Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mars 2014

Revoilà Devolder!

À une semaine du Ronde, j’ai beaucoup aimé hier la prestation de Stijn Devolder dans le final de Gent-Wevelgem.

Payez-vous les images: dans les 5 derniers kilomètres, c’était le plus fort des 3 coureurs en échappée, j’en suis convaincu. Devolder a une classe, un style unique sur le vélo, qui frise selon moi la perfection. Quel beau coureur!

Rappelons que Devolder a déjà gagné deux fois le Tour des Flandres (2008 et 2009), a été trois fois champion de Belgique sur route (2007, 2010 et 2013) et deux fois du chrono (2008 et 2010). C’est une sacré pointure, aujourd’hui équipier de Cancellara chez Trek Factory Racing et anciennement équipier de… Tom Boonen chez Quick Step.

Reste à savoir comment le duo de choc Cancellara-Devolder s’entendront sur le Ronde dimanche prochain, Cancellara ayant axé toute sa saison jusqu’ici sur cet objectif ainsi que sur Paris-Roubaix. Avec Devolder, il a désormais un adversaire de plus dans sa propre équipe. Et je vous rappelle que Devolder est belge, pas Cancellara!

Pour le reste, c’est John Degenkolb qui a gagné au sprint Gent-Wevelgem hier, résistant au retour d’un excellent Arnaud Demare qui aurait probablement gagné si la ligne avait été 30 mètres plus loin. Degenkolb a été bien assisté de son équipe dans le dernier kilomètre, et il aura aussi eu de la chance, notamment de voir Greipel out sur chute dans les derniers hectomètres. Boonen a également fait un bon sprint (5e) mais a été enfermé à un certain moment.

Bref, à une semaine du Ronde, LA grande messe du cyclisme, ma classique préférée, je pense qu’on aura droit à une course très excitante car de nombreux coureurs sont en forme: Cancellara, Boonen et Sagan certes, mais aussi Devolder, Vanmarcke, Van Avermaet, Paolini, Stannard et Thomas.

Reste plus qu’à voir la météo annoncée pour dimanche prochain!

Le point sur les capteurs de puissance

Comme plusieurs d’entre vous, je m’intéresse particulièrement aux nouveaux capteurs de puissance offerts actuellement sur le marché, n’ayant jamais consenti à l’effort financier pour me procurer un capteur SRM, certes fiable et éprouvé depuis le début des années 1990, mais très cher.

Avec l’arrivée des Polar Keo Power, Power2Max, Vector, Quarq et Stages ces dernières années, la concurrence est désormais forte et les prix devraient donc être à la baisse, pour le plus grand plaisir des pratiquants que nous sommes.

Sauf que.

Sauf qu’avant d’acheter, il faut évidemment considérer la précision de ces appareils. Car en matière de puissance, une erreur de 10% pour être très importante: pousser 350 ou 385 watts, ce n’est pas du tout pareil!

Or, une récente analyse proposée par le magazine allemand Tour Magazine et rapportée par le site internet Matos Vélo laisse entendre que la marge d’erreur des capteurs de puissance installés dans les pédales serait très importante, de l’ordre de 9% parfois, 10% même pour les Garmin Vector. C’est énorme!

Les capteurs de puissance intégrés au niveau de l’étoile du pédalier – le principe utilisé par Power2Max ou Quarq par exemple –  seraient beaucoup plus précis. L’étude annonce environ 2% d’erreur seulement pour le Power2Max comparé à la référence SRM.

Bref, avant de vous précipiter, je crois que ça vaut la peine de bien étudier le produit pour vérifier sa marge d’erreur. Remarquez que si vous ne voulez pas vous comparer aux petits copains mais seulement à vous-même, une sur- ou sous-estimation de la puissance absolue importe peu: l’intérêt est alors d’utiliser toujours le même appareil et de mesurer le progrès d’une séance à l’autre.

Par ailleurs, SRM et le pédalier FSA viennent d’annoncer la mise en marché d’un pédalier au sein duquel il sera facile de remplacer les piles du capteur de puissance. Bonnes environ 4000 heures, l’usager pourra ainsi remplacer lui-même les piles une fois épuisées, en démontant la manivelle de gauche. Pratique.

Et on attend toujours le SRM PowerControl 8 avec technologies Wifi, GPS et ANT+…

Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Catalogne. C’est aujourd’hui le premier grand duel de la saison entre Alberto Contador, récent vainqueur convaincant de Tirreno-Adriatico, et Chris Froome, on espère remis de douleurs au dos, avec comme arbitre Nairo Quintana qu’il ne faut pas oublier. L’étape est en effet accidentée et se termine à La Molina au terme d’une ascension d’une douzaine de kilomètres, suffisante en tout cas pour faire un bon écrémage.

