Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mars 2012 Page 1 of 2

Lancement des activités 2012 du GP de Gatineau

Conférence de presse ce matin à Gatineau pour dévoiler les activités 2012 dans le cadre du Grand Prix de Gatineau.

J’y étais et j’ai été emballé par ce que j’y ai entendu.

Il m’apparaît évident que le GP de Gatineau prend de l’ampleur, notamment dans le contexte où les courses féminines UCI du week-end compteront en vue des Jeux olympiques de Londres quelques semaines plus tard. On annonce d’ailleurs plusieurs pointures du cyclisme féminin, notamment Clara Hughes et Nicole Cooke.

En gros, on vous propose plusieurs jours résolument « vélo » et c’est à Gatineau que ça va se passer cette fin de semaine là! Vous devez y être!

Le samedi, les coureurs FQSC pourront en découdre dans la course sur route sur le circuit du boul. des Allumetières, un circuit roulant mais qui, au fil des tours, lamine en profondeur (j’en sais quelque chose). La course est seniors 1-2 mais les Maîtres pourront s’y inscrire « sur invitation », notamment en présentant leur équipe.

Et le dimanche, le GranFondo proposera un parcours de 110 kms, soit deux boucles à faire sur un nouveau circuit qui proposera l’enchainement des côtes Notch, Kingsmere, Pingouin et Black (dans le Parc de la Gatineau) en quelques kilomètres. Un vrai défi et, pour les premiers, de quoi faire une grosse sélection, surtout dans le deuxième tour.

Chose certaine, le GP de Gatineau sera utile pour préparer adéquatement le GP de Charlevoix deux semaines plus tard si on enchaine course sur route le samedi et GranFondo le dimanche, avec ses 1800m de dénivelé!

Les deux courses féminines majeures (elles bénéficient d’un label UCI) auront lieu le samedi matin (Chrono de Gatineau) et le lundi (course sur route de 134 kms, une longueur revue à la hausse par rapport à l’an dernier, année olympique oblige).

D’autres activités seront organisées durant le week-end: journée de sensibilisation au vélo pour les groupes scolaires le vendredi, grande visite nocturne Radio-Canada le vendredi soir (une randonnée populaire dans les rues de la ville), un GranFondo alternatif et « petit format » le dimanche (55 kms) ainsi qu' »à vélo avec les pros » permettant aux enfants de 4 à 9 ans de côtoyer les coureurs pro. Vous avez des enfants ? Amenez-les!

Bref, le GP de Gatineau est en train de devenir un événement majeur du calendrier des courses sur route de la FQSC et nous rappelle que Hull a déjà été un pôle important du cyclisme au Québec, notamment avec son Festival de la bicyclette. Je vous invite à participer à cet événement car les 18-19-20 et 21 mai prochain, c’est à Gatineau que ça se passe!

Dimanche, tous au Ronde!

À ne pas manquer ce dimanche, LA course cycliste de l’année: le Tour des Flandres.

Une course mythique, difficile, longue, avec des monts, des pavés, des routes étroites avec de fréquents changements de direction, souvent par une météo difficile et du vent, bref, une vraie course de vélo.

Une course comme je les aime, car c’est en les regardant que je comprends pourquoi je n’aurais jamais pu être personnellement un coureur cycliste professionnel. Je n’ai pas la santé, la force, la résistance. Ces mecs sont des surhommes et c’est grâce à des courses comme le Tour des Flandres qu’on peut affirmer haut et fort que le cyclisme est assurément un des sports les plus difficiles qui soit.

La météo

Temps très frais annoncé sur le nord de la Belgique dimanche, mais sec. Tôt le matin on annonce 1 ou 2 degrés, avec un maximum dans l’après-midi autour de 10 degrés. Le vent, de 20 à 30km/h, sera aussi de la partie. La pluie devrait cependant épargner les coureurs.

Ces conditions plutôt fraiches durciront un peu la course, c’est certain, tout comme le vent.

Les favoris

Ils sont deux dans une classe à part: Tom Boonen et Fabian Cancellara.

