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Mois : août 2020 Page 1 of 2

Alaphilippe: combien de temps tiendra-t-il?

Il l’avait annoncé. Il l’a fait!

L’espace de quelques kilomètres, les amateurs de vélo de longue date auront vu des images de Marco Pantani leur revenir en tête. Comme Julian, Marco annonçait la couleur et livrait la marchandise. Tu savais ce qui allait se passer quand la Mercatone Uno embrayait avant un col.

Ben idem hier. Quand Jungels a pris son relais dans la dernière bosse, tout le monde savait ce qui se passerait.

Ça s’appelle avoir la pancarte dans le dos. Ça complique toujours les affaires.

La marque des grands c’est d’être capable de faire quand même la différence dans ces moments.

Très lucide, Alaphilippe, une fois sorti, a laissé revenir Hirschi parce que c’était encore long, et vent de face dans le final.

Puis Yates est rentré, impressionnant de facilité.

Le reste s’est passé comme prévu.

À l’arrivée, les émotions d’Alaphilippe, qui a perdu son père en juin dernier. Poignant.

LA question désormais: combien de temps Alaphilippe tiendra-t-il en jaune?

L’an passé, il avait surpris beaucoup de monde, notamment dans le chrono. Seuls les grands cols en haute altitude sur la fin du Tour avait eu raison de lui.

Cette année, pas de chrono avant la 20e étape, et pas de grands cols…

À court terme, Yates, à 4 secondes, est une menace, notamment à cause des bonifications sur la route du Mont Aigoual (6e étape), 8, 5 et 2 secondes étant à prendre au sommet du col de la Lusette. La 4e étape vers Orcières-Merlette sera également un piège pour Alaphilippe, les écarts n’étant pas encore très importants.

L’an dernier, Alaphilippe avait pu creuser des écarts dans le premier chrono (13e étape), absent cette année. Ce qui pose une question qui est inhérente à la première question ci-haut: à quel endroit Alaphilippe pourra-t-il prendre du temps sur les grands favoris cette année? C’est probablement plus compliqué que l’an dernier!

Une carte à jouer est certainement de surprendre dans les descentes vers les arrivées, il y en a plusieurs cette année.

Et son punch bien sûr pour jouer les bonifs sur les lignes d’arrivée!

Je pense que ça sera un Tour de France serré au niveau des écarts au général.

Marc Hirschi

Mention très bien au jeune coureur suisse, 22 ans, champion du monde espoir en 2018, le seul à avoir pu résister à l’attaque d’Alaphilippe dans le final hier. Je suis soufflé de voir à quel point Hirschi a maigri par rapport aux photos de lui en 2018… preuve qu’au niveau professionnel, le rapport poids-puissance est clé. Chris Froome ou Bradley Wiggins l’avaient compris.

Ils ont déjà perdu le Tour

Après Pavel Sivakov hier, Daniel Martinez, récent vainqueur du Dauphiné, a perdu le Tour hier sur une chute un peu bête survenue dans la descente du col d’Èze. Condamné à une grosse chasse pour rentrer avant la dernière bosse, il a ensuite explosé et terminé à près de 4 minutes. Game over.

Fabio Aru, Ilnur Zakarin et Warren Barguil ont également déboursé plusieurs minutes hier. Désormais, seules les victoires d’étape leur importeront.

3e étape

Promise aux sprinters. Misez cependant une belle bataille, car il est possible que des sprinters comme Caleb Ewan ou Alexandr Kristoff soient lâchés dès les petits cols (Pilon, Faye, Lèques) des 120 premiers kilomètres, sur les 198 à parcourir. Du coup, des équipes comme Bora avec Sagan qui passe bien ce genre de bosse pourraient mener grand train sur les 70 derniers kms de l’étape afin d’empêcher le retour des sprinters qui seront lâchés. Si tel est le cas, ca embrayera solide au sommet du col des Lèques (km 117). Ça pourrait condamner des échappées parties tôt dans l’étape.

Je mise Sagan! Nizzolo devrait aussi être dans le coup.

Tour, 1ere étape: un beau bazar!

L’invité-surprise de la 1ere étape, c’était pas la Covid-19.

Ni le préfet de la région des Alpes-Maritimes…

Ni même David Lappartient, pour s’entretenir de possibles Mondiaux du cyclisme en Haute-Saône avec A.S.O. dans un mois.

L’invité-surprise, ça été la pluie, qui a transformé la chaussée en une patinoire, après des semaines de sécheresse. Un classique.

Du coup, l’histoire de cette étape, ça été les chutes à gogo. Beaucoup de chutes. Tellement qu’à un moment, c’est la Jumbo-Visma et notamment Tony Martin – il a la légitimité Tony, ça fait longtemps qu’il est dans le peloton, et il a un palmarès – qui en a appelé à une neutralisation afin d’éviter l’hécatombe.

Good call.

Tous ont acquiescé, sauf les Astana qui ont raté une belle occasion de se faire des amis dans le peloton. Le genre de truc dont les coureurs se souviendront, c’est comme ça dans le cyclisme depuis fort longtemps: tu fais pas chier. À une époque, tu faisais pas chier le père Hinault… Si on voit des équipes rouler sur des Astana au cours des prochains jours afin de les bloquer sans raison apparente, vous saurez pourquoi.

Je soupçonne que la directive chez Astana est spontanément venue de Lopez lui-même, qui a cru bon de faire la descente. Total, il s’est payé un beau panneau, a risqué une sacré gamelle et il a vite compris. Hugo Houle était médusé du comportement de sa propre équipe. Fier d’Hugo, il a eu la bonne attitude dans le peloton.

Lamentable (et ridicule) Astana et Lopez, si vous voulez mon avis.

Sinon, un beau sprint à l’arrivée, assez réglo. Kristoff s’est imposé, il a bien joué dans le final en misant sur la roue de Cees Bol chez SunWeb. Y’a du beau monde derrière lui: Bennett, Sagan, Viviani, Nizzolo, Coquard…

Quand même un sacré teigneux ce Kristoff. Vainqueur d’un Tour des Flandres (2015). De Milan SanRemo (2014). De Gent-Wevelgem l’an dernier. Du sprint sur les Champs-Élysées aussi (2018). Il était plutôt discret ces derniers mois, le voici de nouveau au premier plan, porteur du maillot jaune. UAE a ouvert le compteur, de quoi relaxer Pogacar et Aru.

Mais ça ne durera pas, le maillot changera d’épaules aujourd’hui.

Les malchanceux du jour

Pavel Sivakov, que je voyais bien placé à Paris dans trois semaines. Deux chutes, une belle galère durant tout le reste de l’étape, il pointe désormais à plus de 13 minutes au général. Équipier pour le reste du Tour, c’est certain. Les Grenadiers devront miser Carapaz si jamais Bernal échoue: un mal de dos est si vite arrivé!

Thibault Pinot. Quelle poisse! Chute à trois kilomètres de l’arrivée, il ne perd pas de temps au général. Reste à savoir s’il se ressentira physiquement et moralement de sa chute aujourd’hui, l’étape est corsée avec plus de 3700m de dénivelé.

Rafael Valls. Clavicule cassée dans la chute ayant entrainé Thibault Pinot, à 3km de l’arrivée. Course terminée pour le coureur de la Bahrain-McLaren.

John Degenkolb. Hors délai. 18 minutes de retard sur Kristoff. Le jury des commissaires ne l’a pas repêché, malgré cette étape particulière. Je trouve la décision assez sévère.

