diffusion des puissances de Froome depuis 2011? Certains se posent la question, avec raison! J’opte personnellement pour la 2e hypothèse.

Déjouer les contrôles

Comment les coureurs peuvent-ils aujourd’hui continuer de se doper sans se faire prendre?

Pour le savoir, il faut absolument lire ce super-article publié dans le journal Le Monde et signé par Rémi Dupré et l’excellent Stéphane Mandard, qui en connaît un rayon sur le dopage dans le cyclisme.

En gros, on neutraliserait le passeport biologique en se dopant à l’année (je l’avais déjà écrit sur ce blog il y a fort longtemps), on ajusterait les valeurs sanguines tôt le matin pour être proches de celles du passeport via les micro-doses pour passer les contrôles lorsque la patrouille débarque, on voyagerait avec des mini-déchiqueteuses de sacs plastiques sanguins pour ne pas laisser de traces et on utiliserait de nouveaux produits indétectables comme le TB500 ou le GAS6, un « facteur de croissance par synthétisation » qui favoriserait la production naturelle d’EPO par le corps humain et qui aurait circulé sur le récent Giro.

Je l’ai déjà écrit, je le répète, il ne faut pas croire Pat McQuaid et beaucoup d’autres qui affirment haut et fort que le cyclisme a changé et que la période noire, qui porte le nom « Armstrong », est derrière nous: ils n’en ont strictement aucune idée, comme ils affirmaient, il y a 5 ans, qu’Armstrong ne se dopait pas!

Et je regrette tous les jours un peu plus l’absence d’une commission Vérité et Réconciliation où Armstrong pourrait tout déballer et nous faire de vrais aveux, cela permettrait j’en suis convaincu de faire avancer la lutte contre le dopage d’un pas de géant.

Enfin peu importe, la vérité probable, c’est que le dopage est encore présent parmi les cadors du peloton, donc dans beaucoup d’équipes, mais que les substances, les protocoles, les réseaux, l’encadrement sont devenus beaucoup plus pointus.

Insupportable Claude Bédard sur RDS

Je suis désolé de l’écrire, mais je n’ai pas trouvé une seule personne ne m’ayant pas dit que les commentaires de cette personne embauchée par RDS pour jouer les guides touristiques lors des étapes étaient insupportables.

Je suis bien d’accord!

Les commentaires de M. Bédard sont généraux, donc de peu d’intérêt, et on a l’impression qu’il a produit son information en faisant une recherche de 2 minutes juste avant de la rendre, sans l’approfondir. De plus, le ton – d’une platitude inégalée, monocorde – est soporifique à souhait.

Hier, il nous parlait de l’Alpe d’Huez comme « L’Ile du soleil ». En fait, le surnom de l’Alpe d’Huez, c’est « L’Ile au soleil », pas l’Ile du soleil! Pas grave vous nous direz? Venant de quelqu’un qui est engagé pour faire des clips touristiques sur le Tour, je trouve que oui! Et cette imprécision n’était malheureusement pas sa première…

Mais bon, on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est vrai. Nous sommes des puristes – parce que des passionnés – sur ce site dira-t-on, et c’est exact!

L’étape d’aujourd’hui

Ca commence fort avec Glandon et Madeleine. Le Glandon, du côté de Rochetaillée, présente quelques pourcentages très difficiles, notamment à mi-col, juste après la petite descente technique suivant le village du Rivier d’Allemont. Parfait pour lancer la course de loin et faire travailler les Sky! Je pense que les Movistar seront particulièrement actifs tôt demain.

La Madeleine par La Chambre est également bien pentue, bien que plus régulière que l’ascension du Glandon. Et ca reste bien pentu même après Longchamp, dans les derniers hectomètres du col.

Une fois ces deux grands cols franchis, le parcours demeure suffisamment casse-pattes pour ne pas rendre les regroupements faciles à opérer et pour créer une sélection dans le final via le col de la Croix-Fry. Ca sera donc super-intéressant jusqu’à la toute fin, pour peu qu’on entreprenne les grandes manoeuvres, et des orages sont annoncés en après-midi sur les Alpes, ce qui pourrait compliquer le final.

Fun stuff sur le Tour de France…

Une fois de plus sans grande surprise, Chris Froome s’est imposé hier dans le chrono technique du côté de Chorges.

