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Catégorie : Cyclisme québécois Page 32 of 37

ProTour au Québec: le point

Un lecteur fait remarquer qu’on a peu parlé, sur ce site, de l’avènement de deux courses ProTour au Québec en 2010. Il a entièrement raison et c’est pourtant une excellente nouvelle pour le développement du cyclisme au Canada. La Flamme Rouge vous propose de faire le point sur ce projet.

L’idée

Le projet est d’attirer les coureurs du ProTour pour deux courses d’un jour au Québec en 2010, une seule course étant jugée trop peu pour justifier un tel déplacement depuis l’Europe, camp de base de la très vaste majorité des équipes de premier plan en cyclisme.

Deux courses d’un jour seraient donc organisées, l’une se déroulant à Québec et l’autre à Montréal. L’épreuve de Québec comporterait environ 290 kms et le parcours serait celui emprunté, ces dernières années, par les cyclistes du Tour de Beauce voire des Championnats canadiens qui se sont déroulés à Québec. En gros, la côte Gilmour ou la côte de la Montagne, directement dans le Vieux-Québec, seraient exploitées. L’épreuve se déroulerait le vendredi du long week-end de la Fête du travail, fête qui intervient au Canada le premier lundi du mois de septembre et non en mai comme en Europe. 

La deuxième course aurait lieu le dimanche sur une distance d’environ 240 kms et emprunterait le traditionnel – et légendaire – circuit du Mont Royal à Montréal, un circuit utilisé en 1974 pour les Mondiaux que Merckx avait remporté et également utilisé pour le défunt GP des Amériques à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

Le promoteur

Le promoteur de ces événements est Serge Arsenault, propriétaire du Canal Évasion qui offre depuis quelques années déjà les retransmissions du Tour de France au Québec. Passionné de cyclisme, Arsenault était déjà l’organisateur en chef du GP des Amériques il y a 20 ans et connaît donc bien comment fonctionne les rouages du cyclisme. 

Les accords avec l’UCI

Le projet est déjà bien avancé, l’UCI ayant garanti à Arsenault deux épreuves ProTour pour une durée de 5 ans, soit de 2010 à 2014. Le projet sera ré-évalué à mi-parcours, en 2012, avec une possible extension jusqu’en 2018 à la clef.

À noter que d’autres organisateurs de courses cyclistes en Europe tentent depuis un moment déjà d’obtenir le label ProTour pour leurs épreuves, sans succès. Arsenault a réussi ce tour de force en bénéficiant de la politique d’internationalisation du cyclisme prônée par l’UCI. Cette instance désirant par dessus tout faire du cyclisme un sport mondial – une idée de Verbruggen reprise par McQuaid, son disciple – elle favorise des initiatives comme celle d’Arsenault, espérant qu’elle contribue à populariser et développer de nouveaux marchés pour le sport cycliste. Avec plus de 330 millions de consommateurs fortunés et avec la première économie mondiale sur le territoire, l’Amérique du Nord est évidemment un marché très important pour l’UCI.

Les équipes présentes

Conformément aux règlements de l’UCI, chaque équipe ProTour se verrait dans l’obligation de dépêcher au minimum 7 coureurs pour les épreuves du Canada. Quatre "wild cards" seraient laissées à la discrétion de l’organisateur. Arsenault a déjà affirmé son ambition de réserver ces wild cards à des équipes locales, notamment une équipe nationale canadienne, une équipe nationale américaine, l’équipe Planet Energy de Steve Bauer – un ami et vainqueur du premier GP des Amériques en 1988 – ainsi qu’une équipe pro continentale relevant de la zone des Amériques.

D’autres projets ambitieux

Il aura probablement été d’autant plus facile de convaincre l’UCI de donner son aval à ce projet qu’Arsenault a d’autres ambitions en poche pour l’avenir. D’une part, l’organisation de ces deux courses sur route est une excellente plate-forme pour préparer la venue d’un Championnat du monde au Québec. Gageons qu’Arsenault pense déjà à… 2014, 40 ans après les premiers Mondiaux de Montréal. Il suffirait de devancer quelque peu la date des Mondiaux cette année-là pour permettre au peloton européen de disputer non pas 2 mais 3 courses sur route au Canada, la dernière étant les Mondiaux de cyclisme.

D’autre part, Arsenault nourrit le projet d’organiser une course dans la région de Boston. Course sur route ou épreuve par étapes entre le Canada et les États-Unis, cela reste à voir mais l’arrivée du ProTour au Canada en 2010 est une excellente plate-forme pour lancer ce projet.

Les difficultés

Elles sont pour le moment de deux ordres à mon humble avis. D’une part, Arsenault n’a pas encore trouvé de sponsor principal pour l’aider à financer l’opération, une opération estimée à au moins 4 millions de dollars. S’il a déjà reçu l’appui des maires de Québec – Régis Labeaume – et de Montréal – Gérald Tremblay – et qu’il peut probablement compter sur l’appui des gouvernements fédéral et provincial, il devra également trouver des partenaires privés pour son projet. Si la tâche ne sera probablement pas facile dans le contexte actuel, on peut toutefois penser que ce sera plus simple qu’il y a 20 ans, alors que le cyclisme était à peu près méconnu de ce côté-ci de l’Atlantique, Bauer et LeMond exclu.

L’autre difficulté me semble venir du calendrier même du ProTour, les épreuves d’Arsenault entrant en compétition avec certaines semi-classiques italiennes ainsi qu’avec… la Vuelta. L’épreuve espagnole demeure une épreuve prestigieuse et souvent prisée des professionnels pour préparer les Mondiaux. Dans ce contexte, il n’est pas impossible que les 7 coureurs minimum par équipe ProTour envoyés au Canada soient des coureurs de second rôle ou des coureurs ayant pour ainsi dire "terminé" leur saison. L’attraction d’un plateau de choix sera donc une préoccupation non-négligeable. Les récents choix de Lance Armstrong, notamment de privilégier une "petite" épreuve comme le Tour d’Irlande pour le mois d’août et d’ignorer Plouay, prouvent toutefois qu’un organisateur peut, s’il a de bons arguments (!), convaincre des coureurs de premier plan de disputer leurs épreuves.

Un appui inconditionnel

Évidemment, La Flamme Rouge donne un appui inconditionnel au projet d’Arsenault, convaincu de son bienfait pour le développement du cyclisme au Canada.

Pour en savoir plus

Un article de CyclingNews est disponible ici.

Un article de Canadian Cyclist est disponible ici.

Landis voudrait courir le Tour

Comme prévu, Floyd Landis a pris le départ de la 2e étape des Mardis cyclistes de Lachine hier soir dans la région de Montréal.

Son passage au Québec aura cependant été très discret. Ce n’est pas tout à fait terminé, Landis devant aujourd’hui participer à une randonnée à but caritatif organisée par l’équipe Kuota-ProBikePool. Fait intéressant, les frais d’inscription sont désormais annoncés à 250$. Ils étaient d’abord de 500$…

Landis aura été discret de plusieurs manières: d’une part, il a limité le nombre de ses interviews médias, posant une condition absolue: ne pas parler de son affaire de dopage, sous peine, à la moindre question sur le sujet, de clore sans délai l’entrevue. Sympa !

