Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juillet 2014

Magnifique!

Le vidéo en haute définition est accessible ici.

Entrevue avec Peter Pouly, récent vainqueur de la Marmotte

PP_1Récent vainqueur de la Marmotte mais aussi 2e de L’Étape du Tour, Peter Pouly, que j’ai connu sur la Haute Route 2012 et qui m’avait déjà accordé une petite entrevue à la suite de l’épreuve, m’a fait le plaisir de cette nouvelle petite entrevue suite à notre récente Marmotte.

La Flamme Rouge : Salut Peter, merci de m’accorder quelques minutes!

Peter Pouly : Merci Laurent! Toujours un plaisir de te répondre, et je tiens d’entrée à dire un grand bravo déjà à tous les participants qui ont terminé la Marmotte.

LFR : Tu viens d’accrocher ta première victoire sur la Marmotte : c’était important pour toi de t’imposer sur cette cyclosportive mythique?

PP : Oui, je souhaitais vraiment remporter La Marmotte cette année, je m’étais donné ce challenge et pour plusieurs raisons. D’abord, quand j’étais pro en VTT je me préparais souvent dans les Alpes et je ne pouvais alors pas participer à cette cyclo qui me faisait envie car trop dure et trop proche des Championnats de France de VTT. Ensuite, depuis novembre 2013 je travaille pour INFINITE et ils me soutiennent à 200%, ils me laissent du temps libre et supportent tous mes frais avec l’aide de Singha (ndlr: une compagnie de bière thaïlandaise) afin que je cours dans de bonnes conditions. C’est ma façon de leur dire, à quelque part, merci!

LFR : J’étais loin derrière toi, je suis passé à Plan Lachat environ 45 minutes après toi. Peux-tu nous résumer la course devant et où tu as fait la différence?

PP : Je m »étais préparé à une grande bagarre pour la victoire, mais rapidement dans le col du Glandon j’ai senti que j’avais de super jambes. Je ne connaissais pas trop mes adversaires, et j’ai vite repéré un Italien (finalement 3eme – ndlr: Giuseppe Di Salvo) qui tournait bien les jambes et qui était assez facile.

Dans la vallée de la Maurienne, la transition s’est bien gérée et une échappée est partie en ne nous prenant cependant qu’une petite minute alors qu’on arrivait au pied du Télégraphe. Dans le Télégraphe, c’est monté un peu plus vite mais mes jambes tournaient toujours super, alors on a repris 4 coureurs sur les 5 échappés devant.

Le coureur en tête a été plus coriace, passant au sommet du Télégraphe avec plus d’une minute d’avance sur nous. Après Valloire, j’ai dû faire une petite pause pipi, et j’ai réintégré le groupe qui ne roulait pas vraiment fort. À Plan Lachat, le coureur échappé comptait alors plus de deux minutes d’avance et cela devenait inquiétant. Le premier à faire l’effort a été Loic Ruffaut, j’ai pris sa roue puis j’ai passé un relais jusqu’au premier virage, puis ai demandé le relais aux deux autres coureurs nous accompagnant à ce moment. Ils ont refusé la collaboration, du coup j’ai placé une attaque et me suis retrouvé seul très vite.

Un peu plus haut, je suis rapidement revenu sur le coureur échappé, je me suis alors retourné et j’ai aperçu Loic Ruffaut et un coureur belge mais sans le coureur italien. J’ai alors décidé de les attendre afin de ne pas être seul dans la longue descente du Lautaret. Nous avons donc repris le coureur échappé et fini l’ascension du Galibier tous les trois, puis nous avons ensuite fait une descente somme toute prudente.

Le coureur italien est revenu au pied de l’Alpe d’Huez, mais dès les premiers mètres de l’Alpe d’Huez je me suis retrouvé seul. J’avais en tête d’essayer de monter le plus vite possible, et après 5 kms d’ascension j’avais déjà trois minutes d’avance. La motivation m’a ensuite cependant un peu quitté car je me suis dit à quoi bon monter vite, je ne battrai de toute façon pas mon chrono de la Haute Route 2012 et je suis donc assuré de gagner la Marmotte, terminant en savourant vraiment les derniers kilomètres de cette belle épreuve.

LFR : Tu avais un plan de match bien précis avant la course où tu as simplement réagi à la course à mesure qu’elle se décantait?

PP : La Marmotte était nouveau pour moi, je n’avais jamais vraiment participé à une épreuve de 5000m de dénivelé donc je me suis surtout concentré à faire le moins d’efforts possible jusqu’au pied de l’Alpe d’Huez.

LFR : Des moments difficiles pour toi durant la course, style passages à vide?

PP : J’ai eu froid dans la descente du Lautaret, n’ayant pas pris le temps de remettre ma veste.

LFR : Comme toi, j’ai beaucoup souffert du froid dans la descente du Galibier, avec ce vent de face. Pas évident de relancer la musculature refroidie au pied de l’Alpe d’Huez!

PP : Oui, tu as raison, mais pour moi ça s’est somme toute bien passé.

LFR : Vainqueur la semaine précédente de la Vaujany, David Polveroni n’a pas complété la Marmotte, apparemment victime d’une grave chute. Peux-tu nous en dire plus sur l’incident?

PP : Non, malheureusement, je n’ai pas été témoin de ce qui s’est passé. David, je l’ai vu lâcher mon groupe dans le Glandon.

LFR : Parlons préparation, puisque tu tiens un centre d’entrainement en Thailande. Fais-tu une préparation spécifique pour des épreuves comme la Marmotte?

PP : Oui, bien sûr je m’entraine spécifiquement pour ce genre d’épreuve, même si cette année je n’avais eu qu’un mois de réel entrainement spécifique car mon travail à Bankok m’a tenu cette année très occupé.

LFR : Comment gères-tu les 10 jours précédents l’épreuve?

PP : Les 10 derniers jours, j’essaie surtout de retrouver de la fraicheur physique et je conserve seulement un ou deux entrainements au seuil.

LFR : Du matos spécial ou rien de particulier?

PP : Rien de vraiment particulier sauf peut-être un SRM. Pour moi, c’est l’idéal pour gérer une épreuve comme la Marmotte et je travaille beaucoup avec cet outil intéressant. (ndlr: certaines statistiques de Peter lors de la Marmotte, notamment ses wattages moyens, sont disponibles ici).

LFR : De façon générale, as-tu des trucs particuliers que tu vas faire juste avant ou pendant des épreuves aussi difficiles, par rapport par exemple à des situations de compétitions plus courtes?

PP : Oui, j’ai pour habitude afin de récupérer du décalage horaire de faire toujours la même chose les trois jours précédant l’épreuve. Jour 1 je fais une sortie avec une belle bosse que je monte à un bon rythme, Jour 2 je fais une sortie longue mais très doucement, et Jour 3 je fais 1h-1h30 avec deux petites séries à I2, donc un peu d’intensité pour lancer le moteur.