En tête sur tous les chronos intermédiaires, je suis parfaitement d’accord avec Jean-François Bernard: Alberto Contador a perdu ce chrono car il n’a pas changé de vélo pour affronter les 12 derniers kms, très roulant et pour lesquels un vélo de chrono permettait d’aller beaucoup plus vite. Total, Contador perd le chrono pour 9 petites secondes… et c’est bien dommage car il passe à côté d’une belle victoire.

Les enseignements du jour

Contador a assurément fait un grand chrono hier qui tend à nous prouver qu’il est peut-être plus fort en cette fin de Tour qu’au début. Voilà une excellente nouvelle à l’approche de trois grandes étapes dans les Alpes.

Le chrono lui aura également redonné une certaine confiance en lui pour les prochains jours, ce qui ne peut évidemment pas nuire.

Autre enseignement, la puissance confirmée de Saxo Bank avec un Roman Kreuziger possiblement dans la forme de sa vie. Contador et Kreuziger occupent désormais les places 2 et 3 du général, de quoi créer une vraie course de mouvement car Froome et les Sky ne peuvent pas vraiment laisser partir ni l’un, ni l’autre.

Très bon chrono également des autres Espagnols, soit « Purito » Rodriguez et Alejandro Valverde. Une alliance espagnole serait-elle possible dans les prochains jours? C’est une hypothèse crédible!

À l’inverse de tout ca, Cadel Evans, 167e de l’étape à plus de… 8 min de Chris Froome, a décidé de laisser tomber le général, pour tenter d’obtenir un bon de sortie dans les prochains jours et ainsi miser sur une victoire d’étape.

La passion, selon Marc Madiot

Ce vidéo témoigne une nouvelle fois de toute la passion de Marc Madiot pour le cyclisme, alors qu’il s’égosille à encourager Alexandre Geniez dans le chrono d’hier. Éloquent!

Marc, parmi les autres belles expressions possibles, on peut aussi dire « vas-y môme, envoie du lourd! ». Allez, on attend déjà avec impatience la suite! Et je rêve d’un « best off » des encouragements les plus sentis de la part des directeurs sportifs des équipes présentes sur le Tour… le succès serait immédiat, planétaire et garanti!

David Veilleux

Il tient son rang admirablement bien, et se rapproche vraiment de réaliser son rêve de terminer le Tour de France. La vidéo suivante de l’équipe Europcar, très sympa, montre une scène qui m’a beaucoup touché, celle où le frère de David et un ami l’encouragent pleins poumons lors du chrono d’hier. Je crois qu’on peut deviner, à la trajectoire de David, qu’il a fait un crochet pour passer tout près de son frère, témoignant des liens qui les unissent. Ayant moi-même un frère partageant la passion du cyclisme, ca doit être quelque chose de pouvoir suivre son frère sur le Tour de France et d’être un témoin privilégié d’un moment si important de sa vie. Le frérot vit manifestement la course aussi intensément que David!

Let’s go David, le Tour n’est pas fini, une étape est encore possible et il faut maintenant serrer les dents et tout donner!

Noir de monde

On annonce entre 700 000 et un million de spectateurs demain sur les pentes de l’Alpe d’Huez, soit au moins autant que pour le chrono de 2004 remporté par Armstrong on sait désormais comment.

Mythique Alpe d’Huez, une montée mythique qui m’a procuré mes meilleurs (chrono de la Haute Route l’an dernier) et mes pires (Marmotte 1994) moments sur un vélo. À ne pas manquer! S’il pleut, la descente du col de Sarenne pourrait être un moment clef de la course, et ca sera intéressant car le cyclisme, c’est aussi savoir descendre, n’est-ce pas Phil?!

Chose certaine, ca va être un joyeux bordel demain sur les pentes de l’Alpe d’Huez où les spectateurs bénéficient du bonus de voir les coureurs non pas une fois, mais bien deux fois en une heure.

Pour donner une idée du monde qu’il peut y avoir dans les cols, ce sympathique vidéo de la récente montée du Ventoux, filmé en accéléré. Y’a du monde!

Les calculs de puissance critiqués

Il a beaucoup été question des calculs de puissance ces derniers jours, à la fois sur le Tour de France ainsi que sur La Flamme Rouge.