Ceci étant, il a déclaré à Simon Drouin de La Presse vouloir recourir le Tour de France si l’occasion se présentait dans l’avenir. Ce qui frappe, c’est la volonté de presque tous les ex-dopés, Kohl étant jusqu’à présent une exception, de recourir le Tour. Cela témoigne bien à mon avis que ce sont les coureurs qui ont besoin du Tour, jamais l’inverse.

On peut aussi se demander ce que Landis gagnerait à recourir le Tour… Rétablir sa réputation ? Sans aveux, je doute de l’accueil du public français… Et peut-on dire que les retours de David Millar ou, plus récemment, d’Ivan Basso, ont contribué à rétablir leur réputation ? Dans la vaste majorité des cas, ces retours se font avec, à la clef, des performances nettement moins brillantes qu’avant…

À ne pas manquer par ailleurs, cet article portant sur le Tour de France et les risques qu’il entraine au niveau de la santé à long terme des coureurs qui le disputent.

D’autre part, Landis aura fait une course anonyme hier à Lachine, restant caché au fond du peloton. S’il avait bien sûr le droit, on peut raisonnablement se questionner sur son intérêt d’être là. Des milliers de spectateurs étant venus le voir, mettre le nez au vent ne serait-ce que 5 minutes pour remercier la foule aurait été poli. Visiblement, M. Landis n’en avait cure et son attitude est tout à fait conforme à mes attentes compte tenu de celle – plus proche du  mépris – qu’il démontre depuis fort longtemps envers le public. 

Je demeure convaincu que des coureurs comme, à une certaine époque, Steve Bauer ou, actuellement, Dominique Rollin auraient agi tout à fait différemment et se seraient efforcés de faire la course, par respect pour l’organisateur et pour le public présent.

Fort heureusement, la course de Lachine hier fut réussie grâce à des coureurs québécois volontaires ainsi qu’une web diffusion efficace. Les commentaires de Louis Barbeau étaient à point, la technique efficace. Seul petit regret, le manque de caméras sur d’autres secteurs du circuit, ce qui aurait permis de suivre le peloton dans l’intégralité du critérium.

Au final, ca s’est terminé au sprint par un beau doublé de l’équipe Planet Energy avec Kevin Lacombe et Martin Gilbert aux deux premières places. Guillaume Boivin de chez Volkswagen-Specialized complète le podium. Seul petit commentaire plus critique, je n’ai pas bien compris, dans le final, pourquoi l’équipe Volks chassait puisque dans l’échappée de 4 devant, ils avaient un représentant… mais je n’étais pas dans la course bien sûr.

Tino Rossi : des propos déplorables

Tino Rossi, c’est depuis des lustres l’organisateur en chef des populaires Mardis cyclistes de Lachine, une série de critériums hautement prisés et médiatisés dans l’univers du cyclisme québécois. Gagner un Lachine vous situe d’ailleurs votre homme, votre coureur plutôt.

Tino Rossi a créé aujourd’hui une onde de choc dans le cyclisme québécois en affirmant être favorable à la légalisation du dopage dans le cyclisme. À l’échelle transposée, c’est un peu comme si Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, affirmait la même chose. Selon Rossi, "Moi, je suis d’accord qu’un jour, les produits pour venir en aide aux athlètes soient légalisés, sous prescription des médecins. Que ce soit de la drogue ou des spaghettis, s’il vous plait, mettez-vous quelque chose en tête : c’est un sport, c’est un gagne-pain et ils ont besoin d’outils pour y arriver."

La Flamme Rouge tient évidemment à dénoncer ces propos qui sont évidemment déplorables.

Matière à se réjouir, la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) a immédiatement émis un communiqué visant également à se dissocier des propos de M. Rossi, rappelant que le dopage dans le cyclisme comme dans le sport en général est innaceptable et que légaliser l’usage de substances dopantes serait "abdiquer nos responsabilités vis-à-vis de l’éthique dans le sport et de la santé des athlètes."

M. Rossi, il est déplorable que vous ne sachiez réaliser qu’en légalisant le dopage, vous dénaturez le sport lui-même. Ce ne serait alors plus du sport, mais du spectacle. Ce ne serait plus "que le meilleur gagne", mais plutôt "que le plus dopé gagne". Ce ne serait plus 1 – tel coureur, 2 – tel autre et 3 – tel autre, mais bien 1 – tel médecin, 2 – tel autre et 3 – tel autre. Et que ferez-vous le jour où vous aurez un décès d’un coureur dopé sur les bras, même si le dopage a lieu sous supervision médicale ? Les exemples sont tristement légions au cours des deux dernières décennies… Que ferez-vous de l’éthique sportive ?

Comme la FQSC, je demeure convaincu qu’il demeure possible de performer au plus haut niveau et ce, de façon saine. Je demeure convaincu également que les tricheurs sont encore nombreux, tant dans le peloton professionnel qu’amateur. Je demeure enfin convaincu que les instances progressent dans la lutte anti-dopage et que tranquillement, nous parviendrons sinon à juguler le dopage, du moins à le contrôler, à le limiter. J’estime en ce sens que les organisateurs de courses cyclistes ont une responsabilité envers la lutte contre le dopage, celle de permettre les contrôles lors de leurs épreuves et celle de prendre explicitement position contre ce fléau minant la crédibilité même du sport cycliste.

Force est d’admettre que M. Rossi n’a aujourd’hui aidé en rien la crédibilité de ses Mardis cyclistes en affirmant être favorable au dopage dans le cyclisme. C’est dommage.

Promenades du Parc de la Gatineau: une politique déplorable…

Uniques en leur genre, les promenades du Parc de la Gatineau sont ouvertes aux automobilistes depuis vendredi dernier, le 1er mai.

Uniques en leur genre car je ne connais pas d’équivalent au Canada. Les promenades, d’une longueur d’un peu plus de 40 kms et d’un revêtement d’une qualité irréprochable, constituent en effet un petit paradis pour sportifs en tout genre, en plein coeur de la région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau. Depuis des décennies, les promenades du Parc de la Gatineau constituent en effet le stade d’entrainement de nombreux sportifs, été comme hiver. Cyclistes, marathoniens, rouleurs en patin à roues alignées, fondeurs, etc. s’y entrainent à l’année, contribuant au développement du sport régional. Les derniers Jeux du Québec ont d’ailleurs couronné de succès l’Outaouais et les cyclistes de la région dominent tant sur la scène des courses en Ontario qu’au Québec. 

Mais il y a un problème. Du moins pour la Commission de la Capitale Nationale (CCN).

Le problème ? La cohabitation, toujours difficile, entre usagers motorisés et cyclistes du parc. Depuis quelques années en effet, la CCN note un achalandage accru dans le parc avec, comme corrolaire inévitable, une hausse apparemment sensible du nombre de plaintes des usagers.

Solution préconisée en 2009 par la CCN ? Elle se décline en 3 volets: distribution de feuillets d’information, rencontres avec les principaux groupes cyclistes usagers des promenades et surtout, surtout, répression policière.