Si vous êtes Cancellara, vous visez à être attentif dans les 60 derniers kms et à profiter des occasions pour surprendre vos adversaires et vous échapper, idéalement autour de la 2e ascension du Vieux Quaremont.

Si vous êtes Boonen, vous restez avec votre équipe, vous marquez à la culotte Cancellara et vous misez une arrivée en petit comité, mais au sprint.

Les outsiders

Sans l’ombre d’un doute, Peter Sagan et Sylvain Chavanel. Ce dernier vient de remporter le contre-la-montre et le général des Trois Jours de la Panne. Comment Chavanel et Boonen s’entendront, cela reste à voir!

Ils pourraient surprendre

Alessandro Ballan, Greg Van Avermaet, Edvald Boasson Hagen, Juan Antonio Flecha, Steve Chainel, Oscar Freire, Lucas Paolini, Sep VanMarcke, Stijn Devolder, Bjorn Leukemans, Filippo Pozzato, Oscar Gatto.

Les Canadiens

Ils sont trois: Dominique Rollin (FdJ), David Veilleux (Europcar) et Svein Tuft (Green Edge). Sur le papier, Rollin semble le mieux outillé pour ce genre d’épreuve puisqu’il excelle dans les conditions météo difficile et qu’il dispose de beaucoup de puissance.

Svein Tuft vient cependant de terminer 3e du contre-la-montre des Trois Jours de la Panne, un excellent résultat qui prouve qu’il est en bonne condition. Veilleux se dit en meilleure condition que l’an dernier à pareille date et vient de terminer 27e du même contre-la-montre.

Bref, les Canadiens pourraient surprendre dimanche! Ils devront toutefois travailler pour le bien de leur équipe respective, limitant leurs chances de s’illustrer personnellement.

Regarder la course

C’est vers internet qu’il faut se tourner. Personnellement, je me connecte d’abord sur Cyclingfans pour trouver les bons stream.

Le Tour de l’actualité

1 – Tour des Flandres: Philippe Gilbert sera au départ au sein d’une équipe BMC qui comptera aussi sur Hincapie, Hushovd, Ballan et Van Avermaet. Du beau monde, mais qui n’a pas trop le luxe de se louper!

2 – Tour des Flandres encore: George Hincapie pourrait établir dimanche le record de participation s’il termine la course… sa 17e! Ce sera l’année des records pour Hincapie puisque s’il devait terminer le Tour de France en juillet, ce serait sa 17e fois, soit un de plus que Zoop Zootemelk.

3 – Tour de Suisse: l’équipe canadienne SpiderTech a été invitée! Voilà une excellente nouvelle pour l’équipe qui pourra ainsi se frotter, pendant une dizaine d’étapes, au gratin du cyclisme, qui plus est à quelques semaines du Tour de France. Le niveau sera relevé et ce sera un test grandeur nature pour les coureurs SpiderTech. Et si David Boily…

4 – Affaire de dopage dite « de Mantoue »: le dossier a été récemment transmis à un juge qui doit instruire la suite. Des coureurs pro pourraient être inquiétés, notamment Cunego, Ballan, Bruseghin, Mori, Ponzi, Santambrogio et Rasmussen. Affaire à suivre…

5 – Le vélo de Peter Sagan en images. Intéressant, car ce vélo Cannondale SuperSix EVO est l’affaire de l’année: 5000$ monté en groupe Sram Red, avec roues Mavic. Vous obtenez un des meilleurs vélos au monde dont un des cadres les plus légers et réactifs (700gr!), tout monté, pour moins que le prix d’un cadre de plusieurs grandes marques prestigieuses comme Pinarello, Bianchi, De Rosa, BH, ou d’autres.

6 – Karsten Kroon, chez Saxo Bank, vient de porter de graves accusations à l’endroit de l’UCI qui, selon lui, aurait d’abord tenté de couvrir l’affaire Contador. C’est intéressant… mais difficile à prouver. Et voilà des déclarations qui ne vont pas arranger les affaires de Bjarne Riis à l’endroit de l’UCI…

7 – On savait que le récent Tour de Catalogne, au prise avec une météo très difficile, avait été une véritable galère pour les coureurs. Le récit de Jérémy Roy portant sur la 3e étape est saisissant!