Je vous rappelle que je crois fermement que ces calculs sont suffisamment fiables pour constituer une arme de plus dans la lutte contre le dopage. Avec les avancées en matière de science de l’entrainement ainsi qu’en matière de capteurs de puissance, on peut aujourd’hui connaître précisément les capacités d’un athlète. Enfin, les calculs de puissance comme ceux de Vayer et Portoleau me paraissent également suffisamment fiables pour être utilisés en course, en l’absence de l’obligation des équipes de fournir les données réelles de leur SRM.

Par souci de transparence et d’honnêteté intellectuelle, il convient néanmoins de rendre compte des critiques récentes à l’endroit des calculs de puissance.

Frédéric Grappe estime pour sa part qu’il est malhonnête de conclure que Chris Froome est dopé sur ce Tour puisque sa puissance apparaît logique avec celles qu’il dégageait déjà lors de la Vuelta 2011. Il émet également des réserves quant à la précision des calculs de puissance, estimant que les variations possibles sont trop grandes pour permettre de conclure quoi que ce soit.

Je rejoins son opinion sur un point: la prudence. Je vous rappelle que les calculs de puissance peuvent à mon avis servir à identifier les coureurs suspects, pas à les déclarer positifs!

Grégoire Millet, professeur en biomécanique à l’Université de Lausanne, émet lui aussi des critiques à l’endroit de ces calculs, estimant qu’il s’agit « d’enfumage ». Il estime la marge d’erreur des calculs de puissance entre 6 et 14%, soit une marge trop élevée pour que ces calculs puissent être utile.

Bref, le débat fait rage parmi les experts. Je serais tout de même tenté de dire qu’Antoine Vayer et Frédéric Portoleau ont les faits empiriques de leur côté: tous les coureurs dont la puissance a été estimée supérieure à 410 watts ont été piqués au contrôle durant ces 15 dernières années. Si la précision est lacunaire, peut-être que la corrélation – ou l’épreuve des faits – ne l’est pas!

En attendant, l’idée d’utiliser davantage les capteurs de puissance pour établir un profil « physiologique » des coureurs et ce, dès leur arrivée chez les pros, fait son bonhomme de chemin. La ministre des Sports en France, Valérie Fourneyron, vient de s’inviter dans le débat en demandant à l’équipe Sky de rendre publiques les données de leurs capteurs, question de faire taire la polémique actuelle.

Malheureusement, il faudrait l’intervention de l’UCI pour faire avancer le dossier. On peut nourrir des inquiétudes à ce sujet pour les prochains mois…

Que conclure alors?

Sur une seule étape, peut-être que les calculs de puissance manquent de précision. Mais sur l’ensemble d’un Tour de France voire d’une saison, ils devraient être suffisamment cohérents pour pouvoir non pas affirmer que tel coureur est dopé (ce n’a jamais été le but), mais bien pour identifier les coureurs suspects, et donc devant faire l’objet d’une attention particulière par la patrouille anti-dopage.

Et je demeure convaincu que les grands champions sont prévisibles, donc que des coureurs arrivant à augmenter significativement leur niveau en quelques saisons sont suspects. Les exemples de Claudio Chiappucci, Bjarne Riis, Evgueni Berzin, Vladislav Bobrik, Giorgio Furlan, et tant d’autres encore sont éloquents à cet égard. Mais il convient également d’ajouter ici, encore par honnêteté intellectuelle, que l’entraineur français Michel Thèze a déjà affirmé que Chris Froome, alors stagiaire (avant 2008) au Centre mondial du cyclisme de l’UCI, possédait une VO2max très importante, associée à une puissance également très importante.

Bref, pas de conclusions hâtives, mais de la vigilance et du jugement! Attendons la suite de la semaine avant de poursuivre.

L’étape d’hier

Elle a été remportée par Rui Costa, un coureur rudement costaud qui chaque année ajoute quelques belles lignes à un palmarès déjà assez impressionnant. Derrière, l’étape a été marquée par la descente du col de Manse où Alberto Contador a pris des risques pour mettre la pression à Chris Froome. Tellement de risques que Contador est parti à la faute, heureusement sans gravité.

L’étape d’aujourd’hui

Un chrono de 32 bornes entre Embrun et Chorges. Chris Froome n’a pas besoin de le faire à fond, mais Contador, Mollema voire Quintana oui. Il y aura encore des écarts à l’arrivée, et ca sera intéressant de suivre le duel Contador-Mollema pour la 2e place du général. Qui sait, cette 2e place vaudra peut-être plus qu’on ne le croit d’ici quelques années!

