Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : novembre 2013 Page 1 of 2

Hommage

Paris, Cimetière du Père Lachaise, 30 novembre 2013.

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La Flamme Rouge rencontre VéloGessien

À Genève pour des raisons professionnelles, c’était soirée « cyclisme » hier alors que je rencontrais mon ami Patrick, l’excellent webmestre du site VéloGessien.com. Au menu, visite chez Bos Bike, LA boutique vélo sur Genève, suivi d’un petit tour à la piste intérieure ou tournait un autre Gessien, Hervé dit « Le Grand ».

Entrée chez Bos Bike, notamment détaillant Pinarello, Cippolini, BMC et Assos. Déco hors norme, pour une boutique pas tout à fait comme les autres.

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Du haut de gamme, rien que du haut de gamme!

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Évidemment, « concept store » Assos. Nous sommes en Suisse, ne l’oublions pas, et Assos est suisse.

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Voici LE vélo des vélos, Pinarello Dogma 65.1 dans une déco tout à fait réussie, sobre et efficace.

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Cadre BMC TeamMachineSLR01 (version 2013). Pas besoin de chercher bien longtemps qui a inspiré BMC pour la peinture…

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Le BMC TeamMachine SLR01 version 2014. Un vélo somme toute un peu décevant dans le contexte des autres vélos présents dans le magasin: tube diagonal très très massif, avant également massif, haubans très fin, bref un cadre qui semble manquer de cet équilibre dans les formes, équilibre toujours important pour l’esthétisme d’ensemble du vélo.

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Mon premier contact avec les vélos « Cipollini ». Des courbes réussies, des cadres soignées, du beau matériel… si le coeur vous en dit de rouler sur un vélo qui porte le nom d’un coureur qui n’a pas toujours fait l’unanimité au sein du peloton et des fans de cyclisme!

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Le Cipollini « Logos » qui dégage une belle impression de légèreté.

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Grosse impression pour ce BMC Time Machine somptueusement équipé. Tout un vélo de chrono !

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Petit tour ensuite du côté de la piste intérieure de Genève où on peut tourner matin, midi comme en soirée. À notre arrivée vers les 17h, ça tournait déjà plein pot sur la piste, derrière derny! Inclinaison des virages de la piste de Genève: 55 degrés… Merde, je n’avais pas pris mon cuissard et mes chaussures. Prochaine visite à Genève, je viendrai tourner ici tous les soirs!

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De près, les derny utilisés. L’essence les faisant avancer est spéciale, biologique et avec peu d’émanations nocives pour la santé.

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Hervé, sympathique Gessien bien sûr, en tête de la meute et qui envoie du lourd, comme d’hab. On se donne à fond, ou on ne se donne pas, tout simplement!

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Matériel de pointe en bordure de piste, où certains changent leur plateau avant, question de tirer plus ou moins gros selon les circonstances.

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Dans quelques jours, on disputera ici les Deux Jours de Genève…

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… et c’est pas d’hier qu’on fait du vélo à Genève.

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Loic Perizzolo, une pointure de la piste en Suisse, s’entraine sur la piste de Genève. Vainqueur de deux Coupes du monde (américaine et omnium), le voici en pleine discussion avec un de ses entraineurs après une séance bien sentie. Une deuxième suivra peu de temps après. Ses sprints lancés à 70km/h sont impressionnants, surtout sur une petite piste comme celle de Genève où un tour est bouclé en une dizaine de secondes à cette allure! Je serais curieux de connaître la force « G » s’appliquant sur les coureurs dans les courbes…

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En bas, les casiers à vélo pour les usagers de la piste qui peuvent donc laisser tout leur matériel.

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Patrick et Hervé, le « coeur » des VéloGessiens. Avec ces deux là, pas moyen de s’ennuyer ne serait-ce qu’une seule seconde, la bonne humeur est toujours de la partie.

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Ca s’est terminé au restau L’Atelier, situé juste à côté de la piste.  Une belle soirée « cyclisme » donc en compagnie de vrais passionnés, comme moi. Évidemment, nous nous sommes laissés avec le prochain rendez-vous ferme: la Marmotte en juillet prochain!