Ils sont allés au tapis

La liste est impressionnante: Miguel Angel Lopez, Luis Leon Sanchez, Lennard Kamma, Julian Alaphilippe, Rigoberto Uran, Valentin Madouas, David Gaudu, William Bonnet, Rudy Molard, Andrey Amador, Andrei Greipel, Nils Politt, Ben Hermans, George Bennett, Tony Martin, Robert Gesink, Caleb Ewan, Philippe Gilbert, Marc Soler, Edvald Boasson Hagen, Ryan Gibbons, Domenico Pozzovivo, Marc Hirschi, David de la Cruz, Niklas Eg.

Du lot, les plus touchés seraient Rudy Molard (genou), Pavel Sivakov (genou, hanche), Ben Hermans (poignet) et Philippe Gilbert (à confirmer, séjour à l’hôpital).

La 2e étape

Le beau temps devrait être de retour, au grand soulagement des coureurs.

190 kms, tout de même.

Quatre belles ascensions, de quoi faire une sélection progressive.

Ca commencera au km 45, col de la Colmiane, quand même 16km à 6,3%.

Descente, on enchaine immédiatement avec le col du Turini, beau col: 15 km à 7,3%.

Retour à Nice, col d’Èze, un grand classique dans le cyclisme pro. Paris-Nice connait!

On repassera sur la ligne d’arrivée, dernière bosse avec le petit Col des quatre chemins, pour une dernière sélection.

La course se lancera tôt dans l’étape c’est certain.

Misez un baroudeur du style Thomas de Gendt, Tiesj Benoot ou Wout Van Aert, capables de résister devant longtemps.

À moins que… attaque de Pierre Rolland!

À la télé depuis le Québec

C’est un peu compliqué avec FloBikes, notamment du côté du paiement. On te fait payer pour un an…

Pour moi, la meilleure solution parce que la moins chère et la plus flexible demeure FilmOn et France Télévision. Tu regardes le Tour partout, même sur ton portable, et tu peux enregistrer l’étape si tu peux pas être devant ton écran. Pratico-pratique.

Un Tour imprévisible, rebondissements garantis!

Avant cette petite analyse du parcours du Tour cette année, un parcours loin d’être traditionnel, je me demande si la course ira au bout: la Covid-19 menace en France comme ailleurs ces jours-ci.

Rappelons que si deux coureurs ou personnel du staff d’une équipe est positif à la Covid-19, l’équipe tout entière est exclue du Tour. Les chances que cela arrive sont grandes, imaginez un maillot jaune comme Thibault Pinot à quelques jours de l’arrivée obligé à retourner chez lui parce que deux membres du personnel de la FDJ sont positifs à la Covid… ce serait vraiment crève-coeur.

Combien d’équipes seront-elles toujours présentes sur le Tour à l’approche de Paris? On peut se poser la question! Et c’est déjà parti, avec cette histoire de staff positif à la Covid-19 chez Lotto-Soudal hier. Inquiétant!

On rapporte toutefois qu’il serait possible que les organisateurs du Tour assouplissent la règle dans les prochaines heures. À suivre…

Je suis également un peu inquiet pour le déroulement de ce Tour, le préfet de la région de Nice ayant interdit hier l’accès en voiture aux cols des deux premières étapes. Seuls les piétons et les cyclistes masqués y auront accès, et les forces de l’ordre disperseront les gens pour éviter les attroupements sur le bord de la route. Toute la région des Alpes-Maritimes est passée en « code rouge » selon les autorités sanitaires, de nombreux cas récents de Covid-19 y ayant été rapportés.

Pour être atypique, ce Tour de France va être atypique. Et le parcours va certainement y contribuer:

Très peu de cols à plus de 2000m d’altitude. Voulait-on limiter les Colombiens, toujours bien oxygénés?

Très peu de chronos, en fait un seul, en côte, l’avant-dernier jour (Planche des Belles Filles). Voulait-on favoriser Thibault Pinot? (ce dernier chrono est chez lui)

Une seule étape de plus de 200 bornes (218, 12e étape). 11 étapes de moins de 170 bornes, soit grosso modo 4h de course. On a certainement privilégié une course de mouvement. Quand tu as 260 bornes à faire, tu prends ça tranquille sur les 150 premiers kilomètres. Quand tu en as 150 à faire, tu peux te permettre d’attaquer d’entrée!

Un parcours truffé d’étapes compliquées en moyenne montagne, donnant des opportunités d’attaque non seulement dans les ascensions, mais aussi dans les descentes. Plusieurs arrivées sont d’ailleurs situées au terme de courtes descentes assez techniques (2e, 8e, 9e, 18e, 19e étapes). A-t-on voulu favoriser le spectacle et des coureurs comme Alaphilippe?

Chose certaine, spectacle garanti cette année!

Contrairement au passé, par exemple durant l’époque Miguel Indurain, presque toutes les étapes de ce Tour de France sont propices à faire des écarts au général. À l’époque, il était facile d’identifier 8, 10 voire 12 étapes où on savait qu’il ne se passerait rien pour le général. Cette année, c’est tout le contraire!

Ca commencera dès la 2e étape, taillée pour les puncheurs comme Alaphilippe. 187 kms, quatre ascensions (Colmiane, Turini, Èze et col des Quatre chemins), de quoi donner des idées à bien des coureurs. Les grands favoris devront y être très vigilants, même si les écarts à l’arrivée devraient rester minces.

Deux rendez-vous en première semaine, du presque jamais vu: d’abord lors de la 4e étape avec l’arrivée à Orcières-Merlette (7km à 6,7%), puis la 6e étape et son arrivée au Mont Aigoual, après l’ascension difficile du col de la Lusette (12km à 7,3%).

On attaquera ensuite les Pyrénées pour deux courtes étapes (140 et 157 kms), les deux se terminant après une descente rapide. La 8e étape vers Loudenville offre dans son final le Port de Balès (12km à 7,7%) puis le Peyresourde (10km à 7,8%), de quoi faire les premiers gros écarts parmi les favoris.

Deux étapes à surveiller en 2e semaine, qui se termine sur les contreforts des Alpes. La 13e étape d’abord vers Puy-Mary, sur un parcours sacrément casse-pattes (4 400m de dénivelé!!!), pas un mètre de plat de toute la (longue – 191km) journée.

La 15e étape sera magnifique, avec l’arrivée en haut du Grand Colombier (17km à 7,1%) près du Lac du Bourget, une montée réputée longue et difficile. Comme les coureurs auront deux semaines de course usante dans les jambes et deux cols franchis plus tôt dans la journée (montée de la Selle de Fromentel 11km à 8,1% et le Col de la Biche, 7km à 8,9%), je pense qu’on aura une bonne idée du vainqueur du Tour au soir de cette étape.

Il restera alors trois étapes clé avant l’arrivée à Paris.

Pour moi l’étape-reine est la 17e étape, qui se terminera au col de la Loze à 2300m d’altitude. Une étape pas très longue (168km), mais les coureurs devront d’abord franchir le col de la Madeleine (17km à 8,4%), qui laisse toujours des traces.

Je pense qu’au soir de cette étape, les écarts seront établis et le maillot jaune solidement ancré sur les épaules d’un coureur.

168 km encore à franchir le lendemain lors de la 18e étape vers La Roche-sur-Foron, avec quatre cols à franchir. Le premier, le Cormet de Roseland (19km à 6,1%) fera la sélection, puis le col des Saisies, le facile col des Aravis et enfin le Plateau des Glières, une saleté (6km à 11,2%) qui ne laissera que les meilleurs du général devant pour l’explication finale.

