Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Beaucoup de nouvelles…

1 – GP de Québec. Après Robert Gesink l’an dernier, c’est Peter Sagan qui, hier, s’est cassé les dents sur ce difficile dernier kilomètre du GP de Québec.

En haut de la côte des Glacis, dernière difficulté du jour, je croyais bien que Sagan, parti à la chasse de Gerrans et Van Avermaet devant, avait course gagnée. Il s’est rapproché à quelques longueurs de vélo seulement des deux leaders à environ 1,2 kms de la ligne, pour faiblir ensuite puis se rapprocher de nouveau aux 500m. Il a finalement craqué dans les 400 derniers mètres. Le tempo rapide de la course et ce, dès le départ, a peut-être surpris plusieurs coureurs dans le final!

La victoire est donc revenue à Gerrans, qui connaît une très belle saison: champion d’Australie, vainqueur du Tour Down Under puis de Milan San Remo au printemps, il est revenu en force depuis un mois et sera assurément un favori aux prochains Mondiaux aux Pays-Bas. Le parcours de Québec convenait parfaitement au puncheur australien qui peut générer beaucoup de watts sur une brève période de temps.

Greg Van Avermaet termine 2e et Rui Costa, vainqueur l’an dernier du GP de Montréal, 3e. Attention à ce dernier dimanche dans les rues de Montréal!

Les Canadiens

Superbe course! Après s’être complètement loupés l’an dernier, les SpiderTech se sont bien repris cette fois-ci et ont montré le maillot grâce à Euser et Houle dans la longue échappée du jour. Le travail a été terminé par François Parisien, auteur d’une excellente 10e place qui fait plaisir lorsqu’on connaît les problèmes physiques du coureur en début de saison. Bravo donc aux SpiderTech pour une performance d’ensemble qui va certainement aider Steve Bauer dans sa recherche de partenaires financiers importants, question d’essayer de passer en World Tour dans les prochaines années.

Une mention toute spéciale à Bruno Langlois, un coureur que j’adore pour son tempérament agressif. Je crois bien que je n’ai jamais vu ce coureur prendre le départ d’une course sans tenter quelque chose. Langlois s’est échappé dans le final pour l’équipe canadienne avec Chris Anker Sorensen, et il fallait de la force pour le faire à ce moment. Chapeau bien bas.

Enfin, Ryder Hesjedal a craqué dans le final, mais c’était prévisible puisqu’il est actuellement à court de compétition.

2 – En marge du GP de Québec, ce reportage sur le cyclisme canadien publié par le site Vélochrono. Serge Arsenault, promoteur des GP, et moi y parlons du développement du cyclisme de ce côté-ci de l’Atlantique.

3 – Vuelta. Deuxième victoire d’étape pour Philippe Gilbert, qui est en train de sauver sa saison. Attention, il sera très certainement LE grand favori des prochains Mondiaux aux Pays-Bas, sur un parcours qui lui conviendra à merveille.

4 – Affaire Armstrong. L’Illustré, un magazine suisse, publie un dossier intitulé « Dopage: les preuves de l’imposture » en collaboration avec Antoine Vayer. Le dossier complet est disponible ici: Sujet dopage. Il faut le lire car Antoine Vayer sait de quoi il parle. S’il maitrise avec brio l’art de la formule-choc et qu’il se veut provocateur pour stimuler les réactions, ses propos doivent être pris au sérieux, n’en déplaise à l’UCI. Chiffres à l’appui, Vayer nous illustre les performances « surhumaines » de Lance Armstrong durant sa carrière. À quand l’utilisation des mesures de puissance comme outil de lutte contre le dopage?

5 – Comme prévu, il est probable que l’UCI ne fasse pas appel des sanctions appelées par l’USADA à l’encontre de Lance Armstrong, convaincu de dopage et ce, durant toute sa carrière. L’UCI a bien trop peur que la preuve soit rendue publique, révélant des éléments très embarrassants pour elle. Lance Armstrong sera donc lâché par ses amis de l’UCI sur ce coup-là. Que voulez-vous, à un moment donné, la solidarité ne tient plus quant il s’agit de sauver sa propre peau…

Chose certaine, la descente d’Armstrong se poursuit: le marathon de Chicago vient de lui interdire le départ, conformément à son banissement à vie prononcé par l’USADA.