LFR : Et durant la course, comment gères-tu l’alimentation?

PP : Sur la Marmotte, c’est essentiel de bien s’alimenter, très important. Pour ma part, j’ai mangé solide jusqu’à 30 kms de l’arrivée, ensuite j’ai utilisé des gels uniquement.

LFR : Tu organises des camps d’entrainement en Thailande. Peux-tu nous en parler davantage, ca pourrait intéresser beaucoup de lecteurs de LFR? Surtout, peux-tu nous dire à qui s’addresse ces camps, ces derniers étant nombreux à viser un public large, donc à présenter un niveau insuffisant pour des coureurs « qui en veulent » comme moi et qui cherchent à se dépasser sur certains grands objectifs?

PP : Oui nous proposons des camps d’entrainement, du coaching, et bien sûr cela s’adresse à des coureurs assidus qui veulent améliorer leurs performances ou bien seulement profiter de la Thailande quand il fait froid dans leur pays. Notre but est de faire prendre conscience de certains points fondamentaux pour être plus performant sur un vélo comme par exemple la gestion des efforts, l’alimentation, mais aussi la confiance en soi. Dans mes camps, tout le monde repart avec une analyse de ses capacités et par la suite ils peuvent en tirer le meilleur, conservant quelque chose de leur passage. Nous proposons également des tours pour un public plus large.

LFR : Je crois que tu lances cette saison ta cyclosportive par étape en Thailande, c’est original et probablement unique. Peux-tu nous la présenter?

PP : Je suis amoureux de la Thailande et de Chiang Rai c’est le paradis pour rouler! En Thailande, il y a des courses mais cela relève encore souvent d’une organisation locale. Nous avons voulu lancer un événement avec une organisation digne des plus belles épreuves européennes, dans la ligne de la Haute Route, et nous avons la chance d’avoir un site magnifique et un sponsor titre Singha qui va nous permettre d’organiser la plus belle épreuve cycliste par étapes chez les amateurs en Thailande.

LFR : Merci Peter, et à très bientôt le plaisir de te retrouver sur la Marmotte ou sur la Haute Route 2015!

PP : Merci Laurent, en espérant se retrouver bientôt également, je perfectionne mon québecois avec mon équipier Nicolas Magnan qui fera la Haute Route avec moi cette année!

Tour 2014: le bilan

1 – Frustration. De retour dimanche de trois semaines passées en Italie, je suis terriblement frustré de n’avoir pu écrire plus souvent sur La Flamme Rouge et ainsi partager avec vous ce Tour de France, la faute à l’impossibilité de trouver des connexions Internet. C’est fou de constater qu’en 2014, les hôtels ou gites ne disposent encore souvent pas, en Europe, de connexion Internet haute vitesse.

2 – Nibali, façon Merckx. Le requin de Messine s’est imposé avec 7min37 d’avance sur son dauphin, le Français Jean-Christophe Péraud. Il faut remonter au Tour 1999 pour trouver pareil écart entre le premier (aujourd’hui déclassé car il s’agit de Lance Armstrong) et son dauphin, Alex Zulle. C’est dire si Nibali a été dominant, il y avait lui et les autres sur ce Tour. Il a cependant bénéficié des circonstances de course, surtout des abandons d’Alberto Contador et Chris Froome, deux coureurs qui auraient pu lui donner du fil à retordre dans la montagne.

Ceci dit, il est légitime de se poser la question compte tenu de l’histoire récente du cyclisme: Nibali est-il un vainqueur crédible? Nibali a en effet établi la 4e moyenne la plus rapide de l’histoire du Tour cette année, mais j’estime la statistique peu convaincante compte tenu du parcours de la récente édition, plus « facile » qu’avant, notamment avec un peu moins de montagne et de chrono.

Toujours au niveau des performances, les analyses de puissances semblent indiquer que certaines de ses prestations, notamment sur Hautacam, sont « suspectes », mais j’estime que les watts obtenus au moyen des calculs indirects ne sont pas suffisamment stratosphériques pour pouvoir conclure sans l’ombre d’un doute compte tenu des marges d’erreur de la méthode.

Alors oui, pour le moment, du côté performance, nous n’avons aucun élément nous permettant de remettre en doute le champion italien. Seule son équipe présente quelques doutes, notamment en raison de la présence d’Alexandr Vinokourov comme manager général – une authentique chaudière – et des liens possibles avec le Dr. Michele Ferrari (on en parle de plus en plus).

Alors pour le moment, nous devons y croire, en attendant d’ici deux semaines tous les résultats des contrôles anti-dopage réalisés cette année par l’AFLD sur l’épreuve. Et bonne nouvelle, on annonce pour bientôt une méthode de détection des hormones de croissance, avec fenêtre de détection plus large.

3 – Nibali, le secret. Ca serait possiblement l’acuponcture, utilisée chez Astana depuis un moment déjà notamment pour ses propriétés anti-inflammatoires. J’avoue ici ne pas pouvoir vous en dire plus!

4 – Péraud mon idôle. Ou presque. Si j’étais coureur pro, je serais Jean-Christophe Péraud. Un mec discret, avec un très gros moteur, mais aussi avec une bonne tête sur les épaules, des études d’ingénieur en poche, et un père de famille. Je me surprend depuis une semaine à lire des articles parlant de la discrétion, du calme, voire de l’effacement de Péraud: être flamboyant ou tête brûlée serait-il nécessaire pour être pro? La 2e place de Péraud sur le Tour ne le changera pas, c’est un mec simple et accessible que j’avais pu saluer l’an dernier au départ du GP de Montréal.

Il termine également 2e du Tour à… 37 balais, prouvant qu’en cyclisme, on peut s’améliorer longtemps. Poulidor nous l’avait déjà prouvé dans les années 1970, Péraud le confirme.

C’est ce que j’aime chez Péraud: ce coureur, c’est M. Tout le Monde, et ça fait du bien.

5 – Réussites et échecs. Certaines équipes ont réussi leur Tour, d’autres pas.

Parmi les formations qui ont été à la fête en juillet, trois sortent du lot: Astana bien sûr, AG2R – La Mondiale et Giant-Shimano. Pour ces trois formations, c’est le carton plein.

On peut ensuite ajouter la FDJ.com, avec la belle prestation de Thibault Pinot. Katusha, Lotto-Belisol, Omega Pharma – Quick Step et Tinkoff-Saxo pourront aussi dire « mission accomplie », s’étant chacune illustrée à leur façon.