L’étape de jeudi sera encore plus intéressante avec une nouvelle arrivée en altitude à plus de 2000m! À ce moment, ce sera pas moins de 20 bornes d’ascension avant de franchir la ligne d’arrivée à Vallter. Spectacle garanti.

Je mise personnellement sur un Contador impressionnant en ce moment. Les deux prochaines étapes seront en tout cas riches en enseignement sur la condition physique de plusieurs, incluant Ryder Hesjedal, Joaquim Rodriguez, Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Carlos Betancur, Tejay Van Garderen, Ivan Basso, Thibault Pinot et Chris Horner.

Pour l’instant, les deux premières étapes, assez plates, ont été remportées par le même coureur, Luca Mezgec chez Giant-Shimano. Ca ne durera pas…

2 – À travers les Flandres. L’épreuve par étapes en Belgique s’élance aujourd’hui. L’occasion pour plusieurs de peaufiner la condition en vue des grandes Classiques d’avril. Y’a du beau monde au départ, notamment le remuant Valverde, Devolder, Boonen, Kristoff récent vainqueur de La Primavera, Chavanel ou encore Stannard.

3 – Réforme du cyclisme. On en sait un peu plus avec cet article sur la réforme annoncée du cyclisme professionnel sur route prévue entre 2015 et 2020. Création de deux catégorie en « première division » World Tour, nouveau classement international des coureurs, système de passage inter-division axé sur les résultats, ça ressemble un peu à ce qu’on retrouve ailleurs, notamment dans le foot. Pour le mieux? Attendez un peu que je décante tout ça avant de vous donner mon opinion!

4 – Sur le bord de la route à Milan SanRemo. Toujours des reportages intéressants de Pez Cycling!

5 – Maigre le peloton? Ce court article sur le sujet est intéressant. Chose certaine, Tom Boonen défraie la chronique ces derniers jours avec apparemment une maigreur record ces jours-ci, certains parlant d’une masse graisseuse d’un maximum de 5%! Il est fin prêt pour le Tour des Flandres… s’il ne tombe pas malade d’ici là!

6 – Jeux Olympiques d’hiver. Le président de l’UCI Brian Cookson estime qu’il n’est pas farfelu de proposer que le cyclisme sur piste et le cyclocross soit intégrés aux Jeux olympiques d’hiver. Pour tout vous dire, je trouve l’idée très intéressante et surtout, totalement justifiable, surtout dans le cas du cyclocross. Pourquoi pas? Je doute toutefois que ça se réalise concernant le cyclisme sur piste!

7 – Bientôt une nouvelle méthode de détection de l’EPO exogène chez les athlètes? Ca pourrait s’en venir rapidement, et cela pourrait être une nouvelle arme significative et très efficace dans la lutte contre le dopage.

8 – Le printemps bientôt? C’est ce que laisse croire la météo pour la semaine prochaine. Quoi qu’il en soit, c’est la première fois en plus de 25 ans ou je n’accumule aucun kilomètre sur la route au mois de mars. Le home-trainer a encore sévi hier soir!

Milan SanRemo: plus assez sélective!

Sous la flamme rouge dimanche, nous étions probablement nombreux à attendre la victoire quasi-certaine de Mark Cavendish.

Et puis non. C’est Alexander Kristoff, le Norvégien (non, il n’est pas russe…) chez Katusha qui s’est imposé au sprint.

Ceci étant, je suis d’avis que la victoire de Kristoff, c’est surtout celle de son équipier Luca Paolini qui a tout simplement été parfait pour lui préparer le terrain, tant dans le Poggio que dans les derniers hectomètres.

Cancellara termine 2e (pour Spartacus, il s’agit du 4e podium d’affilée sur Milan SanRemo, il était déjà 2e en 2011, 2e en 2012, 3e en 2013!), Swift surprenant 3e. Cavendish est 5e, Sagan 10e, Gilbert 13e Van Avermaet 25e. Le Québécois Hugo Houle est le dernier classé, en 114e position, à 18 minutes du vainqueur.

L’histoire de la course fut la météo difficile, pluie, vent et froid étant au rendez-vous. Apparemment, un bon petit vent de face soufflait dans le Poggio, rendant quasi-impossible de s’échapper. Peu de coureurs se sont d’ailleurs essayés, l’attaque la plus sérieuse venant peut-être de Philippe Gilbert, rapidement contrôlé cependant.

Le final a été surtout animé par Vicenzo Nibali, qui a le mérite d’avoir assuré le spectacle. J’apprécie, car derrière c’était plutôt course d’attente décevante pour plusieurs. Mais à quoi ont pensé les BMC dans le final nom de Dieu? Avec Gilbert et Van Avermaet, il fallait que l’un d’eux accompagne Nibali!

