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Le retour du métal…

Depuis 3 ou 4 ans, le carbone est partout: cadres, roues, leviers de freins, pédaliers, dérailleurs, cintres, potences, tiges de selle, selles, porte-bidons, pédales, etc. Et c’est légitime puisque le carbone présente des avantages importants: léger, rigide, il peut prendre la forme qu’on souhaite et il filtre assez bien les vibrations. Mais le carbone présente également des désavantages, les deux principaux étant la difficulté à faire du "sur-mesure" ainsi que sa fragilité en cas de choc, le carbone cassant souvent "net", un peu comme le verre. Malgré ces contraintes, le carbone a aujourd’hui la cote auprès des coureurs cyclistes comme des cyclosportifs: une seule équipe présente sur le prochain Tour de France roulera cette année sur des cadres alu (Liquigas), le reste privilégiant le carbone. C’est dire! L’acier et l’aluminium, les matériaux traditionnels pour la construction des cadres de vélo, ont décidemment pris tout un coup de vieux! Certains fabriquants de tubes acier et alu n’ont pourtant pas dit leur dernier mot et poursuivent leurs efforts dans le but de trouver de nouveaux alliages pouvant rivaliser avec le carbone. Deux compagnies se sont distinguées récemment, l’Anglaise Reynolds et l’Italienne Dedacciai. Elles nous proposent depuis peu des tubes révolutionnaires, très techniques et très prometteurs qui pourraient réhabiliter l’acier et l’alu dans le monde sélect des vélos haut de gamme. "Chez Reynolds, on mise sur le 953":http://www.reynoldscycles.co.uk/steel953.html. Il s’agit "d’un tube acier anticorrosif forgé à froid":http://www.reynoldscycles.co.uk/faqs.html, traité thermiquement, dont les parois sont très minces (0,3mm tout au plus) et "qui supporte néanmoins des contraintes impressionnantes":http://www.reynoldscycles.co.uk/downloads/MATERIALCOMPWEB.PDF, tout cela pour un poids inférieur à… 1000 grammes. Ces tubes offrent donc, selon Reynolds, "le meilleur compromis entre rigidité et poids":http://www.desperadocycles.com/Reynolds_953_Bicycle_Tubing.htm tout en permettant aux cyclistes de bénéficier d’un cadre acier, par définition très confortable puisque ce matériau offre une excellente filtration des vibrations, ainsi que la possibilité d’obtenir un cadre "sur-mesure" répondant au millimètre près à leur morphologie. Les procédés de fabrication sont toutefois beaucoup plus complexes que les aciers traditionnels et les constructeurs de cadres devront apprendre à manipuler cette nouvelle génération de tubes acier avec soin. D’ou le peu de vélos disponibles à ce jour en Reynolds 953. Aujourd’hui donc, sur-mesure et faible poids ne sont plus incompatibles! Chez Dedacciai, on mise encore sur l’alu et on est parvenu à offrir un ensemble de tubes qui pourrait bien, une fois assemblés, être le 2e cadre le plus léger jamais fabriqué, avec 790 grammes sur la balance. Seul le "Litespeed Ghisallo SL":http://www.litespeed.com/bikes/2006/road/ghisallo_.aspx, en titane, afficherait un poids inférieur, mais de peu, avec 770 grammes sur la balance. Quoi qu’il en soit, "la nouvelle série proposée par Dedacciai s’appelle D7.9":http://www.dedacciai.com/home_eng.html et "a été présentée à l’EICMA show de Milan en septembre dernier":http://www.cyclingnews.com/photos/2005/tech/shows/eicma05/?id=eicma054/eicma05-dedaaccai. On utilise bien évidemment la nouvelle technologie de l’hydroforming pour obtenir les formes de tubes qui sauront résister aux contraintes, notamment près de la boîte de pédalier. Ainsi, grâce à cette technologie qui fait appel à l’eau, on peut imiter les formes variables obtenues en sculptant le carbone et ainsi renforcer les zones qui en ont besoin. Le traitement thermique en appoint assure au cadre une longévité intéressante, de même qu’une rigidité d’ensemble. Bref, avec les tubes Reynolds 953 et Dedacciai D7.9, l’acier et l’alu semblent présenter de nouveau des arguments leur permettant de rivaliser avec le carbone sur le marché des vélos haut de gamme. Le confort légendaire de l’acier ainsi que la possibilité du sur-mesure sont des arguments de poids qui pourraient convaincre les utilisateurs déçus du carbone de revenir vers ce matériau traditionnel. La légèreté et la rigidité de l’alu sont convaincants pour tous ceux qui sont spécialistes de la montagne ou qui vivent dans des régions accidentées. De plus, le rendement "tape-cul" d’un cadre alu peut aujourd’hui être amélioré en chaussant le vélo de roues carbone qui ajouteront un confort supplémentaire, tout en tenant le poids à un niveau minimum. Non, le carbone n’est aujourd’hui plus seul en tête…

