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Une grande dame, la Primavera, fête ses 100 ans

Souvent appelée "la Primavera" parce que c’est la première grande classique de la saison, Milan San Remo sera disputée samedi en Italie. Cette course fait partie des épreuves phare du sport cycliste, son histoire, son parcours unique et ses vainqueurs en faisant une course différente de toutes les autres. Celui qui gagnera samedi sait qu’il ajoutera à son palmarès "une belle" qui le caractérisera pour le reste de sa carrière. Car on se souvient toujours d’un vainqueur de Milan San Remo… Si la course en est à sa 98e édition, elle fête aussi ses 100 ans, la première édition ayant été disputée en 1907. Pourquoi s’intéresser tant à cette course? Pour certains, elle est la course des extrèmes: c’est la plus longue de la saison (300 kms!), mais elle est souvent décidée dans les 100 derniers mètres. "L’essentiel du parcours est plat, mais il comporte deux belles bosses dans son final":http://grandeciclismo.gazzetta.it/clists/cfiles/2/MISRMAltimetria.jpg. On pense que tous les coureurs ont leur chance, mais seuls les champions de ce sport ont réussi à s’y imposer. Pour preuve, c’est le plus grand champion cycliste de tous les temps qui est le recordman de l’épreuve, Eddy Merckx l’ayant remporté à… 7 reprises! Le secret de ses victoires? Le principal intéressé a déjà déclaré que son secret était la distance: _après 100 kilomètres, je pouvais être battu par plus de cent coureurs. Après 290 kilomètres, il n’en restait que deux ou trois_. Des coureurs encore en activité, c’est Erik Zabel qui est le plus titré sur cette course, avec 4 victoires. Le déroulement de la course est généralement réglé comme du papier à musique: une échappée matinale prend vite forme, et le peloton laisse aller pourvu que cette échappée ne comporte aucun coureur menaçant compte tenu des résultats récents sur les courses de préparation. C’est généralement au Turchino, ce col à mi-parcours, que le peloton met véritablement en route. L’échappée est souvent rejointe juste avant le Cipressa, qui est d’habitude le théâtre des premiers mouvements sérieux de la part des favoris. Ces dernières années, les équipes de sprinters ont toujours réussi à opérer un regroupement général avant le Poggio, toujours le théâtre d’attaques impressionnantes des grands puncheurs du peloton. Tout peut alors arriver… et tout dépend souvent du nombre d’équipiers qu’un sprinter a encore autour de lui. S’ils sont suffisemment nombreux, l’arrivée au sprint est inévitable. Si le sprinter est isolé, un petit groupe peut se disputer la victoire en devançant le peloton de quelques secondes sur la Via Roma, longue ligne droite au bout de laquelle est jugée l’arrivée. "Qui faut-il attendre samedi?":http://www.cyclingnews.com/road/2007/mar07/msr07/?id=startlist L’équipe Quick Step est diminuée: Bettini a des côtes fêlées, conséquence d’une chute sur Tirreno-Addriatico. Tom Boonen a quant à lui mal au dos, la géométrie de son nouveau vélo Specialized ayant des conséquences innatendues… Milram devrait être une équipe assez présente samedi. Zabel, grippé ces jours derniers, se mettra probablement au service d’un Petacchi qui revient en forme, bien que probablement encore un peu juste. S’il devait avoir plusieurs équipiers dans le final, il faudra néanmoins surveiller le sprinter italien, déjà vainqueur de cette classique. Qui d’autre? Les sprinters McEwen (Predictor-Lotto) et surtout Freire (Rabobank) ont aussi un excellent coup à jouer et tenterons à coup sûr de profiter du travail des Quick Step et des Milram dans le final. Freire pourra également compter sur un Flecha en excellente condition en ce moment. Le vainqueur sortant, Pozzatto, connaît un excellent début de saison et sait sprinter. Son équipe Liquigas semble aussi assez forte pour pouvoir l’épauler efficacement, notamment avec un excellent Pellizotti récemment. Il faudra ensuite surveiller les puncheurs en forme de ce début de saison: Kirchen (2e sur Tirreno-Addriatico), Samuel Sanchez, Stuart O’Grady, Philippe Gilbert, Davide Rebellin (2e de Paris-Nice), Alessandro Ballan, Daniele Bennati et surtout, Franck Schleck. Le jeune Mikhail Ignatiev, chez Tinkoff, connaît également un bon début de saison et pourrait surprendre samedi. Les absents: "Ivan Basso":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20070322_105931Dev.html (l’équipe Discovery devrait être moins impressionnante sur la Primavera qu’elle ne l’était sur Paris-Nice en l’absence également du surprenant Alberto Contador et de Levi Leipheimer), Alessandro Valverde, Jens Voigt (dommage…) et Damiano Cunego. Notre pronostic? Oscar Freire. "Cyclingnews tiendra bien sûr son live! report":http://www.cyclingnews.com/road/2007/mar07/msr07/.

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8 Commentaires

  1. Daniel Simard

    Est-il possible que Boonen s’ennuie de son ancien velo? 🙂

  2. Dan Voy

    Bravo pour ta chronique LFR! Belle analyse du parcours et des chances des vainquers potentiels, en plus, ca fait du bien entendre parler de d’autre chose que le dopage dans le cyclisme.

  3. l'ami du cycle

    Le marketing avant le bien être des coureurs cela donne Specialized au lieu de Time. A un niveau comme celui de Boonen le moindre détail peut avoir des conséquences énormes!!

  4. le moindre detail? tu veux parler d’une erreur de dosage?!!!

  5. alain39

    La primavera reste pour moi la plus belle des classiques car d’une part c’est la 1er, d’autre part son parcours est fait de telle sorte que les meilleurs vont se departager sur les 2 grosses difficultees du jour.
    Et ce fameux poggio ou se concentre toute l’intensite de la bagarre, tant dans la montee que dans la descente.
    Il est de plus en plus rare de voir un coureur jaillir dans le poggio, mais quand ca arrive, quelle intensite. Mon dieu que c’est beau le cyclisme lorsque la victoire se joue de la sorte.
    J’aime moins bien lorsque la victoire se joue au sprint, meme si generalement c’est toujours un cador qui recolte les lauriers.
    Le secret de la primavera (si pas sprinter) c’est etre au top alors que les autres pensent que ce n’est pas le cas et donc vont tergiverser quelques secondes avant de lancer les chevaux. C’est la duree de cette tergiversation qui decide de la victoire.
    Sur la base de cette analyse, je vais jouer pour une attaque de Ballan dans le Poggio avec Freire dans la roue. Ca sera difficile pour Pozzato car l’effet de surprise ne sera plus la et il ne peut pas envisager une victoire au sprint.
    Si arrivee au sprint ce sera difficile de battre Mc Ewen et au vu de sa forme actuelle seul un super Petacchi peut le supplanter. Petit rectificatif, si Petacchi pas bien attention a Zabel car il tient la distance et apres 290 bornes ca compte enormement.
    Vive le velo.

  6. marten

    La plus belle classique , c´est le tour des Flandres!

  7. et un grand monsieur qui s’impose

  8. pivert

    Un belle classique mais retransmise de manière catastrophique (une fois de plus) par les Italiens. Franchement c’est dommage.Parfois on y comprenais plus rien.
    Je comprends mieux la RTBF ( tv belge) qui n’a pas voulu payer un prix exagérément élever pour un spectacle aussi médiocre. En tout cas ils n’arrivent pas à la cheville des réalisateurs belges et français! Vivement la suite des classiques avec de vrais réalisateurs aux commandes.
    Ciao Bella!!!

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