Pour avoir récemment roulé sur les promenades, je peux affirmer que ce dernier volet est particulièrement senti, la présence policière étant sans équivalent depuis vendredi dernier. Si les Rouleurs de l’Outaouais, grands usagers des promenades, attendent toujours d’être contactés par la CCN, je peux vous dire que les policiers, eux, n’ont pas attendu pour prendre d’assault le réseau des promenades du Parc. Le commerce de la drogue et de la prostitution à Ottawa peuvent attendre, le but est visiblement de mettre au pas les dangereux usagers des promenades du Parc de la Gatineau ces jours-ci dans la région de l’Outaouais… Conséquence, il est aujourd’hui beaucoup plus probable que deux cyclistes roulant côte-à-côte soient verbalisés sur les promenades du Parc de la Gatineau que sur n’importe quelle autre route du Québec !

Politique de la CCN, découlant de la bouche même de sa nouvelle directrice, Mme Marie Boulet: "Ce parc nous appartient à tous et, sur la promenade, nous devons partager la route afin que tous puissent en profiter". En gros, tout le monde loge à la même enseigne et c’est à grand renfort de répression policière, très sentie ces derniers jours, qu’on entend faire respecter le code de la route en vigueur au Québec. En ce sens, les promenades du Parc de la Gatineau ne sont pas différentes de n’importe quelle autre route au Québec et que cela soit dit, les usagers n’y trouveront aucun répit.

Je trouve tout cela navrant et d’un manque flagrant de jugement, de tolérance.

Car au fond, où sont les réels problèmes ?

Ils proviennent dans un premier temps d’une décision de la CCN elle-même il y a quelques années, celle de donner accès au domaine McKenzie King à partir du réseau des promenades. Cette décision a eu deux effets négatifs: elle a accru considérablement le traffic routier sur les promenades du parc en plus de priver Old Chelsea, un petit hameau situé sur l’ancienne route du domaine, de revenus du tourisme, les automobilistes ne traversant plus le village sur leur route pour le domaine de l’ex-premier ministre.

Ils proviennent ensuite majoritairement des automobilistes qui utilisent les promenades du parc et qui continuent de considérer que, comme sur les autres routes, les cyclistes y sont une nuisance. La mentalité est bien ancrée chez les automobilistes du Québec et j’estime malheureux qu’on ne fasse pas du Parc de la Gatineau un endroit propice pour que cette mentalité change. Le Parc de la Gatineau est un écrin de verdure unique au Canada, situé au coeur d’une région métropolitaine. Pourquoi ne pas y voir l’occasion de donner au cyclistes une place différente de celle qu’ils occupent par ailleurs sur l’ensemble des autres routes du Québec ? Pourrait-on imaginer un endroit, un seul, où les cyclistes sont protégés et jouissent d’une liberté plus grande que celle dont ils disposent sur les autres routes ? Les cyclistes sont malmenés partout ailleurs… pourquoi ne pas faire des promenades du Parc de la Gatineau un endroit où les cyclistes y seraient protégés ? Connaissant des cyclistes et fondeurs de Sherbrooke, de Québec et de Montréal qui se déplacent uniquement pour venir pratiquer leur sport dans le Parc de la Gatineau, il me semble qu’on pourrait y voir de surcroit un élément "marketing" du Parc…

Ils proviennent également des mardis soir cyclistes ou, chaque mardi, des coureurs de la région se rassemblent à 18h30 pour faire une boucle complète au rythme de course et en peloton. Depuis 10 ans, je n’y ai jamais vu une chute, jamais vu un incident. Cette course, unique, contribue sans l’ombre d’un doute au développement des coureurs de la région. Pourquoi l’interdire ? Il s’agit d’une heure, une fois par semaine ! La CCN devrait-elle brimer 80 coureurs cyclistes pour une ou deux plaintes reçues à cette occasion par des automobilistes frustrés de ne pouvoir dépasser un peloton qui roule à 40 de moyenne (pratiquement la limite permise sur les promenades!) et qui ignorent qu’ils peuvent doubler dans l’autre voie ? Pourrait-on envisager une façon d’encadrer, au lieu d’interdire, l’événement ?

Pour conclure, il est évident que certains cyclistes ont des comportements dangereux et qu’une répression policière pourrait être davantage présente pour encadrer ces délinquants. En aucun cas par exemple il n’est justifié de rouler à 3 cyclistes de large, même sur les promenades du Parc de la Gatineau. Mais je ne vois par ailleurs aucun problème au fait que 2 cyclistes roulant côte-à-côte soient doublés par un automobiliste se déportant dans l’autre voie et roulant à 80 km/h sur les promenades un mercredi après-midi, sous un grand soleil…

Plus encore, je ne comprendrai jamais qu’on puisse vouloir appliquer sur les promenades du Parc de la Gatineau les mêmes règles qui prévalent sur l’ensemble des routes du Québec. C’est à mon sens nier le caractère unique du Parc de la Gatineau, tant dans sa fonction écologique qu’utilitaire. Écrin de verdure, de santé, de répit du rythme infernal de la ville, le Parc de la Gatineau devrait constituer un oasis pour ceux qui veulent, temporairement, prendre un répit de la vie urbaine et de l’usage de l’automobile qui y est invariablement associée. Loin de vouloir interdire l’automobile des promenades du Parc, je crois fermement que c’est dans la sensibilisation des automobilistes de la présence de nombreux cyclistes sur les promenades et ce, dès l’entrée dans le Parc, que réside la solution aux problèmes actuels.

Le dépannage neutre Groupe Centrifuge s’en vient !

Rencontré pour la première fois l’an dernier à l’occasion de ma participation à ses camps d’entrainement Groupe Centrifuge en Virginie, Marc Dufour sait prendre les moyens pour qu’on se souvienne de lui. Déterminé, d’un franc parlé, Marc sait en effet ce qu’il veut et n’hésite pas à l’exprimer clairement. On se rejoint d’ailleurs peut-être sur ce point : chez lui comme sur La Flamme Rouge, point de place à la langue de bois !

À mon initiative et un peu plus d’un an après mon passage au Groupe Centrifuge en Virginie, Marc a accepté de répondre à quelques unes de mes questions. C’est l’occasion de connaître les nouveautés mises de l’avant cette année à ses camps ainsi que ses projets pour 2009. Et ils sont ambitieux !

La Flamme Rouge : Marc, les camps Centrifuge battent leur plein, aussi merci de prendre le temps de nous donner de tes nouvelles, probablement un soir, rincé d’une bonne sortie sur le Blue Ridge. On lisait récemment sur Veloptimum que tes camps s’étalant sur 6 semaines affichent complet en 2009. À quoi attribues-tu ce succès ? Est-ce raisonnable de penser qu’une partie de ce succès pourrait être lié à un effet La Flamme Rouge suite aux reportages publiés sur ce site l’an dernier ?

Marc Dufour : Il est évident que cela n’a pas nui à nous faire connaitre un peu plus puisque j’ai reçu pas mal de commentaires à mon retour au Québec voire tout au long de la saison ! Même Guy Maguire, webmestre du site Véloptimum et qui faisait des liens sur son site, lisait tes textes sur notre camp d’entrainement et m’en a parlé à notre première rencontre, sur une course l’an dernier.

À ta couverture, s’est ajouté un bon papier publié dans le magazine CycloPassion et écrit par Pierre-Maxime Branche, un journaliste parisien. Pierre-Maxime vient faire son tour au Québec depuis quelques années aux alentours de la Classique Montréal-Québec. Il nous rend chaque fois visite notamment en raison des liens qu’il a développé avec les cousins du Québec ! Je l’ai même emmené pêcher la truite ! 