Quoi qu’il en soit, Milan SanRemo a encore réussi à un sprinter, comme ce fut souvent le cas au cours des dernières années.

Moins sélective

Tout indique que la sélection sur Milan SanRemo ne se fait plus. Malgré la météo, ils étaient encore nombreux dans le premier groupe à l’approche du Poggio. Pourquoi la sélection n’opère plus?

Le modèle d’affaire de Milan SanRemo, ça a toujours été la distance. 299 bornes à encaisser! Sur le Tour des Flandres, le modèle d’affaire c’est les monts pavés. Sur Paris-Roubaix, les secteurs pavés. Sur les Ardennaises, les bosses à gogo qui se répètent à tous les 5 kms. Sur le Tour de Lombardie, encore les bosses, plus longues. Chaque course a son modèle d’affaire, a été imaginée avec une caractéristique permettant une sélection. Permettant aux meilleurs de s’illustrer.

Encore une fois, Milan SanRemo, c’est la distance qui doit jouer ce rôle. N’est ce pas la plus longue des Classiques du calendrier?

Et après 280 kms, le Cipressa et le Poggio doivent permettre de départager les grands coureurs des autres. Le palmarès d’après-guerre de la course montre que ce fut souvent le cas, les grands champions inscrivant souvent leur nom au palmarès de cette course unique (Merckx à 7 reprises!). Bien sûr, il y a des exceptions, soit des coureurs plus moyens ayant parfois gagné au terme d’une course d’audace et d’une belle résistance au retour des favoris derrière. Le cyclisme n’est pas une science exacte.

Mais des sprinters, il y en avait peu qui gagnaient jusqu’au milieu des années 1990.

Aujourd’hui, c’est devenu la norme. Treize des vingt derniers vainqueurs peuvent être placés dans la catégorie des sprinters. Et parmi les 7 autres, la plupart se sont imposés au sprint, comme Gerrans il y a deux ans!

Pourquoi ce changement?

Je suis d’avis que c’est parce que la condition physique du peloton est devenue très homogène depuis 15 ou 20 ans. Du coup, la distance ne suffit plus pour départager les grands coureurs des autres. Du coup, les sprinters sont moins isolés dans le final, disposent d’équipiers pour faire rouler, et sont eux-mêmes plus souvent présents! Hier, Greipel est même revenu au pied de la descente du Poggio!

Ajoutez à cela les oreillettes pour contrôler les audacieux qui partent tôt, et vous avez le résultat d’une course promise aux sprinters. Gabrielle Colombo n’aurait jamais gagné Milan SanRemo en 1996 si les oreillettes avaient été répandues dans le peloton.

Bref, la distance qui devait provoquer la sélection ne la provoque plus aujourd’hui. Le modèle d’affaire de Milan SanRemo est à revoir si on veut préserver l’intérêt de cette grande Classique selon moi, et y conserver un palmarès de prestige faisant sa renommée.

En ce sens, je suis parfaitement d’accord avec la volonté des organisateurs de vouloir ajouter des difficultés l’an prochain dans le final, notamment la Manie ainsi que la Pompeiana. Cancellara a raison de déclarer que le parcours n’est pas assez dur, à la nuance que j’aurais dit « n’est plus assez dur » pour le cyclisme moderne.

La classique des sprinters n’est-elle pas Paris-Tours plutôt que Milan SanRemo?!

4e Défi Gatineau Tremblant

L’offre d’événements cyclistes augmente au Québec, pour le plus grand plaisir des pratiquants que nous sommes.

Ainsi, pas moins de trois « cyclosportives » sont offertes durant le week-end du 31 mai-1er juin prochain. Il y en aura donc pour tous les goûts, et tous les secteurs du Québec!

Outre le sympathique GranFondo Mont Tremblant et le Défi cyclosportif de Charlevoix, les pratiquants de l’Ouest du Québec et de l’Ontario pourront également choisir de participer à un autre événement, un peu différent car d’une durée de deux jours celui-là: le Défi Gatineau Tremblant.

Organisé à l’initiative des Rouleurs des casinos, l’événement a pour but de financer leur participation au Grand Défi Pierre Lavoie, un projet social qu’on ne présente plus et qui fait notamment bouger tout le Québec, tout particulièrement la jeunesse.

Les fonds amassés lors du Défi ont également permis, ces dernières années, de parrainer une école primaire de la région de Gatineau. Ainsi, l’an dernier, c’est l’école de mes enfants qui avait été sélectionnée et l’argent remis a permis d’acquérir des équipements sportifs utiles aux cours d’éducation physique.