Parmi les échecs retentissants, Sky bien évidemment, mais aussi plusieurs autres formations carrément inexistantes sur cette édition du Tour: IAM Cycling, Cofidis, Orica-GreenEdge, voire Lampre et Trek Factory Racing.

Sky en particulier – surtout Dave Brailsford – se sera ridiculisée par la décision de ne pas sélectionner Bradley Wiggins : Froome out sur chute, l’équipe s’est liquéfiée, Porte est passé par la fenêtre et les efforts de Kiryenka n’ont pas porté fruit. C’est la merde.

On se demande encore comment Cofidis fait pour rester dans le peloton, ayant si peu de résultats depuis plusieurs années déjà.

IAM Cycling a existé l’ombre de quelques tentatives par Sylvain Chavanel, that’s it.

Orica-GreenEdge, vous les avez vu vous? L’équipe a certes publié d’intéressants petits vidéos sur YouTube mais côté sportif, ce fut très maigre cette année. Il est vrai de Simon Gerrans est allé au tapis dès la première étape en s’accrochant avec Cavendish.

Lampre misait Costa et Horner. Le premier a eu une bronchite, le deuxième a été inexistant sauf l’espace de quelques kilomètres dans la montée d’Hautacam si je me souviens bien.

Trek Factory Racing s’est aussi déconfite, avec les abandons tôt de Cancellara et Andy Schleck. Le frérot Frank a bien essayé de sauver les meubles, mais on l’a peu vu en tête de course. Apparemment, Zubeldia est 8e…

Enfin, comment ne pas parler de Peter Sagan, qui sort de ce Tour terriblement frustré de n’avoir pu en décrocher une. Il ramène certes le maillot vert à Paris, mais qui s’en souviendra puisque Sagan n’aura pu faire briller ce maillot en remportant au moins une étape… Pour la Cannondale, c’est un échec côté visibilité.

6 – Specialized. L’équimentier américain se fait la totale sur ce Tour, avec la victoire finale de son vélo Tarmac, après deux ans de domination Pinarello. On a aussi beaucoup vu ses fameuses godasses S-Works dans le peloton.

7 – ASO, défi réussi? Les organisateurs du Tour avaient misé, cette année, sur un parcours permettant un Tour ouvert à davantage de coureurs. Ainsi, moins de chronos, moins de haute montagne, et davantage d’étapes courtes, nerveuses et diversifiées, notamment par la présence des pavés, de parcours casse-pattes, de petits cols difficiles comme dans les Vosges.

Pari réussi? Peut-être… car les audiences sont en hausse. Ceci étant, je pense que c’est probablement davantage liée aux bonnes performances des coureurs français, Péraud, Pinot et Bardet en particulier mais aussi Gallopin et Voeckler, qui ont beaucoup intéressé les Français.

La déconfiture Sky

Annus Horribilis dirait The Queen Elizabeth II !

Le dernier espoir Sky pour un bon Tour de France est tombé hier puisque Richie Porte, 2e du général, a sombré, perdant près de 9 minutes durant l’étape vers Chamrousse remportée par un Vicenzo Nibali intouchable et qui nous dessine tranquillement un Tour à la Merckx.

Anyway, ce matin, Dave Brailsford a l’air d’un clown grotesque.

Voilà ce qui arrive lorsqu’on met tous ses oeufs dans le même panier, sans écouter les autres.

Après l’abandon de Froome, leur unique leader, voilà que Porte est out. Les Anglais ce matin n’en reviennent pas de savoir qu’un Bradley Wiggins, vainqueur du Tour en 2012 et auteur d’un grand Paris-Roubaix cette année avant sa victoire au Tour de Californie, roule actuellement sur une piste pour préparer les Mondiaux de la discipline.

Voilà aussi qui confirme que cette année, quelque chose ne tourne pas rond chez Sky. La saison fut une suite de déconvenue, d’échecs ou de demi-échecs. La domination de 2012 et 2013 s’est abruptement terminée, et l’équipe semble à la dérive. Comment ce matin motiver les troupes présentes sur le Tour? Ma seule hypothèse: « les gars, on y va pour des victoires d’étape, vous avez tous carte blanche pour prendre des initiatives quand vous voulez« . Pour une équipe qui visait un troisième maillot jaune à Paris, c’est maigre.

La question se pose: Brailsford peut-il encore avoir la confiance des dirigeants Sky? À leur place, je le convoquerais en urgence pour un petit meeting bien senti, question qu’il nous explique son concept de rentabilité lorsqu’on investit des millions d’euros dans une équipe cycliste…

D’autres nouvelles ou commentaires

1 – Grande nouvelle: Lance Armstrong a témoigné en mai dernier durant 7 heures devant la Commission indépendante de l’UCI sur le dopage. Voilà une réunion qui pourrait changer la face du cyclisme au cours des prochaines années.

2 – Thibault Pinot et Romain Bardet vont se disputer vraisemblablement une place sur le podium à Paris pour le reste du Tour. Ca risque d’être intéressant aussi au niveau de la dynamique des équipes FDJ.com et AG2R – La Mondiale…

3 – Jusqu’ou ira Tejay Van Garderen? On n’en a pas beaucoup parlé jusqu’ici mais le coureur américain pointe désormais  à la 5e place du général, à moins d’une minute du podium…

4 – Alejandro Valverde aurait-il montré ses limites hier dans la montée vers Chamrousse? Si oui, sa 2e place au général pourrait être difficile à défendre dans les Pyrénées.

La menace Valverde… et de la SQ!

Double texte aujourd’hui, le premier couvrant le Tour de France, le deuxième couvrant la récente confirmation que la Sureté du Québec facturera désormais la protection offerte lors d’événements, incluant les courses cyclistes et cyclosportives. C’est pas compliqué, cette décision pourrait chambouler – pas pour le mieux – le calendrier FQSC dès l’an prochain.

1 – Tour de France. Avec Froome et Contador out, et une priorité de 2min23 sur Richie Porte et près de 3min sur Alejandro Valverde, nous sommes nombreux à croire que le Tour est plié et que sauf incident mécanique important ou chute, le Requin de Messine, Vicenzo Nibali, a course gagnée.

C’est en effet une avance confortable dans le cyclisme moderne où très souvent les écarts sont plus faibles à l’arrivée d’un grand tour.

Qui plus est, Nibali dispose d’une bonne équipe autour de lui. Je vous l’ai toujours dit: avec un Tour cette année dénudé de grandes étapes « classiques », le travail d’équipe sera super-important et Astana répond présent depuis le départ, s’étant avérée très efficace sur le collectif.

Du coup, quel intérêt pour le Tour à partir de maintenant?

J’en vois plusieurs.