Plus sérieusement, j’ose croire que la principale raison du fait que j’affiche complet cette année est lié à la constance et à la bonne réputation des camps Centrifuge. T’aime ou t’aime pas et je crois qu’avec les équipes de guides que je réussis à mettre sur pied chaque année, tout le monde a du plaisir à rouler ensemble chez Centrifuge. Pour preuve, nombreux sont les clients et les guides qui reviennent d’année en année. Ca fait 13 ans que je suis un "bike bum" et que mon but est de faire vivre de bons moments de vélo à ceux qui le veulent bien. De bouches à oreilles, le mot est passé : vous êtes les bienvenus en Virginie avec le Groupe Centifuge!

La Flamme Rouge : Un des attraits de tes camps est qu’ils permettent de rouler avec des coureurs de premier plan du Québec qui ont la responsabilité d’encadrer les groupes de divers niveaux. Peux-tu nous dire quel est ton staff cette année ?

Marc Dufour : George Darche est d’abord de retour, pour sa 5e année comme guide avec nous. Avant d’être guide, George avait d’abord participé comme client pendant quelques années. George est désormais un gros pillier de l’équipe Centrifuge, notamment pour le support moral des troupes ! On pourrait même dire qu’il y a des gens qui viennent en Virginie juste pour voir George ! 

Émilie Roy est également présente comme guide et massothérapeute. C’est pas tous les jours dans la vie d’un cycliste que vous avez la chance de vous faire soigner par celle qui était soigneur du Team Canada et du vice champion du monde de clm (ndlr: Svein Tuft) aux derniers Championnats du monde ! 

Julien Fillion, un coureur d’expérience en vélo de montagne, ainsi que Charles B. Thibault, que j’ai eu la chance de rencontrer en décembre dernier à la Vuelta Costa Rica, sont également présents cette année. La sagesse de Julien ainsi que le sourire et la bonne humeur de Charles sont appréciés !

Frédéric Ouellet, un coureur junior plein de talent et qui évoluera en 2009 chez Team Devinci, est également avec nous cette saison. C’est un jeune homme attachant que tout le monde va aimer… surtout dans sa roue, il mesure 6 pieds 7 pouces !

Oliver Harding, qui gagnait le prologue du Tour de l’Abitibi l’an dernier alors que je travaillais pour son équipe de Nouvelle Zélande, est aussi là. On a tissé de bons liens d’amitié et de confiance tout au long de ce Tour de l’Abitibi et cet hiver, en discutant sur MSN, je l’ai invité à venir chez Centrifuge comme guide et à passer la saison 2009 au Québec. Sans même un coup de fil, il est débarqué ici quelques semaines plus tard ! Assez débrouillard, le kid ! J’aime ce côté de sa personnalité. 

On a aussi eu pour les 3 premières semaines l’aide de François Parisien de Team Planet Energy, qui est venu en fait suite à une modification du programme de son équipe et qu’il voulait bien s’entrainer. Il connait bien le coin puisqu’à ses débuts comme junior et comme U23 il était déjà venu chez moi en Virginie. Depuis ce temps, on est resté assez proche. Il m’a d’ailleurs hébergé cet hiver pendant 3 semaines lors d’un stage en Californie. J’en avais profité pour l’informer sur le Tour de Cuba et surtout pour le mettre en garde face à Arnold Alcolea, alias "El Chiqui", un coureur que je connais très bien. Quand Franck est arrivé à Cuba, il a tout de suite compris à qui il avait à se frotter. Mes prédictions furent même assez bonnes ! François allait plus vite que lui dans l’exercice du contre la montre et "El Chiqui", en revanche, grimpait nettement mieux. J’avais aussi dit à Franck qu’il ferait un top 5 !

Enfin, je suis également guide à mes camps. Si on prend un peu de recul et qu’on regarde l’ensemble des guides en 2009, on peut certainement penser que c’est un élément qui joue pour comprendre pourquoi les gens reviennent, d’année en année, chez Centrifuge ! Ce groupe dégage de l’énergie et de la fougue à revendre ! Une belle gang qui partage une joie de vivre et une passion folle pour le vélo ! 

La Flamme Rouge : quelles nouveautés proposes-tu en 2009 sur tes camps ? De nouveaux parcours ? De nouvelles activités ?

Marc Dufour : J’ai effectivement déniché quelques nouveaux parcours lors de nos sorties de reconnaissance après le camp printanier de 2008 mais ceux déjà dans le road book sont aussi très suffisants et complets pour bien de heures voire même des semaines de plaisir !

Une nouveauté ? J’aurai des vélos demo Argon 18 ainsi qu’un scooter qui suivra pour certaines sorties, en plus du véhicule de dépannage neutre. Un scooter tout équippé avec des roues de rechange Mavic, de la boisson énergétique First Endurance EFS ainsi que de l’espace de rangement.  

La Flamme Rouge Je te sais ami avec Dominique Rollin. Des nouvelles récentes, en particulier à propos de sa non-participation à Milan SanRemo ?

Marc Dufour : Dominique me disait que les dirigeants voulait une équipe avec plus d’expérience et qu’ils voulaient aussi qu’il se prépare adéquatement pour les Classiques du nord (ndlr: les Flandriennes). Je comprends bien leur choix, il ne faut pas trop en demander non plus… Même si Dominique est probablement capable d’encaisser de grosses charges, je crois finalement que ce fut une sage décision. Regardez la suite ! Je me suis d’ailleurs abonné à Cycling.tv juste pour pouvoir le voir…   

La Flamme Rouge : Tu étais aussi en charge, ces dernières années, du dépannage neutre sur les principales courses du calendrier canadien, une fonction que tu assurais avec le soutien de Mavic qui offre, en Europe, ce service depuis fort longtemps. Reverra-t-on Marc Dufour au volant d’une voiture de dépannage neutre Mavic en 2009 sur les courses importantes du calendrier canadien ?

Marc Dufour : Je lance cette année le Service de dépannage neutre Groupe Centrifuge, un service que j’offre à tous les organisateurs de courses cyclistes. Ce service, monté avec la collaboration de notamment les vélos Argon18, Outdoor Gear Canada, Thule et First Endurance, est en effet offert pour la majorité des courses d’envergure dans l’Est du pays ainsi que pour les principales cyclosportives du Québec, voire pour d’autres événements cyclistes.

Avec 26 années d’expérience sur les courses, dont certaines internationales, notre but est de soutenir les coureurs en les assistant avant le départ (problèmes mécaniques, roues de dépannage, vélos de rechange) ainsi que pendant l’événement. Avec nos services, un conducteur ainsi qu’un mécano suivent ainsi la course afin d’assurer le bon déroulement de l’épreuve et de dépanner les coureurs en cas de malchance.

Nous pouvons aussi prendre d’autres responsabilités, dont celle de la conduite de la caravane de course.

Nous donnerons aussi de la formation aux autres véhicules de support fournis par l’organisation afin qu’il n’y ait aucun accident et que tous les dépannages soient faits selon les règles de sécurité de l’UCI. C’est une question de sécurité des coureurs et du personnel de la caravane. 

Bref, nos services se veulent une garantie d’un événement réussi, tout en procurant aux organisateurs une tranquilité d’esprit pour que tout se passe bien. Nos services disponibles sont:

– voiture avec un chauffeur + un mécano
– vélos de rechange
roues de rechange
– moto avec un chauffeur + un mécano

La Flamme Rouge : Merci Marc et bonne fin de camp, en espérant te revoir en 2010.