L’ambassadeur depuis deux ans de ce Défi Gatineau Tremblant est Martin Desbiens, un grand athlète et grand ami qui s’implique donc pour lui aussi promouvoir la santé, faire bouger la jeunesse et contribuer à sa façon à faire de la région de l’Outaouais un monde meilleur. Et Martin sait de quoi il parle, ayant dû affronter une chirurgie cardiaque majeure et imprévisible il y a 18 mois, alors âgé d’à peine un peu plus de 40 ans. Aujourd’hui totalement remis (mais il nous a fait peur!), son positivisme et son sens de l’action est une inspiration pour plusieurs.

Au menu donc, 165 kms aller le samedi, 165 kms retour le dimanche. Sympathique, les participants passeront par Thurso le samedi, mais emprunteront un parcours un peu différent le dimanche, via la belle petite ville de Montebello, question de changer le mal de place et de découvrir de nouveaux paysages. La sécurité des participants sera assurée par des policiers de la Sûreté du Québec et des véhicules d’assistance seront également présents pour le dépannage.

Deux options d’hébergement à Mont Tremblant sont offerts aux participants, pour un maximum de flexibilité.

Les inscriptions en ligne sont ouvertes sur la page ici.

C’est donc une épreuve rudement bien organisée, permettant de pratiquer le sport cycliste dans d’excellentes conditions, en toute convivialité et simplicité. Comme écrirait le Guide Michelin, vaut le détour!

Petit Tour de l’actualité

La Flamme Rouge est quelque peu perturbée ces jours-ci en raison d’une charge de travail importante, de quelques événements imprévus et un entrainement cycliste soutenu!

1 – Paris-Nice. Victoire finale de Carlos Betancur qui nous rappelle à tous que cette génération de coureurs colombiens – Quintana bien sûr, mais aussi Uran et Henao – est exceptionnelle.

On retiendra surtout de ce Paris-Nice la belle tenue des équipes françaises, en premier lieu bien sûr les AG2R-La Mondiale et notamment un Romain Bardet voire un Alexis Vuillermoz efficace aux côtés de Bétancur. Je vous signale au passage que Jean-Christophe Perraud termine 4e du général de Tirreno-Adriatico! Pour l’équipe de Chambéry, y’a de quoi célébrer un excellent début de saison.

J’ai également beaucoup aimé la tenue d’Arthur Vichot sur ce Paris-Nice qui a longtemps tourné autour d’une victoire d’étape pour finalement la décrocher le dernier jour. Il termine également 3e du général. Toujours dans le coup sur ce Paris-Nice, Vichot passe actuellement dans une nouvelle dimension.

Le champion du monde Rui Costa a également très bien fait, terminant 2e du général, ainsi que Tom Slagter qui s’est en quelque sorte révélé sur l’épreuve.

Les déceptions? Peut-être Andy Schleck, qu’on attendait franchement mieux que ça (mais Frank était plutôt bien, vu devant dans la dernière étape qu’il a presque gagné). Qu’à cela ne tienne, Andy nous confirme que ses ambitions sont élevées cette saison et qu’il travaille fort pour revenir à son meilleur niveau. Nibali est également un ton en dessous par rapport à l’an dernier, mais ses grands objectifs – le Tour! – sont également plus tard en saison. J’attendais également plus d’un Rafal Majka chez Saxo Bank qui avait une belle chance d’affirmer son leadership au sein de l’équipe en l’absence des deux ténors Contador et Kreuziger, engagés sur Tirreno.

2 – Tirreno-Adriatico. Victoire finale d’Alberto Contador, rien de moins! Contrairement aux Sky qui semblent mordre quelque peu la poussière ces jours-ci (abandon de Porte, Wiggins moyen bien que 3e du dernier chrono, mal de dos pour Froome, et chute de Thomas sur Paris-Nice…), Contador semble renaître cette saison. Son secret? Il pourrait résider dans son nouvel entraineur, Steven de Jongh, l’an dernier entraineur chez… Sky! Et Contador lui-même nous confirme que le meilleur est encore à venir…

Le podium est complété par Nairo Quintana et Roman Kreuziger, équipier de Contador, tous des protagonistes du Tour l’an dernier. Un très beau podium donc!

Le dernier chrono hier a été intéressant avec outre Moreni le vainqueur, Cancellara 2e, Wiggins 3e et Martin 4e. Presqu’un remake du chrono des JO de Londres! D’autres coureurs bien placés dans ce dernier chrono révélateur, Kwiatkowski (7e), Devolder (9e – tiens le revoilà!), ou encore Demare (12e).

Encore plus intéressant, payez-vous les images du final de la 5e étape de samedi dernier, avec un mur présentant des passages à 30% à escalader. C’est toujours impressionnant de voir des coureurs pro avec 450 watts de puissance zigzaguer dans la pente! Braquet de certains? 34-32!