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7 Commentaires

  1. Martin

    C’est un article très intéressant.

    Merci

  2. StefToup

    Très intéressant il est vrai.
    J’aime l’acier et son prix qui reste dans la limite du raisonable. Le problème pour moi qui pèse 70 kg pour 1,78 m et, que je n’arrive pas à se poser sur des cadres de série. Donc je passe par du sur-mesure. Quand je demande à un cadreur de me faire un cadre, il me dit que le 953 ou le 7,9 sont trop léger pour moi. Qu’il ne veut pas prendre le risque de me faire un cadre avec ces tubes. Selon lui, les tubes alu ou acier légers sont trop fragiles et deviennent rapidement mous lors d’usage en compétition.
    Il va y avoir une pénurie de carbone cette année. L’aéronautique et grande consommatrice de la fibre. Le carbone va couter de plus en plus chère. L’alu coute bientôt aussi chère que le carbone, et l’acier est en train de suivre les prix du carbone. Le titane et le magnésium sont hors de prix.
    Au rythme ou progresse les prix, l’achat d’un concept de François Kerautret (vélo d’un autre monde) va être dans la moyenne des prix.
    J’ai l’impression qu’en 10 ans les prix ont doublé. C’est un sujet très intéressant qui demande un article complet.

  3. Alex Charest

    l’alu c’est roi!! je ne comprend pas pourquoi tout le monde trip autant avec les vélo carbone, j’en ai moi meme un et bien franchement je suis un peu décu des performances, le vélo étant assez mou et pas aussi réactif que je l’aurai espérer, seul avantage: le confort. mais dans un lachine, c’est bien ce que l’on se fout le plus du confort! un vélo de ce prix la pour que ca soit mou! prochain velo vous pouvez me croire que ca sera un alu! p-e un guru flite comme mon ancien! merde que c’était rigide! et pour compenser le poids! le prix réduit de ce cadre comparé a un autre permet d’acheter des zero gravity! voila!

  4. Eric

    L’acier qui devient mou !? et voilà qu’on entretient encore ce vieux mythe. Si un cadreur me disait cela j’irais voir ailleurs…

  5. iboc

    après une saison de compé un acier pas mou? Aussi rigide que du carbone, ish… des doutes. Mon Cyclo-Cross est déjà mou et rouillé en un hiver, c’est pour dire… et c’est True Temper quand même