Restera le chrono vers la Planche des Belles Filles lors de la 20e étape, 36 kms avec les six derniers kms en côte. Contrairement à beaucoup de monde, je ne crois pas que cette étape fera la différence pour le général, la dernière ascension est assez courte et les écarts ne devraient pas être très conséquents. Le Tour est suffisamment montagneux et difficile avant cette étape pour générer des écarts plus importants.

Mais on ne sait jamais! Un Pinot pourrait être à la lutte avec quelques secondes d’écart au général avec un ou deux autres coureurs.

Le facteur météo

Un Tour en septembre, c’est du jamais vu.

Je pense que le facteur météo interviendra surtout en 3e semaine, dans les Alpes. Les grosses canicules sont probablement à exclure, et si le mauvais temps s’en mêle, il pourrait faire froid ce qui affectera certains organismes plus que d’autres.

Pour le moment, on annonce un temps clément durant les premiers jours de la course.

À la télé

Pour moi, y’a pas photo: le mieux, c’est France Télévision, notamment à cause de la présence de Laurent Jalabert et Thomas Voeckler, tous deux vraiment excellents, notamment au niveau tactique. Encore proches de nombreux coureurs, ils ont des informations privilégiées permettant de bien comprendre les courses dans la course.

Ca sera en tout cas mon choix pour suivre ce Tour de France. J’utilise FilmOn depuis le Québec.

Un Tour féminin en 2022?

Ça a déjà existé, ça serait vraiment bien que revienne. Le président de l’UCI, le Français David Lappartient, a confirmé qu’une course féminine « majeure » par étapes était dans les cartons pour 2022.

C’est une excellente nouvelle! Je prends beaucoup de plaisir à regarder les courses féminines ces temps-ci, des courses souvent plus débridées, où l’on voit davantage d’attaques et de rebondissements que chez les hommes. Le final de la course sur route féminine des Championnats d’Europe a été un régal hier.

Le matos du Tour

Toujours intéressant de regarder ce que les pros utilisent comme matos.

Les vélos

Cette année sur le Tour de France, trois fabricants de vélo équipent deux équipes, soit Canyon (Movistar et Arkea), Specialized (Bora-Hansgrohe et Deceuninck) ainsi que Willier (Astana et Total Direct Énergie). L’investissement doit être colossal pour ces compagnies, mais le jeu en vaut visiblement la chandelle.

Les autres marques: Pinarello (Ineos), Trek (Trek-Segafredo), Giant (CCC), Cervelo (SunWeb), Bianchi (Jumbo), BMC (NTT), Cannondale (EF), Colnago (UEA), DeRosa (Cofidis), Eddy Merckx (AG2R), Factor (Israel), KTM (B&B Hôtels), Lapierre (FDJ), Merida (Bahrain-McLaren), Ridley (Lotto) et Scott (Scott-Michelton).

On pourrait presque dire qu’il y a davantage de constructeurs italiens (Pinarello, DeRosa, Bianchi, Willier, Colnago) qu’il y a quelques années, ces derniers ayant probablement compris que pour résister aux géants que sont Trek, Specialized, Giant et Cannondale, il fallait être en WorldTour.

Les grands absents à ce niveau? Look, Time, Orbea, BH, Moser, entre autres.

Les freins

C’est intéressant: Ineos et Jumbo-Visma rouleront cette année sur des freins classiques à mâchoire, et non pas sur des freins à disque. Un désavantage en descente de col? Il faudra voir!

Ceci étant, une majorité du peloton roule désormais sur freins à disque.

Les roues

À ce chapitre, une bonne diversité existe, avec des Mavic, Shimano, Campagnolo, LightWeight, Corima, Vision, Roval, Cadex, Fulcrum, Black Inc, Zipp, Enve, Bontrager, DT Swiss et Ursus. Petit avantage Shimano au niveau du nombre d’équipes.

Les pneumatiques

Si le tubeless commence à faire sa place, la plupart des équipes roulent encore sur des boyaux, plus légers, plus confortables et offrant un rendement supérieur (on les dit plus rapides, ce qui est souvent confirmé par des tests en soufflerie). Je n’ai pas le détail des sections utilisées, je présume que le plus souvent, c’est du 23 ou 25.

Les groupes

Seulement trois équipes en Campagnolo (Cofidis, Lotto, UEA) et deux en SRAM (Movistar, Trek). Le reste est en Shimano qui domine donc à ce chapitre. À surveiller le possible nouveau groupe Dura-Ace 12 vitesses, annoncé depuis plusieurs mois maintenant. Rappelons que Shimano est le seul fabriquant de groupes complets à ne pas encore proposer de groupes 12 vitesses.

Toutes les équipes seraient en groupes électroniques, mais des cas isolés de coureurs encore en groupes mécaniques peuvent exister, souvent par préférence personnelle.

Le maquillage

Plus fréquent il y a encore 10-15 ans, ca existe toujours bien sûr. Les coureurs ont leurs préférences, ils maquillent parfois leur matériel question de respecter les sponsors officiels de l’équipe. On a par exemple vu sur le Dauphiné des roues Corima maquillées Shimano… mais c’est aussi vrai pour les selles, les chaussures, les lunettes.

La bonneterie

Là aussi, une belle diversité: Rosti, Giordana, Le Col, Sportful, Etxeondo, Nalini, Santini, Castelli, Vermarc, Alé, Rapha, Katusha, Assos, Agu, Craft, Ekoi et Noret.

Tour: les favoris

Le Tour s’élance samedi depuis Nice, beaucoup de sites Internet et d’experts y vont de leurs favoris ces jours-ci.

Voici les miens, et ils sont un peu différents!

1 – Tom Dumoulin. 2e en 2018, il est pour moi celui qui pourrait causer la plus grande surprise, tout le monde parlant plutôt de Primoz Roglic, Egan Bernal ou encore Thibault Pinot. Il était très clair que Dumoulin était en forme ascendante sur le Dauphiné, et une fois son travail d’équipier fait pour Roglic dans le dernier col du jour, Dumoulin ne se relevait pas, preuve qu’il était là pour s’entrainer le plus sérieusement du monde. Ce coureur a une sacré caisse, il passe la montagne, il est teigneux, n’abandonne jamais, et c’est une formidable machine à rouler et à grimper, donc le chrono sur la Planche des Belles Filles l’avant dernier jour devrait logiquement être pour lui. Le vainqueur du Giro 2017 présente une formidable équipe autour de lui, un avantage certain.

2 – Thibaut Pinot. Parce que c’est mon coup de coeur. J’aimerais tant que le Franc-comtois gagne! La France attend toujours un successeur à Bernard Hinault… Le Tour 2020 a été dessiné avec les qualités de Pinot en tête: pas de chronos roulants, pas de grands cols en haute altitude sauf trois (Madeleine, La Loze et le Cormet de Roseland), un Tour montagneux par ailleurs, plein de beaux petits cols culminants autour de 1500m, bref, parfait pour lui. C’est cette année ou jamais pour Pinot! Ceci étant, il faudra voir comment il a récupéré de sa chute au Dauphiné. Son point faible est selon moi son équipe, surtout dans les cols plus longs.