Les déceptions? BMC encore une fois, avec notamment l’abandon « inexpliqué » de Cadel Evans la veille du dernier jour. Chris Horner a également dû jeter l’éponge en raison d’une tendinite au talon d’Achille.

3 – Daniel Mangeas. Le légendaire speaker du Tour de France, d’une voix unique et aujourd’hui reconnaissable d’entre toute, a annoncé sa retraite au terme du prochain Tour de France, son… 40ieme puisqu’il a débuté sur le Tour 1974 remporté par nul autre qu’Eddy Merckx. Mangeas est devenu une institution grâce à ses dons d’animateur lors des avant-courses, et notamment pour présenter les coureurs qu’il connaissait tous, de même que leur palmarès grâce à une mémoire d’éléphant. Il sera regretté!

4 – Hugo Houle. Le coureur québécois chez AG2R – La Mondiale sera au départ dimanche de Milan SanRemo. Une raison de plus pour suivre la course attentivement! Le line-up d’AG2R n’est cependant pas très fort pour la Primavera, les principaux coureurs en forme en ce moment – Betancur, Bardet, Perraud – n’y étant pas. La météo pourrait jouer des tours aux coureurs dimanche prochain, alors que de la pluie est attendue. Et sous la pluie, la descente du Poggio est toujours beaucoup plus compliquée…

5 – David Veilleux. Des nouvelles ici du sympathique coureur désormais à la retraite – dommage! – qui a notamment décidé de s’impliquer au niveau du Grand Défi Pierre Lavoie. Intéressant de savoir que depuis son départ à la retraite, il a pris davantage de puissance!

Le GP de Lillers 2014

Intéressant petit vidéo de Jean-Michel Guidez (merci à lui!) sur le récent GP de Lillers (173 bornes), un vidéo qui nous fait vivre le cyclisme quotidien en France, celui des « amateurs » et des petites villes, un cyclisme sympathique et qui demeure ô combien important pour la vitalité du sport et pour alimenter le haut niveau. Y’a pas que le WorldTour dans la vie!


TRONET LILLERS par JMGUIDEZ

Petit Tour de l’actualité… en humour

1 – « Avant, j’étais gros« : dixit Geraint Thomas, nouveau leader de Paris-Nice au terme de la 4e étape. Mon inspiration de continuer à être « sur la cut »…

2 – Après les lunettes de Ryder Hesjedal en 2013, sanctifiée au rang de laideur absolue par de très nombreux observateurs, la marque POC récidive dangeureusement cette année chez Garmin: il faut voir les lunettes de Tom Jelte Slagter, vainqueur d’étape hier sur Paris-Nice. Hideux. Tant qu’à ça, je crois qu’il me reste une vieille paire d’Oakley Factory Pilot… jaune bien sûr!

3 – Horner toujours mécompris. Évincé de la conférence de presse des grands leaders à l’amorce de Tirreno-Adriatico, il déclare “I don’t ever get invited to the press conferences, so it’s nothing new. Maybe it’s because I’ve only won one grand tour. I guess you have to win five. I was just as surprised as you, but that’s happened my whole career, so it is what it is.” Et vlan, c’est bien envoyé! Mais sera-t-il ré-invité sur Tirreno-Adriatico l’an prochain?

4 – Intéressant de constater que comme moi, certains font la même analyse: une petite « guerre » se déroule actuellement entre la vision ASO des courses par étapes, et la vision « italienne et espagnole », notamment de RCS qui tente de voler des « parts de marché » à l’organisateur français.

5 – J’adore faire ça: du derrière-bagnole à fond les manettes. Gianni Meersman nous démontre les rudiments de l’exercice sur la 2e étape de Paris-Nice. Superbe!… mais c’est interdit. Mis à l’amende par l’organisation, Meersman a aussi abandonné l’épreuve depuis, s’étant fracturé 4 côtes dans sa chute. Ouch!

6 – Andy Schleck a de nouveau rejoint son frère récemment, dans la paternité cette fois. Sa conjointe Jil Xuavled (DiscoGirls) et lui ont désormais un petit garçon Teo né le 28 février dernier. On comprend un peu mieux maintenant pourquoi Andy est largué tous les jours sur ce Paris-Nice. Y’a pas que le vélo dans la vie! sauf qu’il est aussi cycliste professionnel…

7 – « Panty Raid Pump, or how to fix a flat », un petit vidéo ci-bas à ne surtout pas manquer Messieurs les lecteurs. Très original et rigolo!

8 – Annonce à tous les coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau: la première course du mardi soir dans le Parc de la Gatineau aura lieu le 6 mai prochain, en style libre (pas de patin). Fartage recommandé, Swix LF10 jaune, 0 à +10 (évitez cependant de confier le fartage de vos skis à un farteur officiel de l’équipe de ski de fond canadienne). SRM permis sous les bottes de ski. Les coureurs sérieux voudront se raser le chest et le huiler…

Panty Raid « Pump » from Christian Moreno on Vimeo.