Rouler avec Floyd Landis ? Non merci…

ProBikePool.com et son équipe cycliste invite les cyclistes du Québec à une randonnée le 17 juin prochain dans la région de Bromont, ceci dans le but d’amasser des fonds à la fois pour l’équipe mais aussi pour une bonne cause, celle du Centre François-Michelle, un centre qui oeuvre pour les jeunes atteints de déficience intellectuelle légère.

Les coûts d’inscription sont de 500$ pour cette randonnée de 100 kms et donne droit à un cuissard et un maillot de l’équipe ProBikePool – Kuota, maillot personnalisé avec votre nom au dos.

Les coureurs de l’équipe professionnelle américaine Ouch-Maxxis seront présents à cette sortie qui constitue donc une occasion unique de rouler en compagnie de coureurs d’élite.

L’initiative telle que présentée est fort intéressante et c’est pourquoi je vous en parle.

Le hic ? C’est qu’on mousse l’événement en annonçant la présence de Floyd Landis, présenté comme le champion du Tour de France 2006.

Ca me gêne énormément.

D’une part, Floyd Landis n’est pas le champion du Tour de France 2006. C’est Oscar Pereiro, quoi qu’on en dise.

D’autre part, Floyd Landis n’est à mes yeux en rien admirable. Ce n’est pas tant le fait qu’il se soit dopé. D’autres avant lui se sont dopés. C’est plutôt dans son comportement en réaction avec ce dopage qui choque. Rappelez-vous ses déclarations loufoques peu de temps après l’événement (le Whisky, etc.). Rappelez-vous que Floyd Landis n’a jamais avoué ses fautes. Rappelez-vous que Floyd Landis continue de soutenir l’insoutenable. Toutes ces raisons sont largement suffisantes selon moi pour ne pas accorder la moindre attention à cet individu dont on peut douter de son respect envers le cyclisme et le public.

L’équipe Ouch-Maxxis a fort heureusement d’autres coureurs intéressants comme Tim Johnson, John Murphy ou le Canadien Cameron Evans, des coureurs qui renderont votre expérience fort enrichissante.

Bref, si vous décidez de participer à cet événement, faites le pour rencontrer des coureurs intéressants de l’équipe ProBikePool – Kuota ou de l’équipe Ouch-Maxxis, mais pas pour Floyd Landis. Des cyclistes aimant passionnement ce sport ne peuvent selon moi être à l’aise à côté d’un tel individu.

Rollin fait sa place en Europe

Victoire d’AleJet aujourd’hui au GP de l’Escaut, aussi appelé, en flamand, la Scheldeprijs Vlaanderen. Petacchi s’est imposé à la suite d’un sprint régulier, mais durant lequel une importante chute est survenue à quelques hectomètres de la ligne. Parmi les touchés, on note notamment Tom Boonen et Robbie McEwen qui devront passer des examens complémentaires pour mieux estimer l’étendue des dégâts. 

La chute a été causée par Greg Van Avermaet qui, apparemment, aurait touché la roue arrière de Petacchi qui rabattait alors le sprint sur sa gauche. Les images décortiquées du sprint sont ici.

Pour les amateurs de cyclisme au Québec, la nouvelle est surtout cette magnifique 3e place de Dominique Rollin sur l’épreuve derrière Petacchi et Van Hummel qui l’a passé dans les tous derniers mètres. L’équipe Cervélo avait perdu son leader Haussler sur une chute à quelques 30 bornes de l’arrivée. Rollin a pu bénéficier, c’est net sur le vidéo du final, du travail d’un équipier pour venir le placer dans les premières positions du peloton juste après la flamme rouge. À partir de là, Rollin s’est débrouillé un peu tout seul, les Silence-Lotto ayant pris en main la préparation du sprint pour Van Avermaet. 

Ne manquez pas ce petit vidéo nous livrant les commentaires à chaud de Dominique Rollin après l’épreuve (sélectionnez "reactie Rollin" dans le menu à droite du vidéo, juste en dessous de "reactie Van Hummel"). Très sympa, surtout la fin du vidéo ou nos amis Belges s’informent sur les origines québécoises de Rollin. Rigolo !

Grâce à cette 3e place, Dominique Rollin confirme sa belle prestation lundi dernier dans une course aux Pays-Bas et surtout, confirme qu’on peut compter sur lui chez Cervelo. À force de bons résultats comme ceux-là, Rollin se taille progressivement une place non seulement chez Cervelo, mais aussi dans le peloton européen, une place légitime par ailleurs. 

Plus encore, ce qui impressionne chez Rollin, c’est son apparente capacité à avoir confiance en ses moyens tout en demeurant la tête bien froide, conscient de sa place actuelle dans le peloton. Respectueux des vétérans et du niveau en Europe, il semble également posséder des nerfs d’acier, une capacité intéressante à assumer la pression ainsi qu’un excellent esprit d’équipe, ayant déjà compris que dans le cyclisme professionnel européen, on court pour l’équipe avant tout, particulièrement depuis une 20aine d’années.

Bref, Rollin a tout pour réussir, surtout que du côté des watts et de la capacité à tenir la distance, il n’y a pas de problème… En ce sens, Rollin devient un peu plus tous les jours le digne successeur de Steve Bauer sur les Classiques. Ce qui était toutefois impressionnant chez Bauer, c’est qu’il combinait d’excellents résultats un peu partout, ayant terminé 2e de Paris-Roubaix ou 4e du Tour durant sa carrière, en plus de s’être imposé dans certains clm. Aujourd’hui, le Canada a besoin de trois coureurs, du moins pour l’instant, pour retrouver l’équivalent de Bauer, soit Rollin sur les Classiques, Hesjedal sur les grands tours et Tuft dans les clm !  Encore jeune, Rollin a cependant tout le temps d’étendre encore son registre.

Quoi qu’il en soit, le cyclisme canadien et québécois est bien présent en 2009 dans le peloton pro européen et surtout, obtient des résultats, ce qui ne s’était pas vraiment vu depuis la retraite de Bauer. Conséquemment, on parle davantage de cyclisme dans les médias ici et qui sait si des vocations en découleront parmi des jeunes du pays ? C’est en tout cas excitant à suivre pour les passionnés de cyclisme au Québec et au Canada, les courses professionnelles ayant soudainement un intérêt nouveau.

Rollin devrait faire partie dimanche de l’équipe Cervélo pour l’Amstel Gold Race, une course qui devrait là-encore convenir assez bien à ses qualités de rouleur-puncheur. Ca conviendra mieux en tout cas que la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, traditionnellement des courses où les petits gabarits trouvent à s’exprimer.

Excellent week-end pour le cyclisme canadien…

Les derniers jours ont été excellents pour le cyclisme canadien. Voyez un peu:

1 – Mondiaux sur piste en Pologne. Le Canada revient avec 2 médailles, deux médailles d’argent, toutes deux acquises dans l’épreuve omnium. La première appartient à Zach Bell chez les hommes, la deuxième à Tara Whitten chez les femmes. Pas mal du tout selon moi, ce sont les Mondiaux après tout.