Et comment ne pas songer, à la vue des infrastructures de la piste à Genève, cette piste étant intégrée à un complexe sportif plus grand incluant patinoire, terrains multi-sports et murs d’escalade, qu’un tel complexe situé à Montréal ne serait pas si difficile et coûteux à mettre en place et permettrait de jouer le rôle d’un formidable levier sur le développement du cyclisme de haut niveau au Québec?

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Le Tour de l’actualité

Depuis une ville européenne non-identifiée (voir ci-bas), voici en vrac le tour des nouvelles dans le cyclisme et qui ont retenu mon attention au cours des derniers jours:

1 – Tragédie en France. L’ex-coureur Arnaud Coyot est décédé dans un accident de la route le week-end dernier. Il revenait d’une fête avec deux autres coureurs pro, Guillaume Levarlet et Sébastien Minard. Levarlet a été mis en examen, l’accident étant vraisemblablement survenu alors qu’il était sous l’effet de l’alcool.

Coyot, 33 ans, laisse dans le deuil sa conjointe et ses deux enfants. Un site sobre et touchant a été ouvert pour y laisser des témoignages. J’exprime ici toute ma sympathie à ses proches, Coyot étant un coureur que j’ai pris plaisir à suivre il y a quelques années.

À l’approche du temps des Fêtes, ce drame nous rappelle une chose tellement importante: ne conduisez jamais sous l’effet de l’alcool. Pour vous d’abord, pour les autres ensuite.

2 – France toujours. Viconzo Nibali y courra souvent en 2014, ayant inscrit à son programme Paris-Nice plutôt que Tirreno-Adriatico en Italie, et ayant fait du Tour de France son principal objectif de la saison.

Ca sera intéressant au Tour de France, avec Froome pour défendre son titre, Contador voulant le reprendre suite à son échec en 2013, le retour des frères Schleck et maintenant Nibali.

3 – Tour de France. Le départ du Tour 2015 sera donné des Pays-Bas, d’Utrecht plus précisément. Après le Yorkshire en 2014, ça fera donc deux années de suite que le Tour s’élance hors de France. Les détails seront annoncés un peu plus tard cette semaine, soit le 28 novembre.

4 – Chris Froome. Le vainqueur du Tour 2013, du moins à ce jour, publiera son autobiographie l’an prochain à la veille du Tour 2014. Écrite par David Walsh, cette autobiographie nous permettra d’en savoir plus sur le parcours singulier de ce coureur, né au Kenya mais courant sous pavillon britannique. Froome est également passé par le Centre mondial du cyclisme à Aigle, en Suisse, plus tôt dans sa carrière.

5 – Retenez leurs noms. C’est une série de trois textes publiés par le site Vélochrono sur les néo-pros 2014, et cela nous permet d’en savoir plus sur la jeune génération. Le texte 1 est ici, le 2 ici et le 3 ici.

Cinq noms à retenir tout particulièrement selon moi: le Français Pierre-Henri Lecuisinier (FDJ), l’Allemand Rich Zabel (BMC – le fils d’Erik), le Slovène Matej Mohoric (Cannondale) et les jumeaux Simon et Adam Yates (Orica-Green Edge).

6 – Vol. L’équipe italienne Lampre-Merida s’est fait volé une partie de son matériel cycliste en prévision de 2014. Jusque là rien de très spécial, sauf qu’il faut savoir que l’équipe Europcar ainsi que les équipes nationales danoises et russes se sont également fait voler au cours des derniers mois. Y aurait-il un réseau de voleurs spécialisés dans le vol d’équipes cyclistes en Europe?!

7 – Tour des Flandres. Le parcours 2013, très différent des parcours « historiques » du Ronde, a été abandonné au profit d’un parcours plus proche des habitudes, ce qui est une bonne nouvelle. Malheureusement, le Mur de Geraardsbergen n’a pas été ré-introduit, et c’est bien dommage selon moi, mais il faut savoir que les pavés de cette montée mythique sont actuellement en réfection. À quand son grand retour?