Premièrement, la montagne. On arrive demain dans les Alpes, pour deux petites étapes. La transition vers les Pyrénées sera ensuite rapide, et ce sera intéressant là-bas pour quelques étapes bien senties. Je pense que la route est encore longue pour Nibali jusque Paris.

Deuxièmement, la menace Valverde. Pour moi, le coureur espagnol est désormais le principal adversaire de Nibali. Lui aussi dispose d’une bonne équipe, il a surtout l’expérience des grands tours et présente une belle capacité d’accélération dans les cols. Avec l’arrivée du Tour dans les Pyrénées, Valverde aura le support du public dans les cols et je pense qu’il voudra tenter de renverser le Tour. Et surtout, Valverde est hargneux et ne faiblit pas à mesure que l’épreuve avance: son travail en est un de sape, et il a déjà commencé son oeuvre en ce sens. Ne comptez pas sur Valverde pour baisser les bras!

Je n’attends par ailleurs pas grand chose de Richie Porte, un podium à Paris serait déjà inespéré pour lui et il voudra probablement la jouer conservatrice d’ici là pour assurer. Dave Brailsford, dont la chute de Froome a relancé la controverse Wiggins, y verrait probablement de quoi répondre aux critiques également…

Troisièmement, l’intérêt du Tour se trouve du côté des coureurs français, qui sont actuellement quatre dans les 10 premiers! (Bardet, Gallopin, Pinot et Peraud). Jusqu’où iront-ils? Si Gallopin devrait reculer en toute logique, les trois autres ont un bon coup à jouer et une place sur le podium n’est pas impossible. Porté par la perspective du maillot blanc jusque Paris, Romain Bardet présente un bel espoir, tout comme évidemment Thibault Pinot qu’on annonce comme un grand depuis quelques années déjà. Le collectif présenté par l’équipe de Chambéry AG2R – La Mondiale est intéressant sur ce Tour!

Bref, malgré une course au maillot jaune en apparence déjà pliée, le Tour présente d’autres intérêts dans les prochains jours!

2 – SQ. C’est confirmé, la Sureté du Québec facturera désormais pièce sa protection lors d’événements. Pour les organisateurs de courses cyclistes ou de cyclosportives souvent au prise avec des budgets serrés, c’est une très mauvaise nouvelle qui m’inquiète beaucoup pour l’avenir du calendrier FQSC. Dans certains cas, une telle facture doublera voire triplera les frais d’organisation d’un événement, un choc impossible à assumer. De nombreux événements pourraient donc disparaitre tout simplement dès l’an prochain, faute de pouvoir boucler le budget. Déjà, l’organisation des Championnats Canadiens, qui étaient en Beauce ces dernières années, et donc organisés par un groupe bien rodé responsable notamment du Tour de Beauce, a annoncé qu’il pourrait annuler l’épreuve dès l’an prochain.

Voilà certainement un dossier difficile et épineux pour la FQSC dans les prochaines semaines, car il y va de la survie du cyclisme au Québec.

Échappées, à quoi bon?

Le titre vient d’un petit article publié ce matin dans L’Équipe.

De plus en plus de coureurs se posent la question: pourquoi se lancer dans une échappée, elle est de toute façon condamnée à l’échec grâce aux oreillettes qui permettent aux grosses équipes de sprinters de bien contrôler la course, et ainsi s’assurer que l’étape finira au sprint.

Que voulez-vous, dans un sport qui, aujourd’hui et comme les autres, est dominé par les intérêts financiers, les équipes de sprinters ne peuvent se permettre de ne pas ramener au moins une victoire d’étape sur le Tour. Donc on assure un max, et on ne permet pas aux échappées de résister.

Les coureurs qui s’échappent le font encore pour une seule raison, là encore financière: ça permet de montrer le maillot pendant quelques heures. Du coup, le sponsor est content, et surtout, les petites équipes invitées justifient leur sélection auprès d’ASO puisqu’elles « animent la course ». C’est tout ce qu’on leur demande…

Bref, le Tour devient un spectacle bien rodé, et ça fait des plombes que ça dure. Les oreillettes ont tout changé, les coureurs sont devenus des robots à la solde de tableaux de décision consultés par les directeurs sportifs derrière qui ainsi peuvent calculer assez précisément la corde qu’ils peuvent laisser aux échappées compte tenu de la vitesse, du terrain, etc.

Soyons fair play, ASO joue cependant la carte d’un Tour atypique cette année pour relancer l’intérêt. L’étape des pavés avant-hier a créé de nombreux rebondissements, et les étapes des Vosges qui se dessinent ce week-end seront piégeuses. On verra ce que ça donne!

Je sais pas vous, mais je trouve Vicenzo Nibali très fort sur ce Tour, et voilà Contador relégué à plus de 2min30. Ca fait beaucoup…

Le Tour de l’actualité

1 – Marmotte, mise au point. J’ai été estomaqué de certains commentaires laissés en réaction à mon compte-rendu de la Marmotte.

Premièrement, je crois qu’il est inutile de rappeler à quel point je pourfends le dopage sur ce site. J’estime cependant devoir le pourfendre avec intelligence et jugement. Chaque cas est unique, chaque fois notre jugement doit prévaloir. Dans le cas de Peter Pouly, le produit incriminé est les corticostéroïdes: beaucoup, beaucoup de monde serait positif aux corticostéroïdes si on faisait des contrôles! La raison? Ce sont des produits présents dans de très nombreux médicaments dédiés notamment à la lutte contre les affections des voies respiratoires. De plus, j’ai échangé avec l’autre chantre anti-dopage s’il en est, Antoine Vayer, un proche de Peter. Je connais donc les circonstances et je peux vous certifier à 100% que ce contrôle positif est malheureux, lié à une erreur commise de bonne foi non pas par Peter, mais par un médecin supposé le traiter.

Je réitère ici que La Flamme Rouge continuera de dénoncer intelligemment le dopage dans le cyclisme, toujours avec nuance et jugement pour ne pas tomber dans l’analyse grossière et peu crédible. Les coureurs cyclistes ne sont pas tous dopés, non. Et parmi ceux qui se dopent, tous ne se dopent pas de la même façon. Et il y a toujours des contextes, de types de produits, des éléments à tenir compte pour juger d’un cas de dopage, ou parfois d’une performance suspecte.

Deuxièmement, certains laissent croire à de la tricherie sur mon résultat à la Marmotte étant donné que j’aurais bénéficier d’assistance externe en la présence d’un ami.

Je n’en reviens pas!

Peu souvent en France, il est normal que je profite de chacune de mes sorties cyclistes pour rouler avec des amis, Marmotte inclus. Le relais servi par mon ami entre St-Jean et St-Michel a profité à au moins 30 autres coureurs, qu’il faudrait donc aussi accuser de triche. Et puis, il y avait suffisamment de forces vives dans ce groupe pour qu’il ait évolué à peu près à la même vitesse, même en l’absence de ce coureur: personne n’a d’ailleurs été lâché! Au mieux, Serge aura permis qu’on ne se relaie pas, assurant seul une partie de la distance à couvrir.