Rappelons que Zach Bell est natif du… Yukon et que Tara Whitten est de l’Alberta. Bell a remporté en 2008 l’épreuve du Madison aux Jeux du Commonwealth. Progressivement, il se forge un beau petit palmarès sur la piste.

2 – On a vu les couleurs du Canada en tête du peloton sur le Critérium International ce week-end, une épreuve par étape remportée pour la… 5e fois par l’Allemand Jens Voigt. Dans la course de côtes, on a en effet vu Christian Meier donner la chasse derrière l’échappée, ceci afin de jouer la carte de son leader Danny Pate qui terminera finalement 2e de l’épreuve. Ca fait du bien de voir le maillot du champion canadien en tête d’un peloton européen sur une course sélective ! 

Le dragster Rollin (bis)

Vu d’ici, à 5000 kms des événements, c’est une journée sans trop d’histoires qu’a vécu Paris-Nice aujourd’hui. Je laisse à Patrick le soin de commenter l’étape s’il le désire.

Vu du Québec, c’est plutôt Tirreno-Adriatico qui intéresse aujourd’hui et pour une raison bien simple: Dominique Rollin a décroché la 4e place de l’étape remportée au sprint par nul autre que… Alessandro Petacchi. Pas un manche dans les sprints celui-là… même s’il a bien été emmené dans le dernier kilomètre par son équipe.

La 4e place de Rollin est une confirmation pour lui. La confirmation qu’il dispose des chevaux-vapeur pour tenir sa place dans le peloton européen qui ne rechigne pas devant une victoire sur une telle course. Je l’ai toujours écrit et je le pense plus que jamais: Rollin n’a rien à envier à de nombreux coureurs pros en Europe, pas même à Tom Boonen. S’il lui manque quelque chose, c’est l’expérience des courses là-bas, c’est la science du placement sur les routes étroites et sinueuses du Vieux Continent. C’est ce qui l’a limité aujourd’hui dans le final, devant batailler ferme (et donc perdre de l’énergie) pour se positionner – tout seul – en vue du sprint. C’est ce qui le limitera sur le Ronde et Paris-Roubaix ou le placement en vue du Muur de Geralsbergen ou de la Tranchée d’Arenberg est si important. Quoi qu’il en soit, cette 4e place prouve que Rollin commence à "tourner autour" d’une belle victoire en Europe et Dieu qu’on lui souhaite !

C’est aussi la confirmation au sein de son équipe. Confirmation que ses dirigeants peuvent lui faire confiance dans le final d’une course. Jusqu’ici, il était au service d’Hushovd, ce qui est déjà très bien. Hushovd ayant été retardé dans une chute, Rollin disposait aujourd’hui de la chance de pouvoir jouer sa carte personnelle. Il n’a pas déçu, loin s’en faut, et ce sont de précieux points marqués en sa faveur pour la suite des choses.

Il ne reste plus qu’à espérer que les médias canadiens et québécois couvrent la performance. Rollin est un athlète de très haut niveau qui mérite une certaine attention. Déjà, on peut se réjouir de voir l’article de Simon Drouin sur CyberPresse. Espérons que d’autres suivront. Cela ferait tellement de bien au cyclisme québécois !

Salon du vélo Expodium: pour tous les goûts

Ouverture aujourd’hui à la Place Bonaventure de Montréal du 7e salon du vélo Expodium. C’est un événement dans le monde du cyclisme au Québec puisqu’il s’agit d’une occasion unique, pour les amateurs de vélo comme pour le grand public qui voudrait s’y sensibiliser, de trouver réunis en un même lieu de nombreux intervenants de ce sport. 

Car le salon du vélo n’est pas seulement axé sur le cyclisme de compétition, loin de là. On y lancera notamment les nouveaux BIXI, un service de vélo-libre-service calqué sur le modèle des Velib à Paris et disponibles dès ce printemps à Montréal. Le Canal Évasion, qui retransmet depuis quelques années déjà le Tour de France (à quand d’autres épreuves?), y aura également pignon sur rue (ou sur roue…), question de promouvoir ses activités.

On y trouvera bien sûr beaucoup de sociétés oeuvrant dans le cyclisme. C’est ainsi que les compagnies québécoises Argon 18, Guru, Louis Garneau Sports, Marinoni, DeVinci et bien d’autres encore y seront présentes pour promouvoir leur gamme 2009 de produits. On y trouvera également des compagnies oeuvrant dans le domaine de l’entrainement cycliste, des boutiques de vélo, des marques de prestige venues d’ailleurs (Colnago, Pinarello, Look, Nalini, etc.), et bien d’autre encore.

Parmi les nouveautés, une qui m’apparaît intéressante, celle qui permettra aux visiteurs du salon d’avoir accès à de l’information touristique liée au cyclisme. On pourra donc y découvrir les régions du Québec et du Canada qui sont particulièrement accueillantes pour les cyclistes, qu’ils soient sur route ou sur terre battue.

Notez que le salon sera ouvert jusque dimanche. La Flamme Rouge n’y tient évidemment pas de kiosque et je manquerai malheureusement cet événement annuel, ayant d’autres activités, notamment sportives, prévues ce week-end. À tous nos lecteurs de Montréal, bon salon !

Récemment, au Québec…

Plusieurs événements récents dans le monde du cyclisme au Québec méritent une petite couverture en ce début de semaine:

1 – Le calendrier préliminaire de la saison 2009 des courses sur route au Québec a été récemment mis en ligne par la FQSC. D’année en année, ce calendrier évolue et dans le bon sens selon moi. Cette année, la saison débute le 19 avril avec la Calabogie Road Classic dans la région d’Ottawa et se termine le 20 septembre avec le GP Gentlemen pour les coureurs ou le Défi Vélo Mag dans le parc de la Mauricie le 26 septembre pour les cyclosportifs.

On notera le retour de plusieurs magnifiques épreuves de la saison : le GP de Charlevoix bien sûr, mais aussi la Coupe des Amériques à Sutton, les Championnats canadiens en Beauce, le GP OBC dans le Parc de la Gatineau ou encore la deuxième édition du Tour de Québec. Cette dernière course bénéficie selon moi d’un créneau plus favorable dans le calendrier, se disputant en 2009 du 9 au 12 juillet, soit une semaine après les Championnats canadiens. Voilà qui devrait, espérons-le, permettre d’attirer davantage de coureurs, et surtout davantage de coureurs de premier plan. L’épreuve le mérite.

Autre immense source de satisfaction selon moi, le fait que les Championnats canadiens élite aient été permutés par rapport à l’an dernier pour enfin se dérouler lors du week-end des championnats nationaux en Europe, traditionnellement le dernier week-end de juin. Voilà qui permettra aux coureurs canadiens professionnels – Barry, Hesjedal, Rollin, Meier, Tuft – potentiellement qualifiables pour une participation au Tour de France de disputer, s’ils le souhaitent, leur championnat national. À mesure que le cyclisme canadien se développe, il fallait permettre à nos meilleurs coureurs de disputer leur championnat national sans compromettre une éventuelle participation au Tour tant l’image d’un champion canadien dans le peloton du Tour serait une belle vitrine pour le développement du cyclisme ici. Rappelons que l’an dernier, la course élite des Championnats canadiens avait eu lieu le premier week-end de juillet, ce qui n’était pas pratique pour un coureur comme Hesjedal par exemple.