8 – Statistiques. Des compteurs de cyclistes sur certaines pistes cyclables de la région d’Ottawa: je ne le savais pas. Ces compteurs nous permettent d’obtenir quelques statistiques intéressantes liées à l’usage de la bicyclette comme moyen de transport en milieu urbain.

9 – Vino-4-ever? Laissez-moi rire jaune… Je trouve cela proprement scandaleux qu’un tel maillot puisse être porté par de jeunes coureurs. Lamentable. Rappelons que Vinokourov a fait partie de la sulfureuse équipe Telekom au début des années 2000, dont on sait désormais à quoi elle carburait, qu’il a ensuite été impliqué dans l’Affaire Puerto et enfin, qu’il a été piqué positif aux transfusions homologues lors du Tour 2007, peu de temps après avoir avoué travailler avec le médecin italien et gourou du dopage dans le cyclisme, Michele Ferrari, pourtant interdit auprès des coureurs professionnels.

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10 – Géographie. Où suis-je? En tout cas, il n’y fait pas plus chaud qu’au Québec ces jours-ci!

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Verbruggen: les langues se délient progressivement!

Je vous le disais il y a quelques jours, et nous en avons de nouvelles preuves: les langues sont en train de se délier à propos des agissements d’Hein Verbruggen lorsqu’il était président de l’UCI.

Aux propos de Giorgio Squinzi s’ajoutent désormais ceux des ex-coureurs pro Edwig Van Hooydonck et de Peter Stevenhaagen.

Van Hooydonck aurait signalé à Verbruggen les dérives du peloton au début des années 1990, et n’a jamais été pris au sérieux par Verbruggen.

Pire, Stevenhaagen a reçu des menaces de Verbruggen qui lui aurait dit: « You have a problem, boy. I can make or break riders like you. I decide who is positive. I knows what’s going on at PDM. »

Je crois que nous comprendrons bientôt pourquoi les coureurs US Postal puis Discovery ne se sont jamais fait prendre au contrôle, alors qu’une fois partis de l’équipe, ils tombaient souvent au dopage (Hamilton, Landis, Heras, etc.).

Contre-attaque de Verbruggen

La réplique de Verbruggen? Simple: “If you test someone 215 times and he is always negative, then the problem is in the test itself. Well, I’m not responsible. »

Faux.

En tant que président de l’UCI et alors responsable de la lutte contre le dopage dans le cyclisme, Verbruggen aurait pu entreprendre des démarches.

En tant que président de l’UCI, il pouvait – il devait – assurer un leadership. Les règles, les lois ont été édifiées par des gens qui ont eu l’audace de s’attaquer à des problèmes.

Verbruggen n’a rien fait. Pire, il a nié en bloc, se souciant davantage de préserver l’image du cyclisme, avec le résultat final qu’aujourd’hui, le cyclisme fait partie des sports les moins crédibles de la planète.

Pourtant, Verbruggen aurait pu entreprendre bien des choses.

Il aurait pu lancer des campagnes de sensibilisation auprès du milieu pro.

Surtout, il aurait pu alerter les corps policiers pour susciter des descentes policières dans les équipes, ceci afin de saisir les produits dopants, du moins vérifier ce que les équipes trimbalaient.

Il aurait pu parler publiquement du dopage sanguin au lieu de chercher à le nier. Je vous rappelle qu’il a déjà déclaré – même récemment – avoir la certitude que Lance Armstrong ne s’était jamais dopé…

Enfin, il a raté une belle occasion de vraiment laisser une marque positive dans le cyclisme en réformant la gouvernance du sport pour éviter les conflits d’intérêt à l’UCI entre promotion et développement du sport d’une part, et lutte contre le dopage de l’autre. Verbruggen a été président à une époque où le dopage a été un problème criant: il aurait pu passer à l’histoire en développant les moyens de lutter contre ce fléau.

Je demeure convaincu que les prochaines semaines nous confirmeront que Verbruggen s’est comporté à l’image de Lance Armstrong, ne reculant ni devant l’intimidation, ni devant les menaces pour museler ceux qui voulaient s’attaquer et parler du problème du dopage sanguin dans le cyclisme.