De plus, je vous confirme: non seulement cet ami n’a touché à aucun ravito de l’épreuve, mais moi-également: aucun truc solide. Je me suis arrêté deux fois, chaque fois pour remplir un bidon d’eau claire: haut du Glandon, et haut du Galibier. That’s it. J’ai donc « coûté » à l’organisation probablement les trois-quarts d’une bouteille d’eau claire, c’est tout. Oui, j’ai bénéficié de la présence d’un oncle et d’une tante aux Verneys, quoi de plus normal que l’envie de me voir en course, qui m’ont remis 4 gels et un bidon, encore d’eau claire. That’s it.

Et tant qu’on y est, ils n’ont pas faussé la course non plus: montagnards écolos s’il en est, ils sont arrivés de Chambéry dans le Télégraphe bien avant le premier coureur, pour repartir bien après le dernier. Ainsi, ils n’ont pas dérangé les cyclistes à l’effort dans le Télégraphe, ce qu’on ne peut pas dire de tous les « tour operators » présents sur la course. Ha oui! Ils ont aussi pic-niqué sur le bord de la route en encourageant les participants (ces derniers auraient-ils par conséquent reçu une aide illégale?!), et sont repartis avec leur poubelle, laissant la place comme ils l’avaient trouvé au matin.

Je m’efforce de produire un site de qualité, emprunt de jugement, crédible et pertinent à l’égard de nombreux aspects de la pratique du cyclisme. Je me désole de voir qu’il y a encore des lecteurs de ce site pour émettre des commentaires peu nuancés, grossiers même, et les censurerai à l’avenir.

2 – Tour de France. LA nouvelle de l’heure est évidemment l’abandon de Chris Froome, qui a chuté plusieurs fois dans les derniers jours.

Si je ne peux me réjouir d’un tel abandon, il me fait plaisir dans le contexte où il nous renvoie à Dave Brailsford et sa décision d’exclure Bradley Wiggins de ce Tour de France, une décision que je pourfends depuis son annonce.

Wiggins avait en effet donné toutes les garanties sur sa condition et sa motivation. Plus encore, il avait réalisé un grand Paris-Roubaix ce printemps, prouvant que les pavés n’étaient pas un problème pour lui. Pour moi, c’est clair que c’était non seulement une erreur mais également immoral de le laisser à la maison, compte tenu du contexte: on parle ici d’une équipe cycliste professionnelle.

Voilà que la Sky se retrouve sans vrai leader sur ce Tour, bien que les espoirs reposent désormais sur Richie Porte qui pourrait évidemment surprendre. Quelle erreur grossière de Brailsford: avec Wiggins, il aurait considérablement limité les chances de se retrouver en aussi mauvaise posture sur le Tour!

3 – Nibali. Je sais pas vous, mais je trouve le Requin de Messine très impressionnant depuis quelques jours. Il a remporté de brillante façon, solo, la 2e étape et voilà qu’il s’illustre hier sur les pavés, reléguant la plupart de ses plus sérieux rivaux à plus de deux minutes! Nibali pourrait-il porter le maillot jaune jusqu’au bout à présent? Je pense que oui! Son équipe Astana semble très forte et capable d’assurer dans les prochains jours. Le prochain test sera évidemment le passage des Vosges.

4 – Cancellara. Les déclarations contradictoires du Suisse sont légions depuis des années. En voilà une autre: alors qu’il se réjouissait de la présence des pavés sur le Tour il y a quelques jours, annonçant même la couleur (« je vais tout faire péter »), voilà qu’il estime aujourd’hui que ces mêmes pavés n’ont pas leur place sur La Grande Boucle. Sacré Fabian!

5 – L’Équipe. Je me délecte chaque matin de pouvoir lire le quotidien sportif français, et ainsi suivre le Tour de France, mais je dois dire que je suis un peu déçu par la couverture somme toute modeste réservée à l’événement: hier, L’Équipe présentait 8 pages de foot pour 4 de cyclisme!

6 – Italie. Je suis en Italie pour les 20 prochains jours et m’efforcerai de vous dire comment on voit le Tour chez les Transalpins. Je crois que Nibali sera très populaire maintenant que les Italiens ne peuvent plus compter sur leur équipe de foot au Mondial pour briller!

Marmotte: pas un grand jour, mais personal best quand même!

Capture d’écran 2014-07-06 à 07.22.55Se déroulait donc hier samedi la 32e édition de La Marmotte, réputée comme une des plus anciennes et plus difficiles cyclosportives d’un jour.

Au menu, c’est toujours pareil: Bourg d’Oisans – l’Alpe d’Huez via les cols hors catégorie du Glandon et du Galibier, pour finir en haut de l’Alpe d’Huez. 175 bornes bien senties, et 5000m de dénivelé dans la journée. De quoi vous écoeurer du vélo! Mais c’est une cyclo mythique, que tout cycliste devrait tenter une fois dans sa vie. La beauté des paysages de haute montagne, notamment ce col du Galibier, ainsi que la possibilité de se mesurer sur les mêmes terrains de jeux que ceux qui ont forgé la légende des coureurs du Tour de France, vaut le détour.

Bref, une Marmotte, c’est un peu la possibilité de savoir de quoi vous êtes fait: par rapport aux grands champions cyclistes, et aussi par rapport à vous même car l’épreuve vous pousse dans vos derniers retranchements.

Il est désormais bien connu que j’affectionne particulièrement cette cyclo, et j’en étais hier à ma… 10e participation. L’objectif était simple: à 43 balais, y aller pour mon record personnel, établi jusqu’ici en 7h42 en 2010.

Malgré des sensations très moyennes sur le vélo toute la journée, mes pulsations cardiaques ne parvenant pas à dépasser les 158-160 alors que j’évoluais autour de 165 la semaine dernière dans les cols, l’objectif a été atteint: 7h25!

Mais ce fut très très difficile une fois de plus. Faiblissant dans le final, la montée de l’Alpe d’Huez, en 1h12 hier, fut une lente agonie. À l’arrivée, j’ai vraiment eu du mal à tenir la station debout à la descente du vélo!

La Marmotte ne s’offre jamais à vous sans une bonne dose de courage, en particulier dans la dernière ascension, l’Alpe d’Huez, qu’on entame toujours assez rincé après des heures d’effort dans le Glandon et surtout le col du Galibier, toujours très difficile puisque son sommet culmine à 2650m d’altitude. Des névés de neige nous accompagnaient dans les derniers kms!