8 – Excellente nouvelle pour le développement du sport au Québec: dans son dernier budget, le Gouvernement du Québec a prévu quelques mesures qui viendront en aide aux fédérations et son financement. Le budget prévoit également des investissements en infrastructure.

Ronde: le Vieux Quaremont à l’honneur

Ca y est, la grand messe du cyclisme arrive avec le « Ronde Van Vlaanderen« , le Tour des Flandres, dimanche prochain.

Selon moi, la plus belle et la plus difficile course d’un jour de la saison. C’est toujours compliqué de gagner cette course: en plus de disposer d’une santé peu commune, il faut maitriser l’art du placement du premier au dernier kilomètre. Ne gagne pas qui veut cette course!

Cette année, le parcours a changé: exit l’enchainement Muur de Geraardsbergen – Bosberg dans le final, on lui préfère plutôt un final inédit dans lequel le Vieux Quaremont, cette étroite bosse pavée de 2,2 km, est à l’honneur.

Les coureurs auront en effet à le gravir trois fois dans les 80 derniers kms: km 177, km 218 et km 238. Pas de doute, ça sera noir de monde sur cette bosse puisque les spectateurs présents pourront voir passer les coureurs à trois reprises.

Alors, plus difficile le final du Ronde cette année?

Pas sûr, mais ce n’est en tout cas pas plus facile. Ma crainte est que la sélection se joue sur d’autres critères, notamment le placement et la chance, le Vieux Quaremont étant étroit. Dans ces conditions, on peut poser la question: verrons-nous émerger dimanche le coureur le plus costaud ou… le plus chanceux?

Chose certaine, la stratégie est claire. La course commence au km 90, avec l’arrivée sur plusieurs secteurs pavés. À ce stade, il faudra utiliser au maximum l’équipe pour rester en tête de course et pallier aux chutes et crevaisons afin de rester dans le coup.

La première série de monts, entre les km 90 et 150, ne devrait cependant pas être trop compliqué pour les favoris.

La deuxième phase de course surviendra entre les kms 170 et 200. Sur ces 30 kms, 4 monts à passer, dont la première ascension du Vieux Quaremont. Ce sera la première vraie grosse sélection en vue du final.

Ce final débutera avec la deuxième ascension du Vieux Quaremont, au km 218. À partir de ce moment, les favoris devront être en tête de course et ils pourraient être isolés. Ceux qui disposeront encore d’équipiers seront forcément avantagés.

Cette deuxième ascension du Vieux Quaremont pourrait être la plate-forme de lancement idéale pour les hommes voulant éviter un sprint à l’arrivée: je pense évidemment à Cancellara qui aurait alors devant lui 4 autres monts pour faire la différence avant d’amorcer un contre-la-montre de 15 bornes sur le plat pour rallier l’arrivée une fois le Vieux Quaremont franchi pour une 3e et dernière fois.

Des coureurs comme Sagan voire Boonen pourraient au contraire miser sur le regroupement sur ces derniers 15 kms de plat en vue d’une arrivée au sprint, surtout s’ils disposent encore d’équipiers avec eux. Il n’est pas exclu que des ententes entre équipes de sprinters (Sky, Liquigas voire Omega Pharma Lotto) s’opèrent à ce stade de la course afin de rentrer sur une échappée et ainsi permettre aux sprinters de s’expliquer sur la dernière ligne droite.

Chose certaine, ces derniers 15 kms de plat avant l’arrivée compliqueront la situation de certains car cette portion favorisera les regroupements. N’excluons donc pas une arrivée au sprint!

Ha! Mario Cipollini…

Gent-Wevelgem: encore Boonen!

Décidemment, le printemps 2012 en Belgique réussit à Tom Boonen qui vient de gagner hier Gent-Wevelgem deux jours à peine après avoir accroché le GP E3 à son palmarès. Les deux victoires ont été acquises au sprint devant plusieurs autres excellents sprinters comme Sagan, Freire, Boasson Hagen ou Bennati.