6 – L’UCI pourrait introduire un concept « amnistie » dans le cas ou des coureurs pris pour dopage parlait ouvertement de leur expérience, permettant de mieux comprendre les techniques et les réseaux, et permettant surtout de confondre d’autres personnes également impliquées.

C’est évidemment une bonne idée, puisqu’elle pourrait inciter les coureurs à librement parler à l’UCI. Mais pourquoi diable n’y venons-nous que maintenant? Cette idée aurait dû être mise en place il y a des années déjà… C’est bien la preuve que l’UCI ne bouge en matière de dopage qu’au compte-goutte et quant elle y est contraint.

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16 Commentaires

  1. Batrickp

    « bien évidemment une bonne idée », dis-tu. Pas d’accord! Institutionnalisé, ce principe mène au triomphe de l’escroquerie, au triomphe de l’escroc (le rachat de son image sans aucune perte). Réduction de peine peut-être, plutôt légère, amnistie, non, non, non. D’autant que l’assainissement qui s’ensuit n’est jamais ni profond, ni durable.

    Point 4. L’élévation hors normes (à fixer!) des performances est déjà utilisé comme outil de lutte anti-dopage, par l’action de ciblage. Faire plus? Quoi? Tiens, avec Usain Bolt et maintenant Yohan Blake, on fait quoi? Les calculs et mieux mesures de puissance ne peuvent à mon sens être d’un grand secours contre le dopage, pas plus que les amnisties. Je crois (un peu) plus à la police et à la justice.

  2. Vincent C

    Content de voir que le Marathon de Chicago ne se laisse pas imposé.

    Armstrong est un ripoux et ce n’est pas le sport qui le fera changer!

    Banni à vie, c’est banni à vie. T’avait juste a y penser avant Lance!

  3. Arnaud

    Le temps des aveux et du pardon pour tous les ex champions dopés .
    Après Musseuw, c’est Hamilton qui conseille ä Armstrong, hier dans le « Times », de passer aux aveux pour avoir la conscience tranquille…

    Je suggére un pardon collectif ä l’occasion des prochains championnats du Monde. Les repentis, dont Hamilton, Jalabert, Musseuw, Armstrong, Riis, Sainz, un groupe important d’Espagnols, Riccco, Frigo, Basso, Cassagrande Rebellin… revêtiraient des robes de bures et nus pieds feraient les 200 derniers metres de l’arrivée en demandant pardon…

    Cela aurait de l’effet, et nous serions sans doute prêt ä comprendre et pardonner !

  4. Marmotte

    100% d’accord avec BatrickP.

    Aussitôt qu’un mec sort du lot il est dopé, donc ? Belle façon d’encourager les gars à ne jamais attaquer en montagne et à attendre le chrono pour gagner.

    Je persiste, quand je vais voir les articles de Vayer cités dans une dizaines de journaux sur la physiologie et les sciences du sport, je vais y accorder une grande crédibilité. Je suis persuadé qu’il fait son travail de façon ultra-professionnelle, et je lis toujours ses papiers avec intérêt, mais ça s’arrête là. C’est intéressant, mais je crois personnellement que la méthode a ses limites, malheureusement. Vous souvenez-vous des données calculées sur Nibali, et de la différence entre les données calculées et les données publiées par Nibali depuis son relevé SRM ?

    Si c’est si précis, pourquoi ne pas soumettre pour publication scientifique un article qui décrit la méthode et la compare avec des instruments de mesure connus et précis ? N’importe quel journal de physiologie sportive va se jeter là-dessus… si vous saviez les trucs inintéressants qui sont souvent publiés dans les journaux scientifiques.

    J’ai hâte qu’on puisse suivre en ligne et en direcct les données SRM/Quarq/PowerTap/Look/Vector (un jour?) des coureurs.