  6. Didier as le cycliste bronchiteux asthmatique

    et revoila les vieilles discussions d’arrière-boutique acier vs alu vs carbone. Il ne faudrait oublier que chacun de ces matériaux a ses qualités propres avec leurs avantages et inconvénients. L’acier c’est lourd et ça rouille, le carbone c’est tape-cul, l’alu c’est trop rigide. Et ainsi de suite. Tout autant que la qualité du matériau dont est fait le cadre, il ne faudrait pas oublier l’importance de la géométrie du cadre et de la manière dont il est construit.
    Avec la même série de tube, il est tout à fait possible de faire un cadre très rigide qui privilégiera les gros rouleurs avec une grosse puissance ou de faire un cadre plus ”élastique” permettant de relancer à plus faible allure sans pour autant avoir recours à la puissance d’un Jan Ullrich.
    D’ailleurs, combien se sont retrouvés plantés dans une bosse, ou pire dans un col, faute d’avoir les moyens physiques suffisants pour relancer l’allure sur un cadre trop rigide pour eux? Dans ces cas-là, je me dis que je préfère largement mon KG361 en guimauve qui me permet de relancer quand je le veux.

    Maintenant, deuxième précision, tous les matériaux fatiguent au fil du temps et des sollicitations. On ne va pas refaire un cours sur la fatigue mécanique et les différents modules caractérisant un matériau. Mais après trois années en compétition régionale (pourtant pas de manière intensive), mon cadre acier était rincé. Ce qui ne m’a pas empêché de le conserver pour rouler plus tranquillement de longues années durant, malgré la diminution du confort et la perte de rigidité. Idem avec certains amis qui étaient avec de l’alu et sont revenus à de l’acier ou partis comme moi sur du carbone.
    C’est pour cela que le choix d’un matériau et d’un cadre est avant tout un compromis entre ce que l’on veut en faire, ses capacités physiques (celles qu’on oublie le plus souvent par orgueil) et le confort désiré. Alors oui pour tourner autour d’un carré pendant 60 tours une ou deux fois par semaine, un alu rigide est adapté, à condition d’avoir les cuisses pour tenir jusqu’au bout et d’aimer ce genre de courses qui n’ont pour moi pas d’intérêt…

  7. StefToup

    Un cadreur réputé du centre France m’a déconseillé de rouler tous les jours avec un cadre acier en Déda 16,5.
    Selon lui, si je veux faire mes compétitions avec un 16,5, il faut que je roule toute la semaine avec un 14,5 et, que je garde mon 16,5 juste pour les courses.
    Sinon en une saison (50 courses + entraînement = 15000 km) je stress mon cadre (il n’a plus les mêmes qualités de réactions) Il devient mou.
    Et il n’envisage même pas de me faire un alu en Déda 7,9. Trop fragile pour moi selon lui. Il compare le 7,9 au Starship de chez Columbus. C’est des très bon tubes, mais pour des gars qui pèsent 50kg. Pas 70 kg comme moi.
    Dans le temps les fabricants de tubes alu ou acier donnaient le poids et les épaisseurs de la série de tube. Maintenant nous ne savons plus comment sont les tubes.
    Depuis que l’alu s’est démocratisé nous trouvons tout et rien. J’ai failli acheter un cadre alu Colnago en Columbus Altec 2+ (Dream). Mais mon cadreur a pesé le cadre Colnago et un cadre de même taille qu’il avait fabriqué avec les mêmes tubes. Le Colnago était plus lourd de presque 200g. Pourquoi??? Simplement parce que les tubes du Colnago n’étaient pas de l’Altec 2+.
    Et le traitement thermique qui fait monter le prix du cadre de 50%, c’est encore un moyen d’arnaquer le client. Nous trouvons sur le marché des cadres alu de marque qui coûtent 50% plus chère que d’autres, alors qu’il s’agit de la même série de tube. Pourquoi??? Parce que le cadre aurait subi un traitement thermique. Là encore, je reste perplexe.
    Il y a alu et alu, comme il y a acier et acier. Et au rythme ou va la production du carbone, nous allons bientôt avoir des vélos avec de moins en moins de carbone (mais quoi d’auttre à la place??)
    Je vous passe l’histoire des carbones (nanotechnologie des cadres BMC) La fabrication du carbone Nanotech est plus polluant que l’amiante. C’est le prochain grand polluant de notre vieille TERRE.

    Qu’attendons nous pour faire une charte de qualité? Genre la norme ISO.

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