Les Alpes

Trois difficiles étapes attendent les coureurs jeudi, vendredi et samedi. Le mauvais temps est annoncé jeudi et vendredi, avec de la pluie. Cela pourrait durcir considérablement la course, notamment dans les descentes puisqu’il y en a plusieurs de difficiles, notamment celles de Sarenne, du Glandon et de la Madeleine.

Pour jeudi, misez Contador ou Quintana. Chose certaine, la descente du col de Sarenne sera périlleuse si elle se fait sous la pluie, et espérons que les favoris n’attendront pas la 2e ascension de l’Alpe d’Huez pour se porter à l’attaque!

Il serait intéressant de faire un topo sur les pneumatiques que les pros utilisent pour les étapes disputées en montagne et sous la pluie… Chaussent-ils des pneus ou des boyaux spéciaux? Réduisent-ils la pression? Probablement que oui.

Pour vendredi, misez sur un grand raid de loin. Je vois très bien Andy Schleck sur cette étape, ou sur celle du lendemain, plus courte.

Samedi vers le Semnoz, je pense qu’on verra plusieurs coureurs français devant, l’étape est courte donc ce sera intense et nerveux.

David Veilleux

Impressionnant David! C’est son premier Tour de France et il s’en sort très, très bien jusqu’ici. Il est à la 137e place du général aujourd’hui, et semble avoir encore beaucoup de réserves pour affronter les trois grosses étapes des Alpes où ce sera assurément difficile. S’il est bien après l’étape de vendredi vers le Grand Bornand, pourquoi ne pas tenter un coup dans la courte étape vers le Semnoz samedi? L’équipe Europcar ne jouant plus le général, il est tout à fait possible que la consigne soit de se glisser dans tous les coups, question d’essayer de gagner une étape d’ici la fin.

Sixième journal du Tour

1 – Encore beaucoup de réactions bien formulées suite au texte publié hier sur ce site, et je vous en remercie. Nos échanges sont passionnants et il est clair que pour la vaste majorité, Froome suscite de sérieux doutes, que je crois légitimes.

2 – Si je reste avec une immense admiration pour le champion Bernard Hinault, l’homme me déçoit chaque année un peu plus par ses gestes agressifs à l’égard de ceux qui le contrarient.

M. Hinault, il existe des thérapeutes qui pourront vous donner les outils afin de mieux contrôler vos sauts d’humeur qui deviennent franchement gênants pour votre employeur…

3 – Bonne nouvelle du côté d’Europcar, le sponsor continue l’aventure deux années supplémentaires. D’autres sponsors pourraient être annoncés prochainement, permettant à l’équipe d’augmenter son budget et donc d’étoffer son programme de course. C’est en tout cas une excellente nouvelle pour le Québécois David Veilleux je pense, et espérons qu’Europcar pourra aller recruter davantage de ce côté-ci de l’Atlantique… Je demeure convaincu que David Boily, 2e du Tour de l’Avenir en 2011, est également une pépite qu’on gagnerait à développer au plus haut niveau.

4 – Je me délecte des articles ou interviews abordant directement le problème du dopage avec Chris Froome: à quoi ca sert? Voilà selon moi du journalisme bête: à quoi bon poser une question lorsqu’on sait d’avance la réponse?

5 – Avec 6 coureurs restants en course, l’équipe Astana a été la plus décimée jusqu’à présent, suivi de deux équipes qui ne comptent plus que 7 coureurs: Lampre, et Sky. Il faut partir de loin pour prendre Froome et la 19e étape avec Glandon et Madeleine dès le départ est l’étape rêvée pour faire basculer l’épreuve selon moi.

6 – L’équipe Astana a utilisé en montagne sur ce Tour de France les roues Corima VivaS, une super-roue avec un rapport qualité-prix intéressant. D’autres montaient sur le Ventoux un pédalier 53-36, et des cassettes comportant jusque 28 dents derrière, preuve qu’on met plus petit dans le peloton ces jours-ci.

7 – LeMond: publiez les watts! Je suis évidemment entièrement d’accord avec lui.

8 – Nouvelle gamme des vélos Specialized pour 2014. Décidément, l’ère du frein à disque arrive dans le vélo sur route!

9 – Une pétition circule pour relancer le Tour de France féminin au cours des prochaines années, et je trouve que c’est une rudement bonne idée. Rappelons que le Tour de France féminin a déjà été organisé, notamment dans les années 1980 ou de beaux duels entre Jeannie Longo et Maria Canins ont eu lieu.