3 – Primoz Roglic. Surpuissant au Dauphiné, il est LE coureur de l’heure et logiquement le grand favori de ce Tour. Sa chute au Dauphiné a été cependant plus sérieuse qu’estimée dans un premier temps, et il existe même une incertitude quant à sa capacité de prendre le départ du Tour samedi. Pour moi, Roglic ne présente qu’une faiblesse: la troisième semaine, en haute montagne. C’est là qu’il sera le plus vulnérable. Mais il aura toute une armada de « guêpes jaunes » autour de lui pour veiller au grain.

4 – Egan Bernal. Vainqueur sortant, il a la pression, surtout depuis que la toute puissante équipe Ineos en a fait son seul leader désigné, écartant même de la sélection Geraint Thomas et Chris Froome. Bernal ne peut pas vraiment se louper sur ce Tour de France! Il aurait été touché au dos sur le Dauphiné, petite incertitude donc pour le coureur colombien. Ce Tour sera plus compliqué pour lui que l’an dernier, il y a moins de cols à plus de 2000m d’altitude où, il y a 12 mois, il a fait la différence (rappelez-vous l’Iseran). Bref, pour Bernal, je pense que ce Tour de France sera compliqué.

Les outsiders

Ils sont nombreux derrière ces quatre grands favoris.

Nairo Quintana. Le coureur colombien a montré des signes de forme cette saison. Mais ce Tour de France est-il assez montagneux pour lui? Coureur souvent peu offensif, je ne suis pas sûr du tout qu’il a ce qu’il faut pour s’imposer sur cette Grande Boucle, en premier lieu l’équipe. Et à 30 ans, on peut se poser la question: ses meilleures années sont-elles derrière lui?

Julian Alaphilippe. Tellement excitant à voir courir! Alaphilippe est un attaquant, et gageons qu’il usera de tous les terrains pour tenter des coups. L’an dernier, c’est la très haute montagne qui a eu raison de ses ambitions, et cette année cette très haute montagne est quasi-inexistante, alors pourquoi pas? Son énergie semble inépuisable, alors s’il se pare de jaune en première ou deuxième semaine, attention à lui, il ne lâchera pas le morceau facilement!!!

Richard Carapaz. Depuis le Giro l’an dernier, il a prouvé qu’il peut être imprévisible. Comment l’exclure de cette liste d’outsiders? Deux points en sa défaveur cependant: il a su tardivement qu’il prenait le départ du Tour, et il est d’abord là pour épauler Bernal.

Pavel Sivakov. Parce qu’un Ineos peut en cacher un autre! Sur ce que j’ai vu au Dauphiné, Sivakov a une sacré condition en ce moment et si Bernal et Carapaz étaient lâchés, Ineos pourrait compter sur lui. À 23 ans, il débute toutefois son premier Tour de France, et il faudra voir s’il peut tenir la distance et la pression. Sa 9e place du Giro l’an dernier apporte toutefois certaines assurances.

Tadej Pogacar. Si l’ouverture se présente, lui aussi peut rêver d’une très belle place, surtout s’il revêt le maillot jaune en 2e semaine. Son équipe UAE a de quoi « tenir la distance » et rappelons qu’il a terminé 3e de la Vuelta l’an dernier.

Mikel Landa. Un gros talent, sans l’ombre d’un doute. Landa nous a habitué à « tout ou rien ». Plus souvent rien d’ailleurs, mais quand il fait « tout », il tient jusqu’au bout. Pour moi, c’est le plus gros joker de ce Tour de France.

Miguel Angel Lopez. Déjà deux podiums sur les grands tours (3e du Giro et de la Vuelta en 2018). Récent 5e du Dauphiné. Une équipe Astana à son service. Bon puncheur, beaucoup d’arrivées sur ce prochain Tour lui conviendront, il peut y jouer les bonifs. De quoi y croire!

Daniel Martinez. Encore un Colombien! Récent vainqueur du Dauphiné, il a créé la surprise. Sur trois semaines toutefois, il n’a pas vraiment de grandes références. Mais je le place comme outsider, alors que je ne vois pas son compatriote Rigoberto Uran dans cette liste.

Emanuel Buchmann. Excellent grimpeur, tempérament porté sur l’attaque, 4e du Tour 2019, il peut aussi surprendre et il a une équipe à son service. Je crois toutefois que ce Tour de France n’est pas assez montagneux pour lui, et davantage réservé aux puncheurs-grimpeurs qu’aux purs grimpeurs comme lui. Touché suite à une chute sur le Dauphiné, sa préparation récente a toutefois été perturbée, et c’est dommage. S’il est « tranquille » en première semaine, qui sait il pourrait se refaire une santé en vue de la 2e et 3e semaine de l’épreuve.

Wout Van Aert. Même si ce Tour de France risque d’être trop montagneux pour lui, le meilleur coureur de cette reprise de saison semble pouvoir tout faire. Et s’il prenait le maillot jaune tôt dans la course et décidait de le défendre à fond? Il a l’équipe pour le faire, et la condition!

Les Canadiens

Sale temps pour les coureurs canadiens dans le contexte du Tour: Woods éjecté de son équipe, pas de coureurs canadiens au sein du line-up d’Israel Start-Up Nation, et voilà qu’Antoine Duchesne à la FDJ est au prise avec une mononucléose.

Canadiens sur le Tour: que de rebondissements!

Parfois, le cyclisme pro est difficile à suivre et à comprendre!

Hugo Houle d’abord positif à la Covid-19, mais asymptomatique. Puis deux contrôles négatifs, puis des tests plus poussés qui révèlent que son organisme n’a très probablement combattu aucun virus récemment.

Du coup, Houle est autorisé à courir. Prévu sur le Giro, pour aider son ami Fuglsang. Puis, il y a 24h, rebondissement: il épaulera Lopez sur le Tour qui part samedi de Nice!

Pour Houle, c’est évidemment une bonne nouvelle: tu ne dis pas non au Tour de France, LA course cycliste des courses cyclistes, la plus reconnue du public également.

Pour Houle, ce sera un 2e Tour de France en carrière. Il avait terminé 91e l’an dernier. Pourrait-on lui donner l’occasion de jouer sa carte personnelle sur une étape? S’il sera là pour épauler Lopez, on ne sait jamais, au profit d’une bonne échappée, un bon résultat est possible.

Mike Woods

Ma surprise des dernières 24h a été d’apprendre que Mike Woods ne sera pas au départ du Tour cette année. Apparemment, la décision a été prise il y a un mois. Surprenant, d’autant plus que Woods envoyait des signaux d’une excellente condition physique, ayant gagné la dernière étape du Tour virtuel sur le Mont Ventoux il y a quelques semaines…

Bref, pour tout vous dire, je ne comprends pas Education First de se priver des services du Canadien. On mise Uran, on mise Martinez, oui bien sûr. Higuita, Bettiol, on est d’accord. Mais Van Garderen? Neilson Powless, aucune expérience du Tour, 23 ans? Hugh Carthy? Lui aussi un premier départ sur le Tour… Jens Kekeuleire? Sans grand résultat cette saison…

Woods affirme que sa décision de quitter l’équipe pour Israel Start-Up Nation n’est pour rien dans sa non-sélection. Personnellement, je n’en suis pas si sûr. Il n’est pas prévu non plus sur le Giro, et personne ne parle de la Vuelta… pour l’instant, c’est Tirreno puis les Classiques comme LBL. Un peu mince tout ca…

Bref, à mes yeux c’est louche. Je ne l’explique pas celle-là! Et c’est bien dommage pour les fans de cyclisme canadien.