Impressionnant plateau sur Tirreno!

Cette année encore, le plateau est apparemment plus impressionnant sur Tirreno-Adriatico – la course des deux mers – que sur Paris-Nice. Voyons un peu.

Au départ de Tirreno, on a pas moins de… 7 anciens vainqueurs d’un grand tour, soit Scarponi, Evans, Basso, Horner, Cunego, Wiggins et Contador, contre seulement… 2 sur Paris-Nice, soit Nibali et Schleck.

Parmi les 20 premiers coureurs du classement UCI World Tour au 31 décembre 2013, on compte 10 coureurs présents sur Tirreno contre seulement 5 sur Paris-Nice.

Côté sprint, Kittel, Cavendish et Greipel sont tous sur Tirreno.

Les raisons

On peut évoquer plusieurs raisons probables au fait que nombre de coureurs et d’équipes semblent aujourd’hui envoyer leur « équipe A » sur Tirreno et leur équipe « B » sur Paris-Nice, exception faite peut-être pour les équipes françaises.

Premièrement, la météo, souvent moins clémente en France qu’en Italie à ce moment de l’année, en particulier en début d’épreuve puisque l’épreuve française s’élance plus au nord.

Deuxièmement, la proximité avec Milan SanRemo. Nombreux sont les coureurs préférant gérer que 3-4 jours de récup entre Tirreno et la Primavera plutôt qu’une semaine complète entre Paris-Nice et la première classique de la saison.

Troisièmement, et possiblement la raison principale, ASO va peut-être à contre-courant en cherchant à imposer sa nouvelle vision du cyclisme, celle qui occulte la diversité des genres pour ne proposer que des épreuves par étapes faites de courses en ligne, favorable selon eux à l’émergence d’une course plus imprévisible, donc plus intéressante pour les spectateurs. Ainsi, pas de prologue, pas de contre-la-montre, pas d’arrivée en altitude sur cette édition de Paris-Nice.

Nombreux sont les coureurs cherchant au contraire des étapes « pour se tester », que ce soit lors d’un contre-la-montre ou d’une arrivée en altitude, ce que Tirreno-Adriatico offre. Les coureurs pourront ainsi tester leur cohésion sur le chrono par équipe en ouverture, puis leurs jambes dans la difficile arrivée vers Cittareale Selvarotonda (4e étape, longue de… 244 bornes!), voire dans le dernier chrono individuel.

Bref, deux visions du cyclisme s’oppose peut-être actuellement chez les organisateurs de courses par étapes. D’un côté, ASO propose de plus en plus souvent – ça sera le cas sur le prochain Tour de France – des épreuves moins difficiles, plus rabotées, permettant à un plus grand nombre de coureurs d’aspirer à un bon classement général. De l’autre, les organisateurs italiens et espagnols qui continuent à innover différemment, proposant des épreuves souvent musclées, souvent spectaculaires par leur difficulté ou leurs arrivées d’étape, notamment en altitude. Chaque approche comporte sa part de danger: un parcours plus facile peut générer une course aisément contrôlable, donc présentant peu d’intérêt. À l’inverse, un parcours très difficile peut alimenter les tentations de dopage en proposant aux coureurs des efforts trop éreintants.

De plus, le parcours le plus incitatif à l’attaque chez ceux aspirant à la victoire finale n’est jamais facile à déterminer: trop facile, les coureurs penseront que toute tentative est vouée à l’échec, l’équipe du leader pouvant aisément contrôler. Trop difficile, et tout le monde fera une course d’attente jusqu’aux tous derniers kilomètres…

Chose certaine, il sera intéressant de voir le suspense des trois grands tours cette saison, et comment cette situation évolue l’an prochain!

La survie du Tour de l’Abitibi assurée!

Grande nouvelle selon moi dans le monde du cyclisme nord-américain hier avec l’annonce que l’organisation du Tour de l’Abitibi est assurée jusqu’en 2020.

Fantastique!

Le Tour de l’Abitibi est selon moi un fleuron de notre cyclisme québécois et canadien, une épreuve désormais mythique et incontournable pour les juniors âgés de 17 et 18 ans et aspirant à passer pro un jour. Créé en… 1969, la 50e édition sera soulignée en 2018 du côté de Val d’Or. L’épreuve a vu passer au fil de son existence des coureurs devenus d’excellents pros comme Steve Bauer, Laurent Jalabert, Andy Hampsten, Bobby Julich, Tyler Farrar (vainqueur en 2002), Taylor Phinney (vainqueur en 2007), ou encore David Veilleux (vainqueur en 2005).