Et Pat McQuaid n’y échappera pas non plus!

Verbruggen et McQuaid, des hommes animés par la passion du cyclisme? Laissez-moi rire…

Pour votre vendredi soir…

… si vous restez tranquille à la maison, à récupérer d’une grosse semaine de travail et d’entrainement, je vous propose ces deux documentaires de 52 minutes. Extrêmement bien faits, je n’ai pu m’empêcher de les regarder d’une traite, même s’ils datent un peu (début des années 2000). S’y dégage la passion du cyclisme, les racines profondes de ce sport de légende et d’histoire, ainsi que toute la difficulté de ce sport parfois si ingrat.

Le premier documentaire relate la vie de l’équipe La Française des Jeux durant le Tour de France 2004.

Le deuxième documentaire relate l’expérience de la même équipe sur la Classique Paris-Roubaix.

Verbruggen / McQuaid bientôt dans les cordes?

Pas de doute à la lumière des récents événements dans le cyclisme professionnel, ça risque d’être intéressant dans les prochaines semaines lorsque la Commission Vérité et Réconciliation sera mise en branle!

Pour le moment, Lance Armstrong susurre au compte-goutte certaines informations, notamment à savoir qu’Hein Verbruggen l’aurait bel et bien aidé à couvrir ses pratiques dopantes, par exemple lors du désormais fameux épisode de la cortisone sur le Tour 1999.

Évidemment, connaissant la personnalité de l’individu, Verbruggen n’a pas tardé à réagir par une attaque aussi prévisible que témoignant d’un homme à court d’arguments crédibles: il a simplement cherché à discréditer Armstrong. Classique.

On en est donc là: parole de l’un contre parole de l’autre. À la nuance que l’un a déjà tout perdu, l’autre a encore beaucoup à perdre…

Ceci étant, je suis convaincu que la fin est proche pour Verbruggen et McQuaid pour plusieurs raisons qu’ils négligent très certainement en ce moment.

D’une part, Armstrong a en sa possession beaucoup plus d’informations compromettantes à leur sujet, et qu’il garde pour l’instant précieusement car il s’agit là de son unique monnaie d’échange pour atteindre son but ultime, une remise de peine. Car les intentions d’Armstrong, récemment ré-affirmées par lui-même, ne peuvent être plus claires:

« I am a competitor. If there was a race tomorrow and they said you can go do it, I’d be there. »

D’autre part, et c’est là le principal, des aveux complets d’Armstrong pourraient inciter de nombreux autres acteurs du cyclisme des années 1990 et 2000 à se mettre eux-aussi à table. C’est de là que vient la principale menace pour Verbruggen et McQuaid: un faisceau cohérent de témoignages tous indiquant leurs malversations. C’est ce qui a entrainé la chute d’Armstrong via le rapport de l’USADA; c’est ce qui pourrait entrainer la chute de Verbruggen et McQuaid dans les prochaines semaines.

Nous avons déjà des exemples de témoignages inattendus avec la récente sortie de Giorgio Squinzi, ex-patron de la puissante formation Mapei, qui n’a pas hésité à emboiter le pas à Armstrong en déclarant à propos de son contrôle étouffé lors du Tour 1999: « Sure it happened« . Il a même ajouté que Verbruggen aurait menacé de disqualification son équipe s’il ne la bouclait pas!

Bref, je suis toujours d’avis qu’il faut réunir les conditions pour qu’Armstrong témoigne, et vite, car son témoignage sera probablement la bougie d’allumage à de nombreux autres témoignages nous permettant de réellement comprendre les années 1990 et 2000 en cyclisme, et surtout prendre les moyens pour éviter qu’une telle situation ne se répète dans l’avenir.

Pour ceux désirant en savoir plus, à ne pas manquer cet intéressant reportage sur la récente rencontre entre Lance Armstrong et son ex-soigneur, Emma O’Reilly.

ACVQ: vers une refonte des catégories Maîtres?

C’était la 37e assemblée générale annuelle de l’Association des cyclistes vétérans du Québec le week-end dernier du côté de Laval.