Antoine Duchesne

On attend la confirmation du line-up de la FDJ sur le Tour, mais à priori Antoine n’en serait pas.

On sait également qu’aucun Canadien ne fait partie de l’équipe du Tour pour Israel Start-Up Nation. Vraiment déçu pour Guillaume Boivin.

La liste des partants du Tour qui est la plus à jour est probablement celle-ci. À noter que chez Jumbo-Visma, Tom Dumoulin devrait à priori porter le dossard 21, et pas Roglic…

Le Tour de l’actualité

1 – Covid-19. Ca repart vraiment fort en France ces jours-ci. De quoi bousculer la suite du programme, et notamment le Tour de France dont le départ est prévu samedi prochain à Nice? Faut voir, mais les cas de coureurs positifs au sein du peloton tant masculin que féminin se sont multipliés depuis 10 jours, notamment Hugo Houle (Astana), Larry Warbasse (AG2R – La Mondiale) ou encore Leonardo Basso (Ineos). Correction quelques heures plus tard: il appert qu’Hugo n’a jamais eu la Covid-19, et donc que le test initial incriminant ait été un faux positif. Et qu’Hugo rejoindra Mike Woods sur le Tour!

Les équipes ont également exprimé une insatisfaction devant les mesures anti-Covid-19 annoncées par les organisateurs du Tour récemment. Une réunion aura lieu mardi pour tenter de parvenir à un compromis satisfaisant pour tous.

2 – Antoine Duchesne. À priori, le coureur québécois ne ferait pas partie de la sélection finale des huit coureurs FDJ pour le Tour, annoncé ce week-end. Si on attend une confirmation, la nouvelle ne surprend pas trop compte tenu de l’abandon d’Antoine sur le récent Dauphiné. Il n’était clairement pas en condition physique suffisante pour épauler Thibault Pinot, qui présente des ambitions élevées.

3 – Thibault Pinot. Intéressant vidéo sur l’état d’esprit du coureur, à moins d’une semaine du départ du Tour.

4 – Arnaud Demare. Le sprinter français a la frite depuis la reprise, c’est clair, et il était l’archi-favori du Championnat de France hier, fort d’une équipe FDJ sur-représentée sur la course.

Quel beau championnat! Une course de mouvement, peut-être parce que les oreillettes n’y étaient pas permises, des attaques toute la course, et un final magnifique, avec les deux Deceuninck (Sénéchal et Alaphilippe) qui ont tout dynamité dans les tous derniers kilomètres, explosant le train FDJ et obligeant Demare à donner de lui-même dans les quatre derniers kilomètres.

Bref, Demare n’a pas volé son titre, et Alaphilippe nous a encore prouvé que c’est un sacré puncheur, à moins d’une semaine du Tour.

Je sais pas vous, mais si Coquard ne rentre pas sur Demare lors que ce dernier était décroché d’Alaphilippe, peut-être que ce dernier serait allé au bout?

À noter qu’on ne verra pas le maillot de champion de France sur le Tour de France dans une semaine, Demare étant prévu pour le Giro plus tard.

5 – Marc Madiot. C’est comme ca qu’on fête un titre de champion de France !

6 – Mathieu Van der Poel. Joli numéro du champion néerlandais qui a tout fait péter sur le Championnat national des Pays-Bas, partant solo à près de 50 kms de l’arrivée, et terminant seul, n’en déplaise à la formation Jumbo-Visma. Un coup d’orgueil de VDP qui, j’en suis sûr, est agacé par les succès sur route cette saison de son éternel rival, Wout Van Aert.

7 – Champions nationaux. Luis Leon Sanchez en Espagne. Marcel Meisen en Allemagne. Giacomo Nizzolo en Italie. Kasper Asgreen au Danemark. Kevin Géniets au Luxembourg. Juraj Sagan en Slovaquie. En résumé, ils sont les nouveaux champions nationaux.

8 – Jumbo-Visma. Beau reportage photo d’un récent camp d’entrainement de l’équipe. Le degré d’affutage est simplement impressionnant.

9 – Les courses cette semaine. Au calendrier, la Bretagne Classic mardi, mais aussi les Championnats d’Europe aussi à Plouay cette semaine. La course sur route des hommes est mercredi, les femmes jeudi. Aujourd’hui, ce sont les chronos.

Autour du (prochain) Tour

Plusieurs nouvelles et informations autour du Tour de France qui partira dans un peu plus d’une semaine depuis Nice.

1 – Couverture télé depuis le Québec. Cette année, pour regarder les étapes en direct, la meilleure option (mais payante) est probablement FloBikes. J’ai plusieurs commentaires très positifs sur ce site. Alex Stieda sera notamment présent pour commenter la course.

Tiz-Cycling met en ligne un stream gratuit, mais qui ne fonctionne pas toujours bien. La couverture est celle des réseaux anglais.

Personnellement, j’aime beaucoup France Télévision, notamment les commentaires de Laurent Jalabert. Pas facile de capter France2 et France3 depuis le Québec. Un moyen possible et que j’ai utilisé avec succès les années passées est le site et l’application FilmOn. Moyennant un abonnement mensuel payant pas plus cher que FloBikes, on a accès à France2 et France3, avec possibilité d’enregistrer (moyennant supplément $). L’application fonctionne bien sur téléphone intelligent, très pratique car tu peux regarder l’étape n’importe où, sur ton téléphone. Ca sera probablement mon moyen de regarder le Tour en direct cette année.

Et évidemment, vous pouvez aussi utiliser un VPN qui simule une localisation géographique différente de votre vraie localisation, ce qui vous permet de contourner les barrières du geocodage et ainsi écouter le Tour sur votre chaîne favorite, pourvu qu’un stream soit disponible. Beaucoup de chaînes européennes transmettent le Tour, incluant en Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, etc.

2 – France Télévision. Covid-19 oblige, cette année les commentateurs (Alexandre Pasteur, Laurent Jalabert, Marion Rousse) resteront à Paris et diffuseront donc leurs commentaires depuis la capitale. Thomas Voeckler et Thierry Adam resteront toutefois au contact de la course, sur les motos.

Le Vélo Club de Laurent Luyat sera également présenté depuis Paris.

3 – EuroSport. La chaine sportive diffusera également le Tour de France. Parmi les commentateurs, un certain David Moncoutié. Ca peut être intéressant!

4 – Liste des partants. Elle n’est pas encore disponible, mais les équipes ont commencé à annoncer publiquement les sélections, par exemple Jumbo-Visma ou Ineos. Certaines autres équipes attendent certainement les résultats des courses du week-end, comme les Championnats de France, pour faire les derniers choix.

5 – Canadiens au départ. S’il est déjà presque sûr que Mike Woods sera au départ, on a eu la confirmation aujourd’hui que Guillaume Boivin ne sera pas de la formation Israel Start-Up Nation, et c’est bien dommage puisque Guillaume n’a jamais pris le départ du Tour dans sa carrière. Je suis vraiment déçu pour lui.

Pour Antoine Duchesne à la FDJ, je pense qu’on aura la nouvelle lundi ou mardi prochain, une fois les Championnats de France terminés.

6 – Protocole sanitaire contre la COVID-19. Les organisateurs du Tour ont annoncé dans un document transmis aux équipes les détails des règles qui devront être respectées pour prémunir la course d’éclosions du satané virus.