Saluons aussi le retour de la course par étape le GP Ste-Marie de Beauce, à la mi-août, une magnifique course mise récemment sur pied et qui témoigne avec éloquence tout l’actuel dynamisme des gens de cette région pour organiser des courses cyclistes.

Seul bémol, l’introduction au calendrier des courses FQSC certaines cyclosportives. Si la publicité ainsi générée pour ces épreuves est compréhensible et justifiable, j’ai peur que cette inscription au calendrier des courses sur route de la Fédé en 2009 n’attire des coureurs expérimentés qui ne représentent normalement pas le public-cible des cyclosportives. Par définition, ces épreuves ne sont pas des compétitions. Les fréquentes critiques qu’on entend depuis quelques années sur la scène des cyclosportives en Europe pourraient dans ce contexte traverser l’océan et se fixer ici si ces épreuves devenaient des compétitions non-officielles ou la gagne se jouerait parmi des coureurs d’expérience et non des cyclosportifs. La création d’un calendrier parallèle des cyclosportives ainsi que sa promotion indépendante de la part de la FQSC pourrait permettre d’éviter le dangereux exercice de mixer les genres… 

2 – On procédait mercredi dernier au lancement de la nouvelle équipe canadienne Planet Energy du nom du sponsor qui se spécialise dans les contrats de livraison d’énergie à coûts fixes. L’intérêt de cette équipe est double: d’une part, il s’agit de la seule équipe canadienne qui sera professionnelle en 2009 puisque inscrite au classement UCI continental (code d’équipe UCI: TRP). D’autre part, le directeur sportif de cette équipe est nul autre que Steve Bauer, tout simplement le meilleur cycliste canadien jusqu’ici, porteur à deux reprises du maillot jaune et 4e du Tour 1988.

Rappelons que les équipes Symmetrics et Calyon, deux des trois équipes canadiennes avec licence continentale UCI en 2008, ont arrêté en fin de saison dernière, faute de repreneurs. Si l’équipe Planet Energy est la suite de l’équipe Team RACE 2008, nombreux sont les coureurs transfuges de ces deux équipes ayant, fin 2008, cessé leurs activités. 

La nouvelle équipe canadienne a de l’ambition à long terme, ce qui est source de satisfaction pour les amateurs de cyclisme ici. Selon Bauer, le but est d’accéder, d’ici quelques années, à la scène européenne et au Tour de France, rien de moins. Le cyclisme d’élite au Canada se développant bien ces dernières années, pourquoi pas ? On sent toutefois Bauer réaliste, connaissant le niveau des équipes et des coureurs du Vieux Continent, lorsqu’il déclare vouloir procéder par étape, une année à la fois. Pour 2009, les objectifs sont donc clairs: prendre de l’expérience sur les courses UCI en Amériques, que ce soit aux États-Unis, en Amérique Centrale ou du Sud. L’équipe participera notamment au Tour de Cuba, au Tour de l’Uruguay ainsi qu’aux difficiles épreuves américaines comme Philly ou encore la Redlands Classic. Les courses européennes seront pour plus tard, l’an prochain peut-être.

Côté coureurs, le plateau est impressionnant: on compte dans cette équipe à peu près tout ce qui se fait de mieux au Canada une fois les exilés exclus ! Les Bruno Langlois, Joël Dion-Poitras, Martin Gilbert, François Parisien, Keven Lacombe, Charly Vivès, Maxime Vivès, Eric Boily, Andrew Randell, Ryan Roth, entre autre, sont tous des coureurs qui ont déjà fait leurs preuves et contre qui je ne voudrais pas courir !! Bauer a su également marier expérience et jeunesse, ce qui est toujours un gage de succès à ce niveau.

Bref, une bien belle équipe, trop peut-être ? On peut en effet penser qu’en l’absence des exilés (Barry, Hesjedal, Rollin, Meier, Tuft, Veilleux, Dionne, etc.) sur les courses canadiennes pour leur donner la réplique, cette équipe n’aura aucun mal à tout cadenaser, offrant peu de chance à la concurence affaiblie par le retrait de sponsors comme Vallée de l’aluminium ou Calyon, si ce n’est sur la scène des Mardis cyclistes de Lachine qui est davantage une affaire de spécialistes. Seule l’équipe Volkswagen, dont la liste des coureurs pour 2009 est déjà connue, m’apparaît comme suffisamment outillée pour livrer bataille à Planet Energy au Québec. Le spectacle sur certains rendez-vous de la saison 2009 des courses sur route élite au Québec pourrait quand même tourner court… 

3 – Impressionnant Charles Dionne: après une saison 2008 en demi-teinte et avec peu de volume d’entrainement de qualité (dans les chauds pays) dans les jambes, le coureur a terminé 4e d’une course sur route en Californie ce week-end, le Boulevard Road Race. Du coup, le coureur de l’équipe Fly V – Successful Living s’est probablement octroyé une place sur l’équipe qui participera au prochain Tour de Californie. Bien joué !

4 – TRÈS intéressant article sur le coureur canadien Svein Tuft, article publié dans le journal New York Times. À ne pas manquer tant l’article va en profondeur et nous permet de bien saisir le parcours unique de ce coureur venu tardivement au cyclisme et qui, en 2008, fut vice-champion mondial du clm, ne l’oublions pas (et il a terminé l’épreuve sur un vélo régulier ayant crevé de l’avant à 6 bornes de l’arrivée!). Merci à mon pote Bryan pour le tuyau. 

Cinq Canadiens en Europe en 2009

Ca ne s’est jamais vraiment vu avant: en 2009, pas moins de 5 coureurs canadiens feront partie du peloton professionnel européen et participeront donc sur des bases régulières aux épreuves du calendrier mondial. C’est évidemment une source de grande satisfaction pour le cyclisme canadien et La Flamme Rouge vous propose une petite découverte de ces cinq coureurs avec un commentaire sur les attentes réalistes qu’il convient d’avoir pour eux. Respectons les usages, allons-y du plus vieux au plus jeune… 

Michael Barry, 33 ans, équipe Columbia-HighRoad

Cycliste issu de la région de Toronto, Michael Barry est le plus aguerri des coureurs pro canadiens en dépit du fait qu’il n’a jamais remporté de grandes courses au Canada chez les séniors (aucun titre de Champion canadien, pas de victoires au Tour de Beauce, etc.). Passé pro chez les américains de Saturn en 1998 après quelques saisons d’apprentissage au VC Annemasse en banlieue genevoise et une 8e place aux Mondiaux U23 en 1996, il rejoignait en 2002 la prestigieuse équipe US Postal et donc nul autre que Lance Armstrong. Souvent victime depuis de la sélection impitoyable au sein de cette équipe, il n’a jamais pris part au Tour de France, réservé à l’époque aux équipiers composant la garde rapprochée du champion texan. 

Michael Barry s’est alors développé une réputation d’excellent équipier, réputation qu’il forga notamment sur les routes de la Vuelta au service de Roberto Heras. Gagnant très peu de courses, ses transferts chez T-Mobile en 2007 puis chez Columbia-HighRoad en 2008 témoignent à quel point Michael Barry jouit d’une réputation enviable dans le peloton pro en Europe. 