Surtout, le Tour de l’Abitibi permet aux jeunes coureurs d’ici de se frotter – parfois pour la première fois – aux coureurs d’autres pays, souvent européens, et donc de vivre leur première expérience internationale. Ce n’est pas négligeable pour le développement du cyclisme d’ici.

Perdre une telle épreuve aurait donc été une lourde perte pour notre cyclisme et aurait privé de jeunes générations d’une épreuve phare qui peut constituer outre un but, mais surtout un incontournable dans leur développement.

Rappelons que le Tour de l’Abitibi a connu plusieurs époques de difficultés, notamment économiques, ayant parfois menacé sa survie. Aujourd’hui grâce notamment à la participation de Desjardins, qui me donne ainsi une bonne raison de continuer à y placer mes sous, et avec l’implication des trois grandes villes de l’Abitibi, soit Amos, Val D’Or et Rouyn-Noranda, le financement sera assuré pour les 7 prochaines éditions. Bravo!

Le Tour de l’Abitibi se déroulera cette année du 21 au 27 juillet prochain dans le secteur d’Amos.

Autre point très positif pour l’épreuve, voire à mon avis crucial, son retour en 2014 dans le giron des épreuves UCI Coupe des Nations Juniors, un label que la course québécoise avait détenu entre 2008 et 2011. Un tel label donne à l’épreuve une visibilité plus importante sur la scène internationale, en plus d’attirer les équipes nationales juniors de nombreux pays, susceptibles de relever le plateau présent.

Valoriser notre cyclisme

S’il convient donc de souligner ces grands succès, n’en restons pas là! Je crois qu’il sera important que les organisateurs du Tour de l’Abitibi continuent, au cours des prochaines années, à tout mettre en oeuvre pour valoriser leur épreuve, notamment en organisant davantage de publicité dans certains véhicules, notamment des revues spécialisées (Cycle Presse, Vélo Mag, Pedal, Canadian Cyclist, etc.) et des journaux grand public. Trop de gens ignorent encore la simple existence d’une telle course chez eux!

La date en juillet est-elle également la meilleure pour les coureurs et le public? Une date plus près des Mondiaux de fin septembre ne serait-elle pas plus appropriée pour attirer les coureurs voulant préparer ce grand rendez-vous, un peu comme la Vuelta qui sert aujourd’hui de tremplin aux coureurs nourrissant des ambitions de devenir champion du monde? Un déplacement vers le début septembre pourrait également permettre au public s’assister plus facilement à l’épreuve, les vacances scolaires étant terminées. Et le début septembre est habituellement une période d’excellente météo au Québec! Y aurait-il une opportunité d’un essai en 2015 avec les Mondiaux de Richmond aux États-Unis, permettant aux équipes de limiter les aller-retours sur l’Europe?

Enfin, il sera intéressant d’organiser des étapes novatrices. Pourquoi ne pas refaire un départ du prologue à l’intérieur d’une mine, comme ce fut déjà le cas, permettant de rendre l’étape plus spectaculaire et de souligner un trait de caractère unique de la région? Pourrait-on penser à un challenge-sprint la veille du départ? Un départ dans une autre région du Québec (comme Gatineau, Montréal ou Québec) comme le fait le Tour de France?

Et comment assurer une retransmission télé?

Toutes ces idées vont dans un sens, celui de continuer à développer notre cyclisme ici. Aujourd’hui, les GP de Québec et Montréal, le Tour de Beauce, le Tour de l’Alberta ainsi que les Mardis cyclistes de Lachine sont les grands rendez-vous, auxquels il convient plus que jamais d’ajouter le Tour de l’Abitibi. Tous ces événements donnent la chance aux meilleurs cyclistes de se faire voir et valoir, que ce soit devant des observateurs-recruteurs internationaux comme du grand public.

À ce portrait manquent le retour de la Classique Montréal-Québec (ou Québec-Montréal pour les nostalgiques!) ainsi… qu’un vélodrome couvert… ou de nouveaux Six-Jours voire une épreuve de la Coupe du Monde sur piste pourraient être tenus. Je crois fermement que le public québécois – plus pratiquant de vélo que jamais, pour les bonnes raisons de santé et de respect de l’environnement – est désormais mûr pour cela.

Le Tour de l’actualité

Après une semaine de relâche passée loin du vélo, question de me ressourcer, je reprends avec plaisir le service normal par un Tour de l’actualité, riche ces derniers jours.