Parmi ces mesures, le port du masque évidemment, pas de contact entre le public et les coureurs, de fréquents tests de dépistage, un rôle central des médecins d’équipe, pas plus de 30 personnes par équipe staff compris (donc 8 coureurs et 22 membres du personnel encadrant), et finalement si une équipe présente deux personnes atteintes du COVID-19, l’équipe sera exclue de l’épreuve immédiatement. Le Tour irait toutefois de l’avant.

7 – Podium girls. Le Tour a annoncé que c’en était terminé des podium girls, une pratique jugée sexiste à l’heure de « Me Too ». On remplacera par une hôte et un hôte, et les dignitaires seront également moins nombreux sur le podium, Covid-19 oblige. Faudra s’y faire!

8 – Site web du Tour. Le nouveau site Internet vient tout juste d’être mis en ligne.

9 – Velonews. Le site Internet a également lancé récemment une page dédiée au Tour de France. Des podcasts y sont disponibles.

10 – Kruijswijk. Pas de Tour pour le coureur néerlandais chez Jumbo-Visma, il a une épaule fracturée suite à sa chute sur le Dauphiné. Coup dur pour l’équipe. Il a été remplacé par Amund Jansen.

Froome et Thomas recalés

C’est une demi-surprise selon moi: Chris Froome et Geraint Thomas n’ont pas été retenus au sein des Ineos-Grenadiers pour le Tour de France qui s’élancera dans un peu plus d’une semaine.

En renfort, c’est Richard Carapaz, vainqueur du Giro l’an dernier, qui s’y colle. Le programme cette année du natif d’Équateur prévoyait initialement qu’il défende son titre en Italie. C’est plutôt Thomas qui ira disputer le maillot rose, et Froome est prévu sur la Vuelta à la fin de cette saison.

Il était évident que Froome et Thomas n’étaient pas en condition physique suffisante pour prétendre être des acteurs sur la Grande Boucle. Le Dauphiné a été suffisamment dur cette année pour ne pas mentir sur l’état de forme des coureurs.

C’est un tournant pour Ineos, qui mise clairement sur Bernal et Carapaz. Le cyclisme anglais prend un coup dans l’aile, après des années de domination sur les grandes courses par étape. C’est peut-être une ère qui se termine, comme les golden days du cyclisme américain se sont terminés avec la chute de Lance Armstrong.

Brailsford a eu raison d’appeler Carapaz en renfort, ce dernier pourrait surprendre, il a quelques performances intéressantes récemment, notamment sur le Tour de Burgos, et Bernal aurait mal au dos. En remportant le Giro l’an dernier, Carapaz a prouvé qu’il peut tenir sur une course de trois semaines.

Surtout, c’est Sivakov selon moi qui pourrait créer la surprise chez Ineos. Il n’était pas loin du niveau de Bernal sur le Dauphiné.

Ineos aura donc quand même quelques atouts dans son jeu sur le Tour.

Ceci étant, on voit mal comment les Ineos pourront rivaliser avec les Jumbo-Visma qui se présenteront à Nice avec les coureurs suivants: Roglic, Dumoulin, Kruijswijk, Gesink, Van Aert, Bennett, Kuss et Martin. Ouch!!!! De quoi contrôler la course en montagne, aucun doute là-dessus. Ce sera l’équipe à battre.

Astana (Lopez), UEA Team Emirates (Pogacar), Education First (Martinez), la FDJ (Pinot), Arkea-Samsic (Quintana) et Bahrain (Landa) sont les autres équipes qui viseront probablement le podium au départ du Tour.

Woods, seul Canadien au départ?

Malgré la présence de plusieurs coureurs canadiens en WorldTour cette année, seul Mike Woods chez Education First pourrait être au départ du Tour de France.

Hugo Houle est plutôt prévu au Giro pour épauler Fuglsang, et il est au prise avec la Covid-19 actuellement.

Chez Israel Start-Up Nation, aucun coureur canadien n’est présent dans les « sélectionnables » pour le moment.

Antoine Duchesne avait peut-être une chance du côté de la FDJ, ayant participé au Dauphiné, mais son abandon durant l’épreuve ne donnera pas confiance à ses dirigeants pour la Grande Boucle. On attend toutefois la sélection finale. Thibault Pinot a par ailleurs annoncé qu’il fera l’impasse sur les Championnats de France, probablement pour maximiser sa récupération surtout dans le contexte de sa chute au Dauphiné.

Entrainement: de la fameuse « zone maîtres » (zone 3)

On m’a souvent critiqué, au cours des dernières années, parce que je peux rouler vite longtemps à l’entrainement. Certains n’apprécient pas de se faire laminer sur plusieurs heures par mon rythme soutenu et constant.

On me disait que rouler en zone 3 voire zone 4 inférieure, une zone ou tu souffres mais que c’est supportable sur de grandes distances, n’était pas payant. Mieux valait faire de la fameuse zone 1 socio mollo, et de la zone 5 full gas.

La vérité, c’est que j’ai toujours fait de la zone 1 et de la zone 5. Mais je fais aussi de la zone 3 sur de longues durées. Ce qui correspond environ à 88-93% de ton FTP, et entre 75 et 85% de ta fréquence cardiaque maxi. Oui, souffrant tout le temps!

Récemment, de nombreux articles ont été publiés réhabilitant l’entrainement en zone 3, la zone supposée « non-payante » que certains appellent aussi péjorativement la « zone maitres » car les athlètes maitres (35 ans et plus) s’y entraineraient que trop.

Ca s’appelle le « sweet spot training« . Une recherche dans Google vous convaincra.

Plusieurs affirment que l’entrainement dans cette zone, c’est « The most bang for your training buck« . Surtout si, comme nous athlètes amateurs ayant une vie professionnelle et familiale, nous avons un nombre limité d’heures d’entrainement par semaine.

Personnellement, j’ai souvent fait du « sweet spot training » pour préparer de grandes cyclosportives. Style 180 kms solo à 33 de moyenne, tu es toujours en prise, jamais confortable pendant des heures, et tu finis rincé. Il est certain qu’un entrainement en mode « sweet spot » nécessite plusieurs jours de récup par la suite.

J’ai toujours trouvé qu’après cette bonne récup, ces entrainements me font passer un pallier: tout de suite, je vois plus de force dans les jambes, et une meilleure résistance à l’effort, surtout durant des intervalles longs.

C’est profitable même en course: tu as plus de jus et plus de force dans le final, toujours.

La clé, c’est de caser au bon moment ce type d’entrainement. Pas une bonne idée de faire une longue sortie « sweet spot » le lendemain d’intervalles courts full gas! Et pas trop souvent non plus. Une ou deux sorties par mois me semble suffisantes dans ce registre.

Bref, avec l’expérience, je trouve qu’un programme d’entrainement efficace, c’est comme en nutrition: la clé, c’est de manger de tout, régulièrement. Je polarise de plus en plus mon entrainement entre zone 1 et zone 5, je varie les genres en zone 5, intervalles anaérobiques ou aérobiques souvent en m’inspirant des formules proposées par Guy Thibault. Et je me tape aussi une ou deux fois par mois de longs entrainements « sweet spot » sur 120 kms ou plus, question d’aller chercher des gains différents.

Le Tour de l’actualité

C’est parti mon kiki:

1 – Dauphiné: un Colombien peut en cacher un autre.

Exit Egan Bernal (personne ne croit dans ton mal de dos en passant Egan), bonjour Daniel Martinez (EF), 24 ans, une autre trouvaille du cyclisme colombien, ça commence à faire beaucoup de trouvailles colombiennes depuis quelques années, c’est les Italiens et les espagnols qui sont jaloux.