Après de bons orages vendredi soir nous ayant fait craindre le pire pour samedi matin, le ciel était moins menaçant au départ. La fraicheur nous a cependant accompagné sur le haut des massifs, non sans me causer certains problèmes, moi qui affectionne particulièrement les grosses chaleurs pour l’épreuve. Et un fort vent de face dans la descente du Galibier-Lautaret n’aura pas permis, cette année, une descente aussi rapide que d’habitude.

Un grand merci à Jean-Claude et Marie-France pour m’avoir ravitaillé du côté des Verneys, juste après Valloire, à un moment où j’en avais bien besoin!

Un grand merci à mon ami Serge Piroux, venu me retrouver sur cette Marmotte au pied de la descente du Glandon, et qui nous a servi un immense relais de près de 15 bornes pour nous amener, mon groupe et moi, au pied du Télégraphe à vive allure, bon pour le… 4e temps Strava du secteur. Serge, t’es vraiment une machine incroyable, une bête à rouler comme j’en ai peu vu sur le plat! Merci de ta présence, et merci pour ces sorties en ta compagnie durant la semaine précédente.

Les Québécois engagés ont tous terminé l’épreuve, et très bien fait. Au temps officiel:

Laurent Martel – 7h05 – 445e place au général sur plus de 6300 participants classés – 131e sur 2334 dans sa catégorie. Pour la petite histoire, j’étais aussi 131e de la Haute Route en 2012!

Claude Durocher – 7h10 – 491e place au général – 41e sur 1286 dans sa catégorie. On se demandait hier soir, vu sa fraicheur physique, si Claude avait forcé sur cette Marmotte!!!

Martin Reiher – 7h41 – 1168e place au général – 419e sur 2334 dans sa catégorie. Personal best lui-aussi, et de loin.

Paul-Aimé Lacroix – 10h06 – 5006e place au général – 136e sur 203 dans sa catégorie. A très bien fini une première Marmotte.

On a terminé la journée dans un restaurant du côté d’Allemont hier soir, et la bonne humeur était au rendez-vous!

Après 16 ans de disette, un coureur Français a de nouveau remporté l’épreuve hier, nul autre que Peter Pouly, dans un temps de 5h34. Il me mets donc une heure 30 dans la vue! Impressionnant. Peter a grimpé l’Alpe d’Huez dans le final en 48min, un authentique exploit qui ne laisse aucun doute sur la « caisse » de ce coureur d’exception, triple vainqueur de la Haute Route Alpes en 2011, 2012 et 2013. Mes respects Peter!

Une Marmotte dédiée à…

En terminant, je tiens à dédier cette Marmotte à Pierre-Étienne Grégoire, mon ami, champion canadien et québécois il y a quelques années, ex-président de l’ACVQ et donc bien connu dans le milieu cycliste québécois, excellent coureur et qui devait être de la partie hier sur cette Marmotte. Nous avons été régulièrement en contact ces derniers mois dans la préparation de ce grand objectif.

Pierre-Étienne, cette Marmotte est pour toi, j’ai pensé à toi dans le final, alors que je montais l’Alpe d’Huez au courage. Du courage, tu en as beaucoup montré ces derniers jours alors que je t’ai vu cloué sur un lit d’hôpital à Grenoble, victime d’une grave chute il y a 10 jours dans la descente du col de la Bérarde, près de Bourg d’Oisans, et qui nous a fait craindre le pire puisque touché à la colonne vertébrale.

Du courage, il t’en faudra encore un peu pour mener à bien cette convalescence dans les prochaines semaines.

Mais rappelle-toi Pierre-Étienne, le pire a été évité, te voilà rapatrié au Québec pour une convalescence qui ira très bien j’en suis sûr, fort de ton excellente condition physique. J’espère que tu remonteras sur un vélo très prochainement et pourra te lancer de nouveaux défis, afin de ne pas rester sur cette malheureuse chute.

Salut Champion!

Petites chroniques marmottiennes…

1 – Fraicheur physique. Une bonne Marmotte, ça passe d’abord par de la fraicheur physique. Les derniers jours ont donc été consacrés à de la récupération, comme ici sur les bords du lac du Bourget. Je suis toujours estomaqué de voir de nombreux participants monter l’Alpe d’Huez le jeudi, au taquet, à deux petits jours de la course, pour aller chercher leur dossard tout là haut…

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2 – AG2R – La Mondiale. Chambéry, c’est aussi le fief de l’équipe professionnelle World Tour AG2R – La Mondiale où évolue le Québécois Hugo Houle, récent 2e du chrono des Championnats canadiens derrière un Svein Tuft intouchable qui a d’ailleurs remporté également le titre sur route (et c’est très bien puisque Tuft est engagé par Orica-GreenEdge sur le Tour de France qui débute demain, donc il pourra montrer le maillot de champion canadien!).

En 2010, j’avais visité le service course de l’équipe. Je m’y suis représenté en quittant Chambéry jeudi, malheureusement sur l’heure de midi: fermé!  C’était tranquille, la plupart des véhicules étant bien évidemment déjà en Angleterre…

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3 – La gagne. Le dernier vainqueur français de la Marmotte est Didier Miranda en… 1998. Après 14 victoires « étrangères », cette année sera peut-être la bonne pour les Français puisque des grosses pointures sont annoncées sur la course, en premier lieu le géant Peter Pouly, triple vainqueur de la Haute Route Alpes, recordman Strava de l’ascension de l’Alpe d’Huez en un peu plus de 38 min (et devant Thibault Pinot!), établi lors du chrono sur la Haute Route 2012 où j’étais. On annonce aussi David Polveroni, récent vainqueur de la Vaujany, Nicolas Raybaud, voire les Nicolas Ougier et Nicolas Roux. L’opposition sera cependant significative, avec Bart Bury vainqueur l’an dernier, mais aussi Michel Snel et plusieurs autres.

David Polveroni est sans aucun doute très motivé pour demain pour sa 7e Marmotte, il a même couper sa plaque de vélo pour l’aérodynamisme je suppose!

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4 – Village départ. L’ambiance est toujours assez bonne, mais résolument sportive. Ici, l’entrée du Palais des sports pour le retrait des dossard. Je pars avec un dossard prioritaire, le 9726, parmi les avions de chasse!

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On trouve de tout au village départ et les sponsors manifestent évidemment leur présence, devant la manne de cyclistes friants de découvrir les dernières nouveautés ou d’acheter des items « collector ».

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5 – Nouvelle boutique Rapha de l’Alpe d’Huez. Du beau matos, mais hors de prix bien sûr. Et puis porter le maillot Sky, vous savez, moi, je n’y tiens pas plus que ça!