Après deux saisons sans grand succès, voilà qui réhabilite Boonen au rang des tous meilleurs coureurs de Classiques et qui le désigne logiquement comme un des très grands favoris du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix. C’était la 3e victoire de Boonen sur Gent-Wevelgem.

Même scénario

On pourrait dire que le scénario se répète fréquemment sur les Classiques cette année: RadioShack (surtout Cancellara) et Liquigas se chargent d’abord de fossoyer les ambitions des Sky et Cavendish, au profit d’une difficulté. Ce fut le cas sur la Manie dans Milan SanRemo, ce fut encore le cas dans le Kemmel hier.

Dans un deuxième temps, les équipes comme RadioShack, Liquigas ou Omega-Pharma sont très efficaces pour isoler les coureurs BMC qui, sur papier, demeurent des épouvantails. Rien que hier sur Gent-Wevelgem, l’équipe BMC pouvait compter sur Gilbert, Hincapie, Ballan, Hushovd, Van Avermaet et Phinney!! Les BMC passent actuellement totalement à côté de leurs Classiques et j’en connais qui doivent se faire remonter les bretelles devant ce manque de résultats inacceptable quant on aligne une telle équipe.

Quoi qu’il en soit, les équipes de l’heure sont assurément Liquigas, Omega Pharma et… Fabian Cancellara, qui représente une équipe à lui tout seul. Il est d’ailleurs souvent isolé dans le final des courses, personne d’autre chez RadioShack étant actuellement capable de l’aider efficacement (Tony Gallopin et Daniele Bennati n’en sont pas loin). Cancellara a encore impressionné aujourd’hui, sortant avec Sagan pour être repris quelques kms plus loin par les Omega-Pharma. Personnellement, j’ai l’impression que Cancellara se « réserve » un peu afin de ne pas se poser en homme à battre sur le Ronde, une situation qui lui avait porté préjudice l’an dernier, tous les autres coureurs calquant leur course sur la sienne. Boonen n’est cependant pas dupe et a déclaré hier après l’arrivée que Cancellara allait être, avec lui, le favori du Ronde la semaine prochaine. La guerre psychologique est commencée via la presse!

D’autres nouvelles

Ca ne va pas super-bien pour Dominique Rollin qui a fait l’objet de critiques par nul autre que Philippe Gilbert. Rollin aurait en effet causé la chute de Gilbert dans la descente de la Cipressa sur Milan SanRemo. Il avait déjà causé sa chute au GP de Montréal l’an dernier. Son équipier Demare a exprimé des regrets suite à l’emballage manqué de Kuurnes-Bruxelles-Kuurne ou Hutarovich et lui ratent la victoire pour la FdJ et où Dominique était responsable de les amener. Dur apprentissage!

Cadel Evans a remporté le Critérium International couru en Corse ce week-end. Il s’impose notamment grâce à sa victoire dans le contre-la-montre et prouve que sa condition s’améliore progressivement. Il sera au rendez-vous des Ardennaises dans trois semaines. Fedrigo, un coureur que j’aime bien, a remporté la dernière étape et attention à lui sur les grandes classiques.

On annonce qu’on pourra voir sur RDS des étapes de Paris-Nice les 31 mars (12h30), 3 (16h00) et 6 (15h30) avril prochain. C’est assez décousu comme horaire et comme couverture. L’idéal, pour essayer de suivre la programmation cycliste sur les chaines RDS et RDS2, c’est de consulter leur horaire sur ce site.

Pool de cyclisme: c’est en ligne depuis quelques jours. Faites vos jeux avant le 1er avril prochain. Déjà une cinquantaine d’équipes d’enregistrées!

La Haute Route 2012: la suite

Je vous confiais, le 4 janvier dernier, mon grand objectif 2012: la Haute Route.

780 bornes répartis en 7 étapes, 19 grands cols, 21 000m de dénivelé (trois fois l’Everest), bref, une belle partie de manivelles.

L’entrainement se poursuit et s’est intensifié cette semaine avec mon retour au Québec et la météo estivale qui s’est installée.

Plusieurs me demandaient comment je pouvais m’entrainer lors de mes déplacements à l’étranger.