Reconnaissons que Martinez a usé de la bonne stratégie lors de la dernière étape, attaquant au bon moment alors que Tibopino était isolé. Fred Grappe et Marc Madiot ont tellement travaillé depuis quelques années sur Tibopino pour en faire un vainqueur du Tour que mince, ils ont oublié de bien l’entourer… sauf pour Reichenbach.

On a toutefois vu Julian, Warren et Romain filer un petit coup de main à Tibopino dimanche dernier. C’est Marion qui ne savait plus où donner de la tête sur France Télévision!

Chose certaine, Primoz a dû manquer à Tibopino dimanche, avec le slovène les Jumbo-Visma auraient appliqué la technique « rouleau compresseur » et le Français aurait pu attaquer dans la dernière ascension au sein d’un gruppo compacto. Flute, au lieu de ça ce fut la panne de cannes à 3 kilomètres de l’arrivée. Nouvelle tuile, et c’est le psy de Tibopino qui se fait des couilles en or depuis un an…

À noter que le Québécois Antoine Duchesne, coéquipier de Tibopino, a été contraint à l’abandon sur ce Dauphiné.

LA révélation de l’épreuve: Sepp Kuss, il est américain (mais ca fait rien) détrompez-vous, c’est à cause de son équipe néerlandaise et de sa physionomie, tout le monde croit qu’il est néerlandais. L’étape de l’Alpe d’Huez lui est promise dans sa carrière.

En tout cas, le cuisinier de la Jumbo est sacrément précis, l’affutage au sein de l’équipe est démentiel, Kuss, Kruijswijk, Bennett, De Plus, Gesink, vous avez vu les gabarits? Pas un pet de graisse…

Mention très bien aussi au philosophe du peloton, Guillaume Martin, 3e du général. Ca fait plaisir de voir qu’un titulaire d’un master peut réussir dans le peloton pro; moi, ca n’a pas marché.

2 – Grêle. Pas facile cette année, Covid-19, Remco qui gagne tout, et on se chope la grêle dans le final de la 4e étape du Dauphiné. Les temps sont durs. Les dos sont meurtris.

3 – Lombardie. Samedi dernier sur le bord du lac de Côme, valait mieux faire terrasse à Bellagio que d’amener de la braquasse dans Sormano…

C’est en effet la canicule qui a durci la course et ramolli les cannes, les 20 premiers coureurs sur la ligne étant pratiquement tous arrivés seuls. Le 8e, Diego Ulissi, était déjà pointé à une plombe (plus de 5min) du vainqueur Jakob Fuglsang, un client pour le prochain Giro celui-là, même si Sean Kelly n’est pas d’accord.

L’état avancé de maigreur du 2e de la course, George Bennett chez Jumbo-Visma (tiens donc!), ne s’est pas arrangé avec la chaleur durant l’épreuve; à l’arrivée, son médecin a déclaré « un kilo de moins et je l’hospitalise« .

Enfin peu importe, c’est Remco qui s’en souviendra, il a raté un virage dans la descente de Sormano malgré ses disk brakes… by the way, z’avez remarqué vous que les Jumbo-Visma roulent freins à mâchoire, traditionnels? Comme quoi…

Anyway on peut dire Remco façon Merckx, le jeune prodige belge s’applique à répliquer le Cannibale en mimiquant même sa célèbre chute sur la piste de Blois, presqu’au même moment de sa carrière. Tout le peuple belge s’est ému de tant de respect du plus jeune pour le plus vieux.

Mais LA révélation de la course, c’est ce Alexandr Vlasov, 24 ans, russe, arrivé en 2020 chez Astana après deux saisons chez Gazprom. 3e du Tour d’Occitanie récemment, Alexandre Vinokourov lui fait manifestement du bien. Entre russophiles, on se comprend vite.

4 – Tour de France. Et si le dernier mot appartenait à… Covid-19, ce petit salopard? La pandémie repart clairement à la hausse en France, serais pas surpris d’un rebondissement moi. De nos jours, y’a que le Vendée Globe 2020 qui est tranquille… eux, ils ont le bon concept!

Moi, je propose le Tour de France en gravel bike cette année: 3400 kms en solitaire, tu dors quant tu veux (peux) dans ta tente que tu convoies sur ton vélo, on incorpore des sentiers de terre battue dans les cols, des check points, une GoPro sur chaque vélo et basta! La vraie aventure. Je mise sur Thomas DeGendt ou Tim Wellens pour les grands honneurs.

5 – Chutes. Remco au dessus d’un parapet (fracture du pelvis). Schachmann qui se paye une bagnole conduite par mémé dans Battaglia en Lombardie. Kruijswijk et Buchmann à la faute dans une descente du Dauphiné. Roglic à terre aussi. Y’a 10 jours, c’était Jakobsen au Tour de Pologne. La grogne s’amplifie, Lappartient et l’UCI sont nerveux. Que se passe-t-il?

Sûr qu’on veut du spectacle, quitte à défricher un demi-kilomètre de plus sur le sommet d’un col pour trouver une rampe à 20% en terre battue. La descente derrière? On s’en fout, c’est aux coureurs de faire gaffe (la descente du Plan de Bois dimanche c’était certainement du n’importe quoi). Les motos? Quelles motos? On s’en fout, regardez la jolie cascade que cette nouvelle rampe nous a permis de découvrir… Mémère est contente à la maison, c’est quand même joli la France.

6 – Ineos. Bernal roulait samedi matin du côté de Mégève, quelques minutes après que l’étape soit partie (merci à Edgar Allan Poe pour l’info). Mal de dos vous dites? Mais son physio n’était pas d’accord.

Les Ineos sont désormais en mode profil bas. Dixit Brailsford: « les mecs, on a 10 jours pour vous faire passer un pallier, alors on va se la jouer classique« .

7 – Movistar. Sont-ils encore en WorldTour?

8 – Astana. Under the radar. Méfiez-vous toujours d’Alexandre Vinokourov, il a du métier. Avec Fuglsang, Vlasov, Lopez, Feline, Lutsenko, Izaguirre (les deux) et Sanchez, il a de quoi faire en prévision du Tour et pour Vino, de quoi rire dans sa barbe, qu’il n’a pas d’ailleurs.

9 – Jumbo-Visma. À part l’anorexie, tout baigne dans la formation néerlandaise. Le favori du Tour? Moi, je mise Tom Dumoulin. Tranquille, Dumoulin. Fait pas de vagues. Serein, le mec. 7e du Dauphiné, personne remarque. Mais l’orage gronde… À ce stade-ci, il y a probablement juste une bonne chiasse pour le priver d’un petit festival sur le Tour!!!

10 – Trek-Segafredo. On joue l’esprit de famille, manifestement: Mollema, Ciccone et Nibali respectivement 4e, 5e et 6e en Lombardie. Porte retrouve du mordant. Ca peut donner quelque chose sur le prochain Tour de France, sur un malentendu on sait jamais. C’est Lance Armstrong, revanchard, qui frustre au micro de « The Move ».

11 – Education First. Mince, on avait misé Uran et Woods, on avait tout faux: c’était Martinez. Non mais c’est à cause d’Uran: on avait bien pensé à un Colombien, mais on n’a pas choisi le bon.

12 – Canyon. Warren n’a pas gagné, mais c’est pas la faute à son vélo pour cette fois: le nouveau Canyon CFR (pour Canyon Factory Racing) est de sortie. Beau matos!