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6 – Tour operators. Vous voulez faire la Marmotte? Prenez-vous y tôt, dès le mois de novembre précédent. Si l’épreuve est courue, c’est devenu depuis quelques années plus compliqué encore d’y participer, l’épreuve étant désormais populaire auprès des… Anglais, et plus seulement des Hollandais. Et les Anglais, ils aiment la formule « tour operator » qui leur garantit l’inscription à l’épreuve, l’hôtel pour la semaine, l’assistance en course, etc., sous formule d’un tarif « tout inclus ». Du coup, les hôtels de l’Alpe d’Huez se bookent le… lendemain de la Marmotte, pour l’année suivante!

Si la formule a du bon, notamment pour l’organisateur Sport Communication, elle engendre des difficultés pour les participants « autonomes » comme moi pour la réservation d’hôtels ou l’inscription. Et puis l’assistance en course qu’offrent ces Tour Operators signifie également un flot de véhicules trop important durant l’épreuve. C’est pas compliqué, l’ascension de l’Alpe d’Huez en après-midi, alors qu’on est rincé, se fait au milieu des bagnoles et des mini-bus! Pas top.

Quoi qu’il en soit, ces « tour operators » sont faciles à reconnaître à l’Alpe d’Huez avec leur mini-bus et leur remorque.

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7 – Canada. Un drapeau canadien à l’entrée d’une boutique cycliste de l’Alpe d’Huez. Je n’ai pas compris pourquoi!

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8 – Shopping. Pour les boutiques de l’Alpe d’Huez, c’est la manne avec la Marmotte, c’est à dire l’occasion rêvée de faire un gros chiffre d’affaire. C’est pas compliqué, les boutiques sont carrément dévalisées. Et on peut constater que les détaillants avaient prévu le coup en accumulant des stocks impressionnants de matériel.

Faites votre choix…

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… et y’en a pour tout le monde!

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9 – Matos. Y’a pas à dire, beaucoup de beaux vélos pour les concurrents de la Marmotte. Ici, ce DeRosa King3. J’aime DeRosa, une famille italienne qui construit des cadres depuis des générations.

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10 – Relève. Vu à Bourg d’Oisans, en redescendant, ce petit garçon et son papa. Chez les Belges, la relève se prépare tôt et dans ce contexte, il n’est pas surprenant que ce petit pays soit un grand pays de vélo! Et le petit garçon (des Flandres) avait du rythme, bravo!

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11 – Québécois. J’ai pu retrouver mon ami Claude Durocher à Bourg d’Oisans ce matin. Pour la petite histoire, Claude me dit en arrivant que sa batterie Polar de son capteur de puissance venait de le lâcher, la veille de la Marmotte c’est pas de chance. Débrouillard, Claude a changé la batterie lui-même, après avoir ouvert le capteur à la pointe d’un couteau Opinel. La dite batterie a été achetée dans Bourg d’Oisans, dans un petit magasin qui fait office de serrurerie et tenu par un sympathique Français qui apprécie le Québec.

10min plus tard, au moment de partir rouler à mon tour, même constat! Mon compteur de vitesse Polar ne fonctionne plus, alors qu’il m’a toujours été fidèle depuis au moins 3 ans! Ca ne s’invente pas… Claude et moi sommes donc retourné chercher une batterie, au grand étonnement de notre commerçant qui a bien rigolé avec nous. Claude a ensuite changé ma batterie, je lui dois donc beaucoup pour demain. Merci Claude, et bonne course, tout comme à toi Paul-Aimé!

Voici notre sympathique commerçant qui se souviendra longtemps de sa journée: deux batteries identiques vendues en une heure à peine à deux Québécois cyclistes et amis débarqués pour faire la Marmotte! Remarquez la plaque d’immatriculation du Québec sur le mur, au fond, entre Claude et notre ami, preuve de son affection pour La Belle Province.

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Claude et moi avec, sur la planche en bois, l’Opinel et le capteur Polar, en train de « gosser » pour réparer. Ca fonctionne au final!

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12 – Tour de France. Parce qu’il n’y a pas que la Marmotte dans la vie. Ca commence demain en Angleterre sur fond de scandale, celui de la non-sélection de Sir Bradley Wiggins dans l’équipe Sky. Et comme Chris Froome est Anglais comme Jacques Villeneuve est Québécois (si vous me suivez…), cela ne fait pas l’affaire de nombreux amateurs de cyclisme anglais…

13 – Pédale! par So Foot. Ne manquez pas le no4 de l’été 2014, qui parle notamment de Lance Armstrong. Hilarant comme toujours! Et instructif aussi, puisque décalé par rapport aux magazines « main stream ».

Découvrez le secteur d’Aix-les-Bains, sur les rives du lac du Bourget

Après une grosse sortie hier, jour de repos aujourd’hui: ça tombe bien, il pleut! L’occasion pour moi de vous faire voyager un peu en vous faisant découvrir le secteur d’Aix-les-Bains, sur les rives du lac du Bourget, à deux pas de Chambéry. Une région magnifique pour la pratique du vélo, entre Chartreuse (voir sortie d’hier) et Bauges, entre Chambéry et Annecy. Les cols dans la région ne manquent pas, les possibilités d’allier vélo et tourisme non plus, tout comme les activités familiales, avec à proximité le lac du Bourget (baignade, voile, etc.) et les villes touristiques de Chambéry, Aix les Bains, Annecy voire Grenoble. Y’en a pour tout le monde!

Je vous recommande l’hôtel Davat, idéalement situé à deux pas du port d’Aix les Bains, lors de vos séjours cyclistes à Aix. Les chambres sont très bien, les petits-déjeuners copieux pour charger la mule avant de grosses journées sur le vélo, l’hôtel dispose d’un sauna et d’un hammam pour la récup, et l’accueil y est très sympathique. Ne vous en privez pas!

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Juste à côté de l’hôtel, le port d’Aix les Bains, et ses nombreuses terrasses…

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… et avec, en toile de fond, la fameuse dent du Chat, petit pic pointu qui surplombe le lac du Bourget. Juste à gauche, la tour de radio du signal du Mont du Chat. On y monte à vélo mais attention, il s’agit d’une des plus redoutables grimpées de France! On monte plus de 1200m de dénivelé en environ 13 kms. Pente moyenne 9%. Le KOM sur Strava est d’actuellement 56 min.

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Dans Aix les Bains, petit tour du côté du Casino. Aix les Bains est l’une des stations thermales les plus importantes de France.

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Au-dessus d’Aix, le Mont Revard, au terme d’une magnifique grimpée à vélo. Dès les premiers lacets, on surplombe le lac du Bourget.

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Dans les cols, c’est parfois ainsi qu’on se sent… Chose certaine, on apprend vite la modestie lorsqu’on grimpe des cols à vélo.