1 – Paris-Nice. C’est parti hier du côté de Mantes-la-Jolie et ça se terminera dimanche prochain du côté de Nice, comme il se doit. Le parcours cette année s’inscrit dans la nouvelle idée défendue par Amaury Sport Organisation, c’est à dire de proposer des parcours permettant à n’importe quel coureur de s’imposer sur n’importe quelle étape, à condition qu’il ose. Ainsi, pas de prologue, pas de contre-la-montre, pas d’arrivées en altitude, juste des étapes en ligne favorisant ceux qui voudront se lancer à l’attaque.

Les trois premières étapes restent cependant promises aux sprinters, et ça n’a pas loupé aujourd’hui avec une victoire « au courage » de Nacer Bouhani, blessé au genou plus tôt dans l’étape et ayant dû se débrouiller seul dans le final. Chapeau!

L’étape à surveiller sera la 7e étape entre Mougins et Biot, sur un parcours casse-pattes, la veille de l’arrivée. Bien malin cependant qui pourrait prédire qui s’imposera sur cette édition peu conventionnelle de Paris-Nice. Surveillons tout de même les Bardet, Betancur, Van Avermaet, Costa le champion du monde, une puissante formation Astana avec Nibali, Gasparotto, Fuglsang et Westra, Boom et Boonen, vainqueur il y a 8 jours de Kuurne-Bruxelles-Kuurne après s’être loupé la veille sur le Het Nieuwsblad remporté par Stannard. Les frères Schleck y sont aussi, ça sera intéressant de voir où ils en sont!

2 –  Strade Bianchi. Magnifique course s’il en est, à travers la Toscane. Pour ceux ayant pu suivre la course en direct samedi matin, ce fut un vrai régal tant au niveau des images, splendides, que de la course elle-même, tout aussi splendide. On y a vu un Sagan isolé dans le final prendre l’initiative dans la belle bosse à 21 kms de l’arrivée, c’était alors bien joué: la meilleure défense est toujours l’attaque! Malheureusement, Kwiatkowski était manifestement un ton au-dessus, n’ayant aucun mal à revenir sur le Slovaque dans un premier temps, puis à rouler avec lui jusqu’au pied de la dernière bosse du dernier km, pour ensuite contrer Sagan sans aucun problème.

Chose certaine, Sagan n’était pas content à l’arrivée, surtout qu’il avait souvent le dessus sur son rival dans les rangs junior.

Y’a aussi du beau monde dans les 10 premiers, témoignant du niveau relevé de la course, avec les Valverde (3e), Cunego (4e), Kreuziger (5e), Cancellara (6e) et Evans (7e).

Parmi les enseignements de cette course et outre la forme resplendissante de Kwiatkowski, la bonne condition de Sagan également qui n’a plus grand chose à aller chercher pour être au top, de même que celle de Fabian Cancellara, dans le coup dans le final mais encore un poil trop juste pour accompagner les deux fuyards. Ca promet pour les Flandriennes!

3 – Roma Maxima. 3e la veille sur la Strade Bianchi, c’est Valverde qui s’est imposé dimanche sur la Roma Maxima, résistant dans le final au retour du peloton. Impressionnant! Et voilà qui témoigne d’une condition absolument remarquable chez le coureur espagnol, leader de la Movistar avec Quintana. Attention à lui sur Milan SanRemo dans 2 petites semaines maintenant. Et attention aussi à Philippe Gilbert, 8e de l’épreuve et qui semble sacrément saillant ces temps-ci.

4 – Lance Armstrong. Certains ont appris que le coureur américain se dopait déjà dès 1993, et probablement avant aussi, alors qu’il était chez les amateurs. Si la sortie du livre « Itinéraire d’un salaud » présente évidemment un grand intérêt pour ceux qui veulent se développer une opinion éclairée du coureur américain, on ne peut pas être surpris de ces révélations puisque des témoignages existaient déjà quant à l’usage de produits dopants au sein de l’équipe amateur américaine dès le tout début des années 1990, sous – déjà – la direction de Chris Carmichael.

Chose certaine, à ne pas manquer aussi, The Armstrong Lie disponible en achat ou location sur Itunes.

5 – L’hiver. Je sais pas vous, mais je commence personnellement à en avoir plein les bottes de l’hiver cette année. Un hiver qui a commencé tôt, dès début décembre, et qui a été très froid cette année, avec des températures quasiment systématiquement de 10 degrés sous les normales de saison. On ne compte plus les matins à -25! Et là, ça a l’air qu’il va falloir encore patienter au moins 2 bonnes semaines avant de pouvoir vraiment rouler dehors à des températures confortables, c’est à dire plus hautes que le point de congélation.

En attendant, je multiplie les séances de home-trainer et de ski de fond, de loin ma plus grosse saison de ces 15 dernières années dans ces deux activités. Mais là, je commence à saturer sévère. Le vélo, c’est tout de même autre chose que ce putain d’engin merdique de home-trainer…