L’épreuve s’était arrêtée au milieu des années 1990, faute de public, donc de sponsors.

Pour relancer efficacement l’épreuve, pourquoi ne pas imaginer un Tour de France féminin avec les étapes un jour avant les hommes? L’épreuve pourrait ainsi bénéficier de la logistique et du calendrier du Tour, de même que de la présence du public. Évidemment, une telle épreuve ne serait probablement viable que sous l’organisation d’ASO.

10 – Le coureur turc Mustafa Sayar, vainqueur plus tôt cette saison du Tour de Turquie, a testé positif à l’EPO. Comme quoi la substance désormais tristement célèbre circule encore beaucoup au sein du peloton pro!

11 – Intéressant article sur un homme indispensable au sein d’une équipe cycliste, le « capitaine de route ». C’eut été un rôle qui m’aurait plu!

12 – Étape d’aujourd’hui vers Gap: c’est parfait pour le Québécois David Veilleux! Un parcours assez accidenté mais pas trop dur non plus, un petit col dans le final suivi d’une courte descente jusque l’arrivée, bref, une étape pour baroudeurs. Pour les hommes du général, il y a un coup à jouer dans les derniers kms du col de Manse, question de basculer avec une poignée de secondes d’avance sur Froome et de bien le mettre sous pression dans la descente. On ne sait jamais, une erreur de pilotage et ca peut être de gros gains en temps… L’art de descendre fait partie intégrante du cyclisme!

13 – Mercredi dans le 2e chrono du Tour, je pense que de nombreux coureurs partiront avec un vélo de route « normal » et changeront pour un vélo de chrono avec roue pleine en haut de la 2e bosse, la côte de Réallon, afin de couvrir les 12 derniers kms.

Gestion 101, selon Froome, Portal, Brailsford et l’équipe Sky…

Mis à jour en cours de journée.

10:12, heure du Québec. À ne pas manquer, pour y voir un peu plus clair, cet article d’Antoine Vayer publié ce matin dans le journal français Le Monde. Très éclairant. Un point supplémentaire: les talents exceptionnels, les grands grands champions, ont les a vu venir de loin, car ils étaient aussi exceptionnels à 12, 15 voire 20 ans. Il était où, Froome, il y a seulement 4 ans? Quant à Bernard Hinault, le gus fait désormais honte à tous ceux qui aiment vraiment le sport cycliste.

Gagner le Tour certes, profiter des arrivées en altitude pour éloigner les adversaires « à la pédale » certes, mais aussi préserver les apparences…

Voilà ce qui peut résumer l’étape d’hier selon moi.

Comme prévu, Chris Froome s’est imposé hier au Mont Ventoux, question de venger la minute perdue sur un coup de bordure l’autre jour et de bénéficier de l’occasion d’une étape « à la pédale » pour accroître son avance et ainsi pouvoir voir venir dans les Alpes sur la dernière semaine.

Froome est en effet désormais « tranquille », il possède plus de 4 minutes d’avance sur son plus proche poursuivant au général, Mollema, et 4:25 sur Contador. Avec un peu de chance, ces deux derniers se tireront la bourre pour la 2e place à Paris, et Froome n’aura qu’à profiter tantôt du travail des Saxo Bank, tantôt de celui des Belkin…

Bref, chez Sky, je pense qu’on va désormais gérer.

Et on préserve les apparences: comme Cédric Vasseur sur France Télévision, je suis convaincu que Froome a parfois temporisé son allure hier dans le Ventoux, une fois avec Quintana devant. On l’a vu très fréquemment s’entretenir avec son directeur sportif, et le message devait être celui-là: ne pas trop en faire pour ne pas tuer le Tour et alimenter la suspicion, mais aussi en faire juste assez pour gagner au moins une minute sur les principaux adversaires.

Car à voir l’accélération assise de Froome lorsqu’il décroche Contador, le dernier à rester avec lui, on peut penser que l’Anglais aurait pu rouler beaucoup plus vite sur le final de l’étape. Il a choisi de parfois temporiser, tout en essayant trois fois de larguer Quintana, preuve qu’il voulait tout de même ne pas rater l’occasion d’inscrire son nom à la prestigieuse liste des coureurs s’étant imposé au sommet du Géant de Provence…

Les calculs de puissance maintenant?