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Direction le Revard.

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Au détour d’un virage, une petite stèle nous rappelle l’histoire de France, et les événements parfois tragiques qui s’y sont passés. Ici, une stèle à l’honneur d’un disparu de 1947.

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Plus haut sur les alpages, les belles vaches des montagnes nous accueillent au son de leur cloche. Ca change un peu du son de notre respiration saccadée!

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Observatoire du Revard.

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On y domine tout le lac du Bourget. De ce côté-ci, la ville d’Aix et du Bourget du lac, avec son aéroport.

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De l’autre, on découvre l’autre bout du lac avec, au fond, la montagne du Grand Colombier, aussi une des ascensions cyclistes les plus redoutées de France.

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Le Revard, ou le « petit Canada »…

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Ces figurines m’ont fait penser à de la famille au Québec qui se reconnaitront!

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Sur le retour, détour vers le restaurant de la Chambotte, un peu plus loin sur le lac. Là encore, la vue est imprenable sur le bassin du Bourget.

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Bref, que ce soit Chambéry, Annecy ou Aix-les-Bains, ces secteurs sont particulièrement intéressants pour des vacances estivales ou on pourra trouver des activités pour toute la famille: les cyclistes rouleront, les accompagnants pourront aussi en avoir à coeur joie du côté du lac ou à faire du tourisme… À côté de ça, des secteurs comme Bourg d’Oisans offrent certes de beaux cols « hors catégorie », mais un nombre relativement limité de possibilités de sorties cyclistes, car ces secteurs sont très encaissés. Et pour la famille, les possibilités sont franchement plus limitées dans ces secteurs de haute montagne.

Demain, Les Deux Alpes!

Prépa finale en Chartreuse

Dernière grosse sortie de préparation avant la Marmotte aujourd’hui: plus de 6h de selle, 130 bornes et… 4600m de dénivelé parcouru dans le magnifique massif de la Chartreuse, entre Chambéry et Grenoble.

Fin prêt ce matin à 9h pour attaquer une grosse journée sur le vélo. On franchira sept cols dans la journée, soit les cols de Couz, Égaux, Cluse, Cucheron, le difficile Coq avec ses 2 km à plus de 16%, Marcieu pour finir avec le Granier par son côté le plus difficile (Chapareillan). Mon partenaire est mon coéquipier chez les Rouleurs, Martin, qui avait affronté avec moi la Haute Route en 2012.

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Premier col du jour, le facile col de Couz à la sortie de Chambéry. Malgré la faible pente, je monte déjà à bloc, pour faire des efforts, grand plateau jusqu’en haut. Petite pensée également à mon frère et mon cousin avec qui j’avais fait cette sortie, à peu de chose près, en 1994, il y a exactement 20 ans presque jour pour jour, alors que je préparais ma… 1ere Marmotte!

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On enchaine immédiatement avec le sauvage col des Égaux, qui monte dans la forêt, très joli petit col sans aucune circulation.

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Sommet du col des Égaux, grimpé en 17min55, bon pour le… 23e temps Strava. Le KOM appartient au « chamois de Voreppe », David Polveroni, une grosse pointure du coin et qui vient de gagner la Vaujany sous une météo exécrable dimanche dernier. Chapeau David, en attendant de te saluer ce samedi sur la Marmotte!Chart_04

Très beau massif de la Chartreuse!

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Passage au petit village de Corbel, entre le col des Égaux et de la Cluse.

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Déjà, le sommet du col de la Cluse.

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Que la montagne est belle! Pour moi, c’est un vrai ressourcement que de venir dans le coin de Chambéry de temps en temps. Nécessaire à mon équilibre psychologique!

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Le mont Granier, qui domine Chambéry. On passera au col dans… environ 5h si tout va bien!

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Sommet du col de la Cluse, mon oncle Jean-Claude, l’homme par qui tout a commencé, et ma tante Marie-France nous rejoignent en voiture. Ils assumeront la voiture d’équipe toute la journée, prenant soin de nous en nous ravitaillant régulièrement. Il ne manquait que la déco sur la bagnole et on nous aurait pris pour des pros!

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Passage au beau village de St-Pierre de Chartreuse, pied du col du Cucheron, célèbre dans le Tour puisque faisant partie de la « trilogie de la Chartreuse » avec Porte, Cucheron et Granier.

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Gros effort dans le Cucheron que je termine vraiment à bloc, atteignant de hautes pulsations. Je monte en 11min27, bon pour le 33e temps Strava. Le record est 8min45, ouf!

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Sommet du Cucheron. Le gros morceau de la journée se pointe le nez, le redoutable col de Coq par St-Hughes de Chartreuse.

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Passage à St-Hughes, avec derrière le sommet de la Chamechaude, en pic.

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Pied du col du Coq, qui est fermé en hiver. Nous devrons y affronter un passage d’environ 2km à environ 16%, puis un final redoutable après une courte descente. Je confirme: le col du Coq est vraiment difficile, mais aussi magnifique.

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Grosse ascension du Coq en un peu plus de 27min, après pourtant déjà… 4 cols dans les jambes. Mon temps est bon pour le 4e temps Strava! Au sommet, plus de 1400m d’altitude.

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Du sommet, magnifique vue sur la Dent de Crolles.

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Après le col du Coq, nous évoluons en balcon sur le retour vers Chambéry. Traversée de magnifiques villages, dont St-Hilaire du Touvet, avec de beaux paysages et… de belles vaches tarines!

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Mon équipier Martin, qui est dans un bon jour, sur les balcons de la Chartreuse, avec derrière quelques neiges sur les sommets de la chaine de Belledonne.

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Passage au petit col de Marcieu. Pas si petit que ça quand on commence à avoir de nombreuses heures de selle dans le buffet!

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Ascension finale, le col du Granier par son côté le plus difficile. Là, c’est la grande lessive, tout à droite, 34-27 et au courage. Les jambes tournent encore bien malgré la fatigue générale qui s’installe. Je monte en pensant à la Marmotte, ce sera plus dur samedi dans l’Alpe d’Huez… La pente, difficile, me fait puiser dans mes réserves physiques et psychologiques.

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Sommet du col du Granier, avec le mont Granier derrière. La délivrance, il ne reste que 15 bornes de descente (qu’on fera à fond) pour rejoindre Chambéry.

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Bilan de la journée, une excellente préparation en vue de la Marmotte, à plus de 22 de moyenne sur les 130 bornes du parcours, et les 4600m de dénivelé. Les jambes ont mieux répondu que je ne l’imaginais au départ, alors que j’ai pourtant fait toutes les ascensions au taquet, bien en prise, à fond (c’est mon entraineur qui va être content!). Mode récupération demain avec d’autres reportages de nos récentes sorties!

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