Je n’y étais pas. Peut pas tout faire, avec un boulot parfois prenant, de jeunes enfants et leurs activités para-scolaires, La Flamme Rouge ainsi qu’un peu d’entrainement au travers de tout le reste, question de se préparer à affronter la Marmotte 2014.

Beaucoup d’échos me parviennent cependant sur un thème précis, discuté (peut-être trop rapidement?) lors de l’AG: la possibilité d’une refonte des catégories Maîtres au Québec.

Rappelons qu’actuellement, les catégories – sauf les Seniors 1-2 – sont essentiellement organisées en fonction de l’âge des coureurs: les 30-39 sont des Maîtres A, les 40-49 des Maîtres B, les 50-59 des Maîtres C et les 60 ans et plus des Maîtres D. Ceci étant, une certaine flexibilité existe en ce sens que des coureurs plus âgés peuvent courir dans les catégories d’âge inférieur: je cours par exemple régulièrement en Maîtres A, même si j’ai 42 ans. Une seule exception: les championnats ou la Coupe des Amériques, ou on doit impérativement courir au sein du peloton correspondant à notre catégorie d’âge.

C’est différent en Ontario: là-bas, on regroupe les Maîtres selon trois catégories: M1, M2 et M3. Dans tous les cas, les catégories Maîtres s’adressent à des coureurs de 35 ans et plus. Le soin de choisir telle ou telle catégorie est laissée à la discrétion du coureur, selon son niveau d’habileté auto-estimé: ainsi, le peloton M1 est plus fort que le peloton M2, et ainsi de suite.

En France, c’est un peu le même système qu’en Ontario: 1ere, 2e et 3e « caté », selon le niveau de force mais pas selon l’âge (un « 1ere caté » peut avoir 45 ans par exemple).

Si j’ai bien compris, le Québec envisagerait de s’aligner sur le modèle de l’Ontario, à quelques nuances près. Contrairement à l’Ontario, les catégories Maîtres du Québec resteraient ouvertes aux cyclistes de 30 ans et plus (et non 35 comme en Ontario) et quatre (plutôt que trois) catégories pourraient être créées.

Pourquoi changer de système?

Parce que selon certains, les catégories Maîtres au Québec sont actuellement trop hétérogènes, créant des frustrations.

Par exemple, selon la situation actuelle au Québec, rien n’empêcherait le jeune retraité François Parisien (Argos – Shimano) de courir Maîtres A l’an prochain et d’y côtoyer un coureur du même âge et participant à ses premières courses à vie, ce dernier n’ayant d’autre choix que de s’inscrire dans cette même catégorie. Si François Parisien choisirait probablement une licence Sénior 1-2 bien sûr, l’exemple veut illustrer la possible hétérogénéité des catégories actuelles de coureurs Maîtres au Québec, basées sur le seul critère de l’âge.

Alors, nécessaire la réforme?

Je suis d’avis qu’il n’existe pas de système parfait mais qu’effectivement, on peut améliorer le système prévalant au Québec. J’ai également un faible pour le système en vigueur en Ontario, pour y courir de temps à autre.

J’estime d’une part qu’il serait raisonnable de porter l’âge d’admissibilité aux catégories Maîtres à 35 ans. Il est bien connu qu’en cyclisme – un sport d’endurance – les athlètes sont habituellement au maximum de l’équilibre force-endurance, donc « à maturité », entre 27 et 32 ans. Les exemples récents de coureurs pro jeunes trentenaires gagnant au plus haut niveau sont légions, par exemple Cancellara cette année. Pourquoi alors admettre les coureurs de 30 à 34 ans chez les Maîtres? N’augmenterions-nous pas l’homogénéité des pelotons Maîtres si la limite inférieure d’âge débutait à 35 ans, un âge où, de surcroit, un nombre plus important d’hommes sont jeunes pères?! Pour les jeunes trentenaires moins aguerris, il existera toujours les Séniors 3-4!