Souvent imprévisible, coureur intelligent, le meilleur résultat de sa saison 2008 aura été une excellente 9e place dans la course sur route des JO de Beijing, à 16 secondes du vainqueur l’Espagnol Samuel Sanchez. Inexistant depuis le début de la saison, on ne l’attendait pas à ce niveau en Chine et cette performance sauva, en quelque sorte, sa saison 2008.

En 2009, à 33 ans, Michael Barry est à placer dans la catégorie des "under-achiever" selon moi, c’est à dire des coureurs qui ont un plus grand potentiel que ce que leurs résultats montrent. Pour une saison réussie en 2009, Michael Barry devra mieux performer dans les courses d’un jour accidentées comme la Flèche Wallonne ou la Classica San Sebastian. Il devra être enfin sélectionné pour le Tour de France, il est capable selon moi de jouer un rôle sur les étapes accidentées du Tour en plus d’aider Cavendish et Kirchen à faire des résultats. Le temps presse désormais pour Barry…

Svein Tuft, 31 ans, Garmin-Chipotle

À 31 ans, Svein Tuft est la révélation canadienne de 2008: vainqueur du difficile Tour de Beauce, champion national contre-la-montre, champion Pam-Am du contre-la-montre et surtout, surtout, ce titre de vice-champion du monde du contre-la-montre acquis à Vérone derrière un Bert Grabsch intouchable ! Quel rouleur ! Remarquez qu’on le savait déjà ici au Canada: son titre de champion canadien de la discipline en 2008 était son… 4e en carrière ! Tuft semble cependant avoir franchi un pallier en 2008, s’adjugeant désormais des courses sur route également.

En 2009 et à 31 ans, Tuft n’a cependant pas de temps à perdre. Son registre n’est probablement pas les grands tours de 3 semaines qu’il n’a jamais fait: difficile dans ce contexte de savoir s’il saurait "tenir la distance". Tuft peut cependant être très utile à son équipe sur les Classiques d’avril voire surtout sur les petites courses à étapes d’une semaine environ comme le Tour de Romandie, Paris-Nice ou encore le Dauphiné. Solide rouleur, il pourrait permettre à son équipe d’obtenir une bonne visibilité en s’adjugeant le maillot de leader tôt dans les courses. C’est ce qu’on lui souhaite en 2009 ! Il aurait également fait un excellent poisson-pilote dans le dernier kilomètre pour un sprinter de premier plan… si seulement l’équipe Garmin en avait un !  

Ryder Hesjedal, 28 ans, Garmin-Chipotle

Arrivé au cyclisme par la voie du VTT, Ryder Hesjedal est passé pro sur la route en 2004 au sein de l’équipe US Postal, peut-être un peu grâce à Michael Barry. Évoluant alors comme ce dernier au sein d’une équipe bourrée de talent et donc privé de Tour de France, il se bâtira lui-aussi une réputation de spécialiste des autres grands tours, devenant un solide équipier. À l’aise en terrain accidenté mais aussi rouleur respectable, c’est ainsi qu’Hesjedal participa ces dernières années au Giro (2005), à la Vuelta (2006) avant de doubler Giro – Tour en 2008, excusez un peu. L’année précédente, en 2007, c’est lui qui priva Svein Tuft d’un… 5e titre de champion canadien du contre-la-montre!

On peut penser qu’Hesjedal a acquis la confiance de Christian Vande Velde (il a lui-aussi doublé Giro-Tour en 2008) chez Garmin-Chipotle et qu’il sera de retour sur le Tour de France en 2009. Son programme publié sur son site web l’annonce d’ailleurs comme partant à la fois sur le Giro et le Tour. Avant, il peaufinera sa condition notamment sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège qui présentent des terrains qui doivent convenir à sa morphologie à la Frank et Andy Schleck. De bonnes performances sur ces Classiques d’avril ainsi qu’une victoire d’étape au Giro ou, mieux encore, sur le Tour, seraient la consécration pour lui.

Quelques vidéos très intéressants sont par ailleurs disponibles ici sur son site web.

Dominique Rollin, 26 ans, Cervelo Test Team

La carrière professionnelle de Dominique Rollin suit une ascension logique et régulière depuis plusieurs années déjà. Formé au VC Roubaix puis passé pro chez les américains de Kodak Gallery (2007) et Toyoto-United (2008), il doit certainement en partie son enrôlement dans l’équipe de Carlos Sastre en 2009 à sa superbe victoire dans des conditions climatiques difficiles au Tour de Californie en 2008, battant au passage un George Hincapie pourtant en préparation pour les Classiques d’avril. Plus tôt en carrière, Rollin s’est forgé un beau palmarès sur des courses longues et difficiles, notamment sur la Classique Louis Garneau au Québec, sur Paris-Mantes ou encore comme en témoigne son titre de champion canadien acquis sur le difficile parcours de Québec en 2006.

Contrairement à Barry ou Hesjedal, le registre de Rollin nous apparait être les courses d’un jour, en particulier les Classiques d’avril. Il faut en ce sens se réjouir de le voir compter sur un équipier comme Magnus Backstedt au sein de Cervelo, cet ex-vainqueur de Paris-Roubaix pouvant ainsi partager son expérience des Classiques avec lui. Rollin est une force de la nature selon moi, un coureur qui n’a rien à envier à un Tom Boonen par exemple. Surnommé "The Horse" par ses équipiers de Toyota-United l’an dernier en raison de sa capacité à pousser un cheval-vapeur (environ 700 watts) pendant une minute, on peut penser qu’il ne manquera à Rollin en 2009 que la connaissance du terrain et la science du placement pour bien réussir sur des courses comme le Het Volk, Gand-Wevelgem, Paris-Roubaix ou encore l’Amstel. Encore jeune, Rollin a en ce sens encore droit à l’erreur en 2009 même si on lui souhaite quelques solides performances, pour qu’il puisse se faire plaisir et se rassurer.

Christian Meier, 24 ans, Garmin-Chipotle

Champion canadien sur route en 2008, Christian Meier ne cesse de m’impressionner depuis plusieurs années déjà tant son potentiel semble grand. Personne n’a vraiment encore une idée précise de ses limites ! Issu d’une famille allemande, Meier a été élevé à la dure sur une ferme du Nouveau-Brunswick, étant habitué jeune à se lever tôt et à travailler aux tâches que requieraient l’exploitation familiale. Visiblement disposant d’une bonne tête sur les épaules, dur au mal, réaliste dans ses attentes, Meier donne l’impression qu’il a tout ce qu’il faut pour réussir. Son engagement par Garmin-Chipotle est donc un investissement pour cette équipe voire peut-être une sacré bonne aubaine…

Meier s’établira à Gérone, fief des coureurs nord-américains en Europe, pour la saison 2009. Connaissant déjà l’Europe et ses règles de vie, son adaptation ne devrait pas poser de problème. Son programme de courses devrait passer par le Tour Down Under, le Tour Med, Paris-Nice, le Critérium international, l’Amstel, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, après quoi c’est plus incertain. Si Garmin a la sagesse de ne pas le "cramer" en 2009 (ca semble être le cas puisque aucun grand tour n’est à son programme), Meier devrait être mis dans d’excellentes conditions pour apprendre sereinement et sans pression son métier de coureur pro cette année. En ce sens, les attentes à son égard sont peu élevées en 2009, mais je demeure convaincu qu’il saura nous surprendre à plus d’un égard. 

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