    Pour le marathon de Chicago… je suis d’accord de bannir Lance tant qu’il ne s’est pas repenti. Quand il l’aura fait, qu’on le laisse avoir du fun comme tout le monde… Si on lui retire tous ces résultats du tour, ce sera l’équivalent de 7 ans de suspension rétroactive. Récemment, pour des gars pas nécessairement plus propres, mais juste un peu moins connus, on a des suspension de 2 ans dont 1 et demie rétroactive et seulement 6-12 mois prospectifs.

  5. touille

    ils ont déj

  6. touille

    ils ont déja comparé leurs estimations dans verbier au srm et elles étaient plutot justes.
    comme les coureurs savent qu’on peut les flasher, certains leaders en font le minimum pour dépasser les autres. Je suis convaincu que voeckler était très en dedans car il connait ce genre de mesures. Dans peyresourde par exemple, il a fumé la pipe en tete, il a fait le minimum pour etre devant, et en dessous du radar

  7. Nelson

    Le dossier de Vayer est très intéressant, s’il n’est pas scientifiquement exact il a tout au moins le mérite de soulever de très bonne questions qui restent sans explication et qui font froncer les sourcils de plusieurs …. sauf l’UCI 🙂

    Pour ce qui est du concept d’amnistie je ne suis pas trop d’accord avec cela parce que finalement le seul fait de parler viendrait annuler les peines possibles reliées au dopage. Un coureur prends des substances pendant quelques années, empoche victoire en $$, lorsqu’il sent la « soupe chaude » se met à table et aucune conséquence. Je trouve que que c’est de cautionner le tricherie devant une organisation qui ne veut pas prendre de vrais moyens pour enrayer le dopage

  8. Le problème des calculs de Vayer, c’est qu’ils tiennent difficilement compte de l’abri procuré par le public au bord de la route, les (trop) nombreuses motos… et bien sûr les autres coureurs.
    Sans parler de la composante poids qui est plutôt variable : 1 ou 2 bidons ? variation du poids du coureur pendant l’étape (par déshydratation par exemple) ? Pour moi rien ne vaut un capteur de puissance si on veut donner des chiffres ; le reste n’est qu’approximatif (et affirmer qu’il y a moins de 2% d’erreur est limite mensonger selon moi).
    Sur le Tour 89 on pouvait voir la puissance développée en direct (incrustation TV) pour les coureurs de Toshiba-Look via le système MaxOne : http://www.youtube.com/watch?v=pOu_SDK4K3c 😉 mais avoir les données de chaque coureur après chaque étape serait déjà un gros pas en avant…

  9. plasthmatic

    Mal nommé le truc : « concept balance », ça me semble plus ajusté.

    Il y a l’autre concept, niais celui-là : « la conscience tranquille ». Même si les religions dites de salut martèlent le contraire, une (dite) bonne action ne rachète pas une (dite) mauvaise, elle vient juste prendre sa place dans la liste des actions, avec l’estampillle qu’on voudra.
    Ce qu’on a fait, on l’a fait. Mes conneries, je les ai faites, et ma charrette au cul, je me la traîne jusqu’au bout, tout au plus en veillant à ne point trop l’alourdir encore. T’as triché ? ben t’as triché. Sois fier, au moins.
    « Concept balance », c’est mieux.

    Pour les calculs de puissances, Patrick a évoqué Bolt et Blake, il a donc écrit pour moi.
    On pourrait poursuivre la liste, par exemple les 3’26 »00 de ce bon Hicham sur 1500 m, les chronos tous incroyables ensuite du 3000 m au marathon, ce depuis dix à quinze ans. Tous « hors normes ». Les 18,30 m de Jonathan Edwards, le Goélan qui croit en Dieu, qui a de l’onction, qui donc ne peut pas même être soupçonné de triche. Il n’empêche : performance d’extra-terrestre, dirait un Antoine Vayer de l’athlé. Performance que j’avais su apprécier d’ailleurs : quel style.

    Bon, on s’en fout.