D’autre part, l’âge est arbitraire, l’auto-identification à un groupe l’est moins. Doit-on contraindre un coureur supérieur aux autres mais âgé de 52 ans de courir chez les 50-59 ans? Sa place est probablement davantage avec les meilleurs coureurs Maîtres, peu importe leur âge! (c’est d’ailleurs ainsi chez les pros…). Prenez Czeslaw Lukaszewicz par exemple, qui aura 50 ans en 2014: j’estime personnellement qu’il serait plus raisonnable de lui permettre de courir avec les meilleurs coureurs Maîtres, plutôt que de le contraindre à courir chez les 50-59 ans!

Bref, il convient probablement de revoir le seuil d’âge à partir duquel un coureur devient « maître ». Pour moi, c’est clairement la barre des 35 ans qui est raisonnable, pas 30 ans. Et en faisant l’hypothèse que tous et chacun est le mieux placé pour évaluer sa force sur un vélo, le système ontarien est intéressant en ce sens qu’il assure une meilleure homogénéité des pelotons.

Chose certaine, il va de soi qu’aucun système ne pourra vraiment départager efficacement le coureur de 55 ans ayant 40 ans de vélo à un haut niveau derrière lui du cycliste débutant du même âge et n’ayant jamais encore pris part à une course sur route. Au moins, le système ontarien permet de ne pas les regrouper.

N’hésitez pas à me faire part de vos réactions et de vos suggestions, le but de tous étant bien évidemment d’assurer de saines compétitions au sein de catégories le plus homogènes possibles, à la fois pour des questions d’équité et de… sécurité.

Un 16 novembre, du côté des Rouleurs…

Superbe sortie hier du côté de Wakefield en Outaouais, ou pas moins de… 21 coureurs étaient au départ! Un grand succès.

Pour certains, qui en finissent avec une saison de cyclocross bien remplie, c’était là une dernière sortie dehors avant la coupure.

Pour d’autres, dont je suis, c’était la première de 2014!

Dans tous les cas, le moral était très bon et l’allure rapide (une constance chez les Rouleurs): tout le monde est rentré avec un bon mal de jambes. Votre leader toujours incontesté était, en tous les cas, cramé! Le retour sur le vélo après 6 semaines de coupure fut difficile…

En rappel, pour ceux qui l’aurait manqué, le vidéo du début de saison, lors du camp d’entrainement de Cornwall. Un camp à ne pas manquer en 2014! Ca va envoyer du gros et du lourd…

Anyway les boys and girls, les mignons, les chickos, la boucle est bouclée en 2013… et vivement 2014, nom d’une pipe!

La légende du Tour… et du journalisme sportif

Toute la légende du Tour est résumée dans ces trois minutes inspirantes, et toute la grandeur du journalisme sportif aujourd’hui malheureusement disparu sous cette forme, s’y retrouve.

À l’heure où mes objectifs 2014 sont établis et que la souffrance commence, c’est un vidéo qui sera utile dans les prochains mois: « how high, how long, how fast? »

4e Conférence mondiale sur le dopage dans le sport: avancées et défis

Le moment est important: s’ouvrait hier à Johannesburg, en Afrique du Sud, la 4e Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, sous la gouverne de l’Agence Mondiale Antidopage. Très intéressant, les séances plénières de la conférence seront webdiffusées ici, permettant au public – nous! – de participer, à distance, à cette conférence.

C’est un moment important car susceptible de définir le cadre et les moyens de la lutte contre le dopage dans le sport au cours des prochaines années.

Déjà, on annonce certaines avancées très intéressantes:

1 – la mise en place, dans le code antidopage, d’une disposition permettant d’octroyer (et d’encadrer) des remises de peine lorsque les sportifs pris pour dopage voudront passer aux aveux, voire donner des informations permettant de comprendre comment ils se sont dopés (existence d’un réseau, initiative personnelle, nouveaux produits utilisés, façon de déjouer les contrôles, etc.)

2 – la sanction suite à un premier contrôle positif passerait de 2 à 4 ans, pour deux raisons. Premièrement, d’un point de vue scientifique, on serait aujourd’hui en mesure de prouver que certaines formes de dopage pourraient donner un avantage sur une période plus longue que deux ans (je suppose qu’il faut regarder du côté des hormones de croissance…). Deuxièmement, cela permettrait d’évincer l’athlète d’un cycle olympique.