Pas simple en effet! Des voyages professionnels sont souvent l’occasion de cumuler tous les facteurs négatifs à l’entrainement de qualité: décalage horaire, fatigue, stress, mauvaise alimentation, sommeil perturbé, etc.

Du 7 au 14 mars dernier, j’ai passé une semaine au Mexique, vacances. Le défi était alors de ne pas céder à la formule « tout inclus » de ces parcs à touristes. Au menu donc, 1h15min de spinning bien senti tous les matins (ou presque), séances de stretching, peu d’alcool, contrôle de l’alimentation. Les entrainements étaient sous la supervision de Pierre Lemay et Performance de Pointe.

Du 14 au 20, j’étais à Paris par affaire. Sans vélo, sans possibilité simple d’entrainement, j’ai joué sur d’autres facteurs: limitation de l’apport calorique journalier, beaucoup de marche et d’escaliers, et séances d’électrostimulation, notamment en regardant Milan SanRemo à la téloche. Et peu d’alcool!

Au retour, le poids n’a pas bougé et la force a été préservée. Les premiers tests sur le vélo (des sorties de 90 bornes… loin de celles de mon équipier Richard Jodoin et ses… 212 kms mercredi!!!!) sont concluants: la condition est honnête, sans être l’état de grâce non plus… pour le moment du moins.

Chose certaine, d’autres participants à la Haute Route prennent l’affaire au sérieux: à ne pas manquer, ce joli et très amusant petit vidéo fait par les « Black Widows », une équipe qui sera présente en août prochain. Bravo les gars!

Par ailleurs, c’est « retour au service normal » sur La Flamme Rouge après quelques perturbations liées à un « hack » du site, raison pour laquelle le vote des commentaires a été temporairement supprimé. Bonne saison cycliste à tous et au plaisir de faire un bout de chemin avec vous!

 

Pool de cyclisme 2012

Les voyages en avion ont cela de bon qu’ils nous dégagent du temps! J’en ai profité pour mettre au point le pool de cyclisme 2012.

C’est donc parti, vous pouvez cette année encore participer au pool de cyclisme La Flamme Rouge!

Le fichier est disponible ici: LFR_Pool_2012. Date limite, le dimanche 1er avril prochain.

Le principe demeure le même: vous disposez de 700 points pour constituer votre équipe de neuf coureurs (comme sur le Tour!) qui marqueront des points durant la saison sur les courses retenues dans le jeu. Ces courses sont celles du World Tour, ainsi que quelques autres d’une grande importance. Le calendrier cette année tient compte du Tour de Beijing en octobre.

Certaines épreuves comptant pour le pool sont déjà terminées. À vous de voir si vous voulez prendre le risque d’être influencé par ces résultats ou non!

Faites vos jeux et bonne chance!

MSR: Gerrans à l’économie

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

C'est tout ce que m'a inspiré hier la victoire de Simon Gerrans sur Milan SanRemo, que j'ai pu suivre en direct à la télé depuis mon hôtel à Paris.

Gerrans n'aurait en effet jamais gagné sans Cancellara, l'homme fort de la course dans les 15 derniers kilomètres. C'était tout simplement impressionnant de voir le champion suisse à l'oeuvre dans le final: une véritable moto! 

C'est dans le haut du Poggio que tout s'est joué. Juste au pied, l'impressionnant Agnolli, chez Liquigas, finissait le travail de sape entrepris par l'équipe italienne dans le Manie, une nouvelle ascension introduite par les organisateurs dans les derniers 100 kms et qui a éjecté Mark Cavendish de la course. Nibali a alors giclé, c'était attendu. Cancellara et Gerrans ont accompagné, le suisse prenant rapidement la tête de la course et roulant de telle sorte que Nibali et Gerrans ne pouvaient plus relayer!

Dans la descente du Poggio puis sur le plat ensuite, c'est Cancellara qui a effectué 99% du travail. Que pouvait-il faire d'autre? Sa seule option aurait été de se relever pour favoriser un regroupement, ayant Bennati son sprinter derrière. Mais c'était alors s'exposer à un sprint incertain, puisque Boonen, Dekengold et surtout Freire et Sagan étaient eux-aussi présents!