En attendant ceux de Vayer et Portoleau, l’entraineur Quentin Leplat nous donne une très intéressante analyse de la performance de Froome.

Une conclusion s’impose de suite: il va être difficile d’établir des comparatifs sur cette étape, et d’en tirer des conclusions tant la course a été particulière.

En effet, les coureurs ont roulé à… 47 de moyenne sur 225 bornes, excusez un peu, avant d’aborder le virage de Saint-Estève pour entamer les derniers 15 kms d’ascension. Cela fausse forcément un peu les calculs, étant attendu que la puissance sera inférieure à l’habitude étant donné les efforts fournis avant.

Quoi que!

Froome aurait parcouru les 15,6 derniers kms en 48min21, soit un temps plus lent que des coureurs comme Pantani, Indurain ou encore Armstrong, tous autour de 46 ou 47 minutes.

Puissance moyenne? Environ 400 watts. Ou 5,9 watts par kilo de masse corporelle, sachant que Frédéric Grappe estime que des performances suspectes se situent entre 5,6 et 5,9 watts par kilo.

Pour y voir plus clair, il est intéressant de comparer avec Jean-Christophe Peraud, premier français au général du Tour (9e), auteur d’une superbe ascension au courage, et un coureur réputé propre.

Peraud termine cette étape à 2min08 de Froome, pour une puissance estimée à 5,4 watts par kilo, soit juste en deça du seuil suspect. Peraud respecte donc les capacités humaines, Froome serait légèrement au dessus sur le Ventoux hier.

Mais je suis d’avis qu’il faut être prudent et qu’il est difficile de conclure quoi que ce soit sur ces mesures.

Par contre, Froome aurait tenu 420 watts sur les 5 derniers kms, et plus de 500 watts sur tout le dernier kilomètre. Là, c’est un peu plus surprenant considérant la longueur de l’étape et la fatigue normale qui aurait dû s’installer. Je veux bien croire que c’était le dernier kilomètre, mais plus de 500 watts sur 3 minutes, tout de même!

L’arrogance de Brailsford

En conférence de presse ce matin avec son coureur Froome, Brailsford a une nouvelle fois insulté l’intelligence du reste de la planète: reconnaissant que les soupçons le fatigue, il a posé la question « que pouvons-nous faire pour vous aider à évacuer cette suspicion? »

La réponse est tellement simple M. Brailsford: publiez les données SRM de vos coureurs depuis le début de saison, y compris bien entendu celles de Chris Froome sur le Tour!

Au lieu de ca, Brailsford a lui-même fermé la porte à la seule solution pourtant possible, continuant de répéter qu’il estime qu’on peut faire dire « n’importe quoi » aux chiffres et qu’il n’y a pas d’experts accrédités à l’UCI ou l’AMA pour correctement interpréter les chiffres.

Ben voyons!

D’une part, il existe de nombreux experts tout à fait capables de parfaitement bien analyser les données SRM d’un coureur, notamment Grappe, Portoleau, Vayer et bien d’autres encore.

D’autre part, pourquoi à priori remettre en question l’honnêteté intellectuelle des gens? Qu’on donne ces données SRM à 5 experts en analyse de puissance, sans les réunir. Voyons ce qui ressort de leur analyse indépendante, et voyons après la cohérence de cette analyse. Je suis convaincu que c’est tellement simple que les conclusions concorderont…

La vérité, c’est tout simplement que par ses déclarations, Brailsford confirme à mes yeux et sans l’ombre d’un doute que chez Sky, on a bel et bien quelque chose à cacher… et qu’ils prennent le reste de la planète pour des imbéciles, ce que je ne supporte pas. Ces gens sont définitivement dans la lignée de l’ère US Portal où on se livrait également beaucoup à la technique de la désinformation, pour semer le doute et la confusion parmi les esprits sains.

La suite? 

Aujourd’hui, c’est le 2e jour de repos.

Après, c’est simple, je pense qu’on verra désormais Froome gérer son avance, question de ne pas attiser davantage la suspicion. Déjà vainqueur de deux étapes, il va contrôler avec son équipe d’ici dimanche prochain, même dans le chrono de mercredi. Je pense que son équipe et lui serons très enclins à distribuer des bons de sortie aux bons coureurs désormais loin au général et devant « sauver » leur Tour, comme Andy Schleck, Cadel Evans ou Alejandro Valverde, question que l’attention des médias soit un peu moins sur les Sky et davantage sur les « belles histoires » de grands raids en montagne de coureurs n’ayant pas encore gagné. Secrètement, Froome et les Sky doivent même rêver qu’un coureur français remporte enfin une étape, question de voir les journalistes s’intéresser un peu à autre chose qu’à eux dans les prochains jours!