3 – le délai légal durant lequel des tests rétroactifs pourraient être administrés à des échantillons sanguins ou urinaires passerait de 8 à 10 ans, permettant au monde de la recherche des délais supplémentaires pour mettre au point des méthodes de détection.

Tout cela va évidemment dans le bon sens, c’est à dire une peur accrue du gendarme pour les sportifs tentés par le dopage ainsi qu’une valorisation du sport propre.

Il existe cependant à mes yeux d’autres défis qui, je l’espère, seront également débattus lors de cette conférence:

4 – la recherche de moyens de détection de nouveaux produits, et son nécessaire financement. Il ne faut pas oublier que le dopage a souvent une longueur d’avance, ce qui le rend si attrayant. Comment gommer ou réduire cette longueur d’avance? Comment travailler de façon plus étroite avec les compagnies pharmaceutiques souvent à l’origine des nouveaux produits, conçus habituellement pour des raisons totalement étrangères à la volonté de booster les performances sportives? Et comment financer cette recherche nécessaire?

5 – la gouvernance: comment s’assurer de la nécessaire indépendance de la lutte contre le dopage au niveau international? En cyclisme, la confusion règne encore entre responsabilité de l’AMA et de l’UCI.

6 – comment valoriser davantage le sport propre? Pourrait-on envisager, comme certains lecteurs de ce site l’ont déjà suggéré, d’étendre les sanctions individuelles aux équipes, pour les sports se pratiquant par équipe? Par exemple, de priver systématiquement une équipe entière d’une partie des compétitions au calendrier annuel en cas de contrôle positif d’un des membres de cette équipe? Ce genre de mesure est déjà mis en place par certaines organisations, notamment le Mouvement pour un cyclisme crédible (autosuspension de l’équipe si elle est confrontée à plusieurs cas de positivité ou inaptitudes).  Dans les sports individuels, ne pourrait-on pas suspendre l’équipe nationale à laquelle appartient l’athlète? Le but ici est simple: favoriser l’autorégulation par les pairs, un principe bien connu dans l’armée ou souvent, les fautes d’un soldat sont payées par le groupe tout entier auquel il appartient.

7 – l’harmonisation des lois nationales en matière de traffic, de possession et d’usage de produits dopants. Si l’AMA ne peut avoir d’autorité sur les pays, il serait peut-être possible d’adopter certains principes directeurs forts et susceptibles d’orienter les gouvernements nationaux dans l’adoption/amendement des lois à l’égard des produits dopants. Par le passé, les différences existants à ce chapitre d’un pays à l’autre ont conduit à des situations déplorables, notamment quant à l’Affaire Puerto. Et la ville de Gérone, en Espagne, demeure un lieu ou la concentration de cyclistes professionnels est anormalement élevée!

Mais le plus grand défi de cette conférence sera peut-être d’obtenir l’engagement de tous vers un but commun, la lutte contre le dopage étant un peu au sport ce que la lutte contre les changements climatiques étant à l’humanité: des enjeux critiques pour la survie (du sport ou de l’Homme), mais nécessitant également des actions harmonisées à l’échelle supranationale, ce qui n’est jamais évident à obtenir…

GranFondo Stelvio Santini

Cela m’apparait être une cyclosportive rudement intéressante, la GranFondo Stelvio Santini: 151 kilomètres, Mortirolo et Stelvio (l’arrivée est en haut!) au menu. La cyclo est planifiée pour le 1er juin prochain, si vous êtes dans le secteur des Dolomites italiennes!

XY Automne 2013

On sait qu’il se passe quelque chose dans le monde du cyclisme quand un magazine pour hommes pas forcément spécialisé en sport – ici XY – présente, en page couverture, la photo d’un cycliste professionnel québécois, dans ce cas-ci David Veilleux.

Plus aucun doute possible, le cyclisme gagne en popularité de ce côté-ci de l’Atlantique, et c’est tant mieux!

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