Ce fut probablement le calcul de Johan Bruyneel: valait mieux tenter la victoire voire assurer une 2e place avec Cancellara qu'un podium raté avec un sprint incertain en misant sur Bennati… au prise avec tous les autres bons sprinters du groupe. 

Chose certaine, je déteste toujours voir un coureur s'imposer grâce au travail d'un autre. Gerrans aurait pu passer à quelques reprises, pour au moins contribuer un peu au succès de l'échappée… 

On aura en tout cas appris de ce Milan SanRemo que Cancellara est en excellente condition physique en ce moment, clairement le meilleur du peloton hier. S'il maintient voir améliore cette condition au cours des 3 prochaines semaines, il sera difficile à battre sur valeur physique sur le Ronde et Paris-Roubaix. Sagan, Boonen et Freire seront ses adversaires les plus coriaces. 

Pozzato, Ballan, Paolini, Gatto et Hoogerland, très actifs hier, m'ont aussi semblé en très grande condition et seront sans doute les principaux acteurs des prochaines Classiques.

La Flamme Rouge perturbée

Vous êtes nombreux à m'avoir signalé un problème de virus sur le site au cours des derniers jours.

Merci de m'avoir signalé le problème et merci aussi de votre patience.

La Flamme Rouge a en effet été victime d'un hacker, comme ça arrive de temps en temps et ce, malgré les protections du site que je maintiens à jour le plus possible. 

La situation devrait être maintenant de retour à la normale.

M'accordant quelques jours de vacances puis ayant un voyage professionnel à l'extérieur du Canada, La Flamme Rouge sera cependant irrégulièrement mis à jour d'ici le 20 mars prochain. Le temps de constituer entre temps le fichier du pool de cyclisme 2012!

Rationaliser le dopage

Pour tous ceux voulant mieux comprendre la logique de l'athlète lorsqu'il se dope, il faut absolument lire ce court article publié sur un blog du journal Le Monde ainsi que le texte scientifique complet disponible ici.

On y présente une analyse psychologique et sociologique du dopage, ou comment les athlètes parviennent à "rationaliser" la prise de produits dopants. De ce fait, cet article permet de mieux comprendre leurs comportements en cas de contrôle positif.

L'article est intéressant puisqu'on y comprend comment et pourquoi l'athlète, dans sa logique, se perçoit comme une victime, et non comme une personne ayant commis un acte répréhensible. 

L'étude présente le cas d'un ex-cycliste, "Philiipe" (Gaumont?), pour qui le dopage présente une "justification thérapeutique". Cette rationalisation l'empêche ensuite d'avoir des états d'âme face aux actes répréhensibles qu'il a commis. Il se croit "dans le vrai" et devient donc une victime d'un système qu'il percevra comme injuste s'il est piqué au contrôle.

Quiconque a côtoyé des athlètes ayant eu recours au dopage retrouveront là des traits communs.

L'étude présente surtout l'univers du sport professionnel, un monde où seul le résultat compte. Dans ce contexte, pas de place pour les blessés, les convalescents, ou même seulement les coureurs qui passent une période creuse. L'entourage du cycliste, l'entourage de l'équipe, les médecins, les directeurs sportifs ont donc bien tous une responsabilité envers l'athlète qui se dope. Il convient de ne jamais l'oublier, surtout lorsqu'un athlète, piqué au contrôle lors d'une course importante, devient la brebis galeuse dont tout le monde – y compris son équipe – veut se débarrasser au plus vite.

Guy Thibault vous répond

Les récents articles portant sur l'Entrainement Par Intervalles Courts (EPIC) publiés sur La Flamme Rouge ont attiré votre attention. Suite à notre entrevue complémentaire avec Guy Thibault, vous avez été nombreux à laisser des commentaires et des questions.

Guy a eu l'amabilité de m'envoyer un texte en réponse à ces questions. Je le publie aujourd'hui en guise de complément d'information. 