  10. Batrickp

    Et au-delà du style, du geste, la sympathie aussi ne contre-balance pas. Yannick Agnel, il en dégage depuis le début, sans louvoiement, et à ce jour en résistant à la corruption morale de la horde de journalistes lamentables. Qu’il soit resté sans défaut en textile lors de la période des combinaisons y participe. Et même qu' »il apprend le russe pour lire Nabokov dans le texte »; insoupçonnable, donc, on ne soupçonne pas le gendre idéal. Pour autant, ses perfs feraient lever les yeux au ciel d’un Vayer de la natation. Alors…?

  11. Batrickp

    Retour à la pédale.

    Devinette: POURQUOI DOIT-ON MARQUER SON ADVERSAIRE PAR LA GAUCHE DANS LES PENTES RAIDES?

  12. touille

    Si vayer leve les yeux, c’est qu’il est dopé; ne faisons pas les « je crois pas trop car il a pas de preuves bla bla bla » Il y a des évidences et il faut les reconnaitre; de même que la planète se réchauffe, les performances d’armstrong et beaucoup d’autres sont inhumaines; pas besoin de preuves directes; le simple absence de fatigue, de pédalage sans les oreilles, ça éclaire déjà pas mal
    Pour la devinette: ça évite que les motos passent et entrainent le 1er dans leur sillage?

  13. Batrickp

    Le code de la route serait respecté par les véhicules sur la course (ici dépassement par la gauche)? Bien qu’ils en aient l’obligation, si si, ce n’est absolument pas le cas, le pire étant la vitesse, l’accélaration et le frolement du public et même des coureurs. Et amener ses enfants sur ce qu’on appelle une grande course, surtout le Tour, relève de la mise en danger.
    La réponse est fausse. Indice: voir la Vuelta, notamment hier.

  14. schwartz patrick

    Ok avec Batrickp !
    et je rajoute une chose, ce qui est bizarre,c’est que nous savons tous à peu près comment lutter contre le dopage, des hommes expérimentés comme Antoine Vayer, le docteur Mondenard,le docteur Borderie (j’ai sûrement
    écorché son nom)en maîtrisent toutes les possibilités,
    les (vrais) contrôles inopinés,le contrôle longitudinal
    C’est un peu comme en politique,il y a des émissions très pointues et « grand public » à la fois comme C DANS
    L’AIR où des économistes très compétents traitent des sujets actuels comme la crise ,en parlent en toutes connaissances de cause, des origines,des failles,du
    futur,des remèdes, et, ne trouvent pas preneurs ni
    écoute chez les hommes politiques !
    A en croire que le pouvoir, (perso je n’en doute plus)
    est une mafia légale, l’UCI comme les gouvernements !
    il y a des minorités secrètes et hors la loi qui agissent dans l’ombre et qui définissent des stratégies très loin d’être honnêtes avec comme but,
    évidemment, de faire un « bizzzness » le plus lucratif et le plus spectaculaire possible, qu’importe les moyens …

  15. EricL

    A mon avis, le calcul de la puissance par les lois de la physique sera toujours plus juste que n’importe quelle mesure au SRM ou autre. La seule vraie inconnue est le poids effectivement. Mais la formule est linéaire, donc 1 kg d’erreur sur un étalon de 71 kgs représente 1,4% d’erreur, soit 6,3w à 450 watts développés.
    Pour la perte de poids par déshydratation, je n’y crois pas une seconde, les coureurs sont des professionnels, ont accès à toute l’eau fraiche qu’ils veulent, et quand on sait que 1% de poids corporel d’eau perdu coûte 10% de performance, je doute qu’ils prennent le risque d’être déshydratés.
    Pour la devinette: je sais pas… Pour ne pas se prendre son dérailleur dans la roue avant?

  16. EricL

    Un complément chiffré:
    Soit une pente de 10 kms à 8%, montée en 28′ (21,4 km/h) par un coureur de 71 kgs avec un vélo de 8 kgs.
    La puissance nécéssaire est de 444 watts. Elle se décompose en:
    369 w pour vaincre la gravité
    51 w pour la résistance de l’air
    23 w pour la résistance au roulement
    Bien abrité, le coureur peut économiser 20-30 w, mais rien de plus.
    A des vitesses en dessous de 15 km/h, la résistance de l’air est réduite à consommer moins de 15w, l’abri n’est plus significatif.

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