Pour moi, c’est clair, les Sky sont désormais en mode gestion, et moins de la course mais davantage des apparences que suscitent leurs performances.

L’intérêt du Tour repose désormais sur les autres places sur le podium entre Contador, Mollema voire d’autres, sur la course au maillot à pois que Rolland a lâché hier, voir sur le maillot blanc.

Vélo 101, avec Saxo Bank

Vraiment, c’est bien joué!

Je sais pas vous, mais l’étape d’hier m’a rudement fait plaisir.

Elle prouve en tout cas qu’en matière de cyclisme et sur des parcours moins sélectifs qu’en haute montagne, la science de la course paie encore.

Ne manquez pas les images de l’étape, ca vaut la peine car c’est un cours condensé de cyclisme 101.

Acte 1, km 32. Déjà divisé en trois par des coups de bordure des Omega-Pharma Quick Step, ce qui reste du peloton approche un virage à gauche, vent de dos.

Acte 2, les Saxo Bank remontent en tête du peloton avant le virage. Facile, c’est vent de dos.

Acte 3, le peloton tourne et là, vent de la gauche. Les Saxo Bank avec Bennati et Roche accélèrent méchamment, et du bon côté de la route de surcroît, évidemment à droite. Les images témoignent de la maîtrise de l’exercice: regardez les Saxo Bank, ils « ouvrent la porte » juste assez pour abriter leurs coéquipiers, mais sans plus. Très beau coup de bordure, dans les règles de l’art. Évidemment, c’était prémédité!

Acte 4, la cassure se créé tout doucement, Froome est derrière mais c’est déjà trop tard. 20m, 30m, 50m, ca fera plus d’une minute à l’arrivée!

Acte 5, les Saxo Bank insistent et appuient méchamment. Pourquoi? Mais parce qu’ils ont Cavendish et Sagan avec eux, donc ils savent que derrière, il y a au moins deux équipes de sprinters qui ne rouleront pas!

Acte 6, les Saxo Bank, aidés de quelques Quick Step pour Cavendish évidemment, se paient un chrono par équipe de 30 bornes et vont au bout, pour un bénéfice conséquent de plus d’une minute pour Contador et Kreuziger.

Très, très bien joué. La débauche d’énergie est certes conséquente, mais ca vaut la peine pour un tel gain en temps.

Si Froome a les meilleures jambes du peloton, voilà qui prouve que si on essaie, si on sait profiter de chaque occasion, les coureurs moins forts mais soudés avec leurs équipes peuvent faire des dégâts et créer une course d’incertitude où le Tour peut se perdre n’importe où.

Imaginez ce que ca serait sans les oreillettes!

Ceci étant dit, Froome est toujours serein, peu concerné de ce débours d’une minute à l’endroit de quelques adversaires. Je pense qu’il l’a caché mais qu’il termine cette étape frustré de voir que tout le peloton est ligué contre lui. Attention au Ventoux, je pense qu’il va vraiment chercher à écraser le Tour pour se venger… Esseulé, avec une équipe moins forte, c’est la seule carte à jouer pour Froome: écraser la concurrence à la pédale, lors des arrivées en altitude. Le hic, c’est que beaucoup savent désormais qu’avec une équipe moins forte, ca vaut la peine de partir de loin question de mettre le maillot jaune sous pression dès le début des étapes. La prochaine semaine va quand même être compliquée à gérer pour Froome et il va devoir compter sur Porte et Kennaugh méchamment!

Valverde est le grand perdant de la journée d’hier, ayant crevé de la roue arrière au plus mauvais moment. C’est dommage pour la course, car cela place les Movistar dans une position moins intéressante pour jouer le général. Comme lui, je n’ai pas tellement compris pourquoi les Europcar ont roulé pour distancer le leader de la Movistar, et je suis sûr que des comptes se règleront « cash » sur la route dans les prochains jours, notamment à l’endroit de Rolland…

L’étape d’aujourd’hui vers Lyon

Une étape parfaite pour baroudeurs, avec de la bosse un peu tout le temps. C’est l’étape parfaite pour David Veilleux et je pense qu’on pourrait le voir devant!

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