Je tiens également à remercier Guy pour tous les récents échanges. Manifestement, cela a suscité un grand intérêt et nous sommes désormais nombreux, je pense, à avoir intégré l'EPIC à nos entrainements!

Je laisse donc la "parole" à Guy:

Alain a raison : plutôt que « Chacune des 9 séries du premier bloc », il fallait lire « chacune des 3 séries du premier bloc ». Mais je voulais bien dire « à intensité très faible entre les séries », car dans la formule d’origine que je décrivais, la récupération entre les blocs n’est pas différente de la récupération entre les séries. Toutefois, les cyclistes qui veulent allonger la séance peuvent très bien s’allouer, entre les blocs, une récupération plus longue que les 2 minutes prescrites.

Marmotte demande si une PMA de 320 watts pour un poids corporel de 75 kg est un bon résultat. C’est excellent, surtout après 4 mois sans entraînement, bien que l’élite mondiale se situe à un niveau pas mal plus élevé. Pour construire un bon plan d’entraînement, vous pourriez vous inspirer de mon dernier livre disponible en France chez Amphora (Sports d’endurance, entraînement & performance) et au Québec chez Vélo Québec Éditions, sous un autre titre (Entraînement cardio; sports d’endurance et performance). L’amélioration de la PMA dépend de votre «traînabilité»; il en est question dans mon livre.

Patrick évoque la difficulté grandissante de faire de l’EPIC après un certain âge. En réalité, il y a des cyclistes âgés qui sont pas mal plus aptes à faire de l’EPIC que des jeunes moins entraînés. Ce qui change le plus après un certain âge, c’est l’aptitude à récupérer. Âgé de 55 ans, je savoure régulièrement des séances intensives, mais je m’alloue tout le temps nécessaire pour me refaire une santé avant la prochaine séance excitante.

Louis se dit déçu que je ne fournisse aucune balise objective quant à la puissance à utiliser pour les fragments d’effort et de récupération de la séance « ultime ». Je fais exprès! Pourquoi? Parce que je crois que cette formule se prête bien à la spontanéité, qu’elle permet d’apprendre à doser son effort sans nécessairement avoir une rétroaction sur la puissance de pédalage, et surtout parce qu’il est très amusant de varier la façon de répartir l’effort d’une séance à l’autre ou même d’un bloc à l’autre. Par exemple, dans mon groupe d’entraînement, on réduit beaucoup l’intensité pendant la récupération entre les répétitions, afin de pousser un cran plus fort dans les fractions d’effort. Mais à d’autres moments, on fait le contraire, c’est-à-dire qu’on réduit moins l’intensité pendant la récupération entre les répétitions, pour s’imposer un stress qui ressemble à celui vécu dans des situations de course. Dans ce dernier cas, c’est pratiquement comme si les périodes d’effort sont de 3 minutes. On s’éloigne d’une formule d’EPIC, mais c’est intéressant en pleine saison, quand on a préalablement fait pas mal d’EPIC.

Mais si j’avais à proposer une intensité relative de pédalage pour les fractions d’effort de 40, 30 et 20 secondes de la séance d’EPIC, je dirais 90-100 %, 95-105 et 100-110 % de la PAM, respectivement, pour une séance d’un degré de difficulté élevé (sous toute réserve, car je n’ai pas fait de vérification). Mais il faut se rappeler qu’il n’est pas nécessaire de faire des séances épuisantes pour s’améliorer.

Et Sébastien demande à quelle cadence de pédalage il devrait exécuter les fractions d’effort. En réalité, les effets bénéfiques peuvent se faire sentir peu importe la cadence. Mais je recommande de faire la majorité des fractions d’effort à une cadence courante, soit environ 90 rpm pour les novices et 100 rpm pour les cyclistes chevronnés, mais de se réserver quelques répétitions à chaque séance à exécuter à une cadence aussi basse que celle qu’on utilise généralement en montée (moins de 80 rpm) et quelques autres répétitions à un cadence aussi élevée que celle qu’on utilise en peloton sur le plat en vent de dos (plus de 110 rpm), mais en s’assurant de ne pas perdre la qualité de la gestuelle.

Page 1 of 2