13 – AG2R – La Mondiale. Ca continue de bouger: Lilian Calmejane vient de signer, en partance de Direct Énergie. Calmejane vs Latour, le match, pour savoir qui de Bernaudeau ou Lavenu est le meilleur directeur sportif en France. Après Guimard bien sûr.

14 – Mémé se dope. 80 balais, positive à la testo. C’est Gérard-Louis Robert qui est battu.

GBC 500: l’autre folle journée de Bruno Langlois

Ca se répète: après la folle journée de Bruno Langlois sur le Tour de Beauce 2019, voici la folle journée du bonhomme sur le Gravel BackPacking Challenge 500, samedi dernier.

Un chiffre: 18h44. Temps officiel, avec les (quelques) arrêts. Plus d’une heure avant le 2e. 17h30 sur le vélo, 29 de moyenne. Je souhaite bien du plaisir à ceux qui voudront s’attaquer à ce temps de référence l’an prochain! 

Bruno a partagé avec moi son expérience du GBC 500.

LFR: Bru, comique, le journal local Reflet du lac a d’abord annoncé le 2e de l’épreuve comme le gagnant.

BL: oui! J’suis arrivé 1h15 après lui, mais comme j’étais aussi parti 3h après lui, tu fais le compte… en fait, j’suis parti le dernier et j’ai remonté tous les participants un à un, sauf deux.

LFR: t’as attaqué l’événement dans quel état d’esprit?

BL: man, je n’avais jamais fait ca 500 km de gravel! Je savais pas trop à quoi m’attendre, c’est sûr que tu penses toujours à exploser, aux crampes… mais j’étais décidé à faire ça « one shot », straight from start to finish. Ça c’est finalement assez bien passé dans mon cas.

LFR: t’as roulé aux watts?

BL: pantoute. Au feeling, compte tenu de la distance à tenir. J’me suis mis dans un mode « contre-la-montre », mais sans taper dedans, jamais dans la douleur. Je montais les bosses facile, et je relançais l’allure derrière, en roulant vite sur les sections de plat, de faux-plat, les descentes aussi. Mon baromètre, c’était de ne jamais être essoufflé.

LFR: doit s’en passer des choses en 17h de bike!

BL: hey boy oui! j’ai fini détruit, les genoux surtout, sur les 100 derniers kilomètres ils me faisaient vraiment mal, pis je comprends pas trop pourquoi, j’ai jamais mal aux genoux. Sur les 50 derniers kilomètres, c’était comme un coup de poignard dans les genoux sur chaque coup de pédale. Ça me coûte probablement mon objectif, celui de tenir 30 de moyenne.

Mais à part ça, mon défi a vraiment bien été, pas de manque d’énergie, pas de crevaison, pas de chute. J’ai juste halluciné un peu par moment j’pense, je voyais plein de lapins blancs partout, j’pense qu’il y en avait des vrais dans la gang!!

500 kms c’est long, alors pour pas me décourager j’avais pas mis les kilomètres sur l’écran de mon compteur, c’était le gps qui était sous mes yeux. J’ai roulé, roulé, roulé, de 10h le matin à 3h30 du matin 19 heures plus tard, c’était difficile mais l’fun aussi. Tu vis des choses en solitaire. À un moment, la nuit, t’es vraiment seul au monde, c’est des sensations spéciales… pis là d’un coup, pu de batteries sur ma lampe de devant! Ça te ramène vite dans le concret!!! Le powerpack a pas trop rechargé la lampe, qui s’est mis en mode « économie », man, j’voyais « fuck all » et dans des routes de gravel, c’est comme important de prendre la bonne ligne. Failli frapper un porc-épic d’ailleurs, ouch, ça aurait pas été beau comme chute ça. Ça peut être gros, un porc-épic!

Par moment, peine nuit, y’avait de la brume en plus, c’était hallucinant, pis soudainement une silhouette humaine apparait sur le bord de la route, dans la noirceur… tu freakes un peu… c’était un épouvantail! Ca a marché…

J’me suis aussi fait insulter par un automobiliste en plein milieu de la nuit, alors que j’avais pas vu un humain depuis plus d’une heure… ordinaire mettons. Mais j’ai eu pleins de beaux moments, j’ai vu des étoiles filantes, j’me souviens du km 353, seul au monde, tu entres dans un état second avec la fatigue aussi.

LFR: tu avais préparé l’événement?

BL: non Laurent, aucune préparation physique spéciale. J’me tiens juste en bonne forme.

LFR: j’ai vu que l’épreuve était organisée comme les tous premiers Tours de France, avec des points de contrôle.

BL: exact! On avait des « check points » à rencontrer, chaque fois il fallait prendre une photo d’une affiche et l’envoyer par texto à l’organisation qui nous contrôlait ainsi. Sauf que des fois, tu trouvais pas l’affiche très facilement! J’étais en mode « against the clock » tout le temps, alors les check points, je voulais y rester le moins de temps possible. Aye, à l’un deux, on m’a offert bien gentiment un sac de savon, mais tu veux que je fasse quoi avec ton sac de savon à ce moment de ma vie?!

Une autre fois, la gentille dame voulait absolument me faire un smoke meat dans les règles de l’art, tout le kit… pis son grille-pain saute devant moi. Madame, j’va l’prendre comme ça votre smoke meat, faut vraiment que j’y aille là!!!

Tu peux aussi t’arrêter dans des dépanneurs. J’y ai acheté un sac de noix à un moment, j’étais écoeuré de manger sucré. Bonne idée!!! Aie, sur le sac de noix, j’ai pris 2km/h de moyenne, ça m’a remis su’l’ piton.

Pis une autre fois, le gars devant moi à la caisse du dépanneur commande pleins de gratteux, ça finit pu ses affaires, pis moi j’suis ben pressé, alors j’ai mangé ce que je voulais acheter derrière lui, pis j’avais pu rien à présenter au caissier une fois rendu mon tour. J’l’ai payé, pis salut, je suis en mode course moi.

LFR: bru, j’pense que t’a aimé ça…

BL: oui. Super belle organisation. Le staff était cool, l’accueil sympathique, une bonne ambiance, pis les gens t’encouragent. C’est vraiment un beau challenge dans une autre atmosphère que celle que je connais bien sur les courses sur route. Mais comme j’ai écrit sur mon Strava: #pastropsouventmettons

Le matos

Vélo Parlee Chebacco

Pneus Ultra Dynamico 42 de section (tubeless, neufs, avec liquide stan’s – zéro crevaison). Selon Bruno, le meilleur compromis est probablement des pneus de 38mm de section, compte tenu du parcours.

53-39, 11-34 (trop gros!)

2 compteurs Garmin (au cas où l’un deux fait défaut), parcours gps téléchargé

Cellulaire, un powerpack pour recharger

Lampe frontale, feux arrière. Une lampe de rechange est probablement une bonne idée…

5 cartouches de CO2, 3 chambres à air, beaucoup de bouffe (trop!), vêtements adaptés.

La mode gravel

Excellent court petit article (en anglais) sur l’actuelle mode « gravel bike ». Je rejoins les opinions qui y sont exprimées: le gravel séduit pour son côté plus « nature » qu’en cyclisme sur route, et plus « accessible techniquement » que le Mtb. L’idée de découvrir de nouvelles routes, de nouveaux points de vue, parfois des routes en forêt, attire aussi.

Et si vous voulez pousser l’expérience gravel au maximum, vous pouvez toujours vous inspirer du petit video ci-bas. Le Forest Gump du gravel, c’est lui!

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